La brebis perdue.
135. Verset
7. Je vous
dis qu'il y aura de même plus de joie dans le
ciel pour un seul pécheur qui se convertit,
que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas
besoin de conversion.
Ne dites pas : « Qui
n'ont pas besoin de repentance, » ni :
«Qui n'ont pas besoin de
pénitence» car tout homme en a besoin ;
les plus grands chrétiens de toute
Église ont vécu et sont morts la
pénitence dans le coeur. Le mot grec ici
employé signifie tantôt
repentance-pénitence, tantôt
repentance-conversion. Celle-ci, les justes n'en
ont pas besoin ; l'autre, la
repentance-pénitence, le sentiment de leur
misère et du salut par grâce, ils en
ont besoin comme tout homme.
Cette confusion
d'idées est à la base du
système romain des indulgences. Les saints,
vous dit-on, n'avaient pas besoin, pour se sauver,
de faire tout ce qu'ils ont fait; ce qu'ils ont
fait de trop peut donc être imputé
à d'autres.
Quand le principe
serait
vrai, la conclusion serait encore erronée;
toute imputation de mérites autres que ceux
de Jésus-Christ entame et ruine le
système chrétien. Mais le principe,
en soi, est-il plus vrai que la conclusion? Un
homme peut-il réellement avoir fait trop
pour son salut?
Non ; quoi qu'il ait
fait, le salut vaut plus, infiniment plus. Si Dieu
a sauvé de moins pieux et de moins vertueux
que lui, qu'importe? Le salut, pour lui comme pour
eux, est une grâce, un don.
Versets 11
et suiv. -
Parabole de l'enfant prodigue.
L'économe infidèle. La justice extérieure (note 77). Le mauvais riche dans les tourments, et Lazare, le pauvre, dans le sein d'Abraham. Réponse d'Abraham au mauvais riche. Tu as eu tes biens sur la terre.
136. Verset
26. De
plus, un grand abîme a été mis
pour toujours entre vous et nous...
Toujours rien sur le
Purgatoire. L'ensemble du récit est conforme
à tous les autres passages où le
Purgatoire aurait pu et dû être
mentionné, et où nous avons vu
(notes
5, 37,
etc. )
qu'il ne l'est pas.
Versets 27
et suiv. -
Le riche demande que Lazare aille au moins avertir
ceux qui sont en train de se perdre.
137. Verset
29.
Abraham lui répondit : Ils ont Moïse et
les prophètes ; qu'ils les
écoutent.
Abraham ne dit pas: «
Ils ont leurs prêtres,» mais: «Ils
ont Moïse et les Prophètes,»
c'est-à-dire les livres de Moïse et des
prophètes.
C'est donc à
l'Écriture qu'Abraham les renvoie pour y
chercher ce qu'ils doivent croire et faire. Et il
serait défendu aux chrétiens
d'être chrétiens comme les
Israélites étaient Israélites,
de chercher le christianisme où il est,
où Dieu l'a mis! N'oubliez pas que nous
sommes ici dans une parabole, et que, sous la
figure d'Abraham, c'est Jésus-Christ qui
parle. On vous dit : «Le Nouveau Testament
n'existait pas. » Qu'importe? Il existe
aujourd'hui.
Imaginera-t-on une
raison
qui empêchât aujourd'hui
Jésus-Christ de nous renvoyer à nos
Saints Livres, comme il renvoyait les Juifs aux
leurs ? Le Nouveau Testament est-il moins clair,
moins simple, moins populaire que l'Ancien ? Le
fût-il moins, cela prouverait qu'il faudra
plus de travail pour le comprendre ; mais cela ne
prouverait, en aucune façon , que nous ayons
perdu le droit de l'étudier.
Les scandales. Le pardon des offenses. La puissance de la foi. Le serviteur qui accomplit toute sa tâche ne fait pas au delà de son devoir.
138. Verset
10. Vous
donc aussi, quand vous aurez fait tout ce qui vous
est commandé, dites: Nous sommes des
serviteurs inutiles, car nous n'avons fait que ce
que nous étions obligés de
faire.
Confirmation formelle de
ce
que nous avons dit (note
135) sur
l'impossibilité de faire jamais, ici bas,
plus qu'il ne faut. « Soyez parfaits comme
votre Père céleste est parfait,
» nous dit Jésus (Matth. V, 48). Le
plus grand saint dépassera-t-il jamais cet
idéal? En approchera-t-il?
Serviteur inutile
est une
expression inexacte ; le mot grec, impossible
à traduire par un seul mot, veut dire que le
serviteur, le serviteur- esclave, appartenant tout
entier à son maître et lui devant tout
son temps, toutes ses forces, ne peut jamais, quoi
qu'il fasse, lui donner plus qu'il ne lui doit.
Ainsi , un ange même ne peut rien donner
à Dieu ; quelque parfaits qu'aient
été ses services, il les lui devait
tout entiers, et le nom de serviteur inutile lui
sera donné, dans ce sens , tout aussi
justement qu'à nous. Point donc, même
chez un ange, de mérites
surabondants.
Et quand il pourrait
y en
avoir, qui en jugerait , sinon Dieu
seul?
Qui sommes-nous pour
savoir ce qu'a été, ce qu'a valu
réellement un homme, et pour lui assigner
telle ou telle place dans le ciel?
Quand le pape aurait
tous
les droits dont il se prétend investi comme
chef de l'Église , on pourrait encore
demander où il a pris celui de faire des
saints , et si le bon sens permet de le lui
attribuer.
L'orgueil et
l'ambition,
sans parler de l'hypocrisie, peuvent avoir
radicalement anéanti, en secret, la valeur
de tout ce qui a paru de beau et de bon dans un
homme. Et que de fois l'Église a
canonisé en ses saints ce qui n'était
pas même, humainement, beau et bon ! Que
d'hommes mis sur les autels uniquement en
considération de leur dévouement
à l'Église, tristes chrétiens,
d'ailleurs, et même parfois couverts de
vices!
Que de saints dont
elle
est embarrassée aujourd'hui ! Que d'autres
dont elle le serait, pour peu qu'on se donnât
la peine de chercher ce qu'ils furent !
Versets 11
et suiv.
-Dix lépreux guéris. Combien sera
subit l'avènement du Fils de
l'homme.
Le juge inique. Le pharisien et le publicain au temple. Le pharisien remercie Dieu de n'être pas, dit-il, comme le reste des hommes, qui sont voleurs, injustes, adultères.
139. Verset
12. Je
jeûne deux fois la semaine; je donne la
dîme de tout ce que je
possède.
Voici, mis en action,
tout ce
que nous avons dit (notes
76
et 77)
sur le
danger des observances. Ce qui contribue le plus
à rassurer cet homme sur l'état de
son âme, à lui inspirer une
prière qui n'est pas même une
prière, mais le tableau de son orgueilleuse
paix, c'est qu'il n'a point de reproche à se
faire quant aux détails matériels de
la loi, dont il a même outré
l'observation. Voilà ce qui l'empêche
de comprendre qu'une sainteté consistant
à n'être pas voleur ou
adultère, n'est point du tout une
sainteté.
Cependant, si c'est
peu
de ne pas aller jusqu'aux grands crimes, c'est
encore quelque chose; le système du
pharisien, quelque mauvais qu'il fût, ne
l'avait pas conduit aux conséquences
auxquelles nous avons vu que le système
romain conduit parfois.
Vices et crimes,
avons-nous dit, trouvent, dans certains pays
catholiques, un large abri derrière les
observances; elles tuent la conscience publique,
comme la conscience de chacun.
140. Verset
15. Le
publicain, se tenant éloigné, n'osait
pas même lever les yeux au ciel ; mais il se
frappait la poitrine, et disait: 0 Dieu, sois
apaisé envers moi, qui suis
pécheur!
Ainsi, dans la prière
de l'homme que Jésus va nous proposer pour
modèle, nulle mention d'une justice
cherchée dans des choses extérieures,
légales. Le publicain n'a pas
renchéri, comme l'autre, sur les
prescriptions de la loi. Si , comme Juif, il les a
observées, il les a au moins vues d'assez
haut pour n'y pas mettre si confiance, et, devant
Dieu, il n'en parle pas, il n'y pense pas. La
grâce, voilà sa seule
espérance; l'aveu de sa misère,
voilà le seul moyen qu'il connaisse et
veuille connaître d'appeler sur lui le
salut.
Fuyez donc tout ce
qui
pourrait vous empêcher de penser de
même ; repoussez tout ce qu'on vous offrirait
comme moyens de salut, si ces moyens sont tels
qu'ils risquent de vous inspirer autre chose que la
piété toute spirituelle et
l'humilité du publicain.
Versets 15 et
suiv.-Les
petits enfants (note
59).
Le jeune homme riche (note
60.)
Qui peut donc être sauvé?
(note
61).
Zachée. Jésus est venu chercher et sauver ce qui était perdu
141.
Versets 12-26,
Parabole des talents. - Chaque serviteur en
reçoit un ; dans saint Matthieu (XXV, 15),
chacun d'eux reçoit selon sa
capacité. Les deux récits viennent
également à l'appui de ce que nous
avons dit (note
132) sur l'obligation où nous
sommes d'user de tous les moyens mis en nos mains.
Chacun sera jugé à la fois sur les
secours extérieurs qu'il a eus, et sur la
dose d'intelligence qui lui a été
donnée.
Versets 28
et suiv.
-Entrée de Jésus à
Jérusalem. Prédiction de la ruine de
cette ville.
142. Verset
44. Et ils
te détruiront entièrement, toi et tes
enfants qui sont en toi, et ils ne te laisseront
pas pierre sur pierre, parce que tu n'as pas connu
le temps auquel tu as été
visitée.
Dieu visite une ville,
une
Église, une âme, quand il s'approche
d'elle, quand il lui parle, n'importe de quelle
manière; une ville, une Église, une
âme, est coupable si elle n'écoute
pas.
Direz-vous qu'il y a
danger, en écoutant, de prendre pour voix de
Dieu ce qui ne serait qu'une voix d'homme et une
leçon d'erreur?
Sans doute ; mais
c'est
donc là ce qui peut vous être
arrivé en écoutant l'Église
romaine. Nous, que vous disons-nous
d'écouter? Sous quelle forme vous
présentons-nous l'appel de Dieu , la
visitation de Dieu?
Sous celle d'un
livre,
d'un livre que l'Église romaine
reconnaît, comme nous, pour la Parole de
Dieu. Ce serait donc pour votre perte que Dieu a
permis que sa Parole arrivât en vos
mains?
Un livre dicté par
lui et tombant sous vos yeux, ce ne serait pas une
de ces visitations bénies qu'il vous est
prescrit de reconnaître ? Ce serait, au
contraire, une tentation, un
piège?
Le simple bon sens
dit
assez que non. Si Dieu a permis que sa Parole
arrivât en votre possession, c'est qu'il veut
que vous la lisiez, et que votre foi se rectifie
sur ce que vous aurez lu.
Versets 45
et suiv.
-Les vendeurs chassés du temple
(note
66).
Réponse de Jésus sur son autorité (note 96.) Parabole des vignerons. Le mettre donnera sa vigne à d'autres (note 68) . Image de la pierre (note 67). Rendre à César ce qui est à César (note 69). Se garder des scribes, de leur orgueil, de leur hypocrisie, de leur avarice (notes 72 et 73).
L'aumône de la veuve. Persécutions prédites. L'assistance du Saint-Esprit (note 27). La ruine de Jérusalem et le Jugement Dernier. Le ciel et la terre passeront, non les paroles de Jésus- Christ (note 78).
Judas (note 84). Préparatifs de la Pâque. La Cène. Le vin appelé fruit de la vigne (note 82). Ceci est mon corps (note 80.) Les apôtres se demandent encore une fois qui d'entre eux est le plus grand. Instruction à ce sujet (notes 64 et 65).
143. Verset
31. Le
Seigneur dit encore: Simon, Simon...
De ce que Jésus, ici,
s'adresse à Pierre, on a voulu conclure
qu'il avait déjà Pierre en vue dans
les versets précédents, notamment au
26e; la leçon sur l'humilité,
s'adressant alors spécialement à lui,
supposerait sa grandeur.
Nous avons
déjà dit combien il serait
étrange qu'on fût réduit
à chercher dans des rapprochements, dans des
détails, la preuve d'un fait si grave et si
fondamental.
Le rapprochement
qu'on
fait ici a-t-il au moins quelque fondement
?
Pas plus que dans
les
passages déjà examinés aux notes
63, 64,
93
et 94.
D'abord, la leçon sur l'humilité a
été amenée, comme là,
par un détail qui condamnait d'avance la
conclusion qu'on prétend en tirer; si les
apôtres ont entendu Jésus
conférer la suprématie à un
d'eux, jamais on n'expliquera comment ils ont pu
(verset 24) se mettre à chercher qui est le
plus grand. Mais le présent récit
nous fournirait un argument de plus. Jésus,
au verset 30, leur dit qu'ils seront un jour «
assis sur des trônes (sur douze trônes,
dit saint Matthieu) pour juger les douze tribus
d'Israël.» Nouveau trait qui les suppose
égaux; vrai contre-sens dans un morceau
où il s'agirait, an contraire, de leur
inégalité.
Concluons que, au
verset
26, ces mots : « Celui qui est le plus
grand» et «Celui qui commande,»
n'indiquent point un apôtre plus grand, ni un
apôtre commandant. L'ensemble du récit
et les textes parallèles s'opposent
absolument à ce qu'on voie là autre
chose qu'un précepte
général.
144.
Versets 31-32. Le
Seigneur dit encore : Simon, Simon, Satan a
demandé à vous cribler tous comme on
crible le froment ; mais j'ai prié pour toi
afin que La foi ne défaille point. Lors donc
que tu seras revenu à toi-même,
affermis tes frères.
Nous venons de
considérer ces versets dans leur
prétendue liaison avec ce qui
précède le verset 28. Voyons-les en
eux-mêmes.
Une première
erreur est celle qui prend ici le mot foi dans le
sens de foi objective, dogmatique.
Dans ce qui suit, en
effet, comme dans les trois versets qui
précèdent, de quoi est-il
question?
Jésus vient de
dire à ses disciples qu'ils sont
jusque-là demeurés fermes ; il leur
dit maintenant que Satan se prépare à
les soumettre à de plus rudes tentations, et
il va prédire à saint Pierre, qui se
croit fort, sa faiblesse et son
reniement.
Donc il ne s'agit
point
ici de dogmes, et la foi que Jésus, dans sa
prière, a demandée en particulier
pour saint Pierre, c'est la
foi-persévérance, la foi-courage.
Voilà ce qui va être en danger de
défaillir dans les cruels moments que
Jésus annonce à tous les
apôtres.
Dès lors , une
prière spéciale pour saint Pierre est
suffisamment motivée par le danger plus
grand qu'il va courir, et, de plus, par l'assurance
orgueilleuse qui va (verset 33) le lui faire
affronter. Remarquez que cette prière pour
lui n'aura pas eu pour but de l'empêcher de
tomber, puisque Jésus lui annonce , au
même moment , qu'il tombera : Jésus a
donc, demandé, non que Pierre ne
tombât point, mais qu'il se relevât
ensuite ; que sa foi, en un mot, ne demeurât
pas en défaillance.
Dès lors, enfin,
la charge d'affermir ses frères est
liée à sa conversion, aux devoirs
qu'elle lui imposera, à l'influence qu'elle
lui assurera, nullement à une
autorité qui lui soit
conférée. C'est ce que vous
indiquent, outre le sens général, les
termes mêmes de l'ordre que Jésus lui
donne. « Quand tu seras revenu à
toi-même, affermis tes frères.»
C'est comme s'il lui disait : Tu auras
été à tes frères un
sujet de scandale ; tu seras d'autant mieux
placé , une fois relevé et repentant,
pour les exhorter à rester
fermes.
Versets 35
et suiv. -
Jésus prédit encore ses souffrances.
Il se rend à la montagne des oliviers. Ses
angoisses et sa prière. Judas. Jésus
se livre. On le mène chez le souverain
sacrificateur. Reniement de Pierre. Jésus
devant le Sanhédrin,
On mène Jésus à Pilate, puis à Hérode, puis, de nouveau, à Pilate. Pilate veut le sauver. Il le livre aux juifs. Jésus prédit les malheurs de Jérusalem. La crucifixion. Les deux brigands. Un d'eux se recommande à la miséricorde de Jésus.
145. Verset
43.
Jésus lui répondit. Je te dis en
vérité que tu seras aujourd'hui avec
moi dans le paradis.
Aujourd'hui. Il n'y a
donc
point de Purgatoire, car cet homme aurait dû
certainement y aller. Dira-t-on que Jésus
lui en fait grâce? Si la doctrine du
Purgatoire se trouvait enseignée ailleurs,
on pourrait le dire; mais si, comme nous l'avons
montré et le montrerons encore, elle ne
l'est pas, ce passage est à ajouter à
tous ceux où le Purgatoire aurait dû
être mentionné, et ne l'est
pas.
Versets 44
et suiv. -
Jésus expire. Sa
sépulture.
La résurrection. Les saintes femmes. Pierre au sépulcre. Jésus et les deux disciples d'Emmaüs. il leur explique pourquoi le Christ devait souffrir.
146. Verset
27. Et
commençant par Moïse et continuant par
tous les prophètes, il leur expliquait, dans
toutes les Écritures, ce qui avait
été dit de lui.
N'écoutez donc et ne
croyez que ceux qui pourront et voudront, comme
Jésus, appuyer leurs enseignements sur la
Bible.
S'il a tenu, lui, le
fils
de Dieu, à rendre à l'Ancien
Testament ce perpétuel hommage, de quel
droit une Église s'en affranchirait-elle
envers le Nouveau Testament? L'Église
romaine, il est vrai, ne s'en affranchit pas
ouvertement, et, quoiqu'elle ait des docteurs qui
la regardent comme toute puissante en fait de
dogmes, elle reconnaît pourtant, en gros,
l'autorité suprême des Saints Livres.
Mais à quoi bon cette soumission en gros, si
on se croit permis, sur chaque point, ou de se
passer de l'Écriture en enseignant ce dont
elle ne dit rien, ou de lui faire dire tantôt
plus, tantôt moins qu'elle ne dit? Exigez
donc de l'Église romaine une soumission
réelle, sérieuse, à la Parole
de Dieu , et vous vous convaincrez bien vite que
cette soumission n'existe pas.
Versets 36
et suiv. -
Jésus apparaît aux apôtres, et
leur explique aussi pourquoi il devait
souffrir.
147. Verset
45. Alors
il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils entendissent
les Écritures.
Nouvel hommage à la
Bible.
Jésus pouvait les
mener à la foi directement ; il les y
mène par l'Écriture, et, s'il leur
ouvre l'esprit, c'est pour qu'ils entendent
l'Écriture.
De quel droit une
Église s'écarterait-elle de la voie
que Jésus a si nettement tracée? De
quel droit refuserait-elle de vous mener à
la foi par les Saints Livres , par la lecture et
l'étude des Saints Livres?
On objecte que
Jésus dut « ouvrir l'esprit » aux
apôtres que l'Écriture ne leur
était donc pas claire, et qu'elle peut ne
pas l'être pour nous.
De quoi
s'agissait-il?
De prophéties, et
de prophéties, en outre, dont
l'accomplissement avait eu lieu dans un tout autre
sens que les apôtres ne s'y étaient
attendus, car ils avaient rêvé, comme
tous les Juifs, un messie terrestre et glorieux. De
là le voile qui était resté
sur leurs yeux, et que Jésus dut enlever.
Mais tirer de là une conclusion
générale sur l'obscurité de
l'Écriture, sur celle, en particulier du
Nouveau Testament, sur la nécessité
de ne recevoir la foi que de la main de certains
hommes, c'est une idée qui ne serait pas
venue à qui n'eût pas eu peur de
l'Écriture, et peur, surtout, de sa
clarté. - Voir
224.
148. Verset
51. Et
comme il les bénissait, il se sépara
d'eux et fut élevé au
ciel.
L'ascension de
Jésus-Christ a été
déjà racontée et le sera
encore ailleurs ; celle de la Vierge, l'Assomption,
comme dit l'Église romaine, - ni les
Évangiles , ni le reste du Nouveau
Testament, - ni les Pères des premiers
siècles, ne vous en diront un mot. Bien plus
: l'Église romaine elle-même n'a
jamais officiellement prononcé sur la
réalité du fait, et, pour se
dispenser de prononcer, n'a jamais officiellement
dit ce qu'elle entendait par l'Assomption. Les uns
veillent que la Vierge ait eu, comme
Jésus-Christ, une véritable ascension
; les autres, qu'elle soit ressuscitée et
montée au ciel, mais non corporellement,
quarante jours après sa mort. En attendant,
la fête se célèbre, et, dans
les pays catholiques, avec un éclat qui
efface celui même du jour de
Pâques.
Prononcer, comme l'a
fait
tant de fois l'Église romaine, sur des
choses dont ou ne sait rien et dont on ne peut rien
savoir, c'est déjà, certainement,
fort étrange ; mais instituer une grande
fête en mémoire d'un
événement qu'on n'affirme pas, qu'on
n'ose pas affirmer, - c'est se jouer ouvertement de
la vérité religieuse et de la
conscience humaine.
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