367. Verset 5.
Béni
soit Dieu, le père de notre Seigneur
Jésus-Christ , qui nous a bénis de
toutes sortes de bénédictions
spirituelles dans les lieux célestes, en
Jésus-Christ.
Le christianisme
était donc, aux yeux de saint Paul, complet,
parfait, car on ne voit pas de quels mots plus
larges il eut pu se servir pour remercier Dieu de
l'avoir donné aux hommes. Que penserez-vous,
par conséquent, de ces innombrables
grâces, sources de grâce, moyens de
grâce, que l'Église romaine a
ajoutés à ce que saint Paul en
connaissait? Si ces nouveautés sont bonnes,
si elles ont l'importance et la valeur qu'on s'est
mis à leur attribuer, les chrétiens
du temps de saint Paul étaient bien peu
favorisés. Ils possédaient à
peine une portion du christianisme.
Heureusement que
cette
portion suffit encore, et pleinement, à ceux
qui ne veulent rien de plus, car, cette portion,
c'est le tout. Nous l'avons assez
montré.
Versets 4
et suiv. -
L'apôtre développe les motifs de sa
reconnaissance. Dieu nous a adoptés, en
Jésus-Christ, pour ses enfants. Jésus
assis à la droite de Dieu.
368.
Versets 22 et 25.
Dieu a mis toutes choses sous ses pieds, et l'a
établi chef suprême de
l'Église, qui est son corps.
Saint Paul va
revenir
plusieurs fois sur l'idée de
l'Église, de l'unité de
l'Église et de chef de l'Église. Ce
chef sera toujours Jésus-Christ, et, cette
unité, l'unité en Christ; pas un mot
de l'unité en saint Pierre ou par saint
Pierre. L'Église est le corps de Christ, dit
l'apôtre, et il a déjà dit aux
Corinthiens (XII, 27): « Vous êtes le
corps de Christ; ), autre preuve qu'il ne parle pas
d'une unité extérieure et
légale. Le corps de Christ, en effet, ne
peut être considéré comme
renfermant rien qui ne soit saint ; quand donc ce
nom est donné à l'Église, il
est clair que ce n'est pas à l'Église
visible, toujours exposée à compter
des membres indignes, mais à l'Église
invisible, à l'ensemble des vrais
chrétiens. C'est celle-là qui est
sainte, et c'est aussi celle-là qui est
une.
Nous étions morts dans nos péchés; Dieu nous a ressuscités en Jésus-Christ. Nous sommes sauvés par grâce, non par les oeuvres, «afin que nul ne se glorifie» (note 275). Union, en Jésus-Christ, des païens et des Juifs. Destruction , dans ce but, de la loi cérémonielle qui élevait un mur entre eux. Ce mur, Jésus l'a abattu...
369. Verset
45. Ayant
aboli par sa mort la loi des ordonnances
cérémonielles.
Nouveau motif pour
considérer le christianisme comme
altéré dans son essence quand il
devient une religion de cérémonies,
de formes.
Le christianisme est
pour
tous les peuples , pour tous les siècles, et
c'est afin qu'il pût l'être, vous dit
saint Paul, que Jésus-Christ «a aboli
par sa mort» le système établi
pour un temps parmi les Juifs. Pourquoi donc ce
système a-t-il reparu dans l'Église?
Pourquoi Rome a-t-elle établi plus de
cérémonies, plus de pratiques, plus
d'ordonnances, qu'il n'y en avait même chez
les Juifs? Ce que saint Paul déclarait aboli
par la mort de Jésus-Christ, ce qu'il
s'effrayait et s'indignait (vous l'avez vu dans
l'épître aux Galates) de voir
maintenir en germe par quelques docteurs
chrétiens,- Rome l'a repris,
développé. Cette universelle fusion
que l'apôtre plaçait sur le terrain de
l'esprit, Rome l'a transportée sur le
terrain de la chair. Elle n'a su conquérir
les païens qu'en leur faisant retrouver chez
elle (voir
344)
tout l'extérieur de leur culte, et c'est par
le formalisme qu'elle a marché à
l'universalité.
Versets 20
et suiv. -
Autre image de l'union des païens et des Juifs
en un seul corps
370.
Versets 20 et 21.
Vous êtes un édifice bâti sur le
fondement des apôtres et des
prophètes, la pierre angulaire étant
Jésus-Christ lui-même, sur qui tout
l'édifice, bien coordonné, grandit
pour être un temple-saint consacré au:
Seigneur.
Outre l'absente ,
toujours significative, du nom de saint Pierre et
de toute mention d'un chef visible, remarquez ici
deux choses.
La première ,
c'est le développement que Paul donne
à cette ancienne figure de la pierre,
développement dans lequel il dit de
Jésus-Christ, mais de Jésus-Christ
seul, tout ce que l'Église romaine a
l'habitude de dire de saint Pierre.
La seconde, plus
frappante encore , est cet « édifice
bâti sur le fondement des apôtres et
des prophètes. »
Des apôtres. Saint
Pierre n'est donc ni le fondement unique, ni le
fondement principal. Aucune mention spéciale
; égalité complète entre lui
et ses collègues, et, cela, au moment
même où revient l'idée de la
pierre, où l'Église est un
édifice, où saint Paul, enfin, n'omet
rien de ce qui l'eût infailliblement conduit
à mentionner saint Pierre, si saint Pierre
eût été, à ses yeux, ce
qu'on prétend. Cette égalité
des douze apôtres, vous la retrouverez encore
(Apocalypse XXI, 14) dans le tableau de la
Jérusalem céleste , figure de
l'Église. Elle a, dit saint Jean, «
douze fondements, sur lesquels sont les noms des
douze apôtres de l'Agneau. » Jamais
théologien romain ne parlera de douze
fondements de l'Église. En la
représentant sous l'image d'un
édifice, en développant cette image,
jamais il ne se croira permis de ne rien dire de
saint Pierre.
Paul appelé à la charge d'apôtre des païens (note 227). Dieu voulait appeler un jour tous les hommes à la connaissance de la vérité. Il a accompli ce dessein par Jésus-Christ...
371. Verset
12. En qui
nous avons la liberté de nous approcher de
Dieu avec confiance, par la foi en
lui.
Complément de ce
que nous avons entendu dire à Jésus
lui-même (voir note
31).
Si vous aviez la liberté de vous approcher
avec confiance d'un prince assez puissant pour
exaucer toutes vos requêtes, auriez-vous la
pensée de les faire passer par d'autres? Et
si ce prince vous avait lui-même
indiqué son fils comme chargé de tout
ce qui a rapport à vos relations avec lui,
croiriez-vous vous montrer bien reconnaissant, bien
respectueux, en vous adressant à
d'autres?
C'est ce que vous
faites,
pourtant, dans l'invocation des saints.
Dût-elle ne jamais se changer en adoration,
dussent+ils, ce qui est rare et à peu
près impossible, n'être jamais,
à vos yeux, que des intercesseurs,- n'est-ce
pas encore trop que de leur donner ce rôle
quand l'Écriture le donne si positivement
à Jésus-Christ, quand saint Paul
déclare que nous avons, par la foi en lui,
la liberté de nous approcher de Dieu avec
confiance? Que peuvent-ils, d'ailleurs, vous donner
de plus que cela? Le besoin que vous avez d'eux est
un besoin factice, créé, nourri par
l'Église romaine. Un chrétien qui va
droit à Dieu n'a jamais
éprouvé ce besoin-là il a
toujours constaté, au contraire , la
vérité des paroles de saint Paul : il
s'est senti libre d'aller à Dieu, et il y
est toujours allé, an nom de
Jésus-Christ, avec une entière
confiance. Non! vous n'avez pas besoin des saints;
c'est Rome qui en a besoin , mais dans
l'intérêt de sa puissance, de sa
richesse. Elle perdrait trop à laisser les
gens aller droit à Dieu par
Jésus-Christ.
Versets 14
et suiv. -
L'apôtre prie pour les
Éphésiens. Que Dieu les comble de ses
grâces!
372. Verset
21. A lui
soit la gloire dans l'Église par
Jésus-Christ, dans tous les âges et
aux siècles des siècles
!
Les hommages rendus
aux
saints vont à Dieu , vous dit-on. Est-ce
bien vrai? Nous avons vu (note
238)
que ce n'est, en pratique, ni ordinaire, ni
guère possible. Quand ce serait possible et
ordinaire, une chose n'en subsisterait pas moins:
c'est que l'Écriture ne dit mot de cette
manière-là de glorifier Dieu. Gloire
à Dieu dans l'Église par
Jésus-Christ vous dit saint Paul ; et comme
s'il voulait faire bien entendre que cela ne doit
point changer: « Dans tous les âges,
ajoute-t-il, et aux siècles des
siècles. »
Exhortation à l'humilité, à la douceur et au support.
373.
Versets 3-6. Vous
efforçant de conserver l'unité de
l'esprit par le lien de la paix. Un seul corps, un
seuil esprit, comme vous avez été
appelés, par votre vocation, à une
même espérance. Un seul seigneur, une
seule foi, un seul baptême, un seul Dieu
père de tous.
Encore un de ces
passages
dont l'Église romaine a pris les mots pour
en construire son système , et dont le sens
est évidemment contre elle.
Considérez,
d'abord, ce qui précède et ce qui
suit, et vous trouvez ces versets encadrés
dans une exhortation à la charité, au
support. Voilà donc déjà qui
suppose diversité,
liberté.
Que signifierait une
exhortation au support, à la
tolérance mutuelle, au moment même
où l'apôtre dirait , dans le sens
romain : « Une seule foi, un, seul
corps?» Il ne peut pas être question,
dans le système romain , de se
tolérer mutuellement dans les choses de foi;
il s'agit, pour tous, de se soumettre à une
seule et même autorité. Donc le
conseil donné est en opposition avec le
système romain.
En second lieu ,
qu'est-ce que l'apôtre nous dit de nous
efforcer de conserver? L'unité de l'esprit.
Par quel moyen? Par le lien de la paix. Autant de
mots qui ne supposent pas une autorité,
visible tranchant souverainement les questions.
Sous une autorité de cette espèce, ce
n'est pas la paix qui est le lien ; elle n'est que
le résultat d'un autre lien,
l'obéissance. L'unité de l'esprit
n'est non plus alors qu'un résultat de
l'obéissance commune. C'est donc
l'obéissance qu'il faudrait recommander, -
et vous voyez que saint Paul n'en parle pas. Il a
donc ici autre chose en vue ; il parle de
l'unité libre, fruit de la charité.
Nous avons vu (note 368)
que
le corps de Christ est constitué , aux yeux
de saint Paul, par le seul fait de l'existence de
gens vivant en Christ, membres de Christ. Le corps
de Christ existera donc, dans une Église,
par le seul fait qu'il y ait chez elle un certain
nombre de ces gens-là il y existera
indépendamment de toute idée
d'organisation, d'autorité visible.
Voilà la notion apostolique. Donc, quand
l'apôtre ajoute : « Un seul Seigneur ,
une seule foi , » cette unité de foi
est évidemment de même nature que
l'unité de corps; elle est
indépendante de la notion d'autorité.
L'auteur , d'ailleurs , ne parle pas ici de la foi
théologique , des systèmes de foi; il
n'envisage que le fait général de la
foi en Jésus-Christ. Une seule foi , c'est
la foi en un seul et même Seigneur, et les
six versets reviennent à: «
Supportez-vous mutuellement ; soyez unis , soyez
frères , car vous servez le même
maître, et un même baptême vous a
enrôlés à son service. » -
Rien donc, dans tout cela, qui se rapporte au
système romain .
374.
Versets 11 et 12.
Lui-même a donné les uns pour
être apôtres, les autres pour
être évangélistes, les autres
pour être pasteurs et docteurs, tous pour le
perfectionnement dès saints, pour l'oeuvre
du ministère, pour l'édification du
corps de Christ.
Ces paroles
ébranlent-elles ce que nous venons
d'établir? Indiquent-elles que
l'apôtre, dans les versets
précédents, parlait d'une
unité organisée et d'une
autorité visible? - Aucunement.
Ces paroles , en
effet ,
font suite aux conseils de support et
d'humilité. Chacun a son don particulier, a
dit l'apôtre ; que nul donc ne
s'enorgueillisse comme ayant reçu plus qu'un
autre, mais que tous , chacun selon ce qu'il a
reçu , travaillent à l'oeuvre commune
, l'édification du corps de Christ. Les
versets 11 et 12 signifient donc simplement que
Dieu a donné aux uns d'être
apôtres, aux autres d'être
prophètes, etc. Il ne s'agit que des dons
reçus, et du devoir de les faire tous
concourir, sans rivalité, à la
même oeuvre.
Que gagne-t-on,
d'ailleurs, à prétendre que
l'apôtre s'est placé ici sur le
terrain de l'unité hiérarchique et
visible ? On ne fait que nous autoriser à
demander pourquoi il a donc été si
peu précis , pourquoi cette
hiérarchie est si peu celle de
l'Église romaine, et pourquoi, surtout, dans
cette énumération de charges, il omet
la plus haute. Plus vous aurez soutenu que saint
Paul a fait là du romanisme, plus il vous
sera impossible d'expliquer pourquoi il n'en a pas
fait davantage, pourquoi le centre manque, pourquoi
le tout est si loin de la précision qu'on
serait en droit d'attendre dans ce cas.
375. Verset
15.
Jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus
à l'unité de la foi et de la
connaissance du fils de Dieu, à
l'état d'homme parfait, et à la
mesure de la stature parfaite de
Christ.
Confirmation de
toutes
nos remarques précédentes.
Voilà l'unité de foi
représentée comme une chose à
laquelle on parvient, comme un état de
perfection qui s'acquiert. Preuve donc qu'il ne
s'agit pas de l'unité organisée, de
celle que chaque homme, dans l'Église
romaine, trouve toute faite, et dans laquelle on
entre tout d'un coup. De quoi s'agit-il donc? De
progrès à faire dans la «
Connaissance du fils de Dieu, » dans cette
« Vie en Christ » dont l'acquisition
toujours plus complète est l'idéal du
christianisme. Là est l'unité
véritable, vivante, éternelle.
376. Verset
14. Afin
que nous ne soyons plus des enfants flottants et
emportés çà et là par
tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes
et par leur adresse à séduire
artificieusement.
L'apôtre ne veut
pas que nous flottions à tout vent de
doctrine ; il veut donc , a-t-on dit , qu'une
autorité visible, infaillible, nous tienne
à l'abri de ce danger.
S'il le voulait, il
l'aurait dit ; c'était le moment, ou jamais.
Non seulement il ne le dit pas, mais il dit le
contraire, car c'est aux efforts, aux travaux, aux
progrès, enfin, de chaque homme , qu'il
vient de faire appel et qu'il va encore faire
appel. Les moyens indiqués, sont donc
inconciliables avec celui que l'Église
romaine indique comme nécessaire, comme le
seul. Efforts, travaux, progrès, tout cela
suppose liberté ; tous ces conseils seraient
vides de sens si l'apôtre avait voulu dire
que nous avons , pour ne pas flotter,
l'enseignement d'une Église
infaillible.
Quant à ce qu'il
faut entendre par ces travaux et ces progrès
, nous l'avons expliqué ailleurs.- Voir aux
notes 132,
273,
298,
etc.
Versets 17
et suiv.-
Suite des conseils de l'apôtre. Croire en
Jésus-Christ. Dépouiller le vieil
homme et revêtir l'homme nouveau.
Éviter la colère, l'oisiveté.
les mauvais discours.
377. Verset
50. Et
n'attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel
vous avez été scellés pour le
jour de la rédemption.
Selon le
catéchisme du concile de Trente,
l'apôtre parle là d'un sacrement, la
Confirmation. Vous en seriez-vous douté?
Vous ne vous en êtes sûrement pas
douté non plus en lisant (Rom. V, 5) l'autre
passage sur lequel ce même catéchisme
prétend fonder ce sacrement : « L'amour
de Dieu est répandu dans nos coeurs par le
Saint-Esprit qui nous a été
donné ». Voilà pourtant les deux
seuls passages qu'on indique. Citer cela ou avouer
qu'on n'a rien, à citer, c'est tout un , car
l'apôtre parle , en ces endroits, de faits
tout spirituels, non d'une cérémonie
ou d'une institution quelconque.
Le sacrement de la
Confirmation est un des points sur lesquels il est
le plus difficile de s'arranger avec le Nouveau
Testament, même avec la Tradition , car le
Nouveau Testament n'en dit rien et la Tradition dit
tout autre chose. Les Pères parlent d'une
cérémonie où les
chrétiens admis à communier venaient
préalablement se déclarer membres de
l'Église; cette cérémonie est
celle que les protestants ont conservée sous
le nom de Réception des
Catéchumènes, et, dans quelques pays,
sous le nom de Confirmation. Le rôle des
prêtres se bornait à interroger les
néophytes, à recevoir leurs promesses
et à prier pour eux. Cette prière
ayant particulièrement pour but de leur
obtenir la grâce d'être fermes dans
leur foi, on attacha peu à peu à
l'acte même une certaine valeur mystique,
sacramentelle. Vint ensuite l'usage d'une onction ;
c'était comme un second baptême, ou un
complément du premier. Alors, portion de
sacrement, la Confirmation s'achemina à en
être un elle-même.
L'usage de faire
prononcer aux néophytes des
déclarations , des promesses , tomba ; il ne
resta plus que l'onction, et on l'administra, non
avant, mais après la Cène, autre
preuve d'un changement dans le but et le sens de
cette cérémonie. La Confirmation
romaine actuelle a donc été inconnue
aux premiers siècles ; plusieurs
théologiens, dans les débats du
concile de Trente, le reconnurent
ouvertement.
Être les imitateurs de Dieu. La pureté.
378. Verset
4. Point
de paroles
déshonnêtes.
Les adversaires de
l'Église romaine ne sont pas seuls à
blâmer ce qu'on entend trop souvent dans ses
chaires. Beaucoup de ses prédicateurs ne
savent aborder certains sujets qu'avec des
détails qui seraient bannis d'une
conversation honnête. Ils veulent,
disent-ils, inspirer l'horreur du vice en le
peignant dans toute sa laideur; mais les bons
résultats de ce procédé sont
fort douteux, et les mauvais ne le sont pas. Une
parole déshonnête salit toujours plus
ou moins l'oreille et le coeur.
Ce ne sont pas non
plus
seulement les ennemis de l'Église romaine
qui ont blâmé certaines questions
souvent faites dans le secret du confessionnal.
L'intention et la forme auraient beau être
toujours pures ; la pureté ne peut qu'en
souffrir, en somme, et chez les fidèles, et
chez le prêtre. Ajoutez les
déplorables études que celui-ci est
appelé à faire en vue de cette
portion de sa charge. On sait ce que sont les
livres destinés à l'éducation
des confesseurs, et on se demande ce que peuvent
être des leçons données sur ces
livres, quelque gravité que les
maîtres et les disciples aient l'intention
d'y apporter.
Versets 5
et suiv. -
Divers conseils pratiques. Prudence. Vigilance.
Tempérance. Sainteté du
mariage.
379.
Versets 25 et 24.
Le mari est le chef de la femme, comme Christ aussi
est le chef de l'Église, qui est son corps,
et dont il est le sauveur. Comme donc
l'Église est soumise à Christ, que
les femmes le soient à leurs maris en toutes
choses.
Jésus-Christ
époux de l'Église , l'Église
épouse de Jésus-Christ. Belle et
touchante image, souvent reproduite par les
docteurs de l'Église romaine, et fournissant
cependant deux grands arguments contre leur
système.
Nous pouvons,
d'abord ,
dire de l'Église épouse de Christ ce
que nous avons dit (note
368) de
l'Église corps de Christ. L'épouse de
Jésus-Christ ne peut être que pure,
entièrement et parfaitement pure. Ce titre
ne peut donc appartenir qu'à l'Église
invisible, à l'ensemble des vrais
fidèles, de ceux dont la vie est en Christ.
Une église visible, où les
pécheurs sont toujours en grand nombre,
où les chefs peuvent être de plus
grands pécheurs qu'aucun des membres, n'est
pas l'épouse de Jésus-Christ, ne peut
pas l'être, ne peut logiquement s'autoriser
de ce titre pour réclamer quelque
privilège que ce soit.
Remarquez, en second
lieu
, comme cette image exclut l'idée d'un chef
visible et humain de l'Église.
L'Épouse de Jésus-Christ peut-elle
être supposée mise par lui sous
l'autorité d'un homme qui sera toujours un
pécheur, quelquefois peut-être un
grand pécheur? L'autorité d'un
époux ne se transmet pas ; il y a
contradiction entre ce mot et l'idée d'une
transmission quelconque. Aussi voyez-vous que saint
Paul, développant l'image, reste strictement
dans l'idée d'une union actuelle,
permanente, entre l'Église et son
céleste époux.
L'image est donc
doublement contraire aux conséquences que
Rome en a tirées.
380. Verset
52. Ce
mystère est grand; je dis cela par rapport
à Christ et à
l'Église.
Les versions
catholiques,
à la suite de la Vulgate, mettent ici
sacrement au lieu de mystère; elles
modifient , en outre, le reste de la phrase,
laquelle devient alors : « Ce sacrement (le
mariage) est grand en Christ et en l'Église.
»
Tout, là-dedans,
est faux.
D'abord, le grec
disant
mystère, il y a falsification à
mettre sacrement, et à venir s'en autoriser
ensuite pour faire du mariage un sacrement. La
Vulgate, à quelques versets de là
(VI, 19), traduisant le même mot grec, ne
remet pas sacrement et revient à
mystère. Preuve de plus qu'elle n'avait mis
sacrement que pour les besoins de la
cause.
Il est faux , en
second
lieu , que ce verset se rapporte au mariage , car
la seconde moitié est une sorte de
parenthèse où l'apôtre a soin
de nous avertir que sa réflexion « ce
mystère est grand » porte sur l'union
mystique de Jésus-Christ et de
l'Église. C'est ce que dit
déjà le mot mystère, grand
mystère, évidemment inapplicable au
mariage ordinaire et terrestre. C'est ce que dit
encore le verset suivant : « Vous donc aussi
aimez vos femmes. » Ce mot aussi prouve qu'il
vient d'être question, non du mariage, mais
de ce que l'apôtre a indiqué comme
type du mariage , savoir l'union de Christ et de
l'Église. Donc c'est cette union qui est
appelée un mystère.
Ce qui reste de ce
morceau, c'est une grande et belle leçon sur
la sainteté du mariage; mais il n'en reste
rien en faveur des idées romaines.
Devoirs des enfants, des pères, des serviteurs, des maîtres. Le chrétien dans les combats de la vie.
381. Verset
11.
Revêtez-vous de toutes les armes de
Dieu.
L'apôtre va
énumérer ces armes., Cherchez si vous
trouverez, dans le nombre, aucun des moyens de
préservation ou de force que l'Église
romaine recommande , médailles, scapulaires,
eau bénite , objets bénits ,
patronage des saints et de la Vierge, reliques,
pèlerinages , messes à faire dire,
indulgences à gagner, etc.. etc.
382. Verset
17. Prenez
encore le casque du salut et l'épée
de l'Esprit, qui est la Parole de
Dieu.
Impossible à un
catholique d'obéir à ce dernier
ordre, qui est cependant le principal, car le
guerrier, en définitive, c'est
l'épée, et tout le reste, sans
l'épée, ne fait pas un
guerrier.
Un catholique, c'est
un
homme à genoux derrière le bouclier
de son Église. Il sera en
sûreté, lui dit-elle, et contre le
mal, et contre l'incrédulité, pourvu
qu'il reste à genoux ; mais
l'expérience prouve assez combien est
fragile ce bouclier que vous ne tenez pas
vous-même , combien le vice et
l'incrédulité ont de moyens d'aller
vous chercher derrière. Le combat de la vie
est donc votre affaire à vous, dites-vous le
bien ; c'est à vous qu'il est
commandé de vous armer et de combattre.
Armez-vous donc, avant toute chose, de la Parole de
Dieu. Armez-vous-en contre
l'incrédulité armez-vous-en contre le
mal ; armez-vous-en contre toutes les erreurs
qu'elle condamne, et ne vous la laissez jamais
ôter.
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