Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SECONDE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS

CHAPITRE PREMIER


332. Verset 1. Paul... à l'Église de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints (les fidèles) qui sont dans toute l'Achaïe.

Sur ce mot l'Église de Dieu, voir la note 292.
Remarquez que saint Paul n'adresse pas ses épîtres aux chefs des Églises, mais aux Églises, aux fidèles, à tous les fidèles, y compris leurs chefs. Ce n'est pas qu'il eût été à craindre, en ces temps, que les chefs ne gardassent ces épîtres pour eux ; l'idée ne leur en serait sûrement jamais venue. Mais l'idée ne vient pas non plus à saint Paul de séparer les pasteurs du troupeau, de remettre exclusivement aux premiers le dépôt de la doctrine. Il pourra bien, dans quelques chapitres, s'adresser plus spécialement à eux; il pourra bien adresser une épître entière, même deux, à son disciple et ami Timothée; mais toutes ses épîtres aux Églises seront des épîtres aux Églises. De là, deux conclusions : l'une, que l'Église n'était point considérée comme concentrée dans ses chefs; l'autre, qu'il n'y a aucune raison pour ne pas laisser lire à tous ce que Paul écrivait à tous.


333. Versets 5-5. Béni soit Dieu... le Dieu de toute consolation, qui nous console en toute notre affliction, afin que, par la consolation dont Dieu nous console nous-mêmes, nous puissions aussi consoler les autres... Car comme les souffrances de Christ abondent en nous, notre consolation abonde aussi par Christ.

Encore un attribut divin qui, dans l'Église romaine, a passé de Dieu, de Jésus-Christ et du Saint-Esprit (voir Jean XIV, 16), à Marie. C'est d'elle qu'on a fait la grande consolatrice: Consolatrix afflictorum, disent les litanies, et cette idée, aujourd'hui, va se développant de plus en plus. Un sentiment que le clergé exploite porte les fidèles, surtout les femmes, à s'imaginer que Marie, comme femme, est plus compatissante que ne pourrait l'être son fils. . Quand cela serait. s'ensuivrait-il que vous puissiez vous adresser à elle ? Est-ce à nous de refaire le christianisme, et de dire : « Ceci me convient, donc Dieu le veut ? » Vous voyez de qui les apôtres font découler la consolation chrétienne ; vous n'apercevrez, dans l'Écriture, aucune trace d'une autre source. Vous n'en apercevrez pas davantage dans l'histoire des premiers siècles. Ces martyrs qui avaient tant besoin de consolation , lisez tout ce que nous avons d'authentique sur leur vie, et voyez si la Vierge y joue un rôle , si c'est elle qu'ils invoquent, si c'est elle qu'ils remercient. Les litanies font bien d'elle la reine des martyrs, Regina martyrum; mais les litanies ne sont pas l'histoire, et l'histoire ne nous montre pas un seul martyr des premiers siècles invoquant et servant Marie. Leur manqua-t-il pourtant quelque chose, à ces martyrs? Est-ce que la consolation «par Jésus-Christ » n'abondait pas, comme dit saint Paul, et ne surabondait pas? A-t-elle jamais paru insuffisante à qui l'a cherchée comme la seule, à qui l'a comprise comme la comprenait saint Paul?

Versets 6 et suiv. - Afflictions et joies de l'apôtre.


334. Verset 19. Jésus-Christ, le fils de Dieu, que nous avons prêché parmi vous, moi, Silvain et Timothée...

Saint Paul, avons-nous dit, ne manque pas une occasion de nommer ses compagnons d'oeuvre. Timothée revient à tout moment, presque toujours avec un mot d'éloge. Sosthène, Silvain, Tite, Luc, Tychique, Épaphrodite, Épaphras, Clément, Aristarque, Marc, Démas, d'autres encore, tous, enfin, dès que l'occasion s'en présente, sont nommés, loués - et saint Pierre ferait seule exception ! Et Paul n'aurait pas eu un mot, sinon d'éloge, au moins de simple mention, pour ses travaux à Rome ! Aurez-vous le courage de vous débattre encore contre une si énorme invraisemblance? Ne finirez-vous pas par avouer que saint Pierre ne peut avoir été à Rome? Les conséquences de cet aveu vous effraient; c'est la ruine, en effet, de l'échafaudage romain. Mais vous y sentez-vous bien à votre aise , sur cet échafaudage ? Espérez-vous y dormir encore en paix, après avoir vu ce qu'en sont les bases?

Versets 23 et suiv.- Si saint Paul n'est pas allé à Corinthe, c'était pour ne pas avoir à traiter les Corinthiens aussi sévèrement qu'ils le méritaient.


335. Verset 24. Ce n'est pas que, nous dominions (que nous prétendions dominer) sur votre foi; mais...

Saint Paul douterait-il de son autorité d'apôtre? Nullement. Douterait-il de la vérité de ce qu'il enseigne? Nullement. Veut-il dire que les Corinthiens croiront ce que bon leur semblera? Nullement. Et cependant il ne veut pas dominer sur leur foi. Qu'est-ce qu'il entend par là?

Il veut dire d'abord qu'il ne prétend pas imposer son autorité, mais la faire accepter.

Il veut dire, en second lieu, qu'il ne prétend point avoir une autorité qui lui soit propre , qui lui appartienne, à lui , Paul. Il a banni de son coeur toute idée de domination personnelle ; il entend que l'empire des consciences reste tout entier à Dieu.

Il veut dire, enfin, que la foi est une soumission libre aux vérités chrétiennes, qu'il entend les prêcher, non les imposer, qu'il s'en remet à Dieu pour ouvrir les esprits, les coeurs, à la prédication de sa Parole.

Autant d'idées que l'Église romaine a méconnues, et que méconnaît nécessairement tout représentant de son système, pape, évêque, simple prêtre, pour peu qu'il veuille user des droits dont elle l'a investi.

- Le prêtre impose son autorité quand il ne l'impose pas par la force, c'est qu'il ne le peut pas. Nous l'avons dit : on ne nous citera pas un pays ni une époque où l'Église romaine ait eu le pouvoir en main, et où il ait été permis de ne pas obéir au prêtre.

- Le prêtre s'attribue une autorité personnelle ; son pouvoir n'est pas seulement celui de Dieu , mais le sien , appelé, pouvoir de l'Église. Il ajoute aux commandements de Dieu ; il les modifie, il en dispense. Voilà pour le fond. La forme est celle d'une autorité absolue , irresponsable. Le dernier curé du village commande, au nom de l'Église, absolument comme le pape.

Le prêtre, enfin, n'admet pas une soumission libre aux enseignements de l'Église. Quand il a l'air de s'en contenter, c'est qu'il ne peut faire autrement. Nul pays, nulle époque où Rome ait eu le pouvoir en main , et où il ait été permis de croire autrement qu'elle.

Résumons. Quand l'Église romaine aurait été ce qu'elle prétend être, la gardienne infaillible de la vérité révélée, - elle serait encore dans une autre voie que saint Paul, puisque saint Paul écrit aux Corinthiens: « Ce n'est pas que nous dominions sur votre foi. ),


CHAPITRE II

Douleur de Paul quand il lui a fallu être sévère. Puisque le coupable s'est repenti. que les Corinthiens usent maintenant d'indulgence envers lui.


336. Versets 6, 7 et 10. C'est assez pour cet homme d'avoir subi le châtiment qui lui a été imposé par l'assemblée, de sorte que vous devez plutôt lui pardonner et le consoler... Si donc vous lui faites grâce en quelque manière, moi aussi, car si j'ai moi-même usé d'indulgence, je l'ai fait à cause de vous, en la présence de Christ...

A. Voilà, selon l'Église romaine, la base historique de sa doctrine des Indulgences. - Examinons.
D'abord, de même que saint Paul a demandé la condamnation de cet homme, non aux chefs de l'Église de Corinthe, mais (voir note 304) à l'Église elle-même, à l'assemblée des fidèles , - de même, ici;- c'est. à l'Église, à l'assemblée des fidèles, qu'il demande de le recevoir en grâce. Nous comprenons sans peine que cette forme ait dû changer, et que, dans des Églises plus nombreuses, le droit de grâce, comme le droit de juger, ait dû être délégué à certaines personnes ; mais une chose reste: c'est que saint Paul ne considérait pas ce droit comme exclusivement et mystiquement inhérent au caractère pastoral. Lier et délier est donc un droit de l'Église, non du clergé, et cela seul ébranle profondément la théorie romaine de ce droit. - Voir note 51.

Mais revenons à la question présente. Entre l'Indulgence romaine et le pardon de Corinthe, quel rapport apercevrons-nous? - Si nous regardons bien, aucun.
Un chrétien a commis un crime qui déshonorait l'Église. On a prononcé, son exclusion. Cet homme se repent. On lui pardonne , et on lui rouvre l'Église. - En deux mots, voilà le tout.

Voulez-vous savoir, maintenant, le chemin qu'il a fallu faire pour arriver de là aux indulgences ?
L'homme de Corinthe avait été exclu de l'Église, purement exclu. On imagina , plus tard, des exclusions à terme : un mois, un an, deux ans, dix ans, selon la nature et la gravité des fautes. Ce terme pouvait toujours être abrégé , soit par une décision spéciale, fondée sur le repentir du coupable, soit par une décision générale, abrégeant à la fois toutes les peines prononcées; publier, par exemple, une indulgence d'un mois, c'était avancer d'un mois la réconciliation de tous les pécheurs condamnés. Sur ce terrain déjà, plus d'un abus se fit jour. On voulut gagner ces Indulgences, et ce fut souvent par des pratiques plus que par le repentir. On s'habitua facilement à confondre réconciliation avec l'Église et réconciliation avec Dieu.

De là les premiers germes du système romain. La peine subie sur la terre étant réputée ouvrir le ciel par cela seul qu'elle rouvrait l'Église, une indulgence qui vous rouvrait l'Église se trouvait indirectement ouvrir le ciel. La doctrine du Purgatoire précéda-t-elle ou suivit-elle cette transformation ? Il est probable qu'elle se développa concurremment, aidant et aidée à la fois. Les peines que vous n'aurez pas subies ou pas achevées sur la terre, il faudra, disait-on, les subir ou les achever ailleurs; ainsi vint la pensée que l'Indulgence avait son effet dans l'autre vie aussi bien que dans celle-ci. Enfin, l'usage des peines disciplinaires ayant cessé tout à fait, il n'en resta plus d'autres que celles du Purgatoire, et c'est ainsi que l'indulgence arriva à ne plus s'appliquer qu'à celles-ci. Une indulgence d'un mois, d'un an, de vingt ans, de cent ans, c'est une diminution d'un mois, d'un an, de vingt ans, de cent ans, sur les années que vous aurez à passer dans le Purgatoire. Un Jubilé, c'est une distribution extraordinaire de ces grâces, étendue à tout l'univers catholique.
Sommes-nous assez loin de Corinthe et de saint Paul?

B. Remarquez bien que ce n'est encore là que la théorie, la doctrine; si nous abordions la pratique, que ne nous faudrait-il pas dire ? Le commerce des indulgences a été la honte et la ruine de l'Église romaine. A-t-il cessé, ce trafic? Sous l'ancienne forme , oui, et encore pas partout. Mais que de formes nouvelles! Que d'applications des habiletés de l'industrie moderne à ce vaste commerce de pardons ! Quelle concurrence entre les divers marchés! Quelle baisse dans les prix ! Les prix de jadis étaient au moins assez hauts pour que l'achat constituât un certain sacrifice; aujourd'hui , en calculant bien, en profitant de toutes les occasions, vous pouvez, presque sans argent, amasser en un an plus de vingt mille ans d'indulgences. Le système des Jubilés, quelque étrange et abusif qu'il pût être, était sage en comparaison ; tout ce qu'on vous offrait dans ces occasions extraordinaires, distantes de vingt-cinq, de cinquante, et même, primitivement, de cent ans, on vous l'offre sans interruption aujourd'hui. Et ces facilités vont augmentant chaque année, chaque mois. Le pape ne peut accorder des indulgences à une congrégation , à une église, que la même faveur ne soit réclamée aussitôt par d'autres congrégations, par d'autres églises. Il faut donner à celles qui n'avaient pas; il faut doubler, tripler, décupler les privilèges de celles qui avaient déjà. L'indulgence dite plénière coûtait jadis de longues macérations ; une société existe qui, en vertu d'un bref du pape, vous l'offre neuf fois par an. - Je ne dis plus: « Sommes-nous assez loin de Corinthe et de saint Paul? » Je dis: « Sommes-nous assez loin de tout bon sens et de toute pudeur? »


337. Verset 14. Grâces soient rendues à Dieu, qui nous fait toujours triompher en Christ.

Vous avez vu saint Paul (note 331) attribuer à Jésus-Christ la grande et dernière victoire du chrétien, la victoire sur la mort; le voici lui attribuant toutes les victoires du chrétien sur les difficultés et les épreuves de la vie. Est-ce ainsi que l'Église romaine vous apprend à parler et à penser? Dans les grandes comme dans les petites entreprises, dans les succès publics comme dans les succès particuliers, toujours les saints, toujours la Vierge. Une nation est-elle sortie heureusement d'une grande guerre, - qu'elle remercie la Vierge. Un soldat, blessé dans cette guerre, est-il rendu à sa famille, - qu'il remercie la Vierge. Marins, agriculteurs , négociants , ouvriers, riches, pauvres , tous, de quelque faveur qu'ils aient à rendre grâces , faveur temporelle , faveur spirituelle , - qu'ils remercient la Vierge. Un pape rentre-t-il à Rome, d'où les révolutions l'avaient chassé, - c'est à la Vierge qu'il s'empressera d'attribuer son retour. Qu'en sait-il? Qui le lui a dit? Dieu, sans la Vierge, aurait donc laissé le pape en exil et la république au Vatican? Mais le pape ne va pas chercher la logique ; la grande affaire est de consolider, n'importe par quels moyens, un culte dont Rome s'est mise à tout attendre.

La même année, dans son Encyclique au sujet de l'Immaculée Conception : «Vous savez, disait le pape, que le fondement de notre confiance est en la très sainte Vierge, puisque c'est en elle que Dieu a placé la plénitude de tout bien, de telle sorte que , s'il y a en nous quelque espérance, s'il y a quelque faveur, s'il y a quelque salut, nous sachions que c'est d'elle que nous le recevons, parce que telle est la volonté de Celui qui a voulu que nous eussions tout par Marie. »
Voilà ce que dit le pape. Vous avez vit ce que disait saint Paul. Qui croirez-vous ?


CHAPITRE III

Supériorité du ministère évangélique sur celui de l'ancienne loi.


338. Versets 6-8. La lettre tue, mais l'esprit vivifie. Si le ministère de mort, celui de la lettre, celui qui était gravé sur des pierres , a été si glorieux que les enfants d'Israël ne pouvaient regarder le visage de Moïse à cause de l'éclat qui en sortait, bien que cet éclat dût prendre fin, combien le ministère de l'Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux!

C'est donc dans la spiritualité du ministère évangélique que saint Paul voit la supériorité de ce ministère sur celui de l'ancienne loi. Il appelle celui-ci le ministère de la lettre, c'est-à-dire de la forme, de la justification par les formes; il va jusqu'à le qualifier de ministère de mort, énergique figure pour nous faire encore mieux comprendre que les formes ne sont pas la vie et risquent toujours de la détruire. Mais si la gloire du ministère nouveau consiste essentiellement, selon l'apôtre, en ce qu'il n'a rien de commun, sur ce point, avec l'ancien , que pouvons-nous penser de ce qu'il est devenu dans une Église où les formes occupent encore plus de place que chez les anciens Juifs? Entre le prêtre catholique et l'ancien prêtre juif, que reste-t-il de cette différence que saint Paul déclarait si essentielle et si profonde? Le culte juif avait même plus d'un élément spirituel que vous ne retrouvez pas dans le culte romain. La lecture des Livres Saints y occupait une grande place ; l'interdiction du culte des images était rigoureusement maintenue, et, si le prêtre juif était ministre de minutieuses observances, ait moins ne les accomplissait-il que devant le Dieu invisible , non devant des statues ou des reliques.


339. Une autre observation ressort encore de ce même passage.

Quand il s'agit, dans l'Église romaine, de prouver l'excellence et la dignité de la prêtrise , le grand argument, le plus simple, celui qui vient le premier à l'esprit des ignorants comme des docteurs, c'est la Messe, le grand et miraculeux sacrifice dont chaque prêtre, dans la Messe, est réputé le ministre. Offrir à Dieu, chaque jour, une victime qui n'est autre que le fils même de Dieu! Le prêtre juif immolait de vils animaux; le prêtre chrétien immole l'agneau sans tache, le Sauveur descendu du ciel à sa voix. Quelle gloire! Quelle supériorité !

Eh bien ! voici Saint Paul qui met longuement en parallèle le ministère juif et le ministère chrétien ; il y reviendra encore ailleurs, toujours exaltant celui-ci. Qu'a-t-il fait de cet argument qui , dans le système romain , est le premier, le grand , l'unique même , car il domine et renferme tous les autres? Eût-il pu, l'ayant dans l'esprit, l'omettre ? Eût-il pu croire à la Messe, au sacrifice de la Messe, et ne pas en parler ici? - Ou ce beau passage est une ineptie, ou saint Paul ignorait cette prétendue grandeur que le sacrifice de la Messe a fait attribuer au prêtre.

Versets 14 et suiv. - Aveuglement des Juifs, qui s'obstinent à ne pas comprendre la supériorité de la nouvelle alliance.


340. Verset 14. Mais leurs entendements ont été endurcis , car , aujourd'hui encore, là même voile demeure pour eux sur la lecture de l'Ancien Testament...

Si un voile est resté sur les yeux de l'Église juive, si, malgré tant de privilèges , tant de promesses, tant de secours miraculeux, le sens réel de l'Ancien Testament lui échappa,quelle certitude avez-vous que le sens réel du Nouveau n'échappe pas à l'Église romaine ? Personne, selon les Juifs, ne pouvait avoir raison contre les docteurs de la loi ; personne, selon l'Église romaine, ne petit avoir raison contre elle. L'Église juive s'est trompée ; l'Église romaine peut donc se tromper aussi. - Nous avons déjà fait ce rapprochement sous d'autres formes (notes 68 et 219).


341. Verset 17. Là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.

On a abusé de ces mots. Certaines sectes, même dans les premiers siècles, ont vu « l'esprit du Seigneur » dans un affranchissement complet de toute loi, de tout ordre.
Mais un abus n'en excuse pas un autre, et c'est avec raison que cette parole de saint Paul a été souvent invoquée contre le système romain.

Elle l'a été , d'abord , au point de vue qui est plus particulièrement, ici , celui de saint Paul. Il vient d'envisager l'ancienne loi comme une loi de formes et d'observances , comme une lettre qui tue; la liberté consistera donc , avant tout, à être affranchi de cette loi, à ne plus pratiquer que le culte esprit et vie. Une Église où ce culte est enseveli sous des formes , où l'ancienne loi ressuscite dans un vaste ensemble d'ordonnances, de cérémonies, de pratiques nous pouvons dire hardiment que « l'Esprit du Seigneur, » dans le sens que l'apôtre donne ici à ces mots, ne réside pas en elle.

Mais si cette liberté, fruit de l'Esprit de Dieu, consiste à être plus sous le joug des pratiques et des formes, elle consiste nécessairement aussi à n'être plus sous celui d'hommes imposant ces formes, réglementant et dispensant souverainement la grâce. C'est donc avec raison encore que ce passage a été cité contre une Église où le prêtre se fait le dispensateur du salut, en fixe les conditions, les modifie , les change, les allège ou les aggrave à son gré.

Or, cette prétention est nécessairement accompagnée de bien d'autres. Dispensateur de la grâce, le prêtre a droit, pour vous garantir le salut, d'exiger une obéissance entière, une pleine abdication de votre intelligence et de votre volonté. Vous devez croire ce qu'il vous dira de croire, faire ce qu'il vous dira de faire ; vous ne devez pas seulement lui obéir, mais vous livrer, vous abandonner à lui, raison, coeur, conscience, ou, pour mieux dire, il faut que ce soit lui qui devienne votre raison , votre coeur , votre conscience : l'idéal du système, c'est que vous soyez, entre ses mains , comme un cadavre. Perindè ac cadaver, disent les Constitutions des Jésuites, et les Jésuites sont les seuls catholiques conséquents et complets.

Si le christianisme est là, il n'est pas dans saint Paul s'il est dans saint Paul, il n'est pas là. « Là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. »


CHAPITRE IV


342. Verset 1. Étant donc, selon la miséricorde qui nous a été faite, revêtus d'un tel ministère, nous ne perdons point courage.

Nous avons vu (notes 236, 256, etc.) que le ministère chrétien n'est jamais désigné, dans l'Écriture, par le mot grec signifiant sacerdoce. Cette remarque devient surtout frappante lorsque l'auteur , comme ici et dans le chapitre précédent, s'occupe de mettre en relief la grandeur et la sainteté de ce ministère. Si l'idée de saint Paul était l'idée romaine , pourquoi cette constante omission du mot qui l'exprimerait le mieux, du seul mot qui l'exprime réellement? Pourquoi, tout en mettant ce saint ministère si haut et en se glorifiant d'en être revêtu, ne l'appelle-t-il cependant encore que de ce nom si simple, Diaconia, service, office , charge d'un serviteur? Si cette charge était ailleurs appelée sacerdoce, notre objection tomberait ; on comprendrait que l'auteur ne répétât pas toujours sacerdoce. Mais, encore une fois , s'il n'a jamais employé ce mot en parlant du ministère chrétien, c'est que ce mot ne répondait pas à son idée.

Versets 2 et suiv. - Sincérité, courage et persévérance de saint Paul. Ses épreuves, Ses consolations.


CHAPITRE V

Épreuves et consolations du fidèle. Le chrétien soupirant après le ciel. Sa seule pensée est de plaire à Dieu.


343. Verset 10. Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu'il aura fait étant en son corps.

Toujours le' tribunal de Jésus-Christ, et jamais rien sur ce que l'Église romaine a appelé le tribunal de la Pénitence; jamais un mot sur le prêtre comme pouvant absoudre ou condamner, comme exerçant d'avance , dans ce monde , une portion quelconque de ce droit souverain que Jésus-Christ exercera dans l'autre.

Ne parlons pas, d'ailleurs, d'une portion. Nous avons déjà (119 B) montré que, si le prêtre a ce droit, il l'a nécessairement tout entier; nous avons aussi vu (119 C) que les vrais croyants catholiques sont inévitablement conduits à le lui reconnaître tout entier, à se croire absous s'il les absout, et sûrs , pleinement sûrs , de n'avoir pas à craindre un autre juge. A la. perspective lointaine, mais terrible, de « comparaître devant le tribunal de Christ, » succède celle de s'agenouiller devant un homme, et d'acheter par un aveu le pardon de ses fautes. Que cette perspective ait été aussi, dans certains cas, salutairement effrayante, nous ne le nions pas ; mais elle l'est généralement peu, très peu, et elle l'est d'autant moins que les fidèles sont plus catholiquement croyants, et le pays plus catholique. Là, se confesser n'est rien. On se ferait scrupule d'y manquer ; mais on y va comme à toute autre affaire, ou, pour mieux dire, comme à la plus facile et à la plus simple de toutes.

Le confesseur expédiera en une heure dix pénitents, quinze pénitents; dix fois, quinze fois en une heure il laissera tomber son Je t'absous, machinalement précédé d'une condamnation à quelque petite pénitence que le fidèle accomplira non moins machinalement. Que devient, sous ces formes, la justice éternelle au nom de laquelle un homme est assis sur ce tribunal? Quel respect, quelle crainte peut-elle inspirer encore?

Versets 11 et suiv. - Dévouement de l'apôtre. Son seul but est de communiquer à ses frères la vie en Christ, et cette vie toute spirituelle est seule, à ses yeux, une vie.


344. Verset 16. De sorte que, dès maintenant, nous ne connaissons plus personne selon la chair; même si nous avons connu Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus ainsi.

A. L'apôtre ne saurait exprimer plus vivement à quel point, pour lui, l'esprit est tout. Ce ne sont pas seulement les hommes ordinaires, dit-il , qui, selon la chair et tout ce qui s'y rapporte , n'existent plus pour lui ; Jésus même , s'il l'a connu dans sa chair, il ne le connaît plus ainsi , et il ne le connaît plus que glorifié, esprit pur.
De là deux conclusions, l'une générale, l'autre relative à un des enseignements du romanisme.

La première, à laquelle tout nous ramène, c'est que le christianisme est essentiellement spirituel, et que tout ce qui tend à lui ôter ce caractère tend à le défigurer, à le détruire.

La seconde, c'est que saint Paul ne croyait évidemment pas à la présence réelle dans la Cène, car jamais homme y croyant n'imaginerait de dire , sans explication , sans restriction « Si nous avons connu Christ selon la chair, nous ne le connaissons plus ainsi. »

B. Et ce n'est pas seulement « Christ selon la chair » que l'apôtre ne connaît plus , ne veut plus connaître ; son spiritualisme enveloppe d'un même oubli tous les détails matériels de la présence et de l'oeuvre du Sauveur sur la terre. Dans ces longues épîtres toutes pleines de Jésus-Christ, jamais un mot de quoi que ce soit de visible qui ait été conservé comme souvenir de lui, vêtements, meubles, objets quelconques possédés ou touchés par lui ; jamais, en particulier, au milieu de si belles pages sur sa mort et les fruits de sa mort, jamais un mot sur ce qui a servi matériellement à son supplice. Non seulement, comme nous l'avons déjà remarqué, Paul ne parlera pas de la vraie croix , de celle où Jésus expira , mais jamais il ne nommera la croix comme un symbole qui ait à être reproduit et à recevoir des hommages.

Blâmerons-nous absolument l'usage des croix dans les églises, dans les cimetières? Non ; mais à condition qu'on ne leur rende aucun culte, et que le christianisme, en tout le reste, soit demeuré assez spirituel pour ôter tout danger d'eu venir là.

Dans l'Église romaine , tout, au contraire, a contribué à faire de la croix l'objet d'un culte ; au milieu de ce vaste ensemble de cérémonies, de pratiques, la croix ne pouvait pas ne pas obtenir de grands hommages , et la voilà, depuis bien des siècles, adorée. Elle ne l'est même pas , comme les saints et leurs statues, indirectement et sous prétexte de simple vénération ; c'est ouvertement et officiellement que l'adoration de la croix est enseignée , pratiquée.

Les théologiens vous diront bien que ce n'est pas elle qu'on adore , mais le grand mystère accompli jadis sur elle; reste a savoir si c'est ainsi que le commun des gens entend la chose, et s'il est bien possible, en fait , que la croix ne devienne pas plus ou moins, comme toute image , l'objet réel du culte qu'on lui rend. N'est-ce pas, d'ailleurs, à quoi l'on pousse? Si on voulait sincèrement que la croix ne fût qu'un symbole, que les hommages du peuple ne risquassent jamais de s'arrêter à elle, - pourquoi des croix privilégiées? Pourquoi plus de grâces promises devant l'une que devant l'autre? Du moment que certaines croix sont réputées avoir des vertus spéciales et une sainteté particulière, il est inévitable que, dans ces cas au moins, l'adoration s'adresse à la croix même, au bois ou au métal de la croix.


345. Verset 18. Et tout ce la (régénération, vie nouvelle) vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par Jésus-Christ, et qui nous a confié le ministère de la réconciliation.

On a fait signifier à ces mots que le prêtre est le ministre, l'opérateur de la réconciliation ; on les a cités , soit en faveur du droit sacerdotal de lier et de délier, soit en faveur de l'idée que le prêtre, dans la Messe, offre un véritable sacrifice, réconcilie la terre avec le ciel.

Cette interprétation a contre elle tout ce qui suit. Dès le verset suivant , le ministère de la réconciliation n'est plus que la parole de la réconciliation ; il s'agit , non pas d'opérer quoi que ce soit , mais de prêcher la réconciliation opérée par Jésus-Christ. « Nous sommes , ajoute l'apôtre , les ambassadeurs de Jésus-Christ ; c'est Dieu qui , par nous , vous exhorte ; nous vous conjurons, au nom de Christ, de vous réconcilier avec Dieu.» Enfin , au verset 21 , l'apôtre rappelle le sacrifice de Jésus-Christ, mais comme un fait accompli une fois pour toutes , comme une doctrine à prêcher, nullement comme une chose qui ait à se renouveler jamais par les mains de qui que ce soit. Donc, le ministère de la réconciliation, c'est simplement la prédication du salut en Jésus-Christ.


CHAPITRE VI

L'apôtre s'est efforcé de se rendre digne de ce beau titre de ministre et d'ambassadeur de Jésus-Christ. Que les Corinthiens répondent donc, à son zèle et à son amour. Qu'ils soient le temple du Dieu vivant.


CHAPITRE VII

Joie de l'apôtre lorsqu'il a appris, par Tite, les bonnes dispositions des Corinthiens. Il ne se repent pas de les avoir affligés, puisque cette affliction les a portés à une salutaire repentance. Affection de Tite pour eux.


CHAPITRE VIII

Éloges donnés aux Églises dé Macédoine, qui, affligées et pauvres, ont contribué largement à la collecte pour les chrétiens de Judée. Que les Corinthiens, plus riches , ne restent pas en arrière. Envoi de Tite et de deux autres frères pour recueillir les aumônes.


CHAPITRE IX

Nouvelles exhortations à la libéralité chrétienne. Elle fournit, à ceux qui en sont l'objet, des occasions de glorifier Dieu.


CHAPITRE X

Que les ennemis de Paul ne le forcent pas d'user contre eux de son autorité apostolique. Nature de cette autorité.


346. Versets 4 et 5. Les armes de notre guerre ne sont point charnelles, mais puissantes en Dieu pour renverser les forteresses, détruisant les raisonnements et tout orgueil qui s'élève contre la science de Dieu, et amenant toute pensée captive à l'obéissance de Christ.

L'énergie de ces dernières images fait d'autant mieux ressortir la déclaration qui précède : « Les armes de notre guerre ne sont point charnelles. » Saint Paul n'avait pas besoin de nous le dire ; l'ensemble de ses enseignements le montre assez, et Jésus-Christ l'avait dit avant lui. Mais nous demanderons ce qu'a donc fait de cette déclaration une Église qui a toujours et partout, quand elle l'a pu, employé ces « armes charnelles, » et qui, en faisant aux princes un devoir de les lui prêter, en célébrant ceux qui les lui prêtaient, a pris la responsabilité de tant de persécutions, de tant d'horreurs.

Bossuet a beau se prononcer contre la Saint-Barthélemy ; il ne peut faire qu'elle n'ait été approuvée, dans le temps , par le pape , par tout le clergé d'Italie, par tout le clergé d'Espagne , et , à quelques exceptions près, par tout le clergé de France. Il a écrit lui-même, dans sa Politique tirée de l'Écriture Sainte, que ceux qui ne veulent pas que le prince use de rigueur en religion «sont dans une erreur impie, » et on sait assez les éloges que Louis XIV a reçus de lui pour n'être pas tombé dans cette erreur.

Ces doctrines, assoupies pendant la seconde moitié du dix-huitième siècle et le premier tiers du dix-neuvième, ont reparu dans une foule d'écrits , à peine tempérées par l'adoucissement des moeurs et la nécessité de ne pas tout dire ouvertement. Impossible donc de se figurer que la persécution, dans le catholicisme, ait été quelque chose d'accidentel et de temporaire; c'est lui-même, aujourd'hui, par la bouche de ses plus fervents apôtres, officiels ou officieux, qui nous la montre inhérente à ses principes.

Versets 6 et suiv. - Saint Paul ne s'est point attribué une autorité qui ne lui appartînt pas; il ne s'est point non plus approprié le fruit des travaux de qui que ce soit, et il ne le fera jamais.


347. Versets 15 et 16. Nous ne nous glorifions point outre mesure, car nous ne nous glorifions point des travaux d'autrui ; mais nous espérons que, votre foi étant augmentée, nous nous étendrons beaucoup plus loin, selon le champ de travail qui nous est assigné, en prêchant l'Évangile dans les pays qui sont au delà du vôtre, sans nous glorifier de ce qui est déjà fait dans le champ de travail des autres.

Nouvelle confirmation de ce que nous avons dit sur l'impossibilité d'admettre que Paul, une fois à Rome, n'eût pas parlé des travaux de saint Pierre. Remarquez qu'il parle précisément de son projet de porter l'Évangile au delà de la Grèce; là aussi, dit-il, il ne s'attribuera jamais ce qui ne lui appartiendrait pas. Et c'est là, c'est dans les épîtres écrites de Rome, qu'il aurait passé sous silence, non un obscur compagnon d'oeuvre, mais saint Pierre, mais le fondateur et l'évêque de cette Église, mais le chef, selon vous, de l'Église universelle !


CHAPITRE XI

Légèreté des Corinthiens, toujours prêts à écouter de nouveaux docteurs.


348. Verset 5. Je pense pourtant n'avoir été inférieur en rien aux plus éminents apôtres.

Si saint Paul a admis la suprématie de saint Pierre, ces paroles sont inexplicables, car, d'après le contexte, elles embrassent la question de l'autorité de saint Paul, aussi bien que celle de son zèle.
On peut aussi les considérer comme ironiques. Les éminents apôtres ne seraient alors que les docteurs qui se sont élevés contre saint Paul, s'efforçant de le rabaisser.

La Vulgate s'en tient au premier sens, autorisant, par conséquent, l'observation que nous en tirons. Mais, comme cette observation l'effraie , elle a tâché de l'amoindrir; au lieu de: «Je pense n'avoir été inférieur en rien,» elle met: « Je pense n'avoir rien fait de moins. Existimo nihil me minits fecisse.» Sacy, quoique traduisant habituellement sur la Vulgate, a reculé devant cet expédient; il traduit: «Je ne pense pas avoir été inférieur en rien aux plus grands d'entre les apôtres. » Il laisse donc la difficulté entière, et une solution dans le sens romain est impossible.
Elle ne l'est pas moins, au reste, en dehors de ce passage. Où avez-vous vit et où verrez-vous saint Paul se considérer comme inférieur à qui que ce soit d'entre les apôtres?

Versets 7 et suiv. - Travaux et souffrances de l'apôtre. Lequel de ceux qui entravent son ministère peut se vanter d'avoir autant souffert?


349. Verset 28. Outre ces souffrances du dehors, je suis assiégé tous les jours par les soucis que me donnent toutes les Églises.

- Saint Paul semble se complaire à dire tout ce qui, dans le système romain, devrait être dit par saint Pierre. Le voici parlant des soucis que lui donnent « toutes les Églises. » Veut-il dire toutes, à la lettre? Probablement non ; encore l'avez-vous vu, ci-dessus, s'occuper activement de celle de Jérusalem, dont il n'avait pas été l'apôtre. Mais enfin, le mot y est: Toutes les Églises; c'est bien autrement vaste que la tournée faite par saint Pierre dans celles de Judée, tournée qu'on prétend citer (voir 229) en preuve de la suprématie de saint Pierre. Toutes les Églises! Que ne donnerait pas l'Église romaine pour que ce mot fût dans une épître de saint Pierre?


CHAPITRE XII

L'apôtre s'excuse d'avoir tant parlé de lui. Il ne l'a fait que pour défendre l'honneur de son ministère. Révélations qui lui ont été accordées. Il retournera chez les Corinthiens, et sera sans pitié pour les faux docteurs et les vicieux.


CHAPITRE XIII

Nouvelles menaces de l'apôtre. Exhortations à en prévenir l'effet.


350. Verset 5. Examinez-vous vous-mêmes pour voir si vous êtes dans la foi. Éprouvez-vous vous-mêmes. Ne pouvez-vous pas reconnaître vous-mêmes si Jésus-Christ est en vous ? A moins que peut-être vous ne fussiez réprouvés.

Autant de conseils incompatibles avec le système romain, et qui ne pourraient être adressés à des catholiques. Les Corinthiens peuvent reconnaître eux-mêmes, leur dit saint Paul, si Jésus-Christ est en eux. Comment le peuvent-ils? Il ne le leur dit pas en cet endroit ; mais le conseil prouve suffisamment qu'il ne leur avait pas représenté la chose comme impossible. Que signifierait, surtout, adressée à des catholiques, l'invitation : « Examinez-vous vous-mêmes pour voir si vous êtes dans la foi? »

Le catholique ne sait, pas, ne peut pas savoir, par lui-même, ce qui est à croire ou à ne pas croire ; c'est au prêtre à le lui dire, au prêtre à lui apprendre s'il est ou non dans la foi.

L'invitation de saint Paul suppose donc que la foi est l'affaire de chacun, que chacun doit travailler sur sa foi, que chacun en est responsable. À quoi entendait-il que les Corinthiens recourussent pour juger si leur foi était la vraie ? Évidemment, aux souvenirs de sa prédication. Nous ne vous demandons que d'y recourir aussi; vous le pouvez d'autant mieux que vous les avez par écrit, ces souvenirs, tandis que les Corinthiens ne les avaient eus longtemps que dans leur mémoire faillible. Ils reçurent deux épîtres de saint Paul , et vous en avez quatorze, accompagnées d'autres épîtres, précédées des quatre Évangiles. Examinez-vous. donc vous-mêmes « pour voir si vous êtes dans la foi, » dans la foi de saint Paul, dans la foi de ses épîtres, dans la foi du livre qui les renferme.

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