En ce temps-là, la Bible
No JOURNAL 80
M
. C. HALPERN
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LE TEMPLE
D'
HERODE OU JÉSUS ENSEIGNA
Fils d'un Iduméen,
majordome à la cour de Jean Hyrcan II et, par sa mère, petit-fils d'un
roitelet arabe, Hérode le Grand, devenu « roi des Juifs » par la grâce
de Rome et assassin des derniers princes de la dynastie issue des
Maccabées par crainte de perdre un trône si honteusement acquis, avait
la réputation due à son mérite : celle d'un impie sanguinaire et
fourbe, voué à la haine des justes d'Israël. C'est par désir de se
concilier les bonnes grâces de ses sujets qu'il entreprit d'attacher
son nom à un acte glorieux entre tous : refaire du modeste Temple
édifié au retour de l'Exil une « Maison de Yahvé» comparable à celle
qu'avait construite le grand roi Salomon.
L'entreprise
commencée
par Hérode la dix-huitième année de son règne, soit une quinzaine
d'années avant la naissance de Jésus, était gigantesque : dix mille
ouvriers furent mis à la tâche, outre le millier de prêtres
spécialement initiés alors au métier de maçon pour que les parties les
plus sacrées du Temple soient construites de mains « saintes ». Le
sanctuaire lui-même fut achevé en dix-huit mois, mais on mit dix ans
pour terminer le gros des portes et portiques, des bâtiments annexes et
de l'enceinte extérieure. En réalité, les travaux de finition se
poursuivirent longtemps après la mort d'Hérode (en 4 avant notre ère)
et ne s'arrêtèrent que quelques années avant la destruction de
l'édifice (en 70 après J. - C.).
L'immense
esplanade de
400 m sur 300, dont subsiste l'essentiel, portait l'ensemble. Pour
agrandir ainsi, du simple au double, la terrasse primitive,
substructures et contreforts, montés des ravins d'alentour, assurent le
pavement fait lui-même de pierres de taille magnifiques.
Huit portes
étaient
aménagées : à l'est, celle de Suse, sur l'emplacement de l'actuelle
porte Dorée, et par où Jésus entra sans doute au jour des Rameaux; au
nord, la seule porte de Tadi ; à l'ouest, du côté de la ville neuve,
quatre portes auxquelles conduisaient les ponts qui enjambaient la
vallée du Tyropéon.
© En ce temps-là, la Bible
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En ce temps-là, la Bible
No 27 page I.
F. Louvel, o.p.
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Le temps
des
rois et des prophètes
Les conséquences
du
schisme, qui intervint comme on l'a vu (1 , Rois, chap. 12) quelques
semaines après la mort de Salomon, vont retentir sur trois siècles et
demi d'histoire - jusqu'à la prise de Jérusalem par Nabukodonosor en
586. Ce schisme est politique mais aussi religieux. Le royaume du nord
est le plus grand, la plus riche; mais le Temple est à Jérusalem, dans
le sud. L'Écriture dit que Jéroboam, roi du nord, jugeant cette.
situation préjudiciable pour son peuple, avait reconnu comme autels
officiels ceux de Don et de Béthel. Pour les servir, il institue des
prêtres qui n'étaient pas des fils de Lévi, ceux-ci étant restés
groupés autour du Temple. Pourtant, malgré de telles aberrations
subsistent au nord comme au sud, une véritable vie religieuse continua
et parfois même se développe. Des prophètes apparaîtront des deux
côtés. Ainsi Israël, la royaume schismatique, demeure-t-il lui aussi le
témoin de Dieu.
Parallèles par
leurs
prophètes tous deux témoins de Dieu les deux royaumes israélites son
parallèles par leurs fautes : l'idolâtrie et l'injustice sociale,
contre lesquelles s'élèvent tous les prophètes, et la compromission
dans les alliances politiques avec les peuples païens.
La tentation est
forte à
l'égard des grands empires que sont l'Assyrie et l'Égypte. La première
va se réveiller brusquement « comme un guerrier alourdi par le vin »
(Psaume 78; 77 de la Vulgate; vers. 65), Ninive dormait pendant les
temps de David et Salomon. Mais voici que l'Assyrie étend maintenant
son hégémonie sur tous les petits États alentour, de façon pacifique ou
guerrière.
L'attente d'un «
fils
de David »
© En ce temps-là, la Bible
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En ce temps-là, la Bible
No 17 page I-II.
Werner KELLER
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Vers l'an
1200
avant notre ère,l'heure
d'Israël était venue pour le pays de Canaan
Quel est ce
territoire
où vont pénétrer les fils d'Israël, sous la conduite de Josué? Tout au
plus savent-ils que leur « Terre promise » est habitée par des éléments
d'origines très diverses, hérissée de citadelles « réputées imprenables
» : cause et conséquence de nombreuses invasions. Werner Keller,
l'auteur de la « Bible arrachée aux sables » (1), définit la
conjoncture en Canaan lorsque commence la conquête racontée par le
livre de Josué.
A l'époque où
Israël se
tenait prêt à envahir la Terre promise, les jours de la fière citadelle
de Priam, de la Troie d'Homère, étaient déjà comptés. Bientôt Achille,
Agamemnon et Ulysse allaient se préparer au combat. L'horloge de
l'histoire marquait 1200 av. J.-C. (environ).
Israël n'aurait pu
choisir une époque plus favorable pour se lancer à l'assaut. Aucun
danger ne menaçait du côté de l'Égypte, dont le déclin était commencé.
Deux millénaires avaient usé l'empire des pharaons : après le règne
d'Akhénaton (2), sa puissance s'effritait de jour en jour. La
suzeraineté égyptienne sur la région du Jourdain s'était relâchée. Les
forces de Canaan valaient moins encore : multiples rébellions internes,
rivalités des principautés et villes autonomes, pillage et corruption
de la part de l'occupant égyptien.
Avec les «
peuples de
la mer »
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En ce temps-là, la Bible
No 79
Georges Daix
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LA VIE
SOCIALE
A JERUSALEM AU TEMPS DE JESUS
La « cité de David
» est
au 1er siècle une ville qui abrite quelque 20 000 habitants à
l'intérieur de son enceinte et en groupe 5 à 10000 autour d'elle, en
dehors des murs. Ceux-ci alignent 2 575 tri environ de fortifications
sur les trois côtés qui font face au levant, au couchant et au midi, et
Agrippa le, (42-44 après J.-C.) construira au nord une nouvelle
muraille, longue de 3 000 à 3 500 m, réunissant ainsi à la cité la
partie la plus prospère de sa banlieue. Mais de plus, chaque année,
lors de la Pâque, l'afflux des pèlerins venus du monde entier amène
dans l'agglomération une population d'appoint qui représente deux ou
trois fois celle des résidents.
Le site même de
Jérusalem ne favorise guère l'activité industrielle : la pierre est la
seule matière première offerte en grande quantité par la nature.
L'argile même de la région est de mauvaise qualité. Les métaux d'usage
courant et les minerais riches y font totalement défaut.
Mais, surtout, la
capitale manque d'eau : la seule source d'important débit est celle de
Siloé, au sud de la ville. Aux époques sèches, on achètera cher l'eau à
la cruche et, en temps normal, il faut utiliser parcimonieusement celle
des citernes et même celle qu'amènent de loin et à grands frais les
aqueducs.
Le règne du même
Hérode le Grand est aussi la belle époque pour les architectes,
entrepreneurs et ouvriers de bâtiment.
Le Christ et ses
apôtres se rangeront dans la classe des pauvres
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En ce temps-là, la Bible
No 89
Robert
M. Grant
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LA VIE
SOCIALE
DES PREMIERS CHRETIENS selon les écrits de Paul
Les épîtres de
Paul
proposent aux lecteurs attentifs d'aujourd'hui la découverte de la vie
des premières communautés chrétiennes réparties dans le monde païen.
Dans son « Introduction historique au Nouveau Testament », récemment
publiée en France', le Professeur américain Robert M. Grant, un des
spécialistes des premiers âges du christianisme de grand renom, étudie
notamment les expressions concrètes, dans l'Église primitive, des
principes « à caractère essentiellement social » de la conduite
chrétienne, définis par les écrits de l'Apôtre. Le passage qu'on va
lire de cet ouvrage concerne trois domaines, que l'auteur examine en
historien plus qu'en théologien : le mariage et la famille, la
propriété privée, et le service de l'État.
Après
l'enseignement de
Jésus, le mariage reposait sur la volonté de Dieu, telle qu'elle est
exprimée par le récit de la création. Moïse n'a autorisé le divorce que
comme concession à l'endurcissement du peuple; si la séparation reste
possible, 19 remariage est l'équivalent d'un adultère (MARC, chap. 10,
vers. 2-12) ; MATTHIEU, chap. 19, vers. 9, cf. chap. 5, vers, 32). Paul
soutient la même thèse dans la 1ère épître aux Corinthiens (chap. 7 ),
où il examine plusieurs situations conjugales, de façon assez
détaillée. Il déconseille à la fois le divorce et le mariage, ce
dernier à cause de l'imminence de la fin, et aussi à cause des
obstacles que rencontrant les personnes mariées dans le service du
Seigneur. Dans l'épître aux Éphésiens (chap. 5, vers. 22-23),
cependant, il souligne l'analogie du mariage humain avec l'union du
Christ et de l'Église.
Tradition
ancienne et
enseignement nouveau
« Porter les
fardeaux
les une des autres »
Cette insistance
est
surprenante.
Ni «
révolutionnaire »
ni contre-révolutionnaire
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La Bonne Nouvelle
2/98
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4
éme Centenaire de l'Édit de Nantes
La
«Fédération Protestante de France» (F.P.F.) donne le 18 février 1998
une grande réception à l'occasion du 4e centenaire de l'Edit de Nantes.
Le président de la F.P.F. prêchera le dimanche 1er mars au Palais des
Congrès à Paris.
En
plein accord avec le président de la F.P.F-, il a été créé une
association « Foi et Tolérance, Édit de Nantes 1998» qui, sous le
patronage du président de la République Jacques Chirac, organise le 28
février à Paris un rassemblement exceptionnel de 5000 personnes sur le
thème « Foi et tolérance pour aujourd'hui». Dans ce cadre on a offert à
une centaine d'organismes d'exposer leurs produits et d'offrir leurs
services.
Rappelons
qu'après avoir abjuré deux fois le protestantisme, le roi Henri IV
promulgua en 1598 l'Édit de Nantes, perpétuel et irrévocable. Cet Edit
accorda aux protestants une tolérance toute relative et certains droits
civiques et politiques dont ils avaient été privés. L'historien Emile
G. Léonard cite à ce propos M. Strowski disant :
«
La situation qui fut fixée désormais aux Réformés acheva leur défaite.
L'Edit de Nantes se referma sur eux comme un tombeau. A la faveur de
cet Édit s'établirent des conditions politiques et sociales, des
moeurs, une politesse, une mondanité, un culte monarchique et des goûts
intellectuels qui tuèrent une seconde fois, mieux que ne le feront les
dragonnades, l'âme d'Anne de Bourg, le Martyr et l'esprit de Calvin, le
Maître».* ...
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Appel de Minuit
08 / 1999
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La
tentative de
rompre un lien solide avec Jérusalem
Le 5 juin 1967, à
huit
heures du matin, le gouvernement israélien se rassemblait dans l'abri
antiaérien de la Knesset pour une réunion urgente. il s'agissait de
savoir si l'on pouvait profiter des succès de la première journée de la
guerre des Six-Jours pour occuper la vieille ville de Jérusalem. On
avait un bon prétexte à cet effet, car, la Jordanie ayant attaqué
Israël et bombardé la ville moderne, une contre-attaque serait
justifiée.
La décision à
prendre
n'était cependant guère évidente, car les ministres se rendaient très
bien compte du statut que la ville de Jérusalem avait aux yeux du monde
entier. Mais en même temps, ils savaient qu'il se présentait là une
occasion unique de réaliser le rêve de plusieurs générations et de
placer la ville sous l'autorité souveraine d'Israël.
Les délibérations
laborieuses témoignaient de l'incertitude qui habitait les esprits. La
plupart des ministres voulaient profiter de l'occasion et créer une
situation de fait, mais une minorité formulait des réserves. La
majorité plaidait en faveur de l'annexion des territoires conquis, qui
seraient ainsi incorporés dans l'Etat d'Israël. «On doit faire une
distinction entre Jérusalem et les autres lieux (qui avaient été
conquis pendant cette guerre). A Jérusalem, tous les habitants arabes
seront soumis à notre autorité», décida le Premier ministre Levi
Eshkol, qui amena le gouvernement à décider l'annexion.
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