Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE TEMPLE D' HERODE OU JÉSUS ENSEIGNA

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Fils d'un Iduméen, majordome à la cour de Jean Hyrcan II et, par sa mère, petit-fils d'un roitelet arabe, Hérode le Grand, devenu « roi des Juifs » par la grâce de Rome et assassin des derniers princes de la dynastie issue des Maccabées par crainte de perdre un trône si honteusement acquis, avait la réputation due à son mérite : celle d'un impie sanguinaire et fourbe, voué à la haine des justes d'Israël. C'est par désir de se concilier les bonnes grâces de ses sujets qu'il entreprit d'attacher son nom à un acte glorieux entre tous : refaire du modeste Temple édifié au retour de l'Exil une « Maison de Yahvé» comparable à celle qu'avait construite le grand roi Salomon.

L'entreprise commencée par Hérode la dix-huitième année de son règne, soit une quinzaine d'années avant la naissance de Jésus, était gigantesque : dix mille ouvriers furent mis à la tâche, outre le millier de prêtres spécialement initiés alors au métier de maçon pour que les parties les plus sacrées du Temple soient construites de mains « saintes ». Le sanctuaire lui-même fut achevé en dix-huit mois, mais on mit dix ans pour terminer le gros des portes et portiques, des bâtiments annexes et de l'enceinte extérieure. En réalité, les travaux de finition se poursuivirent longtemps après la mort d'Hérode (en 4 avant notre ère) et ne s'arrêtèrent que quelques années avant la destruction de l'édifice (en 70 après J. - C.).

L'immense esplanade de 400 m sur 300, dont subsiste l'essentiel, portait l'ensemble. Pour agrandir ainsi, du simple au double, la terrasse primitive, substructures et contreforts, montés des ravins d'alentour, assurent le pavement fait lui-même de pierres de taille magnifiques.

Huit portes étaient aménagées : à l'est, celle de Suse, sur l'emplacement de l'actuelle porte Dorée, et par où Jésus entra sans doute au jour des Rameaux; au nord, la seule porte de Tadi ; à l'ouest, du côté de la ville neuve, quatre portes auxquelles conduisaient les ponts qui enjambaient la vallée du Tyropéon.

Le « Parvis des Gentils », auquel on accédait après avoir franchi l'une de ces portes, était bordé par de vastes portiques dont les colonnes étaient hautes de douze mètres cinquante. Sur les côtés est, nord et ouest, les portiques larges de quinze mètres, avaient deux rangées de colonnes, alors que du côté sud la quadruple colonnade s'étendait en largeur sur trente-deux mètres, formant « la Basilique Royale ». Les cent soixante deux fûts que comptait cette somptueuse galerie soutenaient un plafond de bois richement décoré. C'est là, sans doute, que se tenaient les marchands et les changeurs que chassera Jésus.

Au milieu de ce parvis ouvert à tous s'élevaient les bâtiments du Temple proprement dit. Ils étaientceinturés par une balustrade de pierre, haute de 1,50 m environ, munie çà et là d'inscriptions en grec et en latin proclamant l'interdiction., sous peine de mort, de progresser plus avant, faite à quiconque n'appartenait pas à la communauté juive.

Au-delà, quatorze marches menaient à la « Corniche », petit espace plat qui entourait la muraille intérieure, enceinte qui constituait en elle-même une forteresse avec ses propres tours. On pénétrait dans ce lieu saint, en venant de l'est, par une imposante porte aux vantaux en bronze de Corinthe, ouverte sur le « Parvis des femmes », première cour entourée de galerie et surmontée de portiques, dotée de petits enclos où l'on conservait le vin, le bois, l'huile, ou les diverses denrées destinées au service et aux rites.

Les femmes ne pouvaient pénétrer dans la cour suivante, plus à l'ouest : le « Parvis des hommes » ou « Parvis d'Israël », que séparait du précédent la « porte de Nikanor », rehaussée d'or et d'argent, don d'un riche Juif d'Alexandrie. C'était en fait une étroite esplanade, surélevée de près de quatre mètres par rapport au « Parvis des femmes ». Au-dessous, des souterrains avaient été aménagés, qui renfermaient les trésors du Temple.

Une large baie s'ouvrait, à l'ouest encore, sur la « Cour des prêtres » ou se trouvait, dans l'axe central, l'Autel des holocaustes construit en pierres non taillées, simplement blanchies à la chaux. Selon Flavius Josèphe, il mesurait sept mètres cinquante de hauteur, et l'on y montait du côté sud par une rampe en pente douce. C'est là qu'étaient brûlées les victimes égorgées à quelques pas.

Parvis des hommes et Parvis des prêtres étaient entièrement bordés par une colonnade derrière laquelle ouvraient des sacristies et des locaux à usage divers, dont un était réservé au sanhédrin.

Derrière l'autel, se dressait, au-dessus d'un escalier à douze marches, la somptueuse façade du sanctuaire, aux assises de marbre bleu, aux murailles revêtues de marbre blanc, et aux deux colonnes de marbre rouge (« Yakinn » et « Boaz » dans le Temple de Salomon). Ses dimensions étaient approximativement celles de l'arc-de-triomphe de l'Étoile : 50 m de hauteur, Le portail, de 20 m sur 10, donnait accès à un vestibule fermé par un voile de laine brodé qui masquait le « Saint », salle cubique de 20 m de côté, occupée par l'Autel des parfums, la table des « Pains de proposition » et le chandelier à sept branches.

Au fond, derrière un double rideau tissé de quatre couleurs, le Saint des Saints restait totalement vide, tout entier offert à la présence du Dieu invisible.

Ce bâtiment sacré était de toute part décoré avec munificence de marbre blanc richement plaqué d'or, et des aiguilles dorées parsemaient le toit, afin d'éviter les souillures des oiseaux!

En août 70, un soldat de Titus lançant une torche enflammée dans une des chambres latérales allait anéantir toute cette splendeur. Six cents ans après le tragique incendie, le lieu saint du judaïsme devint terre d'Islam. Là ou se dressait « la montagne couverte de neige » qu'évoquait le Temple d'Hérode, une mosquée toute d'azur et d'or s'élance aujourd'hui vers le ciel.

M . C. HALPERN

En ce temps-là, la Bible No JOURNAL 80

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