CEUX QUE TU CACHES
APPENDICE
NOTE A
L'âme doit-elle se retirer de tout
service actif quand elle a cette
révélation d'elle-même ? Telle
est la question que se posent bien des enfants de
Dieu.
L'expérience prouve qu'elle fera
mieux de continuer son activité par esprit
de devoir, même si elle n'y trouve plus
aucune joie. Le passé peut être
apporté au Calvaire, et, comptant sur la vie
de Jésus, par la foi en la puissance de
Dieu, celle qui aura été l'objet de
cette révélation trouvera les forces
suffisantes pour continuer son service.
De quelque manière que Dieu nous
éprouve, si nous nous réfugions en
Lui, nous pouvons toujours compter sur sa force
toute-puissante pour accomplir tout ce qu'il place
devant nous sur le chemin du devoir. Reculer parce
que nous n'y trouvons plus de plaisir, plaisir tout
terrestre et charnel, ce serait concéder
quelque chose à la chair et nous prendre en
pitié. Parce que Dieu prend notre vie en
mains et nous révèle notre vraie
condition à ses yeux, ce n'est pas une
raison pour renvoyer à vide ceux qui
viennent à nous, demandant que nous les
aidions dans leurs difficultés.
Si, d'autre part, nous avons le
sentiment d'être entraîné
à l'action par des tiers et non par Dieu,
remettons-lui toutes choses afin que, en son propre
temps, et à sa manière, il nous rende
libre. Il peut employer nos liens et s'en servir
comme de moyens pour nous crucifier
expérimentalement dans notre vie et dans nos
plans.
NOTE
B
Que le racheté veille à ne
pas perdre «son repos» en cherchant
à connaître le Seigneur. « Tu ne
peux aller plus vite que ne te portera une
entière dépendance de Dieu » (W.
Law). Si notre volonté est droite, sans
déviation, si nous obéissons
promptement à sa volonté, le
Bien-aimé nous conduit en toute
sécurité.
Souvenons-nous cependant du danger de
l'impétuosité, d'une hâte
charnelle. Seul, l'Esprit divin peut nous enseigner
comment collaborer avec lui. Faisons-lui confiance
pour qu'il nous empêche de ralentir notre
marche, ou de nous porter trop rapidement en avant.
Tout degré d'union doit être bien
établi avant que nous puissions gravir le
suivant.
NOTE C
Quelqu'un demandera peut-être:
Comment saurai-je que c'est bien le Seigneur qui
m'invite à me lever et à le suivre
?
- Par le profond désir que
crée l'Esprit divin dans le coeur: ardent
désir de connaître Dieu davantage. Le
désir qu'Il crée est la
préparation à une plus grande
communication de Lui-même. Ce désir
débarrasse l'âme de toute autre chose,
de sorte qu'Il peut la remplir.
« Nous qui avons cru, nous sommes
entrés dans son repos
(Héb. IV : 3). Dans le calme,
reposant sur les Bras éternels, que rien ne
nous trouble, jusqu'à ce que la voix du
Bien-aimé dise : « Lève-toi et
viens. »
NOTE
D
C'est parce que les enfants de Dieu ne
discernent pas les deux aspects de la Croix de
Christ qu'ils ne font pas, dans leur vie,
l'expérience de la vie abondante. Le
côté objectif de la Croix: l'oeuvre
accomplie par le Seigneur, par sa mort et sa
résurrection, est à la base de
l'oeuvre qu'accomplit le Saint-Esprit en nous.
Objectivement, la mort du Christ n'est
pas seulement la propitiation pour le
péché, mais dans les desseins divins,
c'est aussi la mort de tous ceux pour qui le
Seigneur fut crucifié.
Devant Dieu, nous, croyants, nous sommes
en Christ, dans l'anfractuosité du Rocher,
nous sommes plantés en sa mort. Le Saint et
le juste a été fait
malédiction pour les maudits, afin que soit
clouée au bois, avec le substitut, avec
l'Agneau de Dieu, la vie maudite
héritée du premier Adam.
Subjectivement, c'est l'Esprit de Dieu
qui nous communique la puissance de la mort du
Seigneur et de sa résurrection, pour nous
conduire à cette position en Christ
où nous sommes crucifiés, ensevelis,
où nous ressuscitons et sommes
élevés dans les lieux célestes
avec notre Rédempteur.
Les deux aspects de la Croix, l'objectif
et le subjectif, doivent être compris,
vécus pour que, pratiquement,
expérimentalement, la vie jaillisse de la
mort dans nos vies.
Si par la miséricorde de Dieu,
nous arrivons à vraiment haïr notre vie
propre
(Luc XIV: 26) aussi bien que nos
péchés, si nous reconnaissons que
tout est sous le coup de la malédiction, et
que nous soyons prêts à renoncer
à tout ce que nous sommes en
nous-mêmes, allons au Calvaire. Là
nous constaterons que nous sommes
délivrés, étant morts à
ce qui nous retenait captifs
(Romains VI).
Comptant sur l'Esprit divin, nous
faisons nôtre la mort de Christ, dans
l'assurance de recevoir aussitôt de la Vie du
Ressuscité, pour que soit rempli le vase de
terre.
Dès lors et par la foi nous
pouvons compter que le Saint- Esprit appliquera
dans l'expérience notre décision de
mourir avec Christ - et fera mourir toujours plus
profondément les oeuvres du corps - nous
amenant à nous glorifier de la Croix du
Seigneur Jésus, par laquelle le monde est
crucifié pour nous, et nous au
monde.
Par le Saint-Esprit nous sommes
amenés à toujours porter en notre
corps la mort de Jésus afin que la vie de
Jésus soit aussi manifestée dans nos
corps mortels. Et c'est cette vie, sa vie, «
qui agit en nous puissamment ».
NOTE
E
« Frères, ne soyez pas des
enfants sous le rapport du jugement, mais pour la
malice soyez enfants, et à l'égard du
jugement soyez des hommes faits »
(l Cor. XIV : 20).
Dans l'oeuvre de rénovation, la
pensée doit être renouvelée
aussi bien que le coeur. L'entendement doit
être purifié des idées, des
façons de penser, de la sagesse de l'homme
naturel
(I Cor. II: 14), aussi bien que de
ses péchés. Seulement ainsi, le
Seigneur peut mettre sa loi dans le coeur et
transformer par le renouvellement de la
pensée, afin de faire discerner quelle est
la volonté de Dieu
(Romains XII : 2 C. H.).
Dans la nouvelle création la
période de l'enfance doit être
dépassée, et la croissance doit
atteindre la stature parfaite en Christ
(Eph. IV: 13), la sagesse parmi les
parfaits
(I Cor. II : 6, C. H.). Le mot
parfait qu'emploie l'apôtre s'applique ici au
complet développement de l'individu.
Parfait, est le contraire de bébé.
L'apôtre travaille afin de présenter
à Dieu tout homme devenu parfait en Christ
(Col. 1: 28).
La caractéristique de ceux qui
ont atteint la maturité, c'est une pleine
intelligence pour connaître le mystère
de Dieu (Col. il: 2). Ils peuvent connaître
la pensée de Dieu aussi bien que son coeur
et entrer dans l'accomplissement de ses desseins
comme le peuvent des hommes parfaits; de sorte
qu'ils prient non seulement par l'esprit mais aussi
avec l'intelligence
(I Cor. XIV : 15).
L'intelligence renouvelée est
tout d'abord:
1. Une intelligence saine.
« Ce n'est pas un esprit de
timidité que Dieu nous a donné mais
un esprit de force, d'amour et de sagesse »
(Il Tim. 1: 7).
« Soyez donc sages et sobres pour
vaquer à la prière »
(I Pierre IV: 7).
Ce ne sont plus les sentiments qui
dirigent la vie, mais l'intelligence appuyée
sur Dieu rend capable de marcher par la foi, en
discernant ce qui est droit d'après les
principes aussi bien qu'avec le coeur.
Une intelligence saine ne donne plus une
importance excessive aux « expériences
glorieuses »; elle n'a plus besoin de voix, de
signes, d'impressions, pour être
guidée; car elle discerne avec toujours plus
de netteté aligne de démarcation
entre le bien et le mal, et elle choisit
immédiatement la voix de l'obéissance
quoi qu'il puisse lui en coûter.
Il n'est plus nécessaire qu'on
lui présente des raisonnements, qu'on la
pousse, qu'on fasse miroiter la récompense,
qu'on fasse appel aux sentiments, et elle ne songe
plus à peser les conséquences
possibles pour se décider à faire ce
qui est droit. Elle est gouvernée par un
principe intérieur qui vient de Celui dont
le sceptre est un sceptre
d'équité.
2. Une pensée
humble.
« Servant le Seigneur en toute
humilité... »
(Actes XX: 19).
Quiconque a atteint la maturité,
a perdu toutes ses illusions sur soi-même; et
il comprend profondément, en toute
humilité, qu'il doit collaborer avec Dieu
« selon la mesure de foi qui lui a
été départie »
(Rom. XII : 3).
L'âme recule souvent devant sa
vocation; elle hésite; et c'est pour cela
qu'elle ne donne pas toute la mesure dans sa
collaboration avec Dieu. Il faut qu'elle
reconnaisse sa vocation, afin qu'en toute
humilité, elle soit dans le Corps de Christ
ce que Dieu attend d'elle.
L'apôtre Paul nous dit qu'il
connaît la mesure que Dieu lui a
départie. En portant l'Évangile aux
Corinthiens il ne dépasse pas ses limites.
Il connaît l'étendue de la charge qui
lui est confiée
(II Cor. X: 17).
L'âme qui a atteint la
maturité et qu'enseigne l'Esprit sait
comment ne pas dépasser ses limites
(Il Cor. X: 13). Servant le Seigneur
en toute humilité, elle ne s'enfle pas
d'orgueil si sa vocation est d'être « un
oeil » dans le Corps de Christ; elle n'est pas
abattue si sa place lui est assignée dans
les pieds
(I Cor. XII: 15-27).
Elle ne fera rien par vaine gloire; et
par humilité, estimera les autres comme plus
excellents qu'elle. Car elle voit ce que les autres
ont de meilleur, et comme ses pensées sur
elle-même sont modestes, il ne lui viendrait
point à l'idée de faire une
comparaison.
3. Une pensée spirituelle.
« L'affection de l'esprit - une
pensée spirituelle - c'est la vie et la paix
»
(Rom. VIII : 6).
Nous lisons dans l'épître
aux Hébreux que le bébé en
Christ n'a pas l'expérience de la parole de
justice. Il ne peut supporter de nourriture solide;
il lui faut du lait
(Hé. V : 11-14).
La sagesse de Dieu ne peut être
déclarée que parmi les parfaits, ceux
qui ont atteint tout leur développement
(I Cor. II: 13) et que saint Paul
désigne comme spirituels. Il ne parle pas en
termes qu'enseigne la sagesse, pour déclarer
les choses spirituelles à ceux qui sont
encore charnels. Il est impossible que l'homme
naturel comprenne l'enseignement de l'Esprit de
Dieu. (Lire tout ce passage :
I Cor. II. 1- 16.)
Illuminées par le Saint-Esprit,
renouvelées chaque jour par la vie divine,
les facultés intellectuelles peuvent
être puissamment
développées.
Elles peuvent être comme
clarifiées, mises en ordre,
débarrassées de toute lenteur. Leur
rapidité est augmentée, la puissance
de concentration, est approfondie, l'exactitude des
perceptions, des souvenirs, parfaite. Sans
difficulté, elles peuvent saisir le point de
vue des autres, que Dieu a aussi enseignés.
La pensée détachée
d'elle-même et de ses expériences peut
assister autrui, qu'il ait besoin de nourriture
solide ou de lait. Elle « peut tirer de son
trésor des choses anciennes et nouvelles
»
(Matt. XIII: 52).
Enfin la pensée spirituelle
comprend que, la vie divine dans un vase de terre,
doit se développer et se manifester dans les
limites du vaisseau qui la reçoit. Elle n'a
point de préventions, d'idées
préconçues, et peut discerner Dieu et
son action dans les autres
(Actes XVII : 11), et elle peut aussi
percevoir des indications de la volonté de
Dieu et de son action, où d'autres ne voient
rien.
NOTE F
Comment ce court passage de l'histoire
de l'âme rachetée peut-il
décrire la communion aux souffrances de
Christ, quand il semble que les
souffrances en question résultent de
l'ignorance de l'appel du Bien-Aimé
?
Ici, l'hésitation n'est pas un
refus; et elle ne touche pas la volonté.
Mais il y a un recul devant la souffrance
entrevue.
L'angoisse de son âme lorsqu'Il a
caché sa face nous laisse voir sa
ressemblance avec le Bien-Aimé, et nous fait
songer à l'angoisse de
Gethsémané « à l'heure de
la puissance des ténèbres
».
L'ombre de sa croix s'est étendue
sur elle. Seulement l'ombre. Une ressemblance. Car
il a ôté l'aiguillon de la mort
lorsque - seul à fouler au pressoir - il a
bu la coupe amère jusqu'à la lie,
accomplissant ainsi la propitiation pour les
péchés du peuple.
Rien que l'ombre de la mort pour les
rachetés afin que le Seigneur trouve en eux
la communion cherchée, et qu'ils soient
rendus conformes à l'image de l'Agneau.
NOTE
G
Il est important que nous sachions
comment nous approcher de Dieu, et comprendre les
choses qui sont différentes. Lorsque Dieu
garde le silence, est-ce le silence de l'amour qui
met l'âme à l'épreuve pour
développer la foi? Ou bien est-ce un silence
de réprobation au sujet de quelque
décision en dehors de sa volonté ? Le
racheté doit chercher à discerner ce
qui a intercepté sa communion avec le
Seigneur.
Qu'il se jette aux pieds du
Bien-Aimé pour essayer de comprendre sa
pensée. Il peut toujours s'approcher de Dieu
dans une pleine assurance par le sang
répandu sur le propitiatoire. Il est
toujours reçu à cause du
Bien-Aimé.
Se mettant au bénéfice du
sang répandu, que le racheté se donne
à nouveau; et avec la simplicité d'un
petit enfant, qu'il remette sa voie au Seigneur
pour que lui soit révélée la
cause de sa souffrance. Si le silence est voulu de
Dieu pour qu'il soit mis à l'épreuve,
qu'il demande d'être gardé dans la
volonté divine. Ayant ainsi remis nos voies
à l'Éternel, nous pouvons nous
reposer et l'attendre
patiemment.
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