Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CEUX QUE TU CACHES

Le Cantique des Cantiques

SECTION II : Cantique des Cantiques: II: 8 à III: 11

CHAPITRE V
 
La Voix du Christ ressuscité

« Béni soit Dieu..., qui nous a engendrés à nouveau ... , par la résurrection de Jésus-Christ, d'entre les morts pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir. » (1 Pierre I: 3, 4).

« C'est la voix de mon Bien-Aimé ! Le voici, il vient sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. »
(Ch. II : 8).

ALORS qu'elle se reposait encore, l'âme perçoit soudain la voix du Bien-Aimé, et elle la reconnaît aussitôt.

Aucune autre voix ne saurait plus l'émouvoir. Les autres peuvent prononcer bien des paroles, mais celles-ci ne pénètrent pas en elle.

Le Bien-Aimé se révèle maintenant comme le Seigneur ressuscité. Elle le voit bondissant sur les collines comme la gazelle. Le titre du Psaume XXII est celui-ci: « Biche de l'Aurore », et c'est un symbole de résurrection. Il vient à elle comme de l'extérieur et l'appelle à le suivre au désert pour apprendre à connaître davantage son Dieu. Elle était restée dans la joie des révélations dont elle avait été l'objet et avec l'assurance qu'il demeurait en elle, goûtant un repos qu'aucun bruit de la terre n'avait pu troubler.

Mais maintenant, il faut qu'elle apprenne à se confier en lui en dehors de toutes révélations. Sa foi doit reposer sur le caractère du Bien-Aimé et sa Parole, plutôt qu'en ses manifestations. Elle doit penser à Lui plutôt qu'à la vigne, et comprendre qu'à ses yeux, être rendu conforme à son image, c'est plus que le service.

L'Attitude du Seigneur ressuscité

« Mon Bien-Aimé est semblable à la gazelle... Le voici, il se tient derrière notre mur; il regarde la fenêtre, il se fait voir par le treillis. » (Ch. II: 9).

L'âme le contemple comme s'il était en dehors d'elle. Il essaye de détourner son attention des expériences intérieures. Elle le voit d'abord 'allant avec la rapidité de la gazelle, puis il se tient debout; il n'est plus assis «à sa table». Debout, derrière notre mur. Elle ne craint plus de dire « notre », maintenant, et se réjouit à la pensée qu'il est avec elle dans la salle du festin, dans la retraite cachée de son coeur. Elle pense que ce mur est dans les desseins du Bien-Aimé. En quoi, elle se trompe. Elle ne voit pas que c'est un obstacle qui l'empêchera de se révéler aux autres par elle, et qu'il fait partie de cette vie terrestre qui doit disparaître.

Il faut que les murs soient renversés (Esaïe XXII : 5). Il n'y a point de mur de séparation dans la vie céleste. Sur la croix du Calvaire, le Christ a brisé le mur de séparation entre l'homme et l'homme, aussi bien qu'entre l'homme et Dieu (Éphésiens il: 14, 15, 16). Il est mort pour qu'il y ait une nouvelle création, un nouvel homme parfait dans l'unité (Jean XVII : 23). En lui doivent cesser toutes les divisions que provoque le péché.

0 âme, ce mur que tu nommes: « notre mur » doit être détruit, si tu veux être unie au Seigneur dans sa vie d'amour répandue en faveur clés autres!

Mais, dans la salle du festin, l'âme ne pense pas aux autres! Elle est trop absorbée par ses jours de ciel sur la terre; elle ne désire pas regarder au delà, ni se tourner vers ceux qui ont le coeur brisé et que la tristesse accable. Comme Pierre, elle est prête à oublier la multitude, dans la gloire du mont de la transfiguration. « Il fait bon ici..., construisons des tentes. »

Qui a connu la venue du Consolateur et la révélation du Christ dans le tabernacle du coeur, connaît aussi le danger qu'il y a, sur le moment même, de s'estimer spirituellement très haut.

Danger de regarder les autres avec une certaine pitié. Danger de porter sur eux, bien qu'inconsciemment, un jugement. Crainte des devoirs qui nous enlèveraient aux joies de la communion intérieure; communion si absorbante qu'elle rend difficile tout retour aux choses de cette vie, tout intérêt dans les affaires, en apparence si futiles, si indifférentes, de ceux qui nous entourent; incapacité à comprendre des choses pratiques et réellement importantes, parce que tout ce qui est extérieur ne semble plus que l'écho lointain d'un autre monde.

[Plus tard, avec plus de lumière, une vision plus étendue, nous discernons toutes les imperfections de ces jours-là, et nous comprenons que « les fils de notre mère se soient irrités contre nous », en discernant les possibilités de l'égoïsme spirituel, et qu'ils aient craint que les vignes eussent à en souffrir.
Leur erreur, c'est de n'avoir pas compris que le Seigneur conduirait à bien l'oeuvre qu'il avait commencée, et qu'il guiderait l'âme rachetée au temps marqué par lui, vers une activité multipliée, fécondée par la puissance du Saint-Esprit.]

L'âme, dans la joie de la communion intérieure, ne discerne pas que toute l'attitude du Bien-Aimé est celle de l'action. Il reste debout, comme prêt à se retirer; il regarde à la fenêtre de son âme, essayant de lui communiquer de nouvelles lumières. Tout en lui semble dire: « Lève-toi, suis-moi! » Mais elle est trop heureuse dans la salle du festin pour comprendre. Plus tard, « elle discernera plus promptement » la pensée du Seigneur; elle comprendra immédiatement ce qu'il veut lui dire. Mais à ce moment-là, elle est encore trop enveloppée dans la vie d'ici-bas, pour comprendre autre chose que le langage pur et simple. Il est obligé de lui parler, et que dit-il ?

L'Appel du Seigneur ressuscité

« Mon Bien-Aimé parle et me dit: Lève-toi mon amie, ma belle, et viens ! L'hiver est passé.... la pluie a cessé ..., les fleurs paraissent, le moment de tailler est venu... Lève-toi, mon amie... et viens. » (Ch. II : 11, 13).

Cette fois, l'âme comprend. Il lui a dit clairement: « Lève-toi. » Mais n'est-ce point lui qui l'a amenée dans son repos, et qui a défendu que d'autres la troublent ? Que veut-il dire ? « Viens? » « Aller où? »
L'heure a sonné pour elle de faire l'expérience de son identification avec le Seigneur en sa mort, puis en sa vie de résurrection; ensuite, il pourra lui parler clairement du Père (Jean XVI: 25).

« je suis le Chemin... Nul ne vient au Père que par moi... je m'en vais à mon Père... Vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en Moi, et Moi en vous. » (Jean XIV: 6, 12, 20).

« Il est mort, lui juste pour les injustes, afin de pouvoir nous amener à Dieu. » (I Pierre IlI: 18). Par le voile déchiré de sa chair, Lui, le Chemin nouveau et vivant, essaie de nous amener à demeurer avec lui en Dieu, le Père.

Il compare la période de repos à une saison d'hiver pendant laquelle la Vie nouvelle a été enracinée et fondée dans l'Amour (Eph. III: 18). Elle doit être fortifiée pour pouvoir recevoir toute la plénitude de Dieu (Eph. III: 19). Pendant l'hiver, la sève se réfugie dans les racines, il n'y a plus d'apparence de vie.
Mais maintenant l'hiver est passé. Il est temps de se lever, voici le printemps. Silencieusement, les pluies de l'Esprit sont tombées et ont préparé l'âme pour sa vocation. Le Bien-Aimé voit des fleurs, il voit aussi une quantité de sarments qui ont besoin d'être taillés avec sagesse. Il commence à manifester sa volonté dans les choses extérieures de la vie pour qu'elles soient mises d'accord avec l'état intérieur de l'âme. Pendant le temps de repos, il n'a cessé de travailler profondément, silencieusement en elle. Elle s'occupait de lui. Lui s'est occupé du développement des racines, afin que, le moment venu d'émonder, elle fût capable de supporter l'action du divin Vigneron.

« Lève-toi, mon amie et viens ! » Il faut que tu collabores avec moi pour cette oeuvre. Il faut que tu comprennes ce que je fais, que tu le vives, si tu veux me connaître, moi, et faire la preuve de ma puissance et de ma vie sans limites. « Viens, et je ferai connaître le Père. »


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CHAPITRE VI
Les Fentes du Rocher

« Nous tous qui avons été baptisés en Christ-Jésus, nous avons été baptisés en sa mort. » (Romains VI: 3).

« 0 ma colombe qui te tiens dans les fentes du rocher ... ! laisse-moi voir ta figure, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ta figure est agréable. »
(Ch. II: 14).

 LA Croix est annoncée dans toutes les Écritures sous des figures et des types divers. Ainsi, « le rocher », frappé par Moïse au désert, est une figure du Seigneur Jésus Christ frappé à notre place (Exode XVII : 6). Il y a aussi une allusion au Seigneur crucifié dans les paroles de Jéhovah à Moïse : « je te mettrai dans un creux du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que j'aie passé. » (Exode XXXIII : 22).

Et voici une nouvelle allusion à la Croix, à ce « Rocher des siècles frappé à notre place » dans l'appel du Bien-Aimé qui essaye d'attirer au Calvaire l'attention de l'âme rachetée. Il veut lui faire comprendre qu'étant une même plante avec Lui en sa mort, l'unique Retraite, l'unique Refuge, c'est son côté percé (Romains VI : 4).

Jusque-là, elle a surtout vu en son Seigneur, le Roi; le Roi qui a fait sa demeure en elle. Sa pensée ne s'est point arrêtée sur le Crucifié, bien qu'elle ait déjà eu quelques aperçus du Calvaire, et qu'elle ait accepté de suivre le chemin de la Croix. Désormais, elle doit apprendre que la Croix de Christ se dresse entre elle et le monde, et que, pour participer à la vie de résurrection, à l'ascension, et demeurer en Lui à l'intérieur du voile (1), elle doit d'abord mourir avec Lui. Là seulement, dans « la fente du Rocher », il peut la reconnaître comme fiancée.

L'aide formée pour le premier Adam fut prise de son côté pendant son sommeil. Puis le Créateur la lui présenta. Admirable figure du mystère de Christ et de l'Église.

Descendants du premier Adam et de ce chef sous la malédiction, tous les rachetés sont unis au dernier Adam, plantés en sa mort. C'est là que Dieu les voit de toute éternité. Pour eux, Christ a été fait malédiction. « Si un est mort pour tous, tous sont donc morts. » (II Cor. V: 14).

Plantée en Lui, baptisée en sa mort, formée de nombreux membres, l'Épouse est prise du Côté percé du Seigneur et rendue participante de sa nature divine, pour lui être présentée, le moment venu, et partager avec lui le trône.

Le Bien-Aimé s'efforce de détourner vers lui le regard de l'âme, qu'il voit occupée dans une direction opposée. Il l'avait détachée des choses extérieures par la manifestation de sa Présence en elle; mais maintenant il désire qu'elle le contemple extérieurement, et dans le sein du Père, bien qu'il demeure toujours en son coeur.

Pour le Bien-Aimé, la voix de l'âme rachetée est douce; et il est heureux de voir son regard se tourner vers lui, comme la fleur qui se tourne vers le soleil; comme l'astre des nuits, fidèle témoin du soleil disparu. Il est heureux de voir ses traits réfléchir la lumière de celui qu'elle aime.

L'Âme est préoccupée : sa réponse

« Prenez-nous les renards, les petits renards qui gâtent les vignes... Mon Bien-Aimé est à moi, et je suis à lui. Il fait paître parmi... les lis. »(Ch. II: 16).

Elle a bien entendu la voix du Bien-Aimé, elle a vu qu'il se tenait debout, et a entendu son invitation à oublier les choses anciennes. Elle a écouté son message concernant la croix, son appel à regarder vers lui... Mais elle n'a pas compris! Ses yeux sont sur la vigne, les promesses de récolte l'absorbent. Combien facilement le regard se détourne de la personne du Seigneur! Dans les appartements du Roi, l'âme avait compris qu'elle s'était trop occupée de service et pas assez de sa propre vigne. Maintenant, elle tombe dans l'extrême opposé: elle est si préoccupée de sa vigne qu'elle ne comprend pas l'appel du Bien-Aimé. Elle craint de perdre l'expérience bénie de sa Présence et s'inquiète de l'état des vignes. Elle est effrayée par les incursions des petits renards : petits retours à l'ancienne vie qu'elle croyait abolie. Ah! Plutôt que de céder à l'inquiétude, que n'est-elle restée attentive pour entendre la voix du Bien-Aimé, et pour y répondre en se levant aussitôt. Lui se serait occupé des promesses de fruit et des petits renards. Car il ne peut manifester sa puissance pour délivrer et pour garder que lorsque nous marchons selon sa volonté. Les « petits renards » font toujours voir que sur quelque point nous avons négligé de suivre le Seigneur pas à pas. Nous n'avons pas discerné sa volonté, pas compris sa voix. Réfugions-nous en Dieu sans retard, au sujet de ces petites choses, afin qu'elles ne dégénèrent pas en choses plus graves.

0 âme, attends-toi sans retard à l'Éternel. Réfugie-toi dans la fente du Rocher, et cache-toi en lui. Tu n'as pas compris le message du Bien-Aimé. Tu es en Lui, sur la Croix. Réfugie-toi au Calvaire. Là, il pourra s'occuper des petits renards et des promesses de fruit de la vigne.

Il n'est point suffisant de te reposer sur les expériences passées, et de te réjouir parce que ton Bien-Aimé est à toi, ou parce qu'il fait paître... parmi les lis qu'il a plantés en toi. Il faut aller de l'avant, « courir vers le But », comprendre rapidement sa volonté et obéir aussitôt, si tu veux connaître Dieu.


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CHAPITRE IV
La Vallée de l'angoisse

« Je m'en irai, je m'en retournerai en mon lieu jusqu 'à ce qu'ils se reconnaissent coupables, qu'ils cherchent ma face. Dans leur angoisse, ils me chercheront avec empressement. » (Osée V : 15).

« Avant que le jour se lève et que les ombres fuient, reviens, mon Bien-Aimé, sois comme la gazelle, sur les montagnes qui nous séparent (ou les montagnes de séparation) . »
(Ch. II: 17).

L'ÂME éperdue ne comprend plus ! Le Bien-Aimé a maintenant caché sa face ! Effectivement; il l'a inutilement conviée à regarder vers lui; elle a répondu en parlant de la vigne et des renards. Il lui a montré sa place de refuge dans la fente du Rocher, et elle s'est complue dans les expériences du passé: « Mon Bien-Aimé est à moi. » (v. 16). « Qu'il vole les fruits du travail de son âme et soit satisfait » n'est pas encore le désir suprême de son coeur. Elle n'est pas encore prête pour la communion qu'il désire. Ce qu'il est, pour elle, est toujours la pensée dominante en son coeur.

Et maintenant, le Seigneur a caché sa face. Ceci n'auraît pas eu lieu si, laissant à ses soins la vigne et les renards, elle avait obéi promptement à son appel.

Si, après nous être complètement remis à Lui, nous obéissions sans hésiter, sans raisonner, sans penser à nous et à nos expériences, il pourrait nous conduire rapidement jusqu'en la retraite secrète du Très-Haut! Son silence, son absence, réveillent enfin l'âme tout absorbée en elle-même.

Elle a le sentiment de quelque chose, d'un nuage entre son Bien-Aimé et elle. Elle a comme l'intuition que son union avec lui n'est pas aussi parfaite qu'elle le pensait. Certes, ce n'est que le début de sa vie spirituelle. Cependant, l'Étoile brillante du matin a illuminé son coeur, annonçant la venue du Jour, un jour qui sera « comme la lumière quand le soleil se lève en un matin sans nuage » (Il Samuel XXIII: 4) et qui verra réalisée son union parfaite avec le Bien-Aimé.

Or, maintenant, c'est l'ombre qui s'étend sur elle, car il n'est plus là ! Elle le prie de revenir avec la rapidité de la gazelle sur les montagnes (les montagnes de la séparation).

La vie du sommet semble si loin d'elle maintenant ! Dans son état de profonde humiliation, il lui semble qu'il est seul sur la montagne alors qu'elle est restée dans les ténèbres de la vallée. Il lui suffira, dit-elle, « qu'il daigne abaisser son regard vers elle, avant que le jour paraisse et que J'ombre s'efface ».
Le Seigneur répond-il à sa requête ? Non !

« L'Éternel se taira dans son amour. » (Sophonie III : 17).

L'Âme et sa décision

« De nuit, je l'ai cherché sur ma couche... Mais je ne l'ai point trouvé. J'ai dit: je me lèverai maintenant.... je le chercherai. » (Ch. Ill: 1, 2).

Un ancien auteur a nommé de façon suggestive cette nuit-là: celle de la foi; et la couche, le sanctuaire du coeur où le Seigneur aimait à se reposer. Ceci est spirituellement vrai, car l'âme est maintenant dans les ténèbres de la nuit. Les ombres s'étendent au lieu de s'enfuir. Elle a cherché le Seigneur dans la retraite secrète de son coeur, mais elle ne semble pas l'avoir trouvé. L'épreuve la ramène à l'action et à une ardente recherche. Elle va de-ci, de-là, espérant le trouver. Et elle dit avec Job :
« Voici, si je vais à l'Orient, il n'y est pas; si je viens à l'Occident, je ne le trouve pas..., au Nord, je ne puis le voir..., au Midi, je ne puis le découvrir... Dieu a brisé mon courage ..., car ce ne sont pas les ténèbres qui m'anéantissent, ce n'est pas l'obscurité dont je suis couvert... » (Job XXIII : 8, 9, 16, 17).

Les ténèbres ne l'effrayent pas; elle cherche malgré tout son Bien-Aimé. À ce point qu'elle brise la réserve où elle s'enfermait. Le mur qui la séparait des autres tombes. Qu'importe ce qu'on pensera ou dira dans la cité, pourvu qu'elle retrouve Celui que son coeur aime. Elle ne craint pas de laisser savoir qu'il s'est retiré d'elle; elle en parle même aux « gardes » et leur demande de l'aider dans sa recherche (v. 3). Sa souffrance est trop grande pour qu'elle essaie de sauver les apparences ou de s'attacher aux expériences d'autrefois, lorsqu'elle a l'occasion de rendre témoignage. Elle veut être honnête. Qu'importe ce que les autres penseront! Elle ne peut se passer de Lui. Elle veut le trouver.

Le Bien-Aimé a maintenant atteint son but. Il l'avait inutilement appelée sans qu'elle se rendît à son appel; mais son silence l'a tirée de l'inaction et l'a amenée à le rechercher diligemment. En prolongeant cette apparence d'absence, il a démoli le mur de séparation et l'a attirée vers lui. Il était là, lorsqu'elle le cherchait dans la retraite de son coeur, et il a vu son angoisse. Il l'a vue allant de-ci, de-là, en quête de quelque bénédiction auprès des instruments dont il s'était servi autrefois, même auprès du veilleur. Il est resté silencieux dans son amour. Car il veut la conduire à une parfaite connaissance. « Ce n'est pas volontiers qu'il afflige les enfants des hommes. » (Lamentations IlI : 33).

Avec joie il l'a vue enfin se lever pour chercher celui qu'aime son âme; avec joie, il a vu l'intensité de sa recherche et constaté son indifférence pour les commentaires du monde religieux et pour sa réputation.

Il agit présentement avec elle comme avec les disciples sur le lac, lorsqu'il se prépare à les dépasser pour les amener à crier à l'aide (Marc VI: 48); ou bien encore, comme il le fit avec les disciples d'Emmaüs lorsqu'il poursuit sa route, Je soir venu, afin de les amener à le prier de rester (Luc XXIV : 28).


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(1) Voir Appendice, note D.

 

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