Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CEUX QUE TU CACHES

Le Cantique des Cantiques

SECTION VI: Chap. VII : 10; VIII: 14

CHAPITRE XX
Ouvrier avec Dieu

« Nous sommes ouvriers avec Dieu. » (I Cor. III : 9). « Puisque nous travaillons avec Dieu. » (II Cor. VI : 1).
« Le Seigneur travaillait avec eux. »
(Marc XVI: 20).
« Je suis à mon Bien-Aimé, et ses désirs se portent vers moi. Viens, mon Bien-Aimé, sortons dans les champs. »
(Ch. VII : 11, 12).

PRÈS cette description de la nouvelle création en Jésus-Christ, créée pour les bonnes oeuvres, les paroles de celle qui est cachée en son Bien-Aimé sont des plus appropriées. Elles expriment le repos de la foi: je suis à mon Bien-Aimé, uniquement à sa disposition, séparée pour lui et pour le service de l'Évangile (Rom. I : 1). Il me cache dans le creux de sa main... Il a fait de moi une flèche polie (Esaïe XLIX: 2). Ses désirs se portent vers moi. Il désire se servir du vase de terre qu'il a préparé, et ses désirs vers moi me portent Vers lui. « Viens mon Bien-Aimé, je ne puis pas, je n'ose pas aller sans toi; viens, allons au champ, le grand champ de ce monde! »

Cachée en sa main, elle ne songe qu'à lui et à ce qu'il aime. C'est ici le remède au sentiment de soi [self consciousness], et à la timidité. Un sentiment de Dieu qui exclue toute pensée de soi, confère la culture la plus haute et la plus grande Grâce... C'est là le résultat de la manifestation de Christ à l'âme livrée, lequel résultat subsiste aussi longtemps qu'elle a le sentiment de sa Présence. Mais la délivrance continuelle de soi-même vient de la certitude d'une même vie avec Christ, de sorte que l'âme est comme attirée hors d'elle-même pour demeurer en lui.

Nous en avons un exemple avec la Sulamite. Au début, et bien que Christ demeurât en son coeur par la foi, elle avait cette tendance à tout ramener à elle, à se placer au centre, à voir toutes choses dans leurs relations avec elle. Ceci est manifesté par ses paroles: « Mon Bien-Aimé est à moi. » - je suis à lui (chapitre II : 16) vient ensuite.

Plus tard, cet ordre se renverse; elle ne se met plus au centre. Elle se repose sur le fait qu'elle est à lui : je suis à mon Bien-Aimé et mon Bien-Aimé est à moi (Ch. VI : 3).

Et maintenant, même à la seconde place, le moi a disparu. Elle est plantée en lui. Il remplit ses pensées et son esprit, ses facultés intellectuelles et spirituelles. Ce qu'elle a, ce qu'elle est, tout ce qui la concerne, tout ceci n'existe plus dans sa pensée. Qu'Il puisse faire ce qu'Il veut, qu'Il voie s'accomplir les désirs de son coeur, qu'Il entre en Son héritage parmi les saints, et qu'elle-même soit tout ce qu'Il désire, voilà ce qui occupe sa pensée, ce qui se trouve au premier plan. Mais lui pense à elle; il veille à ce qu'elle ne manque de rien. Or, elle n'a besoin que de ce qu'il considère comme lui étant nécessaire, elle ne désire plus que ce qu'il désire, et ce qu'il veut en elle.

Heureuse, heureuse, l'âme qui vit ainsi: s'oubliant elle-même en Lui! Ton soleil ne se couchera plus car ton Dieu est ta gloire et le sujet d'un bonheur inexprimable. « Comme la fiancée fait la joie de son fiancé, ainsi tu feras la joie de ton Dieu » (Esaïe LXII - 5).

LE SERVICE
La Vision s'étend

« Viens, mon Bien-Aimé, sortons dans les champs. » (VII : 12).

 Sous la grande lumière d'En-Haut, le monde s'étend devant elle. Une petite partie de la vigne n'a pas à ses yeux plus d'importance que toute la vigne. Elle ne dit plus: mon Église, ma Mission, ma cause, mais elle voit le vaste champ du monde. Elle a entendu son Bien-Aimé dire: « J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie, elles aussi il faut que je les amène, elles entendront ma voix » (Jean X : 16). Et elle est entrée dans le grand plan de l'Amour divin. Ce « il faut », elle le sait, est aussi impératif que le « il faut » qui conduisit le Seigneur à la Croix (Jean III : 14; Matthieu XVI : 21).

Elle sait aussi que le Père a dit au Vainqueur du Calvaire, le jour qu'il s'assit à sa droite: « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession » (Ps. II : 8).

Un ardent désir de conquête possède son âme, et elle commence à lutter en prière pour ceux qu'elle n'a jamais vus; elle demande que leurs coeurs soient consolés comme le sien l'a été, et qu'eux aussi connaissent le mystère de Dieu, c'est-à-dire Christ (Col. II : 1, 2).

L'Esprit du voyageur

« Logeons dans les villages. » (Ch. VII: 12).

L'âme connaît maintenant cette parfaite liberté d'esprit et de coeur qui permet d'obéir rapidement à ce que le Seigneur demande. Un logement lui suffit, puisque sa demeure est en lui. Bien des fois elle lui avait dit: « OÙ tu iras j'irai, où tu demeureras je demeurerai » (Ruth. I: 16). C'est à lui de la conduire et d'accomplir sa promesse. « Tout lieu que foulera la plante de votre pied sera à vous » (Deut. XI: 24).

Les pays doivent être réclamés pour lui, car ils deviendront des royaumes de Dieu et de son Christ. Il lui suffit donc d'être comme Abraham: « étranger et voyageur », et de séjourner sous des tentes au Pays de la Promesse, qu'elle recevra en héritage plus tard, lorsqu'elle régnera avec lui.
« Les pauvres posséderont le pays et se réjouiront dans une abondance de paix » (Psaume XXXVII : 11).

Activité au service du Bien-Aimé

« Dès le matin nous irons aux vignes. » (Ch. VII : 13).

Il n'y a point de temps pour l'oisiveté dans une vie d'obéissance. Il y a une activité incessante dans le royaume du Roi. « Mon Père travaille jusqu'à ce jour et je travaille aussi », disait Jésus lorsqu'il demeurait ici-bas revêtu de notre humanité. Si les anges ont le devoir de veiller ici-bas sur ceux qui sont « cachés en Christ », et de les garder dans toutes leurs voies, ils ont fort à faire (Ps. XCI : 11). Il y a une activité charnelle qui n'est pas selon Dieu, et l'empêche d'agir; et une passivité qui ne procède pas non plus de lui, et n'est qu'une forme d'oisiveté. Lorsque Dieu peut calmer l'agitation de la créature, et amener celle-ci à une paisible collaboration avec lui; il peut agir, travailler avec puissance (Galates II: 8, A. V.). De son côté, l'âme est diligente. De bonne heure à l'oeuvre, comme le Maître, elle va d'abord aux vignes. 0 âmes cachées en Christ, souvenez-vous de l'intercession à l'intérieur du voile!

La Joie de sauver des âmes

« Nous verrons si la vigne pousse et la fleur s'ouvre, si les grenadiers fleurissent. » (Ch. VII : 13).

Autrefois, elle allait de son propre mouvement au Jardin « pour voir si la vigne poussait ». C'est ainsi qu'elle s'était trouvée hors de sa retraite en Lui. Aussi maintenant elle dit: « Allons. » Elle a toujours eu la passion des âmes, mais autrefois son activité propre_ la séparait du Seigneur. Maintenant, elle craint de faire un pas sans lui. Si elle lui demande ce qu'il veut, il la gardera de tout errement.

Lorsqu'elle est en lui, elle peut voir les champs, « qui déjà blanchissent pour la moisson » (Jean IV : 35). Avec lui, elle verra l'oeuvre de la Grâce et en aura de la joie. Les premières promesses de fruit, et les fleurs couleur de sang des grenadiers, lui causeront une grande satisfaction, lorsque discernées chez les rachetés de l'Agneau; parce qu'elles manifestent la beauté cachée des membres de l'Épouse. Son coeur sera satisfait.

Sa Communion avec son Seigneur

« Là je te donnerai mon amour. » (Ch. VII : 13).

En Christ, l'âme croît dans la connaissance de Dieu. Elle découvre combien il y avait encore d'égoïsme dans les premiers jours de sa marche avec le Seigneur, et la place qu'occupaient le moi, le JE (Ch. II : 3, 6).

Alors, elle disait: « Mon Bien-Aimé est pour moi... » (Ch. I : 14), mais maintenant elle dit: « Là je te donnerai mon amour. » Je donnerai cet amour que tu as planté en moi, je te le rendrai en le répandant sur ceux pour qui tu es mort. « Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, C'est à moi que vous l'avez fait », dit le Seigneur (Matt. XXV : 40). En consolant le coeur brisé avec des paroles de guérison, en proclamant aux captifs la liberté que donne le Seigneur, en réconfortant ceux qui pleurent avec le réconfort que Dieu donne, la vie de l'âme rachetée est amour, et l'amour, - l'amour du Seigneur, - est satisfait.

Enfin, l'âme rachetée a aussi appris à se trouver en tous lieux dans le sanctuaire de sa Présence. Là, au sein d'un service incessant, il est avec elle; et là, en donnant à boire aux âmes altérées, elle lui donne à boire à Lui.

Portes ouvertes

« Nous avons à nos portes tous les fruits précieux... Mon Bien-Aimé, je les ai gardés pour toi... » (Ch. VII : 14).

À nouveau, elle dit: POUR TOI « les fruits précieux ». POUR TOI. Elle a des yeux pour discerner toutes sortes de précieux fruits chez les autres, maintenant. Autrefois, elle ne voyait qu'une sorte de fruit qui lui semblât acceptable pour le Bien-Aimé. Et elle s'attendait à le trouver sur tous les arbres du jardin du Seigneur! Maintenant, elle comprend les individualités diverses, et discerne toutes sortes de fruits que produit l'union avec Christ: fruits de la lumière qui consistent en toute sorte de bonté, de justice et de vérité (Ephés. V : 9, C. H.).

Elle constate aussi qu'en marchant fidèlement dans le chemin que le Bien-Aimé ouvre devant elle, en s'acquittant du service préparé pour elle, elle n'a plus à courir de-ci de-là, à la recherche d'occasions, pour moissonner « les fruits précieux ». Ils sont quotidiennement placés à la portée de sa main, à la porte. Et il lui faut une vigilante fidélité pour recueillir ce qui est à ses côtés, racheter le temps; et ne laisser perdre aucune occasion (1) .


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CHAPITRE XXI
L'Âme a perdu le Contact

« Combien plus le sang de Christ... purifiera-t-il votre conscience... afin que vous serviez le Dieu vivant... » (Héb. IX: 14).
« O que n'es-tu mon frère... je te rencontrerais dehors... je te conduirais... »
(Ch. VIII : 1, 2).

CES paroles contrastent étrangement avec les précédentes. Que s'est-il passé? - « N'es-tu plus avec ton Bien-Aimé, toi qui t'es donnée à Lui ? Tu étais si heureuse de le servir. Ses désirs étaient tournés vers toi, et la communion si parfaite que tu pouvais dire: « Allons ». Et maintenant, tu parles de lui comme s'il était au dehors, comme si tu avais à le ramener auprès de toi ?

- L'âme a sans doute quitté le sentier préparé pour elle. Peut-être quelque sentiment de confiance charnelle a provoqué ce qui cause sa détresse. Elle n'avait pas discerné cet écueil, et le Bien-Aimé permet qu'elle y touche; car Il cherche à lui enseigner comment elle peut demeurer en lui. Elle s'aperçoit que, malgré tout le chemin déjà parcouru, elle a fait fausse route, de sorte qu'elle a perdu le sentiment de sa Présence, et la bénédiction qu'il met sur son travail ! L'oeuvre que poursuit le Seigneur, c'est de la mettre dans un état de complète dépendance, et dans l'attitude qui lui permet d'être TOUT en elle, TOUT en tout.

Elle a appris à ne point agir en dehors de lui. Et maintenant elle a probablement bronché en s'imaginant qu'elle savait demeurer en lui.

Il est difficile D'ÊTRE complètement VIDE de sa sagesse propre. Il est encore plus difficile de RESTER VIDE. Il n'est point facile d'être si complètement détaché de toute connaissance qu'on se trouve comme suspendu à Dieu dans une faiblesse absolue, une dépendance totale, comptant uniquement sur lui pour qu'il donne la Sagesse d'En-Haut.

La connaissance même que le Seigneur donne, peut devenir un obstacle à des développements ultérieurs de vie spirituelle, si nous nous y attachons comme si nous les possédions en propre.

À chaque nouveau degré franchi, c'est toujours : « je connais imparfaitement, alors je connaîtrai parfaitement, comme j'ai été connu. » (I Cor. XIII : 12).

Le Danger du propre effort

« Oh! que n'es-tu mon frère! je... je... le... » (Ch. VIII : 1, 2).

Le silence du Seigneur est le premier indice d'une interruption de communion : silence dans le coeur, silence dans la Parole écrite, qui est l'expression de la Parole vivante, et le langage qu'il emploie pour communiquer sa pensée.

Nous avons déjà vu que le silence du Seigneur peut être une épreuve de la foi, pour provoquer la confiance en lui, même s'il ne parle plus, même s'il n'accorde aucune manifestation de sa Présence. En ce cas, il y a un sentiment paisible de repos, et la certitude que tout est entre les mains de Dieu; qu'il fortifiera et gardera ceux qui « marchent dans les ténèbres et n'ont pas de lumière », mais s'assurent en lui , et que l'épreuve conduira à une communion plus grande tandis qu'on avance en accomplissant sa volonté.

La pensée de la Sulamite n'est pas en repos. Elle a l'intuition que le silence du Bien-Aimé implique quelque faute de sa part, et que c'est une invitation à demeurer à ses pieds jusqu'à ce qu'elle ait trouvé la cause du mal (2). Ses paroles montrent qu'elle est sur le point d'être brisée par cette séparation. Elle n'est plus en sa retraite accoutumée, et le sentiment de n'avoir plus de foyer lui est insupportable. En cet instant d'angoisse, elle souhaite que son Bien-Aimé soit comme un être humain, - une personne tangible comme son frère, - afin de le pouvoir saisir et de le conduire en un paisible endroit où il l'instruirait.
Souhait bien inutile. Ce n'est pas ainsi que le Seigneur instruit, tout propre effort est vain. Lutter ne fait qu'augmenter le sentiment de l'éloignement, de misère; lutter, protester, empire les choses. 0 âme dans la détresse, fuis l'agitation. Bien plutôt, mets-toi au bénéfice du sang versé pour toi, réfugie-toi au Calvaire. Là, le Seigneur t'enseignera ses voles.

Au verset un, la Sulamite dit qu'on l'a méprisée. Peut-être s'est-elle trop étendue sur le sujet de sa communion avec le Bien-Aimé? Peut-être lui a-t-on dit qu'elle était présomptueuse et extravagante, sous couleur de piété et d'obéissance ? Dans la joie qu'elle éprouvait de la glorieuse Présence qui illumine son coeur et sa vie, elle avait oublié que le Seigneur ne lui a promis ici-bas que souffrance, tribulation, mépris. « Heureux [bénis] serez-vous lorsque les hommes vous haïront, lorsqu'on vous chassera, vous outragera, et qu'on rejettera votre nom comme infâme à cause du Fils de l'Homme » (Luc VI : 22).

Elle demande qu'il l'enseigne

« Je t'amènerai à la maison de ma mère, tu me donneras tes instructions, je te ferai boire du vin parfumé, du moût de mes grenades... » (Ch. VIII : 2).

Si elle l'avait oublié, ne fût-ce que pour un instant, elle sait maintenant qu'elle est l'ignorance même, et qu'elle ne connaît rien comme il le faut connaître. C'est ici l'oeuvre dudivin Ouvrier: il projette sa Lumière dans l'âme, qui en est illuminée, mais il la ramène au sentiment de son ignorance naturelle; il lui communique sa sagesse, mais il empêche que le vaisseau de terre s'imagine qu'il possède cette sagesse en propre. Ainsi, elle doit constamment s'attendre à Lui et lui dire: « Enseigne-moi! »

« Enseigne-moi, et je te ferai boire du vin parfumé du moût de mes grenades. » Le Bien-Aimé est toujours au centre de son être, il occupe toujours la première place en son coeur. Un voile s'étend entre elle et lui, mais il est quand même sa vie. Son désir est toujours de le satisfaire.

L'Âme réclame le lieu de son Repos

« Que sa main gauche soit sous ma tête et que sa droite m'embrasse. » (Ch. VIII : 3).

La Sulamite peut être sotte et ignorante, une chose cependant ne peut être mise en doute: l'intégrité de son coeur et sa volonté immuable d'obéissance. « Mon unique désir est d'être enseignée par toi, dit-elle. Ce que je recherche, c'est que tu sois satisfait. O connaître à nouveau la paix qu'il y a à reposer « dans les bras éternels ».

Elle s'était imaginée qu'elle savait maintenant marcher avec lui, et elle s'aperçoit qu'elle est aussi faible que jamais. Elle a besoin d'être portée. Elle comprend ce que signifie: « devenir humble comme un petit enfant », et les paroles du Maître: « Celui qui se rendra humble comme ce petit enfant, sera le plus grand dans le royaume des cieux » (Matt. XVIII : 4). Elle avance dans la vérité, mais ses progrès la conduisent de la Croix vers un berceau! Et sa croissance jusqu'en la stature du Christ se manifeste dans l'esprit de l'enfant qui aime à se réfugier dans le sein du Père.

L'Âme se repose. Le Bien-Aimé veille sur elle

« Je vous en conjure, filles de Jérusalem, pourquoi vouloir réveiller l'amour avant qu'il le veuille? » (Ch. VIII : 4).

Dès que l'âme, dans sa misère, a réclamé l'endroit de son repos, elle s'est sentie comme portée - ainsi qu'un bébé dans les Bras éternels. Comme la mère qui entend le moindre gémissement de son enfant, ainsi du Bien-Aimé qui entend le plus faible appel de celle qui lui appartient.
Il répond au cri de celle qu'il a rachetée : « Me voici! » (Esaïe LVIII : 9). Alors qu'elle s'agitait, qu'elle disait sa plainte, et ce qu'elle voudrait qu'il fût : « Je..., je.... je... », il gardait le silence. Mais à son premier cri de détresse il s'est trouvé à ses côtés pour la soutenir et l'amener en son repos.

Lorsque l'âme « livrée » a conscience du moindre nuage entre elle et le Seigneur, qu'elle se réfugie dans le coeur du Père, qu'elle se confie en l'aspersion du sang répandu sur le Propitiatoire à l'intérieur du voile. « Si quelqu'un a péché, nous avons un Avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même la propitiation » (I Jean II : 1, 2).

Le Seigneur prend soin maintenant de celle qui s'est réfugiée en lui. Il s'élève contre les filles de Jérusalem qui veulent l'éveiller, et leur dit de laisser sa rachetée à ses soins.

À chaque nouveau degré de développement spirituel de la Sulamite, il est nécessaire qu'il rappelle à l'ordre les filles de Jérusalem. De même, les fils des prophètes viennent à la rencontre d'Élisée chaque fois qu'il se prépare à « faire une nouvelle étape à la suite du prophète Elle. À la fin, ils se contentent de se tenir à distance pour voir ce que sera l'issue de cette marche persévérante et ce qu'il en adviendra.

Il semble qu'il y ait quelque chose d'analogue dans la conduite des filles de Jérusalem. Peut-être ont-elles eu quelque part dans la dernière expérience faite par la Sulamite, et elles s'attirent cet ordre du Seigneur de la laisser en repos.

Ou bien, discernant que l'Esprit de Dieu est avec elle, ces personnes l'ont pressée d'aller ici et là sans comprendre qu'en dehors de la volonté du Seigneur, elle n'est qu'un vase vide, inutile. Si elle les écoutait, elle aurait vite fait de dépasser la mesure de grâce qui lui est départie. Le besoin peut être très grand, l'appel pressant, mais de quelle utilité pourrait-elle être si ce n'est pas lui qui l'envoie ?

Les personnes qui veulent lancer dans l'action ceux que Dieu possède, sont une cause de danger à tous les degrés de l'expérience chrétienne. Elles ne restent pas volontiers en spectatrices, à l'écart, et le Bien-Aimé leur demande pour. quoi elles veulent réveiller celle qui se repose en lui. L'amour du Bien-Aimé la réveillera et la ramènera à l'action quand il le voudra, lui. Car c'est lui qui opère en elle le vouloir et le faire, selon son bon plaisir (Phil. II : 13, A. V.).


Table des matières

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(1) Littéralement: acheter quelque chose au marché pour le faire fructifier au maximum (C. H.).
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(2) Voir Appendice. Note G.

 

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