Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CEUX QUE TU CACHES

Le Cantique des Cantiques

SECTION V: Chapitres VI: 4; VII : 9

CHAPITRE XVIII
Communion interrompue

« Qui est aveugle comme celui qui lut comblé de biens, aveugle comme le serviteur de l'Éternel. » (Esaïe XLII: 19.)
« je suis descendue au verger des noyers pour voir les fruits qui mûrissent, pour voir si la vigne pousse. » « je ne sais comment cela s'est fait, mais avant que je m'en rendisse compte, mon âme m'attira parmi les chars d'Aminadab. »
(Ch. VI: 11, 12.)

IL est nécessaire que la Sulamite apprenne maintenant à quelles conditions elle restera dans la lumière. Elle n'est pas encore habituée à ce nouveau degré d'union avec le Seigneur: elle ne connaît pas ses dangers et les ruses spéciales de l'ennemi, dans le domaine où elle vient de pénétrer.

Elle ne tarde pas à savoir de quelle manière on peut interrompre la communion, que cependant elle recherche: « je suis descendue... pour voir », dit-elle, pour voir si les fruits mûrissent... Ceci, dans l'expérience, implique le regard tourné vers soi; et immédiatement un nuage se forme entre l'âme et Dieu. Elle est le jardin, et ce n'est pas à elle de chercher à voir s'il y a croissance. En d'autres termes, elle n'a pas à analyser ses expériences, ou à chercher à découvrir si l'oeuvre prospère, elle n'a qu'à regarder à Jésus (Hébr. XII : 2). C'est là sa part.

Ce n'est pas sans raison que le Seigneur mentionne toujours les « yeux du coeur », qui indiquent l'attitude de l'âme. C'est dans le fait de regarder constamment à Jésus que nous pouvons aussi demeurer constamment en lui. « Si ton oeil est sain, tout ton corps sera éclairé. » (Matt. VI : 22.) La Sulamite a encore à apprendre qu'un oeil sain est aveugle pour tout ce qui n'est pas la volonté de Dieu. Elle doit être heureuse de ne rien voir en dehors de cette volonté, si elle désire « demeurer » en Lui.

Le jardin qu'elle va voir, ce peut être aussi l'oeuvre accomplie ou à accomplir, dans laquelle elle se laisse absorber. Elle désire se rendre compte s'il y a quelque promesse de fruit. Or, elle doit apprendre à ne rien faire de son propre mouvement, en dehors de son Bien-Aimé, même les plus petites choses, car les petites choses peuvent avoir de grandes conséquences. Il y a aussi une question de temps, d'à-propos. La chose juste peut être faite au mauvais moment. Sans doute il désire qu'elle s'occupe du jardin, et de la croissance de la vigne, encore faut-il qu'elle attende d'être envoyée. Elle doit apprendre à régler son pas sur le sien et savoir que ceux qui croient vraiment en sa toute sagesse se gardent de la précipitation, ils attendent patiemment son ordre de marche.

La Sulamite découvre rapidement son erreur; et elle l'avoue aussitôt. Peut-être s'était-elle laissée distraire par les voix d'amis ou celles de témoins; mais maintenant elle n'entend plus la « voix douce et subtile », celle du Seigneur. Quelle que soit la cause, confiante dans son union avec Lui, elle était allée voir si l'oeuvre prospérait sans que le Seigneur l'eût envoyée. Peut-être a-t-elle obéi à un tempérament vif, actif, l'un de ceux qu'il est difficile d'amener dans le calme et le repos de Dieu, parce qu'ils recourent constamment à leur activité naturelle, leur énergie naturelle. « Seulement un regard », pensait-elle; et la voici prise dans un tourbillon qu'elle compare au mouvement rapide des chars. Elle n'est plus dans le sentier tracé par le Bien-Aimé... elle a perdu la paix intérieure.

Mais qui sont ces personnes de haut rang, cause immédiate de son égarement ? Peut-être des âmes soeurs de son âme, auxquelles elle est attachée par les liens spirituels les plus puissants, peut-être ses propres enfants spirituels devenus des chefs (Psaume XLV: 17), ou d'autres encore qui, de Jacobs, sont devenus des Israëls, princes spirituels puissants avec Dieu.
O âme qui veux marcher de façon ininterrompue dans la volonté de Dieu, tu dois apprendre à être, aveugle et sourde à tout ce qui n'est pas Lui. Alors, tu pourras demeurer dans le Saint des saints.

L'Appel à la Sulamite

« Reviens, reviens, Sulamite, reviens, reviens, que nous te regardions. » (Ch. VI: 13) (1).

 L'âme qui demeure avec le Seigneur a vite l'intuition d'un pas fait hors de sa volonté. Mais, comprendre sa faute, c'est, pour elle, retourner aussitôt en arrière, sans l'ombre d'une hésitation. Ceci entraîne une confession de péché, suivie du pardon qui lui est accordé par le Sang précieux de Christ.

L'appel, les termes de cet appel, montrent que la Sulamite s'est enfuie pour se réfugier dans sa sûre retraite : le sanctuaire de Dieu. Il lui était impossible de rester un instant de plus loin de son Bien-Aimé, malgré ceux qui essayent de la retenir.

Cachée dans la tente du Souverain, elle entend les appels, les clameurs: « Reviens, que nous te regardions. » Ceux qui l'appellent refusent de la perdre; il est à craindre qu'ils s'attachent à l'instrument: le vase de terre qu'illumine la présence du Seigneur. Ils l'assiègent de leurs demandes.
Elle est « recherchée, et comme une ville non délaissée » (Esaïe LXII: 12), « Ta vie aura plus d'éclat que le soleil à son midi.... plusieurs te rechercheront » (ou te courtiseront) (Job XI : 17, 19).

La Question du Bien-Aimé (2)

« Qu'avez-vous à regarder la Sulamite comme la danse de Mahanaïm? » (Ch. VI: 13).

À ceux qui recherchent celle qui est « cachée en lui », c'est maintenant le Seigneur qui parle . « Tout est nu et découvert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte » (Hébreux IV: 13). « Pourquoi regardez-vous la Sulamite? »

Quels sont vos motifs ? Serait-ce elle que vous recherchez, ou son Seigneur ? Et il reprend avec douceur cet élément terrestre qu'il discerne en ces nobles âmes et ajoute : « Pourquoi regardez-vous la Sulamite comme la danse de Mahanaïm? » - « Sa parole » est « vivante et efficace..., pénétrante jusqu'à partager l'âme de l'esprit... ! elle juge les sentiments et les pensées du coeur » (Hébr. IV: 12). Ce désir de regarder la Sulamite n'est évidemment pas dépourvu d'éléments terrestres : elle leur plaît, elle est agréable, ils aiment à l'entendre.

Mahanaïm signifie deux légions (3). Jacob donne ce nom à l'endroit où Dieu l'a rencontré (Genèse XXXII : 1, 2). « Pourquoi regardez-vous à la Sulamite comme à la rencontre de deux légions d'anges? » Le Bien-Aimé a peut-être discerné que ces chrétiens ont vu en la Sulamite « au delà de ce qui est écrit » ? Saint Paul refuse de parler de la gloire des révélations dont il a été l'objet, « afin que personne n'ait de moi, dit-il, une opinion supérieure à ce qu'il voit (Il Cor. XII : 6) : un pécheur sauvé par grâce » !


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CHAPITRE XIX
Équipement pour le Service

« Nous sommes son ouvrage ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes oeuvres, que Dieu a préparées d'avance, afin que nous les pratiquions. » (Eph. II: 10).

« Que tes pas sont beaux, fille de Prince.... oeuvre des mains d'un artiste. »
(Ch. VII : 1).

 En réponse à la question posée, ceux qui demandaient le retour de la Sulamite, la décrivent: ils la voient tout équipée pour le service, oeuvre d'un Artiste, et ils la disent bénie. Car ils comprennent maintenant qu'elle est séparée pour Dieu, et ne peut aller que lorsqu'elle est « envoyée » !
Déjà, le Seigneur l'avait employée, et nous avons vu sa joie « des fruits » accordés à son travail et des fleuves d'eau vive : débordement spontané de la vie abondante. Alors, elle ne comprenait pas les conditions de l'action du Seigneur par elle, ni comment elle devait collaborer avec lui. Mais maintenant qu'elle a atteint la maturité et peut recevoir la plénitude de Christ, elle doit savoir combien il est solennel d'être ouvrier avec Dieu, et qu'elle doit redouter d'être, par son ignorance, un obstacle au parfait accomplissement de ses desseins, par elle.

Dans la description que font de la Sulamite ceux qui l'appellent, nous trouvons les caractéristiques de l'âme équipée pour le service, et les conditions de la collaboration avec Dieu.

I. Elle marche pas à pas... selon l'Esprit

« Que tes pas sont beaux. » (Ch. VII. 1).

Dans sa retraite, la Sulamite cherche maintenant à marcher selon l'Esprit (Galates V: 16). Elle est l'oeuvre d'un habile ouvrier, créée à nouveau en Jésus-Christ. Il n'est plus nécessaire qu'elle courre maintenant de droite et de gauche et qu'elle dresse des plans, car il a préparé son chemin. Le grand Ouvrier, qui est le Tout-Puissant, l'a aussi préparée pour l'oeuvre qu'il va lui demander. Le plan, il le garde par devers lui, mais il va guider pas à pas son ouvrière pour le travail à accomplir.

Ses pieds sont beaux, car ils marchent avec Dieu et elle est chaussée des sandales que le Seigneur lui donne: le zèle que communique l'Évangile de paix (Eph. VI : 15). Paix au dedans, paix au dehors, elle repose en lui dans une paix parfaite et il la préserve du contact de ce qui est terrestre. Pour elle, la grâce abonde, et elle trouve en lui tout ce dont elle a besoin si elle veille à le suivre pas à pas, comme un petit enfant.

Il. Sa Nourriture est céleste

« Le vin parfumé ne manque pas ..., ni le froment entouré de lis. » (Ch. VII: 2).

Le vin du Nouveau Testament, c'est son Sang. Le vin et le froment nous rappellent les paroles que prononça le Seigneur quelques siècles plus tard :
« Ma chair est véritablement une nourriture et mon sang est véritablement un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui... Celui qui ME mange vivra par moi » (Jean VI: 55, 56, 57).

La vie de Celui qui est un Esprit vivifiant ne doit jamais manquer à l'âme qui le sert, si elle veut être puissante de sa puissance. Il est le Cep; le cep communique la vie aux sarments.

Sa chair est le Pain de vie, la nourriture céleste de la nouvelle créature, ce qui est suggéré par le « froment ». L'âme doit apprendre, sous la direction du Saint-Esprit, à discerner... le Corps, et à s'en nourrir par la foi, avec actions de grâce, pour ne pas devenir faible, malade (I Cor. XI: 29, 30), et, de faible, devenir forte, « vaillante à la guerre » (Hébr. XI: 34).

Fortifiée par la nourriture et le breuvage célestes, et les assimilant quotidiennement, elle s'aperçoit qu'elle est nourrie en accomplissant la volonté de Dieu, comme l'était aussi le Fils de Dieu « aux jours de sa chair ». Fatigué, las du chemin, il est fortifié par une nourriture céleste, tandis qu'il s'occupe du salut d'une pauvre femme pécheresse: « Les disciples le priaient, disant: « Rabbi, mange ! »; mais il leur répond: « J'ai à manger d'une nourriture que vous ne connaissez pas... Ma nourriture est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé » (Jean IV: 32, 34).

III. La Capacité de l'âme au service de Dieu

« Tes deux seins sont comme deux faons. » (Ch. VII : 4).

Cette capacité est représentée sous l'image de seins nourriciers comparés à des faons. Mais il est significatif que ceux-ci ne sont plus au milieu des lis comme au chapitre V II: 2. Il y a deux sortes de capacité: l'une d'elles, propre à la créature, est petite et limitée; l'autre, se perd continuellement, et de plus en plus, en Dieu.

Passée au creuset, comme le métal, l'âme pendant le temps de fusion a perdu sa forme propre, ce qui l'a préparée à se jeter en Dieu comme l'eau revenue à sa source se confond avec elle toujours plus profondément. Ceci ne veut pas dire qu'elle a perdu sa nature en tant que créature, et que Dieu ne pourrait pas la retirer de l'Océan où elle s'est plongée et la rejeter [toutefois, cela, il ne le fera pas].

L'âme unie à son Bien-Aimé est « cachée avec Christ en Dieu ». Faisant de lui sa demeure, elle peut donner de la plénitude de Dieu aux âmes dans la peine, car elle n'est plus à l'étroit dans ses propres limites ou dans ses affections.

« Ouvrez vos coeurs » ! dit l'apôtre Paul aux Corinthiens. Il y a place en son coeur pour tous: tous ceux pour qui le. Seigneur a donné sa vie. Et tandis que le Seigneur augmente sa capacité, il lui communique, à mesure, de sa plénitude, pour qu'elle la répande en faveur des autres.

IV. Obéissance sans aucune déviation

« Ton cou est comme la tour d'ivoire. » (Ch. VII : 4).

Son cou est comparé à une tour « d'ivoire », ce qui suggère la droiture inflexible, la persévérance. Autrefois, son cou était comme une barre de fer, car elle était obstinée, volontaire (Esaïe XLVIII: 4). Maintenant, il n'y a plus en elle qu'une volonté d'obéissance absolue, fidèle, sans déviation. Ouvrière avec Dieu, l'âme est établie par lui comme une forteresse au milieu du peuple (Jérémie VI: 27): « Afin que tu connaisses et sondes leur voie. » Humble et douce pour tout ce qui ne concerne qu'elle, elle est « comme une tour d'ivoire », inflexible, immuable, pour ce qui est de la fidélité envers Dieu.

V. Un Coeur paisible, calme, est nécessaire pour entendre la voix de Dieu.

« Tes yeux sont comme les étangs de Hesbon. » (Ch. VII : 4).

Les expressions employées pour les « yeux du coeur » donnent la mesure de la croissance dans la vie divine. Ici, ils sont comparés aux profondeurs calmes, transparentes, des étangs. Sa vie connaît maintenant le repos, le calme parfait en Dieu. Elle a appris à demeurer dans le calme, et à connaître son Dieu.

Un tremblement de terre n'est plus nécessaire pour lui apprendre que Dieu travaille au salut du monde; elle reconnaît en son coeur « le murmure doux et subtil », par lequel il lui révèle sa volonté, afin qu'elle soit son instrument pour enseigner à ses enfants la différence qu'il y a entre ce qui est saint et Profane, entre ce qui est pur et impur (Ézéchiel XLIV : 23).

Pendant qu'elle demeure en son Bien-Aimé, elle reçoit le don de discernement des esprits, aussi ne juge-t-elle plus selon la chair et d'après ce que les yeux voient, mais dans le sanctuaire et à la lumière de Dieu.

VI. Intuition : sens spirituel de la volonté de Dieu

« Ton nez est comme la tour du Liban, qui surveille la plaine de Damas. » (Ch. VII : 5).

Jusqu'ici, il n'a pas été fait mention du nez, siège de l'odorat, qui est l'un des sens de la nouvelle création et appartient à la maturité. C'est aussi celui qui s'atrophie le plus facilement lorsque l'âme s'égare. Esaïe prophétise que le Seigneur « respirera la crainte de l'Éternel » (XI: 3). Ceci implique un sens extrêmement délicat, une connaissance intuitive de la volonté de Dieu, de sa pensée, don comparé à l'odorat, et représenté sous l'image d'une tour. Effectivement, cette connaissance est une force; elle permet de marcher avec Dieu sans broncher, dans la plus haute des atmosphères et la plus intime des communions.

VII. Puissance auprès de Dieu pour gagner les âmes

« Ta tête est... comme le Carmel, et tes cheveux ... comme la pourpre. Le roi est enchaîné par tes tresses ... »

Sa tête est comparée au Mont Carmel, où Elle remporta la victoire auprès de Dieu, et sur les hommes. Ses cheveux sont comme la pourpre royale. « Le Roi est enchaîné par tes tresses. »

Cette image splendide suggère « le sacerdoce royal » de ceux qui sont affranchis du péché par le sang de Jésus, ceux qui ont été faits rois et sacrificateurs pour Dieu (Apoc. I: 5, 6). Ils sont séparés pour servir le Souverain Sacrificateur à l'intérieur du voile, et plaider avec lui en faveur du peuple (Exode XVIII : 19).

Les cheveux, symbole de force (Samson), sont montrés ici comme ayant une puissance royale qui retient le roi captif. Ainsi Jacob « s'attacha à Dieu » sur la pente solitaire de la colline. Il s'attacha à celui avec qui il luttait (Genèse XXXII : 24, 26). « Dans sa vigueur, il lutta avec Dieu; il lutta avec l'ange et fut vainqueur. Il pleura et lui adressa des supplications (Osée XII : 4, 5). Sa force c'était sa faiblesse; il ne pouvait que s'attacher au Roi des rois qui se manifestait à lui sous une forme humaine. Il osa lui dire: « je ne te laisserai point aller que tu ne m'aies béni... » Ainsi, il remporta la victoire avec Dieu d'abord, puis sur les hommes.

Unie au Bien-Aimé, l'âme apprend à agir sur les coeurs par Dieu, au lieu d'agir sur eux, avec le secours de sa grâce, pour les tourner vers Dieu. Elle n'essaye plus de gagner les hommes pour Dieu, mais par Dieu. Elle se tient sous la lumière du Shekina, « intercédant pour le peuple ». En Christ, elle agit sur Celui qui règne sur le monde. Elle enchaîne le Roi par sa force qui est la Parole écrite, le suppliant humblement « de faire selon qu'il a dit ».

L'Oeuvre d'un habile ouvrier

« Que tu es belle!... Ta taille ressemble au palmier. » (Ch. VII : 7, 8).

« Que tu es belle, que tu es agréable », disent à la Sulamite, ceux qui discernent en elle l'oeuvre de l'Artiste divin. il l'a amenée en une dépendance de tous les instants qui la garde dans Sa volonté. Chaque jour, sa capacité est agrandie, elle peut recevoir davantage de la vie divine, de sorte que les fruits qu'Il porte par elle sont comparés aux grappes de la vigne. Maintenant, elle s'est totalement oubliée elle-même, pour n'exister plus qu'en lui, et sa persévérance inébranlable est pour lui comme une forte tour. Il l'a conduite jusqu'en ces régions de calme parfait, calme nécessaire pour qu'il puisse agir parfaitement. Il lui a enseigné à percevoir promptement sa volonté. Il lui a montré quelle vigueur, quelle force se trouvent dans la foi en sa Parole, cette foi qui enchaîne en quelque sorte la Toute-Puissance.

« Ta taille ressemble au palmier », disent les témoins de sa croissance. Elle a atteint tout son développement, et elle est comme une colonne dans la maison de son Dieu. Le palmier est un arbre qui, - dans un milieu favorable, - pousse droit, et porte du fruit. Il n'est ni écrasé, ni courbé, ni tordu, malgré le poids de ses fruits. « Plus il est resserré à la base, plus il fleurit; plus haut il pousse, plus fort et plus large il se développe au sommet (4). »

« Les justes croissent comme le palmier », dit le Psalmiste de ceux qui sont plantés dans la Maison de Dieu (Psaume XCII : 13). La croissance est rapide dans la pure atmosphère de la montagne de Dieu, dans la Lumière de sa Présence. La vie de Dieu ne peut être liée; elle ne peut être détournée dans les sentiers tortueux. Elle ne peut collaborer avec l'obscurité. Même si elle est opprimée, méprisée, détestée, elle s'élève toujours plus haut et devient toujours plus puissante, elle gagne une région qui s'étend au-dessus des choses de la terre et porte du fruit pour Dieu.

Les aspirations d'un auditeur

« J'ai dit: « je monterai au palmier, j'en saisirai les rameaux!... » (Ch. VII : 8).

D'autres auditeurs entendent probablement la description faite de la fille du Prince, qui est une avec Lui, et sa collaboratrice. L'un d'eux, ému, se lève et dit: Moi aussi je suivrai le même chemin, j'ambitionne une même communion, « je monterai ! ». Ce n'est pas là, coeur brûlant de zèle, ce n'est pas là le chemin. Le sentier qui monte, d'abord, descend. Tu dis: « je saisirai les branches. » Et de quoi pourraient-elles te servir ? Pourquoi les branches, quand tu peux avoir la sève! La vie divine qui coule librement dans le palmier et par lui.

Ils sont nombreux, ceux qui saisissent les palmiers du Seigneur; ils s'y attachent, s'y suspendent. Mis à l'épreuve, ils montrent cependant qu'ils ne connaissent guère le chemin solitaire tracé par le Seigneur, chemin qui passe par la vallée de l'ombre de la mort, pour aboutir à l'union avec Christ en Dieu.

Pauvres êtres qui vous suspendez aux palmiers, qui avez besoin de vous appuyer sur quelqu'un, que deviendrez-vous quand Dieu ébranlera toutes choses et ne laissera debout que ce qui est inébranlable (Hébr. XII: 27, A. V.) ?

O âme qui cherche, il est bon de désirer la communion avec le Bien-Aimé, et de vouloir être rendu semblable à lui; mais le sentier qui conduit au but que tu désires atteindre est solitaire; il faut y marcher seul (Nombres XXIII : 3), et se donner sans partage pour suivre l'Agneau où qu'il aille. Alors, tu connaîtras le Seigneur.

- «Qu'il en soit ainsi », répond l'enfant de Dieu. Et, se tournant vers la Sulamite, il dit : « Que tes seins soient comme les grappes de la vigne, le parfum de ton souffle comme celui des pommes, et ton palais comme un vin excellent qui coule aisément, faisant parler les lèvres de ceux qui sont endormis » (VII: 9, 10).

C'est comme s'il disait à la Sulamite: « A mesure que tu communiques de la plénitude de la vie de Dieu aux autres, que ta capacité soit encore augmentée, et que le Bien-Aimé trouve toujours en toi abondance de fruit.

« Que la crainte du Seigneur et l'intuition de ce qu'il aime deviennent toujours plus puissantes en toi (let thy scent grow stronger), comme le parfum des pommes; le parfum du Bien-Aimé que tu as comparé à un pommier parmi les arbres de la forêt.

« Et que le Vin nouveau du Royaume (le Sang de Christ) soit en toi une puissance que rien n'amoindrisse, que rien ne pervertisse; qu'elle reste pure. Alors tes lèvres parleront, pendant que tu reposes en lui, sourde, aveugle, et comme endormie pour tout ce qui n'est pas lui: la force, le TOUT de ta vie. »


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(1) Dans la version française ceci fait partie du premier verset du chapitre VII.
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(2) Ce peut être aussi la question de la Sulamite à ceux qui l'appellent. En l'un et l'autre cas, elle est une avec le Bien-Aimé. Si elle parle, c'est qu'il l'a envoyée avec cette question, laquelle met à nu les pensées de ceux qui la réclament.
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(3) Ou, deux camps.
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(4) Cruden.

 

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