Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CEUX QUE TU CACHES

Le Cantique des Cantiques

SECTION V: Chapitres VI: 4; VII : 9

CHAPITRE XVI
La Vie cachée

« Car vous êtes mort, et votre vie est cachée avec Christ en Dieu... » (Col. III: 3.)

« Ma Bien-Aimée, tu es belle comme Thirtsa, agréable comme Jérusalem, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières. »
(Ch. VI: 4.)

C'est maintenant le Bien-Aimé qui parle. Il décrit celle qui s'est réfugiée en lui, et pour la première fois il lui donne le qualificatif de belle (1). Ses yeux discernent en elle les marques de l'Epouse-Cité, de la nouvelle Jérusalem, qui, lorsque les temps seront accomplis, descendra du ciel, d'auprès de Dieu (Apoc. XXI: 2).

L'âme cachée en lui est ici passée par les eaux profondes de l'affliction, et elle a été brisée. Mais l'épreuve a porté des fruits, et l'a débarrassée de bien des choses qui l'empêchaient d'atteindre à un nouveau degré de connaissance de la vie avec Christ, en Dieu. Maintenant, le Seigneur va lui montrer comment demeurer dans le sein du Père, et il va lui ouvrir le chemin « à l'intérieur du voile ».

Là, dans le Saint des saints, elle comprend autrement qu'elle ne l'avait fait encore, la valeur infinie, inestimable, du Sang de Christ. Elle n'est pas seulement allée jusqu'à la montagne de Sion, à la cité du Dieu vivant, à la Jérusalem céleste ... ! mais elle est allée jusqu'à Jésus, le médiateur de la nouvelle alliance, et du Sang de l'aspersion (Hébr. XII: 22, 24). Là, elle voit que le chemin qui va jusqu'à Dieu est un chemin que le Sang a ouvert et couvert, et que c'est par le Sang seulement qu'elle a toute liberté d'entrer en la Présence de Dieu. Ce n'est point à cause de ses expériences passées, ce n'est point à cause de sa communion avec le Bien-Aimé, mais c'est uniquement parce que le Sang a accompli la propitiation, et à cause du Sang porté à l'intérieur du Voile, par le Seigneur, qu'elle ose s'approcher de Dieu, Christ ayant obtenu une éternelle rédemption (Hébreux IX : 12, A. V.). Grâce à la valeur infinie du Sang de Christ, elle peut demeurer dans la glorieuse lumière du Shekina pour être sanctifiée par l'Esprit, et pour obéir à Jésus-Christ (I Pierre 1: 2).

Maintenant, l'âme est cachée, dans le sens le plus profond du mot. Cachée en Christ crucifié, par la foi en l'oeuvre du Saint-Esprit, elle échappe à la puissance de la vie naturelle et découvre que la vie nouvelle a sa source dans le coeur même de Dieu: « Cachée » avec Christ en Dieu, elle n'en doit plus sortir (Apoc. III : 12) jusqu'à l'avènement du Seigneur (Apoc. III : 12). « Quand Christ qui est notre vie paraîtra (Col. III : 4, A. V.), alors nous paraîtrons aussi avec lui » et partagerons sa gloire.

Dans la description que fait le Bien-Aimé et où il compare l'âme rachetée à la Cité du Roi, nous retrouvons quelques-unes des caractéristiques de la nouvelle création, caractéristiques déjà esquissées par le Seigneur au début de son union dans les lieux célestes, avec l'âme rachetée.

Quelques changements, quelques omissions de détails dans l'emploi d'une même figure, montrent qu'elle a atteint un nouveau degré de croissance, qu'elle est parvenue à la mesure de la stature parfaite de Christ (Eph. IV : 13, C. H.). Il va donc pourvoir lui révéler davantage « de la céleste vocation, accomplir en elle tous les desseins de sa bonté, et l'oeuvre de la foi » (II Thess. I : 11).

I. L'adoration au dedans du voile.

« Détourne tes yeux de moi car ils m'ont vaincu. » (ou: « me font peur ». (Ch. VI : 5).

Lorsque, pour la première fois, le Bien-Aimé trouve gracieuse la créature rachetée, c'est lorsqu'il discerne dans ses yeux [les fenêtres de l'âme], la sainte colombe (Ch. 1.- 15).

Maintenant, il parle encore des yeux de celle qui est unie à lui, mais avec d'autres expressions. « Détourne tes yeux », demande-t-il. Elle est dans le Saint des saints, le sanctuaire de l'adoration. Les séraphins se voilent la face en disant: Saint, saint, saint est l'Éternel des armées (Esaïe VI: 3) ! Une figure voilée convient à l'adoration en la présence d'un Dieu saint. Le respect et une sainte frayeur sont comme la marque de ceux qui sont admis en la présence du Dieu saint.

« Détourne tes yeux de moi car ils m'ont vaincu. » (Litt. : pris d'assaut.) En présence de Dieu, elle est dans le lieu de la puissance. Là, les yeux tournés vers Dieu et qui expriment l'insigne faiblesse et la dépendance de « la créature », sont tout-puissants sur l'Éternel.

Le Bien-Aimé est vaincu par cet appel muet, par un seul regard de celle qui s'est réfugiée en lui; aussi ne peut-il autrement que lui répondre: Me voici ! et il se tient à ses côtés dans tous ses combats. C'est ainsi que ceux qui sont cachés sont « redoutables comme des troupes en marche sous leurs bannières ». Car ils sont puissants, ils peuvent prévaloir auprès de Dieu, le grand Dieu puissant et terrible (Deutéronome X: 17), terrible, contre les légions des ténèbres (Psaume LXVIII: 35).

« Détourne ici tes yeux de moi, car ils me font peur », dit le Bien-Aimé.

Et l'Éternel dit à Moïse: « Descends, somme le peuple de ne point faire irruption vers moi pour voir, de peur qu 'un grand nombre ne périsse... ET IL lui DIT UNE SECONDE FOIS: DESCENDS.... QUE LES SACRIFICATEURS et le peuple ne fassent pas irruption_, pour monter vers l'Éternel de peur qu'il ne les frappe. » (Exode XIX: 21, 24.)

L'Éternel craignait que ne connaissant pas sa sainteté, - terrible et redoutable pour la souillure, - le peuple ne se précipitât vers lui « pour voir », ce qui aurait causé sa ruine. Aucun homme ne peut voir sa Face et vivre (Exode XXXIII : 20).

O enfant de Dieu, ne sois point orgueilleux, mais crains, car ton Dieu est un feu consumant. Veille à garder la face couverte et à marcher en sa Présence dans un saint tremblement, te souvenant que tu as constamment besoin du Sang de l'aspersion pour être purifié.

Les paroles du Bien-Aimé: « Détourne tes yeux », peuvent aussi impliquer une certaine maturité de la foi qui permet de marcher devant Dieu sans comprendre (Esaïe XLII: 19); une connaissance assez développée pour qu'on soit heureux de marcher sans voir, sans savoir, sans essayer de percer les desseins divins, tel l'enfant insubordonné qui veut savoir avant de se confier en son père. L'âme qui connaît Dieu peut attendre qu'il lui plaise de révéler ses desseins.

Enfin, on peut voir ici une leçon donnée par le Bien-Aimé à celle qui demeure en lui. Il ne convient pas qu'elle regarde vers lui, comme si elle était séparée de lui, en dehors; mais plutôt qu'elle regarde par les yeux du Bien-Aimé, qu'elle voie sous le même angle que lui et selon son bon plaisir.

Il. La Force de la Vie Cachée.

« Tes cheveux sont comme un troupeau de chèvres suspendues aux montagnes de Galaad. » (Ch. VI: 5.)

Ces paroles répètent exactement celles du chapitre IV: 1, et signifient que la force de la nouvelle création chez l'enfant, et celle du racheté qui a atteint la maturité, sont identiques. C'est-à-dire que rien n'appartient en propre à la créature, et que tout vient de Dieu. Les chèvres escaladent les monts abrupts de Galaad et elles se nourrissent en des endroits où personne ne saurait poser le pied. Ainsi du racheté : toute sa force est en Dieu. Aussi peut-il dire, « Je puis tout par Christ qui me fortifie. » (Phil. IV: 13, A. V.).

Et, comme au début de la marche avec Dieu, le secret de la force est toujours dans la séparation pour Dieu; il est toujours dans le fait de reposer en lui notre immense faiblesse.

III. La pensée renouvelée de l'âme cachée en Dieu.

« Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui remontent du lavoir.... il n'en manque aucune. » (Chap. VI : 6.)

Même comparaison que précédemment pour les facultés intellectuelles, mais il y a ici une omission: il n'est pas dit que les brebis viennent d'être tondues.

Il a fallu que l'intelligence se gardât de la sagesse humaine pour que celle de Dieu lui fût communiquée. Aussi est-il dit que le troupeau « remonte du lavoir », « lavé d'eau par sa Parole » (Eph. V: 26, A. V.). C'est uniquement de cette manière que la pensée renouvelée peut être gardée pure et vide « pour être remplie de la connaissance de sa volonté en toute sagesse et intelligence spirituelles pour marcher d'une manière digne du Seigneur .... portant du fruit.... et croissant dans la connaissance de Dieu ... » (Col. I : 9, 10.)

IV. La gloire cachée de l'âme unie à Dieu.

« Ta joue est comme une moitié de grenade sous ton voile. » (VI : 7). [Version anglaise : tes tempes.]

Les mêmes paroles sont dites au chapitre IV (v. 3). La vie nouvelle est une vie cachée, - derrière le voile. L'écorce rugueuse de la grenade cache la beauté intérieure du fruit, et celle-ci est vue seulement quand le fruit est ouvert. La fille du Roi est pleine de gloire à cause de la présence en elle de son Bien-Aimé. Mais tout ce qu'elle est en lui est voilé en une certaine mesure par l'enveloppe terrestre, le corps de son humiliation. « Quand Christ qui est sa vie apparaîtra, alors elle apparaîtra avec lui dans la gloire. Et le Seigneur sera glorifié par tous ceux qui croient. »

En attendant, la haute vocation des membres de l'Épouse est comme voilée; elle est cependant révélée par un extérieur modeste et simple. Il est écrit du Fils unique: « Jésus, sachant que le Père lui avait remis toutes choses entre les mains, qu'il était venu de Dieu et qu'il s'en allait à Dieu.... se mit à laver les pieds de ses disciples. » (Jean XIII : 3, 5.)

Lorsque la vie naturelle, celle de l'ancienne nature, essaye de devenir conforme à Christ, elle se courbe, même si la chose lui est antipathique, parce qu'il le faut; elle fait effort sur elle-même. Mais l'esprit de Jésus conduit à prendre la dernière place facilement, inconsciemment, sans en faire état, habituellement, et sans aucun effort. De plus, la vie céleste est caractérisée par une simplicité de manières toujours plus grande. Tout vernis extérieur disparaît, car la transparence n'a pas besoin d'être couverte. La vie céleste est spontanée, sympathique, courtoise, non point par politesse, mais par l'effet de la Grâce communiquée par celui qui demeure dans le sanctuaire du coeur.

Ainsi, de l'âme unie au Bien-Aimé. Un esprit doux et paisible fait qu'elle n'a plus conscience d'elle-même, tandis que, réfugiée en lui, elle s'attend à ce qu'il l'emploie spontanément, naturellement, pour le service des autres.


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CHAPITRE XVII
La Sulamite

« Nous ayant fait connaître le secret (le mystère) de sa volonté ... ! de réunir toutes choses en Christ... En Lui, nous avons notre part d'héritage..., selon les desseins de Dieu... » (Eph. I : 9, 11, C. H.).

« Il y a des reines., des concubines .... des vierges... sans nombre... Ma colombe est unique .... l'unique... »
(Chap. VI : 8, 9.)

 UNIE au Roi de gloire, adorant à l'intérieur du voile, l'âme rachetée puise sa vie dans l'Éternel, le Tout-puissant,qui est sa sagesse, la Sagesse de Dieu. Derrière le voile de son humble extérieur, elle contemple comme dans un miroir la gloire du Seigneur, par quoi elle est transformée en la même image, de gloire en gloire, par l'Esprit du Seigneur ».

En lu joyeusement, elle a laissé comme tomber son individualité, car son seul désir est de ne rien avoir qui lui appartienne en propre, « et d'être trouvée en lui » (Phil. III: 9). Elle est nommée la Sulamite (la Fille de Paix), mot qui est le féminin de Salomon (Prince de Paix). Aux yeux des autres, elle est identifiée avec le Seigneur et porte son nom, celui-ci : « L'ÉTERNEL, NOTRE JUSTICE » (Jérémie XXIII : 6). [Et elle aussi sera appelée « l'Éternel notre justice » (Jérémie XXXIII : 16). « Ma colombe est unique..., l'unique... », dit le Bien-Aimé de l'âme rachetée, celle qu'a cherchée et préparée le Saint-Esprit. « Les deux ne seront qu'un... Ce mystère est grand. je dis cela par rapport à Christ et à l'Église. » (Eph. V : 31, 32.)

Elle s'est réfugiée dans le Rocher des Siècles, elle partage la vie de résurrection du Bien-Aimé qui la nomme sa colombe. Par la pureté et la douceur, elle devient chaque jour plus conforme au Modèle.

Le Bien-Aimé dit qu'elle est unique, - une, - et ceci nous rappelle la suprême prière que le Christ fit monter vers le Père avant d'aller à la Croix: « Qu'ils soient un comme NOUS sommes un. Moi en eux, et toi en moi..., parfaits dans l'unité... » (Jean XVII : 22, 23.)

L'Épouse céleste est composée de bien des membres, amenés à l'unité de vie et d'esprit avec Dieu: Père, Fils, Saint-Esprit. « Parfaits en un », dit Jésus, « comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu'ils soient un en nous. » (Jean XVII : 21, A. V.)

Toute âme qui est membre de l'Épouse fait la preuve de sa vocation et manifeste l'esprit de l'Épouse en laissant tout pour suivre l'Agneau où qu'il conduise.

C'est cet esprit de l'Épouse que nous discernons dans le Cantique des Cantiques; nous y voyons aussi que le coeur fidèle a l'assurance d'être uni au Seigneur glorifié. Son Esprit rend témoignage en notre esprit que nous sommes venus à la montagne de Sion, à la Jérusalem céleste, à l'Église des Premiers-nés. Les noms de ceux qui en font partie sont inscrits dans les cieux. « Un en Nous. »

Paroles extraordinaires et mystérieuses, le mystère de Dieu! Est-ce bien de nous qu'il s'agit, de nous pauvres pécheurs tirés de l'abîme de corruption, abîme horrible et fangeux ! Le mystère d'iniquité vaincu par le mystère de Dieu. Dieu manifesté en chair; Dieu réconciliant le monde avec lui en Christ; mystère suivi de cet autre : « Christ en vous, l'espérance (ou l'assurance) de la gloire. » (Col. I : 27.)

Le Bien-Aimé décrit aussi d'autres âmes qui sont dans le royaume du Père, mais qui n'ont pas encore été amenées à l'unité: elles sont royales : nobles, victorieuses. D'autres se sont à moitié données, leur coeur est partagé; elles disent: « Seigneur, je te suivrai, mais... » (Luc IX: 61.)

Il y a aussi des vierges sans nombre - âmes cachées en Christ, mais qui 'Ont encore besoin de lait, et ne peuvent connaître la communion de ses souffrances et de sa Croix; elles sont incapables de le suivre dans le chemin de la douleur et de l'ignominie. La Sulamite sera entourée de compagnes lorsqu'elle sera présentée au Roi (Ps. XLV: 14). Alors la multitude céleste chantera : « Alléluia... donnons-lui gloire; car les noces de l'Agneau sont venues, et son Épouse s'est préparée. » (Apoc. XIX: 6, 7.) Enfin, il y a ceux qui sont particulièrement appelés bénis (heureux), parce qu'ils sont conviés au festin des noces de l'Agneau (v. 9).

En attendant ce grand jour, le Seigneur glorifié convie à remporter la victoire, tous ceux qu'il a rachetés par son sang: « Celui qui vaincra, dit-il, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme j'ai aussi vaincu... » (Apoc. III: 21.)

« Celui qui vaincra... j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel venant de mon Dieu... Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux Églises. » (Apoc. 12, 13.)

Le Vase de terre illuminé

« Les vierges l'ont vue et l'ont dite « bienheureuse »; les reines et les concubines l'ont louée. Qui est celle qui apparaît comme l'aube du jour, belle comme la lune, pure comme le soleil, mais terrible comme des troupes sous leurs bannières? » (Cantique VI: 9, 10.)

« Tous ceux qui les verront les reconnaîtront pour la race que l'Éternel a bénie. » (Esaïe LXI: 9.) Cachée dans l'anfractuosité du Rocher, celle qui est membre de l'Épouse a eu une révélation de l'Agneau dans la gloire (Exode XXXIII : 22.) « Il a fait passer devant elle toute sa bonté », et elle en a été illuminée. De sorte que ceux qui l'entourent la décrivent telle qu'ils la voient: en Christ. Sans qu'elle ait ouvert la bouche, ils glorifient Dieu à cause d'elle, et disent :

« Qui est celle qui apparaît comme l'aube du jour? » car ils discernent son union avec celui dont l'aurore est un symbole, avec le Premier-Né d'entre les morts.
- Qui est-elle? Une pécheresse pour laquelle Christ est mort, et qui répète avec l'Apôtre: « Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs dont je suis le premier. » (I Tim. 1: 15.)
- Qui est-elle? L'une de celles que Dieu a choisie et que décrit l'apôtre Paul: choses « folles », « faibles », « viles », « méprisées », « choses qui ne sont point... », mais Jésus a été fait pour elles sagesse, justice, sanctification et rédemption. » (I Cor. 1: 27, 30.)

Ceux qui la voient la disent encore « belle Comme la lune ». Image des plus appropriée: la lune n'étant qu'un fidèle témoin; or l'âme rachetée n'est rien d'autre. En elle-même, la lune est obscure, mais elle reflète fidèlement la lumière du soleil; au-dessus des nuages elle demeure la même ; elle se meut selon que le soleil se meut ; le soleil est son centre, son tout. Hors de lui, elle n'est rien. S'il disparaissait, elle serait précipitée dans l'espace, inutile, impuissante.

Ainsi de l'âme amenée au contact de la Vie divine. En elle-même, tout est ténèbre. Point de lumière qu'en lui 1 Mais, se reposant sur le Soleil céleste, son centre, son TOUT, elle poursuit sa course avec lui dans une absolue dépendance par delà les choses de la terre, et malgré elles. L'âme tournée vers Lui veut ne plus se mouvoir qu'à sa suite, dans le chemin où il la veut.

« Claire comme le soleil » (ou pure), disent ceux qui voient la Sulamite, mettant ainsi l'accent sur les paroles du Bien-Aimé (VI: 4), « agréable comme Jérusalem ». Car la principale caractéristique de l'Épouse-Cité, c'est la transparence. « Au milieu d'elle est la gloire de Dieu; sa lumière est semblable à une pierre très précieuse.... transparente comme du cristal. » « La gloire de Dieu l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau. » (Apoc. XXI : 11, 22.) La Sulamite n'est pas consciente que la lumière de Dieu brille sur elle, qu'elle la reflète. Si elle regardait en elle pour vérifier ce qu'on dit d'elle, tout deviendrait ténèbres. Elle ne reflète la lumière que lorsqu'elle est tournée vers la lumière, et lorsqu'elle s'occupe de celui qui est le Soleil de Justice, son Soleil.
Et, puisqu'elle est lumière (Luc XI: 35, 36), elle est en vérité terrible pour les puissances des ténèbres et pour leur Prince; terrible comme une troupe armée aux bannières déployées. Revêtue de l'invincible armure de lumière, elle est dans la compagnie des rachetés dont il est écrit qu'ils ont vaincu l'Adversaire par le Sang de l'Agneau, et qu'ils n'ont point aimé leur vie jusqu'à la mort (Apoc. XII: 11, A. V.).

De plus en plus, bien que vase de terre, elle reflète cependant la lumière céleste. Par elle, le Seigneur se révèle aux coeurs lassés qu'oppressent les ténèbres et l'ombre de la mort; et tout à la fois, il la prépare pour l'instant où le corps de l'humiliation sera rendu conforme à Son Corps glorieux, par la puissance qu'il a de s'assujettir toutes choses.


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(1) = Ostervald et Segond traduisent « belle »; deux mots différents ... Cantique Ch. IV: 1 et VI: 4 - qui sont rendus en anglais par fair et beautiful.

 

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