CEUX QUE TU CACHES
Le Cantique des
Cantiques
SECTION V: Chapitres VI: 4; VII : 9
CHAPITRE XVI
La Vie cachée
« Car
vous êtes mort, et votre vie est
cachée avec Christ en Dieu...
»
(Col. III: 3.)
« Ma
Bien-Aimée, tu es belle comme
Thirtsa, agréable comme
Jérusalem, mais terrible comme des
troupes sous leurs bannières.
»
(Ch. VI: 4.)
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C'est maintenant le Bien-Aimé qui parle.
Il décrit celle qui s'est
réfugiée en lui, et pour la
première fois il lui donne le qualificatif
de belle (1). Ses
yeux discernent en elle les marques de
l'Epouse-Cité, de la nouvelle
Jérusalem, qui, lorsque les temps seront
accomplis, descendra du ciel, d'auprès de
Dieu
(Apoc. XXI: 2).
L'âme cachée en lui est ici
passée par les eaux profondes de
l'affliction, et elle a été
brisée. Mais l'épreuve a porté
des fruits, et l'a débarrassée de
bien des choses qui l'empêchaient d'atteindre
à un nouveau degré de connaissance de
la vie avec Christ, en Dieu. Maintenant, le
Seigneur va lui montrer comment
demeurer dans le sein du Père, et il va lui
ouvrir le chemin « à l'intérieur
du voile ».
Là, dans le Saint des saints,
elle comprend autrement qu'elle ne l'avait fait
encore, la valeur infinie, inestimable, du Sang de
Christ. Elle n'est pas seulement allée
jusqu'à la montagne de Sion, à la
cité du Dieu vivant, à la
Jérusalem céleste ... ! mais elle est
allée jusqu'à Jésus, le
médiateur de la nouvelle alliance, et du
Sang de l'aspersion
(Hébr. XII: 22, 24).
Là, elle voit que le chemin qui va
jusqu'à Dieu est un chemin que le Sang a
ouvert et couvert, et que c'est par le Sang
seulement qu'elle a toute liberté d'entrer
en la Présence de Dieu. Ce n'est point
à cause de ses expériences
passées, ce n'est point à cause de sa
communion avec le Bien-Aimé, mais c'est
uniquement parce que le Sang a accompli la
propitiation, et à cause du Sang
porté à l'intérieur du Voile,
par le Seigneur, qu'elle ose s'approcher de Dieu,
Christ ayant obtenu une éternelle
rédemption
(Hébreux IX : 12, A. V.). Grâce
à la valeur infinie du Sang de Christ, elle
peut demeurer dans la glorieuse lumière du
Shekina pour être sanctifiée par
l'Esprit, et pour obéir à
Jésus-Christ
(I Pierre 1: 2).
Maintenant, l'âme est
cachée, dans le sens le plus profond du mot.
Cachée en Christ crucifié, par la foi
en l'oeuvre du Saint-Esprit, elle échappe
à la puissance de la vie naturelle et
découvre que la vie nouvelle a sa source
dans le coeur même de Dieu: «
Cachée » avec Christ en Dieu, elle n'en
doit plus sortir
(Apoc. III : 12) jusqu'à
l'avènement du Seigneur
(Apoc. III : 12). « Quand Christ
qui est notre vie paraîtra
(Col. III : 4, A. V.), alors nous
paraîtrons aussi avec lui » et
partagerons sa gloire.
Dans la description que fait le
Bien-Aimé et où il compare
l'âme rachetée à la Cité
du Roi, nous retrouvons quelques-unes des
caractéristiques de la nouvelle
création, caractéristiques
déjà esquissées par le
Seigneur au début de son union dans les
lieux célestes, avec l'âme
rachetée.
Quelques changements, quelques omissions
de détails dans l'emploi d'une même
figure, montrent qu'elle a atteint un nouveau
degré de croissance, qu'elle est parvenue
à la mesure de la stature
parfaite de Christ
(Eph. IV : 13, C. H.). Il va donc
pourvoir lui révéler davantage «
de la céleste vocation, accomplir en elle
tous les desseins de sa bonté, et l'oeuvre
de la foi »
(II Thess. I : 11).
I. L'adoration au dedans du voile.
«
Détourne tes yeux de moi car ils
m'ont vaincu. » (ou: « me font
peur ». (Ch. VI : 5).
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Lorsque, pour la première fois, le
Bien-Aimé trouve gracieuse la
créature rachetée, c'est lorsqu'il
discerne dans ses yeux [les fenêtres de
l'âme], la sainte colombe
(Ch. 1.- 15).
Maintenant, il parle encore des yeux de
celle qui est unie à lui, mais avec d'autres
expressions. « Détourne tes yeux
», demande-t-il. Elle est dans le Saint des
saints, le sanctuaire de l'adoration. Les
séraphins se voilent la face en disant:
Saint, saint, saint est l'Éternel des
armées
(Esaïe VI: 3) ! Une figure
voilée convient à l'adoration en la
présence d'un Dieu saint. Le respect et une
sainte frayeur sont comme la marque de ceux qui
sont admis en la présence du Dieu
saint.
« Détourne tes yeux de moi
car ils m'ont vaincu. » (Litt. : pris
d'assaut.) En présence de Dieu, elle est
dans le lieu de la puissance. Là, les yeux
tournés vers Dieu et qui expriment l'insigne
faiblesse et la dépendance de « la
créature », sont tout-puissants sur
l'Éternel.
Le Bien-Aimé est vaincu par cet
appel muet, par un seul regard de celle qui s'est
réfugiée en lui; aussi ne peut-il
autrement que lui répondre: Me voici ! et il
se tient à ses côtés dans tous
ses combats. C'est ainsi que ceux qui sont
cachés sont « redoutables comme des
troupes en marche sous leurs bannières
». Car ils sont puissants, ils peuvent
prévaloir auprès de Dieu, le grand
Dieu puissant et terrible
(Deutéronome X: 17), terrible,
contre les légions des
ténèbres
(Psaume LXVIII: 35).
« Détourne ici tes yeux de
moi, car ils me font peur », dit le
Bien-Aimé.
Et l'Éternel dit à
Moïse: « Descends, somme le peuple de ne
point faire irruption vers moi pour voir, de peur
qu 'un grand nombre ne périsse... ET IL lui
DIT UNE SECONDE FOIS: DESCENDS.... QUE LES
SACRIFICATEURS et le peuple ne fassent pas
irruption_, pour monter vers l'Éternel de
peur qu'il ne les frappe. »
(Exode XIX: 21, 24.)
L'Éternel craignait que ne
connaissant pas sa sainteté, - terrible et
redoutable pour la souillure, - le peuple ne se
précipitât vers lui « pour voir
», ce qui aurait causé sa ruine. Aucun
homme ne peut voir sa Face et vivre
(Exode XXXIII : 20).
O enfant de Dieu, ne sois point
orgueilleux, mais crains, car ton Dieu est un feu
consumant. Veille à garder la face couverte
et à marcher en sa Présence dans un
saint tremblement, te souvenant que tu as
constamment besoin du Sang de l'aspersion pour
être purifié.
Les paroles du Bien-Aimé: «
Détourne tes yeux », peuvent aussi
impliquer une certaine maturité de la foi
qui permet de marcher devant Dieu sans comprendre
(Esaïe XLII: 19); une
connaissance assez développée pour
qu'on soit heureux de marcher sans voir, sans
savoir, sans essayer de percer les desseins divins,
tel l'enfant insubordonné qui veut savoir
avant de se confier en son père. L'âme
qui connaît Dieu peut attendre qu'il lui
plaise de révéler ses
desseins.
Enfin, on peut voir ici une leçon
donnée par le Bien-Aimé à
celle qui demeure en lui. Il ne convient pas
qu'elle regarde vers lui, comme si elle
était séparée de lui, en
dehors; mais plutôt qu'elle regarde par les
yeux du Bien-Aimé, qu'elle voie sous le
même angle que lui et selon son bon plaisir.
Il. La Force de la Vie Cachée.
« Tes
cheveux sont comme un troupeau de
chèvres suspendues aux montagnes de
Galaad. » (Ch. VI: 5.)
|
Ces paroles répètent exactement
celles du
chapitre IV: 1, et signifient que la force
de la nouvelle création chez l'enfant, et
celle du racheté qui a atteint la
maturité, sont identiques.
C'est-à-dire que rien n'appartient en propre
à la créature, et que tout vient de
Dieu. Les chèvres escaladent les monts
abrupts de Galaad et elles se nourrissent en des
endroits où personne ne saurait poser le
pied. Ainsi du racheté : toute sa force est
en Dieu. Aussi peut-il dire, « Je puis tout
par Christ qui me fortifie. »
(Phil. IV: 13, A. V.).
Et, comme au début de la marche
avec Dieu, le secret de la force est toujours dans
la séparation pour Dieu; il est toujours
dans le fait de reposer en lui notre immense
faiblesse.
III. La pensée
renouvelée de l'âme cachée en
Dieu.
« Tes
dents sont comme un troupeau de brebis qui
remontent du lavoir.... il n'en manque
aucune. » (Chap. VI : 6.)
|
Même comparaison que
précédemment pour les facultés
intellectuelles, mais il y a ici une omission: il
n'est pas dit que les brebis viennent d'être
tondues.
Il a fallu que l'intelligence se
gardât de la sagesse humaine pour que celle
de Dieu lui fût communiquée. Aussi
est-il dit que le troupeau « remonte du lavoir
», « lavé d'eau par sa Parole
»
(Eph. V: 26, A. V.). C'est uniquement
de cette manière que la pensée
renouvelée peut être gardée
pure et vide « pour être remplie de la
connaissance de sa volonté en toute sagesse
et intelligence spirituelles pour marcher d'une
manière digne du Seigneur .... portant du
fruit.... et croissant dans la connaissance de Dieu
... »
(Col. I : 9, 10.)
IV. La gloire cachée de
l'âme unie à Dieu.
« Ta joue
est comme une moitié de grenade
sous ton voile. » (VI : 7). [Version
anglaise : tes tempes.]
|
Les mêmes paroles sont dites au chapitre
IV (v. 3). La vie nouvelle est une vie
cachée, - derrière le voile.
L'écorce rugueuse de la grenade cache la
beauté intérieure du fruit, et
celle-ci est vue seulement quand le fruit est
ouvert. La fille du Roi est pleine de gloire
à cause de la présence en elle de son
Bien-Aimé. Mais tout ce qu'elle est en lui
est voilé en une certaine mesure par
l'enveloppe terrestre, le corps de son humiliation.
« Quand Christ qui est sa vie
apparaîtra, alors elle apparaîtra avec
lui dans la gloire. Et le Seigneur sera
glorifié par tous ceux qui croient.
»
En attendant, la haute vocation des
membres de l'Épouse est comme voilée;
elle est cependant révélée par
un extérieur modeste et simple. Il est
écrit du Fils unique: « Jésus,
sachant que le Père lui avait remis toutes
choses entre les mains, qu'il était venu de
Dieu et qu'il s'en allait à Dieu.... se mit
à laver les pieds de ses disciples. »
(Jean XIII : 3, 5.)
Lorsque la vie naturelle, celle de
l'ancienne nature, essaye de devenir conforme
à Christ, elle se courbe, même si la
chose lui est antipathique, parce qu'il le faut;
elle fait effort sur elle-même. Mais l'esprit
de Jésus conduit à prendre la
dernière place facilement, inconsciemment,
sans en faire état, habituellement, et sans
aucun effort. De plus, la vie céleste est
caractérisée par une
simplicité de manières toujours plus
grande. Tout vernis extérieur
disparaît, car la transparence n'a pas besoin
d'être couverte. La vie céleste est
spontanée, sympathique, courtoise, non point
par politesse, mais par l'effet de la Grâce
communiquée par celui qui demeure dans le
sanctuaire du coeur.
Ainsi, de l'âme unie au
Bien-Aimé. Un esprit doux et paisible fait
qu'elle n'a plus conscience d'elle-même,
tandis que, réfugiée en lui, elle
s'attend à ce qu'il l'emploie
spontanément, naturellement, pour le service
des autres.
.
CHAPITRE XVII
La Sulamite
« Nous
ayant fait connaître le secret (le
mystère) de sa volonté ... !
de réunir toutes choses en
Christ... En Lui, nous avons notre part
d'héritage..., selon les desseins
de Dieu... » (Eph. I : 9, 11, C. H.).
« Il y a
des reines., des concubines .... des
vierges... sans nombre... Ma colombe est
unique .... l'unique...
»
(Chap. VI : 8, 9.)
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UNIE au Roi de gloire, adorant à
l'intérieur du voile, l'âme
rachetée puise sa vie dans l'Éternel,
le Tout-puissant,qui est sa sagesse, la Sagesse de
Dieu. Derrière le voile de son humble
extérieur, elle contemple comme dans un
miroir la gloire du Seigneur, par quoi elle est
transformée en la même image, de
gloire en gloire, par l'Esprit du Seigneur
».
En lu joyeusement, elle a laissé
comme tomber son individualité, car son seul
désir est de ne rien avoir qui lui
appartienne en propre, « et d'être
trouvée en lui »
(Phil. III: 9). Elle est
nommée la Sulamite (la Fille de Paix), mot
qui est le féminin de Salomon (Prince de
Paix). Aux yeux des autres, elle est
identifiée avec le Seigneur et porte son
nom, celui-ci : « L'ÉTERNEL, NOTRE
JUSTICE »
(Jérémie XXIII : 6). [Et
elle aussi sera appelée «
l'Éternel notre justice »
(Jérémie XXXIII : 16).
« Ma colombe est unique..., l'unique...
», dit le Bien-Aimé de l'âme
rachetée, celle qu'a cherchée et
préparée le Saint-Esprit. « Les
deux ne seront qu'un... Ce
mystère est grand. je dis cela par rapport
à Christ et à l'Église. »
(Eph. V : 31, 32.)
Elle s'est réfugiée dans
le Rocher des Siècles, elle partage la vie
de résurrection du Bien-Aimé qui la
nomme sa colombe. Par la pureté et la
douceur, elle devient chaque jour plus conforme au
Modèle.
Le Bien-Aimé dit qu'elle est
unique, - une, - et ceci nous rappelle la
suprême prière que le Christ fit
monter vers le Père avant d'aller à
la Croix: « Qu'ils soient un comme NOUS sommes
un. Moi en eux, et toi en moi..., parfaits dans
l'unité... »
(Jean XVII : 22, 23.)
L'Épouse céleste est
composée de bien des membres, amenés
à l'unité de vie et d'esprit avec
Dieu: Père, Fils, Saint-Esprit. «
Parfaits en un », dit Jésus, «
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en
toi, qu'ils soient un en nous. »
(Jean XVII : 21, A. V.)
Toute âme qui est membre de
l'Épouse fait la preuve de sa vocation et
manifeste l'esprit de l'Épouse en laissant
tout pour suivre l'Agneau où qu'il
conduise.
C'est cet esprit de l'Épouse que
nous discernons dans le Cantique des Cantiques;
nous y voyons aussi que le coeur fidèle a
l'assurance d'être uni au Seigneur
glorifié. Son Esprit rend témoignage
en notre esprit que nous sommes venus à la
montagne de Sion, à la Jérusalem
céleste, à l'Église des
Premiers-nés. Les noms de ceux qui en font
partie sont inscrits dans les cieux. « Un en
Nous. »
Paroles extraordinaires et
mystérieuses, le mystère de Dieu!
Est-ce bien de nous qu'il s'agit, de nous pauvres
pécheurs tirés de l'abîme de
corruption, abîme horrible et fangeux ! Le
mystère d'iniquité vaincu par le
mystère de Dieu. Dieu manifesté en
chair; Dieu réconciliant le monde avec lui
en Christ; mystère suivi de cet autre :
« Christ en vous, l'espérance (ou
l'assurance) de la gloire. »
(Col. I : 27.)
Le Bien-Aimé décrit aussi
d'autres âmes qui sont dans le royaume du
Père, mais qui n'ont pas encore
été amenées à
l'unité: elles sont royales : nobles,
victorieuses. D'autres se sont à
moitié données, leur coeur est
partagé; elles disent: « Seigneur, je
te suivrai, mais... »
(Luc IX: 61.)
Il y a aussi des vierges sans nombre -
âmes cachées en Christ, mais qui 'Ont
encore besoin de lait, et ne peuvent
connaître la communion de ses souffrances et
de sa Croix; elles sont incapables de le suivre
dans le chemin de la douleur et de l'ignominie. La
Sulamite sera entourée de compagnes
lorsqu'elle sera présentée au Roi
(Ps. XLV: 14). Alors la multitude
céleste chantera : « Alléluia...
donnons-lui gloire; car les noces de l'Agneau sont
venues, et son Épouse s'est
préparée. »
(Apoc. XIX: 6, 7.) Enfin, il y a ceux
qui sont particulièrement appelés
bénis (heureux), parce qu'ils sont
conviés au festin des noces de l'Agneau
(v. 9).
En attendant ce grand jour, le Seigneur
glorifié convie à remporter la
victoire, tous ceux qu'il a rachetés par son
sang: « Celui qui vaincra, dit-il, je le ferai
asseoir avec moi sur mon trône, comme j'ai
aussi vaincu... »
(Apoc. III: 21.)
« Celui qui vaincra...
j'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le
nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle
Jérusalem qui descend du ciel venant de mon
Dieu... Que celui qui a des oreilles écoute
ce que l'Esprit dit aux Églises. »
(Apoc. 12, 13.)
Le Vase de terre illuminé
« Les
vierges l'ont vue et l'ont dite «
bienheureuse »; les reines et les
concubines l'ont louée. Qui est
celle qui apparaît comme l'aube du
jour, belle comme la lune, pure comme le
soleil, mais terrible comme des troupes
sous leurs bannières?
»
(Cantique VI: 9,
10.)
|
« Tous ceux qui les verront les
reconnaîtront pour la race que
l'Éternel a bénie. »
(Esaïe LXI: 9.) Cachée
dans l'anfractuosité du Rocher, celle qui
est membre de l'Épouse a eu une
révélation de l'Agneau dans la gloire
(Exode XXXIII : 22.) « Il a fait
passer devant elle toute sa bonté », et
elle en a été illuminée. De
sorte que ceux qui l'entourent la décrivent
telle qu'ils la voient: en Christ. Sans qu'elle ait
ouvert la bouche, ils glorifient Dieu à
cause d'elle, et disent :
« Qui est celle qui apparaît
comme l'aube du jour? » car ils discernent son
union avec celui dont l'aurore est un symbole, avec
le Premier-Né d'entre les morts.
- Qui est-elle? Une pécheresse
pour laquelle Christ est mort, et qui
répète avec l'Apôtre: «
Christ-Jésus est venu dans le monde pour
sauver les pécheurs dont je suis le premier.
»
(I Tim. 1: 15.)
- Qui est-elle? L'une de celles que Dieu
a choisie et que décrit l'apôtre Paul:
choses « folles », « faibles »,
« viles », « méprisées
», « choses qui ne sont point... »,
mais Jésus a été fait pour
elles sagesse, justice, sanctification et
rédemption. »
(I Cor. 1: 27, 30.)
Ceux qui la voient la disent encore
« belle Comme la lune ». Image des plus
appropriée: la lune n'étant qu'un
fidèle témoin; or l'âme
rachetée n'est rien d'autre. En
elle-même, la lune est obscure, mais elle
reflète fidèlement la lumière
du soleil; au-dessus des nuages elle demeure la
même ; elle se meut selon que le soleil se
meut ; le soleil est son centre, son tout. Hors de
lui, elle n'est rien. S'il disparaissait, elle
serait précipitée dans l'espace,
inutile, impuissante.
Ainsi de l'âme amenée au
contact de la Vie divine. En elle-même, tout
est ténèbre. Point de lumière
qu'en lui 1 Mais, se reposant sur le Soleil
céleste, son centre, son TOUT, elle poursuit
sa course avec lui dans une absolue
dépendance par delà les choses de la
terre, et malgré elles. L'âme
tournée vers Lui veut ne plus se mouvoir
qu'à sa suite, dans le chemin où il
la veut.
« Claire comme le soleil » (ou
pure), disent ceux qui voient la Sulamite, mettant
ainsi l'accent sur les paroles du Bien-Aimé
(VI: 4), « agréable comme
Jérusalem ». Car la principale
caractéristique de
l'Épouse-Cité, c'est la transparence.
« Au milieu d'elle est la gloire de Dieu; sa
lumière est semblable à une pierre
très précieuse.... transparente comme
du cristal. » « La gloire de Dieu
l'éclaire, et l'Agneau est son flambeau.
»
(Apoc. XXI : 11, 22.) La Sulamite
n'est pas consciente que la lumière de Dieu
brille sur elle, qu'elle la reflète. Si elle
regardait en elle pour vérifier
ce qu'on dit d'elle, tout
deviendrait ténèbres. Elle ne
reflète la lumière que lorsqu'elle
est tournée vers la lumière, et
lorsqu'elle s'occupe de celui qui est le Soleil de
Justice, son Soleil.
Et, puisqu'elle est lumière
(Luc XI: 35, 36), elle est en
vérité terrible pour les puissances
des ténèbres et pour leur Prince;
terrible comme une troupe armée aux
bannières déployées.
Revêtue de l'invincible armure de
lumière, elle est dans la compagnie des
rachetés dont il est écrit qu'ils ont
vaincu l'Adversaire par le Sang de l'Agneau, et
qu'ils n'ont point aimé leur vie
jusqu'à la mort
(Apoc. XII: 11, A. V.).
De plus en plus, bien que vase de terre,
elle reflète cependant la lumière
céleste. Par elle, le Seigneur se
révèle aux coeurs lassés
qu'oppressent les ténèbres et l'ombre
de la mort; et tout à la fois, il la
prépare pour l'instant où le corps de
l'humiliation sera rendu conforme à Son
Corps glorieux, par la puissance qu'il a de
s'assujettir toutes choses.
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