CEUX QUE TU CACHES
Le Cantique des
Cantiques
SECTION IV : Chapitres V : 2, VI: 3
L'Épreuve de la Foi
«
Lorsqu'ils traversent la Vallée des
larmes [de Baca], ils la transforment en
un lieu plein de sources... Leur force
augmente pendant la marche et ils se
présentent devant Dieu en Sion.
» (Psaume LXXXIV:
6-7.)
« J'ai
ouvert à mon Bien-Aimé, mais
mon Bien-Aimé s'en était
allé, il avait disparu.
»
(Cant. V : 6.)
|
PAUVRE âme! Ces moments
d'hésitation vont te coûter bien cher
! Tu as ouvert la porte de ton coeur, mais au lieu
de voir le Bien-Aimé et d'entendre sa voix,
tu constates qu'il n'est plus là. Il est
parti, blessé en apparence par celle qu'il a
rachetée !
« La lumière de sa face
s'est évanouie! Et cela lui est infiniment
plus douloureux que la première fois. Alors,
c'était sans raison apparente, et à
cause de sa lenteur à comprendre qu'il
l'appelait. Mais maintenant, les reproches qu'elle
s'adresse la brisent: il s'en est allé parce
qu'elle a hésité à lui ouvrir
!
Pour l'âme qui a connu la
communion du Bien-Aimé, ceci apparaît
comme la faute la plus grave. Il avait mis sur elle
son sceau, il lui avait donné des preuves
signalées de son amour, de sa joie. il avait
fait reposer sa gloire sur elle et d'autres en
avaient été les témoins. Et
cependant, elle a momentanément
hésité à répondre
à son appel ! À cette seule
pensée, elle est brisée de douleur et
de honte.
Quoi d'étonnant qu'il s'en soit
allé ! Celle qu'il a guidée
avec amour, et sur laquelle il
aurait dû pouvoir compter absolument, n'a pas
ouvert lorsqu'il l'en a priée.
Alors, elle se livre aux remords et
à l'angoisse: Comment a-t-elle osé
objecter que ses pieds étaient lavés
et qu'elle craignait de se souiller, quand, dans
l'instant même, elle lui infligeait la
souffrance. Que pourrait-elle faire d'autre
maintenant que se réfugier en cette Source
toujours ouverte pour le péché, et
s'humilier devant Dieu.
Le Seigneur, « excellent en conseil
», et « merveilleux en moyens », se
sert de ce recul - qui n'a cependant pas
touché la volonté - pour amener la
communion qu'il recherchait.
Sa haine du péché,
augmentée par la révélation de
sa très grande iniquité, à la
lumière de la sainteté, cette haine
est si profonde qu'elle aurait pu supporter toute
autre souffrance, si sa conscience avait
été nette d'offense. Mais la
pensée d'avoir blessé son
Bien-Aimé lui est une véritable
torture. Dans les profondeurs de son esprit, elle
avait compris la signification de l'appel, et
maintenant, elle le confesse. Dès qu'elle
avait entendu sa voix, le coeur lui avait
manqué, elle s'était
pâmée, et l'esprit avait comme
défailli au-dedans d'elle.
Le Seigneur garde le Silence
« Je le
cherchai, mais je ne le trouvai point; je
l'appelai, mais il ne me répondit
point. » (Cant. V: 6.)
|
Cette fois-ci, elle ne cherche pas son
Bien-Aimé par la ville, mais son esprit
brisé le recherche dans la solitude. Les
ténèbres qui pèsent sur son
esprit l'écrasent. Dans le désert,
elle avait déjà traversé un
temps de ténèbres, mais elles
résultaient seulement du fait qu'elle
n'avait plus le sentiment de sa présence,
qu'elle avait perdu les joyeuses émotions de
la Salle du Festin. Toutefois, elle avait pu se
lever et dire avec décision: « je le
chercherai ».
Maintenant, son esprit est abattu. Celui
qui était sa vie et sa
lumière s'est détourné d'elle.
Le chagrin l'écrase
(Ps. LXXVII: 3). Elle appelle le
Bien-Aimé, mais il garde le silence. Point
de réponse pour celle à qui il disait
si promptement autrefois : « Me voici. »
Enfin, dans son extrême misère, elle
crie: « O Dieu, sauve-moi! Car les eaux
pénètrent en mon âme.
»
C'est encore le silence... Et cependant,
au temps marqué, sa main la soutiendra dans
les grandes eaux. Il fera passer celle qui le
cherche par le feu et par l'eau jusqu'en une place
de sûreté. Lorsque le Seigneur apprend
que Lazare est malade, il n'accourt pas
aussitôt il attend de pouvoir dire: «
Lazare est mort. » Et il ajoute: « Mais
je m'en vais l'éveiller. » De
même, le Seigneur attend pour faire
grâce à ceux de ses rachetés
qu'il conduit par les eaux profondes, sur le chemin
du Calvaire.
L'Âme désolée et
tentée
« Le guet
qui faisait la ronde par la ville me
trouva: ils me frappèrent et me
blessèrent. » (Ch. V: 7.)
|
Elle n'a point demandé aux veilleurs,
cette fois-ci, de l'aider dans sa recherche. Elle
sait qu'elle est entre les mains de Dieu et qu'elle
doit attendre ses révélations.
Personne ne peut l'aider, un très petit
nombre de chrétiens pourraient la
comprendre. Si seulement elle pouvait s'isoler dans
sa détresse ? Mais elle ne le peut pas !
Elle doit aller et venir parmi les autres comme
d'habitude. C'est ainsi qu'elle « fut
trouvée par les veilleurs. Gardes
fidèles pour faire souvenir de
l'Éternel, et qui, peut-être,
souhaitent ardemment de s'acquitter de leur
tâche : « avertir les méchants
qu'ils fuient le jugement à venir, et les
justes, afin qu'ils ne pèchent point »
(Esaïe LXII: 6 et
Ezéch. III: 21).
Les voici autour de cette âme
accablée. Assurément c'est bien le
moment d'exercer leur ministère. «
Qu'est-ce qui peut bien se passer
? Quelle est son épreuve ? Cette âme
n'avait-elle pas été
transfigurée et manifestement bénie
par Dieu?
Et comme les amis de Job, ils se
réunissent pour la consoler, mais bien que
le but soit bon, ils la blessent davantage. «
Ils racontent la douleur de ceux que tu as
blessés »
(Ps. LXIX: 26, A. V.). « J'ai
attendu de la compassion, mais il n'y en a point;
des consolateurs, mais je n'en trouve pas »
(Ps. LXIX : 20). Les
ténèbres où se meut son esprit
semblent l'exposer à tous les coups. Le fer
pénètre en son âme.
D'autres « veilleurs »
surviennent et l'environnent: les légions
d'esprits mauvais dans les lieux célestes.
C'est l'heure et la puissance des
ténèbres; le mauvais jour, l'heure
d'un épouvantable assaut satanique. Puisque
celui qui est Lumière et sa lumière
se cache, l'heure semble propice à
l'adversaire pour fondre comme un fleuve sur celle
qui a été l'objet de la faveur
divine.
Son but: l'amener à quitter sa
position en attaquant sa foi en un Dieu
fidèle. L'ennemi suggère que
vraiment, Dieu lui demande trop, plus qu'il n'est
juste
(Job XXXIV: 23) et qu'il vaut mieux
choisir un chemin plus facile. Les esprits mauvais
ne se font pas faute aussi de relever le silence de
Dieu et ils la condamnent. S'il faisait d'elle ses
délices, s'il n'y avait rien à
reprendre dans sa vie, il ne manquerait pas
d'intervenir pour lui épargner cette
affreuse douleur.
Enfin, ils suggèrent, sous
couleur de solution, quelque compromis avec le
péché, quelque échappatoire.
Et l'attaque se renforce, au point qu'il ne lui
reste plus en apparence qu'à céder.
« C'est une résistance jusqu'au sang.
» Sa chair et son coeur défaillent.
Mais « Dieu est la force de sa vie et sa
portion à jamais »: quand l'ennemi se
déverse comme un fleuve, l'Esprit du
Seigneur lève l'étendard contre
lui.
L'âme se trouve alors
vivifiée par l'Esprit dans l'être
intérieur et peut demeurer » ferme dans
la foi. À nouveau, elle a posé la
main de la foi sur la tête du Sacrifice au
Calvaire, et elle attend l'instant de Dieu pour
comprendre.
L'Âme en détresse est
exposée aux regards
« Les
gardes des murs m'ont enlevé mon
voile. » (Ch. V: 7.)
|
Jusqu'ici, elle avait marché seule avec
Dieu, à ce point que les autres n'avaient vu
que le résultat de la vie cachée.
Maintenant, elle est exposée au fléau
des langues
(Job V: 21). Non seulement les gardes
de la muraille, - ouvriers actifs dans l'oeuvre du
Seigneur, - l'ont frappée et blessée,
en essayant de l'aider, mais encore ils
enlèvent son voile. Ils disent aux autres sa
douleur, ils racontent ce qu'ils ont vu des
profondeurs sacrées de son âme en
détresse. Elle avait bien en son esprit
l'intuition de ce qui se murmurait à son
sujet, et que la cause de sa souffrance
était incomprise; car comment auraient-ils
pu soupçonner ce qui s'était
passé entre elle et son Sauveur? Il semble
à l'âme rachetée que son coeur
est comme mis à nu aux yeux de tous. Les
filles de Jérusalem ont bien essayé
de l'aider, mais comment auraient-elles pu
comprendre
(v. 8) ?
Entre le guet, les gardes sur la
muraille, les filles de Jérusalem qui ont
bon coeur, mais ne peuvent l'aider, l'âme en
détresse se sent comme perdue. Toutes les
vagues, tous les flots passent sur elle, et dans
les larmes elle redit avec Job:
« Mes parents m'ont
abandonné, mes connaissances m'ont
oublié ... ! tous mes intimes m'ont en
abomination, ceux que j'aimais se sont
tournés contre moi... Ayez pitié de
moi, vous mes amis, car la main de Dieu m'a
frappé... »
(Job XIX : 14,
19,
21).
.
CHAPITRE XV
L'Âme fidèle
« Il sait
la voie que j'ai suivie, quand j'aurai
été éprouvé,
j'en sortirai comme l'or. »
(Job XXIII : 10.)
« Je
vous adjure, Filles de Jérusalem,
si vous trouvez mon Bien-Aimé,
dites-lui que je languis d'amour.
»
(Cantique V: 8.)
«
N'ai-je pas soumis et fait taire mon
âme? Mon âme est comme un
enfant sevré.
»
(Psaume CXXXI :
2.)
|
DANS l'abîme d'affliction et
d'humiliation où elle se trouve
plongée, l'âme éperdue charge
les filles de Jérusalem d'un message pour
son Bien-Aimé. Elle qui avait réjoui
son coeur, elle, l'objet de ses faveurs, elle lui
envoie un message par des tiers ! Mais
pourront-elles le transmettre ? car elles sont loin
d'avoir toujours accès auprès du
Bien-Aimé. Sauront-elles lui dire qu'il lui
est plus précieux que jamais, que son amour,
même dans sa sévérité,
lui est plus cher que ses faveurs ? Lui
diront-elles que sa Bien-Aimée languit
d'amour, malgré toutes les épreuves
qui ont fondu sur elle.
Autrefois, c'est dans la joie qu'elle
exprimait son amour lorsqu'il manifestait sa
Présence. Maintenant, c'est dans la douleur;
et, bien qu'elle soit en apparence
délaissée, elle emploie les
mêmes expressions pour l'assurer de son
amour.
Elle a subi la terrible épreuve,
et elle est demeurée ferme, ce qui
révèle la profondeur de l'oeuvre
divine en elle, et que son union avec le Seigneur
est inébranlable. Par elle, Dieu
a été
justifié; elle a baisé la main qui la
frappait et a trouvé la volonté de
Dieu bonne, agréable et parfaite.
« Heureux est celui qui ne se
scandalisera pas à cause de moi. »
(Matt. XI: 6, A. V.). La
bénédiction de cette promesse est
pour toi, coeur fidèle. Tu as montré
que tu aimais Dieu pour lui seul. Tu as
montré dans l'épreuve que tu
connaissais ton Dieu, et « que,
fortifiée par la foi », tu pouvais te
confier en lui pour qu'il agisse en toi selon sa
volonté
(Rom. IV - 20).
Et, par sa Grâce toute-puissante,
tu as aussi fait la preuve qu'il peut te garder
parfaitement et te rendre capable de rester debout
dans la plus grande épreuve. De sorte que,
ni la puissance des ténèbres, ni
l'incompréhension et les jugements de la
créature, n'ont pu te faire douter un seul
instant de Dieu. Tu as appris à compter sur
sa fidélité, « même quand
il gardait le silence, et que tu étais
affligée de diverses épreuves »
(I Pierre 1: 6). L'épreuve de
ta foi, qui est bien plus précieuse que l'or
périssable, et qui cependant est
éprouvé par le feu, tournera à
ta louange, à honneur et à gloire
lorsque Jésus-Christ paraîtra
(1 Pierre 1: 7).
Les Filles de Jérusalem : leur
question, leur témoignage
« Qu'est
ton Bien-Aimé plus qu'un autre,
ô la plus belle d'entre les femmes ?
»
(Ch. V: 9.)
|
Ces personnes, qu'elles représentent les
chrétiens formalistes ou de
véritables enfants de Dieu, n'ont
évidemment jamais eu la
révélation du Seigneur
glorifié; autrement, elles ne poseraient pas
semblable question à l'âme
fidèle.
Pour ces filles de Jérusalem,
elle est encore la plus belle d'entre les femmes,
et elles ne comprennent rien à son
épreuve, ni à la lutte qu'elle vient
de traverser victorieusement. Elles ne comprennent
pas l'angoisse où la plonge la moindre
infidélité, ni sa crainte de
déplaire à Dieu.
Le témoignage des filles de
Jérusalem prouve aussi que c'était
bien à tort que l'âme rachetée
redoutait des
répercussions
défavorables dans son oeuvre pour le
Seigneur si elle s'engageait sur le chemin de la
Croix. Elles ont vu que la gloire du Seigneur
n'avait pas cessé de reposer sur la
Bien-Aimée, gloire, beauté,
manifestées par son esprit brisé.
C'est bien là l'esprit de Celui dont il est
écrit: « Comme une brebis muette devant
ceux qui la tondent, il n'a pas ouvert la bouche.
»
(Esaïe LIII: 7). Elles se sont
étonnées d'une telle constance dans
l'épreuve, et maintenant elles se demandent
ce que peut bien être Celui qui a
éveillé un tel amour.
Description du Seigneur
glorifié par l'âme rachetée
« Mon
Bien-Aimé est blanc et vermeil; il
porte l'étendard entre dix mille...
Tout ce qui est en lui est aimable.
»
(Ch. V: 10, 16.)
|
Elles lui ont
demandé: Qu'est ton Bien-Aimé plus
qu'un autre ? Étrange question qui
émeut tout son être ! Mais comment
dépeindre celui qui est l'image du Dieu
invisible (Col. I: 13, 15).
Les ombres qui obscurcissaient son
esprit se dissipent, et voici que resplendit devant
elle et orné d'une gloire nouvelle, le
Soleil de justice qui porte la santé dans
ses rayons
(Malachie IV: 2). Alors, elle fait de
Lui une description si glorieuse que ses auditeurs
en sont émus. « Mon Bien-Aimé
est blanc et vermeil, dit-elle. Il est l'Agneau
immolé au milieu du Trône. L'Agneau
est à la fois le nom nuptial et le nom du
sacrifice. Ses couleurs sont le blanc et le rouge.
Le mot hébreu blanc signifie exactement:
« illuminé par le soleil ». Son
vêtement est rouge, - rouge du sang
répandu, - car il demeure l'Agneau
immolé . »
(Matt. XVII: 2).
.
L'apôtre Jean connaissait depuis
bien des années le Seigneur crucifié
et ressuscité, lorsque lui fut
accordée une vision de sa gloire
(Apoc. I: 16), laquelle fut suivie
d'une autre vision: celle de
l'Agneau immolé, au milieu du Trône
(Apoc. IV)...
L'âme qui a suivi le Seigneur
malgré tous les obstacles, toutes les
épreuves, pour être rendue conforme
à lui en sa mort, a-t-elle ici la vision de
l'Agneau? La chose est possible, car, pour la
première fois, elle semble le voir dans
cette lumière éclatante comme celle
d'un cristal transparent dont parle
Ézéchiel, lumière qui
enveloppe le Trône de Dieu. Cependant,
nimbé de cette glorieuse lumière, il
est vermeil, et porte les marques du sacrifice. Les
mots blanc et vermeil permettent de penser qu'en
cet instant il s'est révélé
à celle qui le cherchait comme l'Agneau
immolé.
L'AGNEAU IMMOLE
Il est le porte-étendard pour tous ceux
qui veulent le suivre, et devenir conformes
à lui; il est le Chef entre dix mille, le
Premier-Né de plusieurs frères..
L'âme fidèle ne trouve
point de mots suffisants pour décrire la
gloire de son Bien-Aimé. Cependant, il lui
faut recourir aux mots humains pour
dépeindre la glorieuse beauté du
Seigneur..
En lui habite toute la plénitude
de Dieu le Père; « sa Tête est de
l'or pur »
(v. 11)..
.
Elle le voit dans son Ascension,
à l'aube de la vie, et cependant il est
aussi comme le Père d'Éternité
(Esaïe IX : 5). Le même,
hier, aujourd'hui, éternellement. Chez lui,
aucun indice de changement, de déclin:
« Ses boucles sont noires comme le corbeau.
»
Il est l'Agneau « et il a sept yeux
qui sont les sept esprits de Dieu envoyés
par toute la terre »
(Apoc. V: 6). En lui se trouve la
perfection de vision et de puissance de Dieu le
Saint-Esprit: aussi ses yeux sont comparés
à des colombes... au bord des ruisseaux
(v. 12).
C'est par lui que les prières des
saints montent jusqu'à Dieu; à cause
de lui seul que le Père les accepte comme un
agréable encens composé d'aromates
précieux. Aussi, « ses
joues sont comme un parterre de
plantes aromatiques, de fleurs parfumées...
»
(v. 13).
Ses paroles sont « esprit et vie
»; elles sont pures; aussi, « ses
lèvres sont des lis, elles distillent la
myrrhe la plus pure »
(v. 13).
Les mains sont un symbole de puissance
dans l'action, de vaillance; la main droite du
Seigneur agit vaillamment; aussi, pour ses faibles
enfants, « ses mains sont comme... l'or »
(v. 14): divines, et d'une
suprême habileté.
Le corps, - préparé par le
Père pour être son Tabernacle ici-bas,
- est comparé au trône de Salomon,
trône fait en ivoire... « Son corps est
de l'ivoire poli couvert de saphirs, »
(v. 14.)
Elle voit le Seigneur debout, sur un
piédestal d'or pur
(v. 15). Il est majestueux et
glorieux. « Tout ce qui est en lui est
aimable. »
(v. 16).
Comme en un miroir, « celle qui est
cachée » voit la gloire du Seigneur.
Préparation nécessaire pour qu'elle
puisse être transfigurée en la
même image, de gloire en gloire. Et elle
achève sa description par ces joyeuses
paroles: « Tel est mon Bien-Aimé,
Ô filles de Jérusalem, tel est mon ami
! »
La Demande des filles de
Jérusalem
«
Où est ton Bien-Aimé... que
nous le cherchions avec toi?
»
(Ch. VI : 1.)
|
« Il a plu à Dieu de
révéler en moi son fils, afin que je
puisse l'annoncer... »
(Gal. 1: 16). Prêcher Christ
est une chose, prêcher sur Christ en est une
autre. Les filles de Jérusalem viennent
d'avoir une révélation du Seigneur
par le moyen de l'âme rachetée, et
elles lui demandent: Où est-il ? que nous
allions aussi le chercher avec toi.
« Les deux disciples ayant entendu
Jean-Baptiste parler ainsi, suivirent Jésus.
»
(Jean 1: 37.)
L'Âme se repose en son
Bien-Aimé
«Mon
Bien-Aimé est descendu à son
jardin... Je suis à mon
Bien-Aimé et mon Bien-Aimé
est à moi. Il paît son
troupeau parmi les lis.
»
(Ch. VI: 2, 3.)
|
La première question des filles de
Jérusalem a comme retiré l'âme
de l'abîme de tristesse où elle
s'enlisait, en l'amenant à parler de son
Bien-Aimé. Et tandis qu'elle essayait de le
leur dépeindre, il a resplendi à ses
yeux, se révélant comme le Soleil de
Justice.
Leur seconde question: « Où
est-il allé ? » la ramène la
place de ralliement, l'endroit de son repos en Dieu
qu'elle semblait avoir oublié.
Pourquoi s'être lamentée de
son absence et lui avoir envoyé des messages
par des tiers, quand, en définitive, il
était allé à son jardin.
Lorsqu'elle avait reculé devant son appel,
c'est là qu'il était allé,
attendant l'instant qu'elle lui répondrait
affirmativement.
Elle croyait qu'il s'en était
allé, qu'il était parti. Il avait
simplement voilé sa Présence, pour
lui faire comprendre le danger qu'il y a, à
retenir ce qu'il demande. Car, il n'y a qu'un seul
chemin pour quiconque veut suivre l'Agneau
après s'être donné à
lui.
Effectivement; elle a fait la
douloureuse expérience qu'il en coûte
bien plus de faillir à la communion qu'il
attend que de le suivre, et que la peine la plus
amère est celle de l'avoir
attristé.
« Mon Bien-Aimé est descendu
à son jardin. » Il paît (son
troupeau) « parmi les lis », de sa propre
vie. « je suis à mon Bien-Aimé.
» Mon alliance avec lui n'a pas
été rompue. Lui ne change pas; «
en lui ne se trouve ni variation, ni ombre de
changement ». Il me possède, et le
Seigneur de gloire est mien.
L'âme se repose maintenant, avec
Christ, en Dieu. Elle n'essaye plus de retenir le
Bien-Aimé comme elle l'avait fait en
remontant du désert
(ch. III: 4). Elle ne dit pas non
plus: « je l'ai trouvé. » Elle se
repose simplement sur le Dieu
fidèle qui ne change pas. Pour « un peu
clé temps », elle le croyait parti:
mais elle l'a revu et elle sait qu'il ne l'a pas
abandonnée un seul instant. Dès lors,
elle demeurera dans son amour; et elle peut
répéter avec l'Apôtre: «
je suis pleinement persuadé que ni la mort,
ni la vie.... ni les choses présentes, ni
les choses à venir ..., ni puissances, ni
hauteur, ni profondeur, ni aucune autre
créature, rien ne pourra me séparer
de l'amour de Dieu qui est en Christ Jésus,
mon Seigneur. »
(Rom. VIII: 38, 39.)
C'est là ce qu'il faut apprendre
pour demeurer inébranlablement en Christ,
dans le sein du Père. Aller de-ci,
de-là, en quête du Seigneur, le
chercher, implique qu'on se croit
séparé, éloigné, et
qu'on n'a pas encore eu la révélation
de l'union avec Lui. Et ceci enlève
l'âme à sa position inexpugnable, et
lui fait perdre l'attitude de la foi.
Si un nuage s'élève entre
l'âme rachetée et son Seigneur parce
qu'elle a manqué de quelque manière
à faire ce qu'il demande, ou même
parce qu'elle l'a contristé de façon
consciente, qu'elle refuse le désespoir,
qu'elle ne se mette point à rechercher
fiévreusement son Bien-Aimé. Bien
plutôt qu'elle se repose sur la promesse de
son Amour immuable, sans changement; qu'elle se
retire en lui par la foi pour être
purifiée sous l'aspersion du sang du
propitiatoire; que tout son être se recueille
dans le silence, le calme et une absolue confiance.
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