Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



CEUX QUE TU CACHES

Le Cantique des Cantiques

SECTION IV : Chapitres V : 2, VI: 3

L'Épreuve de la Foi

« Lorsqu'ils traversent la Vallée des larmes [de Baca], ils la transforment en un lieu plein de sources... Leur force augmente pendant la marche et ils se présentent devant Dieu en Sion. » (Psaume LXXXIV: 6-7.)

« J'ai ouvert à mon Bien-Aimé, mais mon Bien-Aimé s'en était allé, il avait disparu. »
(Cant. V : 6.)

 PAUVRE âme! Ces moments d'hésitation vont te coûter bien cher ! Tu as ouvert la porte de ton coeur, mais au lieu de voir le Bien-Aimé et d'entendre sa voix, tu constates qu'il n'est plus là. Il est parti, blessé en apparence par celle qu'il a rachetée !

« La lumière de sa face s'est évanouie! Et cela lui est infiniment plus douloureux que la première fois. Alors, c'était sans raison apparente, et à cause de sa lenteur à comprendre qu'il l'appelait. Mais maintenant, les reproches qu'elle s'adresse la brisent: il s'en est allé parce qu'elle a hésité à lui ouvrir !

Pour l'âme qui a connu la communion du Bien-Aimé, ceci apparaît comme la faute la plus grave. Il avait mis sur elle son sceau, il lui avait donné des preuves signalées de son amour, de sa joie. il avait fait reposer sa gloire sur elle et d'autres en avaient été les témoins. Et cependant, elle a momentanément hésité à répondre à son appel ! À cette seule pensée, elle est brisée de douleur et de honte.

Quoi d'étonnant qu'il s'en soit allé ! Celle qu'il a guidée avec amour, et sur laquelle il aurait dû pouvoir compter absolument, n'a pas ouvert lorsqu'il l'en a priée.
Alors, elle se livre aux remords et à l'angoisse: Comment a-t-elle osé objecter que ses pieds étaient lavés et qu'elle craignait de se souiller, quand, dans l'instant même, elle lui infligeait la souffrance. Que pourrait-elle faire d'autre maintenant que se réfugier en cette Source toujours ouverte pour le péché, et s'humilier devant Dieu.

Le Seigneur, « excellent en conseil », et « merveilleux en moyens », se sert de ce recul - qui n'a cependant pas touché la volonté - pour amener la communion qu'il recherchait.
Sa haine du péché, augmentée par la révélation de sa très grande iniquité, à la lumière de la sainteté, cette haine est si profonde qu'elle aurait pu supporter toute autre souffrance, si sa conscience avait été nette d'offense. Mais la pensée d'avoir blessé son Bien-Aimé lui est une véritable torture. Dans les profondeurs de son esprit, elle avait compris la signification de l'appel, et maintenant, elle le confesse. Dès qu'elle avait entendu sa voix, le coeur lui avait manqué, elle s'était pâmée, et l'esprit avait comme défailli au-dedans d'elle.

Le Seigneur garde le Silence

« Je le cherchai, mais je ne le trouvai point; je l'appelai, mais il ne me répondit point. » (Cant. V: 6.)

 Cette fois-ci, elle ne cherche pas son Bien-Aimé par la ville, mais son esprit brisé le recherche dans la solitude. Les ténèbres qui pèsent sur son esprit l'écrasent. Dans le désert, elle avait déjà traversé un temps de ténèbres, mais elles résultaient seulement du fait qu'elle n'avait plus le sentiment de sa présence, qu'elle avait perdu les joyeuses émotions de la Salle du Festin. Toutefois, elle avait pu se lever et dire avec décision: « je le chercherai ».

Maintenant, son esprit est abattu. Celui qui était sa vie et sa lumière s'est détourné d'elle. Le chagrin l'écrase (Ps. LXXVII: 3). Elle appelle le Bien-Aimé, mais il garde le silence. Point de réponse pour celle à qui il disait si promptement autrefois : « Me voici. » Enfin, dans son extrême misère, elle crie: « O Dieu, sauve-moi! Car les eaux pénètrent en mon âme. »

C'est encore le silence... Et cependant, au temps marqué, sa main la soutiendra dans les grandes eaux. Il fera passer celle qui le cherche par le feu et par l'eau jusqu'en une place de sûreté. Lorsque le Seigneur apprend que Lazare est malade, il n'accourt pas aussitôt il attend de pouvoir dire: « Lazare est mort. » Et il ajoute: « Mais je m'en vais l'éveiller. » De même, le Seigneur attend pour faire grâce à ceux de ses rachetés qu'il conduit par les eaux profondes, sur le chemin du Calvaire.

L'Âme désolée et tentée

« Le guet qui faisait la ronde par la ville me trouva: ils me frappèrent et me blessèrent. » (Ch. V: 7.)

Elle n'a point demandé aux veilleurs, cette fois-ci, de l'aider dans sa recherche. Elle sait qu'elle est entre les mains de Dieu et qu'elle doit attendre ses révélations. Personne ne peut l'aider, un très petit nombre de chrétiens pourraient la comprendre. Si seulement elle pouvait s'isoler dans sa détresse ? Mais elle ne le peut pas ! Elle doit aller et venir parmi les autres comme d'habitude. C'est ainsi qu'elle « fut trouvée par les veilleurs. Gardes fidèles pour faire souvenir de l'Éternel, et qui, peut-être, souhaitent ardemment de s'acquitter de leur tâche : « avertir les méchants qu'ils fuient le jugement à venir, et les justes, afin qu'ils ne pèchent point » (Esaïe LXII: 6 et Ezéch. III: 21).

Les voici autour de cette âme accablée. Assurément c'est bien le moment d'exercer leur ministère. « Qu'est-ce qui peut bien se passer ? Quelle est son épreuve ? Cette âme n'avait-elle pas été transfigurée et manifestement bénie par Dieu?

Et comme les amis de Job, ils se réunissent pour la consoler, mais bien que le but soit bon, ils la blessent davantage. « Ils racontent la douleur de ceux que tu as blessés » (Ps. LXIX: 26, A. V.). « J'ai attendu de la compassion, mais il n'y en a point; des consolateurs, mais je n'en trouve pas » (Ps. LXIX : 20). Les ténèbres où se meut son esprit semblent l'exposer à tous les coups. Le fer pénètre en son âme.

D'autres « veilleurs » surviennent et l'environnent: les légions d'esprits mauvais dans les lieux célestes. C'est l'heure et la puissance des ténèbres; le mauvais jour, l'heure d'un épouvantable assaut satanique. Puisque celui qui est Lumière et sa lumière se cache, l'heure semble propice à l'adversaire pour fondre comme un fleuve sur celle qui a été l'objet de la faveur divine.

Son but: l'amener à quitter sa position en attaquant sa foi en un Dieu fidèle. L'ennemi suggère que vraiment, Dieu lui demande trop, plus qu'il n'est juste (Job XXXIV: 23) et qu'il vaut mieux choisir un chemin plus facile. Les esprits mauvais ne se font pas faute aussi de relever le silence de Dieu et ils la condamnent. S'il faisait d'elle ses délices, s'il n'y avait rien à reprendre dans sa vie, il ne manquerait pas d'intervenir pour lui épargner cette affreuse douleur.

Enfin, ils suggèrent, sous couleur de solution, quelque compromis avec le péché, quelque échappatoire. Et l'attaque se renforce, au point qu'il ne lui reste plus en apparence qu'à céder. « C'est une résistance jusqu'au sang. » Sa chair et son coeur défaillent. Mais « Dieu est la force de sa vie et sa portion à jamais »: quand l'ennemi se déverse comme un fleuve, l'Esprit du Seigneur lève l'étendard contre lui.
L'âme se trouve alors vivifiée par l'Esprit dans l'être intérieur et peut demeurer » ferme dans la foi. À nouveau, elle a posé la main de la foi sur la tête du Sacrifice au Calvaire, et elle attend l'instant de Dieu pour comprendre.

L'Âme en détresse est exposée aux regards

« Les gardes des murs m'ont enlevé mon voile. » (Ch. V: 7.)

Jusqu'ici, elle avait marché seule avec Dieu, à ce point que les autres n'avaient vu que le résultat de la vie cachée. Maintenant, elle est exposée au fléau des langues (Job V: 21). Non seulement les gardes de la muraille, - ouvriers actifs dans l'oeuvre du Seigneur, - l'ont frappée et blessée, en essayant de l'aider, mais encore ils enlèvent son voile. Ils disent aux autres sa douleur, ils racontent ce qu'ils ont vu des profondeurs sacrées de son âme en détresse. Elle avait bien en son esprit l'intuition de ce qui se murmurait à son sujet, et que la cause de sa souffrance était incomprise; car comment auraient-ils pu soupçonner ce qui s'était passé entre elle et son Sauveur? Il semble à l'âme rachetée que son coeur est comme mis à nu aux yeux de tous. Les filles de Jérusalem ont bien essayé de l'aider, mais comment auraient-elles pu comprendre (v. 8) ?

Entre le guet, les gardes sur la muraille, les filles de Jérusalem qui ont bon coeur, mais ne peuvent l'aider, l'âme en détresse se sent comme perdue. Toutes les vagues, tous les flots passent sur elle, et dans les larmes elle redit avec Job:
« Mes parents m'ont abandonné, mes connaissances m'ont oublié ... ! tous mes intimes m'ont en abomination, ceux que j'aimais se sont tournés contre moi... Ayez pitié de moi, vous mes amis, car la main de Dieu m'a frappé... » (Job XIX : 14, 19, 21).


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CHAPITRE XV
L'Âme fidèle

« Il sait la voie que j'ai suivie, quand j'aurai été éprouvé, j'en sortirai comme l'or. » (Job XXIII : 10.)

« Je vous adjure, Filles de Jérusalem, si vous trouvez mon Bien-Aimé, dites-lui que je languis d'amour. »
(Cantique V: 8.)

« N'ai-je pas soumis et fait taire mon âme? Mon âme est comme un enfant sevré. »
(Psaume CXXXI : 2.)

 DANS l'abîme d'affliction et d'humiliation où elle se trouve plongée, l'âme éperdue charge les filles de Jérusalem d'un message pour son Bien-Aimé. Elle qui avait réjoui son coeur, elle, l'objet de ses faveurs, elle lui envoie un message par des tiers ! Mais pourront-elles le transmettre ? car elles sont loin d'avoir toujours accès auprès du Bien-Aimé. Sauront-elles lui dire qu'il lui est plus précieux que jamais, que son amour, même dans sa sévérité, lui est plus cher que ses faveurs ? Lui diront-elles que sa Bien-Aimée languit d'amour, malgré toutes les épreuves qui ont fondu sur elle.

Autrefois, c'est dans la joie qu'elle exprimait son amour lorsqu'il manifestait sa Présence. Maintenant, c'est dans la douleur; et, bien qu'elle soit en apparence délaissée, elle emploie les mêmes expressions pour l'assurer de son amour.
Elle a subi la terrible épreuve, et elle est demeurée ferme, ce qui révèle la profondeur de l'oeuvre divine en elle, et que son union avec le Seigneur est inébranlable. Par elle, Dieu a été justifié; elle a baisé la main qui la frappait et a trouvé la volonté de Dieu bonne, agréable et parfaite.

« Heureux est celui qui ne se scandalisera pas à cause de moi. » (Matt. XI: 6, A. V.). La bénédiction de cette promesse est pour toi, coeur fidèle. Tu as montré que tu aimais Dieu pour lui seul. Tu as montré dans l'épreuve que tu connaissais ton Dieu, et « que, fortifiée par la foi », tu pouvais te confier en lui pour qu'il agisse en toi selon sa volonté (Rom. IV - 20).
Et, par sa Grâce toute-puissante, tu as aussi fait la preuve qu'il peut te garder parfaitement et te rendre capable de rester debout dans la plus grande épreuve. De sorte que, ni la puissance des ténèbres, ni l'incompréhension et les jugements de la créature, n'ont pu te faire douter un seul instant de Dieu. Tu as appris à compter sur sa fidélité, « même quand il gardait le silence, et que tu étais affligée de diverses épreuves » (I Pierre 1: 6). L'épreuve de ta foi, qui est bien plus précieuse que l'or périssable, et qui cependant est éprouvé par le feu, tournera à ta louange, à honneur et à gloire lorsque Jésus-Christ paraîtra (1 Pierre 1: 7).

Les Filles de Jérusalem : leur question, leur témoignage

« Qu'est ton Bien-Aimé plus qu'un autre, ô la plus belle d'entre les femmes ? » (Ch. V: 9.)

Ces personnes, qu'elles représentent les chrétiens formalistes ou de véritables enfants de Dieu, n'ont évidemment jamais eu la révélation du Seigneur glorifié; autrement, elles ne poseraient pas semblable question à l'âme fidèle.

Pour ces filles de Jérusalem, elle est encore la plus belle d'entre les femmes, et elles ne comprennent rien à son épreuve, ni à la lutte qu'elle vient de traverser victorieusement. Elles ne comprennent pas l'angoisse où la plonge la moindre infidélité, ni sa crainte de déplaire à Dieu.

Le témoignage des filles de Jérusalem prouve aussi que c'était bien à tort que l'âme rachetée redoutait des répercussions défavorables dans son oeuvre pour le Seigneur si elle s'engageait sur le chemin de la Croix. Elles ont vu que la gloire du Seigneur n'avait pas cessé de reposer sur la Bien-Aimée, gloire, beauté, manifestées par son esprit brisé. C'est bien là l'esprit de Celui dont il est écrit: « Comme une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n'a pas ouvert la bouche. » (Esaïe LIII: 7). Elles se sont étonnées d'une telle constance dans l'épreuve, et maintenant elles se demandent ce que peut bien être Celui qui a éveillé un tel amour.

Description du Seigneur glorifié par l'âme rachetée

« Mon Bien-Aimé est blanc et vermeil; il porte l'étendard entre dix mille... Tout ce qui est en lui est aimable. » (Ch. V: 10, 16.)

Elles lui ont demandé: Qu'est ton Bien-Aimé plus qu'un autre ? Étrange question qui émeut tout son être ! Mais comment dépeindre celui qui est l'image du Dieu invisible (Col. I: 13, 15).
Les ombres qui obscurcissaient son esprit se dissipent, et voici que resplendit devant elle et orné d'une gloire nouvelle, le Soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons (Malachie IV: 2). Alors, elle fait de Lui une description si glorieuse que ses auditeurs en sont émus. « Mon Bien-Aimé est blanc et vermeil, dit-elle. Il est l'Agneau immolé au milieu du Trône. L'Agneau est à la fois le nom nuptial et le nom du sacrifice. Ses couleurs sont le blanc et le rouge. Le mot hébreu blanc signifie exactement: « illuminé par le soleil ». Son vêtement est rouge, - rouge du sang répandu, - car il demeure l'Agneau immolé . » (Matt. XVII: 2).
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L'apôtre Jean connaissait depuis bien des années le Seigneur crucifié et ressuscité, lorsque lui fut accordée une vision de sa gloire (Apoc. I: 16), laquelle fut suivie d'une autre vision: celle de l'Agneau immolé, au milieu du Trône (Apoc. IV)...

L'âme qui a suivi le Seigneur malgré tous les obstacles, toutes les épreuves, pour être rendue conforme à lui en sa mort, a-t-elle ici la vision de l'Agneau? La chose est possible, car, pour la première fois, elle semble le voir dans cette lumière éclatante comme celle d'un cristal transparent dont parle Ézéchiel, lumière qui enveloppe le Trône de Dieu. Cependant, nimbé de cette glorieuse lumière, il est vermeil, et porte les marques du sacrifice. Les mots blanc et vermeil permettent de penser qu'en cet instant il s'est révélé à celle qui le cherchait comme l'Agneau immolé.

L'AGNEAU IMMOLE

Il est le porte-étendard pour tous ceux qui veulent le suivre, et devenir conformes à lui; il est le Chef entre dix mille, le Premier-Né de plusieurs frères..
L'âme fidèle ne trouve point de mots suffisants pour décrire la gloire de son Bien-Aimé. Cependant, il lui faut recourir aux mots humains pour dépeindre la glorieuse beauté du Seigneur..
En lui habite toute la plénitude de Dieu le Père; « sa Tête est de l'or pur » (v. 11)..
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Elle le voit dans son Ascension, à l'aube de la vie, et cependant il est aussi comme le Père d'Éternité (Esaïe IX : 5). Le même, hier, aujourd'hui, éternellement. Chez lui, aucun indice de changement, de déclin: « Ses boucles sont noires comme le corbeau. »
Il est l'Agneau « et il a sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre » (Apoc. V: 6). En lui se trouve la perfection de vision et de puissance de Dieu le Saint-Esprit: aussi ses yeux sont comparés à des colombes... au bord des ruisseaux (v. 12).

C'est par lui que les prières des saints montent jusqu'à Dieu; à cause de lui seul que le Père les accepte comme un agréable encens composé d'aromates précieux. Aussi, « ses joues sont comme un parterre de plantes aromatiques, de fleurs parfumées... » (v. 13).

Ses paroles sont « esprit et vie »; elles sont pures; aussi, « ses lèvres sont des lis, elles distillent la myrrhe la plus pure » (v. 13).

Les mains sont un symbole de puissance dans l'action, de vaillance; la main droite du Seigneur agit vaillamment; aussi, pour ses faibles enfants, « ses mains sont comme... l'or » (v. 14): divines, et d'une suprême habileté.

Le corps, - préparé par le Père pour être son Tabernacle ici-bas, - est comparé au trône de Salomon, trône fait en ivoire... « Son corps est de l'ivoire poli couvert de saphirs, » (v. 14.)

Elle voit le Seigneur debout, sur un piédestal d'or pur (v. 15). Il est majestueux et glorieux. « Tout ce qui est en lui est aimable. » (v. 16).

Comme en un miroir, « celle qui est cachée » voit la gloire du Seigneur. Préparation nécessaire pour qu'elle puisse être transfigurée en la même image, de gloire en gloire. Et elle achève sa description par ces joyeuses paroles: « Tel est mon Bien-Aimé, Ô filles de Jérusalem, tel est mon ami ! »

La Demande des filles de Jérusalem

« Où est ton Bien-Aimé... que nous le cherchions avec toi? » (Ch. VI : 1.)

« Il a plu à Dieu de révéler en moi son fils, afin que je puisse l'annoncer... » (Gal. 1: 16). Prêcher Christ est une chose, prêcher sur Christ en est une autre. Les filles de Jérusalem viennent d'avoir une révélation du Seigneur par le moyen de l'âme rachetée, et elles lui demandent: Où est-il ? que nous allions aussi le chercher avec toi.

« Les deux disciples ayant entendu Jean-Baptiste parler ainsi, suivirent Jésus. » (Jean 1: 37.)

L'Âme se repose en son Bien-Aimé

«Mon Bien-Aimé est descendu à son jardin... Je suis à mon Bien-Aimé et mon Bien-Aimé est à moi. Il paît son troupeau parmi les lis. » (Ch. VI: 2, 3.)

La première question des filles de Jérusalem a comme retiré l'âme de l'abîme de tristesse où elle s'enlisait, en l'amenant à parler de son Bien-Aimé. Et tandis qu'elle essayait de le leur dépeindre, il a resplendi à ses yeux, se révélant comme le Soleil de Justice.
Leur seconde question: « Où est-il allé ? » la ramène la place de ralliement, l'endroit de son repos en Dieu qu'elle semblait avoir oublié.
Pourquoi s'être lamentée de son absence et lui avoir envoyé des messages par des tiers, quand, en définitive, il était allé à son jardin. Lorsqu'elle avait reculé devant son appel, c'est là qu'il était allé, attendant l'instant qu'elle lui répondrait affirmativement.
Elle croyait qu'il s'en était allé, qu'il était parti. Il avait simplement voilé sa Présence, pour lui faire comprendre le danger qu'il y a, à retenir ce qu'il demande. Car, il n'y a qu'un seul chemin pour quiconque veut suivre l'Agneau après s'être donné à lui.
Effectivement; elle a fait la douloureuse expérience qu'il en coûte bien plus de faillir à la communion qu'il attend que de le suivre, et que la peine la plus amère est celle de l'avoir attristé.

« Mon Bien-Aimé est descendu à son jardin. » Il paît (son troupeau) « parmi les lis », de sa propre vie. « je suis à mon Bien-Aimé. » Mon alliance avec lui n'a pas été rompue. Lui ne change pas; « en lui ne se trouve ni variation, ni ombre de changement ». Il me possède, et le Seigneur de gloire est mien.

L'âme se repose maintenant, avec Christ, en Dieu. Elle n'essaye plus de retenir le Bien-Aimé comme elle l'avait fait en remontant du désert (ch. III: 4). Elle ne dit pas non plus: « je l'ai trouvé. » Elle se repose simplement sur le Dieu fidèle qui ne change pas. Pour « un peu clé temps », elle le croyait parti: mais elle l'a revu et elle sait qu'il ne l'a pas abandonnée un seul instant. Dès lors, elle demeurera dans son amour; et elle peut répéter avec l'Apôtre: « je suis pleinement persuadé que ni la mort, ni la vie.... ni les choses présentes, ni les choses à venir ..., ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature, rien ne pourra me séparer de l'amour de Dieu qui est en Christ Jésus, mon Seigneur. » (Rom. VIII: 38, 39.)

C'est là ce qu'il faut apprendre pour demeurer inébranlablement en Christ, dans le sein du Père. Aller de-ci, de-là, en quête du Seigneur, le chercher, implique qu'on se croit séparé, éloigné, et qu'on n'a pas encore eu la révélation de l'union avec Lui. Et ceci enlève l'âme à sa position inexpugnable, et lui fait perdre l'attitude de la foi.

Si un nuage s'élève entre l'âme rachetée et son Seigneur parce qu'elle a manqué de quelque manière à faire ce qu'il demande, ou même parce qu'elle l'a contristé de façon consciente, qu'elle refuse le désespoir, qu'elle ne se mette point à rechercher fiévreusement son Bien-Aimé. Bien plutôt qu'elle se repose sur la promesse de son Amour immuable, sans changement; qu'elle se retire en lui par la foi pour être purifiée sous l'aspersion du sang du propitiatoire; que tout son être se recueille dans le silence, le calme et une absolue confiance.


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