CEUX QUE TU CACHES
Le Cantique des
Cantiques
SECTION VI: Chap. VII : 10; VIII: 14
CHAPITRE XXII
Appuyée sur le Bien-Aimé
« L'un
des disciples, celui que Jésus
aimait, était couché sur le
sein de Jésus.
»
(Jean XIII : 23).
« Qui
est celle qui monte du désert,
appuyée sur son Bien-Aimé ?
»
(Ch. VIII : 5).
|
UNE PAUSE; et voici à nouveau les
filles de Jérusalem s'exclamant: Qui est-ce?
en apercevant celle que le Seigneur a cachée
et dont il a pris soin pendant une période
de repos. Elles la voient qui s'appuie sur son
Bien-Aimé, car la Sulamite sait maintenant
qu'elle ne peut marcher avec lui, - sans -faux-pas,
sans s'égarer, - qu'en s'appuyant sur lui,
constamment; car sa faiblesse est absolue, comme
aussi sa dépendance du Seigneur.
Peut-être que, pendant les jours
d'activité au service du Bien-Aimé,
pressée de toutes parts, sollicitée
de tous côtés, occupée à
la récolte « de fruits précieux
» pour lui, elle a négligé les
heures sacrées de recueillement, de
méditation aux pieds du Seigneur.
Dans la parfaite assurance de son union
avec Lui, et comme il lui communiquait la vie
abondante nécessaire, elle avait
peut-être pensé qu'il subviendrait
toujours à ses besoins et renouvellerait
sans cesse sa « force au sein du service
actif. Et ceci, il n'a pas manqué de le
faire quand les appels répondaient à
de réels besoins. Puis, insensiblement, des
invitations sont venues qui n'étaient pas de
lui.
Des âmes ont recherché le
vase de terre au lieu de Dieu lui-même; elles
ont cherché à découvrir de
quelle manière Dieu
conduit jusqu'en la plénitude de sa vie, au
lieu d'apprendre à se confier. Des
chrétiens, après avoir dressé
leurs plans, assuraient qu'ils se laisseraient
guider par le Seigneur! Toutes ces choses
surviennent dans la vie de ceux qui veulent
être « les serviteurs de tous
».
Il faut que « les cachés
» apprennent que rien ne doit empiéter
sur les heures sacrées de recueillement
devant le Seigneur; même pas les besoins des
autres: réels ou imaginaires. En service
actif, les heures de solitude avec Dieu sont plus
nécessaires que jamais. Le Maître en
avait besoin. Il est écrit que « de
grandes multitudes venaient pour l'entendre et pour
être guéries... Mais il se retirait
dans les déserts pour prier »
(Luc V : 15, 16).
Devant les besoins réels de ces
multitudes venues vers lui, il se retirait! Ah!
Enfant de Dieu ! Ce n'est pas là du temps
perdu. C'est au contraire du temps gagné.
Car le service est stérile sans la
toute-puissance de la vie abondante qui doit
être renouvelée aux pieds du Seigneur,
jour après jour.
Dès qu'il y a un sentiment de
pression, il est nécessaire que l'âme
se retire en Dieu. Ceci peut paraître
impossible tant l'oeuvre à faire est
absorbante, mais il peut rendre la chose possible,
dès que nous la sentons nécessaire,
et si nous acceptons de quitter la vigne dès
qu'il appelle; laissant tout à ses soins et
entre ses mains. Lui seul est responsable du
travail, lui seul le dirige.
Le Bien-Aimé, qui veille sur ceux
qui se sont donnés à lui - et qu'il
aime, - a vu que la Sulamite ne discernait pas ce
besoin de solitude, de recueillement. Alors, il
s'est caché pour un moment afin de l'attirer
« au désert »
(Ch. VIII : 1, 3), détournant
ainsi son attention de la vigne et des «
fruits précieux », pour qu'elle entende
ce qu'il a à lui dire. Nous avons vu sa
douleur et sa misère jusqu'à ce
qu'elle eût retrouvé le lieu de son
repos.
Le but que poursuit le Seigneur, c'est
d'amener J'âme à se reposer uniquement
sur lui, à dépendre uniquement de
lui. C'est pour cela qu'il lui fait faire ces
diverses expériences dans la vallée
et au sommet de la montagne.
Appuyée sur son Bien-Aimé.
Telle est l'issue de la vie avec le Seigneur. Vie
simple, vie bénie ! De sa retraite, celle
qui est « cachée » revient pour la
nouvelle activité que le Seigneur
réclame d'elle. « Appuyée sur
son Bien-Aimé », pour être
enseignée par lui.
LES, INSTRUCTIONS DU
BIEN-AIMÉ
Sur le Vase de terre
« Enseigne-moi », lui a-t-elle dit. Et
il lui explique maintenant les mystères du
Royaume.
Il lui rappelle ce qu'elle est par sa
nature, et évoque le moment où elle
s'éveilla au sentiment de sa condition
véritable, et l'instant de sa naissance dans
la famille de Dieu. À cause de sa
Grâce qui abonde en elle, elle pourrait
commettre l'erreur de se croire un vaisseau
céleste... Il n'en est rien. Le
Trésor divin: Christ, est dans un vase
d'argile, afin que l'excellence de la puissance
manifestée soit attribuée à
Dieu seul.
De plus, il est nécessaire que le
vase de terre, avec ses caractéristiques
spéciales, personnelles, soit rempli de vie
divine, pour que Dieu puisse le diriger et
l'employer. Il n'est pas suffisant de savoir que le
Bien-Aimé demeure dans le coeur. En tant que
vase de terre, l'âme a besoin d'être
constamment environnée de la Présence
de Dieu et gardée. En lui: vivre, agir,
exister
(Actes XVII : 28), afin que la forme
spéciale, particulière, du vase de
terre, ne soit pas un obstacle pour celui qui
consent à faire d'elle, une habitation de
Dieu par l'Esprit.
Sur la Jalousie de Dieu
«
Place-moi comme un sceau sur ton coeur,
comme un sceau sur ton bras. L'Amour est
fort comme la mort, la jalousie
indomptable comme le Sépulcre. Ses
flammes sont des flammes ardentes. C'est
un jeu allumé par l'Éternel.
Des torrents d'eau ne pourraient
éteindre l'Amour, des fleuves
même ne sauraient le submerger.
»
(Le Cantique VIII : 6,
7).
|
Souvent, on a placé les premiers mots
dans la bouche de la Sulamite. Mais ils suivent ce
que le Bien-Aimé vient de dire de la
condition naturelle de l'âme «
cachée » ; et, prononcés par
lui, ils ont Un sens plus profond. Constatant
qu'elle ne peut vivre sans lui, il dit: «
Place-moi comme un sceau sur ton coeur... »
L'amour, « fort comme la mort », et qui
conduisit le Seigneur à la mort de la Croix,
laisse voir qu'il veille jalousement sur celle pour
qui il s'est offert en sacrifice. Elle doit
être entièrement à lui: dans
toutes ses pensées, par toute sa conduite...
La jalousie avec laquelle il veille sur ses
rachetés est forte comme la mort. Elle ne
tolère aucune tache, aucune ride, chez les
membres de l'Épouse.
Sur ce qui est terrestre, il projette
des flammes de feu, afin qu'elle soit pure comme
l'or passé au creuset, transparente comme le
cristal, le jour qu'elle lui sera
présentée pour partager son
Trône.
Le Bien-Aimé assure l'âme
réfugiée en lui que les eaux
débordées de l'épreuve et de
la douleur, ou quoi que ce soit d'autre, rien
n'éteindra son amour, comme aussi rien ne
peut acheter cet amour.
La Jalousie divine est comme une flamme
véhémente sur toute âme
rachetée par le Sang de Christ. C'est
pourquoi saint Paul, pressé par «
l'amour de Dieu », dit aux Corinthiens: «
je suis jaloux pour vous d'une jalousie de Dieu,
car je vous ai fiancés à un seul
époux pour vous présenter comme une
vierge pure à Christ »
(II Cor. XI: 2).
« O enfant de Dieu, caché
dans le coeur du Père, demeure
en cet amour de l'Éternel
Dieu. Écoute son appel: Demeurez dans mon
Amour
(Jean XV : 9, A. V.). Accepte avec
joie les flammes de feu qu'il envoie, dans le but
de te rendre aussi pur que l'or très
fin.
« Demeure en ce Dieu qui est un feu
consumant, afin de voir le Roi dans sa
beauté, et de pouvoir habiter avec lui dans
les lieux célestes! »
.
CHAPITRE XXIII
Communion avec le
Bien-Aimé
«
Bien-Aimés, si notre coeur ne nous
condamne pas, nous pouvons nous approcher
de Dieu avec hardiesse, et quoi que nous
demandions, nous le recevons de lui.
»
(I Jean III: 21).
« Nous
avons une petite soeur... Que ferons-nous
de notre soeur ? Si elle est un mur, nous
bâtirons sur elle des
créneaux d'argent; si elle est une
porte, nous la fermerons avec du
cèdre. » (Ch. VIII : 8, 9).
|
QUELS privilèges sont ceux de l'âme
cachée qui s'appuie sur son
Bien-Aimé. « Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous, dit-il,
demandez tout ce que vous voudrez et cela vous sera
accordé. »
(Jean XV : 7). Confiante en ses
promesses, elle expose les besoins de ceux qui
l'entourent: « Nous avons une petite soeur...
Que ferons-nous pour notre soeur? » Elle peut
lui parler de ceux qu'elle aime, ayant l'assurance
qu'ils sont aussi dans le coeur du
Bien-Aimé.
Et il répond : Nous
bâtirons sur elle des créneaux ou bien
elle sera lambrissée avec du cèdre.
C'est-à-dire, « nous agirons avec elle
selon ses aptitudes. Laisse-la à mes soins
». Il est suffisant pour nous de savoir que,
lorsqu'il entend nos requêtes, nous avons
l'exaucement.
L'intercession d'Abraham ne
suspendit-elle pas momentanément le jugement
de Dieu prêt à fondre sur Sodome ? de
sorte que Lot fut sauvé. Abraham n'eut pas
à courir vers son neveu
pour s'employer à sa délivrance. Il
se tint devant Dieu; et Dieu envoya ses messagers:
des anges.
Ainsi, les enfants de Dieu peuvent, dans
le sanctuaire, et en communion avec un Dieu vivant
et tout-puissant, placer des remparts autour de
ceux qu'ils aiment, et les garder à leur
insu, jusqu'à ce que, le temps venu, ils
soient amenés à la connaissance du
Seigneur.
C'est ainsi que le Bien-Aimé
enseigne à ceux qui sont cachés en
lui à user des privilèges de leur
situation, à agir sur la main qui peut
mouvoir le monde, en intercédant devant Dieu
en faveur du peuple.
Les Affaires du Roi
L'âme appuyée sur son
Bien-Aimé reçoit de lui de nombreux
enseignements. D'abord, il lui a appris à se
connaître elle-même: elle est par sa
nature un vase de terre. Ensuite, il lui a
dévoilé l'Amour parfait de Celui qui
la possède, la Jalousie de Dieu, afin
qu'elle soit débarrassée de toute
impureté. Maintenant, il la ramène
aux affaires de cette vie, afin qu'elle soit, dans
les plus petits détails, une économe
fidèle. La vie d'union avec lui doit
être manifestée dans chaque parole,
chaque regard, toute action. L'esprit
céleste doit la pénétrer
complètement, même en ce qui semble le
moins important.
Le Seigneur est fidèle. Et il
révèle sa pensée en toutes
choses à ceux qui s'attendent à lui
à tout instant du jour. « je
t'instruirai et t'enseignerai le chemin par lequel
tu dois marcher. »
(Psaume XXXII: 8). Ceci doit
être vrai des choses les plus petites comme
les plus grandes, et l'âme qui marche avec
lui, « appuyée sur son Bien-Aimé
», a l'intuition de ce qui est « digne de
Dieu ». Elle va de lumière en
lumière, discernant toujours mieux la
pensée du Seigneur dans les choses pratiques
de la vie quotidienne. Ce qu'on a nommé le
côté séculier de l'existence
devient pour elle « les affaires
extérieures » du Roi.
L'âme rachetée est
maintenant dans l'intimité du
Bien-Aimé. Les
intérêts du Roi sont les siens aussi.
Elle sait qu'il
a d'autres vignes confiées à des
vignerons auxquels il a dit: Occupez-vous-en
jusqu'à ce que je vienne. Mais elle s'occupe
de la vigne confiée à ses soins afin
qu'elle rapporte tout ce que le Seigneur en attend.
Elle regarde à lui pour qu'il lui enseigne
à travailler habilement, de façon
intelligente.
Après que David eut reçu
l'onction de l'Esprit, il est écrit de lui
qu'il était « habile en affaire »
(I Samuel XVI : 18). Daniel, qui fut
l'objet de grandes révélations,
n'était cependant pas un visionnaire. Il
était extrêmement pratique et ponctuel
dans les affaires de cette vie, ce qui nous est
montré par le témoignage que lui
rendent ses ennemis. [Ils renoncent à
trouver Daniel en faute dans la manière dont
celui-ci exerce sa charge de ministre.]
Le roi Salomon doit avoir ses revenus,
dit-elle. Mais parce qu'elle marche avec Dieu et
parce qu'elle a la pensée du Seigneur, -
comprenant ce qui est digne de lui, - elle sait
qu'elle doit être juste sans doute, mais
aussi généreuse, pour ceux qui
récoltent les fruits sous son
contrôle. Elle sait que le Roi n'accepterait
pas de revenus perçus à leur
détriment, et que l'ouvrier est digne de son
salaire. Un paiement insuffisant serait un
déshonneur pour le Roi, et les personnes
employées avec des salaires au rabais ne
pourraient pas agir non plus de façon digne
du Roi, de manière royale.
Enfin, des conséquences
éternelles sont attachées à la
manière dont elle exerce la charge qui lui
est confiée. Puisqu'elle est destinée
à régner avec le Seigneur, elle doit
apprendre à « juger les plus petites
affaires », car les saints jugeront le monde
(I Cor. VI: 2). Elle doit être
exercée à appliquer les lois du
Royaume céleste, dans les affaires pratiques
de la vie, lois qui sont exposées dans le
Sermon sur la Montagne.
Le Roi est son Conseiller
« Toi qui
habites dans les jardins, des amis
prêtent l'oreille à ta voix,
daigne me la faire entendre.
»
(Ch. VIII : 13).
|
Celle qui est « cachée » a
appris à marcher silencieusement avec Dieu.
Les dispositions à l'expansion des jours
d'autrefois ne sont plus. Il ne lui viendrait plus
à la pensée de répandre les
secrets de son Amour. La vie cachée dans le
coeur de Dieu est une vie profonde et silencieuse.
Lorsque Dieu parle, c'est dans un but
déterminé; à son contact,
l'âme apprend à garder le silence.
Parler pour le plaisir de parler lui serait
impossible; impossible aussi le fait
d'écouter les nouvelles pour les transmettre
aux voisins. Elle ne peut plus s'intéresser
à ces mille et une petites choses qui
intéressent ceux dont la pensée est
remplie par les affaires terrestres.
Le Bien-Aimé demeure dans le
jardin de son âme. Elle lui dit que ses
compagnes aimeraient entendre sa voix par elle.
Doit-elle accepter ? Elle voudrait ne dire que ce
qu'il lui dira. Elle veut n'être qu'une voix,
vite éteinte, laissant ineffaçable
dans les coeurs la seule Parole vivante. N'a-t-il
pas promis d'être un Conseiller admirable si
elle le laisse gouverner sa vie ? Qu'il veuille
donc lui indiquer à tout instant le chemin
où elle doit avancer, où elle peut
avancer, appuyée sur lui, son
Bien-Aimé.
Le Cri des membres de
l'Épouse
L'âme « cachée » en Dieu
soupire après le jour où le Seigneur
paraîtra, ce jour glorieux où il sera
contemplé par tous ceux qui croient
(II Thess. 1: 10). À l'unisson
de l'Esprit éternel, elle intercède
selon la volonté de Dieu, elle prie avec
ardeur et dit: « Hâte-toi, mon
Bien-Aimé. » Elle
attend, elle désire avec
ardeur la venue du Jour de Dieu. Selon sa promesse,
elle attend de NOUVEAUX CIEUX et une NOUVELLE
TERRE, où la Justice habite
(II Pierre III : 12, 13).
Vêtus de fin lin, éclatant
et pur, les rachetés seront alors
présentés au Seigneur, « sans
tache, ni ride, ni rien de semblable »
(Ephés. V : 27).
Préparés par le Seigneur dans la
fournaise, les membres de l'Épouse sont
devenus clairs comme le cristal, transparents comme
le verre. Le corps de l'humiliation a
été transformé à
l'image du Corps glorieux du Seigneur
ressuscité. Il est illuminé de la
Lumière de l'Agneau qui peut le traverser
sans obstacle, sans ombres.
La destinée glorieuse de
l'Épouse est d'être un Tabernacle de
Dieu parmi les hommes. Les nations marcheront
à la lumière de l'Épouse, qui
est aussi comparée à une Ville.
« Au milieu, est le Trône de Dieu
d'où sort un fleuve de vie. Sur ses rives
pousse un arbre de vie, et ses feuilles sont pour
la guérison des nations, et il n'y aura plus
d'anathèmes. »
(Apocalypse XXII: 1, 5).
Avec son Seigneur, l'Épouse
régnera aux siècles des
siècles, et
« DIEU SERA TOUT
EN TOUS »
- Mon amie, une reine, en vêtements
d'or fin,
- Vêtements qui jamais ne s'usent,
- À la droite du Roi, elle se tient,
- Dans la joie éternelle, à
la droite du Roi.
-
- Mon amie, une reine, en vêtements
d'or fin,
- Vêtements qui, dans
l'Éternité, ne vieillissent,
- Tout près, tout près du
Roi, tandis que jouent les harpes,
- Que montent les cantiques; près,
tout près du Roi.
-
- Mon amie, une reine, en vêtements
d'or fin,
- Achetés au Calvaire et d'un prix
infini.
- La Justice de Christ est la robe
glorieuse,
- Splendide, sans couture, la robe de sa
justice.
-
- Mon amie, une reine, en vêtements
d'or fin,
- Elle en est revêtue dans les
années terrestres.
- Les dards de l'ennemi ne peuvent
traverser
- Cette robe éternelle, robe
toujours nouvelle.
-
- Mon amie, une reine, en vêtements
d'or fin,
- Que rien ne peut ternir, que rien ne peut
vieillir,
- À la droite du Roi, se tient pour
accomplir
- Toute sa volonté..., à la
droite du Roi.
-
- Jean PERRY.
|