LEVITIQUE.
LXV. Diverses lois cérémonielles. — Consécration des Sacrificateurs.
§ 862. Ce livre, le plus court du Pentateuque (§ 13), est celui qui renferme le plus d'instructions profondes, quand on l'étudie à la lumière de l'Évangile. Je ne le traiterai cependant que d'une manière assez abrégée, me bornant aux explications les plus propres à faciliter l'intelligence des autres portions de la Parole de Dieu.
§ 863. Il est appelé le Lévitique, parce qu'il contient particulièrement les ordonnances relatives au culte que les enfants de Lévi devaient célébrer devant l'Éternel, au nom du peuple. Il ne raconte qu'un petit nombre de faits, et ces faits encore ne concernent qu'Aaron et ses fils.
Chap.
1-7
§ 864. Dans les sept premiers chapitres se
lisent diverses ordonnances relatives aux saintes offrandes. Ces
offrandes étaient, ou bien des animaux qu'on faisait i brûler tout
entiers après les avoir immolés, ou bien des gâteaux préparés
d'une certaine manière qu'on brûlait aussi sur l'autel, ou encore
des sacrifices d'actions de ni grâces dont une portion seulement
était consumée, une autre donnée au sacrificateur et la plus
grande partie mangée par ceux qui les avaient offerts, ou enfin
des sacrifices d'expiation pour les divers péchés qu'on avait
récemment commis. — Puis viennent les formes à observer
dans la manière de faire tous ces sacrifices.
§ 865. De ces quatre classes d'offrandes, les trois premières étaient libres, la dernière seulement, obligatoire. Dans les trois premières consistait le culte proprement dit; mais, pour célébrer ce culte, il fallait appartenir à l'assemblée d'Israël. Or le pécheur ne pouvait entrer dans l'assemblée qu'autant qu'il s'était purifié de ses péchés par le sacrifice d'expiation. D'où l'on voit que les offrandes libres ou volontaires supposaient l'autre, et c'est encore ainsi que, pour pouvoir rendre à Dieu un culte qui lui plaise, il faut, avant tout, avoir été lavé de ses péchés par le sang du Christ.
§ 866. Pour que notre culte soit agréable à Dieu, il faut donc qu'il lui soit rendu volontairement et de bon cœur. Aller à l'église parce qu'on y est forcé, lire la Bible malgré soi, prier sans ferveur, donner à ses enfants une instruction religieuse pour se conformer à l'usage, faire l'aumône en regrettant le peu qu'on y consacre, tout cela est de mauvais aloi en la balance de l'Éternel notre Dieu. Il voulait que celui qui offrait un holocauste, le fît «de son bon gré.» Nous devons aussi nous donner tout entiers à lui et de tout notre cœur; mais qui le fera, si ce n'est seulement ceux qui savent et qui croient que le Seigneur s'est dévoué pour eux?
§ 867. Au verset 4 de ce premier chapitre, comme aux versets 2 , 8, 13 du chapitre III, on voit que celui qui offrait une victime devait mettre sa main sur la tête de l'animal au moment où l'on en répandait le sang. Il déclarait par là ne faire qu'un avec la victime; il reconnaissait mériter lui-même la mort que l'animal subissait à sa place. C'est ainsi que, par la foi, nous nous mettons en contact avec le Christ, et que, par ce contact, si l'on I peut s'exprimer de la sorte, nous recueillons les fruits de sa mort. Il a souffert pour nous, et en sa passion nous avons la délivrance.
§ 868. Les gâteaux d'offrande devaient être de fine farine, la meilleure nourriture de l'homme; pétrie à l'huile, substance précieuse et symbole de la richesse; saupoudrés de drogues aromatiques, dont la fumée était propre à embaumer l'air. Il ne devait point y entrer de levain, préparation aigre et malsaine en elle-même, mais on ne devait pas manquer d'y mettre du sel, car un aliment insipide révolte l'appétit. Cependant, ces gâteaux n'étaient pas destinés à être mangés, si ce n'est en partie. Le symbole est facile à saisir. Il signifie que nous devons offrira Dieu ce que nous avons de meilleur, l'offrir par l'Esprit, l'offrir avec prières, l'offrir d'un cœur pur, l'offrir joyeusement.
§ 869. Lorsqu'un Israélite présentait un sacrifice de prospérité ou d'actions de grâces, il fallait que le sang lut répandu sur l'autel et que la main reposât sur la tête de la victime; c'est ainsi que, dans nos cantiques mêmes, et lorsque notre foi triomphe le plus, nous n'oublierons pas, si nous appartenons vraiment au Christ, que, de notre nature, nous sommes pécheurs, et que c'est par Jésus-Christ que nous sommes admis devant le trône de Dieu pour célébrer ses louanges. Bien plus, nous avons besoin que le sang précieux de Jésus lave les imperfections et les misères de notre culte même et de nos actions de grâces.
§ 870. La graisse et le sang sont des aliments de difficile digestion, par conséquent peu salubres. En défendant à son peuple d'en manger, le Seigneur ne le privait que d'une nourriture plutôt malfaisante. Mais la raison principale de cette ordonnance était, quant au sang, que par lui se faisait l'expiation des péchés, expiation que Jésus-Christ a accomplie en versant son propre sang sur la croix, et, quant à la graisse, qu'on la faisait fumer sur l'autel. La graisse! ce qu'il y a de plus précieux dans l'animal! Cette ordonnance rappelle cette parole: «Vous avez été rachetés à grand prix, glorifiez donc Dieu dans vos corps et dans vos esprits qui appartiennent à Dieu» (1 Cor. VI, 20).
§ 871. Ce sont deux beaux chapitres que les chapitres quatre et cinq. Il y est traité des péchés d'ignorance. D'abord, de ceux que pouvaient commettre les sacrificateurs; puis des péchés semblables dans lesquels s'engagerait l'assemblée, c'est-à-dire le peuple en corps; après cela, des péchés d'ignorance commis par quelqu'un des principaux; enfin, de ceux où pouvait tomber un simple individu. La liste est complète, et nous y voyons hélas! qu'il n'y a personne qui ne puisse pécher par erreur; même les ministres de la religion, même l'assemblée ou l'Église tout entière.
§
872. Les péchés d'ignorance sont d'ailleurs des
péchés très réels. Sans doute que le Seigneur est particulièrement
disposé à les pardonner; toujours est-il qu'ils ont besoin
d'expiation comme tout autre crime, car, en définitive, ils
renferment une violation de la loi de Dieu, et l'ignorance où nous
sommes de ce que prescrit la loi est le fruit du péché qui est en
nous; sans compter qu'il y a bien peu de personnes qui fassent
tout ce qu'elles pourraient faire dans le but de s'éclairer, ce
qui rend leur ignorance décidément condamnable. Telles sont les
instructions qui découlent de ces chapitres; elles se résument
dans les versets 17-19 du chapitre V.
Que mes lecteurs, vieux ou jeunes, se gardent donc bien de croire
qu'on a effacé le mal dont on s'est rendu coupable quand on peut
dire: «Je ne savais pas ce que je faisais.» Sentons au contraire
tout ce que notre nature a de dépravation, pour que nous puissions
ainsi commettre le mal sans nous en douter, semblables à un
cadavre qui ne s'aperçoit pas de la putréfaction qui le ronge.
Puis nous comprendrons que, pour obtenir le pardon de nos péchés
d'ignorance, aussi bien que des autres, il faut que nous nous
donnions à notre Sauveur Jésus-Christ.
§ 873. L'ordonnance qui se lit ici nous enseigne à faire une distinction importante entre la réparation et l'expiation du péché. S'il est des crimes qui sont absolument irréparables, tels que le meurtre, la médisance, la débauche et les souillures de l'impureté, il en est qui se peuvent réparer dans une certaine mesure, ainsi un mensonge, un vol. Mais cette réparation n'efface point la faute; elle ne détruit pas non plus le mal que le pécheur s'est fait à lui-même en transgressant la loi de Dieu. Pour cela il faut une expiation. Or cette expiation se trouve maintenant dans le sang du Christ, comme elle se trouvait pour les Israélites, en figure, dans le sang des victimes. Vous comprenez donc que nos péchés ont tous besoin d'une expiation; ceux que nous pouvons réparer et que nous avons réparés effectivement, aussi bien que ceux qui sont irréparables. Cette expiation ne nous dispense pas de la réparation quand elle est possible, mais la réparation n'expie pas. Il résulte aussi de là que, s'il y a des péchés irréparables, il n'en est point, à parler d'une manière générale, que le sang de notre Sauveur ne puisse expier.
§ 874. Or, qu'est-ce que c'est qu'un péché qui n'est ni réparé, ni expié? C'est l'enfer et ses horribles tourments, dont le feu toujours allumé sur l'autel semble avoir été le symbole. Notre Seigneur dit des pécheurs non-convertis qu'ils iront au feu qui ne s'éteint point.
§ 875. Nous parlerons ailleurs de ce qu'on appelle les souillures légales. La seule chose que je veuille faire remarquer sur ce sujet, relativement au chap. VII, c'est que nul individu ne pouvait manger la chair du sacrifice sans être purifié de ses souillures. La chair du sacrifice représente les grâces du Saint-Esprit par lesquelles notre Sauveur nourrit l'âme de ses rachetés, ou le Christ lui-même se donnant à nos âmes pour nous faire vivre éternellement. D'où il suit que l'ordonnance dont je viens de parler est un beau symbole de la doctrine évangélique qui nous enseigne que, pour participer aux grâces de sanctification et de consolation procédant de l'Esprit Saint, il faut avoir reçu la purification de ses péchés par le sang du Christ, et même qu'il est nécessaire, pour que nous croyions en lui, de recevoir du Saint-Esprit une volonté purifiée. «O Dieu, crée en moi un cœur net! Dessille mes yeux, afin que je contemple les merveilles de ta Parole!» disait David (Ps. LI, 12, et CXIX, 18).
Chap.
8-9
§ 876. Après ces sept chapitres, tous relatifs
aux offrandes et aux sacrifices, Moïse consigne dans ses écrits ce
qu'on pourrait appeler le procès-verbal de la consécration d'Aaron
et de ses fils. Elle eut exactement lieu de la manière que
l'Éternel avait prescrite (§§ 820-822).
Quand Moïse eut revêtu le sacrificateur de ses magnifiques
vêtements, et tous ses fils de leurs soutanes blanches et de leurs
mitres, on offrit les sacrifices solennels qui devaient consacrer
leurs personnes au service de Jéhovah. Tout cela se fit devant le
magnifique tabernacle que nous avons décrit précédemment (§§ 801-812).
Puis, Aaron et ses fils ayant été consacrés, ils s'avancèrent avec
Moïse pour bénir le peuple. Ce dut être une scène bien émouvante,
après tant de péchés commis et tant de délivrances reçues! Afin
d'y apposer sa sanction de la manière la plus authentique, la
gloire de l'Éternel se manifesta par une flamme qui, sortant du
sanctuaire, vint consumer tout ce qui était sur l'autel des
holocaustes.
LXVI. Nadab et Abihu. — Lois cérémonielles.
10:
1-2
§ 877. Quelque temps après, les deux fils aînés
d'Aaron, Nadab et Abihu, se rendirent coupables d'un crime dont la
gravité ne s'aperçoit pas au premier moment. Voulant offrir les
parfums dans le sanctuaire, selon la charge qu'en avait reçue leur
père, ils garnirent leurs encensoirs de braises qui n'avaient
point été allumées sur l'autel. L'Éternel avait défendu de lui
offrir aucun parfum étranger (Exode XXX, 9), et il paraît assez
vraisemblable que, sur ces braises profanes, Nadab et Abihu avait
allumé un encens non consacré. Dans tous les cas, ils auraient dû
comprendre que les seules braises dignes de consumer l'encens
étaient celles qu'on prenait sur l'autel des holocaustes et des
sacrifices. Ils violèrent donc la loi de Dieu dans son esprit,
peut-être dans sa lettre, et nous ne saurions douter qu'ils ne
l'aient fait par incrédulité. Or, si Dieu n'avait pas puni ces
profanateurs, c'en était fait du culte qu'il avait ordonné et de
toute obéissance de la part du peuple. Chacun aurait voulu marcher
à sa guise, suivant l'exemple des sacrificateurs, et l'Éternel
était détrôné. Il ne pouvait donc fermer les yeux sur cette
première profanation de son culte; le feu même qu'avaient méprisé
les rebelles, se jeta sur
eux et les dévora devant l'Éternel, c'est-à-dire dans le
tabernacle même. Effrayante image de ceux qui veulent se faire une
religion à leur fantaisie! Lorsqu'ils paraîtront devant Dieu, le
Sauveur qu'ils auront méprisé se tournera contre eux pour les
détruire; car, ainsi que le dit un Apôtre: «Notre Dieu aussi est
un feu dévorant» (Héb. XII, 29).
10:
3
§ 878. Vous pouvez aisément vous représenter
quelles furent la douleur et la consternation d'Aaron, et vous
comprenez sans doute la portée des paroles que l'Éternel lui
adressa: «Je montrerai ma sainteté en ceux qui s'approchent de moi
I» Si leurs rapports avec moi ne les sanctifient pas, je
montrerai, moi, que je suis saint en les punissant, et ainsi le
peuple sera bien obligé de reconnaître ma puissance et mon horreur
pour le mal. Aaron se tut. Il n'y avait rien à répliquer. Le crime
était manifeste, et le Seigneur a le droit de se rendre justice à
lui-même; car s'il ne le fait pas, qui le fera pour lui?
10:
4-7
§ 879. Moïse appela deux des cousins germains
de Nadab et d'Abihu, afin qu'ils emportassent hors du camp leurs
cadavres à moitié consumés; puis il invita toute la famille des
sacrificateurs à demeurer au sanctuaire et à ne point prendre les
signes ordinaires du deuil, afin qu'on ne pût pas les soupçonner
de désapprouver la punition que Dieu avait infligée aux coupables.
Effectivement, s'il est naturel que les fidèles ressentent une
vive douleur à la vue des misères que s'attirent les méchants, ils
doivent néanmoins prendre garde de s'élever contre les jugements
de Dieu, jugements aussi justes et saints qu'ils sont redoutables.
10:
9
§ 880. On ne sait pas précisément ce qu'il faut
entendre par la cervoise dont il est parlé en cet endroit. Ce
devait être une liqueur enivrante assez semblable à la bière.
Quelques personnes pensent qu'on la fabriquait avec la sève qui
distille du palmier quand on y a fait des incisions. Si cette
conjecture est fondée, les Israélites pouvaient en avoir dans le
désert. Qui sait si Nadab et Abihu n'en prenaient pas avec excès,
et si leur faute même ne fut pas un effet de leur intempérance; en
sorte qu'elle aurait été la triste occasion de l'ordonnance
rapportée dans ce verset et dans les deux suivants. Quoi qu'il en
soit, il n'est pas douteux que les ministres de l'Évangile, en
particulier, ne doivent prêter une attention sérieuse à ce qu'elle
prescrit, car le motif sur lequel Dieu la fonde est
perpétuellement vrai. En général, voulons-nous demeurer en état de
discerner entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce
qui est souillé et ce qui est net? Évitons toute intempérance. Que
de propos et d'actes répréhensibles ce vice n'a-t-il pas excités
et fomentés!
Chap.
11
§ 881. Dans leurs disettes, les hommes non
civilisés mangent de tout animal qui tombe sous leurs mains. Le
Seigneur ne voulut pas qu'il en fût ainsi de son peuple d'Israël (§
778), et nous avons dans ce chapitre une longue liste
d'animaux qui étaient déclarés impurs. C'est-à-dire qu'il n'était
pas permis de les manger, ni même de les toucher lorsqu'ils
étaient péris. Ces animaux sont généralement d'une mauvaise
alimentation; encore à présent nous ne saurions en faire notre
nourriture sans dégoût. J'en excepte le porc et le lièvre, ainsi
que le lapin, qu'il était aussi défendu aux Israélites de manger,
si toutefois on a bien entendu le mot traduit par lapin. Bien des
gens se sont étonnés de cette prohibition, mais on a fini par y
reconnaître la sagesse de Dieu et une nouvelle marque de la bonté
paternelle qui lui dicta ses lois. La viande du porc et celle du
lièvre sont loin d'être saines, surtout en certaines
circonstances. Dans les pays chauds en particulier, ces animaux
ont des maladies qui se communiquent aisément à ceux qui en font
leur nourriture accoutumée. Les ordonnances rapportées dans ce
chapitre sont donc des lois sanitaires avant tout, et cela ne rend
que plus frappant ce qui est dit aux versets 44 et 45. — Si nous
appartenons au peuple de Dieu, nous devons honorer notre vocation
en toutes choses; nous vêtir et nous nourrir convenablement et
comme il sied à des enfants d'un tel Père. Il est remarquable que
ce soit à propos d'une loi si peu importante en apparence, que se
trouve cette parole magnifique: Soyez Saints, Car Je suis Saint.
On ne peut rien dire de plus grand, ni de plus fort, pour montrer
à quoi les fidèles sont appelés; c'est à une sainteté semblable à
celle de Dieu; mais leur sainteté doit se montrer dans les petites
choses comme dans les grandes, ou plutôt il n'y a rien de petit
dès qu'on le fait pour le Seigneur.
Chap.
12
§ 882. Vous vous souvenez de ce qui fut dit à
la femme après le péché (§106).
Le Seigneur jugea convenable de proclamer, par les douleurs mêmes
de l'enfantement, que ce qui naît de l'homme est pécheur et
maudit. Cela vous expliquera pourquoi ce même Dieu ordonne aux
femmes nouvellement accouchées de présenter des offrandes pour
leur purification. Ce qu'il y a de particulièrement remarquable au
verset 8, c'est ce qui est dit de l'offrande des femmes pauvres.
Lisez Luc II, 24, et vous verrez que ce fut justement celle que
présenta la mère de Jésus, preuve manifeste qu'elle n'était pas
dans l'aisance. Aussi est-il écrit que «Jésus» Christ s'est fait
pauvre pour nous, afin que par sa» pauvreté nous fussions rendus
riches» (2 Cor. VIII, 9).
Chap.
13-14
§ 883. Les chapitres XIII et XIV renferment des
lois sanitaires relatives à diverses maladies de la peau que les
Israélites avaient probablement contractées durant leur triste
servitude en Égypte, et qui avaient déjà donné lieu à
quelques-unes des ordonnances prohibitives du chapitre XI. On y
voit les sages précautions que le Seigneur prescrivit pour que ces
maladies n'atteignissent pas tout le peuple. Aux premiers
symptômes de lèpre, de gale ou de teigne, le malade devait se
présenter au sacrificateur, qui le mettait sous séquestre; les
progrès du mal étaient soigneusement observés; s'il prenait un
caractère de gravité prononcée, le malade devait s'établir hors du
camp, et, afin que personne ne le touchât, il criait lui-même à
ceux qui l'approchaient: je suis souillé! je suis souillé!
§ 884. Que si le lépreux venait à être guéri, il se présentait au sacrificateur, puis il offrait un sacrifice pour sa purification, et il était réintégré dans l'assemblée du peuple. Comme tout cela est une image frappante du péché, maladie qui se communique de proche en proche et qui nous exclut du Ciel! Quant aux formalités à suivre pour la purification des lépreux, remarquez surtout ce qui est dit au chapitre XIV, verset 14. C'est précisément ce qu'on avait dû faire pour la consécration d'Aaron. Cela signifie qu'il n'y a pas deux manières de purifier les pécheurs; n'importe qu'on soit plus ou moins souillé, toujours est-il que notre personne tout entière a besoin de l'efficace du sang de Christ.
§ 885. Il est aussi parlé dans ces deux chapitres de la lèpre des vêtements et de celle des maisons. Il est difficile de savoir au juste ce qu'on entendait par là. Il est probable, quant aux maisons, que c'était la moisissure ou les champignons qui les envahissent quelquefois; quant aux vêtements de laine, dont les Israélites faisaient usage, ce pouvait être quelque saleté où pullulaient certains insectes. Quoi qu'il en soit, nous avons encore ici des lois sanitaires, dont l'observation ne pouvait qu'être infiniment bienfaisante.
Chap.
15
§ 886. J'en dis autant des ordonnances
contenues au chapitre ordonnances qui ont d'ailleurs ceci de
remarquable, surtout relativement aux maladies des femmes,
qu'elles se rattachent à la malédiction prononcée contre
l'humanité après la chute. Aussi est-ce avec un profond sérieux et
une sainte humiliation que des chrétiens doivent envisager et
supporter ces incommodités inhérentes à notre nature déchue.
Chap.
126
§ 887. Le chapitre XVI rapporte l'institution
de la grande fête des expiations. Elle avait lieu le dixième jour
du septième mois, le mois de Tisri, ou Etanim (§
681), qui correspond à notre mois de septembre. On y offrait
quatre victimes: un veau, un bélier et deux boucs. Le premier,
fourni par Aaron lui-même, était offert pour l'expiation des
péchés commis par le sacrificateur et par sa famille. Les trois
autres victimes s'offraient par l'assemblée. Après avoir fait du
bélier un holocauste, on jetait le sort sur les boucs. L'un d'eux
était immolé devant l'Éternel, l'autre était déclaré Hazazel,
c'est-à-dire qu'on le chassait, qu'on l'expulsait du camp, qu'on
le bannissait comme un maudit; c'était le bouc émissaire. C'est
pourquoi lorsque le sacrificateur avait fait du sang des victimes
l'usage ordinaire pour la purification du tabernacle et de tout ce
qui appartenait au service, et après qu'il avait, par
extraordinaire, porté de ce sang dans le Lieu Très-Saint, sur le
propitiatoire de l'arche, il sortait du sanctuaire et, posant ses
deux mains sur la tête du bouc vivant, il confessait les péchés du
peuple et les mettait ainsi sur cet animal. Celui-ci, chargé des
iniquités de tous, était conduit hors du camp, abandonné dans la
solitude, et l'homme qui l'y avait mené devait se purifier avant
de rentrer dans le camp. — Je supprime les détails; vous les
pouvez lire au chapitre que nous étudions.
§ 888. Toute cette cérémonie avait quelque chose de bien impressif. Comme elle était propre à inspirer l'horreur du péché! Mais toujours en rappelant qu'il y a, devant Dieu, une expiation possible. C'est pourquoi ceux des Israélites qui avaient une véritable foi à la promesse d'un Sauveur, promesse que Dieu avait faite à Adam, devaient trouver dans ce rituel symbolique une grande consolation. Pour nous, il nous est facile de voir sous l'image du bouc émissaire, notre Seigneur Jésus-Christ qui s'est chargé de nos iniquités, qui a souffert hors du camp, c'est-à-dire hors de Jérusalem, ayant été fait malédiction pour nous. Ce sang que le sacrificateur portait sur le propitiatoire, c'est le sang du Christ par lequel nous avons accès au trône de la grâce. Ce sacrificateur enfin, qui se présente à la place de tout le peuple au fond du sanctuaire, c'est encore le type de Jésus-Christ qui est entré dans les cieux où il intercède pour nous. Il y a néanmoins une grande différence: le Souverain Sacrificateur des Juifs devait commencer par offrir un sacrifice pour ses propres péchés; notre Sauveur n'a pas eu besoin de le faire.
Chap.
17
§ 889. Deux lois forment le sujet du chapitre
XVII. D'abord l'Éternel défend aux Israélites d'immoler aucun
animal ailleurs que devant le tabernacle, afin qu'ils ne retombent
pas dans l'idolâtrie; ensuite il répète avec une nouvelle
solennité la défense de manger du sang, parce que c'est l'âme ou
la vie de l'animal (§ 220),
et que c'est au moyen du sang qu'on faisait propitiation pour
l'âme de l'homme. — Vous remarquerez au verset 7 que l'idolâtrie
est représentée comme une infâme prostitution; car, par elle en
effet, l'âme humaine se prostitue aux faux dieux.
Chap.
18
§ 890. On voit au chapitre XVIII combien les
mœurs des Égyptiens et celles des Cananéens étaient abominables.
Il n'est pas de crimes d'impureté qui ne se commissent ouvertement
parmi eux. On comprend après cela pourquoi Dieu exerça de si rudes
jugements sur les Égyptiens. Il faudra nous en souvenir lorsque
nous lirons l'histoire de la destruction des fils de Canaan.
L'Éternel déclare positivement que c'est à cause de leurs
iniquités qu'ils seront chassés de leur pays, et il annonce à son
peuple que pareille chose lui arrivera s'il imite leurs
abominations. Au nombre des lois que Dieu donna sur ce sujet,
remarquons celle qu'on lit au verset 8, condamnation du péché de
Ruben (§ 498); au verset
15, condamnation du péché de Juda (§
518); au verset 18, condamnation du péché de Jacob (§
443); aux versets 12 et 13, condamnation du père même de
Moïse, qui avait épousé sa tante (Exode VI, v. 20). Comme on voit
bien que c'est ici la loi de l'Éternel, de celui qui n'a point
égard à l'apparence des personnes, et que la Bible n'a pas été
écrite pour flatter l'homme pécheur! En outre, ce qui avait dû
être permis dans les premiers temps, le mariage entre frères et
sœurs, comme celui d'Abraham, par exemple (§
247), Dieu le défend maintenant (vers. 9), prohibitions qui
subsistent sans doute aujourd'hui plus fortement que jamais, car
elles sont d'une nature toute morale.
LXVII. Lois cérémonielles et autres. — Suite et fin.
19:
2
§ 891. C'est un beau chapitre que celui où nous
sommes parvenus. Je signalerai, mais en peu de mots, la plupart
des lois qu'il renferme. Elles ont toutes pour base cette
exhortation de Jéhovah: «Soyez saints, car» je suis saint, moi
Jéhovah votre Dieu.» Si l'Éternel est notre Dieu, soyons saints
comme lui. Soyons saints, non pour qu'il devienne notre Dieu, mais
parce qu'il est. Et, si nous ne sentions pas la force de cette
parole, ce serait la preuve que nous n'avons aucune part avec lui.
19:
3
§ 892. La mère est placée ici avant le père,
non qu'elle soit le chef de la famille, mais parce qu'elle a, de
la part de ses enfants, droit au même respect que son mari. Si
donc il est des jeunes gens qui n'écoutent pas les leçons et les
avertissements de leur mère, ils sont des transgresseurs de la loi
de Dieu. La religion, toutefois, ne consiste pas uniquement en
cela; il faut rendre à l'Éternel aussi ce qui lui est dû. La piété
filiale est d'un grand prix à ses yeux, lorsqu'elle est jointe à
ce qu'on appelle proprement la piété, c'est-à-dire à un amour du
Seigneur réel et pratique.
19:
9-10
§ 893. Quand les Israélites auraient des champs
et des vignes, dans le pays de Canaan, ils ne devraient ni glaner,
ni grappiller; c'est ainsi que Dieu voulait les faire souvenir des
pauvres. Pour nous, recueillons avec soin tous les fruits de nos
terres, puisque cela nous est permis; mais n'oublions pas que,
plus ils sont abondants, plus nous en devons faire part aux
nécessiteux.
19:
11
§ 894. Le mensonge est mis par le Seigneur sur
la même ligne que le vol. Le menteur oublie Dieu aussi bien que le
larron. C'est l'infidélité qui caractérise l'un et l'autre de ces
crimes. Ils viennent également de celui qui est menteur dès le
commencement, c'est-à-dire du Diable. Par le mensonge, on peut
faire autant et plus de tort au prochain que par le vol.
D'ailleurs, mentir à son prochain, c'est lui dérober la vérité.
19:
12
§ 895. Quel abominable péché que de confirmer
un mensonge par un jurement! C'est faire Dieu menteur.
19:
13
§ 896. L'ouvrier qui gagne péniblement et jour
par jour son pain et celui de ses enfants, peut souffrir beaucoup
des retards qu'on met à lui payer son salaire. À moins donc qu'il
ne désire lui-même qu'il en soit autrement, nous sommes tenus de
lui livrer chaque jour le prix de son travail.
19:
14
§ 897. Il y a de l'indignité à se montrer sans
compassion pour le sourd et pour l'aveugle, bien plus encore à
abuser de leurs infirmités. Parler mal d'un sourd parce qu'il ne
nous entend pas, c'est comme parler mal d'un absent: il y a là
tout à la fois lâcheté et mauvais cœur. Mais que nous dit Dieu?
C'est qu'il voit pour l'aveugle et qu'il entend pour le sourd.
19:
15
§ 898. Un juge qui prononce en faveur du riche
parce qu'il est riche, ou en faveur du pauvre parce qu'il est
pauvre, commet, dans l'un et l’autre cas, une iniquité dont
l'Éternel sera juge.
19:
16
§ 899. Médire du prochain et répandre son sang:
deux péchés que le Seigneur ne rapproche pas l'un de l'autre sans
motifs. Il ne veut pas dire que ce soient des crimes également
odieux; mais le médisant d'habitude n'est pas plus sur le chemin
du ciel que le meurtrier. Si c'est par charité que nous respectons
la personne et la vie d'autrui, cette même charité doit nous
inspirer aussi du respect pour sa réputation.
19:
17-18
§ 900. Non seulement nous ne devons pas verser
le sang de nos frères, mais de plus nous avons à nous garder
soigneusement de toute haine. Pour sentir la sagesse de ces lois
et leurs rapports intimes, rappelez-vous Caïn, Esaü, Siméon et
Lévi, les frères de Joseph. Ce n'est pas à dire, cependant, qu'il
nous soit permis d'aimer le péché chez nos frères. Au contraire,
le Seigneur nous invite à ne pas le souffrir en eux plus qu'en
nous. Seulement, si nous sommes les objets de leur méchanceté, il
nous est interdit de nous venger de leur malice, car, après tout,
nous devons aimer notre prochain comme nous-mêmes. Ainsi a dit
l'Éternel. Quelle est sublime cette morale, et combien ils sont
mal informés ceux qui prétendent que la morale de l'Évangile est
foncièrement différente de celle de l'Ancien Testament! Il n'y a
pas deux morales, comme il n'y a pas deux Jéhovah, ni deux vraies
religions!
19:
19
§ 901. En défendant d'accoupler des animaux
d'espèce différente et d'ensemencer les champs de graines
diverses, tout comme de porter des vêtements moitié laine et
moitié lin, il semble que le Seigneur ait voulu inculquer à son
peuple, en toutes choses, des habitudes simples et naturelles.
Cette loi sans doute était particulière aux Israélites, mais elle
ne laisse pas de nous fournir la leçon que je viens d'indiquer. —
Peut-être y a-t-il aussi là quelque type, le Seigneur voulant nous
dire qu'il est des choses qui, bonnes en elles-mêmes, perdent de
leur valeur quand on les associe.
19:
20-22
§ 902. L'impureté, dans les circonstances même
les moins odieuses, est un péché qui mérite le châtiment et qui a
besoin de l'expiation. Celui qui l'a commis, en quelque mesure que
ce soit, et qui ne s'en est pas repenti, qui n'est pas allé à
Christ et n'a pas renoncé à ce désordre, ne saurait voir la face
de Dieu.
19:
23-25
§ 903. La loi contenue dans ces trois versets,
bien que particulière aux Israélites, présente un grand intérêt.
Celui qui plantait un arbre ne pouvait jouir de son fruit que la
cinquième année. Ce qui venait l'année précédente était consacré à
l'Éternel. Si l'arbre produisait quelque chose auparavant, nul ne
pouvait en profiter. C'était une raison pour qu'on ne laissât pas
le fruit se former sur les jeunes plants, et ceux-ci n'en
rapportaient que davantage par la suite. Avec quels tendres soins
le Seigneur pourvut au vrai bien de son peuple I En même temps,
comme ces ordonnances étaient propres à lui rappeler qu'il tenait
tout de la main même de l'Éternel son Dieu!
19:
26-31
§ 904. Nous avons déjà parlé en passant (§§ 492,
840) de l'étrange manie
qui a porté les hommes à se défigurer. De là sont venus le
tatouage et les incisions en signe de deuil. Il paraît que, déjà
du temps de Moïse, les idolâtres avaient imaginé ces usages
absurdes qui marchaient de front avec des pratiques plus
décidément coupables: la divination, le pronostic des temps, la
prostitution dans le culte des faux dieux. Tout cela fut
sévèrement défendu aux enfants d'Israël. Comme eux, nous devons
maintenir «notre corps en honneur,» ne le livrer à aucune
souillure, nous détourner des superstitions qu'entretiennent tant
de faiseurs d'almanachs et de diseurs de bonne fortune.
19:
32
§ 905. Le respect pour les vieillards, devoir
de plus en plus négligé, est cependant une obligation sacrée que
Dieu nous présente comme intimement liée à la crainte que sa
propre majesté doit nous inspirer.
19:
33-34
§ 906. Plusieurs fois déjà nous avons vu
l'Éternel recommander à son peuple de traiter les étrangers avec
hospitalité. Cette fois, il le fait en des termes aussi forts
qu'il était possible. Il avait dit: «Tu aimeras ton prochain comme
toi-même;» voici maintenant de quelle manière il s'exprime: «Vous
aimerez l'étranger comme vous-mêmes. «Donc, l'étranger est votre
prochain, aussi bien que vos propres frères. Donc, les pharisiens
du temps de notre Sauveur étaient dans une erreur bien grave quand
ils ne donnaient ce nom qu'à ceux de leur nation.
19:
35-36
§ 907. Ce n'est pas calomnier les Juifs de nos
jours que de dire qu'ils sont peu scrupuleux dans leurs
transactions commerciales; mais vous voyez comment leurs Livres
mêmes prononcent la condamnation de cette iniquité. Hélas! que de
gens qui, portant le nom chrétien, se permettent dans le commerce
une foule de fraudes de même nature et qui n'échapperont pas au
juste jugement de Dieu.
Chap.
20
§ 908. Le chapitre XX prononce la peine de mort
contre les horribles crimes spécifiés au chapitre XVIII. Au milieu
de toutes ces abominations que l'Éternel frappe de sa juste
colère, je prie mes lecteurs de remarquer le verset 9, sur lequel
je me borne à observer que, dans le langage de l'Écriture, maudire
ne signifie pas seulement vouer à l'éternelle réprobation, mais
insulter, mépriser en propos, calomnier, médire.
Chap.
21-22
§ 909. Lois relatives aux sacrificateurs et aux
sacrifices. — Dieu voulant rappeler de toutes les manières
possibles que la mort est le lot du péché, défend aux
sacrificateurs, sauf en certains cas particuliers, de prendre le
deuil, ou de se souiller pour les morts. Puis on voit ici, et
surtout au verset 9 du chapitre XXI, combien sont graves les
péchés des personnes qui appartiennent à la famille d'un ministre
du Seigneur. On y voit aussi (versets 17-23) que les
sacrificateurs, en tant que types vivants de notre Souverain
Sacrificateur Jésus-Christ, devaient être sans défauts corporels,
comme les victimes qui servaient aux sacrifices.
Chap.
23
§ 910. Le chapitre XXIII résume tout ce qui
avait été dit précédemment au sujet des fêtes solennelles, et
présente quelques détails sur l'une d'elles. C'étaient donc:
1° Le sabbat; et nous voyons ici qu'il devait y avoir ce jour-là une sainte convocation, ou des assemblées religieuses.
2° La Pâque.
3° La fête des semaines ou de la moisson (§ 786).
4° Les fêtes du septième mois ou des dernières récoltes. Elles consistaient:
a) Dans une sainte convocation, le premier jour du mois;
b) la fête des expiations, le dixième jour;
c) celle des tabernacles, ou des tentes, qui commençait le quinzième jour par une sainte convocation, durait sept jours, et se terminait par une convocation semblable à celle du quinzième jour.
Pendant cette semaine, les Israélites demeuraient sous des tentes, ou des cabinets de verdure en plein air, pour se souvenir du désert que leurs pères avaient traversé avant d'entrer dans le pays de Canaan. — Au reste, toutes ces solennités étaient de véritables fêtes, dans lesquelles le peuple se réjouissait d'une sainte joie à cause des délivrances de l'Éternel. C'est aussi là ce que doivent être les fêtes des chrétiens. Si elles n'ont pas ce caractère; si, pour les uns, elles revêtent un aspect assez lugubre, tandis qu'elles sont pour d'autres l'occasion de plaisirs mondains, cela vient, hélas! de ce que ceux qui se disent chrétiens n'ont pas tous la foi des chrétiens.
24:
10-16
§ 912. Le fils d'une Israélite et d'un Égyptien
ayant mal parlé de Dieu dans une dispute qu'il eut avec un de ses
frères d'Israël, il fut dénoncé à Moïse. L'Éternel lui fit
connaître, à cette occasion, de quel supplice étaient dignes les
blasphémateurs. Mal parler de Dieu, insulter Dieu, le maudire!
quel horrible forfait (§§ 81,
96). Aussi le
blasphémateur devait-il être lapidé. C'est de ce crime que notre
Seigneur fut accusé devant les Juifs, et pour ce crime qu'ils le
condamnèrent. Nous verrons en son lieu par quelle suite de
circonstances Dieu ne permit pas que ses os fussent brisés à coups
de pierre, et comment il arriva qu'il subit le supplice de la
croix, supplice bien plus douloureux et plus infamant.
Chap.
25
§ 913. Lois sur l'année sabbatique et sur le
jubilé. — Tous les sept ans la terre devait avoir son repos (§
784). Chaque septième année on mangeait ce que produisait la
terre, mais on ne labourait ni n'ensemençait les champs et l'on ne
récoltait pas le vin. Les travaux de la terre recommençaient
seulement l'année suivante, et, malgré cette interruption, il n'y
avait pas à craindre de disette, parce que l'Éternel promettait de
donner, la sixième année, des récoltes pour trois ans. C'était une
loi bien propre à exercer la foi des Israélites; une institution,
pour le redire, que nul homme assurément ne se serait aventuré à
créer.
§ 914. L'année du Jubilé venait après la septième année sabbatique, c'est-à-dire tous les cinquante ans. Pour rappeler que toutes choses appartiennent à Dieu (versets 23, 42), comme pour maintenir l'égalité de fortune et de position sociale entre les Israélites, chacun rentrait, au Jubilé, dans la possession des immeubles qu'il avait vendus et les esclaves d'entre les enfants d'Israël recouvraient leur liberté. Malgré cela, il y aura toujours des pauvres parmi le peuple, dit l'Éternel, car aucune institution ne peut prévenir l'inégalité des fortunes; c'est pourquoi Dieu recommande formellement aux riches de ne pas oublier ceux de leurs frères qui, par une raison quelconque, tombent dans l'indigence (versets 39, 47, etc.).
26:
1-36
§ 915. Nous arrivons à la fin de ce beau livre
de Moïse; et s'il nous fallait quelque preuve qu'il est tout
entier la Parole de Dieu, outre l'excellence divine des lois qu'il
renferme, nous la trouverions dans les prophéties de ce
chapitre-ci. Lisez-le tout entier. Vous y verrez les belles
promesses que Dieu fait à son peuple, à condition qu'il lui
obéisse, et les maux dont il le menace s'il se révolte contre lui.
Lisez particulièrement les versets 32-36. Ces prophéties se sont
accomplies plus d'une fois. Voilà entre autres 1800 ans bientôt
que les Juifs sont précisément dans l'état que le Saint-Esprit
décrit à cette place, et cela en punition de leur incrédulité. Oh!
comme la Parole de Dieu est admirablement vraie! combien sont
redoutables les jugements du Seigneur!
26:
44-45
§ 916. Cependant Israël ne saurait être rejeté
pour toujours. S'il a été plusieurs fois châtié, chaque fois aussi
le Seigneur lui a fait grâce à cause de l'alliance traitée avec
Abraham. Quand Israël s'est retourné vers son Dieu, Jéhovah a
toujours accueilli sa repentance. Nous pouvons donc espérer aussi
que les Juifs, maintenant dispersés, reviendront de leur
égarement, et nous verrons en combien d'autres endroits cet avenir
est annoncé d'une manière positive.
27:
1-29
§ 917. Il n'est rien que, dans sa piété,
l'Israélite ne pût vouer volontairement à l'Éternel; mais il lui
était 1-29 permis de racheter ses vœux par une certaine somme
selon l'estimation qu'en faisait le sacrificateur. Il n'y avait à
cela que deux exceptions; les premiers-nés qui appartenaient déjà
et de droit au Seigneur (§ 693), puis l'interdit. Par ce dernier
mot, il faut entendre, je pense, les choses qu'on avait vouées en
déclarant qu'on ne les rachèterait pas. Quant à nous, si nous
appartenons à Jésus-Christ, nous sommes tout entiers voués à son
service et tout ce que nous possédons est sa propriété. C'est lui
qui a été notre rachat, lui qui s'est dévoué pour nous;en sorte
que, proprement, nous n'avons plus rien à vouer, ni à racheter,
parce que tout est racheté par lui, et qu'en lui nous nous
dévouons complètement à Dieu.
27:
30-33
§ 918. Outre ces vœux volontaires, les
Israélites devaient à l'Éternel la dîme de toutes leurs récoltes.
On ne voit pas qu'il y eût de punition infligée à ceux qui se
refuseraient de la payer. Mais c'était un devoir comme d'aimer
Dieu et de lui rendre un culte, car la dîme formait l'essentiel du
salaire des sacrificateurs et des Lévites.
§ 919. Telles furent les lois et les ordonnances que Dieu donna par Moïse en la montagne de Sinaï. Malgré la rapidité avec laquelle nous les avons passées en revue, vous n'avez pu qu'être frappés de leur excellence. Plaise à Dieu de les graver dans nos cœurs en esprit et en vérité!
Chapitre précédent | Table des matières | Chapitre suivant |