La Parole de vie. Bonheur de qui la prêche et de qui l'entend. Le sang de Christ, purification suprême. Point d'homme sans péché (note 465).
474. Verset
9. Si nous
confessons nos péchés, Dieu est
fidèle et juste pour nous les pardonner, et
pour nous purifier de toute
iniquité.
Voilà la
confession des péchés, mais faite
à Dieu seul; voilà l'absolution, mais
donnée par Dieu seul. Et de quelle
manière la donne-t-il? En nous purifiant
« de toute iniquité, » ce qui
exclut encore l'idée d'une purification
après la mort, et, par conséquent, du
Purgatoire.
475.
Versets 1 et 2.
Si quelqu'un a péché, nous avons un
avocat auprès du Père,
Jésus-Christ le juste, et c'est lui qui est
la propitiation pour nos
péchés.
Comme toujours,
nulle
mention de l'intercession des saints; mais ce
passage est important, en outre, par la liaison
qu'il établit entre le rôle
d'intercesseur et le rôle de Sauveur. C'est
en mourant pour nous que Jésus-Christ est
devenu notre avocat auprès dit Père.
Les saints ne sont pas morts pour nous; donc ils ne
sont et ne peuvent pas être nos avocats
auprès de Dieu.
Versets 3
et suiv.-
Marcher comme Christ a marché. Haïr son
frère, c'est être dans les
ténèbres. Les docteurs de mensonge.
Celui qui nie le Fils ne recourait pas le
Père.
476.
Versets 27 et 28.
Mais, pour vous, l'onction que vous avez
reçue de lui demeure en vous... Maintenant
donc, mes chers enfants, demeurez en
lui...
Voilà tout un
chapitre sur les moyens de reconnaître et de
conserver la vraie foi ; pas un verset qui ne fut
une occasion d'indiquer ou de rappeler aux
fidèles cette Église infaillible dont
ils n'auraient qu'à écouter la voix.
Saint Jean n'en dit pourtant rien. Demeurez en
Jésus , dit-il ; voilà la
précaution suprême, unique. A touts
les mensonges de ce monde, à tous les
artifices des faux docteurs, il oppose l'onction
intérieure que les fidèles ont
reçue, et qui a scellé leur union
avec leur divin chef. Cela suffit-il? Pas toujours;
saint Jean savait aussi bien que nous que cette
onction intérieure n'est pas un
préservatif contre toute erreur de doctrine.
Il n'en indique cependant aucun autre; il sait que
tous les moyens extérieurs, factices, de
conserver la vérité religieuse, ne
vaudront jamais le saint désir de «
demeurer en Jésus. » Que chacun l'ait,
ce désir; que chaque Église, comme
chaque individu, veuille sincèrement
être « en Jésus, » en
Jésus seul, - et la vérité ne
sera Jamais gravement compromise, et le monde
chrétien aura l'unité
véritable , « l'unité de
l'esprit par le lien de la paix. »
Exhortation à une sanctification toujours plus complète. Exhortation à l'amour fraternel, toujours basé sur la considération de l'amour que Jésus a eu pour nous.
477. Verset
1. Mes
bien-aimés, ne croyez pas à tout
esprit, mais éprouvez les esprits pour
savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux
prophètes sont venus dans le
monde.
Encore une de ces
exhortations qui, dans le système romain,
n'auraient point de sens. Qui dira jamais à
des catholiques d'« éprouver les
esprits, » de juger par eux-mêmes si tel
ou tel docteur est ou n'est pas dans la
vérité chrétienne? Il ne
s'agit, pour eux, que de savoir si ce docteur est
ou n'est pas approuvé par les chefs
officiels de l'Église. Est-ce là ce
que dit saint Jean ? Lisez la suite, et vous verrez
que c'est bien à tous les fidèles
qu'il ordonne de s'assurer si ce qu'on leur dit
vient de Dieu. Les simples fidèles,
direz-vous, seraient donc les juges des pasteurs ?
- Les juges , non , car alors ils s'accorderaient
à eux-mêmes l'infaillibilité
qu'ils refuseraient à d'autres.
Mais quand saint
Jean ,
au verset 2 , nous dit : « Voici à quoi
vous reconnaîtrez qu'un esprit est de
Dieu,» il est bien évident que c'est
nous donner le droit de repousser tout docteur et
toute Église qui nous paraîtra ne pas
avoir les caractères indiqués. Si
nous le faisons légèrement,
témérairement, orgueilleusement, nous
péchons; mais ce danger ne prouve rien
contre le droit lui-même, car il n'est aucun
droit au monde qui ne puisse être une
occasion de péché. Le droit reste
donc entier.
Nous pouvons, nous
devons
éprouver les esprits pour savoir s'ils sont
de Dieu; nous ne le pouvons qu'en prenant
l'Écriture pour juge, car il serait absurde
qu'une Église prétendît
être crue sur parole quand elle affirme avoir
l'esprit de Dieu. Toutes peuvent le dire; toutes le
disent. Comment savoir, si ce n'est par la Parole
de Dieu, lesquelles ont raison ou tort?
L'Église romaine
elle-même, dès qu'on lui demande des
preuves, est forcée d'ouvrir cette
même Bible qu'elle tiendrait tant à
laisser fermée. Elle reconnaît donc
que les preuves ne sont que là, et, toutes
celles qu'elle y trouve ou qu'elle prétend y
trouver, il faut bien qu'elle les présente
à la raison et à la conscience de
ceux qui l'ont interrogée.
Ainsi, ce que saint
Jean
demande, c'est ce que l'Église romaine est
déjà obligée d'accorder
à quiconque veut sérieusement
s'occuper des choses de la foi. Mais, ce qu'elle
voudrait, c'est qu'on ne le lui demandât pas,
qu'on la crut toujours sur parole , - et
voilà pourquoi elle représente comme
si dangereux ce droit que saint Jean trouvait si
naturel ; voilà pourquoi, quand elle ose,
elle anathématise et ce droit et ceux qui en
usent.
Versets 7
et suiv.-
Dieu nous a aimés le premier. Dieu en nous
et nous en Dieu. Qui aime Dieu aime
nécessairement ses frères.
L'amour naît de la foi. La foi est victorieuse du monde. Sources de la foi. La vie est en Jésus-Christ.
478. Verset
12. Qui a
le Fils, a la vie; qui n'a pas le Fils de Dieu, n'a
pas la vie.
Ont-ils « le Fils de
Dieu» ceux dont la piété se
concentre sur la Vierge, sur les saints, sur un
culte dont la Vierge et les saints sont
l'âme? Ils l'ont bien, sans doute, en
théorie, comme centre théologique du
système chrétien; mais l'ont-ils dans
le coeur, dans le cours habituel de leurs
sentiments et de leurs pensées? Est-ce de
lui qu'on leur parle? Est-ce lui qu'on propose
à leur amour? Ils entendront cent et
peut-être mille exhortations à aimer
la mère du Christ, pour une à l'aimer
lui-même. Et cependant, la parole de
l'apôtre est formelle : En Jésus, en
Jésus seul est la vie; pour avoir la vie, il
faut l'avoir, lui. La vie que vous aurez en dehors
de lui, à côté de lui, pourra
bien être une certaine vie, un certain reflet
du christianisme ; mais ce ne sera jamais le
christianisme véritable , le christianisme
de saint Jean , de saint Paul, de saint Pierre,
lequel est tout en Christ.
479. Verset
16. Si
quelqu'un voit son frère commettre un
péché qui n'aille pas à la
mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à
ce pécheur, savoir à ceux qui ne
pèchent pas d'un péché qui
aille à la mort. il y a un
péché qui va à la mort; ce
n'est pas pour ce péché-là que
je dis de prier.
Si ce péché
est ce que l'Église romaine appelle
péché mortel, il s'ensuivrait qu'on
ne doit pas prier pour un frère en
péché mortel, - ce que cette
même Église n'a jamais
enseigné. Mais, si elle rejette une
moitié de la pensée de saint Jean,
peut-elle logiquement s'emparer de l'autre
moitié , et en faire la base d'un
système?
Saint Jean parle
donc de
tout autre chose que de la distinction romaine
entre péchés véniels et
péchés mortels. Ce
«péché qui va à la
mort» n'est point tel péché
plutôt que tel autre , mais un état de
péché ; c'est la situation d'une
âme qu'une longue suite de
péchés et le mépris de tous
les moyens de grâce ont tellement engourdie,
tuée, que vous n'avez plus aucune chance de
lui faire du bien en priant pour elle. Elle peut
cependant, cette âme , n'avoir commis que de
ces péchés que l'Église
romaine a appelés véniels; le nombre,
l'habitude, l'endurcissement, ont suffi pour la
constituer en état de mort, et voilà
une nouvelle face du danger que nous avons
signalé (note
452)
dans cette fameuse distinction.
On ne se croit en
état de mort que lorsqu'on a commis des
péchés appelés mortels; on
oublie que tout péché , en soi , est
source de mort. Le salaire du péché,
c'est la mort, dit saint Paul. Il ne dit pas : Le
salaire de certains péchés, mais du
péché, de tout péché,
s'il n'est lavé par le sang de
Jésus-Christ. La distinction romaine est
donc dangereuse et fausse de tout point.
L'apôtre félicite une femme chrétienne dont les enfants marchent dans la vérité et dans la piété. Exhortation à conserver la doctrine chrétienne dans toute sa pureté.
Voeux de l'apôtre pour Gaïus; il est heureux de la fidélité de ce disciple. Plaintes ait sujet de Diotrèphe. Éloge de Démétrius. Salutation.
Salutation. Docteurs impies qui se sont glissés dans l'Église. Jugements de Dieu sur les impies. Perversité des docteurs de mensonge que l'apôtre a en vue. Pressante exhortation à conserver le dépôt de la foi.
480. Aucune
remarque particulière
à faire sur ces trois courtes
épîtres. Observez seulement que les
exhortations à demeurer dans la
vérité chrétienne n'y sont pas
plus qu'ailleurs accompagnées de la mention
d'une autorité visible , juge et gardienne
de la foi. « Veillez sur vous-mêmes, dit
saint Jean, afin que nos travaux parmi vous ne
soient pas perdus. » - « Combattez, dit
saint Jude, pour la foi qui a été
transmise aux saints. » Et après avoir
peint les faux docteurs: « Pour vous, mes
bien-aimés, dit-il, vous élevant
vous-mêmes, comme un édifice saint,
sur le fondement de votre très sainte foi,
et priant par le Saint-Esprit, conservez-vous dans
l'amour de Dieu. » Que signifieraient des
exhortations semblables si la pensée de
l'apôtre eut été qu'on n'avait
qu'à recevoir ce qu'enseignerait un corps de
prêtres ?
L'apôtre dédie son livre aux sept Églises d'Asie, et les bénit an nom de Jésus-Christ. Jésus nous a faits rois et sacrificateurs (note 460). La vision de Patmos. Les sept chandeliers d'or. Les sept étoiles.
L'apôtre écrit aux Églises d'Éphèse, de Smyrne, de Pergame et de Thyatire.
L'apôtre écrit aux Églises de Sardes, de Philadelphie et de Laodicée.
481. Verset
16. Ainsi,
parce que tu es tiède., et que tu n'es ni
froid ni bouillant, je te vomirai de ma
bouche.
Malheur donc aux
indifférents, à ceux qui disent que
toutes les religions sont bonnes , et ne veulent
pas se donner la peine de chercher où est la
vraie! Malheur aussi à ceux qui
persisteraient , par une autre espèce
d'indifférence , à s'en remettre
extérieurement aux décisions d'une
Église qu'ils auraient cessé, dans
leur coeur, de croire infaillible et sainte!
Vision du ciel et du trône de Dieu. Les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux.
Le livre de l'avenir est remis à l'agneau pour qu'il en ouvre les sceaux.
482. Verset
8. Et
quand il eut pris le livre, les quatre animaux et
les vingt-quatre vieillards se prosternèrent
devant l'agneau, ayant chacun des harpes et des
coupes d'or pleines de parfums, qui sont les
prières des saints.
Remarquez que
l'apôtre ne dit point « les
prières des saints» pour d'autres, les
prières des saints morts pour les
fidèles vivants; les saints, d'ailleurs,
dans le langage du Nouveau Testament, ce sont tous
les vrais fidèles, vivants ou morts , et,
par conséquent, ce que les vingt-quatre
vieillards sont représentés offrant
à Dieu, c'est le concert de
bénédictions et de louanges qui
s'élève de tous les coeurs, au ciel
comme sur la terre, devant le mystère
auguste de la rédemption par
l'agneau.
C'est ce que prouve
encore le mot parfums, qui ne se dirait pas de
prières proprement dites, de demandes
formulées; c'est ce que prouvent enfin les
paroles mêmes que l'apôtre, aux versets
9 et 10, met dans la bouche des vieillards, paroles
toutes d'adoration, et que répètent,
dit-il au verset 13, a toutes les créatures
qui sont dans le ciel et sur la terre.
»
Donc, dans tout le
récit de cette magnifique scène, pas
un mot qui suppose des demandes reçues et
transmises par les saints, ou, pour mieux dire, pas
un mot qui ait rapport aux saints, tels que
l'Église romaine les conçoit et les
prie.
Ouverture des six premiers sceaux.
Les douze fois douze mille, choisis dans les douze tribus, et scellés du sceau du Dieu vivant. Une multitude immense, de toute nation, de toute langue, entoure le trône de l'agneau.
Ouverture du septième sceau. Les sept anges et les sept trompettes. Fléaux qui se répandent sur la terre.
La cinquième et la sixième trompette. Nouveaux fléaux qui désolent la terre.
Le livre à dévorer. Les sept tonnerres. Le livre est doux à la bouche et amer dans les entrailles.
Les deux témoins tués par la bête qui monte de l'abîme, et ressuscités ensuite. La septième trompette. Le cantique des vingt-quatre vieillards.
483. Verset
1. il
parut encore un grand prodige dans le ciel : une
femme revêtue du soleil et ayant la lune sous
ses pieds, et, sur sa tête, une couronne de
douze étoiles.
Cette femme, selon
l'Église romaine, c'est Marie. Admettons,
pour un moment, cette idée. Qu'est-ce que
l'Église romaine y gagnera?
Lisez le chapitre
entier.
Cette femme n'est représentée ni
recevant aucun hommage , ni exerçant aucun
pouvoir , ni écoutant des prières ou
priant pour qui que ce soit, ni, enfin, faisant
rien de ce que la mère du Christ , dans la
doctrine romaine, est supposée faire dans le
ciel. Quand donc il serait prouvé que cette
femme est bien Marie , nous dirions que vous n'avez
là aucune trace du rôle qu'on lui
attribue , et le silence de saint Jean serait une
grave objection contre tout ce que l'Église
romaine enseigne ou laisse enseigner à cet
égard.
Mais cette femme
est-elle
bien Marie ? Relisez le chapitre, et vous vous
convaincrez que non.
Ce chapitre, en
effet,
est plein de choses qui ne peuvent absolument pas
s'appliquer à Marie et à son
histoire.
Que veulent dire, au
verset 2, ces cris que la femme pousse dans les
douleurs de l'enfantement ? Il ne peut pas
être question, dans un récit tout
mystique, des douleurs physiques que Marie a pu
ressentir comme une autre femme. Ces douleurs sont
donc spirituelles. Est-ce que Marie a souffert
spirituellement en portant Jésus dans son
sein ? Les Évangiles nous la montrent
profondément heureuse.
Au verset 6 , la
femme
« s'enfuit dans un désert. »
Direz-vous que c'est la fuite en Égypte?
Impossible, car la femme ne s'enfuit pas avec son
fils, mais après que son fils (verset 5) a
été « enlevé vers Dieu et
vers son trône. »
Dans ce désert,
Dieu lui a préparé une place
«afin qu'elle y fût nourrie durant douze
cent soixante jours.» Qu'avez-vous, dans
l'histoire de Marie, qui corresponde à cela?
Marie, après l'ascension de
Jésus-Christ , ne joue aucun rôle dans
l'Église. Les Actes la nomment une seule
fois, en passant, et son nom ne reparaît
plus.- Voir 201.
Rien donc, à plus
forte raison , qui corresponde au reste du
chapitre. Poursuivie par Satan , la femme
reçoit , pour s'enfuir, deux ailes d'aigle.
Le serpent vomit après elle, pour la
submerger, un fleuve immense ; la terre vient
à son secours en engloutissant ce fleuve, et
le serpent, furieux contre elle, va « faire la
guerre au reste de ses enfants , qui gardent les
commandements de Dieu et conservent le
témoignage de Jésus-Christ.» Pas
un détail, dans tout ce récit, qui
ait rien à faire avec Marie, non seulement,
cela va s'en dire, avec la Marie de l'histoire,
mais même avec celle de la tradition romaine,
car la tradition romaine ne dit point que Marie ait
été
persécutée.
Aussi, jusqu'au
moment
où on s'est mis à chercher Marie
partout, personne ne la voyait dans ce chapitre.
Cette femme, disait-on, représente
l'Église, l'Église avant et
après Jésus-Christ. L'Église
avant, c'est-à-dire tous ceux qui
désiraient, qui attendaient un Sauveur, qui
l'enfantaient par les élans douloureux de
leur âme, et ainsi s'explique le verset 2 ;
l'Église après, c'est-à-dire
l'Église proprement dite, objet de la haine
de Satan, toujours en butte aux attaques des
persécuteurs ou du mal, toujours
sauvée par la toute-puissance de son
Dieu.
Résumons. Ou cette
femme est Marie, et qu'on nous dise alors pourquoi
elle est représentée ne recevant
aucun hommage, ne faisant rien de ce que
l'Église romaine lui fait faire; ou cette
femme, ce qui est évident, n'est pas Marie,
et qu'on nous dise alors pourquoi celle dont on a
fait la reine du ciel, la reine des anges, n'a pas
obtenu une ligne dans un livre tout plein de
tableaux du ciel.
La bête qui s'élève de la mer et celle qui s'élève de la terre. Le nombre de la bête.
L'agneau et ses rachetés sur la montagne de Sion. La chute de Babylone (note 469). Le jugement.
484. Verset
15.
Heureux, dès maintenant, les morts qui
meurent dans le Seigneur! Oui, dit l'Esprit, car
ils se reposent de leurs travaux, et leurs oeuvres
les suivent.
Heureux dès
maintenant; il n'y a donc point de Purgatoire. Ce
dès maintenant, la Vulgate essaie de
l'affaiblir en le mettant dans une autre partie de
la phrase; mais, dans le texte grec, impossible de
ne pas l'entendre comme nous.
Direz-vous que saint
Jean
ne parle ici que de ceux qui ont été
assez pieux et assez justes pour être
immédiatement admis au ciel? Mais ce verset
est parallèle à d'autres où il
est question des réprouvés ; comment
supposer que l'apôtre, après avoir
parlé des réprouvés en
général, se mette à ne parler
que d'une portion des élus? Pourquoi, dans
ce cas, ne rien dire des autres, bien plus
nombreux, qui auront à passer par le feu
purificateur?
Quand « dès
maintenant » n'y serait pas, le silence seul
de saint Jean serait plus fort contre le Purgatoire
que tout ce que nous avons pu dire. Il ne nous
parle, dans toute l'Apocalypse, que des choses de
l'autre vie, ciel, enfer, jugement,
réprouvés, élus, - et c'est au
milieu de tout cela qu'il aurait pu, croyant au
Purgatoire, ne pas nous en dire un mot! - Voir 488.
Cantique des vainqueurs de la bête. Us Sept coupes d'or pleines de fléaux.
Les anges versent les sept coupes, et sept fléaux se répandent sur la terre.
La grande prostituée assise sur la bête à sept têtes et à dix cornes.
Les prophéties s'accomplissent, et Babylone (Rome) tombe (note 469). Tableau de sa ruine. Joie des saints.
485. Verset
20.
Réjouis-toi, ciel, et vous aussi, saints
apôtres et prophètes, car Dieu vous a
fait justice d'elle.
Trois beaux
chapitres sur
la chute de Rome. Si l'apôtre avait vu en
cette ville la capitale future de l'Église,
eut-il pu nous la montrer périssant comme
centre du paganisme, et ne pas dire un mot, dans
trois chapitres, de sa résurrection et de sa
gloire comme cité sainte des
chrétiens? Elle l'était
déjà, d'ailleurs, s'il est vrai que
saint Pierre y fût ou y eût
été, et y eût installé
la papauté. Pourquoi l'Apocalypse ne
l'envisage-t-elle que comme cité
païenne ? Pourquoi ne l'appelle-t-elle que de
ce nom de Babylone, sanglant reproche à ses
crimes et prédiction de sa chute ? Pourquoi
ce complet silence sur une transformation dont la
perspective eût été si propre
à encourager et à consoler les
chrétiens ?
Cantique des saints et des anges sur la chute de Babylone. Un ange parle à saint Jean.
486. Verset
10. Alors
je me jetai à ses pieds pour l'adorer; mais
il me dit: Garde-toi de le faire; je suis ton
compagnon de service et celui de tes frères
qui ont le témoignage de Jésus. Adore
Dieu... (Même récit et mêmes
paroles au chap. XXII.)
Condamnation
remarquablement claire et complète de tout
culte rendu aux anges. Remarquez que l'ange ne dit
pas :
« Garde-toi de
m'adorer comme un Dieu ; adore-moi moins que Dieu;
rends-moi, si tu veux, quelques hommages, pourvu
que ce ne soient pas les mêmes qu'à
Dieu. » Non. Il refuse tout hommage; il n'est,
dit-il, que le compagnon de service de saint Jean.
De saint Jean seulement? D'un apôtre? Non: de
tous ceux qui servent fidèlement
Jésus-Christ. La raison donnée est
donc générale, absolue; la
défense qui en sort l'est
nécessairement aussi Point de culte aux
anges.
Satan lié. Règne de mille ans. Le dernier combat. Le dernier jugement. (Mêmes remarques à faire que sur le chapitre XIV,note 484.)
487. Verset
15. Et
quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le
livre de vie, fut jeté dans l'étang
du feu.
Non seulement
l'apôtre ne parle pas du Purgatoire, mais
vous voyez qu'il ne fait non plus aucune mention de
ce qui s'enseigne et se pratique, dans
l'Église romaine, comme résultant de
ce dogme. Il vient de montrer les morts
comparaissant devant leur juge; les uns entrent au
ciel, les autres sont précipités dans
l'abîme. Ni avant la sentence, ni
après, aucune trace de prières des
vivants pour les morts, aucune d'adoucissements
quelconques ayant résulté, pour les
morts, ou de ces prières, ou d'oeuvres
faites à leur intention, ou de messes dites
pour eux, etc., etc. Admettrez-vous que saint Jean
crût à ces choses, et, au milieu de
tant d'occasions d'en parler, n'en parlât
pas?
Les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Description de la Jérusalem céleste.
488. Verset
27. Il n'y
entrera rien de souillé.
On a voulu voir là
une allusion au Purgatoire. Rien de souillé,
a-t-on dit; donc, avant d'entrer, on ira se
purifier ailleurs.
Triste sophisme,
après tout ce qui précède,
après le silence de saint Jean sur un dogme
qu'il aurait eu tant d'occasions d'énoncer;
triste et obstinée négation de ce qui
est écrit à chaque page et de
l'Apocalypse, et de l'Évangile entier ! Que
veut dire «rien de souillé, » si
ce n'est «rien qui ne soit lavé par le
sang de Jésus-Christ ? »
Faudra-t-il vous
énumérer, en terminant, ces
déclarations si formelles, si claires, que
vous avez partout trouvées, et qui, toutes,
sans exception, reviennent à dire que
Jésus, que le sang de Jésus, est
notre purification?
Lisez la fin de ce
verset
même, dont on sépare les premiers mots
afin de pouvoir les exploiter. Rien de
souillé n'entrera dans le ciel, « ni
personne qui s'adonne a l'abomination ou au
mensonge, mais ceux-là seuls qui sont
inscrits au livre de vie de l'Agneau.
»
Ainsi, croyez en
lui,
espérez en lui, vivez en lui, et toute
souillure est loin de vous, et vous avez la robe
sans tache de ces saints que l'Apocalypse vous
montre autour du trône de l'Agneau, et vous
entrez dans cette Jérusalem céleste
dont il est, vous dit saint Jean, la lumière
, le soleil!
489. Et
voyez ce que dit encore saint
Jean. Transporté, en vision, dans cette
cité glorieuse, il n'y vit, dit-il, point de
temple. Pourquoi? « Parce que Dieu
lui-même, ajoute-t-il, en est le temple.
» Voilà l'idéal de
l'Église, l'idéal du culte
chrétien : Point de temple; Dieu devenu le
temple, et toute l'Église dans son sein. Cet
idéal, vous ne pouvez le réaliser
qu'imparfaitement sur la terre, mais vous pouvez et
vous devez y tendre; vous pouvez et devez, par
conséquent, répudier tout ce qui vous
en éloignerait.
Le Nouveau Testament
vous
a prêché, dès sa
première page, le culte spirituel, le culte
esprit et vie ; il vous le prêche encore
à la dernière. Quand vous oublieriez
tout ce que vous y avez vu, chemin faisant, de
contraire aux doctrines et aux pratiques de
l'Église romaine, il suffirait encore, pour
vous détourner d'elle, que vous gardiez
l'impression générale. Non ! l'esprit
de ce livre n'est pas l'esprit de Rome; le
christianisme de ce livre n'est pas le
christianisme de Rome. Ce ne sont pas seulement des
différences ; c'est un autre
monde.
Mais, quoique nous
l'ayons déjà tant dit, redisons-le
encore. Attaquer l'Église romaine, c'est
peu; l'incrédulité l'attaque aussi.
Il faut que ce soit la foi qui l'attaque, qui la
condamne. Il faut ne l'attaquer qu'avec l'intention
sérieuse d'être chrétien, et
toujours mieux chrétien. Il faut que chacune
de ses erreurs vous soit un motif de plus pour vous
attacher invinciblement aux vérités
qu'elle a altérées ou
détruites.
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