Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...


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(REVUE DU PASSE ET SITUATION POLITIQUE)

LE DUC DE SAVOIE ET LA VILLE DE GENÈVE.

Genève alliée de Berne et de Fribourg
Encore la revue du passé - Situation religieuse

Noms propres de cette page

FEUILLETON DU CHRONIQUEUR.
FRANÇOIS BONNIVARD, PRIEUR DE SAINT VICTOR

« Quel est ton nom? - Je suis la liberté. -
Recevez-la remparts antiques
Recevez-la sacrés portiques ;
Levez-vous ombres héroïques
Faites cortège à soi, côté. »

C'était encore en 1517.

- Un jeune homme de la ville de Genève, ayant haine contre un docteur nommé Claude Crossi, juge des trois châteaux, coupa les jarrets à sa mule. Puis ayant soupé avec quelques siens compagnons il se servit du fou de table de Monseigneur l'abbé de Bonmont, qui s'appelait Jean Petitpied, et lui fit crier par la ville: « Ho ! qui voudra acheter la peau de la bête, de la plus grosse bête de la ville, qu'il s'avance ! » Cette folle émut querelle entre les officiers épiscopaux et les syndics; car les épiscopaux condamnaient les coupables à une amende de 100 livres, et les syndics disaient que la peine devait être seulement de 60 sous, prétendant que ce ne fût cause criminelle. Pourtant le tout fut apaisé par l'entremise de Monseigneur l'archevêque de Turin (de ce même prélat que nous avons vu faire à Berne une si belle harangue latine aux envoyés des Cantons). Il dompta par son autorité la témérité des jeunes gens, après les avoir adoucis par de bonnes paroles. Mais le duc employa ce fait pour faire voir au Pape et aux cardinaux que Genève avait besoin d'un berger plus fort que l'Évêque.

Ce récit, emprunté d'un contemporain, nous montre qu'en 1517 il y avait à Genève trois tribunaux, trois justices, et que ces justices servaient trois pouvoirs politiques différens. Cet état de choses remontait à des temps fort reculés. D'ancienneté, c'était le comte, chef militaire, et représentant dit prince qui rendait la justice ; il la fit mauvaise, et l'on recourut à l'évêque. Le jour vint que l'évêque et le comte se trouvèrent partagés comme suit : le premier avait la cité, le second le pays d'alentour; néanmoins dans la cité; ou à ses portes, le comte conservait trois châteaux et une part à la jurisdiction. De ces trois châteaux celui du Bourg-de-Four, qui dominait la ville, lui servait jadis de forteresse ; les citoyens le rasèrent. Celui de l'Isle, baigné des eaux du Rhône, était la demeure du vice-seigneur ou vidomne, qui jugeait au nom du comte les causes civiles en première instance; l'évêque prononçait en dernier ressort. Y avait-il sentence de condamnation , l'église, qui ne versait pas le sang, remettait le coupable au châtelain, à la porte, du troisième des châteaux du comte, de celui de Galliard, et le châtelain. de Galliard faisait exécuter le patient à Champel, sur terre de la jurisdiction de l'évêque. Là en étaient restés, après de longs différends, les deux pouvoirs rivaux.
Cependant un troisième pouvoir croissait entr'eux, celui de la communauté. Il commençait à fleurir sous l'abri que lui prêtait l'évêque. Quelle situation heureuse que celle d'une ville située aux portes de l'Italie, de la France et de l'Allemagne. Genève était le grand marché du bassin du Rhône. Aussi la fortune, l'intelligence et l'ambition de ses citoyens prirent-elles un rapide accroissement. Peu à peu s'accrurent aussi leurs franchises. Ils avaient le droit de juger leurs pairs en matière criminelle. Ils se donnèrent des syndics pour veiller à leurs intérêts et à la police de leur ville. Leur situation devenait de jouir en jour plus prospère, lorsque la famille des comtes de Genève vint à s'éteindre et que les ducs de Savoie héritèrent de leurs domaines, de leurs châteaux et de leur pouvoir. Dès-lors, comme le dit la chronique, « ceux de la ville n'eurent plus de ressource qu'en Dieu et en monsieur Saint-Pierre auquel Ils se confiaient mieux qu'à Dieu dans ces temps-là. »

Ce fut bien pis quand les chanoines de Genève, qui tous étaient gens de noble maison, et la plupart sujets du duc par leur naissance, se mirent à nommer évêques des princes de la famille de Savoie. L'évêché devint l'apanage des cadets on des enfans illégitimes de l'illustre maison. Une cour voluptueuse et brillante s'établit dans Genève. Des gentils-hommes savoyards s'y fixèrent en grand nombre. Qui n'eût cru que c'en était fait de la république naissante et de ses jeunes libertés?

Mais c'est alors que le nom suisse vint la couvrir d'un bouclier. Le commerce des Cantons se faisait par Genève. Sa prospérité leur importait. Les négocians genevois avaient à Fribourg, à Berne, à Soleure des relations amicales. Ils ne cessaient d'entretenir leurs amis des périls et du courage de leurs concitoyens. Et les vainqueurs de Morat et de Grandson se prirent de compassion pour la riche et généreuse cité. Il se forma alors à Genève un parti d'hommes jeunes pour la plupart, ayant le langage franc et la parole hardie, tours armés selon la coutume, et quoi que le duc voulût entreprendre, il ne cessa plus de les rencontrer sur son chemin. Ils avaient pris pour devise, « Un pour tous» et « qui touche l'un touche l'autre. » Charles III, à son avènement, offrait-il aux Genevois de leur rendre, au prix de leurs franchises, les foires dont ses prédécesseurs les avalent dépossédés, ces jeunes hommes dictaient la réponse : « Mieux pauvres avec la liberté. »

L'évêque de Genève étant venir à mourir, Ils firent si bien, qu'il lui fut nommé pour successeur un ami des Suisses ; c'était Aimé de Gingins, abbé de Bonmont, celui-même dont le fou, Jean Petitpied, se laissait employer à crier la peau de la mule du docteur Grossi. Mais cette fois Charles fit casser l'élection par le Pape et nommer Jean, bâtard de Savoie. « Quoi, s'écrièrent alors les enfans de Genève, comme s'appelaient eux-mêmes les zélateurs de l'indépendance, faudra-t-il que chaque fois une bataille décide à qui sera parmi nous évêque du Dieu de paix, et, malgré nos efforts, Genève est-elle donc inféodée à jamais aux fils illégitimes de cette maison! »

Le duc venait-il à Genève. les citoyens s'accordaient à fermer leurs maisons à ses gens, leurs écuries à ses chevaux, et le prince était réduit à descendre à l'hôtellerie comme un voyageur ordinaire et comme un étranger. Fréquemment ses demandes d'argent ou de soldats étaient repoussées. « qu'avons-nous à faire de cette grande bourse vide au milieu de nos petites bourses bien remplies, disaient les citoyens. » C'était d'une part luxe, débauches, insolences; de l'autre une fronde perpétuelle, des chansons, des rixes, des coups d'épée donnés et reçus. La jeunesse de Genève se formait à ces habitudes d'une guerre journalière.

Elle avait érigé l'insurrection en principe ; « Les citoyens qui craignent violence de la part des étrangers peuvent réunir les Genevois, fermer les portes et faire une congrégation armée; ils le peuvent en vertu des franchises de la ville, et ce qu'ils peuvent ils le font. » Ils avaient à leur tête Philibert Berthelier.

Bonnivard le portrait dans sa chronique « un mauvais homme et un grand citoyen, mutin, fréquentant les pires, les défendant contre la justice, et tirant de la ferme d'un bordel le meilleur de son revenu. » Mais Bonnivard, nous le verrons, bien qu'ami de la liberté ne la comprenait pas comme Berthelier, et il écrivait sous la censure des hommes qui avaient fait mourir l'un de ses fils et avaient banni l'autre de la cité. Roset se borne à dire que Berthelier était grand entrepreneur parmi ceux qui se faisaient forts de leurs franchises. Quel que fut Philibert, il se conduisit de manière que sa vie ne fut bientôt plus en sûreté dans Genève. « Ecoutez dit-il alors à ses compagnons, je fuis à Fribourg, ; je dirai aux Fribourgeois les injures qui sont faites à nos franchises et la commodité qu'il y attrait pour eux, en devenant nos combourgeois, à être exempts des péages de Genève; je vous ramènerai des alliés. »

Berthelier fit comme il venait de dire. Il ne tarda pas à rentrer à Genève avec des ambassadeurs de Fribourg. Le Conseil était incertain, partagé. Autour de lui s'agitaient les deux partis. L'un avait fidélité, l'autre liberté pour devise. Celui-là avait pris une crête de coq pour signe de ralliement, celui-ci la croix des Confédérés. « Reconnaissez les traîtres à la croix des Eidguenots, » disaient les ducaux. « Reconnaissez les Mamelus à cette crête, symbole d'orgueil et d'apostasie, » disaient les indépendans. Ils se rassemblèrent pour entendre des députés de Fribourg, qui leur proposèrent un traité d'alliance et de combourgeoisie. Les indépendans se trouvèrent être de beaucoup en plus grand nombre, et le traité fut conclu.

Triomphe de courte durée, et que les Eidguenots devaient payer chèrement. Un peuple en proie aux révolutions ressemble à la mer en tourmente; le flot ne s'enfle et ne s'élève que pour retomber et pour s'abîmer aussitôt. Rien de modéré, rien de prudent, rien de durable. En cette occasion la joie des libéraux fut insensée, on les entendit crier: « Au Rhône, au Rhône les traîtres. Qu'à l'avenir les deux Conseils ne décident rien de ce qui touche aux franchises sans l'approbation du général. » Les Mamelus, de leur côté, se retirèrent vers le duc: « Secourez-nous, lui dirent-ils, que vous reste-t-il que de marcher sur Genève et de travailler à faire rompre par la diète des Cantons le traité de combourgeoisie. » Charles s'avança. Les Cantons intervinrent et contraignirent Fribourg à renoncer au traité. Le 28 mai 1519, le duc entra dans Genève par la porte de St-Antoine qu'il avait fait abattre. Plus de résistance, plus de fierté. La tête de Berthelier roula devant le palais de l'évêque; elle fut clouée à Champel et son corps fut promené sanglant dans les rues avec cet avis: « que ceci serve aux traîtres de leçon. » La restauration fut entière. On emprisonnait, on battait., on torturait, on décapitait; c'était pitié, dit Bonnivard. Lui-même subit à Grolée une première captivité. Les Mamelus se félicitaient les uns les autres. Charles qui voulait faire partager sa victoire à la duchesse, l'appela à venir triompher de la cité conquise. Ce ne furent que bals, spectacles et tournois. Quand arriva le jour des élections et de l'assemblée annuelle des citoyens, les cloches s'ébranlèrent, les portes de St-Pierre s'ouvrirent; on dit que le nombre des soldats qui entoura l'assemblée dépassait celui des Genevois qui se trouvaient réunis. Le chancelier de Savoie leur parla d'ordre, de liberté, du respect du duc pour leurs franchises, et il finit par leur demander s'ils étaient prêts à jurer obéissance à leur Seigneur. - « Oi, oi, » répondirent tous les Mamelus. « Oi, oi » redirent tristement les voûtes sacrées, comme si Genève eût à cette heure fait son adieu à la liberté.

Mais déjà se relevait le flot populaire. Genève possédait un citoyen que je caractériserai d'un mot en disant que, né riche, il vécut à servir gratuitement sa patrie, et mourut si pauvre qu'il fallut du bien de ses enfans pour remplir les engagemens qu'il avait contractés pour la servir. Besançon Hugues n'était pas un zélateur comme Berthelier, mais un homme d'une vue haute et d'un coeur élevé au-dessus des passions communes. Il était parti de Genève quand Charles III y entrait, et fuyant à pied, par un temps et des chemins affreux, à travers la Bourgogne et la Franche-Comté, il était arrivé à Fribourg par ce long circuit. Toutes les mains serrèrent sa main loyale. Tous les coeurs comprirent le sien.
Bientôt il put écrire à ses concitoyens: « Tous à Fribourg sont d'une même opinion et pour nous. » - « A Genève pareillement, répondit Porral, le peuple se renforce, Dieu vous donne de continuer à bien faire de votre côté. » Mais déjà Fribourg s'armait à la voix de Besançon. Il n'y avait fils de bonne mère qui ne voulût partir. Fribourg entraînait Berne la politique. Sans se soucier des Cantons, bien résolue à défendre ses amis, elle annonçait le prochain départ de ses guerriers. 0 joie ! Ô délivrance! Ô retour inespéré !
Hugues arrive portant en main le traité de combourgeoisie avec les deux républiques. Les rangs de ses concitoyens s'ouvrent devant lui. Il parle : « Pour vous le faire court, Messieurs, les seigneurs de Berne et de Fribourg ne voient nul moyen de nous mettre en repos, sinon de nous prendre et accepter pour leurs, sans s'arrêter aux promesses et transactions de ces gros maîtres, qui ne sont à présent de longue durée. Laquelle bourgeoisie, ayant connu leur bonne volonté, nous avons pourchassée et obtenue à nos propres dépens, dont en voyez ici la lettre bien scellée et bien bullée. Le traité est fait pour 25 ans, et se doit faire le serment de cinq en cinq ans. Ils seront francs ici comme nous-mêmes, et, nous vers eux comme eux-mêmes. Ils nous secourront et nous les secourrons. Lausanne sera le lieu de mi-marche entr'eux et nous, en cas d'appel, et là, par devant tels arbitres qu'il plaira aux parties élire, du pays du Valais ou de Neuchâtel, se termineront les causes d'appel dans trois semaines. Or, advisez, Messieurs, si voulez bien ainsi ratifier, accepter et approuver la dite bourgeoisie. » - Six mains seules se levèrent pour le refus. Ce jour du 24 février 1526, Genève fut acquise à la Suisse et gagnée pour la liberté.

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GENÈVE ALLIÉE DE BERNE ET DE FRIBOURG.
 

«Renoncez au traité de combourgeoisie. » -
« Ils répondirent tous d'une voix: plutôt mourir. »

Pendant que le duc de Savoie dominait dans Genève, l'évêque Jean était venu à mourir, et Charles lui avait donné pour successeur Pierre de la Baume, d'une illustre maison de Bourgogne. Le nouveau prélat, selon le portrait que nous en fait Bonnivard, « était fort superbe et ne s'élevait pas par noblesse de vertu, mais par celle de sa race, et pour entretenir cet état il lui fallait faire de grandes pompes. Il estimait que c'était souverain mérite en un prélat de tenir gros plat et viande à table avec toutes sortes de vins excellens, et quand il y était il s'en donnait jusqu'à passer trente-un.

C'était aussi un cocher à tout vent, voulant chevaucher l'un et mener l'autre par la bride, dont il se glorifiait, voulant en ceci imiter le cardinal de Sion, qui avait été estimé l'homme le plus fin de son temps. Il voulait lui ressembler en finesse, ne le pouvant en vertu, car le cardinal était savant-ès-lettres, et si éloquent qu'il pouvait rendre raison de tout ce qu'il faisait, sobre, chaste et de moeurs, sinon bonnes, du moins de bon exemple.

L'évêque était tout le contraire; ce que le cardinal faisait de sens mur et rassis, celui-ci le faisait après boire. Il entreprenait une affaire avant dîner et après dîner il en faisait une toute contraire. « Qu'un prélat tel qu'était Pierre de la Baume n'aimât pas Genève on le comprend. Son orgueil y avait à souffrir et de la part du duc et de celle des citoyens. Aussi faisait-il de préférence son séjour à Arbois, dont les vins lui plaisaient, ou à St.-Claude au milieu de ses bons chanoines, ou dans quelque autre de ses bénéfices de Bourgogne. Mais il n'était ni dans les intentions du duc, ni dans les intérêts des Genevois de l'y laisser demeurer en paix. Des deux parts on pressait son retour à Genève, le duc dans l'espérance de l'y employer à ses fins; les conducteurs de la république dans le but de le faire servir à contenir dans ses digues un torrent qui débordait de tous côtés.

Tous les lendemains de révolution se ressemblent. L'alliance de Genève avec les Cantons n'avait pas été plus tôt conclue, que toutes les passions avaient demandé une place sur le terrain nouveau que l'on venait d'occuper.(1) Tous de vouloir commander, nul d'obéir. « Le tyran est bien ôté, dit Bonnivard, mais je nie qu'ils aient ôté la tyrannie, car ils l'ont gardée pour eux, et je n'estime liberté de faire ce que l'on veut, si l'on ne fait ce que l'on doit. Quelqu'un en hait-il un autre, il ne fait qu'aller dire à la maison-de-ville qu'un tel est un traître, et l'auteur des maux de la ville, et on le mande quérir, et on le met en prison. » Les Mamelus, au nombre de quarante, des plus riches et des plus apparens, s'étaient enfuis, emportant dans leur coeur leur haine contre la Genève nouvelle. Bientôt plus de trois cents Eidguenots se présentèrent pour demander le fourrage des biens des fugitifs.
Les syndics devenus en un jour les chefs d'un état, de simples magistrats de police qu'ils étaient, n'avaient qu'une autorité faible et empruntée. On cherchait qui pourrait gouverner ces mouvemens. Or il se trouva qu'il existait à Genève, comme dans la plupart des villes et des villages de la patrie romande, une institution connue sous le nom de l'abbaie des fous. Elle tirait son revenu du tribut prélevé sur les veufs et sur les veuves qui passaient à de secondes noces. Les princes ne la souffraient pas seulement, mais l'aimaient et l'autorisaient, afin que leurs peuples ne devinssent pas plus sages qu'eux. L'abbé qui la présidait avait pour office de pourvoir aux jeux, danses et mômeries.
On conçut la pensée d'anoblir sa charge en y portant un grand citoyen. On en fit une dictature. On créa l'abbé capitaine général de la république, et sous ce double titre on confia à Besançon Hugues le soin dangereux de défendre la ville et de faire régner dans ses murs l'ordre et la modération. Besançon accepta un pouvoir qui devait le dépopulariser. Du fourrage et de la condamnation à mort des Mamelus, il ne fut plus question. Le mâle caractère de Hugues en imposait à l'Évêque; fasciné, soumis, il rentra dans Genève, rêvant, il est vrai, aux moyens de faire servir le noble citoyen à réduire la ville sous son autorité. Mais qu'il la trouva différente de ce qu'il l'avait laissée! Le gouvernement s'était organisé. Un conseil des Deux-Cents avait été créé à l'exemple des villes suisses. Les citoyens avaient arrêté entr'eux de ne plus plaider devant le vidomne ni devant la cour épiscopale, mais de porter leurs causes devant les syndics. Hugues, faisant servir au salut de la cité la fièvre qui la dévorait, s'était mis en tête des populations, et il travaillait lui le premier à renverser l'abattoir de St.-Germain et à élever les remparts de Palais. Sa grande âme électrisait tout.

On contribuait de la bourse et des bras. Les bouchers ne se refusaient plus à payer la gabelle de la chair, qui devait servir à acquitter les dettes de la ville. Au premier son du grand tambour d'Allemagne, tous les citoyens se trouvaient sous les armes, chacun au poste assigné. Il n'y avait plus qu'un parti dans Genève. Les Favre, d'une famille venue d'Echallens, les Vandel, originaires de Savoie, les Offischer, descendus du Gessenay, donnaient l'exemple du dévouement à leur nouvelle patrie. Il suffisait d'un mot de ces derniers, pour que des montagnes qu'ils avaient quittées de nombreux mercenaires vinssent accroître les rangs des défenseurs de Genève. Tout ce qui aimait la liberté était pour elle, et Genève le savait bien; elle n'avait pas oublié ce mot de l'ambassadeur de Berne, Sébastien de Diessbach : « Nous venons vous faire à savoir le bon vouloir de nos supérieurs de vous maintenir de toute leur puissance envers et contre tous en vos libertés et franchises, et aussi en votre bon droit. » L'ambassadeur avait ajouté: « Toutefois vous prions que vous ne soyez que plus humbles, plus sages et plus paisibles, ne voulant maltraiter ceux d'opinion contraire, sachant qu'il n'est si beau blé qui n'ait quelque ordure. » Mais ces dernières paroles, on ne les avait écoutées qu'à demi; on acheva de les oublier lorsque les Mamelus, faisant irruption aux portes de la ville, se mirent à maltraiter qui ils pouvaient saisir, et à piller les terres de leurs ennemis. Alors il fut de nouveau question de leur condamnation. Les zélateurs se relevèrent. Le nom de Hugues et un reste de respect pour l'évêque les contenaient encore. Voilà qu'un jour l'évêque fait enlever une jeune fille, et que le peuple ameuté court l'arracher de son palais dès-lors plus de considération, plus d'honneurs plus d'autorité. Un syndic vint demander au prélat, pour abréger Justice, d'en faire renonciation formelle à Messieurs du conseil.

Une autre fois les citoyens, se retirant après boire, avec un tambourin, prirent plaisir à frapper en présence de l'évêque un homme qui lui était attaché, et l'évêque dut dévorer cet affront, parce que plusieurs de ceux qui avaient fait l'injure étaient du conseil, et qu'ils ne se fussent jamais punis eux-mêmes. Les citoyens montraient moins de haine aux ducaux qu'aux évêquais. Enfin n'y pouvant tenir davantage, le prélat fit un beau soir donner une fausse alarme, et tandis que le peuple courait l'un çà, l'autre là, pour garder la ville, un bateau le conduisit aux Paquis, d'où, montant un cheval qui l'attendait, il s'enfuit chez ses Bourguignons. Ce jour de sa fuite mit fin au règne du parti modéré. L'heure approchait où Hugues lui-même devait être appelé à donner sa démission, et à quitter Genève, si l'on en croit Bonnivard. Les hommes du mouvement signalèrent leur triomphe, en précipitant du château de l'Isle dans le Rhône, la pierre qui portait les armoiries du duc de Savoie. Ils répondirent à l'excommunication de l'Eglise par une procession burlesque à la tête de laquelle figura Baudichon de la Maison-Neuve, qu'à l'avenir nous verrons reparaître chaque fois qu'il y aura un tumulte nouveau. On n'hésita plus à mettre la main sur les biens des Mamelus et à prononcer leur sentence de mort. La révolution avait repris sa marche.

Mais cet orage dans son cours rencontra un autre orage, qui, après avoir grondé long-temps autour de Genève, vint enfin tout-à-coup tumultueusement l'assaillir.

La terre qui se déploie autour de Genève, semée aujourd'hui de belles et riantes maisons de campagne, l'était alors de châteaux, (2) séjour d'une noblesse nombreuse et élevée dans les armes. Les châteaux s'y touchaient. Les nobles se donnaient la main. C'est vers eux que la plupart des Mamelus s'étaient réfugiés. La passion des uns et des autres étant la haine du populaire, ils n'avaient eu même besoin de s'entendre, et une ligue s'était trouvée formée. L'évêque de Lausanne en était. Celui de Genève s'y était joint avec ses Bourguignons. Des gentils-hommes du Pays-de-Vaud je ne sais qui n'y prit quelque part. Quand les marchands de Genève, dont ils étaient les débiteurs, leur envoyaient demander de l'argent, ils ne savaient plus que battre les messagers. Une fois qu'ils banquetaient ensemble au château de Bursinel, et déchiquetaient, Dieu sait comme, ceux de Genève, l'un d'eux, levant haut sa cuiller : « Si vrai que je la tiens, dit-il, nous avalerons Genève ; » et tous de placer aussitôt leur cuiller en sautoir, comme signe de leur confrérie. On les appela dès-lors les Gentils-hommes de la Cuiller. Réunis à Nyon, ils firent bénir leurs armes par l'Eglise. Ils avaient à leur tête Messire François de Pontvoire, homme qui ne savait vivre qu'en guerre; il se prit de querelle aux portes de Genève, tira l'épée et tomba percé de coups. Ce fut Michel Mangerod seigneur de La-Sarraz qui prit sa place. (On distinguait après lui le jeune de Gruyère, le baron de Rolle, fils de M. de Vergi, les deux seigneurs de St.-Martin, et le sieur de la Bâtie.

Les enfans de Genève avaient pris pour devise : «qui touche l'un touche l'autre; » les gentilshommes s'appelèrent les « enfans de la noblesse » et se jurèrent inviolable fidélité. Que ne recevaient-ils de la part du duc le signal qu'attendait leur impatience: ils pillaient cependant, détruisaient, ravageaient, donnaient des coutelades, troublaient le commerce des Cantons et ruinaient celui de Genève. Un beau soir ils se trouvèrent avec près de quatre mille hommes réunis à Gaillard, munis d'échelles et prêts à livrer l'assaut : le duc leur signifia l'ordre de se disperser.
C'était à la voie des négociations que Charles comprenait qu'il devait avoir recours. Il n'était pas de force à lutter contre les Cantons: mais sachant les Suisses divisés, il travaillait à faire rompre par la diète le traité de combourgeoisie que Berne et Fribourg avaient fait avec Genève. Il se faisait appuyer par le roi de France. Il faisait écrire par l'empereur.

Ses envoyés donnaient des banquets, répandaient de l'argent. Besançon Hugues de son côté, présent en tous lieux, employait le reste de ses forces et de sa fortune à plaider la cause de sa patrie. Les conférences succédaient aux conférences. Il s'en tint à Bienne, à Soleure, à Berne, à Brouck, à Payerne, et sans amener de résultat. Enfin de lassitude les Cantons se décidèrent à faire les démarches que le duc ne cessait d'implorer d'eux; Berne, Fribourg, Zurich, Bâle et Soleure envoyèrent leurs ambassadeurs inviter Genève à se départir de la bourgeoisie, et à traiter avec le duc : « Arrangez-vous, dirent les envoyés de Berne, car nous ne voulons point de guerre et nous ne vous secourrons pas. » - « Faites pour le mieux, dirent les députés de Fribourg, mais quelle que soit votre résolution nous serons fidèles à nos promesses. » La réponse du peuple fut unanime:

« Plutôt mourir que de renoncer à l'alliance. » -

« Eh bien! dit l'ambassadeur bernois, je rapporterai votre réponse à mes seigneurs, et au nom de Dieu, ils feront ce qui leur plaira. » C'était en 1528. Les seigneurs de Berne étaient dans des circonstances difficiles. Ils firent néanmoins savoir à Genève qu'ils demeureraient fidèles à la bourgeoisie, et sacrifieraient au besoin leurs personnes et leurs biens pour maintenir la foi jurée.
Dès lors un an s'écoula tout entier en querelles, en escarmouches et en brigandages. La noblesse dévorait son frein. Enfin écumante de rage, elle le rompit, et rassemblant de toutes parts ses mercenaires, elle se précipita sur Genève. Un siècle au deux plus tôt la victoire lui eut appartenu. Alors quelques chevaliers, bardés de fer, décidaient du sort des batailles. Ils ne rencontraient ni canons, ni phalanges bien disciplinées.
Mais depuis les armes avaient changé, et l'enthousiasme et la victoire avaient passé dans de nouveaux rangs. Genève le fit bien voir par sa belle et prompte résistance ; et dès que les troupes Suisses se mirent en campagne, l'on vit se dissiper les gentils-hommes, avec les essaims d'aventuriers et de valets, de la multitude desquels ils s'imaginaient avoir fait une armée. Les Confédérés s'avancèrent pillant, saccageant, faisant la guerre de la manière cruelle dont on la faisait alors. Les Bernois, qui depuis peu avaient échangé la messe contre le sermon (3), insultaient aux croix et aux images, et portaient le ravage dans les couvents. À Morges ils se logèrent en grand nombre dans la maison des frères Mineurs, et s'étant fait ouvrir l'église ils y allumèrent un grand feu, et y jetèrent avec le ciboire les statues et les tableaux. Vint ensuite le tour des castels. Celui de M. de Vufflens, celui d'Allamand, celui de Perroy, celui de Begnins, une maison du sire Adrien Feste châtelain, de Nyon, tout fut brûlé. À Rolle ils mirent aussi le feu au château, qui était d'une beauté remarquable. À Nyon, ils pillèrent les temples et le couvent de St.-François. On nous raconte qu'ils voulurent brûler plusieurs églises ; mais que notre Seigneur ne permit pas que le feu pût prendre étant mis par des mains hérétiques. Les moines et les pauvres nonnes s'enfuyaient déguisés, chacun en la maison de ses parens.

De Genève on reconnaissait l'approche des Suisses aux progrès des flammes. Bien que le temps fut beau, les airs étaient offusqués par la grande fumée ; placés sur les murailles, les citoyens contemplaient cet incendie; quelques uns en étaient piteux, les autres joyeux, et se moquaient. Enfin le 7 octobre, les Confédérés entrèrent dans Genève sans avoir rencontré l'ennemi.

Ils s'assirent au nombre de 15000 dans une ville épuisée. Les uns étaient catholiques zélés, d'autres venaient d'embrasser la réforme ; ceux-ci vont brisant les croix, maltraitant les religieux ; les prêtres n'osent aller à l'office que leur robe sous le bras ; les Fribourgeois, eux-mêmes, quoique écoutant volontiers messe n'endommagent pas moins les pauvres gens comme les autres ; qui délivrera Genève de ses amis?
Vainement elle supplie les capitaines d'aller camper sur terre ennemie ; ils promettent et ne bougent pas. On leur parle de retour dans leurs foyers.
Nous partirons, répondirent-ils dès que nous aurons reçu les frais de la campagne » et ils demandèrent 15000 écus d'or. Quelle ne fut pas la stupeur des Genevois! ils cherchèrent, ils réussirent â faire 2000 écus. Les ornemens des églises fournirent une valeur de 1000 écus encore. On fit du reste une obligation. Restait à attendre l'issue des conférences qui se tenaient à St.-Julien.

Genève et le Duc en pressaient également le terme ; mais le Duc l'éloignait en persévérant à nier d'avoir eu part à l'échauffourée des gentils-hommes, et Berne en se montrant résolue à ne pas le croire. Enfin Charles céda ; il promit de laisser Genève en paix, laissa peser sur lui les frais de la guerre, et pour gage de sa promesse donna aux Cantons la plus belle part de son héritage, le Pays-de-Vaud en hypothèque. Les Suisses reprirent alors le chemin de leurs foyers ; ils partirent en laissant Genève à-peu-près dans l'état où elle se trouvait lors de la levée de boucliers de la noblesse ; ni paix, ni guerre. C'était comme avant; n'était que la petite république, par la dette qu'elle venait de contracter, était devenue la tributaire des Cantons, et que Berne qui avait le ton du commandement, s'était habituée à le prendre envers la faible cité.

Les rixes, les querelles sanglantes, les escarmouches recommencèrent. Le Duc n'abandonna pas la pensée de surprendre Genève. Il continua de la harceler, et de la fatiguer par de continuelles alarmes. Il lui fermait l'arrivage des vivres (4), puis rouvrait les marchés dès que Berne se montrait. Une nouvelle conférence, qui se tint à Payerne, ne changea ni la situation, ni les dispositions des parties.

La sentence de St.-Julien se trouva confirmée, et de ce que les médiateurs y ajoutèrent il ne sortit nul effet. Il condamnait Genève à rétablir le Vidomne ; « Que le duc, dirent les Genevois, commence par nous rendre les prisonniers qu'il nous retient. » Ils ordonnaient au duc de relâcher les captifs; « Je le ferai, disait le prince a son tour, quand Genève aura reçu mon Vidomne. » Et cependant les hostilités continuaient, et de deux parts on ne cessait de fatiguer les Confédérés du bruit de ses plaintes. Les choses en étaient à ce point, quand un fait d'une singulière gravité se fit jour à Genève. À peine aperçu d'abord, il développa insensiblement ses conséquences, et renouvela en peu de temps la république dans sa religion, dans sa politique et dans ses moeurs. On comprend que c'est de la Réformation que nous voulons parler.

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ENCORE LA REVUE DU PASSÉ
SITUATION RELIGIEUSE.

« Nous avons Abraham pour père. »
Je vous dis que de ces pierres même Dieu peut faire naître des enfans à Abraham. »

Il vivait en Suisse, vers le milieu du XVe siècle, un homme de beaucoup d'esprit, de savoir et de piété et qui à ces trois titres était fort mal vu des gens d'église ses confrères. Malléolus, c'était son nom s'imagina voir un jour descendre du ciel un envoyé des saints du paradis, et à l'entendre, cet envoyé aurait tenu à peu près ce langage aux chanoines de sa patrie : « Comment se fait-il que de vos rangs il ne vienne plus d'élus accroître le nombre des bienheureux et partager leur béatitude ? oisiveté.... luxure .... ignorance.... Ah! je le vois et je le déplore, vous avez entièrement abandonné les traces des hommes pieux qui vous ont précédés. » -

Ainsi s'exprimait Malléolus; c'était sans pitié qu'il fouettait les vices de son siècle. Un jour les chanoines ses collègues lui donnèrent une commission pour l'Évêque. Il partit. Mais voici que sur sa route il rencontra un homme, la lance au poing, qui se précipita sur lui en disant : « Reçois ce que tu as mérité pour avoir injurié tes confrères. » Malléolus eût succombé si des paysans n'étaient survenus. Bientôt on apprit qu'un des chanoines avait trahi, par ses craintes, l'auteur de cet attentat. Il s'était enfui vers l'Italie; mais il ne tarda pas à reparaître après avoir reçu les indulgences de l'Eglise. Pour Malléolus il n'en fut pas quitte à si bon compte. On célébrait le carnaval quand le vicaire de l'Évêque pénétra dans sa maison, fit opérer saisie de sa bibliothèque, et le jeta lui-même garrotté sur un cheval. Plus de trois mille personnes furent les témoins muets de cette arrestation qui n'avait aucun des caractères de la légalité. Le conseil se tut. Les Confédérés laissèrent faire.

L'évêque de Lausanne, au pape, et à Garillat lui-même. À l'Évêque : « Cet homme a osé s'attaquer à notre avoyer. O crime! il le poursuit jusques après sa mort. Il veut le faire déterrer comme on le ferait d'un vil animal ; et c'est au sein de votre église que se publient ses mandemens. En vérité nous ne pouvons en témoigner assez notre surprise. Ne sommes-nous plus les vainqueurs de Charles-le-Hardi? N'avons-nous pas fait voir assez clairement la vigueur avec laquelle nous savons venger notre gloire outragée ? et pensez-vous que nous soyons gens à supporter de tels mépris?- »

Au Pape : « Notre nom n'est-il que de hier ? Est-il de si peu d'éclat? Un homme de rien l'emporterait-il sur nous? Que votre Sainteté nous voie les genoux dans la boue et le coeur touché d'humilité la supplier d'assurer à jamais paix aux cendres de notre héros. » -

À Garillat : « Prenez-y garde, et pour vous le dire en un mot, ne nous faites pas froncer davantage le sourcil, sinon vous sentirez que nos flancs n'ont pas été mordus impunément. »

Tout inutilement. L'orgueil du prêtre triompha de celui de la fière cité. Garillat fut si loin de ployer, qu'insultant de nouveau à la gloire de Berne, il osa demander au pape le prieuré du Mont-Richer (Ruggisberg), situé sur les terres de la république, et Berne fût réduite à le supplier de vouloir, par pitié, se désister de ses prétentions. « Notre révérend Père, notre bienfaiteur chéri, lui écrivit-elle, nous espérons en votre humanité. Rendez-nous amour pour amour. Achevez de pardonner à Boubenberg, et que votre bonté fasse produire à nos prières les fruits que nous en souhaitons. »

Un brevet n'en arriva pas moins de Rome, qui maintenait Garillat dans la possession de Mont-Richer, et Berne, fille soumise, ne sut que s'incliner et qu'obéir. Elle écrivit au souverain pontife : « Nous nous entendons mieux à manier les armes qu'à plaider une cause. Nous ploierons, comme nos pères nous ont appris à le faire. Elle essaya bien encore, mais en vain, de faire agir un étranger de haut lieu pour faire donner le prieuré à quelque prêtre qu'il protégeât. Il ne lui resta enfin qu'à supplier Garillat, qui ne devait point résider dans le bénéfice que la faveur de Rome venait de lui confier, d'y placer un administrateur qui ne fût pas hostile au gouvernement du pays. Elle ne cessa de le caresser, de l'appeler son bourgeois, son patron à Rome, son singulier ami, jusqu'à ce que, par son crédit à la cour de Savoie, elle réussit à se débarrasser de lui en le faisant nommer à l'évêché d'Yvrée.
Telle était encore à la fin du XVe siècle l'influence de la cour de Rome dans l'Helvétie. Tel y était le pouvoir du haut clergé. S'enrichissant à chaque génération par des donations nouvelles ; se dérobant aux charges et aux impôts, ne courant point, comme les propriétaires laïcs, les chances de guerre et de confiscation, recevant toujours et n'aliénant jamais.


Table des matières

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Chronique de la quinzaine royaume de France Paris, 21 janvier au soir

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(1) « Le peuple qui avait été long-temps à l'attache, incontinent qu'il se trouva délié, il commença à faire des soubresauts périlleux. »
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(2) Tel village, celui de Begnins, avait trois châteaux, trois seigneurs, trois juridictions.
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(3) « Avaient longtemps plaidoyé la messe et le sermon, lequel serait chez eux le maître ; mais cette armée le sermon gagna et chassa la messe de la république. »
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(4) Et quand le duc avait défendu de mener des vivres à Genève, c'était alors qu'ils y abondaient, parce que les paysans espéraient les y vendre à plus haut prix. On venait alors y acheter même du dehors.


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Noms propres de cette page:

Abraham- Adrien - Allamand - Allemagne - Antoine - Arbois

Bâle - Baudichon - Baume - Begnins - Berne - Berthelier - Besançon - Bienne - Bonmont - Bonnivard - Boubenberg - Bourg - Bourgogne - Bourguignons - Brouck - Bursinel

Cantons - Champel - Charles - Claude - Confédérés

Diessbach

Echallens - Eglise - Eidguenots

France - François - Fribourg - Fribourgeois

Gaillard - Galliard - Genève - Genevois - Gentils - Germain - Gessenay
Gingins - Grandson - Grolée - Grossi - Gruyère

Helvétie - Hugues

Lausanne

Malléolus - Mamelus - Mangerod - Martin - Monseigneur - Morat - Morges

Neuchâtel

Offischer

Pape - Paquis - Payerne - Perroy - Petitpied - Philibert - Pontvoire - Porral

Réformation - Rhône - Richer - Rolle - Rome - Roset - Ruggisberg

Sarraz - Savoie - Savoye - Sébastien - Soleure - Suisse - Suisses

Vaud - Vidomne

 

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