Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



En Canot et en traîneau
À CHIENS
Parmi les Indiens CREE et SALTEAUX


 CHAPITRE VII

Ces sauvages contrées du Nord sont si entièrement dépourvues de routes que leurs tribus ne possèdent aucun mot pour désigner des véhicules quelconques. Pour rendre wagon ou chariot dans la langue Cree il faut dire traîneau à chiens. Les lacs et rivières y sont si nombreux que, durant la saison d'été, le besoin de routes ne se fait pas sentir. Nous avons vu comment le léger canot de l'habitant le porte dans toutes ses expéditions, moyennant qu'il le porte sur ses épaules aux endroits qui ne sont pas navigables ou pour le transporter d'un cours d'eau à un autre. Les villages ou les campements sont naturellement situés au bord des eaux, en tout cas à peu de distance. Mais l'été est court ; on ne peut guère compter que sur cinq mois de navigation. Pendant les sept autres, le seul mode de locomotion est le traîneau et la seule bête de trait le chien.

À mesure que les années s'écoulaient, ma paroisse prenait des proportions plus considérables ; du nord au sud, elle s'étendait sur un maximum de huit cents kilomètres et, dans le sens opposé, sur plus de cinq cent cinquante. Durant l'hiver mes attelages de chiens me transportaient d'un point à l'autre de ce vaste district. Au premier abord cela ne me semblait pas sérieux et j'éprouvais comme un sentiment de révolte à cette nécessité qui avait l'air d'un amusement ; mais je dus bientôt reconnaître que le système n'était point méprisable et que je n'avais pas toujours eu à ma disposition des coursiers d'autant de valeur.

Les chiens qu'on emploie généralement sont de la race esquimau, bien que dans certaines parties du pays ils aient été tellement croisés avec d'autres variétés qu'ils soient à peine reconnaissables. La race pure est robuste et bien bâtie, chaque individu pesant de trente-cinq a cinquante-cinq kilogrammes. Leur robe bien fournie, chaude, semblable à une fourrure, varie de couleur. Leurs oreilles sont courtes et pointues, leur queue touffue et frisée. Ce sont les voleurs les plus fieffés. Je n'ai jamais réussi à en détourner aucun entièrement de cette funeste habitude ; elle semble faire partie de leur nature. J'en ai acheté de tout jeunes et les ai nourris abondamment, essayant patiemment de les élever dans la bonne voie, mais je n'ai jamais pu obtenir qu'ils y restassent ; ils voulaient voler et Ils volaient chaque fois que l'occasion se présentait.

LEUR LÉGER CANOT LES PORTE PARTOUT

Ce grave défaut peut provenir de la négligence constante et incurable avec laquelle leurs maîtres les traitent presque toujours. En un sens, ils les aiment et ne s'en séparent pas volontiers, si ce n'est pour un bon prix, cependant, à part le moment où ils les emploient, ils les nourrissent très rarement. Ces pauvres bêtes sont donc réduites à vivre de rapine. La pêche ou la chasse ont-elles été fructueuses, les chiens comme leurs maîtres sont gras et prospères, les vivres deviennent-ils rares, la ration du chien est la première supprimée. Lorsqu'une troupe de Peaux-Rouges errante et païenne visitait en passant notre village, un coup d'oeil sur eux et leurs attelages nous révélait de suite comment leurs affaires avaient marché. Si les uns et les autres avaient bonne tournure et se montraient de bonne composition, c'est qu'ils avaient trouvé abondance de nourriture. Mais si, tandis que les hommes avaient une apparence pas trop mauvaise, les bêtes étaient maigres et que leur allure rappelât celle du loup, cela indiquait une prospérité très relative. Enfin si les hommes étaient chétifs et décharnés, les chiens avaient habituellement disparu ; les temps ayant été durs, on avait été réduit à les manger pour se maintenir soi-même en vie.

Ils dévorent absolument tout ce qui est mangeable et même bien des choses qui semblent ne l'être à aucun degré ; ils hurlaient de satisfaction lorsque de vieux mocassins de cuir, des harnais, fouets, bonnets de fourrure ou autres objets de ce genre tombaient en leur possession ; ils les dévoraient avec avidité. Une fois rassasiés, ils enterraient avec beaucoup de ruse ce qui pouvait être de reste. En été, ils entreprennent volontiers de lointaines expéditions de pêche. Au cours de l'une de mes tournées, j'en rencontrai un jour une troupe à plus de cent cinquante kilomètres de chez leur propriétaire. À première vue, de loin, nous les avions pris pour des fauves et nous étions préparés à la lutte, mais l'oeil exercé de mes compagnons discerna bientôt ce qui en était ; alors, déposant nos fusils, nous passâmes un moment à les examiner. À ma grande surprise, je vis qu'ils péchaient pour leur propre compte et, comme cela m'était nouveau, je les regardai faire avec beaucoup d'intérêt. Le long de la rivière se trouvait une espèce de marais garni de roseaux où la profondeur de l'eau variait de quelques pouces à un pied. Ces basses eaux sont peuplées à certaines saisons de différentes variétés de poissons et surtout du Jackfish ou brochet qui mesure volontiers plus d'un mètre ; parfois leur nageoire dorsale dépasse le niveau peu élevé de l'eau, le chien l'aperçoit aisément, il nage doucement dans sa direction et le saisit.
En dépit de ses résistances, il est porté en triomphe sur la rive et dévoré de la belle façon. Après quelques semaines de ces parties de pêche, les chiens réintègrent leur domicile en beaucoup meilleur état qu'ils ne l'avaient quitté.

Pendant l'hiver de la première révolte des Riel où tous les vivres nous avaient été coupés, ma brave femme et moi nous étions las de nous nourrir vingt et une fois par semaine de poisson, remplacé seulement de temps à autre par un quartier de chat sauvage ou un bouillon de rats musqués ; aussi, l'été venu, lorsque j'eus à me rendre à l'établissement de la Rivière Rouge, je fis emplette d'un mouton que je ramenai avec mille précautions et installai dans un enclos palissadé de quatre mètres de haut. Les chiens surent y pénétrer et s'en régalèrent. L'été suivant, je ramenai un couple de porcs ; je les mis dans une petite construction en troncs d'arbres munie d'une porte en planches de deux pouces d'épaisseur. Une nuit, mes affreux voleurs pratiquèrent de leurs dents acérées un trou dans cette porte et mes porcs furent engloutis à leur tour. Au fait, Ils tenaient pas mal du loup. Beaucoup d'entre eux ne montraient point d'attachement pour leurs maîtres et l'on ne pouvait jamais se fier entièrement à eux.
Cependant je fis l'expérience que, même avec ces animaux, la douceur et la patience étaient plus efficaces que la rigueur pour leur enseigner ce qu'on attendait d'eux et les amener à accepter leur situation. Il en est qui sont naturellement paresseux, leur éducation offre donc une occasion de premier choix pour l'exercice de la vertu cardinale qu'est la patience.

Comme mon oeuvre s'étendait de plus en plus, je compris que pour visiter tous ceux qui soupiraient après la Parole de vie, j'aurais à circuler presque tout l'hiver et que, même en faisant pour le mieux, je n'arriverais pas à visiter plus de deux fois par an les groupements les plus éloignés. Après quelques expériences déplorables avec les chiens indigènes et pendant une période d'intenses souffrances dans une de ces terribles tournées en plein hiver, je me pris à songer aux magnifiques Saint-Bernard et Terre-Neuve que j'avais vus en pays civilisés, auxquels on ne demande rien en retour des soins et de l'affection qu'on leur prodigue. Dès mon retour chez moi, je tentai quelques démarches pour m'en procurer. Mes directeurs furent surpris et amusés de ce qu'on appela « mon unique requête » ; cependant, grâce aux bons offices de quelques-uns d'entre eux et de quelques amis, je me trouvai, au début de la saison suivante, à la tête d'une petite troupe de splendides animaux qui devaient singulièrement faciliter ma tache. Avec ce nouvel équipage bien dressé, je pouvais si bien abréger mon voyage de cinq cents kilomètres, qu'au lieu de sept ou huit nuits que je passais à grelotter dans une tanière creusée dans la neige, je n'en avais plus que quatre ou cinq. Ceux qui savent ce que sont les campements dans la forêt par une température de trente-cinq à cinquante degrés centigrades au-dessous de zéro, conviendront que deux ou trois nuits de gagnées, ce n'était pas rien !

L'expérience m'apprit que les races du Saint-Bernard et de Terre-Neuve ont toutes les qualités et aucun des défauts de l'esquimau. La bonté unie à la fermeté les domptait facilement ; dès lors le fouet ne servait plus que comme appendice décoratif du pittoresque équipement du conducteur. J'eus quelquefois jusqu'à vingt de ces braves bêtes à ma disposition. Le plus grand et le meilleur de tous était Jack, un Saint-Bernard à la robe de jais de trente-trois pouces, - quatre-vingt-trois centimètres - de haut à l'épaule.

Bien soigné pour le travail, il pesait soixante-quinze kilos. Il était sans pair dans toute cette région boréale. À plusieurs reprises il me sauva la vie, ainsi que je le raconterai plus tard. Jamais le fouet n'effleura sa belle fourrure. Aucun danger ne pouvait le distraire de son travail lorsque sa remarquable intelligence lui avait fait saisir ce qu'on attendait de lui. Aucune tempête, si traîtresse et capricieuse ou si violente fût-elle, ne le retenait loin du campement projeté, lors même que ses compagnons de labeur eussent failli et que les guides eux-mêmes abandonnassent la partie.

La distance que nous pouvions franchir dépendait naturellement beaucoup de la contrée que nous avions à traverser. Sur la surface gelée du Winnipeg, pour peu que la tourmente ne nous aveuglât pas, que notre attelage fût bon et notre chargement pas trop lourd, nous courions cent vingt à cent cinquante kilomètres par jour. Un hiver, j'allai de Fort-Garry à Norway-House six cent cinquante kilomètres - en cinq jours et demi. Lorsqu'il fallait nous frayer un chemin dans la neige, à travers d'épaisses forêts ou dans une région sillonnée de ravins et de collines, c'était naturellement bien différent.

Le traîneau consiste en deux planches de chêne ou de bouleau d'un pouce ou un pouce et demi d'épaisseur et de quatre mètres de long. On les pose à huit ou neuf pouces de distance et on les assujettit solidement l'une à l'autre part des traverses. Puis l'une des extrémités est amincie au rabot et soumise à l'action de la vapeur ou de l'eau chaude jusqu'à ce qu'on puisse aisément la courber de manière à former ce qu'on appelle la tête du véhicule. On les rabote de nouveau, on y place des boucles qui serviront, celles du devant à fixer les traits des chiens, celles des côtés à assujettir le chargement. Une fois terminé, un bon traîneau mesure neuf à dix pieds de long - trois mètres - et seize à dix-huit pouces - quarante-cinq centimètres - de large. Quelquefois il est pourvu de côtés en parchemin et d'un dossier confortable ; on le nomme alors carriole.

Lorsque mon attelage était assez fort, que la vole était suffisamment foulée ou que nous parcourions la surface des grands lacs gelés, je pouvais me faire traîner la plus grande partie du temps ; ce n'était alors ni fatigant ni désagréable. Mais tout aussi souvent mes itinéraires d'hiver me conduisaient dans de vastes forêts où abondaient les arbres morts et tombés et où les vivants se serraient étroitement les uns contre les autres. Par surcroît, ils s'étendaient volontiers aux flancs de collines escarpées et la neige y atteignait par endroits de grandes hauteurs. J'étais alors contraint de marcher et même il me fallait aider mes hommes à fouler la neige pour que les pauvres chiens pussent tirer leur lourde charge.

Quatre chiens constituent un attelage on les dispose en tandem, précisément à cause des forêts qui couvrent toute cette immense contrée au nord des prairies. La manière esquimau qui consiste à donner un trait à chaque animal et à les laisser se déployer en éventail n'est pas praticable ici. Le harnais, en peau d'élan, est souvent orné de rubans et de clochettes qui font leur joie et les excitent à la course. À tel d'entre eux on ne pouvait infliger de correction plus sensible que de lui enlever ses sonnailles. C'est du chef de file que dépend dans une grande mesure l'agrément, le succès et même la sécurité de la caravane ; aussi un bon leader a-t-il sa valeur. Il en est d'assez intelligents pour n'avoir pas besoin de guide humain, sauf pourtant sur les pistes mal tracées dans les fourrés épais. J'en avais un certain blanc, haut sur pattes, de race mélangée, qui semblait toujours considérer le guide comme gênant, lorsqu'une fois sa grosse tête avait saisi ma pensée. Dépouillé de son harnais, Vieux-Routier, comme nous l'appelions, était une brute insociable, éminemment maussade et obstinée, si difficile à aborder que, pour pouvoir le saisir, nous lui faisions généralement traîner une corde de vingt mètres. Lorsque nous voulions l'approcher, nous partions dans la direction opposée, car il n'était jamais disposé à se laisser prendre et rusait comme un renard. Nous errions de ci, de là, jusqu'à ce qu'il ne prît plus garde à nos mouvements ; alors nous pouvions attraper l'extrémité de sa corde et l'attirer à nous. Une fois sous son collier et à la tête de la troupe, il était sans rival. Quel que fût le nombre des traîneaux voyageant ensemble, personne n'avait l'idée de passer devant lui. Sur le lac Winnipeg dont la côte est découpée de larges et profondes baies, les traîneaux passent en général en ligne droite d'un promontoire à l'autre. Après nous être arrêtés sur tel d'entre eux pour prendre notre repas ou pour le campement de nuit, nous n'avions qu'à tourner sa tête dans la direction voulue et lui montrer le point à atteindre, il y filait sans dévier.

Si j'entre dans tous ces détails, c'est que ce mode de voyager est peu connu en dehors du pays où il se pratique et que sans doute il appartiendra bientôt au passé ; à mesure que les natifs se fixent dans leurs Réserves, chaque tribu ou peuplade reçoit un missionnaire à demeure et ces longues et pénibles pérégrinations ne seront plus aussi nécessaires.

Les compagnons humains de mes longues excursions étaient les fameux coureurs indiens du nord. Celui qui jouait le rôle principal portait le titre de guide. C'est à lui qu'incombait la responsabilité de nous conduire par la voie la plus sûre et la plus courte auprès de la tribu à laquelle nous voulions porter le message du salut. Il précédait les chiens, à moins qu'un sentier bien battu ou une surface gelée ne leur permit de se conduire seuls. Plusieurs de ces hommes étaient merveilleusement doués. Que le lecteur se souvienne qu'en général nous ne trouvions aucune route, ni même aucun vestige de sentier ; durant plusieurs étapes successives, le guide ne rencontrait aucune autre trace que celle des fauves. Souvent le trajet entier devait s'effectuer dans les épaisses forêts encore vierges dont je parlais tout à l'heure et dans une neige épaisse. Il était entendu que notre conducteur, muni de ses larges raquettes, devait triompher de tous les obstacles, nous tirer de tous les mauvais pas et que nous n'avions qu'à le suivre avec toute la rapidité que permettaient la charge de nos traîneaux ou nos membres fatigués et parfois blessés. Ces hommes vaillants avançaient toujours, sans nulle hésitation et sans délai inutile. Cependant, à certains moments, les vastes étendues de neige reflétaient les rayons du soleil avec tant d'éclat que nos yeux ne pouvaient littéralement le supporter et que nous étions contraints de nous arrêter. Les yeux noirs des indigènes sont extrêmement sensibles à ce malaise qu'ils appellent aveuglement de neige et qui est en effet très douloureux ; je puis le dire par expérience. Il semble qu'on vous jette du sable brûlant sur le globe de l'oeil. Mes fidèles conducteurs en souffraient parfois si cruellement que, si stoïques qu'ils soient par nature, je les entendais gémir et même parfois pleurer comme des enfants. Un jour, près du lac Oxford, nous rencontrâmes deux natifs que cet éblouissement avait rendus complètement aveugles. Heureusement ils étaient parvenus à atteindre la forêt, à y camper et à se préparer un peu de nourriture avant que leur cécité fût devenue complète. Nous nous détournâmes de notre itinéraire pour les conduire auprès de leur tribu.

Pour éviter ce danger redoutable, surtout en mars et avril, alors que les jours s'allongent et que les rayons du soleil ont une grande puissance, il nous arrivait de ne voyager que de nuit. Au coucher du soleil nous levions le camp. À minuit, à la clarté des étoiles ou de l'aurore, nous ramassions à tâtons du bois mort ou de l'écorce de bouleau et nous allumions du feu pour cuire le souper, puis nous reprenions notre marche jusqu'à ce que le matin commençât à luire. Alors, après avoir déjeuné et prié, on s'endormait jusqu'à ce que l'éclat du soleil eût passé.
Il me semblait que la tache des guides devenait alors bien plus difficile encore ; cependant ils m'assuraient que non. En effet, que les étoiles étincelassent dans le beau ciel arctique ou que les nuages le couvrissent d'un voile noir, ils pointaient au but avec une exactitude parfaite.

Parfois l'aurore boréale éclatait, d'une splendeur indescriptible. Par moments, le firmament dans son entier était comme incendié de sa lumière légère, puis différentes parties du ciel s'illuminaient successivement de ses puissantes colonnes toujours changeantes. Les plus grandioses productions de la pyrotechnie pâlissent et deviennent insignifiantes en regard de ces visions de gloire céleste. Il m'est arrivé d'en être saisi et impressionné à tel point, des heures durant, que j'en perdais le sens des lieux ; j'aurais été incapable de m'orienter. Le guide, lui, était si absorbé par sa tâche qu'il n'en éprouvait aucun trouble ; cette constatation m'a souvent surpris, car les indigènes de ces contrées ont un sentiment très vif des beautés de la nature. Ils sont très sensibles et leurs âmes sont pleines de poésie, comme le prouvent les noms expressifs qu'ils savent se donner. Comme païens, ils voyaient dans les grandes barres colorées et scintillantes de l'aurore boréale les esprits de leurs ancêtres se précipitant à la bataille et ces visions merveilleuses de la nuit les intéressaient intensément.

J'ai conservé de la plupart de mes guides et compagnons un excellent souvenir. Sauf de rares exceptions, ils m'ont servi loyalement et ceux qui étaient chrétiens se réjouissaient avec moi de pouvoir, au cours de ces longs voyages, porter la lumière à leurs congénères encore plongés dans la nuit du paganisme, mais qui désiraient avec ardeur en sortir. Il s'en trouva plus d'un parmi eux qui n'était pas embarrassé pour joindre ses exhortations aux miennes et tous pouvaient, à l'exemple de Paul, raconter comment ils avaient trouvé le Sauveur. Mon coeur bat plus fort au souvenir de ces serviteurs fidèles ; telle circonstance me revient où ils ont exposé leur vie pour moi, telle période de disette où, durant plusieurs jours consécutifs, ils se sont mis sans ostentation au quart de ration pour que leur bien-aimé missionnaire ne souffrît pas de la faim. Plusieurs d'entre eux ont maintenant achevé leur course. En suivant la voie éclairée d'en haut et le guide par excellence, ils ont franchi les cieux des aurores boréales et des astres radieux, pour atteindre le trône même de l'Éternel.


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