ABRÉGÉ
DE LA DOCTRINE DU SALUT
X
Le
Saint-Esprit et les moyens de grâce.
103.
Celui qui, d'après les Écritures, opère en nous
toute
l'œuvre du salut, c'est donc le SAINT-ESPRIT, divin Auteur de
l'illumination et de la régénération des enfants de Dieu (1), de
leur foi (2), de leur sanctification (3), de leur espérance et de
tous leurs progrès (4). En sorte que si nous sommes sauvés par la
passion et par la mort de Jésus-Christ, nous ne pouvons l'être sans
l'action de l'Esprit de vie qui est en lui (5): tout ce salut
procédant, ainsi qu’iI a été dit, de l’amour infini du Père
(6).
1)
Il nous a sauvés par le moyen du bain de la renaissance et du
renouvellement de l'Esprit saint. Tite III, 5; Jean III, 5, 6, 8; 1
Cor. II, 10-16.
2)
La foi vient de ce qu'on entend, et I’on entend au moyen de la
Parole de Dieu, qui est l'épée de l’Esprit. Rom. X, 17; Eph. VI,
17; 1 Cor. XII, 9, 13; 1 Thes. IV, 5; Act. XI, 21.
3)
L'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le moyen de l'Esprit
saint qui nous a été donné. Rom. V, 5; XV, 16; Gal. V, 22.
4)
Le royaume de Dieu est justice, paix et joie par l'Esprit saint. Rom.
XIV, 17; 1 Thes. I, 6; Rom. XV, 13.
5)
Vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous avez été
justifiés, par le nom du Seigneur Jésus et par l'Esprit de notre
Dieu. 1 Cor. VI, 11; Rom. VIII, 2.
6)
Or quand sera venu le Défenseur (ou le Consolateur), que je vous
enverrai de la part du Père, l'Esprit de la vérité lequel procède
du Père, celui-là rendra témoignage de moi. Jean XV, 26. 2 Cor.
XIII, 13; Jean XVI, 7.
104.
Si la part du SAINT-ESPRIT dans notre salut est grande, c'est que
toutes ses œuvres le sont également. Il présidait à l'arrangement
de ce monde, lors de la création (1). Il inspira les prophètes de
l'Ancienne Alliance (2). Il forma l'humanité du Christ dans le sein
de Marie (3). Il fut en lui d'une manière spéciale dès son baptême
(4). Promis par Jésus à
ses disciples, il descendit sur eux le jour de la Pentecôte pour les
conduire dans la vérité et les enrichir de dons miraculeux (5). Si
bien qu'on doit l'envisager comme le grand Révélateur des mystères
de Dieu (6). De lui procède le souflle divin ou l'esprit saint qui
anime chaque fidèle, et l'assemblée entière dont Jésus-Christ est
le Fondateur, à la gloire du Père (7).
1)
Et l'Esprit de Dieu planait sur la face des eaux. Gen. I, 2; Ps.
XXXIII, 6; CIV, 30; Ésa. XL, 12, 13.
2)
C'est poussés par l'Esprit-Saint que les hommes de Dieu parlèrent.
2 Pier. l, 21; Hébr. III, 7; Apoc. II, 7.
3)
L'Esprit-Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te
couvrira de son ombre; c'est pourquoi aussi l'être saint qui aura
été engendré sera appelé Fils de Dieu. Luc I, 35; Math. I, 18,
20.
4)
Dieu a oint d’Esprit-Saint et de puissance Jésus, de Nazareth, qui
allait de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux qui
étaient sous la puissance du diable, parce que Dieu était avec lui.
Act. X, 38; Math. III, 16; Jean III, 34.
5)
Pour nous, dit Paul, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais
l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui
nous ont été gratuitement données de Dieu, et dont nous parlons,
non avec les paroles qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec celles
qu'enseigne l'Esprit-Saint, appropriant les choses spirituelles à
ceux qui ont l'Esprit. 1 Cor. II, 13; Act. l, 4, 5, 8; II, 1-5; Jean
XVI, 13, 14; Act. XIII, 2, 4; XVI, 6, 7.
6)
Or nous annonçons une sagesse parmi les parfaits, sagesse, non de ce
siècle, ni des chefs de ce siècle qui sont impuissants, mais nous
annonçons une sagesse de Dieu en mystère (celle qui a été
cachée), que Dieu, avant les siècles, détermina d'avance pour
notre gloire, et qu'aucun des chefs de ce siècle n'a connue......
selon qu'il est écrit: Ce sont des choses que l'œil n'a point vues,
et que l'oreille n'a point entendues, et qui ne sont point montées
au cœur de l'homme, choses que Dieu a préparées pour ceux qui
I’aiment. (Ésa. LXIV, 4) Or Dieu nous les a révélées par son
Esprit. Car l'Esprit scrute toutes choses, même les profondeurs de
Dieu. Car lequel des hommes connaît les choses de l'homme, si ce
n'est l'esprit de l'homme qui est en lui? De même aussi personne ne
connaît les choses de Dieu si ce n'est l'Esprit de Dieu. 1 Cor. II,
6-11.
7)
Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de
Dieu habite en vous? 1 Cor. III, 16.
105.
Pour rappeler les grâces qu'il communique, cet Esprit est appelé
l'Esprit d'adoption (1), l'Esprit de sagesse et d'intelligence,
l'Esprit de conseil et de force, l'Esprit de science et de crainte de
l'Éternel (2), le bon Esprit (3), l'Esprit de
la gloire (4), l'Esprit de la promesse (5), l'Esprit de prophétie
(6), l'Esprit de vérité (7), le Consolateur ou Moniteur, ou encore
Défenseur (8): il nous est aussi représenté comme intercédant
pour nous (9).
1)
Vous avez reçu un esprit d'adoption, par lequel nous crions: Abba!
Père! Rom. VIII, 15.
2)
Que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Dieu de la gloire,
vous donne un esprit de sagesse et de révélation en sa
connaissance! Eph. I, 7; Ésa. XI, 2; Ex. XXVIII, 3; Deut. XXXIV,
9.
3)
Enseigne-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Que ton bon
Esprit me conduise sur une terre unie. Ps. CXLIII, 10.
4)
Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes
bienheureux, parce que l'Esprit de la gloire et l'Esprit de Dieu
reposent sur vous. 1 Pier. IV, 14.
5)
Vous avez été scellés par le Saint-Esprit de la promesse, qui est
les arrhes de notre héritage. Eph. I, 13.
6)
Le témoignage de Jésus est l'Esprit de la prophétie; Apoc. XIX,
10.
7)
Quand sera venu l'Esprit de la vérité, lequel procède du Père,
celui-là rendra témoignage de moi. Jean XV, 26; XIV, 17.
8)
Jean XIV, 16,26; XV, 26; VI, 7.
9)
Et de même aussi l'Esprit vient au secours de nos infirmités. Car
ce qu'il faut demander en priant, selon qu'il convient, nous ne le
savons pas; mais l'Esprit lui-même intervient pour nous par des
soupirs inexprimables, et celui qui scrute les cœurs sait quelle est
la pensée de l'Esprit, parce qu'il intervient selon Dieu pour les
saints. Rom. VIII, 26, 27.
106.
Mais ses noms par excellence sont l'Esprit de Dieu (1), l'Esprit de
Christ (2), le Saint-Esprit (3), l'Esprit Éternel (4). Puis il est à
remarquer que l'Écriture lui attribue la présence partout (5), la
toute science (6), la toute-puissance (7), la souveraineté (8).
1)
Et quand Jésus eut été baptisé.... il vit l'Esprit de Dieu
descendant comme une colombe et venant sur lui. Math. III, 16.
2)
Vous n'êtes pas en la chair, mais dans l'Esprit; si du moins
l'Esprit de Dieu habite en vous. Or si quelqu'un n'a pas l'Esprit de
Christ, celui-là n'est point à lui. Rom. VIII, 9; 1 Pier. I, 11.
3)
Et comme ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils
jeûnaient, le Saint-Esprit dit: Mettez-moi à part Barnabas et SauI,
pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Act. XIII, 2; I, 8; XV,
8, etc.
4)
Par l'Esprit éternel, Christ s'est offert lui-même à Dieu sans
défaut. Hébr. IX, 14.
5)
Où irais-je loin de ton Esprit et où fuirais-je loin de la face!
Ps. CXXXIX, 7; 1 Cor. III, 16; VI, 19.
6)
Car l'Esprit scrute toutes choses, même les profondeurs de Dieu. 1
Cor. II, 10; II, 15.
7)
Soyez puissamment
fortifiés par l'Esprit de Dieu quant à l'homme intérieur. Eph.
III, 16, 20.
8)
Or toutes ces choses, c'est ce seul et même Esprit qui les opère
avec efficace, faisant ses distributions à chacun en particulier
selon qu'il le veut. 1 Cor. XII, 11; Jean III, 8.
107.
Enfin, quand les apôtres furent envoyés prêcher la Bonne Nouvelle,
ils reçurent l'ordre de baptiser dans le nom du Saint-Esprit, et non
pas seulement dans le nom du Père et dans le nom du Fils (1). Puis
nous les voyons bénir l'Église de la part du Père et du Fils et du
Saint-Esprit (2), comme anciennement les lévites bénissaient au nom
de l'Éternel, par trois fois répété (3).
1)
Allez donc, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant
pour le nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Math. XXVIII, 19.
2)
La grâce du Seigneur Jésus-Christ, et l'amour de Dieu, et la
communication du Saint-Esprit soient avec vous tous, Amen. 2 Cor.
XIII, 13.
3)
Nomb. VI, 23-27.
108.
Il résulte incontestablement de tout ce qui précède, d'un côté
que le SAINT-ESPRIT doit être distingué du Père et du Fils, et
d'un autre côté qu'il est DIEU, avec le PÈRE et le FILS, dans une
parfaite et mystérieuse UNITÉ.
109.
Il en résulte également que la doctrine du Saint-Esprit est
essentielle au christianisme, et que, sans cette doctrine, celle du
salut n'est pas complète.
110.
Il en résulte enfin que, quels que soient les moyens dont se serve
la grâce de Dieu envers nous, et ceux que nous devons nous-mêmes
employer pour avoir part à cette grâce, nous assurer en elle et y
faire des progrès, c'est le Saint-Esprit qui produit toutes choses
en tous (1).
1)
ll y a diversité de dons de grâce, mais le même Esprit; et il y a
diversité de services, et le même Seigneur; et il y a diversité
d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère avec efficace
toutes choses en tous. 1 Cor. XII, 4-6.
111.
LES MOYENS DE LA GRÂCE sont infiniment variés. Ceux qu'on peut
regarder comme préparatoires et secondaires, sont l'éducation et
les bonnes habitudes inculquées par des parents ou par des
instituteurs pieux (1), les afflictions (2), les exemples des enfants
de Dieu 839, et quelquefois aussi le triste sort des méchants (4).
1)
Dresse le jeune enfant à l'entrée de sa voie. Même quand il aura
vieilli, il ne s'en écartera point, Prov. XXII, 6; Eph. VI, 4; 2
Tim. I, 5; III, 11, 15.
2)
Avant d'avoir été humilié, je m'égarais; mais à présent je
garde ta parole. Ps. CXIX. 67; Jér. XXXI, 18, 19; Luc XV, 11-25;
Rom. V, 3, 5; 2 Cor. IV, 17.
3)
Imitez ceux qui, par le moyen de la foi et de la patience, héritent
des promesses. Hébr. VI, 12; 1 Cor. IV, 16; XI, 1; 3 Jean 11;
1
Pier. III, 13.
4)
Crains que, si Dieu n'épargna pas les branches naturelles (les
Juifs), il ne t'épargne pas non plus. Rom. XI, 21; 1 Cor. X, 1-11;
Prov. XXIV, 30-32.
112.
Le dimanche, jour du Seigneur, est aussi un moyen
de grâce
pour ceux qui, de bonne heure, apprennent à le sanctifier (1). En
nous rappelant la résurrection de Jésus-Christ (2), en nous
permettant l'interruption de nos travaux ordinaires (3), en nous
invitant aux actes du culte public (4), en nous facilitant des œuvres
de charité particulièrement excellentes (5), comme en nous donnant
plus de temps pour l'étude des Saintes Écritures (6), le dimanche
est une grâce qu'on ne peut négliger sans s'exposer à perdre les
autres.
Bien
que tous les jours, au fond, soient également saints pour les
fidèles (7) celui que Dieu a mis à part est donc un moyen puissant,
quoique indirect, pour croître dans la grâce et dans la
connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (8).
1)
Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Ex. XX, 8; Gen. II,
3; Ex. XVI, 22-29.
2)
Jean XX, 1, 26.
3)
Le sabbat a été fait à cause de l'homme. Marc II, 27; Ex. XX . 9,
10.
4)
Act. XX, 7; Luc XIII, 10; Act. XIII, 12; XVI, 13.
5)
Math. XII, 10, 12; Luc XIII, 15; Jean VII, 22; IX, 15.
6)
Scrutez les Écritures. Jean V, 39.
7)
Ps. I, 2; Apoc. VII, 15; Rom. XIV, 5, 6.
8)
Apoc. I, 10.
113.
C'est surtout le dimanche et dans les assemblées des
fidèles
que s'accomplissent les actes ordonnés de Dieu comme moyens directs
et immédiats de sa grâce, savoir: la prédication de sa Parole, et
le culte chrétien.
114.
La prédication est le moyen par lequel le Saint-Esprit réveille les
pécheurs et les éclaire, agit sur les consciences et propage la
foi, conduit les fidèles, les affermit, ou les relève. Elle est
indispensable pour la réalisation des vues miséricordieuses de
notre Dieu. Dès les temps anciens, il a fait prêcher sa Parole.
Jésus-Christ lui-même a été prédicateur, et le prédicateur par
excellence. Puis il a envoyé ses disciples prêcher la bonne
nouvelle, et il veut qu'elle soit annoncée à toute créature
jusqu'à la fin des siècles (1).
115.
Si la prédication occupe une grande place dans les heures du culte
évangélique, ce n'est pas elle toutefois qui fait l'essence de ce
culte. Celui-ci consiste surtout dans la lecture de La Bible,
dans la prière, dans la louange de Dieu,
dans le
baptême et dans la cène, en public; à
quoi l'on doit
ajouter les collectes pour les pauvres et pour les
besoins du
règne de Dieu (1).
116.
Dans tous les temps, la piété des fidèles fut nourrie par la
lecture publique de la Parole de Dieu (1); de grandes promesses sont
faites aux prières des chrétiens réunis (2) il y a beaucoup
d'édification dans le chant des psaumes et des cantiques (3) et de
riches bénédictions accompagnent les aumônes offertes au Seigneur
par des cœurs reconnaissants (4).
Ce
sont là des devoirs à remplir, et tout à la fois, de puissants moyens
dont se sert le Saint-Esprit pour agir sur les âmes (1).
1)
Ex. XXIV, 7; Jos. VIII, 24. ; 2 Chron. XXXIV, 30; Néh. VIII, 3;
XIII, 1; Luc IV, 16; Act. XV, 21.
2)
Où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis là au milieu
d'eux. Math. XVIII, 20 , 19; Act. I, 14; Ps. LXXXIV, 4, 5, 11.
3)
Enseignez-vous et avertissez-vous les uns les autres par des psaumes
et des hymnes, et des cantiques spirituels, avec actions de grâce,
chantant de votre cœur au Seigneur. Col. III, 16; Eph. V, 19; Ps.
XLII, 9; Jacq. V, 3; Math, XXVI, 30; Hébr. XIII, 15.
4)
N'oubliez pas la bienfaisance et la communication de vos biens; car
Dieu prend plaisir à de tels sacrifices. Hébr. XIII, 16; Prov. XIX,
17; Act. IX, 36; X, I; Math. X, 42.
117.
Quant au Baptême et à la sainte cène,
ce sont des
moyens de grâce d'une nature particulière. On doit y voir en
première ligne des actes symboliques par lesquels Jésus-Christ est
prêché, et son salut sanctionné. Il y a dans l'un et dans l'autre
de ces rites un signe extérieur et sensible, puis une grâce
invisible et spirituelle représentée par le signe.
118.
Le Baptême a pour signe l'eau dont on asperge celui qui est baptisé.
Ce dernier mot veut dire plonger et laver.
Le
baptême est le sceau ou la sanction des promesses qui se rattachent
à l'introduction dans l'alliance de la grâce (1); le symbole de la
purification des péchés par le sang de Christ et de la régénération
par le Saint-Esprit (2), ce renouvellement par lequel on est fait
participant de la mort et de la vie de Christ (3); il est enfin,
comme l'était la circoncision, le sceau de la justification par la
foi (4).
1)
Allez, et faites des disciples.... les baptisant pour le nom du Père
et du Fils et du Saint-Esprit. Math. XXVIII, 19; Act. II, 41; VIII,
12.
2)
Jésus-Christ est venu au moyen de l'eau et du sang, non avec l'eau
seulement, mais avec l'eau et le sang; et c'est l'Esprit qui rend
témoignage. I Jean V, 6; Jean III, 5; 1 Pier. III, 20, 21.
3)
Nous tous qui fûmes baptisés en Jésus-Christ, nous fûmes baptisés
en sa mort. Nous fûmes donc ensevelis avec lui, par le moyen du
baptême, dans la mort, afin que, comme Christ se réveilla d'entre
les morts par la
gloire du Père, de même nous aussi nous marchassions en nouveauté
de vie. Rom. VI, 3.
4)
Et Abraham reçut le signe de la circoncision comme sceau de la
justice de la foi. Rom. IV, 11.
119.
La cène du Seigneur, vulgairement appelée la
Communion, est
le mémorial des souffrances et de la mort de Jésus-Christ (1), le
gage et les arrhes de son retour pour l'entière rédemption de nos
corps (2), le symbole de notre union avec lui et de la vie qu'il
communique et entretient par le Saint-Esprit (3); on y peut voir
aussi un lien de fraternité entre tous les croyants (4).
1)
Faites ceci en mémoire de moi. Luc XXII, 19.
2)
Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette
coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu'à ce qu'il vienne. 1
Cor. XI, 26.
3)
Car ma chair est vraiment nourriture et mon sang est vraiment
breuvage........ Les paroles que je vous dis sont esprit et vie. Jean
VI, 54......, 63.
4)
Parce qu'il y a un seul pain, nous, bien qu'en grand nombre, nous
sommes un seul corps; car nous sommes tous participants de ce seul
pain. 1 Cor. X, 17.
120.
Ces deux sacrements, comme on les appelle, sont destinés à nous
rappeler vivement la promesse de l'Évangile; savoir, qu'en
considération de l'unique sacrifice de Jésus-Christ, une seule fois
offert sur la croix, Dieu accorde gratuitement le pardon des péchés
et la vie éternelle à ceux qui, par le renouvellement du
Saint-Esprit, croient en son Fils.
121.
Quoiqu'ils soient de nature à exercer sur l'esprit et le cœur une
action très réelle, et qu’il y ait pour tout chrétien un devoir
positif à les célébrer, ce n'est pas à l'observation de ces
sacrements que tient le salut, mais c'est aux grâces qu'ils
rappellent et qu'ils ratifient. En conséquence leur efficace ne
dépend, ni du seul acte d'y participer, ni de la personne qui les
administre; mais bien plutôt des
dispositions qu'on y apporte et de la grâce de Dieu qui a institué
ces moyens d'action sur les âmes (1).
1)
Quiconque mangera ce pain ou boira la coupe du Seigneur indignement,
sera coupable du corps et du sang du Seigneur. Or que chacun
s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la
coupe; car celui qui en mange et qui en boit indignement, mange et
boit un jugement contre lui-même, ne discernant point le corps du
Seigneur. 1 Cor. XI, 27-29.
122.
Il résulte encore de là que le baptême et la cène n'ont pas
une valeur purement personnelle. Utiles à ceux qui y participent,
ils peuvent l'être, par la grâce du Seigneur, à toute l'assemblée,
comme prédication symbolique du salut qui est en Jésus-Christ.
123.
Les Assemblées où se fait cette prédication
symbolique du
salut, ou les églises qui existent sur la terre, et
qui dans
la totalité de leurs vrais membres composent spirituellement une
société, la sainte société de Dieu, le corps
mystique de
Jésus-Christ [46], ces églises, écoles et gardiennes
de la
foi, sont aussi un moyen de la grâce de Dieu, des instruments du
Saint-Esprit, à la condition qu'elles soient fidèles à Celui qui
est la tête, ou le chef suprême du corps (1). C'est là que, sous
la présidence de leurs anciens ou évêques,
les
chrétiens célèbrent leur culte; là aussi que se forment les
docteurs ou pasteurs qui
paissent le troupeau de Dieu
par leurs enseignements (2); là enfin que s'élèvent les
générations successives par lesquelles doit subsister l'Assemblée
jusqu'au retour de Jésus-Christ.
1)
Je t'écris ces choses afln que tu saches comment il faut se
conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Assemblée du Dieu vivant,
la colonne et l'appui de la vérité. 1 Tim. III, 14, 15: Tite I,
5-9; Eph. IV, 11-16; III, 10; 2 Tim. II, 1, 2; 1 Cor. XIV, 33, 40;
Math. XVI, 18.
2) Act.
XX, 28.
124.
Au sein des Églises proprement dites, il existe parfois des
assemblées particulières sous le nom de réunions
fraternelles. En les rendant aussi fréquentes
et aussi
intimes que possible, et en y exerçant les devoirs de la
surveillance réciproque, de la répréhension, des exhortations et
des consolations mutuelles, elles seront un des moyens par lesquels
la grâce de Dieu se plaît à répandre ses bénédictions (1).
1)
Prenons garde les uns aux autres pour nous exciter à l'amour et aux
bonnes œuvres; n'abandonnant pas notre rassemblement, comme c'est la
coutume de quelques-uns, mais nous exhortant, et d'autant plus que
vous voyez approcher le jour. Hébr. X, 24, 25; XII, 15; 1
Thes. V, 11, 14; Ps. CXXXIII.
125.
Mais tous ces moyens de grâce en supposent un autre qui est en eflet
le moyen par excellence, c'est la Parole écrite, ou
la Bible.
C'est elle qui fait la principale force du baptême et de la cène,
dans la formule même qu'en y emploie. C'est sur elle qu'il faut que
toute prédication se fonde.
Nos
prières et nos cantiques doivent s'appuyer sur ses promesses et être
en harmonie avec la connaissance qu'elle nous donne de Dieu. L'Église
n'a d'autorité et d'influence salutaire qu'en parlant comme elle.
L'éducation chrétienne y puise tous ses succès. Les biens et les
maux de la vie, les exemples bons et mauvais ne sont sanctifiés que
par elle.
C'est
donc, après tout, par son moyen, que le Saint-Esprit régénère
(1), qu'il donne la foi (2), qu'il console (3) et qu'il sanctifie
(4). Ajoutons que la Bible, divinement inspirée [4],
possède
une efficace propre qui ne se trouve dans aucun des autres moyens de
la grâce de Dieu (5).
1)
Ayant été réengendrés, non d'une semence corruptible, mais d'une
semence incorruptible, par le moyen de la Parole de Dieu, qui vit et
qui demeure éternellement. 1 Pier. l, 22; Jacq. l, 18; Eph. V, 26.
2)
La foi vient de ce qu'en entend, et l'on entend au moyen de la Parole
de Dieu. Rom. X, 17; 10-15.
3)
Toutes les choses qui ont été écrites auparavant l'ont été pour
notre enseignement, afin que par le moyen de la patience et de la
consolation des Écritures nous possédions l'espérance. Rom. XV, 4;
Ésa. XL, 4.
4)
Sanctifie-les par ta vérité;
ta Parole est la vérité. Jean XVII, 17; I Tim. IV, 4, 5.
5)
La Parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante
qu'aucune épée à deux tranchants, pénétrant jusqu'à la division
de I’âme et de l'esprit, des jointures et des moëlles, et jugeant
des pensées et des intentions. Hébr. IV, 12.
126.
C'est aussi grâce à la bonne Parole de notre Dieu que nous pouvons
ajouter au culte public le puissant moyen d'édification que nous
offre le culte particulier; soit le culte domestique dont l'Éternel
a posé le fondement dans l'institution de la Pâque, qui devait se
faire en famille (1); soit le culte individuel que les fidèles de
tous les temps n'ont pas manqué de rendre à Dieu (2). Le culte
domestique n'est pas toujours possible, parce qu'il suppose des
circonstances qui, malheureusement, ne se rencontrent pas partout
(3); mais le culte individuel est de tous les temps, de tous les
lieux, de toutes les situations. Une Bible, qu'on lit ou qu'on se
fait lire, des passages qu'on se récite à soi-même, des paroles de
cantique dont on entretient son âme, de saintes méditations
tournées vers Jésus-Christ sur la croix et en haut, la prière du
cœur: tel est le culte individuel.
1)
Ex. XII, 3, 4; Jos. XXIV, 15.
2)
Gen. IV, 4; XII, 7; Ps. LV, 17 CXIX, 62; Dan. VI, 10; Néh. II, 4;
Act. X, 9.
3) 1
Pier. III, 7.
127.
Oui, la prière secrète et du cœur, au moyen de
laquelle
nous entrons dans une communication de tous les instants avec Dieu
par l'intercession de notre Sauveur (1): des prières toutes simples,
semblables à celles que Jésus nous a donnée pour modèle (2); des
prières comme celles que le Saint-Esprit dicta aux patriarches, aux
prophètes, aux apôtres et à tous les saints; des prières humbles
et pourtant accompagnées d'actions de grâces; des prières ayant
pour objet tous nos besoins et particulièrement ceux de nos âmes,
sans oublier nos frères, ni aucun homme, ni surtout la gloire de
notre Dieu; — voilà ce qui est l'essence du culte
spirituel et ce que le Seigneur lui-même a établi, avec tout ce qui
précède, non pas comme moyen de salut proprement dit, mais comme
canal de ses bénédictions éternelles et l'instrument par lequel
nous aspirons, pour ainsi dire, la vie divine de la foi (3).
1)
Tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera.
Jean XVI, 23; XIV, 14; 1 Tim. II, 5.
2)
Notre Père qui es dans les cieux! Que ton nom soit sanctifié; que
ton royaume vienne; que la volonté soit faite sur la terre comme au
ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien; et remets-nous nos
dettes, comme nous les remettons nous-mêmes à nos débiteurs; et ne
nous amène pas dans la tentation, mais délivre-nous du méchant.
Car c'est à toi qu'est le royaume, et la puissance et la gloire pour
les siècles, Amen. Math. VI, 9-13; Jean XVII; Luc X, 21; Jean XII,
27.
3)
Et vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très
sainte foi, et priant par l'Esprit-Saint, conservez-vous dans l'amour
de Dieu, attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ
pour la vie éternelle. Jude 20, 21; Math. XXVI, 41; 1 Tim. II, 8;
Ps. XXXIV, 6; Math. VII, 7-11; Jean XIII, 13, 14; Jacq. V, 14, 15;
Eph. VI, 18; 1 Jean V, 1-5; Math. V, 44.
128.
Quelles ne sont donc pas les richesses de la grâce de notre Dieu en
Jésus-Christ! Quel magnifique salut et quelle abondance de moyens!
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