Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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HISTOIRE DE LA TERRE





CINQUIÈME JOUR.

Et Dieu dit : « Que les eaux fourmillent d'un fourmillement « d'âmes vivantes, et que des êtres ailés volent sur la terre (1), sur la face de l'étendue des cieux.
Et Dieu crée les grands monstres marins, et toute âme vivante qui se remue, dont les eaux ont fourmillé, selon leur espèce, et tout
être ailé qui vole, selon son espèce. Et Dieu voit que c'est bon.
Et Dieu les bénit en disant : « Croissez et multipliez, et remplissez les eaux dans les mers, et que les êtres ailés se multiplient en la terre. »
Et il y a un soir, et il y a un matin : cinquième jour.

Le deuxième jour avait été celui des eaux inférieures qui sont, en partie du moins, devenues la mer, et de l'étendue qui comprend avec l'éther, l'atmosphère : le cinquième jour est celui des animaux marins et des animaux atmosphériques.

L'animal est nommé âme vivante, et c'est ici que reparaît le mot de créer. C'est que l'âme de l'animal est, dans l'oeuvre des Six Jours, un fait absolument nouveau ; elle est une substance spirituelle que Dieu a tirée du néant, et qui n'avait point son analogue dans la plante, dans l'astre, dans les éléments physiques. L'écrivain inspiré n'aurait pu faire usage ici ni du terme d'âme, ni de celui de créer, si l'animal n'était, comme le voulait Descartes, qu'une machine, ou si la vie devait être rangée, comme l'électricité, au rang des agents physiques.
Mais l'esprit primesautier du croyant saisit d'emblée, au travers des apparences matérielles, l'essence invisible, et découvre que l'animal est une âme, et que c'est cette âme impalpable qui supporte et fait mouvoir sa lourde demeure d'os et de chair, ou de terre. Les panthéistes, sans doute, accepteraient avec empressement cette réduction de l'animal tout entier à son âme seule ; mais le terme de créer n'existe pas dans leur langue.

Dieu crée les poissons et les oiseaux sans ordonner aux eaux (2) ni à l'air de concourir à son oeuvre, tandis que la terre fait sortir de son sein les végétaux, et reçoit de Dieu l'ordre d'en faire sortir les quadrupèdes. C'est que, en vertu de la loi même du progrès, la terre ferme qui est venue la dernière, est supérieure à tout ce qui l'a précédée, et tout spécialement à la mer ; c'est que l'air date de ce deuxième jour qui n'a point reçu du Créateur une approbation formelle ; c'est que la mer porte la tache de son origine chaotique, et a quelque affinité lointaine avec les ténèbres et le péché.
Ses monstres sont les symboles des grandes puissances ennemies de Dieu, et son empire est le théâtre de guerres sans fin entre ses habitants.

Tout, dans le récit de la création des animaux, nous les montre dans la plus intime relation avec l'élément où ils vivent. Ils se divisent dans le texte non point en vertébrés et invertébrés, ou en animaux à sang chaud et à sang froid, mais en animaux marins, aériens et terrestres, division qui peut paraître fort étrange aux naturalistes modernes, mais qui avait sa valeur et sa nécessité dans les temps de création.

Les animaux marins se subdivisent en deux classes, d'après leur taille : la classe des monstres, tels que les cétacés, les requins, les sauriens amphibies, et la classe de tous les poissons de moindre taille, avec ceux des invertébrés qui ne vivent pas sur la terre ferme.
Le mot ROMES se dit en général de tout petit animal qui échappe aisément aux regards, soit qu'il se meuve rapidement vers la surface des eaux, ou se traîne dans leurs profondeurs, soit qu'il se glisse dans l'herbe qui le cache.
Par gOPH il faut entendre tout ce qui a des ailes, oiseau ou insecte.

Ajoutons, en empiétant sur l'oeuvre du sixième jour, que les animaux terrestres comprennent : le bétail ou les quadrupèdes domestiques ; les animaux de la terre, qui sont les grands quadrupèdes sauvages, et enfin les petits quadrupèdes et les reptiles, lézards, tortues, serpents, qui se glissent ou rampent sur le sol.

Dans la Vision, les oiseaux sont créés non point avec les quadrupèdes, auxquels pourtant ils s'associent nécessairement dans notre esprit, mais avec les poissons qui habitent un autre élément et nous sont entièrement étrangers.
Certainement si cette cosmogonie était une imagination humaine, on ne se serait pas plus avisé de grouper ainsi les animaux que de placer le soleil après la lumière et les plantes avant le soleil. Et pourtant ne fallait-il pas que les habitants du fluide atmosphérique apparussent le même jour que ceux du fluide des mers ?
Les oiseaux, disait saint Basile, ne nagent-ils pas dans l'air comme les poissons volent dans l'eau ? Et les premiers ne sont-ils pas ovipares comme les seconds ?

Les oiseaux, d'après la Vision, pouvaient se nourrir des fruits et des graines que produisaient les végétaux qui couvraient les continents ; mais quelle pouvait être la subsistance des animaux qui vivaient dans ces mers à qui l'ordre n'avait point été donné de produire toute une flore particulière ?
Sans doute la terre ferme qui forme le bassin des mers avait entendu, elle aussi, l'ordre du Créateur et produit certaines espèces de plantes, qui servaient de nourriture aux espèces herbivores de poissons. Mais combien les plantes marines sont peu nombreuses au prix de celles des continents ! et quelle foule immense d'habitants des mers qui se dévorent les uns les autres !

Les abîmes et les rivages des océans étaient ainsi, longtemps avant la chute de l'homme, témoins de guerres continuelles et d'affreux carnages. Ces scènes lugubres semblaient du moins se dérober à l'avance aux regards d'Adam en se cachant dans les profondeurs d'un élément qui ne devait pas être le sien. Toutefois la mort et les habitudes carnivores n'en déparaient pas moins la nature, et il y a là d'indéchiffrables énigmes qui nous ramènent à l'hypothèse d'une ruine de la terre primitive occasionnée par la chute des anges.
L'oeuvre des six jours est une restauration, une purification lente et progressive d'un monde souillé, et à chaque période la bonté de la terre nouvelle n'est toujours qu'une bonté relative, qu'un moindre mal et qu'un acheminement vers un plus grand bien.

Dieu bénit les animaux marins et les volatiles en leur remettant, comme leurs empires, la mer et l'air, qu'ils peupleront selon leurs espèces. Au jour suivant nous le verrons bénir, non les animaux terrestres, mais l'homme, parce que c'est à lui à couvrir de sa postérité la terre ferme, et que la bénédiction qui descend du ciel sur un supérieur, descend à son tour sur tous les inférieurs qui l'environnent.

Comparons maintenant le récit du cinquième jour avec les découvertes de la géologie.
Le soleil est plus ancien que l'animal, selon la Vision. La géologie a découvert, d'après la conformation des yeux, que la lumière qui éclairait les plus anciens animaux ne différait point de celle qui nous luit aujourd'hui. Point donc, selon l'une et l'autre autorité, d'animaux antésolaires.

Ce qui est vrai de la lumière l'est également de l'air et de l'eau. M. d'Orbigny a établi « qu'aucune modification appréciable n'existant dans les organes de la respiration des êtres depuis les époques les plus anciennes jusqu'à l'époque actuelle, les milieux d'existence sont restés les mêmes sur les continents et dans les mers. »
Or la Genèse entend bien qu'il en soit ainsi, puisque c'est au quatrième jour, antérieurement aux animaux, que la terre a subi sa dernière transformation en devenant la planète du soleil. Mais des faits constatés par M. d'Orbigny, il résulte que, « si les mammifères terrestres apparaissent longtemps après les oiseaux et les animaux marins, cette apparition tardive n'est point due à un changement des milieux d'existence, qui aurait dû exercer son influence sur les autres classes, et qu'elle dépend donc de la même puissance créatrice qui auparavant, sans qu'aucune cause physique puisse être invoquée, avait déjà plusieurs fois repeuplé les mers et les continents de leurs nombreux habitants. »
Conclusion d'une immense portée, qui détache de la nature les êtres organiques pour les faire dépendre d'autant plus de Dieu, et qui nous explique toute la portée de ces mots : Dieu créa (3).

Les concordances que nous venons de signaler, entre l'oeuvre du cinquième jour et la géologie, quelque importantes qu'elles puissent être, le sont moins encore que la suivante, qui porte sur les classes d'animaux qui ont été créées les premières.

L'oeuvre des six jours suit manifestement la loi du progrès : les plantes ont précédé les animaux, les animaux marins viennent avant les habitants de la terre, et ceux-ci sont suivis de l'homme. Mais les animaux marins qui ont été créés tous ensemble le cinquième jour, comprennent, dans le langage de la science, les rayonnés, des articulés, des mollusques et des vertébrés.
Voilà donc l'animal-plante, le zoophyte, qui se trouve le contemporain du poisson et même de mammifères tels que les cétacés ! Le milieu d'existence prévaut ici en plein sur le progrès, et tous les habitants d'un même élément sont appelés simultanément à l'existence sans le moindre égard à leurs différences de perfection.
Ce trait de la Vision génésiaque est certainement fort étrange, mais ce qui l'est bien plus encore, c'est que la géologie, à son propre insu, a constaté l'exacte vérité du récit inspiré. Les naturalistes, en effet, qui avaient, eux aussi, l'intime conviction que tout dans la nature est réglé d'après la loi du progrès, et qui s'attendaient à ce que, dans les couches successives de l'écorce terrestre, les animaux se suivissent selon l'ordre de la grande échelle des êtres, furent fort surpris de voir dans les terrains de transition apparaître subitement et à la fois des représentants des quatre grands embranchements du règne animal. À cette vue, les uns saisirent sous un jour tout nouveau les relations mutuelles des zoophytes, des articulés, des mollusques et des vertébrés, et réformèrent toutes leurs idées sur l'histoire de la vie organique ; d'autres nièrent tout perfectionnement progressif des êtres dans les âges du monde. Mais comment cette découverte, si récente et si imprévue, se trouve-t-elle consignée depuis tant de siècles dans la première page de la Genèse ?

Le jour des animaux marins est aussi celui des oiseaux et des insectes ailés, et nous avons vu que d'après le texte sacré les habitants de l'air peuvent avoir été créés après ceux de la mer, dans la dernière partie de ce cinquième jour.

D'après la géologie, la première période palaeozoïque possédait déjà des animaux terrestres respirant par des trachées, des insectes coléoptères, orthoptères et névroptères ; et si les oiseaux ne remontent pas aussi haut, au moins existaient-ils déjà dans les terrains triasiques.
Les animaux marins et les oiseaux du cinquième jour vivaient à une époque où la terre ferme était depuis le troisième jour couverte de végétaux. - La géologie signale des plantes fossiles partout où elle découvre des animaux, et pour elle ces deux règnes sont toujours contemporains.

Ces concordances nous porteraient à rapporter au cinquième jour, non seulement les terrains de transition et ceux de la houille, avec leurs animaux marins appartenant aux quatre embranchements, mais aussi les terrains calcaires, avec leurs gigantesques sauriens, qui seraient dans un sens tout spécial les monstres de la Vision, et dont la férocité était telle qu'on a dit que « la nature semblait ne les avoir mis au monde que pour se détruire et s'entre-dévorer (4).
Mais ce parallélisme entre la Genèse et la géologie prête le flanc à deux graves objections.
La première est tirée de la présence, dans les terrains de l'époque primaire et de l'époque secondaire ou calcaire, d'animaux terrestres qui, dans la Vision, ne peuvent appartenir qu'au sixième jour : tels sont les scorpions de la houille, qui ne sont ni des habitants des eaux, ni des animaux à ailes ; tels les iguanodons, les mégalosaures, qui vivaient sur un sol découvert et sec, et qu'on ne peut pas même classer parmi les amphibies pour les comprendre sous la vague dénomination de monstres marins (thaninim) ; tel encore le mammifère de l'oolithe de Stonesfield, qui paraît bien être un didelphe et non un cétacé.

La seconde objection, c'est la difficulté de retrouver, dans la série des époques géologiques, le grand soir cosmogonique qui sépare le cinquième jour du sixième.
J'avais cru d'abord que ce soir-là pouvait être la crise tellurique pendant laquelle se sont déposés les terrains crayeux, qui sont très épais et recouvrent d'immenses régions. Surtout l'étage supérieur de la craie semblait très distinct des terrains tertiaires et en géologie et en paléontologie : il y avait là, d'une part, défaut de continuité, tandis que les divers étages des formations calcaires et de celles de transition passent insensiblement de l'un à l'autre dans telle ou telle contrée ; d'autre part, changements simultanés et complets dans le règne animal et dans le règne végétal.
Mais depuis lors les terrains crayeux, mieux connus, ont paru se relier à ceux qui les précèdent et à ceux qui les suivent. D'ailleurs ils marqueraient une des grandes stations dans le développement de la terre, qu'encore ne serait-on pas en droit de faire de leur époque le temps d'une de ces grandes ruines extraordinaires que la Vision désigne du nom de soirs. Car le cataclysme pendant lequel s'est déposée la craie, ne diffère point dans sa puissance de destruction de ceux qui ont mis fin aux terrains primaires, et qui ne sont point pour nous un soir cosmogonique, tandis que le soir du quatrième jour n'a pas laissé après lui la moindre trace des végétaux antésolaires.
Ce sont entre autres ces considérations qui ont engagé M. le professeur Th. à faire rentrer toute la longue série des époques géologiques dans les limites du sixième jour. Nous laisserons à l'avenir le soin d'éclaircir ce point obscur.

SIXIÈME JOUR.

Et Dieu dit : « Que la terre fasse sortir des âmes vivantes « selon leur espèce : bétail, et ce qui se glisse et rampe, et animal de terre, selon son espèce. » Et il en est ainsi.
Et Dieu fait les animaux de la terre selon leur espèce, et le bétail selon son espèce, et tout ce qui se glisse et rampe sur le sol (ADAMAH) selon son espèce. Et Dieu voit que c'est bon.
Et Dieu dit : « Faisons un homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer et sur les volatiles des cieux et sur le bétail et sur toute la terre et sur tout ce qui se glisse et rampe, se glissant et rampant sur la terre. »
Et Dieu crée l'homme à son image ; à l'image de Dieu il le créa. Mâle et femelle il les créa.
Et Dieu les bénit, et Dieu leur dit : « Croissez et multipliez, et remplissez la terre et l'assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer et sur les volatiles des cieux et sur tout animal qui glisse et rampe sur la terre. »
Et Dieu dit : « Voici, je vous ai donné toutes les plantes produisant semence qui sont sur la face de toute la terre, et tous les arbres qui ont des fruits d'arbre produisant semence. Cela vous sera pour nourriture. Et à tous les animaux de la terre, et à tous les volatiles des cieux, et à tout ce qui se glisse et rampe sur la terre, en qui il y a une âme vivante, (j'ai donné) toute la verdure des plantes pour nourriture. »
Et il en est ainsi.
Et Dieu voit tout ce qu'il a fait, et voici, c'est très bon.
Et il y a un soir et il y a un matin : sixième jour.

Au troisième jour correspond exactement le sixième.
Ils se divisent l'un et l'autre en deux moitiés, qui se terminent chacune par la formule : Dieu voit que c'est bon. Ici la terre ferme apparaît ; là elle reçoit ses habitants.
La terre fait sortir ici les plantes, là les animaux.
Ici trois classes de plantes, là trois classes d'animaux.
Ici le végétal est la production la plus parfaite de la terre lumineuse ; là l'homme est celle de la terre planétaire.

Nous avons déjà dit pourquoi Dieu fait et ne crée pas les animaux terrestres, qui sont une simple modification du type animal créé le jour précédent. Il ne nous reste qu'à relever le mot d'Adamah qui indique la formation de l ' humus, et qui prépare la venue de l'homme, Adam.
Au moment de créer l'homme, Dieu dit : « Faisons-le à notre (et non à mon) image. » Il délibère avec lui-même. Mais ce lui-même est une personne distincte ; cette seconde personne divine est l'Image visible du Dieu invisible, et cette Image visible devient le type primordial d'après lequel Dieu fait et le corps et l'âme de l'homme. Il y a donc dans cette parole de Dieu une allusion voilée au mystère de la Trinité. On a prétendu que ce verbe faisons était le pluriel de majesté ; mais dans la Bible entière l'Éternel dit : Je, et laisse le Nous aux rois de la terre.

L'image a trait à la forme extérieure de l'homme, qui reflète dans le monde de la matière la forme spirituelle du Fils éternel de Dieu ; la ressemblance, à ses facultés morales, qui sont pareilles aux perfections divines, et qui le rendent digne de dominer avec puissance sur la terre comme Dieu domine avec toute-puissance sur l'univers. « Faisons l'homme à notre image, .... et qu' (en vertu de sa nature quasi-divine) ils dominent.... »
Qu'ils dominent, dit le texte : l'homme que Dieu va créer est donc un être collectif, à la fois singulier et pluriel ; c'est un être unique, mais qui se multipliera au point de peupler toute la terre. Il eût été impossible d'établir d'une manière plus formelle, plus simple et en même temps plus ingénieuse l'unité du genre humain.

La domination de l'homme s'étendra par les animaux sur les éléments auxquels ils appartiennent : le texte a soin de rappeler la mer, les cieux ou l'air, la terre ferme, en nommant les poissons, les oiseaux, les quadrupèdes.
L'homme exercera son empire : comme pêcheur et chasseur, sur les poissons et les oiseaux du cinquième jour ; comme pasteur, sur les animaux domestiques du sixième jour ; comme laboureur, sur la terre elle-même ; enfin, par son industrie et son commerce, sur tous les quadrupèdes de petite taille.
Il est digne de remarque que le texte garde le silence sur les animaux de la terre, par lesquels il faut entendre les quadrupèdes sauvages de grande taille, et en particulier les bêtes féroces ; l'homme, en effet, les détruira plutôt qu'il ne dominera sur elles.

Mais l'homme ne sera pas chasseur avant d'être nomade, pasteur avant de labourer le sol. Quand Dieu lui parle et lui trace ses devoirs, il place immédiatement après le peuplement lent et progressif de la terre, l'agriculture par laquelle nous nous l ' assujettissons, et, en dernier lieu, l'empire sur les poissons, les oiseaux et les petits quadrupèdes. Et aussi verrons-nous dans l'histoire la civilisation plus ancienne que la vie sauvage, la pêche et la chasse.
Dieu donne à l'homme sa nourriture : les plantes légumineuses et les fruits des arbres. Ovide, exprimant la tradition universelle, dit exactement dans les mêmes termes (5) : Foetibus arboreis et quas humus educat, herbis.

C'est là la vie du paradis. Avec la chute commence la pénible culture des céréales, et après le Déluge Dieu permet la chair des animaux et y ajoute le vin. Or, sur ce point encore, la science arrive par de longs détours et de pénibles études à la vérité que la Genèse nous révèle ou nous transmet. « C'est une question, dit M. Flourens, qui a beaucoup occupé les physiologistes, et qu'ils n'ont point décidée, de savoir quel a pu être le régime naturel, le régime primitif de l'homme.... Aujourd'hui, grâce à l'anatomie comparée.... il est très facile de voir que l'homme n'a été primitivement ni herbivore, ni carnivore.... mais frugivore (6). » C'est précisément ce que disent les deux premières pages de la Genèse.

Mais que signifie cette nourriture végétale que Dieu donne à tous les oiseaux et à tous les quadrupèdes ? Que les plantes du troisième jour avaient été produites en vue des êtres vivants du sixième jour ; que les instincts carnivores ne devaient pas franchir les limites des mers et faire invasion dans le domaine de l'homme ; que jamais le sang n'aurait dû se verser sur la terre ferme, et que ce n'était qu'à cette condition que Dieu déclarait très bonne l'oeuvre des Six Jours. Tel est le sens simple et littéral de la Vision, et c'est bien ainsi que l'ont entendu et les prophètes hébreux qui annoncent pour la fin de notre monde un temps où l'agneau paîtra avec le loup, et les peuples païens qui se souvenaient d'un âge d'or où nulle bête féroce ne répandait autour d'elle la terreur.
Mais d'où viennent donc nos vautours et nos tigres ?
La Genèse ne nous le dit pas, et nous ne voyons que deux moyens de résoudre l'énigme : une dernière création d'animaux postérieure à la chute, ou une révolution, en quelque manière impossible, qui se serait faite dans les instincts et les moeurs des animaux qui d'herbivores seraient devenus carnivores.

Cependant le second chapitre de la Genèse contient sur l'époque où l'homme fut créé des détails si remarquables, que nous devons les recueillir avec soin. Mais il faut avant tout redresser les erreurs qui, dans nos traductions, altèrent profondément le sens de ce chapitre.

Le texte hébreu de ce second chapitre parle de plantes, d'oiseaux, de quadrupèdes créés en même temps que l'homme et après lui, et il semble par là contredire la Vision génésiaque, qui place avant Adam l'apparition et des animaux et des végétaux.
La contradiction n'existe que si l'on fait des six jours cosmogoniques des jours de vingt-quatre heures : elle disparaît dès qu'on les prend pour de longues périodes qui sont séparées les unes des autres par des temps de ruine, et qui comprennent chacune plusieurs époques distinctes. À ce point de vue, le second chapitre nous donne le récit très circonstancié de la dernière époque du sixième jour, où l'homme apparut sur la terre (7).
La solution de la difficulté est aussi simple que complète. Les Septante la connaissaient-ils déjà, ou leur foi triomphait-elle de leurs doutes ? Nous l'ignorons, mais au moins les voit-on reproduire en grec le texte hébreu avec une scrupuleuse exactitude. Il n'en fut pas de même de l'auteur de la Vulgate, qui eut peur pour la Parole de Dieu, et qui crut devoir venir à son aide en substituant aux parfaits de l'original des plus-que-parfaite de son invention.
Ses successeurs le copièrent, et c'est ainsi que nos versions françaises et allemandes présentent, à peu près toutes, les mêmes fautes (8). Les rationalistes allemands ne manquèrent pas de signaler ces fraudes pieuses et de mettre le second chapitre aux prises avec le premier. On en était là quand la géologie vint, à son insu, donner à l'Église les armes qu'elle cherchait pour repousser ses adversaires, et l'objection qui semblait invincible s'est convertie en une nouvelle et lumineuse concordance entre la Bible et la science humaine. Voici la traduction de cette page inspirée :

Au jour que le Seigneur Dieu (Jéhova Elohim) fit (9) la terre et les cieux, nul arbrisseau des champs n'est encore sur la terre (arets), et nulle plante (10) des champs ne pousse encore ; car Jéhova Elohim n'a pas fait pleuvoir sur la terre, et il n'y a point d'homme pour cultiver le sol (ADAMAH). Et une vapeur (11) s'élève de la terre, et elle a arrosé toute la face du sol.
Et Jéhova Elohim forme (12) l'homme (ou Adam) de la poussière prise du sol ; et il souffle dans ses narines (ou sa face) un esprit (13) de vie ; et Adam devient âme vivante.

Et Jéhova Elohim plante (14) un jardin en Héden vers l''orient (15), et il place là l'homme qu'il a formé.
Et Jéhova Elohim fait pousser du sol tout arbre agréable à la vue et bon à manger, et un arbre de vie au milieu du jardin, et un arbre de la connaissance du bien et du mal.
Et un fleuve était sortant d'Héden pour arroser le jardin, et de là il se partage, et il devenait quatre têtes (16). Le nom du premier est Phison ; celui-ci est circulant dans toute la terre de Chavila où est l'or. Et l'or de cette terre est bon ; là sont le bdellion et la pierre de Schoham. Et le nom du second fleuve est Gihon ; celui-ci est circulant dans toute la terre de Cusch. Et le nom du troisième est Hiddekel ; celui-ci est passant à l'orient d'Assur. Et le fleuve quatrième, celui-là est le Phrat.
Et Jéhova Elohim prend l'homme et le dépose dans le jardin d'Héden pour qu'il le cultive et qu'il le garde. Et Jéhova Elohim ordonne à l'homme disant : « De tout arbre du jardin mange (mangeant) librement ; et de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, n'en mange pas ; car au jour que tu en mangeras tu mourras de mort. »
Et Jéhova Elohim dit : « Il n'est pas bon que l'homme soit seul ; je lui ferai une aide semblable à lui. » Et Jéhova Elohim forme (17) du sol tout animal des champs et tout volatile des cieux ; et il les fait venir vers l'homme pour qu'il voie comment il les nommera ; et tout ce que nommera l'homme d'âmes vivantes, tel sera son nom. Et l'homme donne des noms à tout le bétail, et aux volatiles des cieux et à tout animal des champs ; et il ne se trouva point pour l'homme d'aide semblable à lui. Et Jéhova Elohim fait tomber un sommeil profond sur l'homme, et il s'endort. Et il prend une de ses côtes et il resserre la chair à sa place. Et Jéhova Elohim façonne (construit) la côte qu'il a prise de l'homme, en une femme (ISCHAH). Et il la fait venir vers l'homme. Et l'homme dit : « Celle-ci, à cette fois, est « os de mes os et chair de ma chair. À celle-ci on donnera pour nom femme (ISCHAH) ; car de l'homme (ISCH, lat. VIR) a été prise celle-ci. C'est pourquoi l'homme (ISCH) abandonnera son père et sa mère et il s'attachera à sa femme, et ils seront une seule chair. » Et tous deux, l'homme et sa femme, sont nus, et ils n'ont point de honte.

Laissant de côté pour le moment tout ce qui, dans ce chapitre, a trait à l'état moral d'Adam, nous y voyons Dieu suivre dans cette dernière partie de son oeuvre un ordre tout nouveau : il commence ici par l'homme, qui est la conclusion de l'ensemble, revient ensuite en arrière jusqu'aux plantes du troisième jour, puis forme en même temps les oiseaux du cinquième et les quadrupèdes du sixième, et finit par la femme.
Toutefois cet ordre étrange a sa raison : l'Adam primitif en qui est encore renfermée cette moitié de lui-même qui deviendra la femme, est un être semblable aux plantes, chez qui les deux sexes ne sont point séparés. Aussi est-il formé pour ainsi dire en même temps qu'elles, et placé dans un jardin où il passe les premiers temps de son existence dans leur seule compagnie.
Mais quand le moment approche où la femme doit être tirée de l'homme, Dieu fait apparaître les quadrupèdes et les oiseaux qui préfigurent dans l'ordre des choses naturelles les saintes relations du mariage. On dirait que le roi de la terre, en apparaissant dans son empire, y cause une agitation toute pareille à celle que produit dans la capitale l'entrée d'un monarque qui vient prendre possession de son trône : les antiques lois de la nature sont suspendues, les différentes classes d'êtres ne se présentent plus dans leur ordre accoutumé, et tout se subordonne aux désirs de celui à qui appartient la domination.

Mais cette influence d'Adam sur la nature ne s'étend pas à la terre entière. Le second chapitre ne nous parle que de ce qui se passe en Héden et dans le Paradis ; il ouvre l'histoire de l'homme, c'est-à-dire le récit de ce que l'homme a fait ou vu, et c'est à ce point de vue que se doivent expliquer les dix chapitres suivants, qui renferment les destinées de l'humanité primitive.

Héden ne peut être que l'Arménie avec les contrées avoisinantes, puisque c'était en Héden que se trouvaient les sources de l'Euphrate (Phrat) et du Tigre (Hiddekel).
Ce même nom reparaît dans les Livres des Rois, dans Esaïe, dans Ezéchiel, comme désignant quelque province de l'Assyrie ou de la Médie (1 Rois XIX, 12 ; Esaïe XXXVII, 12 ; Ezéchiel XXVII, 20), et le Zend-Avesta donne le nom d'Héden à l'Aderbidjan, la patrie de Zoroastre.

Nous pouvons même indiquer la position exacte du Paradis. Il n'avait qu'une issue, d'après Gen. III. 24 : c'était donc une contrée alpestre, une vallée entourée de tous côtés par de hautes et inaccessibles montagnes, qui laissaient pour unique passage un étroit défilé. Par ce défilé, le fleuve d'Héden sortait du Paradis, et il entrait dans de vastes plaines où il se divisait en quatre bras, qui ne se réunissaient plus, et qui allaient même se jeter dans des mers différentes.
Le premier de ces fleuves était le Pison ; or l'Araxes portail aussi le nom de Phasis dans son cours supérieur, et la contrée où sont ses sources, c'est la Phasiane des anciens ou le Pasin, qui est au pied du Beng-Eul ou du mont des Mille sources. Cette Phasiane était donc l'immense jardin d'Adam. Ajoutons que vers l'est, à une distance peu considérable, est l'Ararat, qui sera le point de départ de l'humanité post-diluvienne, comme le Paradis a été celui de la primitive humanité.

Moïse, en donnant des détails si précis sur la situation du jardin d'Héden, a donc bien atteint son but, qui était certainement de brider l'imagination des Israélites et de repousser la fable d'une translation du Paradis soit au delà de l'Océan, soit dans les cieux. Mais il savait aussi que ce lieu des délices avait été détruit par quelque grande révolution subséquente, sans doute par le Déluge, et que la description qu'il en donnait ne répondait plus à la géographie de son temps.
Au reste cette description n'était pas de Moïse, il l'avait reçue de patriarches qui vivaient dans un temps où les Assyriens n'avaient pas encore quitté la Mésopotamie pour fonder leur capitale au delà du Tigre, et où ce fleuve formait la limite orientale de leur territoire (II, 14).

Au temps d'Adam, le Tigre et l'Euphrate étaient les deux bras méridionaux du grand fleuve de l'Héden, dont ils se séparaient sans doute sur les hautes terres de l'Arménie. Des deux bras septentrionaux, l'un, le Pison ou Araxe, traversait les plaines où s'est creusé plus tard le bassin de la mer Caspienne, et qui, depuis le Déluge, ont pris le nom de Chavila. Ce nom vit encore dans ceux que les Slaves donnent à ce lac immense. Chwalinskoye More, et aux Chwalissi, qui habitaient vers le Volga inférieur. Il paraît même que Chwala a la même étymologie que Slawa, et le nom de cette race slave qui a été comme réservée pour les derniers siècles de l'histoire, se lirait donc déjà dans celui de Chavila, à la seconde page de la Genèse.
Cependant le Pison se jetait dans l'Océan boréal en suivant la dépression de terrain par laquelle la Caspienne communiquait autrefois avec cette mer extérieure. Il coulait le long du pied oriental de l'Oural, qui, sur une longueur de mille verstes, contient de l'or, et un or excellent, ainsi que des pierres précieuses. La plus belle de ces pierres était désignée par le nom de schoham, dont on ignore depuis longtemps le sens. Quant au b'dolach, qui est le bdellion des Grecs, il faut entendre par là une résine odoriférante qui découle de certains palmiers sur les bords du golfe Persique ; or, avant le Déluge, la Sibérie, qui était peuplée d'éléphants, de rhinocéros, d'hippopotames, de tigres, pouvait bien avoir aussi le palmier du bdellion. Le Pison, d'après cette explication, n'arrivait à la mer qu'après un cours fort long et de grands circuits.

Le Gihon en décrivait de pareils dans la terre de Cusch. Placé dans le texte entre le Pison et le Hiddekel, on ne peut le chercher qu'entre l'Araxe et le Tigre, c'est-à-dire sur le plateau de l'Iran et peut-être dans le Touran. Or, un géographe arménien du dixième siècle de notre ère décrit la Perse sous le nom de Khous (18), et Eschyle, ainsi que d'autres écrivains grecs, placent des Éthiopiens ou Cuschites au centre de l'Asie, dans le Touran. Sans doute il n'existe plus de fleuve qui, venant de l'Arménie, arrose la Médie, et, par un long contour, descende au nord vers la mer Caspienne. Le seul fleuve qui s'y soit jeté de mémoire d'homme, c'est l'Oxus, qui arrive de l'est et descend du Bélour ; mais (fait remarquable) il a hérité du nom antique et se nomme le Gihon.

Quelle que soit au reste l'explication qu'on donnera du quadruple fleuve d'Héden, on sera toujours conduit soit à accuser Moïse d'une grossière erreur, soit à dire que la surface de l'Arménie et des régions avoisinantes a, depuis Adam aux temps postdiluviens, subi de grands changements dans son relief par le soulèvement de nouvelles chaînes de montagnes qui ont considérablement modifié toute l'hydrographie de l'Asie occidentale. Mais nous devons revenir aux renseignements que le chapitre que nous étudions, nous donne sur l'état de la terre lors de la création d'Adam.

Alors, dans la région de l'Arménie, qui peut-être venait de surgir du sein de la mer, il n'y avait ni arbuste sauvage, ni plante comestible, ni arbre agréable à la vue ou bon à manger, ni ronces et épines (Genèse III, 18).
D'après la classification des végétaux du troisième jour, cette contrée n'aurait produit que des herbes, des mousses, des graminées. Le texte, d'ailleurs, ne nous dit rien des autres pays, qu'on peut supposer à volonté ou pareillement arides, ou ornés de la plus luxuriante végétation.

Nous en dirons autant des quadrupèdes et des oiseaux. Les océans, les lacs, les fleuves avaient certainement leurs habitants de toute espèce ; les terres fermes des époques antérieures avaient sans doute leur faune. Mais il est hors de contestation que le Paradis était désert, et qu'Adam y vécut quelque temps avant de voir apparaître le bétail ou les animaux qui sont devenus nos domestiques, les bêtes sauvages des champs et les oiseaux. On ne peut d'ailleurs entendre par ces animaux créés après lui que ceux qui pouvaient vivre dans le climat de l'Arménie, et il est digne de remarque que le texte ne mentionne nullement la troisième classe des animaux terrestres, ceux de petite taille, qui se glissent ou rampent sur le sol.
Mais rien peut-être dans ce second chapitre, où chaque mot est un sujet d'étonnement, n'est plus étrange que ce qui nous est dit de l'absence de la pluie, et de cette vapeur qui s'élevait de la terre et arrosait, humectait toute la surface du sol. L'atmosphère à cette époque n'était donc pas à tous égards ce qu'elle est devenue plus tard. On ne voit pas au premier abord pourquoi l'écrivain sacré entre, contre ses habitudes, dans de tels détails de physique. Veut-il peut-être appeler notre attention sur cet humide humus d'où l'homme va être tiré ? Ou plutôt n'attache-t-il point ici à la porte du Paradis un fil, qu'il laisse tomber pour le reprendre à l'article de Caïn et des Caïnites, qui ont été tourmentés d'une manière inouïe par le grand fléau de la sécheresse, au temps de Méhujaël ?

Cependant cette atmosphère sans pluie n'était point une tache qui déparât la terre primitive. Tout au contraire, à la fin du sixième jour et au temps qui suivit immédiatement la création d'Ève, tout était très bon (19). L'oeuvre des cinq autres jours n'avait été que bonne : celle du dernier élève la terre à la plus haute perfection dont elle était alors susceptible : les ruines du chaos sont réparées, les ténèbres domptées, les éléments épurés, la terre ferme couverte de végétaux, l'air et les continents peuplés d'animaux, et l'homme investi de sa royauté.

Telle a été l'oeuvre du sixième jour. Si nous comparons cette partie du récit inspiré avec la géologie des terrains postérieurs à la craie, nous voyons concorder la Bible et la science dans les deux points principaux : l'apparition des mammifères après les animaux marins, et celle de l'homme après les mammifères.
Mais pour préciser davantage cet accord et déterminer l'époque géologique à laquelle correspond celle de la création d'Adam, il faut arrêter son opinion sur le déluge de Noé et le diluvium géologique, et, faisant un pas de plus, examiner l'oeuvre du septième jour.


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(1) Sur la terre, c'est-à-dire non sur son sol, mais dans les hauteurs de l'air, sur la seule face visible de la voûte céleste, sur sa face inférieure, au-devant, au-dessous d'elle.

(2) SCHARATS indique le simple fait d'une multitude d'êtres qui fourmillent dans un lieu, et n'a pas le sens de les produire

(3) D'Orbigny. Recherches physiologiques sur les milieux d'existence des animaux dans les âges géologiques. Comptes rendus de l'Académie des sciences du 4 novembre 1850.

(4) M. de Serres, t. I, p. 120.

(5) Métam., liv. XV, v. 97.

(6) De la longévité humaine, p. 123.

(7) Voyez plus haut, pages 37, 38.

(8) La version anglaise est, au contraire, fort exacte.
(9) Ce mot de fit nous transporte de l'époque antique où Dieu avait créé, vers celle où il façonne et termine son oeuvre.

(10) C'est la seconde classe des végétaux du troisième jour.

(11) Une vapeur, et non une source comme le veulent les Septante et la Vulgate. Nos traductions protestantes françaises ont, contre toutes les règles de la syntaxe hébraïque, étendu à cette phrase la négation de la précédente, et dit : Nulle vapeur ne s'élevait.

(12) Et non avait formé.

(13) Nischmah, qui peut s'entendre, comme le mot d'esprit, de la simple respiration et de l'intelligence.

(14) Et non le plantaverat autem de la Vulgate.

(15) Et non a principio comme le veut la Vulgate, contre l'hébreu et contre les Septante. Cp. Gen. XIII, 11, qui décide aussi le vrai sens de XI, 2.

(16) Têtes, c'est-à-dire bras. La tête d'un chemin, en hébreu, est le lieu où le chemin se bifurque.

(17) Et non avait formé. La Vulgate tourne la difficulté en disant : Formatis..... animalibus. Les Septante ici encore rendent exactement l'hébreu : , ils ajoutent même.

(18) Saint-Martin. Mémoires sur l'Arménie.

(19) S'il n'est pas dit spécialement de l'homme (au v. 27) que Dieu vit qu'il était bon, c'est que l'homme est un être libre qui n'est réellement bon que lorsqu'il veut le devenir.

 

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