Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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DOROTHÉE TRUDEL

TROISIÈME PARTIE



III

Dernière activité

Dorothée Trudel continua donc son oeuvre de charité sans s'épargner. Dans son zèle, elle accomplissait, sans s'en apercevoir, la parole de saint Paul : « Je traite durement mon corps et je le tiens en servitude. » Dure pour elle-même, elle était pleine de ménagements pour ses compagnons de travail. Mais tant de fatigues avaient fini par épuiser sa constitution, et cette âme ardente allait enfin goûter le repos.

Le 25 décembre 1861 fut sa dernière fête de Noël. De nombreux étrangers étaient venus, joyeux de pouvoir passer près d'elle ces moments bénis. Et dans le village même, les enfants qui, habituellement, avaient leur école le dimanche à 3 heures de l'après-midi, savaient bien ce qui se passait dans la salle des réunions de Mlle Trudel le 24 décembre au soir. Un ami avait envoyé de jolis cadeaux : quelques livres, depuis les petits traités jusqu'aux sermons de Hofacker. Par d'autres mains libérales, on avait obtenu divers petits objets que l'on distribua aux enfants. Tout le monde fut content et cette dernière fête de Noël laissa dans tous les coeurs des souvenirs impérissables.

Si le dernier jour de l'an de Mütterli fut aussi béni pour elle que son dernier Noël, il fut plus pénible à supporter. Dans la nuit de la saint Sylvestre, on avait tiré les textes. Dorothée Trudel eut pour elle les trois suivants :

- « Quel est celui d'entre vous qui se disposera à offrir aujourd'hui libéralement à l'Éternel (1 Chron. XXIX, v. 5. ) ? »

- « Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra ; mais quiconque perdra sa vie pour l'amour de moi et de l'Évangile, la sauvera. (Marc VIII, v. 35.) »

- « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive ; et où je serai, celui qui me sert y sera aussi ; et si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera (Jean XII, v. 26.). »

On put voir sur sa figure l'impression qu'ils produisirent, lorsqu'elle les lut et lorsque, plus tard, le 21 juin, elle les rappela dans un de ses cultes.
Elle en conclut qu'elle mourrait dans l'année et elle le dit.
Le passage, tiré à son intention le jour de Pâques, fut plus significatif encore, tellement qu'on hésita un instant à le lui remettre. C'était la promesse du Crucifié à son compagnon de supplice : « Aujourd'hui, tu seras avec moi en Paradis (Luc XXIII, v. 43.). »

Sous cette impression, plusieurs mois avant l'explosion de l'épidémie qui devait l'emporter, elle mit ordre à ses affaires, et, conjointement avec sa soeur, elle légua ses biens à ses aides, qu'elle avait formés à la vie spirituelle et qui travaillaient avec elle à la guérison des malades par l'imposition des mains : M. Samuel Zeller et Mlle Anna Weber.

Cependant, la perspective d'une fin prochaine ne pouvait pas effrayer Dorothée Trudel. Souvent elle avait répété que son désir serait d'être avec son Dieu, si elle avait le droit de se permettre un tel désir. Mais dans sa grande humilité, elle sentait qu'elle n'avait pas encore assez fait, elle voulait être trouvée sur la brèche à sa dernière heure. Elle se remit donc au travail avec une plus grande ardeur, avec une plus grande activité, en vue de l'oeuvre que l'Éternel lui avait confiée et dans laquelle elle voulait être fidèle jusqu'à la fin.

Elle ne s'occupait plus d'elle-même. Tellement qu'un soir elle revint assez tard de ses visites et s'aperçut que depuis le matin de très bonne heure, elle n'avait pris aucune nourriture. Comme elle ne trouvait pas de pain, car tout était fermé, elle voulut réveiller quelqu'un ; mais bientôt elle se repentit de l'action qu'elle allait faire, parce qu'elle n'avait pas auparavant prié Jésus. Elle s'agenouilla, demanda pardon et, par cette prière, elle fût rendue si forte, qu'elle se releva, ne pensant plus à manger ; aussitôt elle se dirigea vers un autre malade.

À mesure que la belle saison s'avançait, le nombre des visiteurs s'accroissait aussi : ce qui la forçait à veiller très tard auprès des malades. À tout cela, se joignit la construction d'un nouveau bâtiment pour les aliénés. Mais la grandeur de la tâche l'avait déjà tellement épuisée, qu'elle était obligée de s'arrêter au milieu de ses discours, pour demander silencieusement à Dieu la force de continuer. Elle ne savait même plus parfois ce dont elle parlait ; aussi lui arrivait-il d'être tout étonnée lorsqu'on lui disait : « Mütterli, vous avez parlé de ceci ou de cela. » Mais l'Esprit de Dieu la soutenait merveilleusement, car ses discours étaient si édifiants, que beaucoup en furent remués intérieurement et transformés.

La saison devenait étouffante, c'était au mois d'août. Une fièvre nerveuse, fort maligne, sévit dans le village et atteignit aussi la maison de Dorothée, où, malheureusement, l'insuffisance des précautions hygiéniques lui réservait naturellement un développement rapide (1). Mütterli se multipliait, allant d'un malade à l'autre. Ses forces cependant diminuaient à vue d'oeil, mais son amour allait grandissant. Sa constante exhortation était « Soyez fidèles, attachez-vous à Dieu seul ! Ne vous attachez à aucune créature, ne vous attachez point à moi. Pensez à Jésus et non à ses chétifs instruments qu'il peut vous retirer d'un instant à l'autre. »

Le dimanche 10 août 1862 fut le dernier qu'elle passa entourée de tous ceux qui l'écoutaient avec autant de plaisir que d'attention.
Le mardi 12, elle fit sa dernière visite de malades dans le village.
Enfin, le samedi 16, elle parla encore avec beaucoup de sérieux et de vie à la réunion. Après ces dernières exhortations, elle alla visiter tous les malades, mais dut renoncer à voir les aliénés. Elle en exprima le regret en rentrant : les forces lui avaient manqué.
Après un peu de repos, elle voulut encore écrire, mais cela fut impossible. Elle se coucha. La terrible maladie était déclarée.

IV

Derniers moments (2)

Lorsque le pasteur qui devait faire l'oraison funèbre, et qui avait été appelé par le télégraphe du canton de Berne, fut arrivé, il demanda quel passage de l'Écriture Sainte il devait prendre pour texte de son discours. On lui indiqua le psaume CXVI, qui dépeignait le mieux la disposition d'âme de Dorothée Trudel pendant les jours de sa maladie.

Vingt et un jours de vives douleurs, mais aussi d'abondantes bénédictions s'étaient succédé pour elle. Dans ses desseins insondables, Dieu avait trouvé bon qu'elle fit encore l'expérience décrite au troisième verset de ce psaume : « Les cordeaux de la mort m'avaient environnée et les détresses du sépulcre m'avaient rencontrée, j'avais trouvé la détresse et la douleur ». Cependant, Dieu en soit loué, le Saint-Esprit la soutenait, et elle put avec le quatrième verset, invoquer le nom de l'Éternel et s'écrier : « Je te prie, ô Éternel, délivre mon âme ! »

Sa vie de prière et l'assurance de son salut, source de sa force, de sa paix et de son bonheur, ne tardèrent pas à reparaître, à tel point que, pendant des heures entières, quelquefois même pendant plusieurs heures consécutives, elle prononçait les prières les plus admirables et louait, d'une voix forte et joyeuse, le nom du Seigneur. Il lui arriva souvent, sur son lit de douleurs, de prononcer de vrais discours, en particulier sur la liberté des enfants de Dieu, liberté qu'elle exaltait au plus haut degré et au sujet de laquelle elle exhortait les assistants de la manière la plus pressante. Ces discours étaient bien coordonnés et prononcés avec vigueur.

Lorsque les rêveries survenaient, le nom du Seigneur Jésus et son grand amour pour nous en étaient encore le thème habituel. Ainsi elle s'écriait une fois : « Il est vainqueur, sur Golgotha il est demeuré vainqueur ; gloire, gloire, gloire ! Rendez grâce de ce que le Seigneur est victorieux. O Sauveur, fais de mes enfants des vainqueurs, détache-les de tout ce qui n'est pas de toi, détache-les tout à fait. » Une autre fois « Seigneur, garde-nous dans tes blessures oh ! oui, dans tes blessures, nous sommes bien protégés ! »

Elle appelait son temps de maladie une forge dans laquelle le Seigneur amollissait et purifiait son âme par le feu, où il la serrait dans l'étau, puis la forgeait et la limait pour en faire un instrument convenable. Elle communiquait volontiers quelques-unes des expériences que lui faisait faire le Seigneur ; tantôt elle recommandait la charité à ceux qui l'entouraient : « Aimez-vous les uns les autres de cette charité qui se donne, s'oublie, se sacrifie soi-même » Tantôt elle les suppliait, disant : « Oh ne vous ménagez pas ; si Dieu me rend la santé, personne ne doit plus me dire : ménage-toi ! » D'autres fois, elle insistait surtout sur ce que nous ne devons pas prononcer tant de paroles inutiles ou frivoles dans nos discours.

Elle offrait une belle image de la paix des enfants de Dieu ; l'image d'une âme qui se repose dans la volonté de son Dieu, qui lui a volontairement tout abandonné et qui accepte avec joie toutes ses dispensations et toutes ses épreuves. Le deuil de ses compagnons de travail et de tous ceux qui avaient trouvé asile chez elle était naturellement bien grand ; jour et nuit, on recourait à la prière ; les services en commun avaient à peu près cessé, mais on priait d'autant plus.

Dans le village même, la sympathie et l'affliction étaient générales, car il n'y avait pour ainsi dire pas une maison où elle n'eût laissé un monument de son infatigable dévouement.
Des témoignages de vive sympathie parvinrent de bien des pays différents ; ainsi par exemple, le jour même de l'ensevelissement, il arrivait encore d'Italie une petite caisse de raisins.

Ce qui caractérisa la dernière semaine, ce fut le silence. Quelques mots seulement tombèrent dans les coeurs comme des grains de semence : « Transportez les montagnes », dit-elle à l'un de ses enfants. « Deviens un imitateur », dit-elle à un autre.
Le vendredi 5 septembre, ses traits s'altérèrent subitement. Les siens entourèrent son lit pour chanter son cantique de prédilection :

Laissez-moi, laissez-moi
Aller à Jésus, mon Roi
Je languis d'impatience
De jouir de sa présence,
De n'obéir qu'à sa loi.

La nuit se passa presque toute en prière. Sur le matin du samedi, 6 septembre 1862, la malade se mit à répandre à haute voix son coeur devant le Seigneur en prières de louange et d'intercession ; sa voix s'élevait de plus en plus, au point que M. Zeller en fut éveillé et courut auprès d'elle à quatre heures. D'autres personnes vinrent, et cherchèrent à lui prouver leur affection en lui arrangeant ses oreillers et en lui offrant des boissons rafraîchissantes ; mais elle ne voulut pas se laisser interrompre ; elle continua de la sorte pendant plusieurs heures, puis peu à peu la voix perd de sa force ; - elle devient de plus en plus basse, on ne peut plus comprendre les derniers mots, mais elle prie encore, et la prière sur les lèvres et la prière dans le coeur, Dorothée Trudel s'endort pour la vie éternelle.

***

Tel fut le départ de cette servante bénie du Seigneur. Elle est entrée dans la joie de son Dieu ; elle s'est réveillée auprès de Celui en qui elle avait cru avec tant de fermeté, qu'elle avait aimé d'un si ardent amour et qu'elle avait servi jusqu'à la mort. Ce coeur fidèle avait cessé de battre, ces yeux aimants s'étaient fermés, cette bouche qui avait tant prié restait muette. Elle reposait bienheureuse et transfigurée ; un reflet de l'éternelle lumière illuminait son visage...

Cependant la louange et l'action de grâces remplissaient tous les coeurs, et la paix de cette chambre mortuaire se communiquait à tous les habitants de la maison. Sachant que Jésus peut remplacer toutes choses, ils quittèrent ce lit de mort, consolés et fortifiés pour soigner avec un nouveau zèle les malades abandonnés.

Le 9 septembre 1862 réunit une dernière fois, sur cette terre, tous les amis et les malades des trois maisons de Maennedorf autour des dépouilles de celle qui leur avait ouvert si largement son amour, apporté tant de bienfaits, de consolations, d'espérance et donné enfin la paix et la joie de l'âme eu les menant, avec cette grande confiance qui la caractérisait, aux pieds du Jésus qui sauve et délivre, du Maître qui possède tout : la guérison, le salut, la vie.

Au milieu du silence et du recueillement, on conduisit le cercueil au cimetière voisin. Un pasteur rappela avec simplicité la carrière si abondamment bénie de Dorothée Trudel. On chanta le cantique composé pour cette cérémonie par son fils adoptif M. S. Zeller. Puis on laissa au champ du repos ce corps fatigué par le travail, mais dont l'âme continuait à s'épanouir là-haut, dans les cieux, auprès du Sauveur et du Père qu'elle avait appris à connaître et à servir avec confiance et fidélité.

V

Un article de Charles Secrétan (3)

En manière de conclusion, citons une partie du magnifique article que Charles Secrétan, l'un de ses auditeurs les plus assidus (4), a bien voulu consacrer à la mémoire de Mütterli.

« Dorothée Trudel n'a pas atteint cinquante ans, mais elle semblait plus âgée. Petite, contrefaite, maigre et ridée, son visage resplendissait la joie et la charité, riaient dans ses regards et sur sa bouche. Autant l'expression plaintive et doucereuse d'une dévotion affectée inspire de répulsion, autant chacun se trouvait ému et enseigné par la puissance de vie qui éclatait dans tout son être.

« Enseigner, prier, consoler, guérir.., voilà quelle était sa vie. Ses jours et ses nuits n'appartenaient-ils pas tout entiers au Sauveur qu'elle imitait ? Lui en a-t-elle dérobé quelques heures en plusieurs années ? et n'est-ce pas en lui qu'elle puisait la force de veiller, d'agir et de parler sans relâche, l'étonnante sûreté du coup d'oeil moral, la naïve sublimité de ses préceptes, la sanglante énergie de ses censures et l'indicible intimité de son amour ?

« Véritable missionnaire au milieu de la chrétienté, elle ne voulait au fond qu'une chose, conduire ses frères à la sainteté. Elle cherchait à guérir les maladies corporelles suivant les pratiques en usage dans l'Eglise apostolique, afin, disait-elle dans son interrogatoire, que les malades soient conduits à la foi par cette expérience personnelle de l'accomplissement des promesses bibliques : « Qu'on lui impose les mains et il guérira. »

Le rite n'était pourtant à ses yeux, qu'un élément secondaire du traitement, comme la guérison n'avait pour elle qu'une importance secondaire. À tort ou à droit, elle était persuadée que les maux du corps sont une dispensation de l'amour divin envers celui qui en souffre, dispensation dont le but est de l'amener à se mieux connaître lui-même et à chercher la guérison de son âme dans la prière et dans le repentir. Elle pensait donc que la cause cessant, l'effet cesserait aussi et que la sanctification du dedans rendrait la santé au dehors. Cependant elle ne promettait la guérison à personne, elle se bornait à dire : « Si vous vous convertissez, Dieu vous donnera la santé qui vous est bonne il vous fournira les moyens de le glorifier ».

« Si la médecine biblique de l'amie que nous pleurons avait un caractère exclusif, qui s'explique aisément par les circonstances de sa vie, sa manière de comprendre le christianisme lui-même était d'une singulière grandeur.
Elle insistait particulièrement sur la sainteté. Les marques distinctives de la sainteté, d'après elle, c'était l'abandon de toute justice propre, un complet anéantissement de l'âme devant Dieu, dans le sentiment de sa profonde misère et de l'absolue gratuité du salut, le mépris de sa propre chair pour le service de Dieu, et par-dessus tout l'amour des pécheurs et le dévouement à leur salut, à l'imitation de Celui qui nous a aimés malgré nos péchés, et qui est mort pour nous arracher au joug du péché.

« Dorothée Trudel ne prétendait pas à l'impeccabilité ; simplement elle rendait gloire à Dieu de ce que, depuis un temps plus ou moins long, il l'avait préservée de chute. Elle ne prétendait pas non plus à un état où il n'y eût plus à combattre, mais elle estimait que le chrétien doit être vainqueur, et qu'il n'est vraiment chrétien que s'il est vainqueur. « Elle pensait aussi que nous avons quelque chose à faire dans l'oeuvre de notre conversion, quoique la conversion elle-même soit un pardon. Nous ne vivons point si nous ne mourons à nous-mêmes, et si l'Esprit ne vient vivre en nous, mais il faut que nous travaillions pour faire place à l'Esprit.

« En général, les mêmes idées revenaient fréquemment dans ses homélies, il faut l'avouer, et l'on pouvait bien s'y attendre, de la part d'une ouvrière de la campagne dont la culture était exclusivement religieuse, d'une personne si profondément convaincue et qui prêchait plusieurs fois chaque jour, sur des chapitres entiers, que le sort lui désignait au moment même. Mais ces répétitions plaisaient, après tout, à ceux qui l'aimaient, et, comment eût-il été possible de ne pas l'aimer, lorsqu'on avait subi l'étreinte de cette dilection si forte, si pure, universelle ! Elle reproduisait toujours les mêmes idées favorites, mais toujours en des tours nouveaux, avec des récits nouveaux, car son trésor d'expérience était inépuisable. Son art était la simplicité, la vérité de l'impression immédiate. Elle possédait un très haut degré de cette éloquence qui se moque de l'éloquence.

« Toute son existence se résumait dans l'oraison. Je n'essaierai point de rendre par des mots l'impression qu'elle produisait en priant. Je dirai seulement qu'elle unissait la raison, le sang-froid, le sérieux réel, au plus entier abandon, à la plus brûlante énergie. Elle rendait sensible la réalité des choses divines : on ne saurait parler ainsi qu'à quelqu'un qui vous entend, qui vous répond et dont vous entendez les réponses.

« Le nom de Dorothée signifie don de Dieu ; elle a fait honneur à ce nom en se donnant elle-même. Le don complet de soi-même me semble le trait essentiel de cette admirable figure. Elle a prouvé aux indifférents, aux incrédules d'alentour, que le christianisme n'est pas une forme, une simagrée, mais une réalité. Aux personnes qui avaient déjà prêté l'oreille à l'Évangile et qui pensaient faire de la religion leur intérêt essentiel, elle a donné précisément la même leçon, qui ne leur était peut-être pas moins nécessaire. Par ses discours incisifs et bien mieux encore par la fin de sa vie, elle a montré que l'idéal ne nous a pas été donné pour le contempler seulement, mais pour le vivre ; qu'il n'y a pas besoin de laisser une si grande distance entre le discours et la conduite ; elle a montré avec une conscience très exacte de son oeuvre, la vérité du renoncement, la vérité de l'obéissance ».


Table des matières


(1) Voir page 74.

(2) Divers détails de ce chapitre sont empruntés à un article du, Journal religieux de Neuchâtel, signé K...., pasteur. Derniers moments de Dorothée Trudel.

(3) Cf. : Chrétien Évangélique, année 1862, pages 536-542.

(4) M. Charles Bois parlait souvent des relations de Charles Secrétan avec Dorothée Trudel et des séjours réguliers qu'il faisait à Maennedorf. Plusieurs fois le philosophe pleura en écoutant l'humble servante.

 

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