COMME CHRIST
VINGT-SEPTIÈME JOUR.
COMME CHRIST
Demeurant dans l'amour de Dieu.
« Comme mon père
m'a aimé, je vous ai aussi aimés...
demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes
commandements, vous demeurerez dans mon
amour ; comme j'ai gardé les
commandements de mon Père, et je demeure
dans son amour. »
Jean 15 : 9, 10.
Notre Seigneur ne s'est pas borné
à nous dire : "Demeurez-en
moi », il nous dit encore :
« Demeurez dans mon
amour ». Pour demeurer en lui, il
faut d'abord entrer, se plonger, s'immerger dans
cet amour admirable dont il nous a aimés
jusqu'à se donner pour nous.
« L'amour ne cherche point son
intérêt »
(1 Cor. 13 : 5). Il sort de
lui-même pour se donner à ceux qu'il
veut aimer. Demeurer en Christ, c'est nous perdre
dans l'Amour Infini, c'est éprouver qu'il
nous aime, c'est ne pouvoir être heureux que
dans son amour.
Peur nous révéler toute la divine
excellence de son amour pour nous, Jésus, en
nous invitant à demeurer dans son amour,
nous dit qu'il est le même que l'amour du
Père pour lui. Rien pourrait-il nous faire
désirer davantage de demeurer dans son
amour ? « Comme mon Père
m'a aimé, je vous ai aussi
aimés ; demeurez dans mon
amour ». Notre vie peut donc
être, comme celle de Christ, indiciblement
heureuse de la certitude que l'Amour Infini nous
enveloppe et se complaît à nous
aimer.
Nous savons que ce fut là le secret de la
vie admirable de Christ, le secret aussi de sa
force à l'approche de la mort. À son
baptême s'était fait entendre ce divin
message apporté par le Saint-Esprit, et
confirmé plus tard par le même
Esprit : « C'est ici mon Fils
bien-aimé en qui j'ai pris
plaisir »
(Mat. 3 : 16). Plus d'une fois
nous lisons : « Le Père
aime le Fils »
(Jean 3: 35 ;
5 : 20) ; et Christ en
parle comme de son plus grand bonheur :
« Que le monde connaisse que tu les
aimes comme tu m'as aimé. Tu m'as
aimé avant la fondation du monde. Que
l’amour dont tu m'as aimé soit en
eux »
(Jean 17 : 19-26). Ainsi que
nous marchons ici-bas à la lumière du
soleil qui nous entoure, Jésus marchait
continuellement à la lumière de
l'amour du Père. C'est comme le
Bien-aimé du Père qu'il put
faire la volonté de Dieu et accomplir son
oeuvre. Il demeurait dans l'amour du
Père.
Nous sommes de même les bien-aimés
de Jésus. Comme le Père l'a
aimé, il nous aime aussi. Pour le savoir
nous n'avons qu'à prendre le temps de fermer
les yeux à tout ce qui nous entoure, et
d'adorer, et d'attendre jusqu'à ce que
l'amour infini de Dieu, dans toute sa puissance et
sa gloire, se répande sur nous en passant
par le coeur de Jésus, qu'il se fasse
connaître à nous, et qu'il prenne
entièrement possession de nous. Oh, si le
chrétien voulait bien prendre le temps de se
pénétrer de cette
pensée : « Je suis le
Bien-aimé du Seigneur, Jésus
m'aime d'instant en instant
précisément comme le Père
l'aimait », avec quelle foi croissante il
pourrait se dire qu'étant aimé comme
Christ l'était, il doit aussi marcher comme
Christ a marché !
Voici encore ce que cette comparaison offre
à notre examen. Ce n'est pas seulement
l'amour dans lequel nous devons demeurer qui est
semblable à celui dans lequel Jésus
demeurait, c'est encore le moyen d'y parvenir qui
est pour nous le même que pour lui. Comme
Fils, Christ possédait déjà
l'amour du Père quand il vint dans le monde,
mais ce n'est que par son obéissance qu'il
pouvait s'assurer la continuation de cet amour,
qu'il pouvait y demeurer. Et il ne s'agissait pas
d'une obéissance qui ne lui
coûtât rien, loin de là ;
c'était en renonçant à sa
propre volonté, en apprenant à
obéir dans tout ce qu'il avait à
souffrir, en se rendant obéissant
jusqu'à la mort de la croix, qu'il gardait
les commandements du Père et demeurait dans
son amour. « Voici pourquoi mon
Père m'aime, c'est parce que je donne
ma vie... J'ai reçu cet ordre de mon
Père ». « Le
Père ne m'a point laissé seul parce
que je fais toujours ce qui lui est
agréable »
(Jean. 10 : 17, 18 ;
8 : 29). Après nous
avoir donné cet exemple et nous avoir
montré par là que la voie de
l'obéissance nous assure l'amour de Dieu, il
nous invite à le suivre, « Si
vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans
mon amour, comme j'ai gardé les
commandements de mon Père et je demeure dans
son amour ».
Obéir comme Christ, amène à
jouir comme lui de l'amour divin. Oh ! quelle
assurance nous en recevons pour compter sur la
présence de Dieu. « Aimons en
effet et en vérité, car c'est en cela
que nous assurerons nos coeurs devant lui...
Bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne
point, nous avons de l'assurance devant Dieu. Et
quoi que nous demandions, nous le recevons de lui,
parce que nous gardons ses commandements et que
nous faisons ce qui lui est
agréable »
(1 Jean 3 : 18-23). Quelle
hardiesse nous puisons là pour affronter
l'opinion des hommes, quelle indépendance de
leur approbation ou de leur désapprobation,
car nous n'agissons plus alors que selon l'ordre de
Dieu, Nous n'avons plus qu'à obéir
à ses ordres. Et quelle hardiesse aussi en
face des difficultés et des dangers !
Puisque nous faisons la volonté de Dieu,
nous osons lui laisser toute responsabilité
de réussite ou de non-réussite. Le
coeur, préoccupé d'obéir
à Dieu seul, s'élève alors
au-dessus du monde pour ne vouloir que ce que Dieu
veut, et il sent que l'amour de Dieu repose sur
lui. Comme Christ, il demeure alors dans l'amour de
Dieu.
Cherchons à apprendre de Christ ce que c'est
qu'une vie réglée par cet esprit
d'obéissance. C'est d'abord un esprit de
dépendance, c'est reconnaître que nous
n'avons plus aucun droit à faire en rien
notre propre volonté et que nous y
renonçons. C'est encore un esprit docile.
Convaincu de l'influence trompeuse de la tradition,
des préjugés et des habitudes, il ne
tire plus ses préceptes des hommes, mais il
les reçoit de Dieu lui-même. Convaincu
aussi de l'insuffisance de l'intelligence humaine
pour comprendre la Parole de Dieu, pour en recevoir
force et vie spirituelle, il sent le besoin de
recourir au Saint-Esprit pour l'étudier
à sa lumière. Il sait que ses propres
vues sur la vérité et sur le devoir
sont très partielles et défectueuses,
et il compte sur Dieu lui-même pour lui
donner des vues plus claires, pour ouvrir des
horizons plus élevés.
Il a remarqué cette parole de Dieu :
« Si tu écoutes attentivement
la voix de l'Éternel ton Dieu, si tu fais ce
qui est droit à ses yeux »
(Exo. 15 : 26), il a compris que
l'obéissance n'est acceptable et possible
que lorsque le commandement ne lui vient pas
seulement de la conscience, de la mémoire ou
de la Bible, mais qu'il sort de la bouche de Dieu,
qu'il est la voix de Dieu lui parlant par
l'Esprit. Il sait que l'obéissance n'a toute
sa valeur et qu'elle n'est pleinement bénie
que si elle exécute les ordres du
Père, directement pour lui-même. Il a
grand soin de rester sur l'autel où il s'est
consacré à Dieu, d'avoir l'oeil et
l'oreille au guet pour saisir chaque indication de
la volonté de Dieu. Il ne se contente pas de
faire le bien pour sa propre satisfaction, mais il
met toutes choses sous le contrôle de son
Dieu, faisant toutes choses « comme
pour le Seigneur »
(Col. 3 : 23). Il veut que
chaque heure de la journée et chaque pas
dans la vie le mette en relation avec Dieu. Il
s'applique donc à obéir
consciencieusement au Père dans les petites
choses de chaque jour, voyant là la seule
manière de se préparer à un
travail plus étendu. Tout son désir
est de glorifier Dieu en accomplissant sa sainte
volonté, et pour réaliser ce
désir, il travaille de tout son coeur et de
toutes ses forces à exécuter cette
volonté divine à chaque instant du
jour. Pour tout cela, sa seule récompense,
mais récompense amplement suffisante, est de
savoir qu'en faisant la volonté de Dieu, il
suit la voie ouverte par Christ lui-même, la
voie qui fait entrer plus avant dans l'amour de
Dieu. « Si vous gardez mes
commandements, vous demeurerez dans mon
amour ».
Oh ! quelle bénédiction que
cette obéissance-là qui nous
amène à demeurer comme Christ dans
l'amour divin ! Pour l'obtenir, il faut
étudier encore mieux ce qu'était
Christ. Il avait renoncé à
lui-même, il s'était
« abaissé lui-même, se
rendant obéissant »
(Phil. 2 : 8). Qu'il veuille
nous donner à nous aussi ce renoncement et
cette humilité ! À
l'école de Dieu, « Il a appris
l'obéissance, et, ayant été
rendu parafait, il est devenu l'auteur d'un salut
éternel pour tous ceux qui lui
obéissent »
(Héb. 5: 8, 9). Il faut
que nous apprenions aussi de lui
l'obéissance, que nous l'écoutions
nous dire qu'il ne faisait rien de lui-même,
qu'il ne faisait que ce qu'il voyait faire au
Père, que ce qu'il apprenait de lui. Nous
avons besoin de savoir que son entière
dépendance du Père, que son recours
continuel au Père était la source de
son obéissance habituelle, comme aussi le
moyen de pénétrer toujours mieux les
secrets du Père. (Voyez :
Quinzième
jour). L'amour de Dieu et l'obéissance
de l'homme vont ensemble comme une serrure et une
clef faites l'une pour l'autre. C'est la
grâce de Dieu qui met la clef dans la
serrure, et c'est l'homme qui se sert de la clef
pour ouvrir les trésors de l'amour
divin.
À la lumière de l'exemple et des
paroles de Christ, quel sens nouveau revêtent
ces promesses de Dieu à son peuple :
« Je te bénirai certainement et
je multiplierai ta postérité parce
que tu as obéi à ma voix ».
(Gen. 26 : 4). « Si
Vous obéissez à ma voix, vous serez
aussi mon plus précieux
joyau ».
(Exo. 19 : 5).
« L'Éternel ton Dieu te
bénira certainement... pourvu seulement que
tu obéisses à la voix de
l'Éternel ton Dieu »
(Deut. 15 : 4, 5). C'est par
l'amour et l'obéissance que
s'établissent nos rapports avec Dieu ;
d'un côté l'amour de Dieu se donnant
lui-même à l'homme avec tout ce qu'il
a, de l'autre l'obéissance du croyant, se
donnant à Dieu avec tout ce qu'il a.
On a beaucoup parlé, ces dernières
années, de renoncement à
soi-même et d'entière
consécration à Dieu, et des milliers
d'âmes louent le Seigneur de tout le bien
qu'elles ont reçu de lui par le moyen de ces
deux mots : mais prenons garde de ne chercher
là qu'une jouissance spirituelle, qu'un
état d'âme à conserver,
négligeant d'en faire l'application directe
et simple, c'est-à-dire d'obéir
à la volonté de Dieu. Souvenons-nous
dans le courant de notre vie, de ce mot
obéissance, que Dieu emploie souvent,
« Obéir vaut mieux que
sacrifice »
(1 Sam. 15 : 22). Le sacrifice
de soi à Dieu n'est rien sans
obéissance, car ce mot même implique
l'obéissance. C'est l'obéissance
douce et humble de Christ, comme fils et serviteur,
qui rendait son sacrifice
« d'agréable
odeur » ; c'est
l'obéissance de l’enfant prompt
à écouter la voix du Père,
puis à faire ce qui est bien à ses
yeux, qui témoignera en nous que nous
lui sommes agréables.
Cher lecteur, cette vie-là ne sera-t-elle
pas la vôtre aussi ? Obéir
à Jésus et demeurer dans son amour,
n'est-ce pas simple autant que sublime !
O mon Dieu, que dire de cet échange de la
vie de la terre contre la vie du ciel que tu viens
de placer devant moi ? Ton Fils, notre
Seigneur, nous a montré qu'il est possible
à l'homme sur la terre de vivre tout
enveloppé de l'amour de Dieu, pourvu qu'il
veuille se soumettre à ta volonté,
obéir à ta voix. Il nous a
montré aussi quel bonheur il y a à le
faire. Puisque Christ est à nous, puisqu'il
est notre Tête et notre Vie, nous savons que
nous aussi, nous pouvons, en quelque mesure, vivre
et marcher comme lui, et nous réjouir en ton
amour, certains que tu acceptes à cause de
lui notre faible obéissance à tes
commandements. O mon Dieu, quelle grâce
insigne que celle d'être appelés
à demeurer comme Christ dans ton amour par
l'obéissance que ton Esprit opère en
nous.
Seigneur Jésus, comment te rendre
grâce d'avoir réalisé sur la
terre cette vie-là pour m'y faire participer
moi-même ? O Seigneur, je n'ai
qu'à m'abandonner de nouveau à toi
pour que tu me fasses garder tes commandements
comme tu as gardé ceux du Père.
Seigneur, révèle-moi le secret de ta
propre obéissance, de ta promptitude
à écouter, de ta vigilance, de ta
douceur, de ton humilité et de ta confiance
filiale au Père bien-aimé dont tu
savais être le Fils bien-aimé. Mon
Sauveur, remplis mon coeur de ton amour ; et
alors avec foi en ton amour, je pourrai, moi aussi,
t'obéir. Oui, Seigneur, que toute ma vie
s'emploie à garder tes commandements et
à demeurer dans ton amour. Amen.
VINGT-HUITIÈME JOUR
COMME CHRIST
Conduit par l'Esprit.
« Jésus rempli du
Saint-Esprit, revint du Jourdain, et fut conduit
par l'Esprit dans le
désert. »
Luc. 4 : 1.
« Soyez remplis
de l'Esprit. »
Eph. 5 : 18.
« Car tous ceux
qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, sont
enfants de Dieu. »
Rom. 8 : 14.
Dès sa naissance, le Seigneur
Jésus avait l'Esprit de Dieu demeurant en
lui, et pourtant, il avait besoin parfois que le
Père le lui communiquât plus
particulièrement encore. Il en fut ainsi
à son baptême, quand il reçut
le baptême du Saint-Esprit après avoir
reçu le baptême d'eau ; il fut
alors rempli du Saint-Esprit. Il remonta du
Jourdain, éprouvant plus manifestement que
jamais la direction de l'Esprit. Dans le
désert, il lutta et vainquit, non par sa
propre puissance divine, mais comme un homme
fortifié et conduit par le Saint-Esprit. En
ceci aussi, il était
« semblable en toutes choses à
ses frères ».
(Héb. 2 : 17).
Réciproquement, il est tout aussi vrai que
ses frères sont en toutes choses rendus
semblables à lui. Ils sont
appelés à vivre comme lui, et ceci ne
leur serait pas demandé s'ils ne disposaient
pas de la même force que lui. Cette force est
le Saint-Esprit que nous recevons de Dieu. Comme
Jésus fut rempli de l'Esprit, puis conduit
par l'Esprit, nous aussi, nous devons être
remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit.
Quand nous méditons sur les divers traits du
caractère de Christ, ne nous semble-t-il pas
souvent impossible de lui ressembler, nous qui
avons si peu vécu pour lui et qui nous
sentons si peu capables de vivre comme lui ?
Reprenons courage en nous souvenant que
Jésus lui-même ne pouvait vivre ainsi
que par l'Esprit. C'est après avoir
été « rempli du
Saint-Esprit », qu'il
« fut conduit par
l'Esprit, » au champ de la lutte et
de la victoire. La même
bénédiction est à nous, aussi
bien qu'à lui : nous aussi, nous
pouvons être remplis de l'Esprit et conduits
par l'Esprit. Jésus, qui a été
baptisé par l'Esprit, afin de nous donner
l'exemple d'une vie sainte, est monté au
ciel pour nous baptiser, nous aussi, et nous rendre
par là semblables à lui. Celui qui
veut vivre comme Jésus, doit donc commencer
par être baptisé de l'Esprit. Tout ce
que Dieu demande de ses enfants, il commence par le
leur donner. Il nous demande de ressembler à
Christ, parce qu'il veut nous donner, comme
à lui, la plénitude de l'Esprit. Il
faut que nous soyons remplis de l'Esprit.
Nous voyons ici pourquoi on prêche si peu
dans l'Eglise de Christ la nécessité
de l'imiter et de lui ressembler. On croyait
généralement pouvoir y parvenir par
ses propres forces à l'aide de quelque
influence du Saint-Esprit ; on ne comprenait
pas qu'il ne faut rien de moins que d'être
rempli du Saint-Esprit. Comment s'étonner
qu'on regardât comme impossible d'être
semblable à Christ, puisqu'on avait perdu de
vue la nécessité d'être
rempli du Saint-Esprit. On voyait là
le privilège d'un petit nombre seulement, et
non le devoir auquel est appelé tout
enfant de Dieu. On ne réalisait pas
assez que : « soyez remplis de
l'Esprit » est un commandement qui
s'adresse à tout chrétien. Quand
l'Eglise fera la place voulue au baptême de
l'Esprit et à Jésus, le Sauveur
qui baptise du Saint-Esprit chacun de ceux
qui croient en lui, qu'on cherchera à
être semblable à Christ et qu'on y
parviendra, on reconnaîtra alors que, pour
être semblable à Christ, il faut
être conduit par le même Esprit que
lui, et que, pour être conduit par le
même Esprit, il faut être rempli de
l'Esprit. La plénitude de l'Esprit est
absolument nécessaire pour vivre en vrai
chrétien, d'une vie conforme à celle
de Christ.
Le moyen d'obtenir cette grâce est
simple : C'est Jésus qui baptise de
l'Esprit ; celui qui vient à lui,
désirant recevoir ce baptême,
l'obtiendra. Pour cela, ce que le Seigneur demande
de nous, c'est notre entière reddition,
c'est que nous renoncions complètement
à nous-même pour nous abandonner
à lui avec pleine confiance. Voilà ce
qui nous permet de recevoir ce qu'il donne.
Oui, renoncer à soi-même par la foi.
Jésus vous demande si vous voulez
réellement suivre ses traces et, pour cela,
si vous voulez être baptisé du
Saint-Esprit. N'hésitez pas à le
vouloir. Jetez les yeux sur toutes les promesses
qu'il nous fait de nous communiquer son amour et
son Esprit, considérez quel privilège
en est la conséquence : comme moi,
vous aussi. Souvenez-vous que c'est à
propos de cette ressemblance avec lui, qu'il disait
à son Père : « Je
leur ai fait part de la gloire que tu m'as
donnée ».
(Jean 17 : 22). Songez combien
l'amour de Christ et le désir de lui plaire,
combien la gloire de Dieu et les besoins du monde
plaident auprès de vous pour vous engager
à ne pas négliger ce céleste
droit d'aînesse, le droit d'être
semblable à Christ. Reconnaissez les droits
sacrés de Christ sur vous qui êtes
racheté par son sang, et que rien ne vous
empêche de répondre : Oui,
Seigneur, autant qu'il est permis à une
créature tirée de la poudre de la
terre, je veux être comme toi ; je suis
tout à toi. Je dois et je veux être
« en toutes choses » ton image,
et c'est pour cela que je te demande de me remplir
de l'Esprit.
Renoncer à soi-même par la foi,
voilà ce que veut le Seigneur, et pas moins
que cela. Donnons-lui ce qu'il nous demande. Et si
nous renonçons à nous-mêmes
pour devenir semblables à lui en toutes
choses, faisons-le avec la confiance et la
sécurité qu'il nous accepte, et
qu'aussitôt il fait agir en nous l'Esprit
avec plus de puissance. Croyons-le, lors même
que nous n'en ferions pas tout de suite
l'expérience. Pour être remplis du
Saint-Esprit, nous devons nous attendre à
Jésus avec foi, bien certain que son amour
veut nous donner plus encore que nous ne le
prévoyons.
Avec cette assurance-là, abandonnons-nous
entièrement à lui. Que notre
renoncement et notre foi soient sans
réserve. Pour suivre Christ, il faut
obéir à cette loi fondamentale :
« Celui qui aura perdu sa vie à
cause de moi, la retrouvera ».
(Mat. 10 : 39). Le Saint-Esprit
vient alors nous dépouiller de notre
ancienne vie et nous donner la vie de Christ.
Renoncez donc à cette ancienne vie,
où vous avez voulu agir par vos propres
forces et veiller par vos propres efforts, et
croyez que le Saint-Esprit renouvellera
incessamment en vous votre vie spirituelle, tout
aussi naturellement que l'air que vous respirez
entretient la vie de votre corps. Dans l'oeuvre du
Saint-Esprit en vous, il n'y aura ni rupture, ni
interruption. Vous serez enveloppé du
Saint-Esprit comme de votre élément
vital ; il vous sera comme l'air que vous
respirez. Par l'Esprit, « Dieu
produira en vous le vouloir et le faire selon son
bon plaisir »
(Phil. 2 : 13).
O chrétien, ayez un profond respect pour
l'oeuvre de « l'Esprit qui habite en
vous ».
(Rom. 8 : 11). Croyez que la
volonté de Dieu est de faire agir en vous
son Esprit avec puissance, de vous rendre ainsi
d'instant en instant conforme à l'image de
Christ. Occupez-vous de Jésus et de sa vie
sur la terre, cette vie qui est à la fois
votre modèle et votre force, et soyez
certain que le Saint-Esprit saura faire son oeuvre
dans le secret de votre coeur, en vous communiquant
quelque chose de Jésus. Souvenez-vous que la
plénitude de l'Esprit est à vous en
Jésus, que c'est là un don que vous
acceptez et que vous gardez par la foi, quoique
vous ne le sentiez pas comme vous le voudriez.
Comptez donc sur lui pour faire en vous tout le
nécessaire. Vous pourrez bien ne sentir que
faiblesse, que crainte et tremblement, et pourtant
vos paroles, vos actes et tout l'ensemble de votre
vie manifesteront la présence de l'Esprit et
sa puissance. Vivez avec la confiance que la
plénitude de l'Esprit est à vous, et
que vous ne serez pas déçu dans votre
attente, si, regardant à Jésus, vous
vous réjouissez chaque jour de savoir votre
vie spirituelle aux soins du Saint-Esprit, le
Consolateur. C'est ainsi que la présence de
Jésus en vous, vous fera vivre à sa
ressemblance, car, du moment où l'Esprit de
vie de Jésus-Christ résidera en vous,
il faudra nécessairement que votre vie en
devienne conforme à la sienne aux yeux de
tous.
Souvenez-vous aussi que l'Esprit ne déploie
toute sa puissance que dans les rapports mutuels
des membres du corps de Christ, lorsqu'ils se
consacrent entièrement à servir le
Seigneur dans le monde. C'est quand Jésus
eut consacré sa vie à se mêler
à tous ceux qui l'entouraient, c'est
après avoir reçu comme eux le
baptême d'eau, qu'il fut baptisé du
Saint-Esprit. Et c'est quand il s'est donné
lui-même en sacrifice dans le second
baptême de sa passion, qu'il a reçu le
pouvoir de nous donner le Saint-Esprit. Mettez-vous
en relation avec les enfants de Dieu qui voudront
demander et attendre avec vous le baptême de
l'Esprit. Les disciples n'ont pas reçu
l'Esprit séparément, mais pendant
qu'ils étaient « tous d'un
accord dans un même lieu ».
(Act. 2:1). Réunissez-vous aux
autres enfants de Dieu autour de vous pour
travailler ensemble à sauver des âmes,
et l'esprit vous donnera d'en haut tout ce qu'il
vous faudra pour ce travail. Le Seigneur accomplira
sa promesse à l'égard du serviteur
plein de foi et de bonne volonté qui
désire recevoir l'Esprit, non pour sa propre
jouissance seulement, mais pour travailler au
service de son Maître. C'est pour pouvoir
travailler, vivre et mourir pour nous que Christ a
été rempli de l'Esprit.
Consacrez-vous donc à vivre et à
mourir pour vos semblables, et soyez sûr
qu'alors vous pourrez compter sur une
plénitude de l'Esprit semblable à
celle que Christ avait reçue.
Seigneur, tu veux nous rendre toujours plus
semblables à toi en nous donnant ton
Saint-Esprit ! Tu nous as dit que son oeuvre
est de nous faire mieux connaître ce que tu
es, de manifester ta présence en nous. C'est
lui qui nous apporte et qui nous assimile tout ce
que tu as acquis pour nous, toute la vie, toute la
sainteté, toute la puissance que nous voyons
en toi. Il prend de ce qui est à toi pour
nous le communiquer. Seigneur Jésus !
nous te rendons grâce du don que tu nous as
fait du Saint-Esprit.
Et maintenant, nous t'en supplions, remplis-nous,
oh ! remplis-nous de ton Saint-Esprit !
Seigneur, moins que cela ne saurait nous suffire.
Nous ne pouvons pas être conduits comme toi,
nous ne pouvons pas lutter et vaincre comme toi,
nous ne pouvons pas marcher et travailler comme
toi, à moins d'être, comme toi,
remplis du Saint-Esprit. Loué, béni
soit ton nom ! Tu as commandé, tu as
promis ; nous devons donc recevoir ton Esprit,
et nous le recevrons.
Divin Sauveur, daigne engager tous tes disciples
à se réunir pour demander, attendre
et recevoir ensemble un baptême de l'Esprit.
Ouvre leurs yeux, fais leur voir toutes les
promesses qui leur annoncent l'envoi de ton Esprit.
Dispose leur coeur à se consacrer, comme
toi, à vivre et à mourir pour leurs
semblables. Nous savons avec quel bonheur tu agiras
alors en eux, comme celui « qui baptise
du Saint-Esprit et de feu ». Gloire
à ton nom ! Amen.
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