Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COMME CHRIST




VINGT-SEPTIÈME JOUR.

COMME CHRIST
Demeurant dans l'amour de Dieu.

« Comme mon père m'a aimé, je vous ai aussi aimés... demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ; comme j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure dans son amour. » Jean 15 : 9, 10.

Notre Seigneur ne s'est pas borné à nous dire : "Demeurez-en moi », il nous dit encore : « Demeurez dans mon amour ». Pour demeurer en lui, il faut d'abord entrer, se plonger, s'immerger dans cet amour admirable dont il nous a aimés jusqu'à se donner pour nous. « L'amour ne cherche point son intérêt » (1 Cor. 13 : 5). Il sort de lui-même pour se donner à ceux qu'il veut aimer. Demeurer en Christ, c'est nous perdre dans l'Amour Infini, c'est éprouver qu'il nous aime, c'est ne pouvoir être heureux que dans son amour.

Peur nous révéler toute la divine excellence de son amour pour nous, Jésus, en nous invitant à demeurer dans son amour, nous dit qu'il est le même que l'amour du Père pour lui. Rien pourrait-il nous faire désirer davantage de demeurer dans son amour ? « Comme mon Père m'a aimé, je vous ai aussi aimés ; demeurez dans mon amour ». Notre vie peut donc être, comme celle de Christ, indiciblement heureuse de la certitude que l'Amour Infini nous enveloppe et se complaît à nous aimer.

Nous savons que ce fut là le secret de la vie admirable de Christ, le secret aussi de sa force à l'approche de la mort. À son baptême s'était fait entendre ce divin message apporté par le Saint-Esprit, et confirmé plus tard par le même Esprit : « C'est ici mon Fils bien-aimé en qui j'ai pris plaisir » (Mat. 3 : 16). Plus d'une fois nous lisons : « Le Père aime le Fils » (Jean 3: 35 ; 5 : 20) ; et Christ en parle comme de son plus grand bonheur : « Que le monde connaisse que tu les aimes comme tu m'as aimé. Tu m'as aimé avant la fondation du monde. Que l’amour dont tu m'as aimé soit en eux » (Jean 17 : 19-26). Ainsi que nous marchons ici-bas à la lumière du soleil qui nous entoure, Jésus marchait continuellement à la lumière de l'amour du Père. C'est comme le Bien-aimé du Père qu'il put faire la volonté de Dieu et accomplir son oeuvre. Il demeurait dans l'amour du Père.

Nous sommes de même les bien-aimés de Jésus. Comme le Père l'a aimé, il nous aime aussi. Pour le savoir nous n'avons qu'à prendre le temps de fermer les yeux à tout ce qui nous entoure, et d'adorer, et d'attendre jusqu'à ce que l'amour infini de Dieu, dans toute sa puissance et sa gloire, se répande sur nous en passant par le coeur de Jésus, qu'il se fasse connaître à nous, et qu'il prenne entièrement possession de nous. Oh, si le chrétien voulait bien prendre le temps de se pénétrer de cette pensée : « Je suis le Bien-aimé du Seigneur, Jésus m'aime d'instant en instant précisément comme le Père l'aimait », avec quelle foi croissante il pourrait se dire qu'étant aimé comme Christ l'était, il doit aussi marcher comme Christ a marché !

Voici encore ce que cette comparaison offre à notre examen. Ce n'est pas seulement l'amour dans lequel nous devons demeurer qui est semblable à celui dans lequel Jésus demeurait, c'est encore le moyen d'y parvenir qui est pour nous le même que pour lui. Comme Fils, Christ possédait déjà l'amour du Père quand il vint dans le monde, mais ce n'est que par son obéissance qu'il pouvait s'assurer la continuation de cet amour, qu'il pouvait y demeurer. Et il ne s'agissait pas d'une obéissance qui ne lui coûtât rien, loin de là ; c'était en renonçant à sa propre volonté, en apprenant à obéir dans tout ce qu'il avait à souffrir, en se rendant obéissant jusqu'à la mort de la croix, qu'il gardait les commandements du Père et demeurait dans son amour. « Voici pourquoi mon Père m'aime, c'est parce que je donne ma vie... J'ai reçu cet ordre de mon Père ». « Le Père ne m'a point laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean. 10 : 17, 18 ; 8 : 29). Après nous avoir donné cet exemple et nous avoir montré par là que la voie de l'obéissance nous assure l'amour de Dieu, il nous invite à le suivre, « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour ».

Obéir comme Christ, amène à jouir comme lui de l'amour divin. Oh ! quelle assurance nous en recevons pour compter sur la présence de Dieu. « Aimons en effet et en vérité, car c'est en cela que nous assurerons nos coeurs devant lui... Bien-aimés, si notre coeur ne nous condamne point, nous avons de l'assurance devant Dieu. Et quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui lui est agréable » (1 Jean 3 : 18-23). Quelle hardiesse nous puisons là pour affronter l'opinion des hommes, quelle indépendance de leur approbation ou de leur désapprobation, car nous n'agissons plus alors que selon l'ordre de Dieu, Nous n'avons plus qu'à obéir à ses ordres. Et quelle hardiesse aussi en face des difficultés et des dangers ! Puisque nous faisons la volonté de Dieu, nous osons lui laisser toute responsabilité de réussite ou de non-réussite. Le coeur, préoccupé d'obéir à Dieu seul, s'élève alors au-dessus du monde pour ne vouloir que ce que Dieu veut, et il sent que l'amour de Dieu repose sur lui. Comme Christ, il demeure alors dans l'amour de Dieu.

Cherchons à apprendre de Christ ce que c'est qu'une vie réglée par cet esprit d'obéissance. C'est d'abord un esprit de dépendance, c'est reconnaître que nous n'avons plus aucun droit à faire en rien notre propre volonté et que nous y renonçons. C'est encore un esprit docile. Convaincu de l'influence trompeuse de la tradition, des préjugés et des habitudes, il ne tire plus ses préceptes des hommes, mais il les reçoit de Dieu lui-même. Convaincu aussi de l'insuffisance de l'intelligence humaine pour comprendre la Parole de Dieu, pour en recevoir force et vie spirituelle, il sent le besoin de recourir au Saint-Esprit pour l'étudier à sa lumière. Il sait que ses propres vues sur la vérité et sur le devoir sont très partielles et défectueuses, et il compte sur Dieu lui-même pour lui donner des vues plus claires, pour ouvrir des horizons plus élevés.

Il a remarqué cette parole de Dieu : « Si tu écoutes attentivement la voix de l'Éternel ton Dieu, si tu fais ce qui est droit à ses yeux » (Exo. 15 : 26), il a compris que l'obéissance n'est acceptable et possible que lorsque le commandement ne lui vient pas seulement de la conscience, de la mémoire ou de la Bible, mais qu'il sort de la bouche de Dieu, qu'il est la voix de Dieu lui parlant par l'Esprit. Il sait que l'obéissance n'a toute sa valeur et qu'elle n'est pleinement bénie que si elle exécute les ordres du Père, directement pour lui-même. Il a grand soin de rester sur l'autel où il s'est consacré à Dieu, d'avoir l'oeil et l'oreille au guet pour saisir chaque indication de la volonté de Dieu. Il ne se contente pas de faire le bien pour sa propre satisfaction, mais il met toutes choses sous le contrôle de son Dieu, faisant toutes choses « comme pour le Seigneur » (Col. 3 : 23). Il veut que chaque heure de la journée et chaque pas dans la vie le mette en relation avec Dieu. Il s'applique donc à obéir consciencieusement au Père dans les petites choses de chaque jour, voyant là la seule manière de se préparer à un travail plus étendu. Tout son désir est de glorifier Dieu en accomplissant sa sainte volonté, et pour réaliser ce désir, il travaille de tout son coeur et de toutes ses forces à exécuter cette volonté divine à chaque instant du jour. Pour tout cela, sa seule récompense, mais récompense amplement suffisante, est de savoir qu'en faisant la volonté de Dieu, il suit la voie ouverte par Christ lui-même, la voie qui fait entrer plus avant dans l'amour de Dieu. « Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».

Oh ! quelle bénédiction que cette obéissance-là qui nous amène à demeurer comme Christ dans l'amour divin ! Pour l'obtenir, il faut étudier encore mieux ce qu'était Christ. Il avait renoncé à lui-même, il s'était « abaissé lui-même, se rendant obéissant » (Phil. 2 : 8). Qu'il veuille nous donner à nous aussi ce renoncement et cette humilité ! À l'école de Dieu, « Il a appris l'obéissance, et, ayant été rendu parafait, il est devenu l'auteur d'un salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent » (Héb. 5: 8, 9). Il faut que nous apprenions aussi de lui l'obéissance, que nous l'écoutions nous dire qu'il ne faisait rien de lui-même, qu'il ne faisait que ce qu'il voyait faire au Père, que ce qu'il apprenait de lui. Nous avons besoin de savoir que son entière dépendance du Père, que son recours continuel au Père était la source de son obéissance habituelle, comme aussi le moyen de pénétrer toujours mieux les secrets du Père. (Voyez : Quinzième jour). L'amour de Dieu et l'obéissance de l'homme vont ensemble comme une serrure et une clef faites l'une pour l'autre. C'est la grâce de Dieu qui met la clef dans la serrure, et c'est l'homme qui se sert de la clef pour ouvrir les trésors de l'amour divin.

À la lumière de l'exemple et des paroles de Christ, quel sens nouveau revêtent ces promesses de Dieu à son peuple : « Je te bénirai certainement et je multiplierai ta postérité parce que tu as obéi à ma voix ». (Gen. 26 : 4). « Si Vous obéissez à ma voix, vous serez aussi mon plus précieux joyau ». (Exo. 19 : 5). « L'Éternel ton Dieu te bénira certainement... pourvu seulement que tu obéisses à la voix de l'Éternel ton Dieu » (Deut. 15 : 4, 5). C'est par l'amour et l'obéissance que s'établissent nos rapports avec Dieu ; d'un côté l'amour de Dieu se donnant lui-même à l'homme avec tout ce qu'il a, de l'autre l'obéissance du croyant, se donnant à Dieu avec tout ce qu'il a.

On a beaucoup parlé, ces dernières années, de renoncement à soi-même et d'entière consécration à Dieu, et des milliers d'âmes louent le Seigneur de tout le bien qu'elles ont reçu de lui par le moyen de ces deux mots : mais prenons garde de ne chercher là qu'une jouissance spirituelle, qu'un état d'âme à conserver, négligeant d'en faire l'application directe et simple, c'est-à-dire d'obéir à la volonté de Dieu. Souvenons-nous dans le courant de notre vie, de ce mot obéissance, que Dieu emploie souvent, « Obéir vaut mieux que sacrifice » (1 Sam. 15 : 22). Le sacrifice de soi à Dieu n'est rien sans obéissance, car ce mot même implique l'obéissance. C'est l'obéissance douce et humble de Christ, comme fils et serviteur, qui rendait son sacrifice « d'agréable odeur » ; c'est l'obéissance de l’enfant prompt à écouter la voix du Père, puis à faire ce qui est bien à ses yeux, qui témoignera en nous que nous lui sommes agréables.

Cher lecteur, cette vie-là ne sera-t-elle pas la vôtre aussi ? Obéir à Jésus et demeurer dans son amour, n'est-ce pas simple autant que sublime !

O mon Dieu, que dire de cet échange de la vie de la terre contre la vie du ciel que tu viens de placer devant moi ? Ton Fils, notre Seigneur, nous a montré qu'il est possible à l'homme sur la terre de vivre tout enveloppé de l'amour de Dieu, pourvu qu'il veuille se soumettre à ta volonté, obéir à ta voix. Il nous a montré aussi quel bonheur il y a à le faire. Puisque Christ est à nous, puisqu'il est notre Tête et notre Vie, nous savons que nous aussi, nous pouvons, en quelque mesure, vivre et marcher comme lui, et nous réjouir en ton amour, certains que tu acceptes à cause de lui notre faible obéissance à tes commandements. O mon Dieu, quelle grâce insigne que celle d'être appelés à demeurer comme Christ dans ton amour par l'obéissance que ton Esprit opère en nous.

Seigneur Jésus, comment te rendre grâce d'avoir réalisé sur la terre cette vie-là pour m'y faire participer moi-même ? O Seigneur, je n'ai qu'à m'abandonner de nouveau à toi pour que tu me fasses garder tes commandements comme tu as gardé ceux du Père. Seigneur, révèle-moi le secret de ta propre obéissance, de ta promptitude à écouter, de ta vigilance, de ta douceur, de ton humilité et de ta confiance filiale au Père bien-aimé dont tu savais être le Fils bien-aimé. Mon Sauveur, remplis mon coeur de ton amour ; et alors avec foi en ton amour, je pourrai, moi aussi, t'obéir. Oui, Seigneur, que toute ma vie s'emploie à garder tes commandements et à demeurer dans ton amour. Amen.



VINGT-HUITIÈME JOUR

COMME CHRIST
Conduit par l'Esprit.

« Jésus rempli du Saint-Esprit, revint du Jourdain, et fut conduit par l'Esprit dans le désert. » Luc. 4 : 1.

« Soyez remplis de l'Esprit. » Eph. 5 : 18.

« Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu, sont enfants de Dieu. » Rom. 8 : 14.

Dès sa naissance, le Seigneur Jésus avait l'Esprit de Dieu demeurant en lui, et pourtant, il avait besoin parfois que le Père le lui communiquât plus particulièrement encore. Il en fut ainsi à son baptême, quand il reçut le baptême du Saint-Esprit après avoir reçu le baptême d'eau ; il fut alors rempli du Saint-Esprit. Il remonta du Jourdain, éprouvant plus manifestement que jamais la direction de l'Esprit. Dans le désert, il lutta et vainquit, non par sa propre puissance divine, mais comme un homme fortifié et conduit par le Saint-Esprit. En ceci aussi, il était « semblable en toutes choses à ses frères ». (Héb. 2 : 17).

Réciproquement, il est tout aussi vrai que ses frères sont en toutes choses rendus semblables à lui. Ils sont appelés à vivre comme lui, et ceci ne leur serait pas demandé s'ils ne disposaient pas de la même force que lui. Cette force est le Saint-Esprit que nous recevons de Dieu. Comme Jésus fut rempli de l'Esprit, puis conduit par l'Esprit, nous aussi, nous devons être remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit.

Quand nous méditons sur les divers traits du caractère de Christ, ne nous semble-t-il pas souvent impossible de lui ressembler, nous qui avons si peu vécu pour lui et qui nous sentons si peu capables de vivre comme lui ? Reprenons courage en nous souvenant que Jésus lui-même ne pouvait vivre ainsi que par l'Esprit. C'est après avoir été « rempli du Saint-Esprit », qu'il « fut conduit par l'Esprit, » au champ de la lutte et de la victoire. La même bénédiction est à nous, aussi bien qu'à lui : nous aussi, nous pouvons être remplis de l'Esprit et conduits par l'Esprit. Jésus, qui a été baptisé par l'Esprit, afin de nous donner l'exemple d'une vie sainte, est monté au ciel pour nous baptiser, nous aussi, et nous rendre par là semblables à lui. Celui qui veut vivre comme Jésus, doit donc commencer par être baptisé de l'Esprit. Tout ce que Dieu demande de ses enfants, il commence par le leur donner. Il nous demande de ressembler à Christ, parce qu'il veut nous donner, comme à lui, la plénitude de l'Esprit. Il faut que nous soyons remplis de l'Esprit.

Nous voyons ici pourquoi on prêche si peu dans l'Eglise de Christ la nécessité de l'imiter et de lui ressembler. On croyait généralement pouvoir y parvenir par ses propres forces à l'aide de quelque influence du Saint-Esprit ; on ne comprenait pas qu'il ne faut rien de moins que d'être rempli du Saint-Esprit. Comment s'étonner qu'on regardât comme impossible d'être semblable à Christ, puisqu'on avait perdu de vue la nécessité d'être rempli du Saint-Esprit. On voyait là le privilège d'un petit nombre seulement, et non le devoir auquel est appelé tout enfant de Dieu. On ne réalisait pas assez que : « soyez remplis de l'Esprit » est un commandement qui s'adresse à tout chrétien. Quand l'Eglise fera la place voulue au baptême de l'Esprit et à Jésus, le Sauveur qui baptise du Saint-Esprit chacun de ceux qui croient en lui, qu'on cherchera à être semblable à Christ et qu'on y parviendra, on reconnaîtra alors que, pour être semblable à Christ, il faut être conduit par le même Esprit que lui, et que, pour être conduit par le même Esprit, il faut être rempli de l'Esprit. La plénitude de l'Esprit est absolument nécessaire pour vivre en vrai chrétien, d'une vie conforme à celle de Christ.

Le moyen d'obtenir cette grâce est simple : C'est Jésus qui baptise de l'Esprit ; celui qui vient à lui, désirant recevoir ce baptême, l'obtiendra. Pour cela, ce que le Seigneur demande de nous, c'est notre entière reddition, c'est que nous renoncions complètement à nous-même pour nous abandonner à lui avec pleine confiance. Voilà ce qui nous permet de recevoir ce qu'il donne.

Oui, renoncer à soi-même par la foi. Jésus vous demande si vous voulez réellement suivre ses traces et, pour cela, si vous voulez être baptisé du Saint-Esprit. N'hésitez pas à le vouloir. Jetez les yeux sur toutes les promesses qu'il nous fait de nous communiquer son amour et son Esprit, considérez quel privilège en est la conséquence : comme moi, vous aussi. Souvenez-vous que c'est à propos de cette ressemblance avec lui, qu'il disait à son Père : « Je leur ai fait part de la gloire que tu m'as donnée ». (Jean 17 : 22). Songez combien l'amour de Christ et le désir de lui plaire, combien la gloire de Dieu et les besoins du monde plaident auprès de vous pour vous engager à ne pas négliger ce céleste droit d'aînesse, le droit d'être semblable à Christ. Reconnaissez les droits sacrés de Christ sur vous qui êtes racheté par son sang, et que rien ne vous empêche de répondre : Oui, Seigneur, autant qu'il est permis à une créature tirée de la poudre de la terre, je veux être comme toi ; je suis tout à toi. Je dois et je veux être « en toutes choses » ton image, et c'est pour cela que je te demande de me remplir de l'Esprit.

Renoncer à soi-même par la foi, voilà ce que veut le Seigneur, et pas moins que cela. Donnons-lui ce qu'il nous demande. Et si nous renonçons à nous-mêmes pour devenir semblables à lui en toutes choses, faisons-le avec la confiance et la sécurité qu'il nous accepte, et qu'aussitôt il fait agir en nous l'Esprit avec plus de puissance. Croyons-le, lors même que nous n'en ferions pas tout de suite l'expérience. Pour être remplis du Saint-Esprit, nous devons nous attendre à Jésus avec foi, bien certain que son amour veut nous donner plus encore que nous ne le prévoyons.

Avec cette assurance-là, abandonnons-nous entièrement à lui. Que notre renoncement et notre foi soient sans réserve. Pour suivre Christ, il faut obéir à cette loi fondamentale : « Celui qui aura perdu sa vie à cause de moi, la retrouvera ». (Mat. 10 : 39). Le Saint-Esprit vient alors nous dépouiller de notre ancienne vie et nous donner la vie de Christ. Renoncez donc à cette ancienne vie, où vous avez voulu agir par vos propres forces et veiller par vos propres efforts, et croyez que le Saint-Esprit renouvellera incessamment en vous votre vie spirituelle, tout aussi naturellement que l'air que vous respirez entretient la vie de votre corps. Dans l'oeuvre du Saint-Esprit en vous, il n'y aura ni rupture, ni interruption. Vous serez enveloppé du Saint-Esprit comme de votre élément vital ; il vous sera comme l'air que vous respirez. Par l'Esprit, « Dieu produira en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir » (Phil. 2 : 13).

O chrétien, ayez un profond respect pour l'oeuvre de « l'Esprit qui habite en vous ». (Rom. 8 : 11). Croyez que la volonté de Dieu est de faire agir en vous son Esprit avec puissance, de vous rendre ainsi d'instant en instant conforme à l'image de Christ. Occupez-vous de Jésus et de sa vie sur la terre, cette vie qui est à la fois votre modèle et votre force, et soyez certain que le Saint-Esprit saura faire son oeuvre dans le secret de votre coeur, en vous communiquant quelque chose de Jésus. Souvenez-vous que la plénitude de l'Esprit est à vous en Jésus, que c'est là un don que vous acceptez et que vous gardez par la foi, quoique vous ne le sentiez pas comme vous le voudriez. Comptez donc sur lui pour faire en vous tout le nécessaire. Vous pourrez bien ne sentir que faiblesse, que crainte et tremblement, et pourtant vos paroles, vos actes et tout l'ensemble de votre vie manifesteront la présence de l'Esprit et sa puissance. Vivez avec la confiance que la plénitude de l'Esprit est à vous, et que vous ne serez pas déçu dans votre attente, si, regardant à Jésus, vous vous réjouissez chaque jour de savoir votre vie spirituelle aux soins du Saint-Esprit, le Consolateur. C'est ainsi que la présence de Jésus en vous, vous fera vivre à sa ressemblance, car, du moment où l'Esprit de vie de Jésus-Christ résidera en vous, il faudra nécessairement que votre vie en devienne conforme à la sienne aux yeux de tous.

Souvenez-vous aussi que l'Esprit ne déploie toute sa puissance que dans les rapports mutuels des membres du corps de Christ, lorsqu'ils se consacrent entièrement à servir le Seigneur dans le monde. C'est quand Jésus eut consacré sa vie à se mêler à tous ceux qui l'entouraient, c'est après avoir reçu comme eux le baptême d'eau, qu'il fut baptisé du Saint-Esprit. Et c'est quand il s'est donné lui-même en sacrifice dans le second baptême de sa passion, qu'il a reçu le pouvoir de nous donner le Saint-Esprit. Mettez-vous en relation avec les enfants de Dieu qui voudront demander et attendre avec vous le baptême de l'Esprit. Les disciples n'ont pas reçu l'Esprit séparément, mais pendant qu'ils étaient « tous d'un accord dans un même lieu ». (Act. 2:1). Réunissez-vous aux autres enfants de Dieu autour de vous pour travailler ensemble à sauver des âmes, et l'esprit vous donnera d'en haut tout ce qu'il vous faudra pour ce travail. Le Seigneur accomplira sa promesse à l'égard du serviteur plein de foi et de bonne volonté qui désire recevoir l'Esprit, non pour sa propre jouissance seulement, mais pour travailler au service de son Maître. C'est pour pouvoir travailler, vivre et mourir pour nous que Christ a été rempli de l'Esprit. Consacrez-vous donc à vivre et à mourir pour vos semblables, et soyez sûr qu'alors vous pourrez compter sur une plénitude de l'Esprit semblable à celle que Christ avait reçue.

Seigneur, tu veux nous rendre toujours plus semblables à toi en nous donnant ton Saint-Esprit ! Tu nous as dit que son oeuvre est de nous faire mieux connaître ce que tu es, de manifester ta présence en nous. C'est lui qui nous apporte et qui nous assimile tout ce que tu as acquis pour nous, toute la vie, toute la sainteté, toute la puissance que nous voyons en toi. Il prend de ce qui est à toi pour nous le communiquer. Seigneur Jésus ! nous te rendons grâce du don que tu nous as fait du Saint-Esprit.

Et maintenant, nous t'en supplions, remplis-nous, oh ! remplis-nous de ton Saint-Esprit ! Seigneur, moins que cela ne saurait nous suffire. Nous ne pouvons pas être conduits comme toi, nous ne pouvons pas lutter et vaincre comme toi, nous ne pouvons pas marcher et travailler comme toi, à moins d'être, comme toi, remplis du Saint-Esprit. Loué, béni soit ton nom ! Tu as commandé, tu as promis ; nous devons donc recevoir ton Esprit, et nous le recevrons.

Divin Sauveur, daigne engager tous tes disciples à se réunir pour demander, attendre et recevoir ensemble un baptême de l'Esprit. Ouvre leurs yeux, fais leur voir toutes les promesses qui leur annoncent l'envoi de ton Esprit. Dispose leur coeur à se consacrer, comme toi, à vivre et à mourir pour leurs semblables. Nous savons avec quel bonheur tu agiras alors en eux, comme celui « qui baptise du Saint-Esprit et de feu ». Gloire à ton nom ! Amen.


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