COMME CHRIST
VINGT-CINQUIÈME JOUR.
COMME CHRIST
Donnant sa vie pour les hommes
« Quiconque voudra
être grand parmi vous, qu'il soit votre
serviteur, et quiconque voudra être le
premier entre vous, qu il soit votre esclave ;
comme le Fils de l'homme est venu, non pour
être servi, mais pour servir et donner sa vie
en rançon pour
plusieurs. »
Matt. 20 : 25-28.
« Nous avons
connu la charité en ce qu'il a donné
sa Vie pour nous ; nous aussi nous devons
donner notre vie pour nos
frères ».
1 Jean 3 : 16.
Quand on cherche à devenir conforme
à Christ en sa mort, à porter la
croix et à être crucifié avec
lui, voici le danger qui menace tout croyant,
même le plus sérieux, c'est de ne
désirer ces bénédictions que
pour son propre compte, se figurant qu'il suffit
pour la gloire de Dieu de devenir plus parfait
soi-même. Cette erreur serait fatale, elle
empêcherait le croyant d'obtenir cette
conformité à la mort de Christ qu'il
désire, car il négligerait ainsi
l'élément essentiel de cette mort en
Christ et du sacrifice qu'elle entraîne,
c'est-à-dire l'absence de tout
égoïsme et le dévouement aux
autres. Devenir conforme à Christ en sa mort
implique la mort du moi, l'acte de se perdre de vue
soi-même pour se sacrifier aux autres et
donner sa vie pour eux. Quant à savoir
jusqu'où nous devons aller dans cette voie
d'amour, de service et de désir de sauver
des âmes, l'Écriture n'hésite
pas à nous donner cette réponse qui
ne laisse aucun doute : Nous devons aller
aussi loin que Jésus, même
jusqu'à donner notre vie. Nous devons si
bien considérer ceci comme étant le
but pour lequel nous avons été
rachetés et pour lequel nous sommes
laissés dans ce monde, le seul but pour
lequel nous devions vivre, que donner notre vie
doit nous paraître une condition toute
naturelle et qui va de soi. La seule chose digne de
nous retenir dans ce monde doit être, comme
pour Christ, la gloire de Dieu et le salut des
pécheurs. L'Écriture n'hésite
pas à nous dire que c'est dans la voie de la
souffrance que nous devons suivre Christ, cette
voie qu'il a suivie lui-même pour accomplir
l'expiation et la rédemption
(*1).
C'est d'ailleurs ce qu'enseignent clairement les
paroles mêmes du Maître :
« Quiconque voudra être le
premier parmi vous, qu'il soit votre esclave, comme
le Fils de l'homme est venu, non pour être
servi, mais pour servir et donner sa vie en
rançon pour plusieurs ». Le
plus haut placé dans la gloire sera celui
qui se sera le plus abaissé à servir,
qui aura le plus ressemblé au Maître,
donnant sa vie en rançon pour plusieurs.
Quelques jours après, le Seigneur ajoute
encore en parlant de sa mort :
« L'heure est venue où le Fils
de l'homme doit être glorifié. En
vérité, en vérité, je
vous le dis : Si le grain de froment ne meurt
après qu'on l'a jeté dans la terre,
il demeure seul, mais s'il meurt il porte beaucoup
de fruit ». Et tout de suite il
applique à ses disciples ces derniers mots,
en leur répétant ce qu'ils lui
avaient déjà entendu dire :
« Celui qui aime sa vie la perdra, et
celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera
pour la vie éternelle ».
(Jean 12 : 23-27). Le grain de
blé mourant pour sortir de terre de nouveau,
perdant sa vie pour la retrouver au centuple, nous
est clairement donné ici comme
emblème, non seulement du Maître, mais
aussi de chacun de ses disciples. Aimer la vie,
refuser de mourir, signifie rester dans son
égoïsme, tandis que perdre la vie pour
porter beaucoup de fruit en se dévouant aux
autres, est le seul moyen de la conserver pour
soi-même.
Pour sauver notre vie, il n'y a pas d'autre moyen
que de faire comme Jésus, de la donner pour
sauver les autres, et alors intervient le
Père, alors « le Père
l'honorera ». La mort de Christ est
de donner sa vie à Dieu pour le salut des
autres. Sans cela tout désir de devenir
conforme à Christ en sa mort court le risque
de n'être qu'un raffinement
d'égoïsme. Quel exemple nous donne
l'apôtre Paul de cette vie-là, et quel
enseignement pour nous dans ces paroles que lui
inspire le Saint-Esprit : « Nous
portons toujours en notre corps la mort du Seigneur
Jésus, afin que la vie de Jésus soit
aussi manifestée dans notre corps. Car, nous
qui vivons, nous sommes sans cesse livrés
à la mort à cause de Jésus,
afin que la vie de Jésus soit aussi
manifestée dans notre chair mortelle, de
sorte que la mort agit en nous, et la vie en
vous ». Car bien qu'il ait
été crucifié dans la
faiblesse, toutefois il est vivant par
la puissance de Dieu ; et nous, nous sommes
aussi faibles avec lui ; mais nous
vivrons avec lui par la puissance de Dieu au milieu
de vous »
2: Cor., 4 : 10-12 .
« Je me réjouis maintenant dans
mes souffrances pour vous, et j'achève de
souffrir en ma chair le reste des afflictions de
Christ pour son corps qui est l'Eglise »
(Col. 1 : 24).
Ces passages nous enseignent que les souffrances
subies par Christ en son corps, lorsqu'il nous
représentait sur la croix,
caractérisent en quelque mesure les
souffrances de « son corps qui est
l'Eglise ». Les croyants qui se
dévouent à porter devant le Seigneur
le poids des péchés des hommes, qui
endurent reproches, opprobres, fatigue et douleur
pour chercher à sauver des âmes,
« achèvent de souffrir en leur
chair le reste des afflictions de
Christ ». La puissance qui
résulte de ses souffrances et de sa mort se
communique à eux, tandis que la puissance de
la vie de Christ passe par eux en ceux qui sont
l'objet de leur travail et de leur amour. C'est
là ce que nous dit Paul dans
Phil. 3 : 10. En parlant de
« cette communion des souffrances et
de cette conformité en sa
mort », il avait en vue, non
seulement le sens spirituel, mais aussi la
participation extérieure et corporelle aux
souffrances de Christ.
Il doit en quelque mesure en être de
même pour chacun de nous. Le sacrifice de
nous-même, non seulement pour notre
sanctification, mais aussi pour le salut de nos
semblables, est ce qui nous rend conforme au Christ
qui s'est donné pour nous.
L'application pratique de cette pensée est
très simple. Cherchons à comprendre
ce que le Saint-Esprit nous enseigne ici.
L'essentiel pour ressembler à Christ est de
lui être semblable dans sa mort, de
même l'essentiel pour lui être
semblable dans sa mort est de donner notre vie pour
gagner des âmes à Dieu. C'est une mort
dans laquelle toute pensée de se
sauver ; soi-même se perd dans le
désir de sauver les autres. Demandons que la
lumière du Saint-Esprit nous le fasse bien
saisir, nous amenant à sentir que nous
sommes dans ce monde, comme Christ y était,
pour renoncer à tout égoïsme,
pour aimer, pour servir, pour vivre et mourir
« comme le Fils de l'homme, qui est
venu, non pour être servi, mais pour servir
et donner sa vie en rançon pour
plusieurs ». Oh ! veuille notre
Dieu faire comprendre à ses enfants qu'ils
ne s'appartiennent pas à eux-mêmes,
mais qu'ils se doivent à Dieu et à
leurs Semblables, et que, comme Christ, ils ne
doivent vivre ici-bas que pour être en
bénédiction au monde.
Puis, croyons à la grâce qui
est prête à réaliser en nous
cette vérité. Croyons que Dieu
accepte le sacrifice de toute notre vie pour nous
faire vivre à sa gloire et nous employer
à sauver les autres. Croyons que le
Saint-Esprit accomplira en nous cette
conformité à la mort de Christ sur ce
point-là qui en est le principe vital.
Croyons avant tout en Jésus : c'est
lui, oui, lui-même, qui viendra initier
à la pleine communion de sa mort toute
âme qui s'abandonne entièrement
à lui, et qui lui fera porter beaucoup de
fruit. Cherchons donc par la foi à devenir
semblables à Jésus, attendant cette
grâce de son action directe en nous.
Puis, sans retard, mettons-nous à l'oeuvre
avec foi, nous tenant pour consacrés, comme
Christ, à vivre et à mourir pour Dieu
et pour nos semblables. Avec un nouveau
zèle, exerçons le ministère
d'amour qui cherche à gagner des âmes.
Attendons-nous à Christ pour réaliser
en nous sa ressemblance, confions-nous au
Saint-Esprit pour nous approprier toujours plus
l'Esprit de Christ et commençons tout de
suite avec foi à vivre comme les disciples
de celui dont la vie et la mort ont
été en bénédiction aux
autres. Que notre amour ouvre la voie dans l'oeuvre
à faire, nous remplissant de bonté,
de douceur, d'obligeance pour tous ceux que nous
rencontrons dans la vie de chaque jour.
Intercédons auprès de Dieu pour nos
semblables, lui demandant aussi de se servir de
nous pour répondre à nos
prières d'intercession. Parlons et
travaillons pour Jésus comme ayant
reçu d'En haut une mission et une force qui
nous donnent la certitude d'être bénis
dans notre travail. Que notre but soit de gagner
des âmes. Joignons-nous aux bandes de
moissonneurs que le Seigneur envoie dans sa
moisson ; et nous éprouverons plus
tôt que nous ne le pensons que donner sa vie
pour en amener d'autres à Dieu, est le
meilleur moyen de mourir à soi-même et
de devenir ce qu'était le Fils de l'homme,
le serviteur et le Sauveur de ceux qui
étaient perdus.
Oh ! que de merveilles, que de
bénédictions résultent pour
nous du devoir et de la possibilité
d'être semblables à Christ !
« Il s'est donné lui-même
pour nous »
(Tit. 2 : 14) ; il n'a pu
atteindre les pécheurs qu'en s'offrant en
sacrifice à Dieu pour eux. Le grain de
froment a dû mourir pour que la vie en
sortît : alors la
bénédiction divine s'est
répandue avec force et puissance. Et moi, je
puis bien aussi chercher à aimer et à
servir mes semblables, mais je n'aurai d'influence
bénie sur eux qu'en me livrant
entièrement à Dieu, qu'en
remettant ma vie entre ses mains pour eux. C'est en
m'offrant en oblation sur l'autel, que je serai en
bénédiction aux autres par l'esprit
et la puissance de Jésus. C'est quand
j'aurai remis mon esprit entre ses mains, qu'il
pourra m'employer et me bénir.
Seigneur, mon Dieu ! me demandes-tu vraiment
de me donner à toi, de te donner ma vie tout
entière et jusqu'à la mort pour mes
semblables ? Si j'ai bien compris les paroles
du Maître, tu ne demandes en effet pas moins
de moi.
O mon Dieu ! Veux-tu réellement me
prendre à ton service ? Veux-tu me
permettre, en Christ, comme lui, comme membre de
son corps, de vivre et de mourir pour ceux qui
m'entourent, de me placer, je le dis avec le plus
profond respect, à côté de
Christ sur l'autel de sa mort, crucifié avec
lui, en vivant sacrifice à toi pour les
hommes : Seigneur, je te bénis de cette
grâce divine. Me voici, Seigneur, mon Dieu.
Je m'offre à toi. Que ton Saint-Esprit rende
cet acte sûr et définitif.
Seigneur ! me voici, consacré à
toi, ne voulant plus vivre que pour ceux que tu
cherches à sauver.
Seigneur Jésus, viens toi-même
m'apporter le souffle de ton esprit et de ton
amour. Prends possession de moi, de mes
pensées, de mon coeur, de mes
facultés, de ma vie tout entière.
Grave ceci dans mon coeur : Je suis
consacré à Dieu qui m'a
accepté. Garde-moi chaque jour, Seigneur,
dans l'attente et l'assurance que Dieu m'emploiera.
Quand tu t'es livré toi-même, tu as
aussitôt reçu puissance de vie, avec
effusion nouvelle de bénédiction
céleste. Il en sera de même pour les
tiens. Gloire soit à ton nom. Amen.
VINGT-SIXIÈME JOUR
COMME CHRIST
Dans sa douceur.
« Voici ton roi qui vient
à toi
débonnaire. »
Mat. 21: 5.
« Apprenez de
moi, parce que je suis doux et humble de coeur, et
vous trouverez le repos de vos
âmes. »
Mat. 11 : 29.
C'est sur le chemin de la croix que nous
entendons la première de ces deux paroles.
C'est dans les souffrances de notre Seigneur
Jésus que se montre toute sa douceur.
Disciple de Jésus, toi si prêt
à t'abriter sous la croix, contemplant
l'Agneau mis à mort pour tes
péchés, ne t'est-il pas
précieux de penser que tu peux aussi
refléter l'image de l'Agneau de Dieu en
étant, comme lui, doux et débonnaire
chaque jour ?
La douceur est l'opposé de tout ce qui est
rude, amer ou tranchant. Elle doit se faire sentir
dans nos rapports avec nos inférieurs. C'est
« avec douceur » que les
pasteurs doivent instruire ceux qui s'opposent
à eux, qu'ils doivent enseigner et ramener
ceux qui s'égarent
(Gal. 6 : 1 ;
2 Tim. 2 : 25). Elle doit se
montrer aussi dans nos rapports avec nos
supérieurs. Nous devons
« recevoir la parole avec
douceur »
(Jac. 1 : 21). Si la femme doit
être soumise à son mari, ce doit
être « dans un esprit doux et
paisible qui est d'un grand prix devant
Dieu ».
(1 Pier. 3 : 4). La douceur,
étant un des fruits de l'Esprit, devrait
caractériser tous nos rapports avec d'autres
chrétiens, puis s'étendre encore
au-delà, à tous ceux avec qui nous
avons affaire
(Eph. 4 : 2 ;
Gal. 5 : 22 ;
Col. 3 : 12 ;
Tit. 3 : 2). Elle se trouve
dans l'Écriture à côté
de l'humilité, parce que celle-ci est la
disposition intérieure d'où
naît la douceur à l'égard du
prochain.
Il n'est peut-être aucune des vertus, dont
s'entoure l'image du Fils de Dieu, qui soit plus
rare à rencontrer chez les personnes
appelées à donner l'exemple. On voit
un grand nombre de serviteurs de Jésus qui
montrent beaucoup d'amour pour les âmes,
beaucoup d'empressement à sauver les
pécheurs et beaucoup de zèle pour la
volonté de Dieu, et qui pourtant ne sont pas
en ceci ce qu'ils devraient être. S'ils se
trouvent en butte à quelque offense ?
soit dans leur famille, soit au dehors, ils
s'irritent aussitôt, ils s'emportent avec
colère, et par là ils perdent toute
paix de l'âme, toute paix de Dieu. Avec
instance ils ont demandé cette vertu
chrétienne ; ils donneraient tout au
monde pour pouvoir conserver habituellement la
douceur de caractère et la parfaite
égalité d'humeur de Christ, soit dans
leurs rapports de société et
d'affaires, soit aussi dans leur famille et avec
leurs domestiques. Que de luttes, que de
découragements, chez ceux qui ont
déjà appris à vouloir et
à rechercher la douceur et la patience, et
qui pourtant ne savent pas encore comment les
obtenir !
Il leur semble si impossible d'avoir de l'empire
sur eux-mêmes que pour s'en consoler, ils
attribuent cette vertu à un certain
tempérament naturel, se disant qu'elle est
trop opposée à leur
caractère pour que jamais ils puissent la
posséder. Pour se justifier, ils recourent
à toutes sortes d'excuses : leur
intention n'est pas si mauvaise ; quoique leur
humeur soit orageuse et leur langue
acérée, ils ne manquent pourtant pas
d'amour au fond du coeur ; il ne serait
d'ailleurs pas toujours bon de se montrer trop
facile, ce serait encourager le mal, etc. Ils
éludent ainsi le devoir de se conformer
à la sainte douceur de l'Agneau de Dieu, et
ils confirment les gens du monde dans la
pensée qu'après tout, les
chrétiens ne diffèrent guère
des autres, car ils ne voient pas en eux ce qu'ils
leur entendent prêcher, que Christ transforme
à son image le coeur et la vie de ses
disciples. Quel tort ils se font à
eux-mêmes, aussi bien qu'à l'Eglise de
Christ, en négligeant d'être
« l'image et la ressemblance de
Dieu » selon que la rédemption les
y appelle et leur en offre le moyen.
La douceur est de grand prix aux yeux de Dieu.
L'Ancien Testament contient de belles promesses
pour ceux qui sont doux et débonnaires, et
Jésus les réunit dans celle-ci :
« Heureux les débonnaires, car
ils hériteront la terre ».
(Ps. 25 : 9 ;
Prov. 3 : 34 ;
Esa. 29 : 19 ;
Mat. 5 : 5). Dans le Nouveau
Testament, quel éloge de la douceur nous
donne l'exemple incomparable de notre Seigneur
pendant sa vie. Un esprit doux est de grand prix
aux yeux de Dieu, puisque c'est celui de son Fils
bien-aimé. Le Père ne pouvait
présenter à ses enfants de motif plus
élevé pour les engager à
rechercher la douceur par-dessus toutes choses.
Pour qui veut la posséder, la Parole de Dieu
abonde en paroles d'encouragement. Ne dit-elle
pas : « Apprenez de moi, parce
que je suis doux et humble de
coeur ». Et à quoi nous
sert-il de savoir que Jésus était
doux et humble ? L'exemple de sa
douceur ne nous fera-t-il pas sentir d'autant plus
tout ce qui nous manque là ? Ce que
nous te demandons, Seigneur, c'est de nous
enseigner comment nous pourrons acquérir
cette douceur. Et de nouveau voici cette même
réponse : « Apprenez de
moi, parce que je suis doux et humble de
coeur ».
Quand nous cherchons à obtenir la douceur,
ainsi que toute autre grâce du Seigneur
Jésus, nous risquons de nous tromper sur la
manière dont il les donne. Nous voudrions
être certains de les posséder avant de
les mettre en pratique. Ce n'est pas là la
voie de la foi. Moïse ne savait pas que
« son visage fût
rayonnant », il savait seulement qu'il
avait vu la gloire de Dieu. L'âme qui veut
obtenir la douceur doit apprendre de Christ qu'il
est doux et humble. Il faut prendre le temps de
contempler la douceur de Jésus
jusqu'à ce que le coeur en reçoive le
reflet. Lui seul est d'un esprit doux ; en lui
seul se trouve la véritable douceur. Quand
nous commençons à le comprendre, il
faut que notre coeur s'arrête à cette
vérité : Celui qui est doux et
humble, c'est Jésus, mon Sauveur.
Tout ce qu'il est, tout ce qu'il a, appartient
à ses rachetés. Sa douceur doit donc
nous être communiquée ; mais il
ne le fait pas en nous la donnant comme quelque
chose qui se détacherait de lui pour
s'attacher à nous. Non ! Nous devons
apprendre que lui seul est doux et humble, et que
c'est seulement quand il entre dans un coeur et
dans une vie pour en prendre possession, qu'il y
apporte avec lui sa douceur. C'est la douceur de
Jésus qui nous rendra doux et
débonnaires.
Nous savons combien il a peu réussi sur la
terre à rendre ses disciples doux et
humbles. C'est qu'alors il n'avait pas encore
obtenu sa vie nouvelle et ne pouvait pas, comme
après sa mort et par sa résurrection,
leur donner le Saint-Esprit. Mais à
présent il le peut. Il a reçu la
puissance divine pour régner du haut des
cieux dans notre coeur, pour vaincre tout ennemi et
pour continuer en nous sa vie de sainteté.
Jésus a été notre
modèle sur la terre, afin de nous faire voir
ce qu'était ce la vie cachée, qu'il
devait ensuite nous communiquer en venant demeurer
en nous
(Col. 3:3).
« Apprenez de moi, parce que je suis
doux et humble de coeur ». Cette
parole résonne sans cesse à nos
oreilles comme une réponse du Seigneur
à toutes les lamentations de ses
rachetés qui se plaignent de ne pouvoir
dominer leur humeur. O mon frère, pourquoi
Jésus est-il votre Sauveur, votre vie et
votre force, pourquoi est-il doux et humble de
coeur, sinon pour vous donner sa douceur ?
Croyez seulement ! Croyez que Jésus a
la puissance de remplir votre coeur de son esprit
de douceur. Croyez que Jésus lui-même
accomplira en vous par son Esprit l'oeuvre que vous
avez en vain cherché à accomplir
vous-même, « Voici ton roi qui
vient à toi
débonnaire ». Accueillez-le.
Qu'il soit le bienvenu dans votre coeur. Comptez
sur lui pour se révéler
lui-même à vous. Tout
dépend de là. « Apprenez
de lui, parce qu'il est doux et humble de coeur, et
vous trouverez le repos de votre
âme. »
O mon Sauveur, accorde-moi de pouvoir, sous
l'influence de ton Saint-Esprit, me rapprocher de
toi et m'approprier ta céleste douceur.
Seigneur, tu ne m'as pas donné l'exemple de
ta douceur comme un Moïse qui impose des
commandements sans donner la force de les
accomplir. Tu es Jésus, tu sauves de tout
péché et tu remplaces le
péché par ta sainteté divine.
Seigneur, je réclame ta douceur comme
faisant partie du salut que tu m'as accordé.
Je ne puis m'en passer. Comment puis-je te
glorifier, si je ne la possède pas ?
Seigneur, je veux apprendre de toi, parce que tu es
doux et humble. Seigneur, enseigne-moi que tu es
toujours avec moi, toujours en moi, que tu es ma
vie. Dès que je demeure en toi, et que toi,
tu demeures en moi, je te possède avec ta
douceur, et tu me rends semblable à toi.
O, sainte douceur ! Tu n'es pas descendue du
ciel sur la terre pour une courte visite seulement,
puis pour disparaître de nouveau dans les
cieux. Tu es venue chercher une demeure ici-bas. Je
t'offre mon coeur ; viens y faire ta
demeure.
O toi, Agneau de Dieu, mon Sauveur, mon
Secours ! c'est sur toi que je compte ;
c'est en habitant toi-même en moi que tu me
communiqueras ta douceur et que tu me rendras
conforme à ton image. Viens donc, O
Seigneur ! Daigne à présent
même te révéler à moi
comme mon Roi débonnaire, prêt
à prendre possession de moi, à me
communiquer dans le secret de mon coeur tout ce que
tu es pour moi. Amen
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