Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



COMME CHRIST




VINGT-NEUVIÈME JOUR

COMME CHRIST
Vivant par le Père.

« Comme je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. » Jean, 6 : 57.

Chaque fois qu'il est question de marcher sur les traces de Christ et de lui être semblable, on sent mieux le besoin de fixer ses regards sur l'intime et vivante union qui relie le Précurseur à ses successeurs. Plus nous méditons ces mots : Comme Christ, plus ils nous paraissent impossibles à réaliser sans ceux-ci : En Christ. La ressemblance extérieure n'est que la manifestation de l'union intérieure. Pour faire les mêmes oeuvres que Christ, il faut que je possède la même vie que lui. À mesure que je le prends davantage pour mon Modèle, je suis obligé de le regarder comme ma Tête. Ce n'est que sa vie en nous qui peut nous faire marcher comme lui.

Quelle promesse bénie nous offre ici notre texte, nous assurant que la vie de Christ sur la terre et notre vie, à nous, sont réellement semblables : « Comme je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi ». Si vous voulez savoir ce qu'est la vie en Christ, savoir ce qu'il sera pour vous, et tout ce qu'il fera en vous ? vous n'avez qu'à contempler ce qu'était le Père pour lui, et tout ce qu'il faisait en lui. La vie de Christ en son Père et par le Père vous offre le modèle et vous donne la mesure de ce que peut être votre vie en Christ et par Christ. Cherchons à le comprendre.

Comme la vie de Christ était une vie cachée en Dieu dans le ciel, la nôtre doit l'être aussi. Quand il se dépouilla de sa gloire divine, il renonça à faire usage de ses attributs divins. Comme homme, il devait vivre par la foi. II devait recourir au Père pour obtenir de lui la sagesse et la puissance qu'il plaisait au Père de lui communiquer. Il dépendait entièrement du Père. Sa vie était cachée en Dieu. Ce n'était pas en vertu de son indépendance et de sa divinité qu'il parlait et qu'il agissait, selon que le Père lui enjoignait de le faire, c'était en vertu de l'action de l'Esprit saint en lui.

Pour vous, croyant, c'est exactement de la même manière que « votre vie doit être cachée avec Christ en Dieu ». (Col. 3:3). Que ceci vous fortifie dans la voie à suivre. Christ vous appelle à une vie de foi et de dépendance, parce que cette vie-là a été la sienne. Il en a éprouvé lui-même la bénédiction et à présent il veut faire passer sa vie en vous, vous apprenant à ne plus vivre autrement. Il savait que le Père était sa vie, qu'il vivait par le Père, et que le Père pourvoyait d'instant en instant à tout ce dont il avait besoin. Et maintenant, il vous assure que, comme il vivait par son Père, vous aussi, vous vivrez par lui. Recevez avec foi cette assurance. Que votre coeur se réjouisse de la plénitude de vie qui vous est préparée en Christ, sachant que cette vie-là peut suffire à tout ce dont vous avez besoin. Ne vous figurez donc plus que ce soit à vous d'entretenir votre vie spirituelle avec effort et peine ; réjouissez-vous bien plutôt de n'avoir pas à vivre par vos propres forces, mais de pouvoir vivre de la vie divine de notre Seigneur Jésus, ainsi que lui-même vivait de la vie du Père.

La vie de Christ était une vie de puissance divine, quoiqu'elle fût une vie de dépendance ; la nôtre le sera aussi. Jamais il ne s'est repenti d'avoir dépouillé sa gloire, pour vivre devant Dieu comme un homme sur la terre. Jamais le Père n'a trompé sa confiance. Il lui donnait toujours tout ce qu'il lui fallait pour accomplir son oeuvre, et Christ faisait l'expérience que, malgré tout le bonheur dont il avait joui en étant semblable à Dieu, dans le ciel, il n'y avait pas moins de bonheur à vivre sur la terre dans une entière dépendance du Père, recevant tout de sa main, jour après jour.

Croyant, si vous le voulez, vous pouvez réaliser la même vie. La puissance divine du Seigneur Jésus agira en vous et par vous. Ne pensez pas que vos circonstances terrestres vous rendent impossible d'avoir une vie sainte à la gloire de Dieu. C'est précisément pour réaliser la vie divine ici-bas, au milieu de circonstances terrestres encore plus difficiles, que Christ est venu et a vécu sur la terre. Vous pouvez, vous aussi, avoir par lui une vie céleste aussi bénie que le fut celle qu'il obtenait du Père. Attendez beaucoup du Seigneur et de ce qu'il fera par vous. Que tout votre désir soit de parvenir à une union plus complète avec lui. Il est impossible de dire tout ce que le Seigneur Jésus ferait pour une âme qui voudrait sincèrement vivre par lui, comme lui vivait par le Père. C'est précisément parce qu'il recevait tout du Père, que le Père rendait sa vie et ses oeuvres si admirables ; vous aussi, vous éprouverez pour votre travail que Jésus se charge entièrement de faire tout en vous.

La vie de Christ a été la preuve évidente de son union avec le Père ; la nôtre le sera aussi. Jésus dit : « Comme le Père m'a envoyé et que : je vis par le Père, .. » Quand le Père voulut se révéler à l'homme dans son amour, il ne put confier cette oeuvre à nul autre qu'à son Fils bien-aimé qui était un avec lui. C'est parce qu'il était son Fils que le Père l'a envoyé, et l’ayant envoyé, il ne pouvait faire autrement que de pourvoir à tout ce que réclamait sa vie. L'union sur laquelle reposait cette mission donnait à Jésus la certitude qu'il vivrait ici-bas en recevant tout du Père, qu'il vivrait de la vie même du Père.

« Ainsi, celui qui me mange vivra par moi ». Jésus avait déjà dit auparavant : « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang, demeure en moi et moi en lui ». (Jean 6 : 56). Par sa mort, il avait donné sa chair et son sang pour la vie du monde. Par la foi, notre âme participe à la puissance de sa mort et de sa résurrection, et acquiert ainsi un droit à sa vie, comme il avait droit lui-même à la vie du Père. Les mots : « celui qui me mange » expriment l'union intime, la communion non interrompue qui s'établit entre le croyant et le Seigneur Jésus, et qui devient la puissance de sa vie. Aussi, toute âme qui veut vivre entièrement et uniquement par Christ devra se nourrir de lui chaque jour et s'approprier ainsi sa vie.

Pour y parvenir, cherchez d'un coeur plein de foi à réaliser sans cesse que toute la plénitude de la vie de Christ est réellement à vous. Contemplez avec bonheur en Jésus le Représentant de l'humanité dans le ciel, pensez à tout ce que Dieu vous a préparé en lui, votre Tête, à tout ce que le Saint-Esprit est chargé de faire passer de cette Tête en vous, continuellement et sans obstacle. Remerciez Dieu de ce qu'il vous a racheté par Christ, vous donnant ainsi le moyen : d'obtenir la vie divine et de jouir dès à présent de la vie en Christ. Offrez-vous sans cesse à lui avec ouverture de coeur, consacrant votre vie tout entière à son service. Persévérez dans cette communion de foi, d'amour et de consécration ; que ses paroles demeurent en vous et qu'il soit ainsi votre nourriture quotidienne : « Celui qui me mange vivra par moi, comme je vis par le Père ».

Cher frère chrétien ! À la lumière de cette promesse, ne commencez-vous pas à croire qu'il est possible de ressembler à Christ, que celui qui vit par Christ peut aussi vivre comme lui ? Contemplons donc avec adoration la vie admirable de Christ sur la terre, sa vie par le Père, jusqu'à ce que de tout notre coeur nous comprenions et acceptions cette parole : « Ainsi, celui qui me mange vivra par moi ». Alors, nous n'aurons plus ni inquiétude, ni crainte, parce que le même Christ qui nous a donné son exemple à suivre, nous enverra du ciel la vie divine qui peut seule nous faire suivre son exemple. Notre vie alors deviendra une vie de louange continuelle au Seigneur : A lui, qui vit en nous, pour nous faire vivre comme lui, soit tout notre coeur !
O mon Dieu ! comment te remercier de cette grâce immense ! Ton Fils s'est fait homme pour nous faire connaître le bonheur de vivre dans la dépendance du Père. Lui-même a vécu par le Père ; nous avons vu en lui ce que la vie divine peut accomplir ici-bas ; et à présent qu'il est monté au ciel et qu'il a le pouvoir de nous communiquer sa vie, nous sommes appelés à vivre comme il a vécu lui-même sur la terre, nous vivons par lui. O Dieu, loué soit ton nom pour cette grâce indicible !
Seigneur, mon Dieu, écoute la prière que je te présente aujourd'hui : S'il se peut, fais-moi mieux saisir, beaucoup mieux encore, cette vie de Christ par le Père. J'ai besoin de la comprendre mieux, ô mon Dieu, pour vivre comme lui. Daigne me donner l'esprit de sagesse pour que j'apprenne à mieux connaître Christ. Alors, je saurai ce que je puis attendre de lui, ce que je puis faire par lui. Alors, il n'y aura plus pour moi de lutte, ni d'effort à vivre selon ta volonté et à suivre son exemple, car je saurai que ma vie peut devenir semblable à ce que fut la sienne sur la terre, selon cette promesse : « Comme je vis par mon Père, ainsi celui qui me mangera, vivra par moi ». Alors, je me nourrirai vraiment de Christ, faisant avec joie l'expérience que je vis par lui. O mon Père, accorde-le-moi pleinement pour l'amour de son nom Amen.



TRENTIÈME JOUR

COMME CHRIST
En glorifiant le Père.

« Père, l'heure est venue, glorifie ton Fils afin que ton Fils te glorifie. Je t'ai glorifié sur la terre » Jean 17 ; 1, 4.

« Mon Père sera glorifié si vous portez beaucoup de fruit, et vous serez mes disciples. » Jean 15 : 8.

La gloire d'un objet résulte d'une excellence intrinsèque si parfaite, qu'il puisse répondre de tout point à sa destination, mais cette excellence et cette perfection peuvent rester si cachées, si inconnues, qu'il paraisse n'avoir aucune gloire. Pour le glorifier, pour révéler sa gloire, il importe donc d'enlever tout ce qui empêcherait sa valeur et sa perfection de se révéler pleinement.

La plus grande perfection de Dieu, le plus grand mystère de la divinité, c'est la sainteté. En elle se réunissent la justice et l'amour. Il est appelé « le Saint » ; comme tel il ne peut souffrir le péché et il le condamne ; comme tel il délivre aussi le pécheur de la puissance du péché, et le met en communion avec lui-même. Son nom est « le Saint d'Israël, ton Rédempteur » (Esa. 41 : 14). L'hymne de la rédemption le célèbre par ces mots : « Le Saint d'Israël est grand au milieu de toi » (Esa. 12 : 6). Dans le Nouveau Testament le terme de saint est donné à l'Esprit qui relie Dieu à l'homme, plus encore qu'il n'est donné au Père et au Fils. C'est cette sainteté par laquelle Dieu juge le péché et sauve le pécheur qui constitue sa gloire, et c'est pour cette raison que ces deux mots se trouvent souvent ensemble, comme dans le cantique des Séraphins : « Saint, saint, saint est l'Éternel des armées ! Toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Esa. 6: 3) et aussi dans le cantique de l'Agneau : « Qui ne glorifiera ton nom ? Car tu es le seul saint ». (Apo. 15 : 4). On a dit avec raison que la gloire de Dieu est sa sainteté manifestée et que la sainteté de Dieu est sa gloire cachée.

Quand Jésus vint sur la terre, ce fut pour glorifier le Père, pour montrer dans toute sa beauté et tout son éclat cette gloire que le péché avait entièrement voilée à l'homme. L'homme lui-même avait été créé à l'image de Dieu, afin que Dieu pût lui communiquer quelque chose de sa gloire, la rendre visible en lui, et en être glorifié. Le Saint-Esprit dit : « L'homme est l'image et la gloire de Dieu » (1 Cor. 11 : 7). C'est pour rendre à l'homme sa première destination que Jésus est venu. Il a laissé la gloire qu'il avait auprès du Père, il a participé à notre faiblesse et à notre humiliation pour nous apprendre à glorifier le Père sur la terre. La gloire de Dieu est parfaite, infinie ; l'homme ne saurait contribuer à ajouter quoi que ce soit à la gloire que Dieu possède déjà ; aussi ne peut-il être qu'un miroir servant à refléter la gloire de Dieu, et comme c'est la sainteté de Dieu qui fait sa gloire, Dieu sera glorifié par l'homme dans la mesure où l'homme reflétera cette divine sainteté.

Jésus a glorifié Dieu en lui obéissant. Tous les commandements de Dieu à Israël revenaient à celui-ci : « Soyez saints, car je suis saint » (Lév. 16 : 2). En gardant ces commandements, Israël se serait fait une vie en parfait accord avec Dieu, une vie de communion avec « le Saint ». Christ nous a montré par ses luttes contre le péché et Satan, par le sacrifice de sa propre volonté, par sa soumission aux directions du Père, par son obéissance absolue aux Écritures, que le but de sa vie était de faire comprendre aux hommes le bonheur qu'on éprouve à laisser le Dieu saint être réellement Dieu, à accepter sa volonté seule et à lui obéir. C'est parce que Dieu seul est saint que sa volonté seule doit être faite, et que par là sa gloire se verra en nous.

Jésus a glorifié Dieu en le confessant devant les hommes. Non seulement il leur transmettait le message qu'il avait reçu de Dieu, en s'attachant à leur faire mieux connaître le Père, mais ce qui est plus frappant encore, il parlait sans cesse de ses rapports personnels avec le Père. Sans se borner à compter sur l'influence silencieuse de la sainteté de sa vie, il cherchait à faire comprendre quelle était la source de cette vie et quel était son but. Jour après jour il leur disait qu'il était un serviteur envoyé par le Père, qu'il dépendait de lui, qu'il lui devait, toutes choses, qu'il ne cherchait que la gloire du Père, que tout son bonheur était de plaire au Père et de s'assurer son amour et sa faveur. Jésus a glorifié Dieu en se donnant lui-même pour accomplir l'oeuvre d'amour de la rédemption. La gloire de Dieu est dans sa sainteté et la sainteté de Dieu est dans son amour qui rachète le pécheur, cet amour qui triomphe du péché en sauvant le pécheur. Jésus ne s'est pas borné à nous parler de la justice de Dieu qui condamne le péché, et de l'amour de Dieu toujours prêt à sauver ceux qui se détournent du péché, mais par sa vie même, il nous a fait connaître cet amour, mais par sa mort il s'est offert en sacrifice pour satisfaire à cette justice. Ce n'était pas seulement par son obéissance ou par sa profession de foi qu'il glorifiait Dieu, c'était en se donnant lui-même, afin d'exalter la sainteté de Dieu et de satisfaire à la fois à sa loi et à son amour par l'expiation. Il s'est donné, lui, tout son être et toute sa vie, pour nous révéler en sa personne la vie sainte du Père et sa volonté de nous bénir. Son but était de nous faire savoir que si le Père devait condamner le péché, il voulait sauver le pécheur. Pour atteindre ce but, aucun sacrifice ne lui parut trop grand : sa vie et sa mort n'eurent d'autre objet que celui de faire resplendir dans le coeur de l'homme la gloire du Père, la gloire de sa sainteté et de son amour au travers des ténèbres du péché et de la chair. Il nous le dit lui-même à la fin de sa vie et du milieu de son angoisse : « Maintenant mon âme est troublée, et que dirai-je... Père, délivre-moi de cette heure ? Mais c'est pour cela que je suis venu à cette heure. Père : glorifie ton nom ». Et la certitude que son sacrifice était accepté lui fut donné par cette réponse : « Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore » (Jean, 12 : 27, 29).

Voilà comment Jésus, homme, fut préparé à participer à la gloire de Dieu. C'est dans son humiliation sur la terre qu'il la chercha, c'est sur le trône dans le ciel qu'il la trouva. Et par là il est devenu notre précurseur, il a conduit un grand nombre de rachetés à la gloire. Par son exemple, nous savons que le moyen le plus sûr de parvenir à la gloire divine dans le ciel est de vivre ici-bas uniquement en vue de la gloire de Dieu. Oui, la gloire de notre vie terrestre est de glorifier Dieu ici-bas et c'est là ce qui nous prépare à être glorifié avec lui à jamais.

Bien-aimé frère chrétien, notre vocation n'est-elle pas belle et heureuse au delà de toute, imagination puisqu'elle nous appelle à vivre comme Christ dans le but unique de glorifier Dieu, de révéler la gloire de Dieu dans chaque détail de notre vie ? Prenons le temps de nous pénétrer de cette précieuse vérité : Notre vie de chaque jour peut refléter la gloire de Dieu jusque dans ses moindres actes. Jésus glorifia le Père. Voilà ce qui doit nous faire désirer de lui ressembler. Écoutons-le nous signaler la gloire du Père comme le but à atteindre : « afin qu'ils glorifient votre Père qui est dans les Cieux ». (Mat. 5 : 16). Écoutons-le nous indiquer le moyen : « Mon Père sera glorifie si vous portez beaucoup de fruits ». Souvenons-nous que c'est pour cela qu'il a promis d'exaucer nos prières depuis le ciel. Que nos prières tendent donc à ce que « le Père soit glorifié par le fils ! » (Jean 14 : 13). Que toute notre vie cherche comme celle de Christ, à glorifier Dieu. Avec l'élan de la foi prenons pour mot d'ordre : tout, tout à la gloire de Dieu, comptant sur la plénitude de l'Esprit pour le réaliser dans notre vie. « Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous ?... Glorifiez donc Dieu en votre corps et en votre esprit ». (1 Cor. 6 : 19, 20).
Pour savoir comment il est possible de parvenir à cette vie-là, étudions de nouveau la vie de Jésus. Il obéissait au Père. Qu'une obéissance droite et franche remplisse aussi notre vie. Avec l'humilité et la confiance de l'enfant, avec la soumission du soldat qui attend ses ordres, avec la dépendance qu'observait Christ, vis-à-vis de son Père, attendons chaque jour que Dieu nous montre le chemin à suivre. Faisons toutes choses pour le Seigneur selon sa volonté et à sa gloire, rapportant tout à lui. Que la gloire de Dieu devienne visible en nous par la sainteté de notre vie.

Jésus confessait le Père. Il n'hésitait pas à parler souvent de ses rapports avec le Père, il parlait de lui comme un petit enfant parlerait de son père terrestre. Ce n'est pas assez d'avoir une vie sainte devant les hommes ; il faut encore qu'ils entendent, non seulement par des prédications du haut de la chaire, mais par des témoignages individuels, que c'est notre amour pour le Père qui nous fait agir et vivre pour lui. Le témoignage des paroles doit marcher de front avec celui de la vie de chaque jour.

Jésus se consacrait à l'oeuvre de son Père et le glorifiait ainsi, montrant aux pécheurs que Dieu a le droit de les posséder entièrement, que la gloire de Dieu est le seul but pour lequel il vaille la peine de vivre et de mourir. Dès que nous tendons à ce but-là, Dieu se sert de nous pour amener d'autres pécheurs à vivre aussi à sa gloire. C'était pour amener les hommes à glorifier leur Père céleste, pour leur faire trouver leur bonheur à servir ce Dieu de gloire, que Jésus a vécu sur la terre, et c'est là ce que nous devons faire aussi. Oh ! donnons-nous à Dieu pour sauver les pécheurs, intercédons pour eux, travaillons, vivons et mourons pour faire connaître à nos semblables la sainteté de Dieu, afin que toute la terre soit remplie de sa gloire. Croyant, l'Esprit de Dieu, l'Esprit de gloire et de sainteté repose sur vous. Jésus veut accomplir en vous son oeuvre de prédilection, il veut glorifier le Père en vous. Ne craignez donc pas de dire : O mon Père, en ton Fils, comme ton Fils, je veux ne vivre que pour te glorifier.

O mon Dieu ! Je te prie, fais-moi voir ta gloire ! Je sais qu'il m'est absolument impossible par mes résolutions et mes propres efforts de vivre uniquement pour ta gloire. Mais si tu veux faire passer toute ta bonté devant moi, si tu veux me révéler ta gloire, ta gloire sans pareille, si tu veux, ô mon Père, faire briller ta gloire dans mon coeur et prendre possession de tout mon être, je ne cesserai de te glorifier et de dire à tous que tu es le Dieu de sainteté et de gloire.

Seigneur Jésus, toi qui es venu sur la terre pour glorifier le Père à nos yeux, et qui es ensuite remonté au ciel, nous laissant le soin de le glorifier en ton nom et à ta place, oh ! fais-nous comprendre par ton Saint-Esprit comment tu pouvais le faire. Révèle-nous quel était le mobile de ton obéissance au Père ; enseigne-nous à reconnaître comme toi, qu'à tout prix sa volonté doit être faite. Qu'en considérant ta fidélité à confesser le Père, à rendre témoignage de ce qu'il était pour toi, et de ce que tu ressentais pour lui, nous apprenions à rendre témoignage, nous aussi, de ce que nous avons déjà éprouvé de l'amour du Père, afin que d'autres encore soient amenés à le glorifier. Enseigne-nous à trouver notre plus grande joie dans l'amour qui cherche à sauver le pécheur et à glorifier Dieu par la sainteté victorieuse du péché. Oui, Seigneur, prends possession de tout notre coeur, afin que nous puissions concourir à ce que « toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu le père » (Phil. 2 : 11).
O mon Père ! Que toute la terre, que mon coeur aussi, soient remplis de ta gloire. Amen.
(Voir la note 9e).



TRENTE-UNIÈME JOUR

COMME CHRIST
Dans sa gloire.

« Nous savons que lorsqu'il sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie lui-même comme lui-même est pur. » 1 Jean 3 : 2,3

« Je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur. » Luc 22 : 29.

La gloire de Dieu se manifeste par sa sainteté. Glorifier Dieu, c'est nous livrer à lui pour qu'il fasse paraître sa gloire en nous. Ce n'est qu'en le laissant nous sanctifier, remplir notre vie de sa sainteté, que nous parviendrons à manifester sa gloire. L'oeuvre de Christ était de glorifier le Père, de révéler sa gloire et sa sainteté. Notre oeuvre à nous est, comme celle de Christ, de faire connaître, par notre obéissance, par notre témoignage et notre vie tout entière, que notre Dieu est le Dieu de gloire et de sainteté, et de contribuer ainsi à ce qu'il soit glorifié dans les cieux et sur la terre.

Quand notre Seigneur Jésus eut glorifié son Père sur la terre, le Père le glorifia auprès de lui dans le ciel. C'était là non seulement sa juste récompense, mais la conséquence nécessaire de toute sa vie, car pour une vie consacrée à la gloire de Dieu comme le fut celle de Christ, il n'est plus d'autre milieu possible que cette gloire divine. Et c'est ce qui a lieu pour nous aussi. Le coeur qui est altéré de la gloire de Dieu, qui est prêt à vivre et à mourir pour glorifier Dieu, est par là même préparé à vivre dans cette gloire divine. Vivre sur la terre à la gloire de Dieu, conduit à vivre ensuite au ciel dans la gloire de Dieu. Si avec Christ nous glorifions le Père ici-bas, le Père et le Fils nous glorifieront aussi, et alors nous serons « semblables à lui », dans sa gloire.

Nous serons « semblables à lui » dans sa gloire spirituelle, la gloire de sa sainteté. Ces deux mots se réunissent pour former le nom du Saint-Esprit, et nous montrer par là l'étroite union qui existe entre ce qui est saint et ce qui est spirituel. Quand Jésus eut glorifié Dieu comme homme par la sainteté de sa vie terrestre, ce fut aussi comme homme qu'il entra dans la gloire divine. Il en est de même pour nous. Si nous nous abandonnons à Dieu pour que sa gloire prenne possession de nous, pour que sa sainteté et son Esprit manifestent leur présence en nous, notre nature humaine avec toutes ses facultés en sera transformée à l'image de Dieu au delà de toute prévision recevant la pureté, la sainteté, la vie et l'éclat même de la gloire de Dieu.

Nous serons « semblables à lui » dans son corps glorifié. On a dit avec raison que l'incarnation est le plus haut degré de l'oeuvre de Dieu. La création de l'homme devait être le chef-d'oeuvre de Dieu. Jusque-là il y avait eu des esprits sans corps, et des corps animés sans esprit, mais l'homme devait réunir ensemble esprit et corps, l'esprit élevant et spiritualisant le corps, lui donnant sa pureté, sa perfection céleste. L'homme dans son ensemble est l'image de Dieu, son corps aussi bien que son esprit. En la personne de Jésus, ô mystère des mystères, un corps d'homme s'est assis sur le trône de Dieu, partageant et possédant la gloire divine. Nos corps aussi doivent être l'objet d'une transformation qui sera le miracle le plus surprenant de la puissance divine : « Il transformera notre corps vil pour le rendre conforme à son corps glorieux, par le pouvoir qu'il a de s'assujettir toutes choses » (Phil. 3 : 21). La gloire de Dieu se voyant dans notre corps, ce corps rendu semblable au corps glorieux de Christ, ne sera-ce pas plus merveilleux encore que la manifestation de sa gloire dans notre esprit ? Nous attendons « l'adoption, savoir la rédemption de notre corps » (Rom. 8 : 23).

Nous « serons semblables à lui » aussi quant à la place d'honneur qu'il occupe. Chaque objet doit être placé de manière à être vu à son avantage. La place de Christ est au centre de l'univers, c'est le trône de Dieu. Il a dit à ses disciples : « Où je serai, celui qui me sert y sera aussi, et si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera » (Jean 12 : 26). « Je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé pour moi, afin que vous mangiez et que vous buviez à ma table dans mon royaume et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël » (Luc 22: 29, 30). Il dit à l'église de Thyatire : « A celui qui aura vaincu et qui aura gardé mes oeuvres jusqu'à la fin, je lui donnerai puissance sur les nations... ainsi que j'en ai moi-même reçu le pouvoir de mon Père ». Et à l'église de Laodicée : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même j'ai vaincu et suis assis avec mon Père sur son trône » (Apo. 2 : 26 ; 3 : 21). Enfin rien de plus élevé et de plus précis que ces mots : « Comme nous portons l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste » (1 Cor. 15 : 49). La ressemblance sera complète et parfaite.

De pareils aperçus du monde à venir, donnés par Dieu lui-même, nous révèlent mieux que nulle imagination de notre part, quelle force de vérité, quelle divine portée renferme cette parole du Créateur : « Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance » (Gen. 1 : 26). L'homme est destiné à manifester l'image du Dieu invisible, à participer de la nature divine, à partager avec Dieu le règne de l'univers. Quelle gloire indicible dans la position que Dieu nous fait là. Placés entre deux éternités, entre le dessein éternel qui nous a prédestinés à être conformes à l'image de son Fils et la réalisation éternelle de ce dessein qui nous rendra semblables à lui dans sa gloire, nous entendons de part et d'autre une voix qui nous crie : O vous qui avez été créés pour être l'image de Dieu, vous qui vous acheminez à partager la gloire de Dieu et de Christ, vivez d'une vie divine, d'une vie semblable à celle de Christ !

« Je serai rassasié de ta ressemblance quand je serai réveillé » (Psa. 17 : 15) s'écriait le psalmiste. Rien ne saurait satisfaire notre âme sinon l'image de Dieu, puisque c'est pour cela même qu'elle fut créée. Nous ne saurions donc nous contenter de contempler cette image ; il faut que nous la possédions. Ce n'est qu'en participant nous-mêmes à cette ressemblance de Dieu que nous pourrons être satisfaits. Heureux ceux qui la désirent, qui languissent de la posséder, car ils l'obtiendront. C'est cette ressemblance même de Dieu qui sera leur gloire, une gloire qui, rayonnant de Dieu lui-même, se communiquera à eux pour rayonner dans tout leur être, et de là dans tout l'univers, « Quand Christ, qui est votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire » (Col. 3:4).

Bien-aimés frères chrétiens, il faut que ce qui sera manifesté au jour de Christ commence déjà dans votre vie terrestre. Si la gloire de Dieu n'est pas dès ici-bas notre vie, elle ne pourra pas l'être non plus alors ; impossible. Dieu ne glorifiera plus tard que celui qui le glorifie ici-bas. « L'homme est l'image et la gloire de Dieu » (1 Cor. 11 : 7). Ce n'est qu'autant que vous porterez ici-bas l'image de Dieu en vivant d'une vie conforme à celle de Jésus qui est « la splendeur de sa gloire et l'image empreinte de sa personne » (Héb. 1:3), que vous serez aussi comblés de gloire dans la vie à venir. Pour être transformés à l'image du Christ céleste dans la gloire, il faut que nous portions d'abord l'image du Christ terrestre dans l'humiliation.

Enfant de Dieu, Christ est l'image incréée de Dieu, tandis que l'homme est son image créée. Sur le trône dans la gloire, l'un et l'autre se réuniront pour l'éternité. Nous savons ce qu’a fait Christ ; il a tout sacrifié pour nous rendre la possession de cette image. Oh ! ne nous livrerons-nous pas enfin à cet amour admirable, à cette gloire inimaginable, ne consacrerons-nous pas notre vie tout entière à manifester la ressemblance et la gloire de Christ ? Comme lui, ne ferons-nous pas de la gloire du Père notre but et notre espérance, vivant à sa gloire ici-bas, afin de vivre dans sa gloire ensuite ?

Bien-aimés frères, vous qui m'avez accompagné jusqu'ici dans ces méditations sur l'image de notre Seigneur et sur la conformité à sa vie qui est notre privilège, le moment est venu de nous quitter. Faisons-le en nous disant : « Nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui, se purifie lui-même, comme lui est pur » (1 Jean 3 : 2, 3). Comme Christ, prions les uns pour les autres, prions pour tous les enfants de Dieu, demandant et pour eux et pour nous que ce soit là le seul but de notre foi, le seul désir de notre coeur, la seule joie de notre vie. Oh ! que sera-ce quand nous nous rencontrerons dans la gloire, quand nous le verrons tel qu'il est, et que nous nous verrons tous semblables à lui !

O notre Dieu, toi, le Dieu de gloire, quelles ; actions de grâce te rendrons-nous pour nous avoir donné Christ qui est l'image de Dieu, pour nous avoir admis à l'éclat de ta gloire qui rayonne de lui à nous ! Quelles actions de grâce te rendrons-nous pour nous avoir fait voir en Jésus, non seulement ce qu'il est, mais encore l'image de notre gloire à nous, le gage de ce que nous devons être en lui dans l'éternité l

O Dieu, pardonne, pardonne-nous pour l'amour de Jésus et de son sang, d'avoir si peu cru ces choses, d'avoir si peu vécu de sa vie. Nous te supplions aussi de vouloir bien révéler à tous ceux qui ont pris part à ces méditations : ce qu'est la gloire dans laquelle ils peuvent vivre dès à présent en te glorifiant sur la terre.
O Père, réveille-nous, nous et tous tes enfants. Fais-nous voir et comprendre que tu nous appelles à passer l'éternité dans ta gloire, que tu veux nous envelopper et nous remplir de ta gloire, que nous devons être « semblables à ton. Fils dans sa gloire ». Père, nous te prions de secourir ton Église. Que ton Esprit saint, l'Esprit de gloire, vienne agir avec puissance en elle, et qu'elle se signale par son désir de voir la gloire de Dieu reposer sur elle.
Notre Père, accorde-le-nous pour l'amour de Jésus. Amen.


Table des matières


NOTE 9 Considérons ce qui faisait la beauté harmonique du caractère de notre Sauveur. C'était son amour pour son père qui était le mobile de sa vie, et cet amour s'exprimait directement ou indirectement par ses paroles et ses actes comme une chose toute simple et naturelle.

Il est bon de nous rappeler l'exemple que Jésus nous donne là, parce que souvent on craint par fausse honte de faire connaître ses convictions religieuses, soit à ceux qui ne comprendraient pas, de peur d'en être blâmé, soit même à ceux qui les partagent, de peur de blesser les convenances. Le moi redoute la moindre désapprobation. Tant que notre amour pour Dieu est faible, notre moi a grand soin de le dissimuler sous prétexte qu'il ne faut pas manquer de tact.

Notre Maître nous donne dans sa vie de nombreux exemples de tact et de prudence, mais nulle part il ne nous donne celui de cette fausse prudence qui cherche à détourner l'attention, non de nous-même, mais des mobiles de notre conduite. Dans sa nature terrestre, Christ a aimé le Seigneur son Dieu de tout son coeur et de toute sa force, et il ne pouvait faire autrement que de le laisser voir en toute occasion. Son but avoué était que le monde sût qu'il aimait le Père. Souvent il faisait allusion à ses rapports avec le Père comme à la force de sa vie, la force qui lui faisait tout supporter.

Jésus-Christ nous a été envoyé pour nous faire connaître l'amour du Père et le bonheur de lui appartenir entièrement. Comme lui, nous sommes envoyés dans le monde, chacun de nous, pour faire connaître le Sauveur autour de nous. C'est par notre relation intime avec lui que nous ferons connaître le Fils comme lui-même faisait connaître le Père, et c'est en agissant comme lui que nous le pourrons, montrant par là que notre union avec lui suffit à tout.
(Extrait de : Steps on the upward path ; or, holiness unto the Lord. By A. M. James. Religious Tract Society.)

 

- haut de page -