Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



UN PROGRAMME DE VIE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE

II
Lire Romains XII, 3 à 8.

Par la grâce qui m'a été donnée. Cette grâce confère à l'apôtre le droit, l'autorité, la liberté. Si le messager de l'Évangile se présente en son propre nom, personne n'est tenu de l'écouter et de faire état de ce qu'il dit. - Une seconde pensée qui ressort de cette déclaration, c'est que le ministère, l'apostolat de l'apôtre des Gentils, ne repose ni sur sa valeur intellectuelle pourtant très grande, ni sur sa culture religieuse pourtant si riche et si complète, ni sur son obéissance et sa fidélité pourtant si scrupuleuses, mais uniquement sur le bon vouloir de Dieu qui choisit pour son oeuvre qui bon lui semble, ici des pêcheurs, « hommes sans lettres et du commun peuple » ; là un péager, ailleurs un pharisien élevé aux pieds de Gamaliel. - Enfin, Paul considère son apostolat non comme une « charge » (mot malheureux s'il en fût), comme un fardeau qui pèse lourdement sur ses épaules, mais comme une grâce, c'est-à-dire comme une faveur, un honneur et un privilège. Puissions-nous considérer ainsi notre vocation de serviteurs et de servantes de Christ, il en résultera un travail empressé et joyeux.

Je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous. La vie collective est la résultante des vies individuelles et elle influe à son tour sur chaque vie particulière. Il y a action et réaction constantes. Certains pasteurs sociaux sont préoccupés de créer un milieu spirituel sans s'inquiéter de former des individualités sanctifiées et puissantes. C'est pourtant par là qu'il faut commencer. Ce sont les atomes et les molécules qui, unis par la cohésion, forment des corps compacts, dont le physicien, le chimiste ou le constructeur peuvent tirer parti. Ce sont les cellules vivantes, formant chacune un tout, qui, réunies, constituent un être vivant répondant à un but déterminé. Voyons donc les conditions essentielles que chacun de nous est appelé à réaliser.

D'abord et avant tout, l'humilité Nous ne devons pas, en ce qui concerne l'appréciation de nous-mêmes « penser au delà de ce qu'il faut penser, mais nous appliquer à penser sainement » (traduction littérale). Les sentiments qui nous conviennent ne peuvent être que des sentiments modestes. Et plus notre foi sera grande et profonde, plus aussi nous nous sentirons petits, misérables et insuffisants, comparés à Celui qui en est l'objet. C'est notre foi qui règle l'estime que nous avons de nous-mêmes. La mesure de notre foi est aussi celle de notre humilité. Voulons-nous croître dans l'humilité, crions : « Seigneur, augmente-nous la foi ! » - C'est là la voie profonde, la seule sûre et efficace. L'autre voie, qui consiste à chercher toutes les apparences de l'humilité, à en prendre la livrée sans que le coeur soit transformé et sans que la pensée soit gagnée est illusoire. C'est le chemin large et spacieux que beaucoup préfèrent à cause même de sa commodité.

L'orgueil nuit à nos relations avec Dieu qui « résiste aux orgueilleux, mais fait grâce aux humbles » (1 Pierre 5, 5). - Il nuit aussi à nos relations avec nos frères, il les altère et les trouble. Car les hommes, eux aussi, résistent aux orgueilleux et ils ont des yeux de lynx pour découvrir la moindre trace de ce péché dans le caractère ou l'attitude de leur prochain. Et rien ne provoque l'opposition, la résistance, comme l'orgueil. Dès qu'il paraît ou qu'on le devine, on se met sur ses gardes, on se tient sur la défensive. - Enfin l'orgueil, visible ou caché, choquant ou subtil, paralyse notre développement spirituel, il entrave notre vie intérieure. C'est un des plus sérieux et des plus fréquents obstacles à la communion fraternelle et à la vie cachée avec Christ en Dieu.

Un des fruits de l'humilité, c'est la sobriété en tout ; elle nous enseigne à nous modérer, à nous contenir, à nous posséder, à rester toujours dans les limites du sens droit et de la sagesse. Grâce à elle, nous pensons, nous parlons et nous agissons sainement. Notre être tout entier respire la santé morale. Nous sommes appelés à vivre dans le présent siècle « dans la sagesse, dans la justice et dans la piété » (Tite 2, 2). La sagesse, ou tempérance, ou modération, est à la base. Le chrétien est le sage par excellence, il n'est ni un emballé ni un déprimé. Il vaut la peine que nous y mettions de l'application, que nous apprenions à penser sainement au sujet de nous-mêmes et de toutes choses. Ainsi « le penser sain nous rend humbles et l'humilité nous fait penser sainement. »

Voici un autre fruit de l'humilité. Sous son influence, dépouillé de tout amour-propre et de tout désir de paraître, chacun se laisse mettre par Dieu et aussi, à l'occasion, par les hommes qui peuvent être les instruments de Dieu, à la place qui lui convient et n'accepte que les fonctions pour lesquelles il a des aptitudes. Et il est qualifié, en outre, d'un don de la grâce divine. Ses dons naturels sont sanctifiés et consacrés, ce qui leur confère un caractère surnaturel et il reçoit en outre des dons spirituels spéciaux.

Un seul corps et plusieurs (ou beaucoup de) membres (ou organes). Image saisissante qui fait vivement ressortir :

Le caractère vivant, organique, de l'Eglise de Jésus-Christ. De même que notre corps est une merveille, l'un des chefs-d'oeuvre de la création, soit par sa composition, soit par sa structure, soit par ses fonctions, ainsi en est-il de l'Eglise. Il s'agit, bien entendu, de l'Eglise mystique, idéale, dite invisible, composée des seuls rachetés et régénérés

Cette image, employée plusieurs fois par l'apôtre, met en saillie la Tête, le Chef, qui gouverne, qui commande, à qui tout doit remonter, se rapporter ; où tout a son retentissement et d'où partent toutes les inspirations, toutes les impulsions et toutes les réponses. C'est comme dans le corps humain : toute impression, tout choc se répercute dans le cerveau qui par un mouvement réflexe répond aussitôt à la communication reçue. Un corps sans tête est une monstruosité, une horreur ; ce n'est plus d'ailleurs qu'un cadavre hideux et répugnant. - Les Églises visibles particulières doivent aspirer à reproduire l'Église invisible, parfaite. Christ est-il vraiment le Chef de ces Églises et jusqu'à quel point l'est-il ? Cela varie d'une Église à l'autre ; mais on peut bien dire que la plupart sont en voie de perdre leur Chef divin, et que leurs relations avec lui tendent à diminuer et à s'affaiblir. Un retour au Chef et à la position de dépendance vis-à-vis de lui s'impose aux diverses fractions de la chrétienté débilitée et dégénérée.

Cette image du corps met aussi en relief l'unité des membres et des organes qui le constituent, unité établie et maintenue par les rapports constants de chaque membre avec le Chef. (1 Cor. 12, 27.) Cette unité est vivante, spontanée ; elle n'est pas le fruit de la politique et de la diplomatie ecclésiastique, le résultat de combinaisons et d'arrangements humains, de concessions et de compromis. Elle jaillit d'elle-même de, l'état spirituel des membres. Il ne suffit pas d'être placés dans le même lieu et dans le même cadre pour être unis. C'est à notre avis une grave erreur de croire qu'il suffira de mettre les gens ensemble pour que l'accord se produise. Le contraire ne tardera pas à se manifester ; les divergences de pensées, de convictions, de méthodes, de foi, de tempéraments et de caractères, favorisées qu'elles seront par le rapprochement et l'intimité, surgiront bien vite. La désunion et les déchirements suivront de près ; à moins, ce qui est beaucoup pire, que tout en restant ensemble on ne se mette à user de procédés déloyaux et à se faire une guerre dissimulée. Ces choses ne sont pas rares à l'heure actuelle, précisément parce qu'on a voulu remplacer la vie organique par des combinaisons et organisations artificielles, oubliant que c'est dans le Chef seul que nous nous rencontrons vraiment et que nous nous comprenons. C'est le fluide invisible et puissant, le Saint-Esprit, qui part de lui, qui nous fait communiquer et communier les uns avec les autres.

Un quatrième point qui ressort de la comparaison de Paul, c`est la diversité des dons qui entraîne nécessairement la diversité des fonctions et des ministères. Ces derniers ne sont pas autre chose que la mise en oeuvre des dons. Il n'existe personne dans l'Eglise qui possède tous les dons et qui par conséquent, soit apte à tous les travaux D'autre part, il n'y a personne qui n'ait reçu au moins un talent ou un marc à faire valoir. Il doit donc y avoir une place pour chacun et une oeuvre pour chacun, une orientation et une direction pour l'utilisation de chaque membre. Il s'agit de chercher et de trouver, de consulter le Seigneur et sa Parole, de tenir compte aussi de l'impression des frères et des soeurs, de la congrégation elle-même tout entière. Si les Églises s'étaient souvenues des vérités élémentaires et banales que nous venons d'indiquer, on n'y verrait pas des hommes surchargés, surmenés et incapables de faire à fond le travail qui leur est confié à cause de la multiplicité de leurs occupations, et on n'en verrait pas beaucoup d'autres a tout le jour sans rien faire, parce que personne ne les a loués », employer leur temps à se disputer ou à juger, critiquer et blâmer ce que font les autres, ou à se plaindre de tout et de tous. - Quelle souffrance et quelle tristesse n'éprouvent pas ceux qui, appelés en vertu de considérations tout humaines et charnelles, telles que leur position sociale ou leur fortune, sentent qu'ils ne sont pas à leur place, qu'ils occupent des situations et sont chargés de tâches pour lesquelles ils ne possèdent par les capacités indispensables. Mais quel bonheur pour ceux qui peuvent se rendre à eux-mêmes et à qui tous rendent le témoignage qu'ils sont là où ils doivent être et qu'ils répondent à un besoin. Ils agissent avec fidélité, « selon l'analogie de la foi » ; avec zèle, avec soin, avec dévouement et avec joie. Leur service ne peut manquer d'être efficace. La stérilité provient en grande partie de la mauvaise administration des dons.

Disons, pour éviter tout malentendu, qu'il existe des ministères spéciaux qui sont voulus et donnés de Dieu. « Dieu a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, etc. » (Eph. 4, 11 à 13.) Quelques-uns de ces ministères sont permanents et réguliers ; d'autres sont occasionnels et temporaires. Â côte de ces « services » et en harmonie avec eux existe le service constant, qui est le partage de tous. Dans une Église digne de ce nom et bien organisée, il y a du travail pour tous et tous doivent travailler. C'est le droit de chacun au travail et le devoir du travail pour chacun qui doivent inspirer sa marche. Mais que personne ne se glorifie de sa situation ou de son travail dans l'Eglise. « Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu, et si tu l'as reçu, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu ? »

Enfin, il résulte de la comparaison avec le corps la solidarité des membres les uns avec les autres. 1 Cor. 12 est le passage classique sur cette question ; nécessaire pour compléter les versets que nous étudions, il nous donne la pensée complète de l'apôtre. Les membres ne sauraient rester isolés les uns des autres et travailler chacun de son côté selon ses lumières et fût-ce pour le mieux. Forcément ils agissent et réagissent sans cesse les uns sur les autres. Ce que chaque membre ressent ou produit se répercute dans les autres et dans tout le corps. Chaque membre porte dans une certaine mesure la responsabilité du corps entier, et le corps entier porte la responsabilité de chaque membre. Si un membre pèche, tout le corps en reçoit de l'humiliation. Si un membre souffre, tous les autres membres souffrent aussi, et le corps entier est participant de cette souffrance. Si un membre est à l'honneur, les autres s'en réjouissent et le corps entier en est glorifié.

Dans le corps il y a des membres en vue qui frappent et attirent le regard, et des membres cachés, souvent méconnus et peu honorables aux yeux des hommes. Ces derniers, ceux qui sont les moins dignes d'honneur, doivent être les plus entourés de prévenances et d'égards. - Ils ont d'ailleurs besoin les uns des autres. Le pied a besoin de la main et la main du pied, l'oreille a besoin de l'oeil et l'oeil de l'oreille, et ainsi de suite. Merveilleuse conception qui est devenue l'idéal de la société laïque et sur laquelle elle cherche à se modeler tandis que l'Eglise en a à peine entrevu l'excellence et la beauté et ne la réalise guère. Oh ! revenons à nos origines, à Christ et aux apôtres ! Notre Nouveau Testament contient tout ce qu'il faut pour satisfaire pleinement aux aspirations les meilleures et les plus profondes de nos âmes et de notre temps. Il n'y a rien à inventer : il n'y a qu'à prendre à pleines mains dans le trésor inspiré et divin !


Table des matières

Page précédente:
Page suivante:
 

- haut de page -