CHRIST EN
CHINE
LA VIE ET LE MESSAGE
d'ANDRÉ GIH DE CHANGHAÏ
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE III
REMPLIS DU SAINT-ESPRIT
L'expérience du Saint-Esprit
comporte tout d'abord la purification, puis la
plénitude d'où découle le
revêtement de puissance. Avant la
Pentecôte, les disciples n'avaient pas encore
été remplis du Saint-Esprit. Mais
après Sa résurrection, le Seigneur
leur commanda de ne pas partir de Jérusalem,
mais d'attendre la promesse du Père, car
« dans peu de jours vous serez
baptisés du Saint-Esprit », leur
dit-Il. (Act. 1. 5.) Immédiatement
après qu'ils eurent reçu ce divin
baptême, les disciples furent remplis du
Saint-Esprit.
« Tout à coup, il vint
du ciel un bruit comme celui d'un vent
impétueux, et il remplit toute la maison
où ils étaient assis. »
(Act. 2. 2.) Telles furent les circonstances de la
venue du Saint-Esprit. Ce vent impétueux qui
pénétra dans la maison, les
immergeant tous dans l'élément divin,
typifie la puissance du Saint-Esprit, Son ardent
désir de remplir le coeur des croyants. Les
disciples furent soudain comme enveloppés,
submergés par le Saint-Esprit, de sorte que,
possédés par cette Plénitude
divine, ce n'était plus eux qu'on voyait et
qu'on entendait, mais l'Esprit dont ils
étaient animés. Les anciens disciples
avec leur « moi » charnel
avaient été crucifiés et
ensevelis avec leur Seigneur. À partir de ce
jour-là il n'était plus question de
leurs jugements personnels, plus question de
« mes plans, mes méthodes, mon
point de vue ». Ce n'était
jamais : « MOI, le grand revivaliste
dont l'éloquence saisit les foules,
etc. », ce « moi »
maudit, auteur de toutes les querelles, de toutes
les jalousies, les manques de collaboration
fraternelle, de toute la désharmonie qui
ruine l'oeuvre de Dieu ; oh ! ce moi,
voyez-vous, il mérite la mort, rien d'autre
que la MORT !
Mais après la Pentecôte,
plus rien de semblable ; c'était
« non plus moi, mais
CHRIST ! »
« Et des langues de feu leur
apparurent, séparées les unes des
autres, et se posèrent sur chacun
d'eux », ce qui indique une visitation
individuelle pour chacun, « et ils furent
tous remplis du Saint-Esprit ». (Act. 2.
3-4.)
Considérons maintenant la vie de
ces disciples après qu'ils eussent
été ainsi remplis de l'Esprit.
1 - Ils eurent l'éloquence pour
prêcher
« Selon que l'Esprit leur
donnait de s'exprimer. » Ce
n'était pas l'éloquence de l'homme
naturel, une certaine facilité
d'élocution qui plaît à
entendre et gagne l'approbation des hommes.
C'était une capacité d'expression
communiquée par l'Esprit pour convaincre les
auditeurs et les atteindre dans les profondeurs du
coeur, selon Actes 2. 37.
C'était la promesse du Seigneur
qui s'accomplissait pour eux :
« Quand on vous mènera devant les
synagogues, les magistrats et les autorités,
ne vous inquiétez pas de la manière
dont vous vous défendrez ni de ce que vous
direz ; car le Saint-Esprit vous enseignera
à l'heure même ce qu'il faudra
dire. » (Luc 12. 11) De telles paroles ne
sont pas préparées à l'avance,
conçues par notre propre intellect ni non
plus l'écho de la pensée
d'autrui ; elles sont enseignées
directement du Saint-Esprit. C'est là la
prédication spirituelle, puissante et
effective, puisant dans les Écritures un
message toujours nouveau, plein de fraîcheur
et de vitalité.
Puisqu'une telle éloquence est le
don du Saint-Esprit, inutile de vous
désespérer du fait que par nature
vous n'avez pas la parole facile. Quand le
Saint-Esprit visite un homme, Il sait bien, Lui, le
faire parler. Moïse était
« un homme à la langue
épaisse » (selon son propre terme)
et pourtant il a pu prêcher à son
peuple des sermons qui nous sont conservés
jusqu'à ce jour dans la Parole divine, avec
toute leur valeur et leur puissance. Les premiers
disciples n'étaient pas non plus des hommes
éloquents, cependant la Parole de Dieu nous
dit que « Tous ceux qui furent
dispersés (par la persécution)
allaient de lieu en lieu annonçant la Bonne
Nouvelle de la Parole. » (Act. 8.
1-4.)
Cette éloquence que donne le
Saint-Esprit est une puissance irrésistible
qu'on ne peut réfuter. « Car je
vous donnerai une bouche et une sagesse à
laquelle tous vos adversaires ne pourront
résister ou contredire. » (Luc 21.
15.) Cette promesse fut accomplie à la
Pentecôte. Quand Pierre et Jean furent
arrêtés. par le sanhédrin et
qu'on leur ordonna de ne plus parler ni enseigner
au Nom de Jésus, il n'était pas
facile de répondre à leurs menaces.
S'ils avaient capitulé, c'était la
fin de leur témoignage. D'autre part, en
résistant aux autorités, ils
mettaient leur vie en danger, et pourtant
l'Église naissante avait encore tellement
besoin d'eux !... Écoutez les paroles
inspirées par l'Esprit qu'il leur fut
donné à répondre :
« Jugez s'il est juste, devant Dieu, de
vous obéir plutôt qu'à
Dieu ! » (Act. 4. 19.) Jamais Pierre
ni Jean n'auraient trouvé par
eux-mêmes une réponse aussi sage que
celle-là ! D'Étienne aussi, il
nous est dit : « Ils ne pouvaient
résister à la sagesse et à
l'Esprit par lequel Il parlait. » (Act.
6. 10.)
Quand l'armée
révolutionnaire vint à Changhaï
pour la première fois, en 1927, les
Communistes en profitèrent pour attaquer
l'église. Non seulement ils mirent partout
des affiches tendancieuses, criant dans les rues
leurs mots d'ordre révolutionnaires, mais
firent des conférences pour soulever une
jeunesse ignorante et influençable et les
engager à détruire tous les
bâtiments ecclésiastiques.
Dans notre chapelle, il se trouvait un
jeune garçon vraiment converti qui avait
accepté de tout son coeur le Seigneur
Jésus. Ses compagnons d'école
savaient bien qu'il avait « mangé
de la doctrine étrangère »
comme ils disaient et l'appelaient par
dérision « l'esclave des
étrangers ». Ces petits vauriens
étant mobilisés pour saccager notre
chapelle, s'en prirent tout d'abord à ce
jeune chrétien. Ils s'assemblèrent en
foule autour de lui, déclarant qu'ils
étaient engagés à servir leur
pays dans un acte héroïque et voulaient
connaître son attitude :
« Est-ce que tu vas nous aider ?
Nous ? Ou bien la Salle de
Jésus ? » Et ils se mirent
à vociférer tous d'une même
voix : « Si tu refuses de nous aider
à démolir l'église, c'est que
tu es pour les étrangers, alors gare
à toi ! On ne se gênera pas pour
te rosser d'importance, tu
verras ! » Et relevant leurs manches
tout en discourant, ils prenaient une attitude des
plus menaçantes. Un seul mot de
désapprobation de sa part, et c'était
peut-être la mort sous les brutalités
de ses adversaires.
Quelle position difficile pour ce petit
écolier ! Se déclarer pour la
Salle de Jésus, c'en était fait de
lui.., et pourtant sa conscience de chrétien
lui défendait de consentir à la
destruction de ce sanctuaire, cela va sans dire.
Comment pourrait-il attrister ainsi le
Saint-Esprit, en péchant contre Dieu ?
C'était une heure de crise dans sa vie, un
péril extrême, mais le Saint-Esprit
lui donna alors la réponse qui lui sauva la
vie.
« Ce n'est pas la chapelle que
je veux aider », dit-il. Et sans attendre
la suite, tous de s'exclamer.
« Bravo ! voilà un
garçon patriote ! Alors tu vas venir
avec nous pour la démolir ?
Et lui de poursuivre sans le moindre
embarras : « Ce n'est pas vous
autres non plus, je ne veux aider que Dieu
seul ! »
- Eh bien, reste neutre, va ! c'est
encore le mieux ! et un autre ajouta :
« Il n'aurait quand même pas la
force de s'attaquer à un boulot
pareil ! »
Et ce fut la fin de l'histoire. Il
n'avait usé d'aucun compromis, mais le
Saint-Esprit lui avait donné au moment voulu
la sagesse inspirée à laquelle les
adversaires n'avaient pu résister.
Que Dieu nous donne à tous
l'éloquence du Saint-Esprit pour la
prédication de la Parole, pour le
Témoignage personnel, pour triompher de tous
les doutes, et pour le salut des âmes !
2. Ils étaient débordants de
louange
« Nous les entendons annoncer
dans nos langues les choses magnifiques de
Dieu. » (Act. 2. 11.) Tel était le
thème de leurs louanges. Avant Son
départ le Seigneur Jésus leur avait
promis la venue du Consolateur et en entendant
parler de Lui, un désir de le
connaître avait grandi dans leur coeur.
Maintenant enfin, après dix jours d'attente
intense dans la prière, Il était
descendu, selon la promesse : « Vous
recevrez de la puissance, le Saint-Esprit venant
sur vous... » (Act. 1. 8), et leurs
coeurs avaient été purifiés et
remplis d'une joie ineffable. Alors toutes les
bouches furent ouvertes pour éclater en
louange et bénir le Seigneur.
« Annoncer les choses
magnifiques de Dieu ! » Un coeur
purifié est certainement une chose
magnifique du Dieu Tout-puissant, et comment ne pas
L'en bénir. À Si Pierre autrefois
avait connu les luttes stériles pour
triompher de son tempérament emporté,
s'efforçant par tous les moyens de
réprimer ses accès de colère,
mais toujours en vain, à présent, il
était affranchi de ce péché,
car son coeur venait d'être purifié et
rempli du Saint-Esprit. Alléluia !
Béni soit le Seigneur !
Ces disciples, ils avaient chacun son
« MOI » personnel, bien
affirmé, chacun ses idées, ses points
de vue, ses opinions arrêtées, ce qui
ne manquait pas d'engendrer des querelles, des
discussions orageuses, des jalousies, ce qui ne
pouvait glorifier le Seigneur. Ayant reçu
l'enseignement du Seigneur Jésus, ils
savaient bien qu'ils avaient tort, et avaient
essayé maintes fois de réprimer leurs
mauvaises tendances, mais pour s'écrier,
avec l'Apôtre Paul : « Je ne
fais pas le bien que je voudrais faire, je fais le
mal que je ne voudrais pas faire !
Misérable que je suis, qui me
délivrera de ce corps de
mort ? » (Rom. 7. 25.)
Mais à présent,
étant « morts au
péché », à leur
ancien « moi », ils
possédaient le secret de la victoire et
leurs coeurs débordaient de louange envers
Dieu pour Ses oeuvres merveilleuses. Nous donc
aussi, bénissons Son Nom !
Alléluia !
Plus ils racontaient leur
expérience des choses magnifiques de Dieu,
plus leur joie allait en augmentant, de sorte que
parmi les auditeurs, certains
s'écrièrent : « Ils
sont pleins de vin doux ! » (Act. 2.
13.)
Tous ceux qui ont reçu la
plénitude du Saint-Esprit rendent un
témoignage identique, « ils
proclament les choses magnifiques de
Dieu », ce que ceux qui ne l'ont pas
reçu sont incapables de faire,
« car de l'abondance du coeur la bouche
parle. » (Matt. 12. 34.) Que Dieu vous
accorde cette expérience bénie. afin
que vous aussi, avec tous les sanctifiés,
puissiez à votre tour annoncer les oeuvres
magnifiques de Dieu !
3. Ils étaient ardents pour le
témoignage
Tous ceux qui ont reçu le
Saint-Esprit ont à coeur de prêcher
l'Évangile. Je ne crois pas qu'aucun homme
rempli du Saint-Esprit puisse rester tranquillement
chez lui à s'occuper exclusivement de ses
petites affaires, ni qu'il puisse avoir la bouche
fermée quant au témoignage devant les
hommes. Si votre coeur brûle d'annoncer la
Bonne Nouvelle du Salut à vos frères
et de voir des âmes sauvées, c'est un
sûr indice que vous avez été
rempli du Saint-Esprit. Comme les Apôtres
eurent à coeur la proclamation de
l'Évangile, dès qu'ils furent remplis
du Saint-Esprit ! Pierre n'avait pas
préparé une réunion
d'évangélisation ce jour-là,
mais quand il vit cette foule qui s'était
rassemblée au son de leurs louanges, pauvres
brebis errantes et sans berger, son coeur en fut
ému de compassion, et saisissant l'occasion,
il leur prêcha la Bonne Nouvelle, de sorte
que trois mille âmes furent amenées
à la repentance. Quel contraste avec
l'église des temps modernes ! Quand on
a fait un certain programme de réunion, si
des étrangers entrent dans la salle, on ne
se soucie aucunement de leur présence et
l'on continue tranquillement selon le programme
établi, cherchant sa propre satisfaction
plutôt que le salut des
pécheurs.
Un jour que je distribuais des
traités dans un tramway, un des voyageurs
refusa catégoriquement celui que je lui
offrais, Je cherchai à le persuader,
à lui faire comprendre tout le profit qu'il
aurait à accepter l'Évangile, rien ne
put le faire fléchir. Je m'arrêtai
donc de lui parler et silencieusement
j'élevai mon coeur vers Dieu dans la
prière pour cet homme, attendant une autre
occasion. À l'arrêt suivant, plusieurs
personnes étant descendues, la place
à côté de la mienne se trouva
vacante, et j'invitai mon homme à venir
l'occuper, ce qu'il fit sans sourciller, son
attitude envers moi paraissant déjà
toute changée. Je lui demandai alors pour
quelle raison il s'était montré si
hostile un moment auparavant, et il me confia son
histoire :
« Tout enfant, dit-il, j'ai
suivi les classes dans une école
chrétienne. Dans la suite, étant dans
les affaires, je ne remis plus les pieds à
l'église. Il y a quelque temps, passant
devant une chapelle, je résolus d'entrer et
d'écouter le service qui s'y tenait
justement à cette heure-là. Mais,
à mon étonnement, on refusa de me
laisser entrer, sous prétexte que
c'était un examen pour les étudiants
en théologie et qu'aucun étranger ne
devait pénétrer dans
l'édifice. Ainsi rudement éconduit,
j'en ressentis une telle mortification que je
résolus de ne jamais plus entrer dans une
église ni écouter leurs
discours ! » Et le souvenir de son
indignation se lisait encore sur son visage
contracté.
Voilà la différence entre
l'église de ce siècle et celle de la
Pentecôte. Une Église dont les membres
sont remplis du Saint-Esprit considère comme
son tout premier but le salut des pécheurs,
tandis que celle qui ignore cette puissance divine
s'occupe de ses propres affaires.
À l'heure de la prière,
Pierre et Jean se rendaient au Temple. C'est
là que, rencontrant un homme infirme, ils le
guérirent au Nom du Seigneur. À la
vue de ce miracle, le peuple se rassembla autour
d'eux en une foule immense. Mais les apôtres
ne les abandonnèrent pas sous
prétexte qu'ils se rendaient à une
réunion de prière, ils leurs
prêchèrent Christ, et leur message eut
pour résultat ce jour-là la
conversion de cinq mille âmes. S'ils
n'avaient pensé qu'à leur propre
édification, ces cinq mille âmes
seraient restées dans les
ténèbres, marchant vers urne
éternité sans Dieu et sans
espérance.
Quand Étienne comparut devant le
Sanhédrin, ils soudoyèrent des faux
témoins pour le prendre en faute. Mais il ne
défendit pas sa propre cause, il saisit
l'occasion pour leur prêcher la parole. Un
homme rempli du Saint-Esprit ne laisse passer
aucune occasion de proclamer Christ, serait-ce au
péril de sa vie, dans sa passion de sauver
des âmes.
Paul de même savait saisir
l'occasion « en temps et hors de
temps », allant même jusqu'à
plaider avec le Roi Agrippa jusqu'à ce qu'il
fût, comme il le dit lui-même,
« presque persuadé de devenir
chrétien » ! En
présence de cet inlassable
prédicateur, prêchant même
devant le tribunal, Festus s'écria :
« Ton grand savoir t'a fait perdre la
raison ! » Le Seigneur Jésus
nous enseigne à ne jamais permettre aux
circonstances contraires de nous arrêter dans
le témoignage, mais plutôt de les
transformer en occasions de prêcher
l'Évangile.
« Prenez garde à
vous-mêmes. On vous livrera aux tribunaux, et
vous serez battus de verges dans les
synagogues ; vous comparaîtrez devant
des gouverneurs et devant des rois, à cause
de moi, pour leur servir de
témoignage. » (Marc 13.
9.)
Ce n'était pas seulement les
apôtres et les évangélistes qui
agissaient ainsi, mais aussi les simples membres
des églises, selon qu'il est
écrit : « Ceux qui avaient
été dispersés allaient de lieu
en lieu, annonçant la bonne nouvelle de la
Parole. » (Act. 8. 1-4.)
Ils allaient partout, ces premiers
disciples, et toutes les occasions leur
étaient bonnes pour prêcher la Parole.
Quel contraste avec nos prédicateurs
d'à présent qui se contentent de
prêcher du haut de la chaire une fois par
semaine, considérant le reste comme hors de
leur domaine ! Ceux qui étaient remplis
du Saint-Esprit « ne cessaient d'annoncer
la bonne nouvelle de Jésus-Christ, chaque
jour, dans le temple et dans les
maisons ». (Act. 5. 42.)
Ce n'est pas tellement de
prédicateurs que nous manquons, mais de
croyants remplis du Saint-Esprit (pasteurs et
évangélistes étant du nombre,
cela va sans dire !). Nous avons bien assez
d'hommes qui sachent prêcher à l'heure
du culte, dans nos sanctuaires établis pour
cela, mais bien moins de ceux qui proclament le
message du Salut n'importe où, en n'importe
quelles circonstances, « en temps et hors
de temps ».
Je connais un frère du Sud de la
Chine dont le coeur fut rempli du Saint-Esprit.
Comme une flamme de feu il parcourut les rues de
Fou-Tchéou, sonnant de la cloche d'une main,
tandis que de l'autre il brandissait une
bannière avec des versets de la Bible. En
l'entendant prêcher et chanter ainsi dans les
rues, ce qui sort des cadres établis pour le
ministère pastoral, on le prit pour un fou
et il eut à essuyer des moqueries Cependant
cet homme devint l'un des plus remarquables
évangélistes de notre pays. Ce n'est
pas l'enthousiasme de la chair qui peut produire
des hommes de cette trempe.
Un autre frère, dans le Nord
celui-là, ayant été rempli de
l'Esprit, se mit à prêcher dans toutes
les rues de Peïping jusqu'à ce que la
ville entière en fût
bouleversée. Il devint, lui aussi, un
revivaliste parmi son peuple, parce qu'il avait
humblement reçu le Saint-Esprit. Et bien
d'autres croyants, d'Orient et d'Occident, une fois
remplis de l'Esprit, ont donné à la
proclamation de l'Évangile la toute
première place dans leur vie. Et je puis
dire que leur expérience est aussi la
mienne.
4. Ils prêchèrent un
Évangile complet
Ces disciples de la Pentecôte ne
prêchaient pas leurs idées, leurs
vastes connaissances théologiques, mais
uniquement l'Évangile de Dieu. Leur
thème invariable était CHRIST
crucifié, ressuscité,
élevé au Ciel d'où Il envoyait
aux hommes Son Saint-Esprit. C'est cet
Évangile de la CROIX que Pierre
prêcha, ce jour de Pentecôte en
disant : « Hommes Israélites,
écoutez ces paroles : Jésus de
Nazareth, cet homme approuvé de Dieu.., vous
l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par
la main des impies. » (Act. 2. 22-23.) La
Croix est le lieu unique où s'est accomplie
l'oeuvre de la Rédemption, par le Sang de
Christ. À moins que la Croix ne soit
prêchée, nul ne peut être
sauvé. C'est le Seigneur Lui-même qui
a dit « Le Fils de l'Homme est venu pour
donner Sa vie en rançon pour
plusieurs. » (Matt. 20. 28.)
C'est cet Évangile de la Croix
qui, fidèlement annoncé par les
premiers disciples, amena trois mille âmes au
salut dès le premier jour. « Sans
effusion de sang, il n'y a pas de
rémission. » (Héb. 9.
22.)
C'est aussi l'Évangile de la
Victoire, proclamant que :
« C'est ce Jésus que
Dieu a ressuscité, nous en sommes tous
témoins ». Si Jésus
était resté, dans le tombeau,
lié par les liens de la mort, il n'aurait
été qu'un homme comme un autre, pas
plus grand que Confucius ou les philosophes
antiques. Mais Il n'aurait jamais pu être
notre Sauveur. Mais grâces soient rendues
à Dieu, ce Christ est Dieu Lui-même.
Celui qui avait la puissance de livrer Sa vie et de
la reprendre, Celui sur lequel la mort ne pouvait
avoir aucune puissance, Celui qui sortit victorieux
du tombeau, Alléluia ! « Afin
que par sa mort, il anéantît celui qui
avait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le
diable. » (Héb. 2. 14.) C'est
pourquoi II est capable de délivrer les
hommes de la mort éternelle, ayant
été « déclaré
Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de
sainteté, par Sa résurrection d'entre
les morts. » (Rom. 1. 4.)
a) Nous savons qu'Il est bien
ressuscité puisque les disciples l'ont vu de
leurs propres yeux, ont mangé et bu avec Lui
après Sa résurrection.
b) Nous le savons, parce que la foi de
ces timides disciples est ressuscitée en
même temps que Lui, eux qui tremblaient
devant la Croix, comment auraient-ils osé
prononcer encore le Nom de Jésus, si ce
n'était dans la puissance de cette
résurrection dont ils étaient devenus
les témoins ?
c) Nous le savons parce qu'Il a promis
Lui-même qu'après la
résurrection et Son ascension dans la
Gloire, Il enverrait Son Saint-Esprit, et c'est
Lui, le Saint-Esprit, qui est maintenant le signe
et la preuve tangible de la
résurrection.
d) Oui, nous savons qu'Il est
ressuscité parce que Son ennemi, Saul de
Tarse, ce persécuteur de l'Eglise, a vu son
Seigneur ressuscité, et que cette vision a
fait de lui un héraut de l'Évangile,
un participant des souffrances de Christ.
e) Nous le savons enfin, parce qu'au
témoignage formel de la Bible viennent
s'ajouter celui des innombrables pécheurs
sauvés, dont la vie a été
transformée par l'Évangile, et par
notre propre expérience d'un Seigneur vivant
qui répond à la prière de Ses
enfants. Oui, Dieu soit béni ! Christ
est vraiment ressuscité et a donné
à l'humanité l'Évangile le
plus grand et la plus grande des espérances.
Tous ceux qui croient en Lui peuvent sans aucun
doute être sauvés dès
maintenant, puisque Jésus « a
été livré pour nos offenses et
est ressuscité pour notre
justification ». (Rom. 4. 25.)
Ce Jésus qui est mort et
ressuscité pour moi, me rend possible une
possession immédiate de la vie
éternelle, un salut parfait, étant
capable de « sauver
entièrement » (selon Héb.
7. 25) parce qu'Il est toujours vivant pour
intercéder pour moi.
C'est cette vérité
primordiale de la Résurrection que les
disciples ont prêchée et que nous
devons à notre tour présenter au
monde. Seule cette Bonne Nouvelle inouïe,
merveilleuse, cet Évangile surnaturel et
divin à la puissance d'attirer les foules et
de les amener à la repentance et à la
foi, alors que la moralité et les bonnes
oeuvres laisseront leurs âmes dans la mort
éternelle. Élevons donc aux yeux des
hommes ce Seigneur victorieux et couronné de
gloire, et ils seront attirés à Lui
par le Saint-Esprit.
Si vous voyez un petit enfant portant
à sa bouche un morceau de pain tout moisi,
vous lui direz sans doute : « Tu ne
dois pas manger cela, c'est du
poison ! » Mais si vous le lui
ôtez des mains, il se mettra à
pleurer, et vos paroles les plus douces ne
parviendront pas à le consoler. Mais si,
changeant de tactique, vous lui présentez un
beau morceau de gâteau, l'enfant aura
bientôt fait de lâcher la termite
infecte.
Ainsi de même, si nous
présentons aux hommes le message substantiel
dont ils ont besoin, l'Évangile du Seigneur
ressuscité et' glorifié, ils
abandonneront aisément leurs croyances
stériles pour venir à Lui comme au
Sauveur de leurs âmes. Seuls ceux qui sont
remplis du Saint-Esprit peuvent ainsi élever
Christ devant les hommes pour qu'Il les attire
à Lui.
L'Évangile de la plénitude
du Saint-Esprit. - Dans son premier discours, le
jour de la Pentecôte, Pierre commença
avec le Saint-Esprit et finit encore avec le
Saint-Esprit, mettant l'accent sur l'oeuvre de
purification et le revêtement de puissance
par l'Esprit Consolateur. Tous ceux qui ont
été ainsi remplis de l'Esprit ne
peuvent s'empêcher d'en parler, car
« de l'abondance du coeur la bouche
parle ». (Matt. 12. 34.) Ils connaissent
l'importance de cette précieuse
expérience et désirent ardemment voir
les pécheurs se repentir, être
régénérés, mais plus
encore, de les voir sanctifiés, remplis du
Saint-Esprit, et vivant victorieusement. C'est
pourquoi Pierre, rappelant la promesse de
Dieu : « Dans les derniers jours...,
je répandrai de mon Esprit sur toute
chair... », exhortait ses auditeurs
à se tourner vers Dieu pour être, ce
jour même, purifiés et remplis du
Saint-Esprit. « Ce Jésus, dit-il
encore, élevé par la droite de Dieu,
a reçu du Père le Saint-Esprit promis
et il l'a répandu, comme vous le voyez et
l'entendez. » (Act. 2. 33.)
À l'ouïe de cet
Évangile complet, ce peuple fut
bouleversé et profondément
touché. (Que celui qui diminue l'oeuvre du
Saint-Esprit, négligeant de prêcher la
sanctification et la plénitude de l'Esprit
n'espère jamais voir des multitudes
gagnées à Christ par Sa
puissance.)
Quand ceux qui eurent le coeur
touché demandèrent aux apôtres
« Hommes frères, que
ferons-nous ? » Pierre ne
s'arrêta pas à la
nécessité de la repentance et de la
foi (comme le font tant
d'évangélistes de nos jours), il leur
dit aussi qu'ils recevraient le Saint-Esprit. (Act.
2. 38.)
De même Moïse, étant
rempli de l'Esprit, appela les soixante-dix anciens
qui devaient partager les responsabilités de
son ministère, à recevoir le
Saint-Esprit. (Nomb. 11. 25.)
Esaïe, lui aussi, quand il vit
l'Éternel dans Son temple et qu'un
séraphin, s'approchant de lui avec un
charbon ardent pris de l'autel, eut purifié
ses lèvres, en disant « Ton
iniquité est ôtée »
(Esa. 6. 7), prêcha ensuite la doctrine du
Saint-Esprit è venir : « Je
verserai de l'eau sur celui qui a soif, et des
ruisseaux d'eau sur la terre sèche, je
verserai mon Esprit sur la semence...
etc. » (Esa. 44. 3.) Il explique ailleurs
quels seront les résultats de cette effusion
de l'Esprit : « Que le désert
devienne un champ fertile, et que le champ fertile
soit réputé une
forêt. » (Esa. 32. 15.)
Le prophète Ezéchiel, ce
saint homme qui vit le ciel ouvert, prêcha
lui aussi la sainteté par la
plénitude du Saint-Esprit :
« Je vous donnerai un coeur nouveau, et
je mettrai au dedans de vous un Esprit
nouveau ; j'ôterai de votre chair le
coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de
chair. » (Ezé. 36. 26.)
« Nous nous attacherons
à connaître l'Éternel, dit
encore Osée, sa sortie est
préparée comme l'aube du jour ;
et Il viendra à nous comme la pluie...
arrose la terre. »
« Semez en justice, moissonnez
selon la piété... c'est le temps pour
chercher l'Éternel jusqu'à ce qu'il
vienne et qu'il fasse pleuvoir sur vous la
justice. » (Osée 6. 3 ; 10.
12.)
La prophétie de Joël surtout
nous présente clairement l'expérience
de ceux qui ont reçu le Saint-Esprit.
« II arrivera, après cela, que je
répandrai mon Esprit sur toute chair, et vos
fils et vos filles
prophétiseront... » (Joël 2.
28.)
Voici encore le prophète Zacharie
qui déclare que sans le Saint-Esprit rien ne
peut s'accomplir pour le Seigneur :
« Ni par force, ni par puissance, mais
par MON ESPRIT, dit l'Éternel des
Armées. » (Zac. 4. 6.)
Et enfin Malachie, le dernier des
prophètes, le compare au creuset de
l'orfèvre et à la potasse du foulon :
« Mais qui supportera le jour de Sa venue, et
qui subsistera lorsqu'il se manifestera P Car il
est comme un feu d'affineur et comme la potasse des
foulons... Comme celui qui purifie l'argent, et il
purifiera les fils de Lévi... et ils
apporteront à l'Éternel une offrande
en justice. - » (Mal. 3. 2-3.)
Passant au Nouveau-Testament, nous
arrivons à Jean-Baptiste qui, étant
rempli du Saint-Esprit dès le sein de sa
mère, annonça le Messie en
disant : « Je vous baptise d'eau
pour la repentance ; mais celui qui vient
après moi est plus puissant que moi, ... lui
vous baptisera de l'Esprit Saint et de
feu. » (Matt. 3. 11.)
Le Seigneur Jésus n'a-t-Il pas
à maintes reprises exhorté Ses
disciples à ce sujet :
« Demeurez dans la ville, jusqu'à
ce que vous soyez revêtus de puissance d'en
haut. » « Vous recevrez de la
puissance, le Saint-Esprit venant sur
vous. » « Celui qui croit en
moi, des fleuves d'eau vive couleront de son
sein », comme dit l'Écriture.
« Il dit cela de l'Esprit que devaient
recevoir ceux qui croiraient en lui. »
(Luc 24. 49 ; Act. 1. 8 ; Jean 7. 38-39.)
L'Apôtre Paul avait reçu la
puissance du Saint-Esprit ; c'est pourquoi
l'Asie Mineure et l'Europe furent couvertes de la
trace de ses pas. Il établit de nombreuses
églises et écrivit la plus grande
partie du Nouveau Testament. Arrivé à
Éphèse, il leur exposa la doctrine du
Saint-Esprit, écrivant plus tard à
cette même église :
« Ne vous enivrez pas de vin... mais
soyez remplis de l'Esprit. » (Eph. 5.
18.)
Nous voyons bien que tous les
évangélistes, remplis de l'Esprit,
sans exception prêchent l'Évangile du
Saint-Esprit, alors que ceux qui le laissent dans
l'ombre montrent par cela même la faible
connaissance qu'ils en ont !
5. Ils purent comprendre la Bible
La Bible est inspirée de Dieu,
c'est un livre spirituel. Aussi l'homme naturel ne
peut-il pas comprendre l'enseignement spirituel
qu'elle contient. Il faut avoir reçu le
Saint-Esprit, être devenu soi-même
spirituel pour comprendre les choses spirituelles.
Avant d'avoir reçu l'Esprit, les disciples
ne pouvaient comprendre l'enseignement du Seigneur
Jésus et lui posaient souvent cette
question : « Qu'est-ce que cela veut
dire ? » Comme par exemple quand il
déclarait aux pharisiens :
« Ce n'est pas ce qui entre dans la
bouche qui souille l'homme ; mais ce qui
sort... », un langage aussi simple et
sans équivoque demeurait pour eux
incompréhensible. Comment donc
pourraient-ils un jour saisir les mystères
de l'Évangile, les glorieuses
prophéties de la Parole de Dieu pour les
proclamer et les enseigner aux
autres ?
La nuit qui précéda Sa
Crucifixion, le Seigneur Jésus eut un long
entretien avec eux. Après les avoir
exhortés et prié pour eux, Il leur
dit : « J'ai encore beaucoup de
choses à vous dire ; mais vous ne
pouvez les supporter maintenant. » (Jean
16. 12.) Cependant, les disciples de Christ ne
devraient pas être toujours comme des petits
enfants à l'entendement limité, mais
comme des hommes faits, remplis de l'Esprit,
capables de comprendre la Parole de Dieu, selon la
promesse : « Quand l'Esprit de
Vérité sera venu, Il vous conduira
dans toute la vérité. »
(Jean 16. 13.)
Quand, après la Pentecôte,
ils furent remplis du Saint-Esprit, la Bible devint
pour eux un livre ouvert, et ils purent en saisir
le sens profond. Dans ce premier sermon, Pierre fit
une exposition magnifique des Écritures, ses
citations prophétiques remplissant plus de
la moitié de son discours. Le mystère
de la prophétie messianique lui avait
été révélé par
le Saint-Esprit, et après lui des milliers
de croyants au cours des siècles, ayant
été remplis du Saint-Esprit, furent
à même de pénétrer le
sens profond des Écritures sans avoir jamais
mis les pieds dans une école de
théologie. C'est Lui, l'Esprit de
Vérité, qui les a Lui-même
enseignés.
Encore aujourd'hui, les géants
spirituels, les revivalistes qui ont
bouleversé la Chine, sont des hommes qui
n'ont jamais fait de théologie. Mais
écoutez-les un peu quand ils exposent les
Écritures : ils ont une capacité
de vous en faire découvrir les
trésors cachés que bien d'autres
n'ont pas. Et quelle en est la raison ? C'est
qu'ils ont reçu cette onction de l'Esprit
(selon I Jean 2. 20) qui les a enseignés
d'En Haut. Cela ne veut pas dire qu'on ne doive pas
faire d'études théologiques quand
l'occasion s'en présente. Si le Seigneur
vous ouvre le chemin pour entrer dans une
école biblique, ne manquez pas d'en profiter
sans aucune hésitation. Mais le fait
demeure, sur lequel je veux insister ici :
c'est le Saint-Esprit qui est notre suprême
Docteur, Lui seul peut nous conduire dans toute la
vérité.
Si l'Eglise en Chine espère voir
un réveil puissant, il faut qu'elle mette
l'accent sur la Bible, il faut qu'elle se mette
à lire la Bible, à l'enseigner,
à la mettre sérieusement en pratique,
avant que le Saint-Esprit puisse commencer Son
oeuvre. Car c'est la Parole de Dieu qui est
« l'Épée de
l'Esprit » par laquelle Il peut
transpercer les coeurs des hommes. C'est le
Saint-Esprit qui peut conduire les croyants dans
toute la vérité, puis encore se
servir de leur témoignage pour en attirer
d'autres au Seigneur de la Vérité,
Jésus-Christ.
Puisqu'un homme rempli de l'Esprit
comprend la Bible, étant enseigné du
Saint-Esprit, n'a-t-il désormais plus besoin
de s'appliquer à la lire ? Oui
certes ! Car c'est ce que nous lisons et
étudions dont le Saint-Esprit se sert pour
nous enseigner. « Le Consolateur... vous
enseignera toutes choses, et vous rappellera tout
ce que je vous ai dit. » (Jean 14. 26.)
Le Saint-Esprit ne peut nous
remémorer » ce que nous n'avons
jamais entendu. Il importe donc de retenir la
vérité biblique dans son coeur, afin
de recevoir par elle la direction de l'Esprit, la
révélation de son sens intime et
profond.
L'homme rempli du Saint-Esprit sait bien
que c'est par la Parole de Dieu qu'Il opère
habituellement, car « la foi vient de ce
qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la Parole
de Christ. » (Rom. 10. 17.) C'est sa joie
de voir le Saint-Esprit à l'oeuvre dans les
coeurs, c'est pourquoi il aime à
méditer sa Bible, afin de fournir par elle
une épée aiguë dont le
Saint-Esprit pourra se servir pour décapiter
l'ennemi. Tandis que Pierre était en train
de prêcher dans la maison de Corneille, le
Saint-Esprit descendit sur tous ceux qui
l'écoutaient. S'il n'avait pas
proclamé la vérité divine,
l'Esprit n'aurait pu venir ainsi les visiter. C'est
parce que l'homme rempli du Saint-Esprit a
reçu de Lui sa vocation qu'il est capable
aussi d'instruire les autres. II nous est dit des
premiers chrétiens « qu'ils
persévéraient dans l'enseignement des
Apôtres ». Reconnaissant en eux une
autorité divine, tous étaient heureux
de leur obéir sans contestation. (Act. 2.
42.)
6. Ils purent amener les âmes à
Christ
Avant la Pentecôte, les disciples
étaient incapables d'amener les hommes
à Christ. Ils ont pu, à un moment
donné, guérir les malades et chasser
les démons, par l'autorité qui leur
avait été conférée par
le Seigneur Jésus ; mais la puissance
d'attirer les âmes à Christ ne peut
être reçue qu'en étant rempli
du Saint-Esprit. Il y a des croyants qui, ayant
obtenu en réponse à leur
prière, la guérison d'un malade, sont
prompts à conclure qu'ils ont
été remplis du Saint-Esprit.
Évidemment, ces dons sont compris dans le
ministère du Saint-Esprit, mais les
Écritures nous montrent que, si les
disciples ont pu les exercer avant la
Pentecôte, ils ne pouvaient cependant amener
les âmes au salut. Donc nous pouvons en
conclure que plus encore que tous les dons
miraculeux, la puissance d'attirer les hommes
à Christ constitue la preuve par excellence
du don de l'Esprit. Ainsi il est écrit de
Barnabas : « C'était un homme
de bien, plein du Saint-Esprit et de foi. Et une
foule assez nombreuse se joignit au
Seigneur. » (Act. 11. 24.)
Les Apôtres avaient le pouvoir
d'attirer les foules au Seigneur parce qu'ils
avaient l'amour des âmes. C'est cet amour qui
caractérise tout homme rempli du
Saint-Esprit. Parmi la multitude rassemblée
le jour de la Pentecôte, il y avait aussi
bien des ennemis de l'Évangile ; mais
ils furent conquis par la puissance
irrésistible de cet amour et attirés
à Christ.
Avec quelle intensité ils
insistèrent pour les persuader de se tourner
vers le Seigneur ! C'est parce qu'il est
persuadé du fait que « si vous ne
vous repentez vous périrez tous
également » (Luc 13. 3), que
l'homme de Dieu plaide avec insistance
auprès des pécheurs.
Ils pouvaient amener les âmes
à Christ, parce qu'ils étaient
infatigables dans leur zèle pour proclamer
le Sauveur. Il nous est dit : « Et
chaque jour, dans le temple et dans les maisons,
ils ne cessaient d'annoncer la bonne nouvelle de
Jésus-Christ » (Act. 5. 42), et
cela, non dans leur propre énergie, mais
dans la puissance du Saint-Esprit. Quoi
d'étonnant à ce que l'Eglise de ces
premiers jours fût florissante et que
« le Seigneur ajoutait chaque jour
à l'Eglise ceux qui étaient
sauvés ». (Act. 2. 47.)
7. Ils étaient devenus des hommes
spirituels
Une telle déclaration, d'ordre
général, demanderait à
être examinée dans le détail.
Mais nous nous bornerons à relever quelques
points importants qui indiquent ce qu'est l'homme
spirituel, et nous en tirerons nos
conclusions.
1° Ils étaient d'une
même pensée. « Et tous les
jours ils persévéraient d'un commun
accord dans le temple ; et, rompant le pain
dans leurs maisons... » (Act. 2. 46).
C'est bien difficile pour l'homme charnel
d'être « d'une même
pensée » ! Et combien plus de
vivre dans son propre foyer en réalisant
jour après jour cette unité de
l'Esprit. Peut-être à la rigueur
pourrait-on s'accorder « dans le
temple » (quoique même dans
l'église, hélas ! les
chrétiens se disputent parfois !) mais
pour vivre dans une parfaite harmonie dans sa
propre maison, cela est hors de question pour
l'homme naturel ; seul l'homme spirituel peut
vivre cette vie surnaturelle dans l'unité de
l'Esprit.
2° Ils priaient constamment. Non
seulement à l'heure de la réunion de
prières, mais encore chaque fois qu'ils se
rencontraient, ces membres de la première
église élevaient leur voix vers Dieu
pour Le louer ensemble. Les Apôtres
considéraient le ministère de la
Parole et la prière comme la grande, la
seule affaire de leur vie. C'est là ce qui
donne le diapason de la spiritualité de
l'Eglise dans ces premiers jours.
3° Ils avaient de l'amour les uns
pour les autres. « Et tous les croyants
étaient en un même lieu, et ils
avaient toutes choses communes ; et ils
vendaient leurs possessions et leurs biens et les
distribuaient à tous, selon que quelqu'un
pouvait en avoir besoin. » (Act. 2.
44-45.) Ceci nous montre, non seulement leur
complet détachement du monde et des biens
terrestres, mais encore leur ardent amour
fraternel, cherchant à pourvoir aux besoins
de leurs frères, marchant ensemble dans une
unité véritable.
4° Ils avaient la foi.
« Etienne, homme plein de foi et de
l'Esprit Saint » (Act. 6. 5) ;
« Barnabas... homme de bien et plein de
l'Esprit Saint et de foi (Act. 11. 24). Pierre et
Jean, en présence du pauvre infirme à
la porte du temple, n'hésitent pas à
lui tendre la main pour le faire lever, lui
ordonnant de marcher au Nom du Seigneur. C'est
aussi par la foi qu'ils purent baptiser trois mille
convertis le jour de la Pentecôte et
persévérer avec eux dans la communion
fraternelle.
5° Ils avaient de la joie. Il nous
est dit qu' « ils prenaient leur
nourriture avec joie et simplicité de coeur
(Act. 2. 46). C'était leur portion de tous
les jours que de se réjouir dans le
Seigneur ; même dans les
persécutions, au milieu du trouble et de la
détresse, « les disciples
étaient remplis de joie et de l'Esprit
Saint » (Act. 13. 50-52). Quand Paul
écrivait aux Philippiens, c'était du
fond de sa prison à Rome, et pourtant aucune
épître n'est davantage
débordante de la joie du Seigneur. Son mot
d'ordre est toujours :
« Réjouissez-vous ! »
(Phil. 4. 4.)
6° Ils étaient toujours
victorieux. Les hommes spirituels ; remplis du
Saint-Esprit, font l'expérience constante de
la victoire de Christ.
Devant le Sanhédrin qui les
menaçait de ses foudres, ils purent
répondre calmement, victorieux de la
crainte : « Celui-ci est la pierre
méprisée par vous qui bâtissez,
qui est devenue la pierre angulaire »
(Act. 4. 11.) Ainsi sous la persécution, les
menaces, les assauts de l'adversaire, ils
répondent avec hardiesse :
« Nous ne pouvons pas ne pas parler des
choses que nous avons vues et
entendues. » (Act. 4. 20.)
Au chapitre 5, nous les voyons
vainqueurs de la tromperie de Satan et appelant le
jugement divin sur Ananias et Sapphira.
Plus tard, ayant été
battus de verges devant le Sanhédrin, il
nous est dit qu'ils « se
retirèrent... joyeux d'avoir
été jugés dignes de subir des
outrages pour le Nom de Jésus ».
Victoire sur la souffrance physique, victoire sur
toute la ligne !
Quand les difficultés d'ordre
pratique surgirent au sein de l'Eglise, ils surent
aussi en triompher par le choix judicieux des
diacres, devant faire face aux besoins
matériels des saints.
Ainsi vainqueurs de la souffrance et de
la mort, capables d'endurer sans faiblir la faim et
la soif, la prison et les opprobres, ces
intrépides témoins de Christ sont
là pour nous servir d'exemple et nous
exciter à vivre, nous aussi, comme des
« plus que vainqueurs ». Pour
cela, demandons à Dieu de nous accorder
cette plénitude de l'Esprit qui seule nous
permettra de vivre la vie spirituelle
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