CHRIST EN
CHINE
LA VIE ET LE MESSAGE
d'ANDRÉ GIH DE CHANGHAÏ
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE I
LA PLÉNITUDE DU SAINT-ESPRIT, LE
REMÈDE DIVIN POUR UNE ÉGLISE
MALADE
Je voudrais citer ici sept paroles du
Nouveau Testament se rapportant à l'oeuvre
du Saint-Esprit. Ce sont les suivantes :
1. Nouvelle Naissance, l'acte initial de la vie
de l'Esprit (Jean 3. 5).
2. Baptême - en un seul corps -
c'est le terme collectif (I Cor. 12. 13).
3. Sceau, scellés par Dieu pour
Lui appartenir (Eph. 1. 13), c'est le signe de la
propriété exclusive.
4. Onction - pour le sacerdoce - ce qui
évoque l'idée de fonctionnement (II
Cor. 1. 21 ; I Jean 2. 2.7). Revêtement.
Ici c'est la manifestation en puissance pour le
Témoignage (Luc 24. 49).
Plénitude, l'expérience
bénie décrite dans Actes 2. 4 ;
ordonnée dans Eph. 5. 18.
Don, c'est le terme qui parle de
grâce, d'acceptation, un don s'obtient par la
foi (Act. 2. 38 ; Gal. 3. 14). 3. 14).
Les chrétiens peuvent
différer dans leurs opinions quant à
la terminologie de l'expérience
exposée dans ce livre. Certains
l'appelleront « le repos de la
foi », d'autres « la
grâce ultime » ou encore
« l'amour parfait »,
« la seconde
bénédiction »,
« la Perfection
chrétienne », « la
sanctification », « le
baptême du Saint-Esprit », etc.
Mais le fait est que tous ont besoin de la
Plénitude du Saint-Esprit dans leur vie
comme dans leur service. Elle comporte
l'idée de purification et
d'élargissement aussi bien que du
revêtement de puissance, comme les disciples
en firent l'expérience au jour de la
Pentecôte. Il n'est pas important de discuter
sur la définition à lui donner, ce
qui importe, c'est que tous les enfants de Dieu
parviennent à vivre vraiment de cette vie de
l'Esprit, cette vie de plénitude, de
triomphe sur le péché et de puissance
dans le service. Si la Pentecôte ne peut se
répéter en tant
qu'événement historique, elle doit
avoir son accomplissement renouvelé dans
chaque vie individuelle. Nous avons besoin d'un
réveil tout aussi puissant que dans les
jours de l'Eglise primitive pour secouer de sa
torpeur le peuple de Dieu et pour attirer les
pécheurs à Jésus-Christ.
Oh ! Seigneur, baptise-nous tout à
nouveau de Ta puissance divine !
Vous vous souvenez certes combien vous
étiez heureux quand, ayant cru au Seigneur
Jésus, vous avez pris place au sein de la
famille de Dieu ! Vous avez reçu une
vie nouvelle et vous êtes devenu un vrai
chrétien, né de nouveau par la foi en
Lui. Mais peut-être qu'au cours des mois et
des années votre joie primitive s'est
quelque peu affaiblie, vous avez eu des hauts et
des bas, peut-être même de douloureuses
défaites. Et vous vous êtes
demandés : « Pourquoi
cela ? »
Eh bien, voici pour vous une bonne
nouvelle, mes amis ! Dieu a quelque chose de
meilleur pour vous que cette vie-là, et il y
a pourvu Lui-même parfaitement. Après
vous avoir sauvés, Il veut que vous alliez
plus loin et que vous voyiez a remplis de Son
Saint-Esprit ». C'est alors que votre vie
de chaque jour sera l'expérience d'une joie
toujours croissante, d'une réelle puissance
spirituelle.
L'Eglise chrétienne de notre
temps, hélas ! comporte bien des
membres qui depuis des dizaines d'années
n'ont pas avancé, d'un seul pas ! Ils
sont toujours les petits bébés qu'ils
étaient le jour de leur conversion ;
ils n'ont jamais grandi dans la vie de Christ. Or
la Bible dit ceci :
« C'est pourquoi, laissant les
éléments de la parole de Christ,
tendons à ce qui est parfait. »
(Héb. 6. 1.)
Si les pasteurs et les docteurs n'ont
pas eux-mêmes fait l'expérience de la
Plénitude du Saint-Esprit, quel espoir
peut-il y avoir pour les simples
chrétiens ?
Faute de posséder cette
plénitude de vie, les conducteurs sont sans
puissance et l'église tout entière
est plongée dans la mort spirituelle - un
état qui devrait faire honte à ceux
qui professent de suivre un Seigneur
victorieux ! Que Dieu veuille que tous les
serviteurs de Christ se lèvent enfin,
secouant leur torpeur, pour rechercher ce don de
l'Esprit dans sa plénitude ! Leur
ministère s'en trouverait transformé
et ils seraient alors à même de
conduire une église languissante à
cette expérience vitale. Le réveil
mondial pour lequel nous prions deviendrait alors
un fait accompli.
Les vérités fondamentales
de la Bible peuvent être découvertes
dans chaque livre qui la compose, puisque toutes
les Écritures sont inspirées de Dieu.
C'est le Saint-Esprit qui a inspiré des
hommes très différents, à
différentes époques, pour leur faire
écrire en diverses langues les mêmes
faits divins. Ainsi les quatre
Évangélistes racontent la mort du
Seigneur Jésus sur la Croix, parlant de la
Rédemption par Son Sang répandu. Si
comme la Résurrection constitue le fondement
même de la foi de l'Eglise, tous rapportent
également ce grand fait vital. À
cause de son importance primordiale, le
Saint-Esprit a poussé les auteurs des
Évangiles à le répéter
avec insistance.
Il en est de même des
problèmes spirituels du croyant. Prenez par
exemple la venue du Consolateur, le Saint-Esprit.
Matthieu, conscient de son importance, nous
rapporte, par la bouche, de Jean-Baptiste :
« Moi, je vous baptise d'eau pour la
repentance ; mais celui qui vient après
moi est plus puissant que moi et je ne suis pas
digne de porter ses souliers ; Lui, il vous
baptisera du Saint-Esprit et de feu. »
(Matt. 3. 11.) Et Marc aussi nous
répète cette même promesse.
(Marc 1. 8.) Et Luc, le médecin, pendant des
années le compagnon de travail de
l'Apôtre Paul, celui qui avait une si riche
expérience, une si glorieuse vision de la
vie spirituelle authentique, lui non plus ne passe
pas à la légère sur ce grand
sujet de la Plénitude de l'Esprit mais
annonce dans son Évangile la venue du
Paraclète. (Luc 3. 16.)
Enfin l'Apôtre Jean, le
« disciple que Jésus
aimait », celui qui plus que tout autre a
pénétré dans le secret des
choses profondes de Dieu, nous dit dans son
évangile : « Celui sur qui tu
verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est
celui qui baptise du Saint-Esprit. »
(Jean 1. 33.)
Quand Jean-Baptiste vint prêcher
dans le désert de Judée, tout le
peuple le suivit pour l'écouter. Depuis les
jours de Malachie, 400 ans s'étaient
écoulés sans qu'Israël eut
entendu la voix d'aucun prophète, car Dieu
les avait par ce silence punis de leurs
péchés. Maintenant le Fils
bien-aimé était venu et Jean avait
été envoyé pour lui servir de
précurseur. Voyant venir à lui un
grand nombre de pécheurs, il leur
disait : « Repentez-vous, car le
Royaume des Cieux est proche ! »
(Mat. 3. 2.)
Le Seigneur Jésus Lui-même,
quand Il commença Son ministère,
prononça ces mêmes paroles :
« Le Royaume de Dieu est proche
repentez-vous et croyez à
l'Évangile » (Marc 1. 15),
appuyant Son message de signes et de miracles qui
Lui attirèrent un grand nombre de disciples.
Parmi tous ceux qui le suivirent alors, s'il se
trouvait des âmes sincères, ayant
passé par une réelle repentance, il y
en avait aussi beaucoup qui suivirent la foule sans
avoir fait aucune expérience personnelle.
Puis ce fut pour l'église naissante la
persécution, le Seigneur fut
crucifié, les disciples dispersés,
à l'exception d'un petit reste de cinq cents
vrais croyants. Après Sa
résurrection, le Seigneur recommanda
à ces disciples, ceux qui étaient
nés de nouveau, de ne pas s'éloigner
de Jérusalem, et « vous serez
baptisés du Saint-Esprit, dans peu de
jours ». (Luc 24. 47 ; Act. 1.
5.)
Le jour de la Pentecôte, le
Saint-Esprit descendit et ce fut le Baptême
spirituel qu'ils avaient attendu si longtemps dans
l'obéissance à leur Seigneur. Ils
furent alors tous remplis du Saint-Esprit. Ils
eurent une grande puissance pour rendre
témoignage à Christ avec hardiesse,
pour reprendre le péché de leur
peuple et leur exposer le grand plan divin du Salut
par le sacrifice et la résurrection du
Seigneur Jésus.
Nous voyons par tout ceci que le don du
Saint-Esprit est un pas de plus, suivant la
conversion, et qu'il est destiné, non aux
pécheurs, mais aux croyants.
Dès qu'on se repent, qu'on a
passé par la nouvelle naissance, certes, on
a reçu le Saint-Esprit, mais encore faut-il
que le croyant soit REMPLI DU SAINT-ESPRIT. C'est
là une expérience plus profonde, une
étape nouvelle dans la vie
intérieure. En considérant la
Pentecôte nous voyons ces trois phases
successives :
1. Purifiés, 2. Remplis, 3.
Revêtus de puissance.
CHAPITRE II
PURIFIÉS PAR LE SAINT-ESPRIT
Quand nous considérons
l'expérience des disciples à la
Pentecôte, nous sommes portés à
ne voir que le revêtement de puissance qui
leur a été donné, mettant de
côté la question de la purification.
Mais lisez maintenant le témoignage de
Pierre à la conférence de
Jérusalem : « Dieu, qui
connaît les coeurs, leur a rendu
témoignage en leur donnant le Saint-Esprit
comme à nous ; il n'a fait aucune
différence entre nous et eux, ayant
purifié leurs coeurs par la foi. »
(Act. 15. 8-9.) Ils ont reçu le
témoignage d'avoir été
purifiés par la foi. Quant au changement
opéré dans la vie des disciples
après la Pentecôte, nous en voyons
l'évidence dans tous les domaines :
1 - Le sentiment de leur importance a fait
place à l'humilité
« Ils arrivèrent
à Capernaüm. Lorsqu'il fut dans la
maison, Jésus leur demanda : De quoi
discutiez-vous en chemin ? Mais ils
gardèrent le silence, car en chemin ils
avaient discuté entre eux pour savoir qui
était le plus grand. » (Marc 9.
33-34.)
Pierre était un homme plein
d'enthousiasme en toutes choses. Son
tempérament impétueux le portait
à se mettre en avant en toute occasion et il
était toujours le premier à
répondre à une question de son
Maître. Pourtant, en cette occasion, il fit
exception à la règle et comme ses
compagnons, il garda le silence !
Les disciples, avant, d'avoir
reçu la plénitude de l'Esprit,
étaient mondains, orgueilleux, conscients de
leur propre importance ; chacun était
prêt à se vanter, à rechercher
la première place. Quand le diable veut nous
pousser en avant, il trouve toujours d'excellentes
raisons pour nous persuader. Prenons donc garde,
frères !
Mais quand ils furent remplis du
Saint-Esprit, leurs coeurs furent purifiés,
de cet « orgueil de la vie » et
ils devinrent humbles et effacés. Même
l'impétueux Pierre, quand il fut un jour
repris sévèrement par l'Apôtre
Paul, il accepta en silence et avec soumission
cette répréhension et en fit son
profit pour lui-même et pour les
autres ». « De même, vous
qui êtes jeunes - dit-il dans son
épître - soyez soumis aux anciens. Et
tous, dans vos rapports mutuels, revêtez-vous
d'humilité ; car Dieu résiste
aux orgueilleux, mais il fait grâce aux
humbles. » (Pie. 5. 5.) Cette exhortation
découle de sa propre expérience, se
souvenant de la parole du Seigneur Jésus
à Capernaüm quand Il leur donna comme
exemple le petit enfant dans Ses bras.
La tradition raconte que quand Pierre
fut condamné à la crucifixion, il
implora ses bourreaux, leur demandant de le clouer
à sa croix la tête en bas, car il ne
s'estimait pas digne de mourir de la même
manière que son Seigneur. Admirable
humilité jusque dans sa mort
même !
2 - La lâcheté
transformée en courage
Quand à la Pâque le
Seigneur dit : « Vous serez tous
scandalisés en moi cette nuit, car il est
écrit : Je frapperai le berger et les
brebis du troupeau seront
dispersées », tous les disciples
se récrièrent, s'affirmant
prêts à Le suivre jusqu'à la
mort.
Puis quand on entendit dans le silence
de la nuit le bruit, des pas des assaillants,
armés d'épées et de
bâtons, pour se saisir, de Jésus dans
le Jardin, le zèle des disciples fut mis
à une rude épreuve. Alors tous les
disciples le laissèrent et s'enfuirent, nous
dit Matthieu 16. 56. Et Pierre Avait-il
déjà oublié son
éloquente profession, de foi de tout
à l'heure ? Hélas ! les
circonstances ont changé, et c'est
« de loin » maintenant qu'il
suit son Maître vers le Prétoire. Se
mêlant à la foule qui se chauffe dans
la cour auprès du feu, son bonnet
enfoncé sur ses yeux, il cherche à
passer inaperçu en faisant comme les autres.
Cependant la servante du Grand Sacrificateur, avec
ses yeux perçants, reconnaît Pierre
à la lueur de la flamme et lui dit :
« Toi aussi, tu étais avec
Jésus, le
Galiléen ! »
- Je ne sais pas ce, que tu
dis !... Pitoyable lâcheté de
Pierre, honteux, de confesser le nom de son
Seigneur ! - et cela devant une simple
servante !
Mais après avoir reçu le
Saint-Esprit, descendu sur eux tous à la
Pentecôte, Pierre fut complètement
transformé, il a pu proclamer avec hardiesse
son Seigneur crucifié devant la multitude,
des Juifs de toutes nations. Arrêté
ainsi que Jean par la cohorte du temple, les
sacrificateurs et les Sadducéens,
sommés de renoncer à ce
témoignage sous peine ides pires sanctions,
Pierre leur répond sans
hésiter : « Jugez s'il est
juste devant Dieu, de vous obéir
plutôt qu'à Dieu ; car nous ne
pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu
et entendu. » (Act. 4. 19.) Tous
s'étonnèrent de sa hardiesse en
présence des autorités suprêmes
et de leurs menaces. Comment s'était
produite cette métamorphose ? Par la
plénitude du Saint-Esprit !
3 - L'apathie fait place à la
vigilance
Dans une heure inoubliable avec leur
Seigneur sur la Montagne, ils avaient vu sa
transfiguration glorieuse tandis qu'Il
s'entretenait avec Son Père face à
face, et que Ses vêtements devinrent blancs
comme neige. Dans une pareille réunion de
prière, n'auraient-ils pas dû
éclater en louanges et recevoir une grande
bénédiction ? Au lieu de cela,
le croiriez-vous ? ils se sont tout simplement
endormis !
Au Jardin, de Gethsémané,
ces mêmes trois accompagnaient le Seigneur
Jésus qui leur recommanda instamment de
veiller et de prier, tandis que Lui-même,
étant en agonie, priait « à
grands cris et avec larmes. », tandis
qu'une sueur de sang découlait de Son front
sacré. (Luc 22, 44.) En de telles
circonstances, n'eussent-ils pas dû se
réveiller et prier avec intensité,
eux aussi ? Et bien non ! Là
encore nous les trouvons vaincus par le
sommeil !
C'est un fait indéniable que
« nous ne savons pas ce qu'il nous faut
demander comme il convient mais l'Esprit
lui-même intercède pour nous par des
soupirs inexprimables » (Rom. 8.
26.)
Un soir, à la fin de la
réunion de prières, je trouvai une
soeur toujours agenouillée devant sa chaise.
Pensant qu'elle avait un fardeau particulier sur le
coeur, je m'approchai d'elle pour lui offrir de
prier avec elle. Mais se relevant alors et se
frottant les yeux, elle répondit, toute
ahurie : « Oh ! ils sont tous
partis ? Je vais m'en aller
aussi ! » Je compris alors qu'elle
s'était profondément
endormie !
Les disciples étaient comme cette
pauvre femme accablée de sommeil jusqu'au
jour où, remplis du Saint-Esprit, leur vie
de prière se trouva toute
transformée. Ils savaient prier maintenant,
tant dans les réunions qu'en particulier,
tous les moments de la journée leur
étaient propices pour la prière et
leur exhortation constante à leurs
frères était « Priez sans
cesse ! », car c'était aussi
leur propre expérience et leur propre but
dans la vie spirituelle. En réponse à
leurs prières la terre a tremblé, les
portes des prisons se sont ouvertes, les
chaînes ont été brisées,
les captifs libérés. Sous la
persécution, ils priaient. Après
avoir été battus de verges, ils
pouvaient dire : « Nous continuerons
à persévérer dans la
prière et dans le ministère de la
Parole. » La prière tenait la
toute première place dans leur vie.
4 - L'amour de soi fit place à la
fidélité jusqu'à la
mort
Tandis que le Seigneur traversait le lac
avec ses disciples, l'orage éclata, les
vagues déferlaient dans la barque, et les
disciples épouvantés
s'écrièrent :
« Maître, Maître, nous
périssons ! » (Luc 8. 24).
Quand Il fut arrêté par Ses ennemis,
à la vue des armes qu'ils brandissaient,
tous l'abandonnèrent et s'enfuirent. Par
crainte des hommes, Pierre alla jusqu'à le
renier, et même après Sa
résurrection, ils avaient soin de bien
fermer les portes de la chambre haute où ils
étaient réunis « par
crainte des Juifs ». Ils tenaient bien
à leur vie et avaient peur de
mourir.
Après la Pentecôte, nous
retrouvons Pierre emprisonné, gardé
par des soldats, pieds et mains liés,
attendant son exécution. Déjà
Jacques venait d'être mis à mort et sa
chance de salut était plus que
précaire. Cependant au lieu d'être
dans l'angoisse, de prier en pleurant sur son
propre sort, nous le voyons tranquillement endormi.
La présence en lui du Saint-Esprit l'avait
affranchi de la crainte de la mort. Comme
l'Apôtre Paul, il n'avait qu'un seul objet en
vue et pouvait dire, lui aussi :
« Je ne fais aucun cas de ma vie, ...
pourvu que j'accomplisse ma course avec joie et le
ministère que j'ai reçu du Seigneur
Jésus. » (Act. 20. 24.) Ni la vie
ni la mort ne comptaient plus pour lui ; ainsi
quelles que soient les circonstances il pouvait
demeurer calme et paisible en son Dieu.
N'étaient-ils pas tous ainsi, ces
saints remplis de l'Esprit, prêts à
tous les sacrifices, fidèles jusqu'à
la mort ? Oh ! que Dieu veuille
revêtir du Saint-Esprit notre église
d'aujourd'hui afin qu'elle soit rendue capable de
servir son Seigneur sans défaillance
jusqu'à la fin !
5 - La haine est remplacée par
l'amour
Quand Jésus se rendait à
Jérusalem avec Ses disciples, II passa un
jour par la Samarie, et les Samaritains d'un
certain village refusèrent de le recevoir,
à la grande indignation des disciples.
« Ces gens sont abominables,
s'écrièrent-ils : ne pas nous
recevoir, NOUS, des Évangélistes, des
bienfaiteurs ! c'est
inconcevable ! » Et Jacques et Jean
demandèrent au Seigneur :
« Veux-tu que nous commandions que le feu
descende du ciel et les consume, comme le fit aussi
Elle ? »
De tels sentiments de vengeance
disparurent complètement sous la purifiante
action de l'Esprit à la Pentecôte, et
le Saint-Esprit répandit dans leur coeur le
pur amour divin. Ce même Apôtre Jean
fut alors rempli d'amour, de sorte que cela devint
le thème principal de toutes ses
lettres : « Nous l'aimons...
aimons-nous les uns les autres... que celui qui
aime Dieu, aime aussi son frère... celui qui
n'aime pas n'a pas connu
Dieu... »
Bien aimés Frères et
Soeurs, si nous manquons de cet amour divin,
recherchons ardemment la plénitude du
Saint-Esprit ; comme le firent ces premiers
disciples. C'est Lui seul qui peut remplacer la
haine par l'amour « Car l'amour de Dieu
est, répandu dans nos coeurs par le
Saint-Esprit » (Rom. 5. 5).
6 - L'amertume de la Croix changée en
joie
Avant d'avoir reçu le
Saint-Esprit, les disciples avaient la terreur de
la croix ; ils considéraient cet appel
à porter sa croix comme un écrasant
fardeau, une peine insupportable dont ils
cherchaient par tous les moyens à se
débarrasser. Ils n'étaient pas encore
prêts à souffrir pour
l'Évangile. Quand ils voyaient le Seigneur
accomplir des miracles, multiplier les pains pour
la foule affamée, ils voulaient bien Le
suivre et faire comme Lui. Mais dès qu'Il
leur dit : « Les renards ont des
tanières, les oiseaux du ciel ont des nids,
mais le Fils de l'Homme n'a pas où reposer
sa tête », ils cherchaient de
bonnes excuses pour cesser de le suivre. L'un de
ceux-là lui dit alors : «
Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon
père. » (Matt. 8. 19-21.)
Quand la Croix se dressa sur Son chemin,
les douze eux-mêmes le laissèrent et
s'enfuirent. Et ne sommes-nous pas aussi comme
eux ? Par nature nous avons en horreur la
Croix et cherchons à nous en esquiver si
nous le pouvons. Et si elle se trouve en travers de
notre route, sans que nous puissions la contourner,
c'est une cause de tristesse et souvent de
murmures.
Quand les Apôtres,
persécutés à cause de leur
témoignage, furent jugés devant le
sanhédrin hostile, accablés de
menaces et de coups, c'était bien pour eux
une lourde croix à porter. Qui eut cru qu'au
lieu de gémir et de se plaindre, ils
« se retirèrent de devant le
Sanhédrin, joyeux d'avoir été
jugés dignes de subir des outrages pour le
nom de Jésus. » (Act. 5.
40-41.)
Avec la plénitude de l'Esprit,
porter la Croix devient un sujet de joie.
- Dans la Croix, dans la Croix
- Soit à jamais ma gloire
- Jusqu'au Jour de Victoire
- Où je verrai mon Roi.
Par la Pentecôte la vie des disciples
subit une transformation radicale. Leur coeur ayant
été purifié, la
sainteté de vie en découla tout
naturellement ; c'est pourquoi ils purent
être sans cesse remplis du Saint-Esprit et
posséder la puissance d'En Haut. C'est
là l'ordre divin qui demeure immuable :
premièrement la purification, puis la
plénitude de l'Esprit qui seule communique
la puissance divine.
7- Les Prédicateurs stériles
deviennent de puissants témoins
Déjà les disciples avaient
été envoyés pour prêcher
le Royaume de Dieu et chasser les démons au
nom du Seigneur. Ils revinrent un jour remplis de
joie en annonçant que les démons
mêmes leur étaient soumis. Mais cette
puissance était limitée et
intermittente. Ils pouvaient prêcher avec
force en certaines occasions et en d'autres se
sentir tout à fait inadéquats. C'est
toujours là l'expérience de ceux qui
n'ont pas été remplis du
Saint-Esprit ; leur état spirituel est
sujet à des fluctuations et leur puissance
est instable.
Ami lecteur, est-ce là
peut-être aussi ton expérience
aujourd'hui ? C'est l'état spirituel
qui dépeint Israël au désert.
Ils avaient parfois des victoires, telles la
conquête du roi des Amoréens et d'Og,
roi de Basan ; mais ces victoires
n'étaient pas constantes, et la
défaite était plus souvent leur
douloureuse expérience. Ils murmuraient sans
cesse, jetant le blâme sur Moïse ou sur
Aaron, battant en retraite au lieu d'avancer.
Quand, à Kadès Barnéa, ils
envoyèrent des espions pour examiner la
terre promise, leur rapport sur les géants
de Canaan suffit à semer l'épouvante
et à déterminer le retour vers
l'Égypte.
Les disciples, eux aussi, avaient eu
leur expérience du désert, ils
avaient connu l'impuissance et la défaite,
quand Pierre l'intrépide avait
capitulé devant une simple servante.
Écoutez aussi le témoignage de ce
père affligé, souffrant de voir son
enfant sous la puissance des démons
« Je l'ai amené
à tes disciples, et ils n'ont pas pu le
guérir ! » (Matt. 17.
15-16.)
Mais comme tout fut différent une
fois qu'ils furent remplis du Saint-Esprit !
Après la Pentecôte, c'est avec
puissance qu'ils rendirent témoignage, de
telle sorte que trois mille âmes tout
d'abord, puis cinq mille, puis encore
d'innombrables multitudes furent amenées
à la repentance.
Écoutez encore le
témoignage que leur rend le Saint-Esprit
Lui-même dans la Parole :
« Les Apôtres rendaient avec une
grande puissance le témoignage de la
résurrection du Seigneur Jésus ;
et une grande grâce était sur eux
tous. » (Act. 4. 33.) Non seulement les
Apôtres, mais encore les diacres
eux-mêmes étaient des
prédicateurs remplis de la puissance divine,
comme il est écrit d'Étienne
« Étienne, plein de grâce et
de puissance, faisait des prodiges et de grands
miracles parmi le peuple. » (Act. 6.
8.)
Un évangéliste qui a
été rempli du Saint-Esprit est un
homme puissant. Il en est de même de toute
église possédant cette
plénitude divine. Oh ! que le Seigneur
veuille revêtir de la puissance du
Saint-Esprit toutes nos églises, afin que
ces églises froides, mortes et impuissantes
puissent devenir de véritables
témoins du Seigneur, des lumières
ardentes qui conduisent les hommes à Christ
et qui servent à la gloire de Dieu !
8 - De la vie charnelle à la vie
spirituelle
Dans la sombre nuit où,
animés par le diable, les ennemis du
Seigneur armés de bâtons et
d'épées vinrent pour se saisir de
lui, Pierre était là, avec son
Maître. Il venait de lui prêter son
serment de fidélité jusqu'à la
mort. Maintenant le moment était venu de
prouver son amour en le défendant avec
courage. Pierre, les sourcils froncés, le
regard enflammé de colère, tire son
épée et d'un seul coup il emporte
l'oreille de Malchus. Tout à fait
héroïque, n'est-ce pas ? Un
secours puissant à l'heure du danger !
Mais c'est là la méthode du monde qui
laisse bien loin dans les nuages l'enseignement du
Seigneur : « Aimez vos ennemis,
priez pour ceux qui vous
persécutent. » Voilà ce
qu'est la marche selon la chair.
En 1927, lors de la révolution
communiste en Chine, les églises eurent
beaucoup à souffrir des cruelles
persécutions. C'est dans le Fou-Sien et en
Hou-Nan qu'il se fit le plus de mal.
L'église de Fou-Sien qui était
déjà fondée de longue date,
était très prospère et
comptait des membres nombreux. Quand la
persécution battait son plein, un certain
dimanche à l'heure du culte, quelques
agitateurs arrivèrent avec des soldats pour
faire du tumulte et arrêter le service. Mais
les membres de l'église étant
supérieurs en nombre, ils eurent
bientôt fait de les encercler, de leur
arracher leurs fusils et de les battre à
plates coutures, les laissant sur la place à
demi-morts !
Quand la persécution s'est
présentée à eux, ces
« chrétiens » y ont fait
face par leurs propres forces, à l'exemple
de Pierre dans le Jardin. Le résultat de
leur soi-disant victoire, c'est que les agresseurs,
rendus furieux par leurs blessures, allèrent
chercher du renfort, et bientôt ce fut le
sauve qui peut général et la chapelle
fut fermée pour un temps prolongé.
Voilà ce qui arrive quand une église
rencontre la persécution sans
posséder les armes de l'Esprit.
Voici encore un autre cas, Mr Ouang,
natif du Chantoung, était un fort gaillard,
au caractère emporté et cruel, menant
une vie de désordre et de dissipation.
N'étant pas bien vu dans son propre village,
il s'en alla et se joignit à une bande de
vauriens de son espèce. Il s'adonna
bientôt à la maraude, au cambriolage,
arrêtant les voyageurs sur les routes pour
leur extorquer une rançon. Pendant bien des
années il mena cette existence, pire que
celle du fils prodigue. Quel espoir pouvait-il y
avoir pour un homme pareil ? Et pourtant, par
la grâce inexprimable du Dieu pour qui toutes
choses sont possibles, ce misérable bandit
fut amené à manifester Sa
gloire.
Un jour que Ouang errait seul dans un
village, à la recherche de son butin, il se
trouva soudain en présence d'une foule
rassemblée sur l'aire, écoutant un
homme qui était là debout au centre
et qui leur parlait. Le prédicateur
était un tout jeune homme, au visage noble,
au regard ardent, inspirant la confiance par son
expression bienveillante. Ouang s'approcha donc et
se mit è écouter, lui aussi.
« Il quitta son foyer, prit de
mauvaises habitudes, il gaspilla tout son argent,
sans jamais penser à sa famille, et mena une
vie de misère et de souffrance. Mais l'amour
de son père n'avait jamais changé. Il
espérait toujours son retour étant
prêt à le traiter encore comme son
fils bien-aimé. Il revint enfin à la
maison, connut la joie du pardon et de l'accueil
paternel, et put jouir enfin de l'amour de son
père comme jamais auparavant. Voilà,
mes amis, comment Dieu traite un pécheur qui
se repent. Venez donc à Lui, croyez au
Seigneur Jésus-Christ et vous serez
sauvés. »
Après avoir ainsi raconté
très simplement l'histoire du fils prodigue,
le prédicateur plaida avec instance pour que
chacun se repente et vienne au Sauveur.
Dès l'ouïe des
premières paroles : « Il
quitta la maison, prit de mauvaises habitudes,
etc... », il fut tout saisi. Comment
pouvait-il se faire que cet inconnu parlât
ainsi de lui ? Il se mit à
écouter avec la plus grande attention, et
chaque phrase lui alla tout droit au coeur.
Plusieurs furent touchés parmi la foule, et
Ouang était du nombre. C'est en pleurant
qu'il répondit à l'appel, exprimant
son désir de se repentir et de croire. Il
s'agenouilla sur place et confessa ses
péchés avec larmes. Par l'action
puissante du Saint-Esprit, cet homme trouva
bientôt la paix et l'assurance du pardon
divin. Ce fut comme si un immense fardeau tombait
de ses épaules et il connut alors la joie du
salut. Abandonnant le jour même sa vie de
brigandage, il reprit comme le prodigue, le chemin
de sa maison. Tombant à genoux aux pieds de
sa femme, il implora son pardon. Il écrivit
ensuite à ses vieux parents, leur confessant
son manque d'amour filial. Ce fut pour toute sa
famille une stupéfaction lorsqu'il leur
raconta en détail son expérience, et
ils furent obligés d'admettre que
c'était bien sa foi au Seigneur Jésus
qui l'avait rendu si humble.
Au début, ils
hésitèrent à lui faire
confiance, croyant à quelque subterfuge de
sa part ; mais après l'avoir longtemps
observé, ils se rendirent à
l'évidence d'un changement radical dans sa
conduite.
Il assistait régulièrement
au culte de la chapelle voisine et se plaisait
à l'étude de la Parole divine. Quand
ses parents virent que le Seigneur pouvait sauver
même un homme de cette trempe, eux aussi se
convertirent. Ouang rendait souvent son
témoignage dans les réunions et
servait le Seigneur avec zèle. Et pourtant,
il faut le dire, Ouang n'avait pas encore
été rempli du Saint-Esprit.
Avant sa conversion, tout le monde en
avait peur à cause de sa violence.
Maintenant qu'il était changé, on
prenait avantage de lui pour abuser de sa
bonté. Pendant une réunion où
il venait de rendre son témoignage, un homme
se mit à l'insulter, criant d'un ton
railleur : « Un brigand qui se met
à prêcher ? En voilà une
belle blague ! Vous ne savez pas que ce
type-là c'est un voleur, et vous venez
écouter ses discours ? Ha,
ha ! » Et il termina son invective
par un grossier éclat de rire, auquel se
joignirent quelques-uns des auditeurs. Mais Ouang
conserva son sang-froid et demeura impassible.
Alors, voyant qu'il ne parvenait pas à le
mettre en colère, l'homme reprit de plus
belle : « Ce bandit croit en
Jésus et devient son disciple... Alors ce
fameux Jésus doit être
un... »
Ouang n'attendit pas la fin de la
phrase. Bondissant sur son interlocuteur avec une
férocité inattendue, il lui
administra un tel coup de dent à l'oreille
droite que le morceau lui en resta dans la bouche,
tandis que le sang de sa victime giclait sur le
sol. Après l'avoir rejeté, Ouang lui
dit d'un ton sévère :
« Que tu m'insultes moi, ça m'est
égal, mais que tu te permettes d'injurier
mon Jésus, c'est une autre
affaire ! » Il se sentait
parfaitement dans son droit en agissant ainsi et
ajouta : « Jésus ne t'a
jamais fait de mal, Lui, pourquoi
l'insultes-tu ? »
L'assaillant ainsi remis en place s'en
alla tout confus en ruminant ses griefs, tandis que
notre Ouang se sentait le plus vaillant des
héros, le plus noble défenseur de la
foi chrétienne ! De retour chez lui, il
raconta en détail à sa famille toute
l'aventure, puis se rendit chez son pasteur pour
lui faire part aussi de ses hauts
faits :
« Monsieur le Pasteur, dit-il,
j'ai bien travaillé pour le Seigneur
aujourd'hui ! - Ah ! vraiment, et
qu'as-tu donc fait, mon ami ? - Et il sortit
toute l'histoire de l'oreille tranchée dans
les termes les plus pathétiques, s'attendant
à recevoir toute la louange qui lui
était due. Mais il fut fort surpris de
constater que son fidèle conducteur prit une
expression triste et sévère en
l'écoutant, et une fois le récit
terminé, il n'hésita pas à
taxer son acte d'héroïsme de
« zèle charnel, non selon
l'Esprit » !
Il se mit alors en devoir de lui
expliquer la vérité divine en ce qui
concerne le Saint-Esprit, et la différence
entre l'attitude de Pierre avant et après la
Pentecôte, Lui aussi n'avait-il pas agi selon
la chair en tranchant l'oreille du serviteur pour
défendre son Maître ? Mais quel
changement radical, une fois qu'il fut rempli du
Saint-Esprit ?
Et l'ami Ouang confessa humblement son
péché devant le Seigneur en Le
suppliant de lui accorder cette plénitude du
Saint-Esprit dont il sentait maintenant le besoin.
Puis, recevant par la foi la
bénédiction promise, il prit sans
tarder le chemin de l'obéissance, se rendit
chez sa victime, lui demanda humblement pardon
à plusieurs reprises et offrit de prendre
à sa charge tous les frais médicaux
qu'entraînerait sa blessure. Après
cette expérience humiliante, un changement
plus profond encore s'opéra dans le coeur de
Ouang qui devint alors un chrétien
débordant d'amour et connut la joie sans
mélange qui résulte de la
plénitude du Saint-Esprit,
l'expérience bénie de l'entrée
en Canaan, le pays de la Promesse. Que Dieu en soit
loué !
C'est ainsi que les Apôtres, une
fois remplis du Saint-Esprit, ont pu faire face
à la persécution, non plus le couteau
à la main, mais dans l'amour, le coeur
purifié de tout sentiment de haine ou de
vengeance. Voyez Actes 4. 23 à 31. Ils se
mirent tous à genoux pour prier !
Voilà la vie sur le plan spirituel le plus
élevé, selon l'ordre du Seigneur
Jésus : « Aimez vos ennemis
et priez pour ceux qui vous
persécutent. » Dans une telle
prière, ils puisèrent et le courage
et l'amour nécessaires pour continuer
à prêcher l'Évangile pour le
salut de leurs frères. C'est là le
niveau de vie spirituelle où seul le
Saint-Esprit peut nous maintenir.
9 - Les partisans les plus opposés
deviennent frères
Quand Jacques et Jean,
accompagnés de leur mère vinrent
trouver Jésus pour lui demander d'être
assis dans Son Royaume, l'un à sa droite,
l'autre à sa gauche, les autres disciples en
furent violemment indignés. (Matt. 20.
24.)
Nous pouvons imaginer le conciliabule
qui suivit, entre Pierre, André, Matthieu,
etc., discutant entre eux sur les mesures
énergiques qui s'imposaient s'ils voulaient
sauvegarder leur propre position dans le Royaume
à venir, chacun faisant profession de
loyauté envers l'ensemble du troupeau, mais
ne pensant au fond qu'à ses propres
intérêts.
Mais quelle métamorphose une fois
qu'ils furent tous remplis du Saint-Esprit !
Plus question à présent de sectes ni
de partis opposés, mais une unité
bénie, ayant toutes choses en commun, tandis
qu'ils s'édifiaient mutuellement, rompant le
pain chaque jour de maison en maison. En
présence d'un tel amour fraternel, quoi
d'étonnant à ce que des multitudes
soient attirées vers le Seigneur ?
(Act. 2. 44-47.)
Maintenant Pierre et Jean pouvaient
travailler la main dans la main parce que le feu de
l'Esprit avait consumé l'ancien
« MOI », l'égoïsme
du coeur naturel et l'avait remplacé par
l'amour fraternel. C'est ensemble qu'ils se
rendaient au temple à l'heure de la
prière, ensemble qu'au Nom de Jésus
ils guérirent le paralytique assis à
la porte. Plus tard, quand ils furent
arrêtés et questionnés par le
Sanhédrin, c'est encore ensemble d'une
même voix qu'ils rendirent témoignage
à leur Maître, puis se
retirèrent, heureux d'avoir souffert pour
Son Nom, afin d'aller rejoindre leurs frères
pour la prière dans une maison amie.
Quand un réveil éclata
à Samarie, c'est encore Pierre et Jean qui
furent délégués par
l'église de Jérusalem, sachant qu'ils
étaient capables de travailler ensemble dans
une parfaite harmonie. C'est une chose admirable
que cet esprit d'amour fraternel, et c'est bien
l'accomplissement du désir suprême de
notre Chef : « A ceci tous
connaîtront que vous êtes mes
disciples, si vous avez de l'amour entre vous.
(Jean 13. 33.)
À l'heure actuelle,
l'église est sans cesse
déchirée par les sectes et les
schismes de toutes, sortes, ce qui est pour ceux du
dehors une occasion de scandale et jette le
déshonneur sur le Nom du Seigneur. Oh !
que nous puissions enfin nous laisser purifier par
l'Esprit Saint afin de servir notre Dieu dans
l'unité, étant d'un même coeur
et d'une même pensée en Christ !
n'ayant d'autre but que le Sien !
Il y en a tant, hélas ! dont
l'esprit de controverse domine tout. Ils passent
leur temps à discuter le pour et le contre
de leurs différents credo, négligeant
ainsi la chose essentielle qui est d'annoncer
l'Évangile pour le salut des hommes. Que
Dieu veuille accorder à notre église
de Chine une nouvelle expérience de la
Pentecôte, afin que laissant de
côté les points de vue humains, les
minimes divergences, pour rechercher l'unité
vitale, nous puissions dire avec l'apôtre
Paul : « Car je n'ai pas voulu
savoir autre chose parmi vous, si ce n'est
Jésus-Christ, et Jésus-Christ
crucifié ! » Seul cet
Évangile de la. Croix est capable de sauver
les pécheurs.
Une fois qu'on a été
rempli du Saint-Esprit, on a tellement à
coeur le salut des âmes, on a un si ardent
désir de voir les hommes venir à
Christ, qu'il ne reste plus de temps pour de
pareilles discussions. Pendant que nous passons
tout un mois à discuter nos diverses
opinions religieuses, un MILLON DE CHINOIS passent
dans l'Éternité sans avoir entendu
l'Évangile ! Ils s'en vont de l'autre
côté du Voile sans Dieu, sans Sauveur,
sans espérance ! Au cours d'une
journée de vaines séances de
controverse, 33.000 âmes passent vers la mort
éternelle ! Bien-aimés
frères et soeurs, ces multitudes qui n'ont
pas entendu la Bonne Nouvelle du salut ne peuvent
attendre que nous ayons terminé nos
controverses pour mourir. Il importe donc que,
rejetant délibérément toutes
nos folles discussions, nous nous levions pour
demander au Seigneur de nous revêtir de la
puissance du Saint-Esprit afin de pouvoir attirer
à Lui ces multitudes qui
périssent.
Ceux qui placent au premier rang de
leurs préoccupations le salut des âmes
ne peuvent prendre part à ces querelles
sectaires. Seigneur, remplis-nous de Ton Esprit,
afin qu'étant unis en Toi, nous puissions
élever bien haut la Croix de Christ pour
qu'Il attire tous les hommes à Lui !
Amen !
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