CHRIST EN
CHINE
LA VIE ET LE MESSAGE
d'ANDRÉ GIH DE CHANGHAÏ
DEUXIÈME PARTIE
CHAPITRE IV
REVÊTUS DE PUISSANCE PAR LE
SAINT-ESPRIT
« Mais vous recevrez de la puissance,
le Saint-Esprit venant sur vous, et vous serez mes
témoins à Jérusalem et dans
toute la Judée... » (Act. 1. 8.)
Pour bien nous rendre compte du sens de ces
paroles, il appartient de considérer
l'arrière-plan, les circonstances dans
lesquelles le Seigneur Jésus les a
prononcées. Après la Crucifixion bien
sombre était l'horizon pour les disciples.
Ils se sentaient seuls, orphelins au milieu d'un
monde hostile, environnés de la haine et du
mépris de leurs adversaires. Mais voici que
soudain, traversant d'épaisses couches de
nuages, le Soleil levant de la Résurrection
se lève sur leur âme en deuil !
Joie intense, irrésistible !
On pouvait s'attendre dès lors
à ce qu'ils se missent à l'oeuvre
sans plus tarder, ayant retrouvé tout leur
courage, tout leur enthousiasme pour le
Maître ressuscité. N'allaient-ils pas
former un cercle d'évangélistes
puissants, riches de toutes leurs
expériences passées, eux qui avaient
marché avec Lui pendant trois ans et demi,
vu Ses miracles, appris de Lui le secret de la cure
d'âme effective comme de la
prédication aux multitudes
assoiffées ? N'avaient-ils pas
été les témoins de Sa mort et
de Sa résurrection ? Qui pouvait
être mieux qualifié qu'eux pour
devenir des revivalistes de renom ?
Mais non, le Seigneur ne pouvait faire
aucun cas de toutes ces capacités
naturelles, Il ne voulait pas avoir des
prédicateurs répétant ce
qu'ils ont appris des autres, mais des
témoins vivants, remplis de la puissance du
Saint-Esprit. C'est pourquoi Il leur donna cet
ordre étrange :
« Demeurez à
Jérusalem... vous recevrez de la puissance
quand le Saint-Esprit sera venu sur vous, et vous
serez mes témoins. » Le
prophète Zacharie ne l'a-t-il pas aussi
déclaré formellement à
l'avance : « Ni par force, ni par
puissance, mais par MON ESPRIT, dit
l'Éternel ? » (Zac. 4.
6.)
C'est aussi mon expérience
personnelle. Avant d'avoir été
scellé de l'Esprit, je ne savais sur quel
sujet prêcher, et quand je le faisais,
c'était vide et sans efficacité. Si
nous voulons avoir un témoignage puissant
pour le Seigneur, il nous faut la puissance du
Saint-Esprit.
La nécessité d'une
puissance victorieuse
1. Les disciples avaient besoin d'un
Consolateur. Tant que le Seigneur Jésus
était avec eux, c'est à Lui qu'ils
avaient à faire pour être repris,
corrigés, encouragés. C'est Lui qui
faisait face aux difficultés de la vie pour
eux. Mais maintenant qu'Il était
retourné au Ciel, c'était à
eux désormais qu'il incomberait de se
diriger, de prendre les responsabilités. Ne
serait-ce pas bien difficile pour ce faible petit
groupe d'hommes ? C'est pourquoi Jésus
leur dit : « Je prierai le
Père et Il vous donnera un autre
Consolateur. » (Jean 14. 16.) Celui qui
devait demeurer avec eux pour toujours et remplacer
le Maître absent.
2. Ils avaient besoin d'être
enseignés. Quand ils ne comprenaient pas
les paroles du Seigneur Jésus,
c'était à Lui qu'ils s'adressaient
pour en avoir l'explication et Il les instruisait,
selon qu'ils étaient à même de
recevoir. Après Sa résurrection, il
nous est dit qu'Il leur ouvrit l'intelligence pour
comprendre tout ce qui le concernait dans la Parole
de Dieu. Mais maintenant qu'Il allait les quitter,
c'en était fini de ces précieuses
heures d'étude biblique aux pieds du
Maître. C'est pourquoi, avant Sa crucifixion,
Jésus leur annonça la venue de
« l'Esprit de Vérité... Il
vous conduira, dit-Il, dans toute la
vérité ». (Jean 16.
13.)
Oh ! si chacun de nous, nous
possédions cet Esprit de
Vérité demeurant dans nos coeurs,
afin que la Parole de Dieu devienne vraiment
« une lampe à nos pieds et une
lumière sur notre sentier » pour
nous conduire dans le chemin de la
justice !
3. Ils avaient aussi besoin d'un Chef
pour les diriger, pour remplacer Celui qui
jusqu'alors les avait conduits,
protégés contre les assauts de
l'adversaire, remporté pour eux toutes les
victoires.
Maintenant ils auraient à faire
face à l'opposition grandissante de l'Empire
Romain, bien décidé à
annihiler si possible les petits groupes de
croyants qui se formaient ici et là. Sans la
puissance du Saint-Esprit, comment affronter les
assauts de la persécution ?
Il y avait aussi l'influence puissante
du monde intellectuel qui, à cette
époque, était
représenté par les Grecs. Pour eux
l'Évangile du Christ crucifié
était une folie et le petit groupe de
pêcheurs galiléens, quantité
méprisable. Seule la puissance du
Saint-Esprit pouvait leur donner l'autorité
nécessaire pour triompher de ces influences
hostiles.
Et que dire du monde religieux ?
Ces scribes, tous des théologiens de marque,
ces sacrificateurs, qui auraient dû
coopérer avec l'oeuvre de Dieu, Celui dont
ils possédaient, eux aussi, la Parole,
devinrent au contraire ses pires ennemis. Et quoi
de plus douloureux que la persécution qui
sévit au sein même de la maison de
Dieu ! C'est pourquoi les disciples avaient un
besoin impérieux d'être revêtus
de la puissance du Saint-Esprit, pour faire face
à ces circonstances adverses, pour triompher
de Satan et du monde, et pour prêcher le
message qui leur avait été
confié, non dans leurs propres forces, mais
dans celle du Dieu vivant.
Pensées erronées au sujet
de la puissance
De nos jours, on s'imagine
aisément que le monde peut être
gagné à Christ par une sorte
d'évangile social qui tend à combler
le fossé entre les croyants et les
incrédules. Il suffit, pense-t-on, de
vaincre les préjugés des gens en leur
tendant la main, en s'associant à leur
manière de vivre, pour qu'ils acceptent le
salut. Mais cela n'est pas la méthode du
Saint-Esprit ; et la Parole de Dieu nous
présente les premiers disciples, non comme
les amis du monde mais comme un peuple
séparé de ce présent
siècle mauvais. L'argent, lui aussi, est un
facteur considéré comme de tout
premier plan dans les oeuvres de ce monde. Mais ce
n'est pas sur l'or périssable que
s'établit le Royaume de Dieu. L'Eglise de
Christ n'est pas une organisation qui puisse
acheter les coeurs des hommes avec de l'argent.
C'est sur le fondement inébranlable de la
Rédemption en Jésus-Christ qu'elle
est établie et elle s'édifie de jour
en jour par le ministère du Saint-Esprit.
Les premiers disciples étaient parmi les
pauvres de ce monde, n'ayant ni argent ni or, mais
nous savons que par eux l'Eglise, fondée
à la Pentecôte, demeure à
travers le cours des siècles.
Et puis, il y a la connaissance. Pour
beaucoup, la possession de toutes les sciences
humaines est une condition indispensable au
succès de l'Évangile. Comment
répondre aux objections de
l'incrédule, dira-t-on, à moins que
d'être versé dans le domaine de
l'astronomie, de la géographie, et dans
toutes les branches de la science humaine ?
Sans faire le panégyrique de l'ignorantisme,
certes, et tout en approuvant l'éducation,
d'une manière générale, pour
le serviteur de Dieu, nous savons pourtant qu'elle
ne contribue en rien à son
développement spirituel. Les disciples
étaient assoiffés de connaissance
quand ils interrogeaient le Seigneur sur les
événements à venir, mais Il
leur répondit : « Ce n'est
pas à vous de savoir... mais vous recevrez
de la puissance, le
Saint-Esprit. »
D'autres considèrent que la
puissance politique joue un grand rôle dans
l'oeuvre de Dieu. Pour gagner la Chine (ou la
France) à Christ, il s'agit d'avoir
« du piston », d'être
appuyé par les hautes personnalités
gouvernementales. Si parfois quelque ministre ou
quelque grand général peut être
inscrit sur le registre de l'église, on ne
se tient pas de joie, pensant que le succès
de l'Évangile est maintenant assuré.
Mais, tout en ayant à coeur, cela va sans
dire, le salut des grands de ce monde comme des
plus petits humains, ne pensons pas que ce soit par
leur influence que Dieu va opérer le salut
du pays. Non, mes amis, l'oeuvre de l'Eglise est
une affaire d'ordre spirituel, et ne peut
s'accomplir dans la dépendance des
puissances temporelles. « Ni par force,
ni par puissance, mais PAR MON ESPRIT, dit
l'Éternel » reste le principe
immuable de la Parole de Dieu, et je puis dire que
c'est aussi mon expérience
personnelle.
La Puissance du Saint-Esprit
Nous venons de voir que bien des
éléments entrent en jeu qui, bien que
considérés comme telle, ne sont pas
la puissance divine. Mais qu'est-ce donc en fin de
compte, que cette Puissance du Saint-Esprit ?
L'expérience des disciples après la
Pentecôte nous en donnera
l'explication.
1. Puissance dans la
prédication.
Bien que dépourvus de toute
éloquence naturelle, ignorant l'emploi des
phrases redondantes et des discours de la sagesse
humaine, leur parole atteignait droit au coeur de
leurs auditeurs. Ils en étaient
transpercés, comme par une flèche
divine et, ne pouvant plus l'endurer, ils
s'écrièrent enfin :
« Que ferons-nous,
frères ? » Mais aujourd'hui,
il y a de nombreux évangélistes
capables de tenir un auditoire suspendu à
leurs lèvres, tant leur parole est
captivante, leurs explications pleines de sagesse
et d'humour, mais les coeurs ne sont pas
touchés, les consciences ne sont pas
atteintes, cela ne va pas• plus loin que le cerveau
de leurs auditeurs. Ce n'est pas de ces
prédicateurs à la mode que le
Seigneur Jésus voulait former ; c'est
pourquoi Il enjoignit à Ses disciples
d'attendre d'abord d'être revêtus de la
puissance d'En Haut.
2. Puissance pour amener les
âmes à la repentance.
Avant la Pentecôte, les disciples
étaient capables d'amener les âmes
à la repentance ; mais une fois remplis
du Saint-Esprit, leur prédication amena au
salut trois mille âmes d'un seul coup !
De nos jours bien des pasteurs n'attirent pas une
seule âme à Christ en trois mille
jours de service, hélas ! À la
grande réunion annuelle, ils peuvent bien se
vanter d'avoir baptisé, confirmé,
inscrit comme membres de l'église, tel ou
tel nombre de personnes, mais qui dira s'ils ont
été vraiment sauvés, vraiment
nés de nouveau ? Dans le livre des
Actes, il est question de trois mille, puis de cinq
mille, puis de multitudes d'hommes et de femmes qui
étaient, jour après jour,
« ajoutés à
Jésus-Christ », de sorte que le
nombre des disciples allait en croissant sans
cesse. Oui, nous le voyons bien, ce n'est que par
la puissance du Saint-Esprit, et par aucun autre
moyen, que les âmes peuvent être
gagnées à
Jésus-Christ.
3. Puissance en vue de la
sanctification des croyants.
Le nombre des membres de l'Eglise
s'accroissant de jour en jour, il était
inévitable que certains
éléments impurs ne s'y glissent
aussi. D'où la nécessité
impérieuse du discernement spirituel,
donné par le Saint-Esprit aux Apôtres
pour pouvoir « séparer ce qui est
pur de ce qui est impur ». Ils purent
ainsi dénoncer et livrer au jugement divin
les « Ananias et Sapphira » et
enjoindre aux croyants une sainte conduite au
milieu du monde. Par la puissance de l'Esprit ils
étaient à même de
résoudre tous les problèmes de la vie
intérieure dans l'Assemblée et de
nombreux miracles s'opéraient par leurs
mains.
4. Puissance dans la prière et
dans la louange.
Avant la Pentecôte, tien faibles
et inefficaces étaient les prières
des disciples. Alors que leur Maître (selon
le ch. 5 des Hébreux) dans le Jardin de
Gethsémané, offrait à Dieu des
prières et des supplications, avec de grands
cris et avec larmes, les trois plus intimes du
groupe apostolique dormaient
profondément ! Mais après avoir
reçu l'Esprit Saint, ils connurent la
prière fervente qui est d'une grande
efficacité, celle qui fait trembler l'enfer
et ouvre les portes des prisons.
Et leurs coeurs étaient toujours
débordants de louange, a rendant
grâces à Dieu pour toutes
choses », offrant toujours à Dieu
le fruit des lèvres qui confessent Son Nom.
Combien l'Eglise de nos jours est en
déficit, quant à cette grâce de
la louange ! C'est quand Paul et Silas
louaient Dieu et chantaient des cantiques du fond
de leur prison que les liens tombèrent et
que tous les prisonniers furent
libérés, amenant ainsi le
geôlier lui-même à la repentance
et à la foi.
5. Victoire par la puissance de
l'Esprit.
Après la Pentecôte, les
disciples ont pu vivre des vies victorieuses,
triomphant de toutes les oppressions, de tous les
antagonismes, de tous les périls, tant parmi
les faux frères que parmi les saints. Ils
pouvaient être passés au fil de
l'épée ou brûlés vifs,
ils confesseraient jusqu'au bout le glorieux
message de l'Évangile, sans jamais
être détournés du but, soit
par, la séduction des honneurs de ce monde,
soit par sa haine la plus cruelle. Ce Pierre, qui
autrefois n'avait osé confesser Son
Maître devant une petite servante,
était maintenant plein de hardiesse et de
courage, et son témoignage était
celui de tous ses compagnons :
« Dans toutes ces choses, nous sommes
plus que vainqueurs par Celui qui nous a
aimés. » (Rom. 8. 37.)
Alléluia !
Frères et soeurs
bien-aimés, Dieu, veuille que nous soyons
tous remplis du Saint-Esprit pour vivre cette
merveilleuse vie, combattre ce bon combat de la
foi, confessant en tout temps le beau Nom de
Jésus, afin de recevoir bientôt le bel
héritage qui nous est réservé
dans les Cieux ! Amen !
CHAPITRE V
LES CONDITIONS DE LA PLÉNITUDE DU
SAINT-ESPRIT
Je suis persuadé que beaucoup de
nos lecteurs, étant parvenus jusqu'ici,
voudraient exprimer le désir ardent de leur
coeur et dire au Seigneur : « Oui,
je veux être rempli du Saint-Esprit, mais
comment puis-je y parvenir ? »
À cette question si importante, la Bible
nous répond clairement en nous montrant
trois conditions à remplir :
I. L'Obéissance. « Nous
sommes témoins de ces choses, de même
que le Saint-Esprit, que Dieu a donné
à ceux qui lui OBÉISSENT. »
(Act. 5. 32.)
II. La Prière. « Si
donc, méchants comme vous l'êtes, vous
savez donner de bonnes choses à vos enfants,
à combien plus forte raison le Père
céleste donnera-t-Il le Saint-Esprit
à ceux qui le lui DEMANDENT. »
(Luc 11. 13.)
III. La Foi. « Afin que la
bénédiction d'Abraham eût pour
les païens son accomplissement en
Jésus-Christ, et que nous reçussions
par la FOI l'Esprit qui avait été
promis. (Gal. 3: 14.)
1. L'Obéissance
Si nous voulons recevoir la
plénitude de l'Esprit, il est indispensable
que nous apprenions l'obéissance. Si les
disciples n'avaient pas obéi au Seigneur en
demeurant à Jérusalem jusqu'à
la venue du Saint-Esprit, où serait
aujourd'hui l'Eglise universelle ? Oui, il
nous faut avant tout OBÉIR, au Seigneur
Jésus. S'Il nous révèle
quelque péché, quelque interdit
caché, n'hésitons pas à le
confesser, à nous en humilier.
Un Chinois de ma connaissance avait
autrefois volé un arbre à un voisin.
Ensuite il se convertit et reçut le pardon
de ses péchés, mais jamais il n'avait
confessé cet interdit particulier. Quand par
la suite il comprit son besoin de recevoir la
plénitude du Saint-Esprit, il eut beau prier
et supplier, son coeur resta vide et sec,
jusqu'à ce qu'enfin la question de l'arbre
dérobé, qui toujours se dressait
devant ses yeux à l'heure de la
prière, fut mise à jour, et le prix
réglé à son voisin. Alors
notre homme revint à la réunion, le
coeur libéré et reçut
bientôt la plénitude de l'Esprit et de
la joie divine. Ainsi il nous faut être bien
au clair quant à la question du
péché, de peur que la moindre faute
non confessée ne constitue un interdit qui
fasse obstacle à la grâce divine dans
nos coeurs. « Aujourd'hui, si vous
entendez Sa voix, n'endurcissez pas vos
coeurs. » (Héb. 3. 15.)
L'obéissance implique la
consécration, l'abandon total de tout notre
être au Seigneur pour Lui laisser
désormais tout le contrôle, toute la
direction de notre vie. Faire tout ce qu'Il me
commande de faire, savoir m'arrêter
dès qu'Il donne le signal de l'arrêt.
Que nous puissions tous ainsi obéir au
Seigneur afin d'être remplis du Saint-Esprit,
car la promesse divine est pour tous ceux qui LUI
OBÉISSENT, ne l'oublions jamais.
Parmi les cinq cents disciples qui
furent témoins de l'Ascension du Seigneur au
Mont des Oliviers, seuls les cent vingt qui, dans
l'obéissance à Son ordre
impératif, surent attendre le grand jour de
la Pentecôte, reçurent le merveilleux
Don divin, alors que des trois cent quatre-vingts,
dispersés dans toute la région, on
n'entendit plus jamais parler. Ils ne purent
être remplis du Saint-Esprit car, je le
répète, c'est seulement à ceux
QUI LUI OBÉISSENT, que Dieu peut accorder la
plénitude du Saint-Esprit.
2. La Prière
À combien plus forte raison le
Père céleste donnera-t-il le
Saint-Esprit à ceux qui le lui
DEMANDENT. » Ici il importe de comprendre
que si nous recherchons cette Plénitude
bénie, c'est la Personne du Saint-Esprit qui
doit être notre objet suprême. Prenez
garde, frères ! C'est LUI-MÊME
qu'il vous faut rechercher et non pas Ses dons. Il
y a beaucoup de personnes qui cherchent à
parler en langues ou à voir des
visions ; mais cela n'est pas du tout conforme
aux Écritures. C'est le Donateur qu'il nous
faut chercher, et II nous communiquera alors Ses
dons comme Il le jugera bon. Ce que le Père
nous a promis, c'est le Saint-Esprit
Lui-même. Sachons donc frapper humblement
à Sa porte dans la prière, en Lui
demandant de nous remplir du Saint-Esprit. C'est ce
qu'ont fait les cent vingt quand, pendant dix jours
consécutifs, ils se tinrent ensemble dans la
chambre haute pour prier et attendre d'un
même accord la promesse du Père. Et
ils reçurent ce qu'ils avaient
demandé, selon ce qu'il est
écrit : « Quiconque demande
reçoit, celui qui cherche trouve, et
à celui qui frappe il sera
ouvert. »
Ce n'était pas dans une
unité de façade que ces hommes
étaient assemblés pour la
prière, mais véritablement
« d'un même accord »,
étant d'une même pensée, d'un
même coeur, sans aucune divergence d'opinions
ou d'intérêts personnels. Leurs
pensées étant toutes captives du
Seigneur, LUI l'objet suprême de leurs
coeurs, il ne pouvait exister entre eux aucune
différence quelconque. Le désir
suprême de leur Maître était
devenu leur unique désir, leur seul
préoccupation : recevoir le don divin
du Saint-Esprit promis.
Tandis que la vision de leur Seigneur
ressuscité et glorifié, montant vers
le Ciel dans une nuée étincelante,
était toujours vivante devant leurs yeux, le
son de Sa voix tant aimée résonnait
encore à leurs oreilles :
« Demeurez à Jérusalem....
Vous recevrez de la puissance, le
Saint-Esprit... » C'est ce qui leur donna
l'assurance nécessaire pour ces longues
journées de prière
persévérante et dans
l'importunité, bien déterminés
à recevoir à tout prix. D'un seul
coeur et d'une seule voix, criant à leur
Dieu leur intense désir, comment
pouvaient-ils ne pas être
exaucés ?
De même aujourd'hui, quand un
groupe de croyants s'unissent d'un coeur pur pour
crier à Dieu avec
persévérance, ils reçoivent la
plénitude de l'Esprit, cela ne fait aucun
doute. Il en est de même pour le
chrétien isolé qui recherche
ardemment la plénitude divine, s'il prie
d'un coeur droit et d'un esprit
intègre.
Oui, chers amis lecteurs, il importe ici
de réitérer, même si cela doit
vous surprendre quelque peu, le fait que nos
prières doivent être en parfaite
harmonie avec les pensées intimes de nos
coeurs. Pourquoi la prière en public
n'est-elle le plus souvent qu'une série de
pieuses fadaises, du « patois de
Canaan » sans efficacité et sans
puissance ? Parce que les coeurs sont
partagés, le désordre règne
dans le domaine de l'entendement, la volonté
non livrée ; de là le vide et la
nullité de nos prières, qui ne sont
autre chose qu'un éloquent monologue, rien
de plus ! Ceux qui prient pour recevoir le
Saint-Esprit doivent réaliser entre le
coeur, les pensées et les paroles des
lèvres une unité parfaite, alors
seulement leur prière sera
exaucée.
Et, je le répète, c'est LE
SAINT-ESPRIT LUI-MÊME qu'il nous faut
demander, plutôt que Ses dons. Une fois qu'Il
est venu faire Sa demeure en nous, Il saura nous
dispenser chacun de Ses dons comme Il le jugera
bon, selon nos besoins. L'Apôtre Paul nous
exhorte bien, au dernier verset de 1 Cor. 12,
à « rechercher les dons les
meilleurs », mais c'est pour nous
indiquer immédiatement - après en
quoi consiste le don suprême, celui de
l'AMOUR. Dans ce beau chapitre 13, il nous en donne
toute la définition détaillée
et nous montre en quoi il dépasse même
le don de prophétie et les oeuvres de foi
les plus belles. Oui, l'Amour est le don par-dessus
tous les dons, c'est celui que tous les croyants
sans exception ont à rechercher avant
tout.
Les dons de l'Esprit sont au nombre de
neuf, et il ne nous est pas dit de les
demander ; mais la Parole de Dieu nous
dit : « Le seul et même Esprit
opère toutes ces choses, distribuant
à chacun en particulier comme il lui
plaît. » (1 Cor. 12. 11.) Nous
n'avons qu'à demander de recevoir l'Esprit
dans Sa plénitude, et Il nous dispensera les
dons selon Sa propre connaissance de nos besoins,
au moment opportun.
Quand le Seigneur Jésus envoya
Ses disciples, deux à deux, pour
prêcher, chasser les démons et
guérir les malades parmi Son peuple, ils ne
lui avaient jamais demandé ces dons
miraculeux ; mais le Seigneur les leur donna
selon Son bon plaisir au moment du besoin.
Il est certain qu'après la
Pentecôte, une fois qu'ils furent remplis du
Saint-Esprit, les apôtres purent
guérir un grand nombre de malades et
d'infirmes mais ils ne se confiaient pas pour cela
dans leur merveilleux don de guérison, ils
accomplissaient ces miracles tout simplement par la
foi au NOM de JÉSUS. « Par la foi
en Son Nom, dirent-ils, Son Nom a raffermi cet
homme que vous voyez et que vous
connaissez... » (Act. 3. 16.) Ce
n'était donc pas sur le don qu'ils
s'appuyaient, mais sur le Seigneur Lui-même,
et leur prière, au retour de cette
confrontation devant le Sanhédrin fut
celle-ci : « Et maintenant,
Seigneur, regarde à leurs menaces, et donne
à tes esclaves d'annoncer Ta Parole avec
toute hardiesse, en étendant Ta main pour
guérir et pour qu'il se fasse des miracles
et des prodiges par le Nom de Ton saint Serviteur
Jésus. » (Act. 4. 29-30.) Ce
n'était pas les serviteurs qui
guérissaient mais le Seigneur. Je crois,
certes, à la réalité de tous
les dons promis dans la Parole de Dieu ; mais
j'affirme que chacun d'eux est dispensé par
le Saint-Esprit selon Sa propre et souveraine
volonté.
Si l'on me permet une illustration un
peu personnelle, je vous dirai que, quant à
moi, je n'ai pas reçu le don spécial
de guérison ; cependant, étant
pleinement abandonné à Dieu pour Son
service, Il peut me confier ce don au moment du
besoin. Nous avions une soeur nommée Tchang
qui était torturée par une
étrange maladie à laquelle les
docteurs ne comprenaient rien, et sa vie
était en danger. J'allai la voir et prier
pour elle dans le Nom du Seigneur Jésus.
Dans Sa bonté, Dieu la guérit, et
dès le lendemain matin, elle put reprendre
son travail. De même à Peïping,
à l'Église Chrétienne
chinoise, on me demanda de prier pour une Mme
Kouan. Sa fille m'écrivit quelque temps
après qu'elle avait été en
excellente santé depuis ce jour. Je crois
que le Seigneur a exaucé la prière en
guérissant Son enfant.
Bien-aimés frères et
soeurs, si depuis longtemps vous avez
supplié le Seigneur de vous accorder un don
de l'Esprit et que vos prières soient
restées sans réponse ; si vous
êtes en proie au découragement, faute
de réaliser en vous l'évidence du don
de l'Esprit, je vous en supplie, changez
complètement votre attitude et la teneur de
vos requêtes. Dites plutôt :
« Seigneur, remplis-moi de Ton
Saint-Esprit ! » Cherchez-le, Lui,
le Saint-Esprit en personne, et les dons vous
seront accordés selon Sa propre
volonté, au moment du besoin.
L'évidence suit toujours l'existence, de la
foi.
Il en est de même en ce qui
concerne le don des langues que certains estiment
indispensable en tant que preuve d'avoir
reçu la plénitude de l'Esprit. Ils
vont même jusqu'à affirmer qu'un homme
qui n'a pas parlé en langues ne peut avoir
été baptisé du Saint-Esprit.
Mais ceci est absolument arbitraire.
Nous n'avons dans les Écritures
aucune déclaration formelle que le don de
l'Esprit doive être nécessairement
suivi du parler en langues.
Ceux donc gui recherchent ardemment la
plénitude du Saint-Esprit ne doivent pas se
laisser accabler par cette lacune apparente. Il est
écrit, sans nul doute, que le parler en
langues - « nouvelles langues, Marc 16.
17 ; autres langues, Act. 2. 4 ; diverses
sortes de langues, Act. 10. 46 ; I Cor. 12. 10
« en langue » (au sing.), I
Cor. 14. 2 - est un don du Saint-Esprit
donné aux croyants, et cela dans des buts
variés suivant le cas ; mais il n'est
impliqué nulle part qu'il soit
l'évidence sine qua non de la
plénitude du Saint-Esprit.
Parmi les neuf dons du Saint-Esprit,
celui des langues est placé au dernier rang
dans I Cor. 12. 8-10, étant suivi de celui
de l'interprétation. Dans les versets 28
à 30, il en est question de nouveau, en
relation avec les divers ministères dans
l'Eglise, et toujours en dernier lieu. Cela
implique bien que ce don n'est nullement
indispensable sinon la Parole de Dieu nous le
ferait comprendre et ne le placerait pas, comme
elle le fait, au second plan.
Au chapitre 14, l'Apôtre a bien
soin de nous faire apprécier les valeurs
relatives de la prédication et du parler en
langue, affirmant qu'il préférait
prononcer cinq paroles intelligibles à ses
frères que dix mille paroles en langue
inconnue. Il conseille, en outre, qu'aux
réunions publiques, s'il n'y a pas
d'interprète qualifié, celui qui a
reçu le don s'abstienne de le mettre en
évidence. De toute manière, il tend
à restreindre son exercice en limitant
à deux ou trois seulement, ceux des
frères qui parlent en langue.
D'autre part, il appartient de ne pas
confondre le miracle qui se produisit à la
Pentecôte quand, sous l'inspiration du
Saint-Esprit, les Apôtres
s'exprimèrent spontanément dans les
langues variées des multitudes
rassemblées à Jérusalem afin
de leur annoncer « les choses magnifiques
de Dieu » (selon Act. 2. 11) avec le don
de la « glossolalie » (ou
parler en langue) qui est l'un des dons de l'Esprit
aux croyants.
Certains pensent que le don de l'Esprit
ayant été accordé aux gentils
comme aux Juifs (selon Act. 15. 8), si nous ne
parlons pas en langue, comme l'ont fait les
Apôtres, avons-nous reçu l'Esprit
comme eux ? Mais ce n'est pas là la
question primordiale. L'Apôtre Pierre met
l'accent sur le fait que « Dieu n'a fait
aucune distinction entre nous et eux (ceux de la
maison de Corneille), ayant purifié leurs
coeurs par la foi ». (Act. 15. 9.) Ce qui
indique qu'un homme a reçu le don de
l'Esprit, c'est que son coeur a été
purifié de la même
manière.
L'exemple de l'Apôtre Paul est
particulièrement concluant.
Au chapitre 9 des Actes, il nous est
rapporté que « Ananias... lui
imposant les mains, il dit : Saul,
frère, le Seigneur, Jésus qui t'est
apparu dans le chemin par où tu venais, m'a
envoyé pour que tu recouvres la vue et que
tu sois rempli de l'Esprit Saint ». En ce
temps-là, les disciples remplis du
Saint-Esprit pouvaient faire qu'Il soit reçu
par d'autres en leur imposant les mains et par la
prière, comme le firent Pierre et Jean
à ceux de Samarie, et plus tard Paul aux
disciples d'Éphèse. C'est ainsi qu'en
premier lieu Paul lui-même reçut le
Saint-Esprit par l'imposition des mains et par la
prière d'Ananias. Mais il n'est pas
mentionné qu'il eût parlé en
langue à cette occasion ; il nous est
dit seulement que des écailles
tombèrent de ses yeux et qu'il recouvra la
vue, et qu'après avoir pris de la
nourriture, ses forces lui revinrent. Il se mit
dès lors à prêcher Christ, le
Fils de Dieu, sa puissance spirituelle allant en
augmentant, selon la promesse du
Seigneur :
« Vous recevrez de la
puissance, le Saint-Esprit venant sur
vous... » Bien que Paul pût dire
plus tard : « Je parle en langues
plus que vous tous », il s'agissait
là d'un don de l'Esprit et non pas d'un
signe qui fût l'évidence en soi
d'avoir reçu le Saint-Esprit.
Et que dire des croyants de la
Samarie ? Quand Philippe leur annonça
l'Évangile, des multitudes furent
attirées au Seigneur. Il ne leur avait
prêché que le message de la
repentance, sans leur parler de la
nécessité pour tout membre de
l'Eglise de recevoir le don du Saint-Esprit. Les
Apôtres à Jérusalem, ayant eu
vent de la chose, leur envoyèrent Pierre et
Jean pour se rendre compte de la situation. Ils
eurent bientôt découvert qu'aucun des
néophytes n'avait reçu le
Saint-Esprit. Leur imposant les mains, ils
prièrent donc pour eux, et ils
reçurent le Saint-Esprit. (Act. 8. 17.) Ici
encore il n'est fait aucune mention du parler en
langues. Il est donc évident que dans bien
des cas, l'Écriture présente le don
du Saint-Esprit indépendamment du don des
langues. Affirmer le contraire ne ferait que
soulever des difficultés et des
contradictions dans l'interprétation de la
Parole de Dieu.
Bien plus, le Seigneur Jésus
Lui-même n'a jamais parlé en
langues ! L'Évangile nous dit tout
simplement : « Jésus ayant
été baptisé, remonta
aussitôt de l'eau ; et voici les cieux
lui furent ouverts et il vit l'Esprit de Dieu
descendre comme une colombe et venir sur
lui. » (Matt. 3. 16.) Mais II ne nous est
pas dit qu'Il eût parlé en langues.
Comment oserions-nous donc affirmer que c'est
là l'unique évidence du
revêtement de puissance divine ?
De même dans les temps modernes,
bien des hommes de Dieu ont été
suscités et revêtus de la puissance du
Saint-Esprit, et leur ministère a
bouleversé le monde, attiraient à
Christ des milliers d'âmes, sans pourtant
qu'ils aient reçu le don de parler en
langues.
Nous conclurons en disant que ce don
tant discuté étant, sans nul doute,
un don de l'Esprit, il ne nous appartient pas de le
supprimer ni de le méconnaître. Si
c'est le Seigneur qui le donne parfois à Ses
enfants, c'est pour qu'il serve à leur
propre édification (selon I Cor. 14. 39).
Mais n'oublions pas que, s'il existe un don
authentique, il y a aussi, hélas, bien des
contrefaçons d'origine satanique qu'il
convient de discerner et de mettre de
côté. Sachons recevoir dans notre
coeur tout ce qui nous vient du Seigneur et nous
séparer résolument de tout ce qui
n'est pas de Lui.
Ici je voudrais ouvrir une
parenthèse pour parler un instant des
visions, des voix, des rêves, etc., lesquels
peuvent provenir de trois sources bien distinctes,
et ne sauraient impunément être
acceptés comme étant
incontestablement d'origine divine.
1° De Dieu : « II
arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je
répandrai de mon Esprit sur toute chair, et
vos fils et vos filles prophétiseront et vos
jeunes hommes verront des visions et vos vieillards
songeront en songes. » (Act. 2.
17.)
2° De l'homme lui-même :
« Ainsi, dit l'Éternel des
Armées : N'écoutez pas les
paroles des prophètes qui vous
prophétisent : ils vous
entraînent à des choses vaines, ils
disent la vision de leur coeur, non celle qui sort
de la bouche de l'Éternel. »
(Jér. 23. 16.)
3° Du Diable :
« S'il s'élève au milieu de
toi un prophète, ou un songeur de songes, et
qu'il te donne un signe ou un miracle... disant,
Allons après d'autres dieux...
servons-les... il sera mis à mort, car il a
parlé de révolte contre
l'Éternel, votre Dieu... » (lire
Deut. 13. 1 à 5.)
C'est pourquoi l'Apôtre Jean nous
dit : « Bien-aimés, ne croyez
pas tout esprit, mais éprouvez les esprits,
s'ils sont de Dieu, car beaucoup de faux
prophètes sont sortis dans le
monde. » (I Jean 4. 1-2.) Un moyen bien
simple d'éprouver les esprits est le
suivant :
1° Est-ce qu'ils glorifient
Jésus ? Tout ce qui provient de Dieu
tend à rendre témoignage au Seigneur
Jésus, c'est pour le glorifier, LUI, que le
Saint-Esprit a été donné.
(Jean 16. 14.)
- a) Les esprits séducteurs provoquent
les hommes à se détourner de Dieu.
(Deut. 13. 2.)
- b) Ils ne confessent pas Jésus venu
en chair. (I Jean 4. 3.)
- c) Ils s'opposent toujours à Dieu.
(Act. 13.8-10. Eph. 2. 2.)
2° Est-ce qu'ils parlent d'après la
Parole de Dieu ? Bien que le diable puisse
fort bien, en certaines occasions, citer les textes
de la Bible dont il tord le sens véritable,
pour séduire si possible même les
élus, il suffit d'une étude
approfondie des Écritures pour exposer la
fausseté de ses arguments.
Par exemple, la citation qu'il fit au
Seigneur Jésus, lors de la tentation de se
jeter en bas du temple : « Il
donnera des ordres à Ses anges à ton
sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur
que tu ne heurtes ton pied contre une
pierre », est bien tirée du Ps.
91, et semble à première vue tout
à fait exacte. Cependant, si nous prenons la
peine d'examiner de près le texte original,
nous verrons qu'une clause importante en a
été sciemment
écartée : « de te
garder en toutes tes voies » (non pas
dans une voie qui serait une anomalie). Ainsi il
est aisé, en comparant les Écritures,
de réduire à néant les
artifices du malin.
3° Sont-ils un moyen
d'édification, aidant à
l'accomplissement de la volonté de
Dieu ? « Profitable pour
édifier... » « En Lui il
n'y a aucune iniquité... » Ce sont
là dès déclarations qu'on
rencontre fréquemment dans les
Écritures, selon les paroles de
l'Apôtre Paul :
« Jésus-Christ, qui s'est
donné lui-même pour nous afin qu'il
nous rachetât de toute iniquité et
qu'il purifiât pour lui-même un peuple
acquis pour les bonnes oeuvres. » (Tite
2. 14.) Une vision, une voix venant de Dieu auront
pour effet de nous soulever, de nous vivifier
spirituellement.
4° Nous apportent-ils un son
étranger, contre nature. La voix du diable
est une voix étrange, surnaturelle, alors
que celle du Bon Berger est familière aux
oreilles de Ses brebis, selon le beau verset de
Jean 10. 4 : « Il va devant elles,
et les brebis le suivent, car elles connaissent sa
voix. » La voix du Seigneur Jésus
est simple, naturelle, et rencontre un écho
dans le coeur des Siens. Mais celle de
l'adversaire, c'est celle de l'étranger dont
il est dit : « elles ne connaissent
pas la voix des étrangers », et
elle ne peut rencontrer aucune sympathie, aucun
écho dans le coeur de l'enfant de
Dieu.
Preuves essentielles de la Vie de
l'Esprit :
En fin de compte, quelles sont les
caractéristiques évidentes de ceux
qui ont été remplis du
Saint-Esprit ? Les circonstances de leur vie,
leurs conditions, leurs expériences, peuvent
varier à l'infini, mais ces trois faits
demeurent les mêmes dans tous les cas, comme
nous avons cherché à le
démontrer au cours de cet ouvrage :
- a) PURIFICATION : Le coeur
purifié jusque dans ses profondeurs,
délivré de la souillure du
péché pour vivre désormais
en sainteté de vie. (Act. 15. 8-9.)
- b) PLÉNITUDE : Un vase vide et
nettoyé peut être rempli par Dieu
de la puissance du Saint-Esprit. (Act. 2. 4.)
- c) PUISSANCE : Un témoignage
vivant, efficace parmi les hommes pour les
amener à la repentance et à la foi
en Jésus. (Act. 1. 8.)
Ces trois évidences sont aussi immuables
que la Parole de Dieu elle-même ! Que ce
soit dans les temps anciens ou modernes, en Chine
ou en Europe, les croyants qui ont reçu le
don du Saint-Esprit ont tous passé par cette
expérience-là et c'est la seule qui
compte. Que ce soit Moïse, Elie, Pierre ou
Paul, ou bien encore John Wesley, Hudson Taylor, et
tous les hommes de Dieu de tous les siècles,
voilà la pierre de touche quant à la
réalité de leur
ministère ! Les autres choses, langues,
voix, visions, manifestations sensibles, peuvent
varier selon les individus, les
tempéraments, etc., mais ces trois preuves
demeurent indéniables au cours de tous les
temps. Le Seigneur Jésus Lui-même ne
fait pas exception. Ainsi donc, sachons laisser de
côté les différences de moindre
valeur et nous attacher à ce qui est
essentiel.
Ce qui compte c'est que, par la
plénitude du Saint-Esprit, nos vies soient
rendues effectives dans l'oeuvre du Seigneur. Toute
expérience qui ne tend pas à notre
sanctification doit être résolument
rejetée, nous souvenant que « la
sagesse d'En Haut est premièrement
PURE ». (Jac. 3. 17.)
Ici je voudrais encore faire observer
qu'après la visitation initiale du
Saint-Esprit, on peut être de nouveau rempli
de l'Esprit. Avant la Pentecôte, les
disciples n'avaient jamais été
remplis du Saint-Esprit ; mais par la suite,
ayant reçu le Baptême de la
Pentecôte qui fit d'eux un seul Corps, ils
furent maintes fois remplis de l'Esprit.
3. La Foi
Il est déplorable de constater
combien de croyants refusent de recevoir le
Saint-Esprit simplement par la foi. Ils cultivent
toujours cette idée qu'ils doivent
expérimenter une joie spéciale. une
brûlante émotion. Faute de cela, ils
ne peuvent admettre le fait d'avoir
été remplis de l'Esprit. Ne
savez-vous pas que la Bible nous enseigne à
recevoir la plénitude du Saint-Esprit par la
foi ? II ne peut être question de
recevoir l'Esprit sur la base de nos
sensations.
Tandis que de nombreux croyants
languissent de recevoir la plénitude du
Saint-Esprit, ils refusent de croire que le
Seigneur a exaucé leur prière, qu'Il
est tout prêt à leur accorder cette
bénédiction. Leur
incrédulité étant l'obstacle
qui les empêche de s'approprier la puissance
divine, le diable les attaque sur ce point faible
de leur nature. C'est pour cette raison que tant
d'enfants de Dieu se tiennent toujours sur l'autre
bord du Jourdain, contemplant de loin la Terre
promise !
a) Le grand obstacle :
l'Incrédulité.
C'est pour n'avoir pas cru que les
Israélites ne purent entrer dans le Pays de
Canaan, cette Terre promise dès leur sortie
d'Égypte, où coulait le lait et miel.
Ils avaient pourtant déjà
expérimenté la fidélité
de l'Éternel en Égypte, quand
frappant les Égyptiens de toutes Ses plaies,
Il les avait contraints de chasser le peuple de
leurs frontières. Après avoir
traversé la Mer Rouge, marché
longtemps dans le désert, parcouru monts et
vallées, ils arrivèrent enfin au bord
du Jourdain, et envoyèrent dans le pays des
espions pour l'explorer. Ceux-ci leur ayant
rapporté les fruits succulents de Canaan,
confirmant la déclaration du Seigneur quant
à la richesse du pays « où
coulent le lait et le miel », ne
devaient-ils pas se hâter de traverser pour
entrer en possession de leur héritage ?
Mais à cause de leur méchant coeur
d'incrédulité, ils
retournèrent en arrière et
après quarante années de souffrances,
finirent par périr dans le désert.
Quelle lamentable fin ! Le chap. 3 de
l'Épître aux Hébreux nous en
donne le rapport en ces termes :
« Contre lesquels fut-il indigné
pendant quarante ans ? N'est-ce pas contre
ceux qui ont péché et dont les corps
sont tombés dans le désert ? Et
auxquels jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans
Son repos, sinon à ceux qui ont
désobéi ? Et nous voyons qu'ils
n'y purent entrer à cause de
l'incrédulité. »
De nos jours encore, il y a un grand
nombre de croyants qui ont atteint les bords du
Jourdain, qui on vu de loin la beauté de la
Terre promise, ont goûté les fruits
merveilleux d'Eshcol ; ils comprennent bien
qu'il leur faudrait passer le Jourdain, mais ils en
sont empêchés par leur
incrédulité et jusqu'à ce jour
ils continuent à errer misérablement
dans le désert !
Enfants de Dieu, vous qui étiez
autrefois sous la puissance du Prince de ce monde,
jusqu'à ce que Dieu vous eût
sauvés par Sa main forte et conduits
à travers la Mer Rouge - expérience
de la régénération - est-il
possible qu'Il ne soit aussi capable de vous faire
traverser ce Jourdain ? Lui qui vous a tant
aimés et qui vous a sauvés, pourquoi
refuserait-Il de vous donner aussi cette,
expérience bénie ? Pourquoi
douter de la fidélité de Dieu ?
Pourquoi ne pas vous confier dans Ses tendres
compassions ? Est-ce possible que vous ne
puissiez croire à l'amour de votre Dieu,
à Son désir de vous remplir de Son
Saint-Esprit ? CROIRE !... CROIRE !
voilà le mot d'ordre !
« C'est pourquoi je vous dis : Tout
ce que vous demanderez en priant, croyez que vous
le recevez, et il vous sera fait. » (Marc
11. 24.)
b) La Foi et les Sentiments.
Il y a des gens qui ont pleinement rempli les
conditions pour être remplis du Saint-Esprit,
ils le désirent ardemment et ils ont
prié depuis bien longtemps pour cela ;
mais ils ne l'ont pas reçu, parce qu'ils
dépendent de leurs sentiments et non de la
foi pour Le recevoir. Si vous leur posez la
question : « Croyez-vous que Dieu
ait exaucé votre prière et qu'Il vous
ait rempli du Saint-Esprit ? Avez-vous
reçu par la foi cette plénitude de
l'Esprit ? » Ils vous
répondront : « Je ne l'ai pas
encore senti ! » Cela ne veut pas
dire que lorsque nous recevons une telle
bénédiction nous ne puissions avoir
de saintes émotions, inconnues
jusqu'alors ; mais le point crucial, c'est que
la FOI en est la condition primordiale. Si les
sentiments existent, fort bien, mais s'ils sont
absents, peu importe, c'est la foi qui compte, car,
je le répète, c'est PAR LA FOI qu'on
reçoit la Plénitude du
Saint-Esprit.
Dieu peut venir à nous avec
l'éclat du tonnerre et les éclairs
qui font trembler le Mont Sinaï, ou bien
encore avec le son doux et subtil, comme la tendre
colombe ou comme le vent impétueux ; Il
peut venir avec un bruit tumultueux, comme à
la Pentecôte, ou dans le profond silence,
comme à Samarie. Il nous faut donc faire
table rase de toutes nos idées
préconçues, laissant à Dieu
toute souveraineté quant à la
manifestation de l'Esprit, de la façon qu'Il
lui plaira de l'accorder. En fin de compte, c'est
la foi seule qui est le terrain solide, les
sentiments ne sont que sable mouvant.
Après avoir perdu son fils
Joseph, Jacob mena deuil pendant de longs jours.
Quand ses frères vinrent annoncer à
leur vieux père qu'il vivait encore et qu'il
était le gouverneur de toute
l'Égypte, comme son coeur aurait dû
tressaillir d'allégresse à
l'ouïe d'une nouvelle aussi
merveilleuse ! Mais son coeur reste froid,
nous est-il dit, car il ne les crut point !
(Gen. 45. 26.) C'est son incrédulité
qui, tout d'abord, l'empêcha de recevoir
d'emblée cette bonne nouvelle.
De même, puisqu'il est
écrit que nous devons « recevoir
la promesse de l'Esprit par la foi », il
nous appartient de la réclamer ainsi, nous
appuyant sur Lui par la foi, et non pas sur nos
sentiments. « Car nous aussi, nous avons
été évangélisés
de même que ceux-là, mais la parole
qu'ils entendirent ne leur servit de rien,
n'étant pas mêlée avec de la
foi dans ceux qui l'entendent. »
(Héb. 4. 2.)
Si nous affirmons que
l'expérience ne dépend pas des
sentiments mais de la foi, que dire alors des
fruits de l'Esprit, l'amour, la joie, la paix, etc.
Peut-on avoir la joie, par exemple, sans qu'elle
s'exprime dans des sentiments ? Oui, certes,
bien que la joie se sente, évidemment, mais
n'oublions pas qu'elle est un fruit de l'Esprit.
Or, pour avoir le fruit, il convient d'abord de
planter l'arbre de l'Esprit. Plantez l'arbre qui
est la foi, et vous ne manquerez pas de
récolter aussi le fruit. Recevez par la foi
la promesse de l'Esprit, et le fruit de l'Esprit
sera manifesté en son temps.
c) Le Saint-Esprit est un Don.
Bien-aimés frères et soeurs,
oh ! pourquoi ne pas croire aujourd'hui ?
Le Saint-Esprit est le Don promis par Dieu, tout
comme celui de la Vie éternelle. De
même que vous avez reçu le salut par
la foi, vous pouvez recevoir aujourd'hui le Don du
Saint-Esprit par la foi.
La femme Samaritaine, allant au puits de
Jacob pour tirer de l'eau, rencontra le Seigneur,
de la Vie qui lui promit cette eau vive dont il est
dit : « Si quelqu'un boit de l'eau
que moi je lui donnerai, il n'aura plus jamais
soif. » Et la femme, dans sa soif
ardente, lui répondit :
« Seigneur, tu n'as rien pour puiser, et
le puits est profond ; d'où as-tu donc
cette eau vive ? » (Jean 4. 11.) Et
comme elle nous nous posons la question :
« Où trouverons-nous donc de l'eau
vive qui seule satisfait ? » Et le
Seigneur répond : « L'eau que
je lui donnerai sera en lui une fontaine d'eau
jaillissant en vie éternelle. »
(Jean 4. 14.)
Nous demandons :
« D'où
viendra-t-elle ? »
Jésus répond :
« C'est MOI qui la
donne »
« Jésus se tint
là et cria (l'avez-vous entendu ?)
disant : Si quelqu'un a soif, qu'il vienne
à moi et qu'il boive. Celui qui croit en moi
(pas seulement les gens extraordinaires, mais les
simples croyants comme vous et moi) selon ce qu'a
dit l'Écriture, des fleuves d'eau vive
couleront de son sein. Or il disait cela de
l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui croyaient en
lui. » (Jean 7. 37-39) Cette portion des
Écritures ne nous dit-elle pas avec la plus
grande clarté que si seulement les croyants
veulent CROIRE, ils recevront le
Saint-Esprit ? Frères et soeurs,
voulez-vous CROIRE aujourd'hui ?
Êtes-vous des croyants « qui
croient » ou bien des croyants
« incrédules » ?
Que votre prière en ce jour puisse
être celle du Dr Simpson :
- 0 Dieu ! je crois à Ta
promesse,
- Je reçois l'Esprit
aujourd'hui !
- Mon coeur déborde
d'allégresse :
- Il est à moi, je suis
à LUI !
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