Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



DES RAYONS ET DES OMBRES

CHAPITRE XI
La jeune malade

C'était un matin radieux. Nelly courait gaîment le long de l'étroit chemin qui serpentait entre les haies fleuries. Sa mère l'avait chargée de porter un petit panier rempli de bonnes choses à une pauvre vieille femme qui habitait avec sa fille dans une chaumière à la lisière des bois. Oh ! comme la terre semblait belle à Nelly en ce glorieux jour d'été ! Elle se sentait absolument heureuse. Il n'y avait plus un nuage entre elle et le Seigneur ; elle cherchait à vivre pour Lui et son coeur était tranquille. La fillette sautait et gambadait et, tout en chantant, elle observait toutes les merveilles de la nature.

Les troènes fleurissaient la haie, la clématite et le houblon mêlaient leurs rameaux flexibles, formant de vrais arceaux de verdure ; les fleurs des champs, scabieuses, marguerites, trèfles roses et légères esparcettes s'épanouissaient de toutes parts. Sur une haute branche un merle chantait et Nelly se glissa tout près de lui ; c'était si joli de le voir, gonflant sa poitrine et ouvrant tout grand son petit bec d'où s'échappaient trilles et roulades. Ensuite l'enfant quitta le sentier ombragé pour traverser un champ de luzerne ; elle franchit une barrière et se trouva au bord d'un champ de blé ; les lourds épis se balançaient et ondulaient sous la brise comme une mer dorée. Le grand soleil du mois d'août inondait tout cela de ses rayons de feu. Le coeur de la fillette battait plus vite, agité d'une joie si pleine, si complète qu'elle ne pouvait la comprendre. Elle savait seulement que la campagne était belle et qu'elle était si, si heureuse... A cet instant, une alouette jaillit du champ voisin et s'éleva dans l'azur, plus haut, toujours plus haut, égrenant son chant d'allégresse qui se perdait peu à peu dans l'air bleu. Nelly s'arrêta, retenant son souffle ; il lui semblait que le petit chantre ailé disait tout le bonheur qu'elle ne savait exprimer. Lorsqu'elle n'entendit plus rien et que l'oiseau eut disparu dans l'azur, la petite fille soupira ; puis, dans son coeur, elle remercia Dieu qui a créé toutes choses si belles pour que nous puissions en jouir.

Nelly gagna bientôt la chaumière où elle déposa le contenu de son panier et remit le message de sa mère. La vieille femme la combla de remerciements et de bénédictions et, toute contente, l'enfant reprenait le chemin de la maison, lorsque, passant devant une maisonnette voisine, elle crut entendre un gémissement. Elle s'arrêta.
- De l'eau ! de l'eau ! disait une voix plaintive. Oh ! qui m'apportera un peu d'eau ?

Nelly s'arrêta, indécise. Quelqu'un souffrait. Mais qui ? Mes petits lecteurs comprendront son hésitation. Pourtant, Nelly ne manquait pas de courage. « J'irai voir ! » pensa-t-elle. Un instant après, elle ouvrait la porte branlante et quel spectacle s'offrit à ses yeux ! Sur un misérable lit, une fillette de son âge était couchée, évidemment très malade ; sa figure était rouge et ses yeux dilatés par la fièvre. Elle respirait avec difficulté.
- Qu'as-tu donc ? demanda Nelly.
- Oh ! donnez-moi de l'eau, je vous en supplie, gémit la malade.

Nelly regarda autour d'elle. Rien à boire nulle part. Au chevet de l'enfant, un pot vide.
- Allez au puits, fit la malade d'une voix rauque. Au fond du jardin.

Saisissant le pot, Nelly courut dans la direction désignée et revint bientôt apportant le précieux liquide. La malade but à longs traits et parut soulagée.
Nelly secoua son misérable oreiller et chercha à tirer les draps et la couverture trouée.
- Merci, mademoiselle, vous êtes bien bonne pour moi. J'ai cru que je mourrais de soif. Maman est au travail et ne rentrera qu'à midi.

C'était la première fois que Nelly se trouvait seule auprès d'une malade. Elle sentait qu'elle devait lui parler de Jésus mais, devant une étrangère, cela lui paraissait bien difficile. Très bas et très timidement, elle hasarda :
- Sais-tu qui a dit : « Celui qui boira de l'eau que je lui donnerai, moi, n'aura plus soif à jamais ? »
- Oui, sans doute, répondit la fillette, j'ai appris ce verset à l'école du dimanche.
- Alors tu aimes Celui qui a dit cela, le Seigneur Jésus qui est mort pour toi et qui te donne l'eau vive.

De grosses larmes s'amassèrent dans les yeux de la malade.
- Je voudrais l'aimer, dit-elle, mais je ne sais comment faire.
- Aimes-tu ta mère ?
- Oh ! oui.
- Alors, répartit Nelly avec décision, tu dois aimer Jésus comme tu aimes ta maman, seulement encore beaucoup plus.
- Est-ce aussi facile que cela ? demanda la malade d'un ton surpris.
- Oui, tout aussi facile. Si tu fermes tes yeux et que tu dises : « Seigneur Jésus, enseigne-moi à t'aimer parce que tu es mort pour moi », alors Lui te fera comprendre qu'Il t'aime et qu'Il veut t'avoir près de Lui.
- Alors, si je meurs, Il me prendra dans son ciel ? demanda la malade anxieusement.
- Sans doute, affirma Nelly, puisqu'Il a dit que là où Il est, ceux qui lui appartiennent seront avec Lui.

Une expression de vraie joie passa sur le visage de la jeune fille. Elle joignit les mains et Nelly vit que ses lèvres bougeaient. Elle comprit qu'elle parlait à Jésus ; alors, tout doucement, elle quitta la chaumière, laissant la mourante seule avec Lui.

Lorsque Nelly arriva à la maison, elle passa par la cuisine reluisante de propreté où la bonne était occupée à faire des gâteaux. Le bébé se prélassait sur une grande couverture qu'on avait étendue à son intention sur les carreaux. Il cria de joie en apercevant sa soeur. Celle-ci le prit dans ses bras :
- Mon chéri, mon trésor, disait Nelly en embrassant son petit frère qui riait en tirant ses longues tresses de cheveux blonds.
- Et d'où venez-vous, Nelly ? demanda la bonne.
- Oh ! Marie, dit Nelly, soudainement grave, je suis entrée dans la chaumière à côté de celle de la vieille Mm' Jones et j'y ai vu une pauvre fille qui est très, très malade. Je suis allée lui chercher de l'eau et...

Tout vestige de couleur avait quitté les joues rubicondes de la bonne. Elle arracha l'enfant des bras de Nelly.

- Oh ! qu'avez-vous fait ? Cette fille est atteinte de la scarlatine !


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