Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



DES RAYONS ET DES OMBRES

CHAPITRE V
Une amie

La petite troupe bien lasse suivit le chemin qui serpentait entre les haies d'épine noire ; l'homme qui s'était chargé des bagages les précédait. Après quelques minutes il s'arrêta devant un portail rustique.
- C'est ici, Madame. Dois-je porter les malles dans la maison ?

Au même instant un paysan surgit de l'obscurité grandissante. Il tendit une grosse clef à Mme Merton.
- Il y a eu un accident, fit-il. Le camion a versé en descendant la colline. Les hommes ont eu beaucoup de peine à porter le mobilier jusqu'ici. Ils n'ont fait que le déposer dans la maison, n'importe comment et ont refusé de rester pour monter les lits.
- Je vous remercie, répondit Mme Merton ; elle prit la clef tranquillement, mais son courage était presque à bout.
- Entrez les malles, je vous prie, ajouta-t-elle en se tournant vers le portefaix. Elle suivit la longue allée conduisant au petit cottage et ouvrit la porte d'entrée au-dessus de laquelle les plantes grimpantes formaient un épais rideau.

Quel spectacle attendait les voyageurs ! Le chaos régnait partout. Les meubles avaient été jetés n'importe où, dans le désordre le plus absolu ; une affreuse odeur de moisissure émanait des chambres trop longtemps closes et un froid humide et pénétrant glaça les arrivants jusqu'à la moelle des os !
- Que le Seigneur nous soit en aide, soupira la pauvre Marie en se laissant tomber sur la première chaise venue, le bébé toujours dans ses bras. Ces sans-coeurs nous ont laissés dans un triste état. Comment se procurer de la nourriture, des lits et du feu ce soir ? Dieu seul le sait.

Pendant ce temps, Mme Merton avait congédié l'homme aux bagages et maintenant elle entrait dans la chambre tenant Mimi et Lili par la main. Dès que les petites virent la confusion qui régnait partout, elles se mirent à pleurer.
- Je déteste ce vilain endroit, sanglotait Mimi ; je veux ma chère maison à moi.
- J'ai faim, j'ai très faim, gémissait Lili.

Ces lamentations réveillèrent Jean qui naturellement joignit ses hurlements à ceux de ses soeurs. Quant à Nelly, elle avait bonne envie de pleurer aussi. Mais un coup d'oeil jeté sur le visage pâle et tiré de sa mère lui fit oublier sa propre lassitude. « Sois brave et patiente », avait dit papa. C'était le moment de s'en souvenir. Alors Nelly supplia silencieusement le Seigneur de lui aider à être un bon soldat de Jésus Christ et sa prière fut entendue.
Les lamentations des enfants ranimèrent l'énergie de la brave Marie. Elle se leva d'un air déterminé, remit le bébé entre les bras de sa mère et s'apprêtait à tenter un voyage de découverte dans la région de la cuisine, lorsque tout à coup une voix douce et claire les fit tous tressaillir.
- Puis-je entrer ?

Sans attendre la réponse, une jeune femme dont le visage rayonnait de bonté traversa le vestibule d'un pas léger. Un coup d'oeil lui suffit pour se rendre compte de la situation : elle vit l'affreux désordre qui régnait dans la maison, les enfants fatigués, la mère pâle et patiente, la bonne chargée de soucis.
S'avançant vers Mme Merton, elle lui tendit la main.
- Chère madame, j'ai guetté votre arrivée tout l'après-midi. Ayant appris l'accident survenu au camion, j'ai tout préparé pour vous recevoir chez moi ; vous devez être si fatiguée et les enfants aussi. Le souper vous attend, ne voulez-vous pas venir avec moi ?

Mme Merton écoutait avec stupéfaction. Qui donc pouvait être ce bon ange ? Celle qui lui parlait était une inconnue pour elle, et pourtant il lui semblait l'avoir connue et aimée toute sa vie. La dame vit l'étonnement qui se peignait sur le visage de son interlocutrice. Elle se mit à rire, d'un rire très jeune et très joyeux.
- Naturellement j'ai commencé par la fin et ne vous ai pas dit mon nom. Permettez-moi de me présenter à vous comme Mme Richard, votre plus proche voisine. Quel bonheur que nous habitions si près l'une de l'autre ! J'ai appris dimanche dernier dans notre petite réunion que vous veniez vous installer ici. Puis elle ajouta doucement, tandis que le regard de ses yeux bruns se faisait très doux et très affectueux :
- Chère madame, vous ne me refuserez pas le privilège de vous recevoir chez moi avec vos enfants.

Maintenant Mme Merton connaissait le secret de tant de bonté ! Elle avait à faire à une enfant de Dieu. Jamais encore, elle n'avait réalisé à ce point la force du lien qui unit entre eux les rachetés du Seigneur. Son émotion l'empêcha de répondre pendant un instant, mais Mm' Richard ne se trompa pas quant à l'expression des yeux baignés de larmes qui se levèrent vers les siens. Au même moment, la vieille bonne survint, son large visage illuminé par un bon sourire.
- Le Seigneur vous bénira, Madame, car vous avez témoigné de la bonté à ma chère maîtresse ; nous serons tous reconnaissants de quitter cet affreux désordre pour nous trouver sous un toit plus hospitalier !


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