Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



DES RAYONS ET DES OMBRES

CHAPITRE II
Il prend soin de vous

Les rayons du gai soleil d'été pénétraient clairs et brillants dans la chambre lorsque Nelly se réveilla le matin suivant. Elle ouvrit les yeux avec un étrange sentiment de lassitude et de tristesse ; jamais encore elle n'avait éprouvé chose pareille.
Sa joyeuse enfance s'était écoulée jusque-là sans un nuage. Entourée d'affection et possédant tout ce qui peut rendre un enfant heureux, sa jeune vie s'était épanouie comme une fleur sous les douces caresses du soleil. Mais maintenant Nelly se trouvait en face de la leçon que tous les enfants de Dieu, jeunes ou vieux, doivent apprendre tôt ou tard : « Vous aurez de la tribulation dans le monde ».

Pendant un instant la fillette se demanda ce qui s'était passé, puis la triste réalité lui revint en mémoire. « Papa est très pauvre et nous devons quitter notre chère vieille maison ! » « Être pauvre ! » Nelly ne comprenait guère ce que cela signifiait, mais abandonner la maison où elle avait toujours vécu, se séparer de sa chère institutrice - cela elle ne le comprenait que trop bien et son coeur se serra douloureusement.
Elle se leva et s'habilla tout doucement pour ne pas éveiller les petits, car l'heure était encore très matinale. Lorsqu'elle fut prête, elle ouvrit la fenêtre toute grande et, la tête appuyée sur sa main, elle regarda le paysage familier. Certains enfants l'auraient peut-être trouvé un peu austère, mais Nelly en aimait chaque détail.

Les Merton habitaient une vieille ville de province et leur maison était bâtie dans le proche voisinage de l'antique cathédrale. À travers la brume du matin, Nelly distinguait les sveltes tourelles du majestueux édifice et le vieux beffroi dans lequel les hiboux avaient élu domicile. L'enfant avait toujours vécu à l'ombre de ces murailles séculaires ; comment s'en éloigner maintenant ? Plus loin, elle voyait les grands ormes où nichaient les corneilles ; elle distinguait leurs nids débraillés dans les hautes branches et même le cri discordant des noirs oiseaux lui était cher. Ne faisait-il pas aussi partie pour elle de « la maison » ? Et le vieux jardin dont les allées moussues dévalaient jusqu'au ruisseau qui coulait gaiement à l'ombre des saules ; et la pelouse où, depuis sa plus petite enfance, elle avait cueilli pâquerettes et boutons d'or ; et le gros marronnier dans l'écorce duquel des générations d'enfants avaient taillé les initiales de leurs noms ; et les plates-bandes encerclées de buis... Ensuite les yeux de Nelly se reportèrent sur sa chambre si jolie, si confortable dans laquelle maman avait rassemblé tout ce qui peut faire plaisir aux petits et aux grands enfants.

Tout cela il faudrait le quitter et, à cette pensée, Nelly se mit à pleurer de nouveau, non pas comme la veille en gros sanglots, mais très doucement et très amèrement aussi.
Puis, tout à coup, quelques lignes d'un cantique que vous connaissez aussi lui revinrent à l'esprit.
« Pour vous, enfants, Jésus quitta la gloire Qui l'entourait dans la splendeur des cieux... »
« Jamais je n'avais pensé à cela, se dit l'enfant. Jésus a tout quitté pour me sauver. Et moi, qu'ai-je fait pour lui ? » Elle essaya de se rappeler une occasion où elle aurait renoncé à quelque chose pour le Seigneur. Hélas ! sa vie tout entière lui apparut comme un tissu d'égoïsme absolu. « Hier, je désirais mourir pour lui et maintenant je murmure parce qu'Il me demande de quitter cette maison ! Comme je suis ingrate et méchante ! »

Nelly soupira profondément en réalisant sa faiblesse. Alors elle repensa aux paroles de sa mère. « Tu ne peux rien faire avec ta propre force, mais le Seigneur t'aidera. » Puis elle répéta tout bas le verset appris la veille et dont elle avait à peine saisi la signification au moment même. « Rejetant sur Lui tout votre souci, car Il a soin de vous ».
Alors, avec sa confiance enfantine, Nelly se mit à genoux et raconta au Seigneur Jésus tout son grand chagrin. Elle le fit très simplement et se releva toute réconfortée. Celui qui aime les petits avait écouté sa prière et maintenant il avait rempli le coeur de la fillette de Sa précieuse paix.
Nelly se souvint tout à coup combien elle avait été méchante envers sa petite soeur la veille. Elle courut bien vite à l'armoire des jouets, en tira le trésor malmené de Mimi et, au bout de quelques minutes, la jambe déchirée était solidement cousue et la poupée placée dans les bras de la fillette encore endormie.

La grande soeur ne regretta pas la peine qu'elle s'était donnée lorsqu'elle vit le regard stupéfait et ravi à la fois dont Mimi, à son réveil, enveloppa son enfant chéri.
- Tu n'es plus cassée, murmurait-elle en la caressant, tu es tout à fait guérie et Nelly est gentille maintenant.

Il fallut alors éveiller Lili afin qu'elle partageât la joie de sa jumelle.
Grandes fillettes qui lisez ces lignes, avez-vous jamais pensé qu'en vous oubliant un peu vous-mêmes vous pouvez amener un sourire joyeux sur les visages de vos petits frères et soeurs ? Avez-vous jamais réalisé que c'est là ce que le Seigneur demande de vous ?
Quelques minutes plus tard, en descendant le large escalier de chêne noirci, Nelly rencontra son père qui sortait de sa chambre. Comme il était pâle et triste ! L'enfant, toute consternée, courut à lui et l'embrassa tendrement.
- Ma petite fille est un vrai rayon de soleil, ce matin, fit M. Merton en caressant doucement la tête de Nelly. Maman m'a dit pourtant que tu étais bien triste hier au soir. Où donc sont partis tous tes chagrins ?

Et, à part lui, le père se disait Les enfants oublient si vite ! »
Nelly cacha sa figure sur l'épaule de son papa : elle n'osait parler. Puis, prenant courage, elle dit doucement :
- J'étais très, très triste ce matin, papa, mais j'ai raconté mon chagrin au Seigneur Jésus ; c'est Lui qui le porte maintenant. Il le peut tellement mieux que moi.

M. Merton se pencha bien bas sur sa petite fille et l'embrassa. Il sembla à Nelly, lorsqu'il se redressa, qu'il essuyait une larme. Mais peut-être se trompait-elle. Les papas ne pleurent pas.
- Tu as enseigné une leçon à ton papa, Nelly, fit-il d'une voix toute changée et il rentra dans sa chambre en fermant la porte derrière lui.

« Que veut-il dire ? » se demanda l'enfant. Papa en savait tellement plus qu'elle dans tous les domaines ; jamais elle ne pourrait lui enseigner quelque chose. Pourtant les paroles si simples de la fillette avaient pénétré jusqu'au coeur du père. Il sentit qu'il ne possédait pas la foi de son enfant. Il venait de passer une nuit sans sommeil, se tourmentant à chercher une issue qu'il ne trouvait pas ; il avait prié, sans doute, mais s'était relevé de sa prière sans avoir déposé son fardeau. Pourquoi ? Ah ! c'est qu'il ne pouvait se confier dans le Seigneur pour ce qui concernait la vie de tous les jours, et pourtant il s'était confié en Lui pour son salut éternel. Maintenant il voyait sa faute et, s'agenouillant de nouveau, il supplia Dieu de lui accorder la foi d'un petit enfant ; et, tandis qu'il priait ainsi, de douces paroles de consolation lui revinrent à la mémoire. Une voix familière semblait les murmurer à son oreille : « Ne soyez pas en souci pour votre vie, de ce que vous mangerez et de ce que vous boirez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus : la vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ? Regardez aux oiseaux du ciel : ils ne sèment ni ne moissonnent, ni n'assemblent dans des greniers, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup mieux qu'eux ? Ne soyez donc pas en souci, disant : Que mangerons-nous ? ou que boirons-nous ? ou de quoi serons-nous vêtus ? car votre Père céleste sait que vous avez besoin de ces choses. Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, ne nous donnera-t-Il pas aussi toutes choses avec Lui ? »
Alors M. Merton courba la tête et dit :
« C'est assez, Seigneur ; je sais que Tu es fidèle. Tu me conduis par un chemin que je n'ai pas suivi jusqu'ici, mais Tu me tiens par la main et j'ai confiance en Ta sagesse et en Ton amour ».

Ce fut ainsi que la petite Nelly aida à son papa.


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