TITLE>Oeuvres posthume de A. Rochat, ministre du Saint Evangile - 1848

Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Oeuvres posthume de A. Rochat
Ministre du Saint Évangile

LETTRE L
1840.

 

Pour les rassembler, il faut d'abord les séparer du monde, puis...

Mon cher frère,
Puisque le Seigneur vous donne de l'ouvrage dans la contrée où vous êtes, il paraît bien que c'est là qu'Il vous appelle à travailler pour le moment. Seulement ne vous attachez pas trop aux endroits où il y a déjà un réveil bien établi, et où l'on est attiré par les douceurs de la communion fraternelle. Allez plutôt là où le réveil commence seulement, ou bien là où il n'y en a point encore. Ne vous occupez pas des affaires des autres. Ayez le moins de discussions possibles avec les pasteurs qui ont d'autres vues que les vôtres. Ne vous entretenez pas d'eux avec leurs paroissiens. Veillez et priez en tout temps. Ne vous croyez bien, que lorsque vous êtes humilié au pied de la croix. Demandez à Dieu de parler aux âmes avec amour, et de montrer une parfaite douceur envers tous les hommes. Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force. Souvenez-vous qu'il est écrit : « Vous aurez de l'angoisse au monde, mais ayez bon courage, j'ai vaincu le monde. »

Permettez-moi de vous dire quelques paroles sur les dernières lignes de votre lettre. Je le fais, non dans un esprit de discussion, mais simplement pour mettre la lumière devant vos yeux, laissant au Seigneur à faire le reste. Vous me dites que vous n'avez pas d'autre conviction pour le moment que de chercher à rassembler en un les enfants de Dieu dispersés. Savez-vous, mon frère, que cette conviction-là mène déjà bien loin. Pour les rassembler, il faut les séparer du monde ; il faut ensuite, si l'on ne veut rassembler que les enfants de Dieu, examiner ceux qui se présentent pour faire partie de l'assemblage, et établir une règle d'admission ; il faut exclure ceux qui se manifestent ensuite comme n'ayant été que des mondains déguisés ; et par conséquent il faut encore une règle d'exclusion. Quand les enfants de Dieu sont rassemblés, il faut des assemblées régulières, et quelqu'un qui les préside, quelqu'un qui fasse les collectes, quelqu'un qui les administre. Il faut prendre la Cène ensemble ; il faut se surveiller ; il faut reprendre les déréglés ; il faut pourvoir à l'instruction des enfants. Si une partie de l'église veut, selon la Parole, demander à Dieu un pasteur et qu'elle croit le voir se manifester au milieu d'elle ; il faut voir si tous ont la même conviction. Si tous sont d'accord pour voir en lui les dons de cette charge, le voilà reconnu et par conséquent nommé ; et vous voilà de fait avec une église, tout en n'ayant point voulu former d'église, et partant de ce seul principe l'assemblage des saints selon la Parole. Tant il est vraie que tout, se lie dans les principes qui viennent de Dieu, et qu'aussitôt qu'on en admet un, on est obligé d'admettre de fait tous les autres, encore qu'on voudrait supprimer les noms que la Parole a donnés aux choses.

Adieu, mon cher frère, que la lumière du Seigneur resplendisse sur toutes vos voies !

LETTRE LI
1840.

Lorsque le boisseau est plein de froment, il n'y a plus de place pour y mettre un grain d'ivraie

Mon cher frère,
Quoiqu'il fût à désirer, dans un sens, que vous fussiez rapproché du frère .... d'un autre côté, il est bon que les ouvriers soient un peu éloignés les uns des autres, afin de ne pas trop entasser les secours spirituels sur le même point. Vous pourriez suppléer à cet éloignement en vous réunissant tous les mois une fois pour consacrer un jour la prière et aux entretiens fraternels.

Je suis pleinement d'accord avec vous quand vous dites que l'oeuvre extérieur ne doit être considérée que comme la conséquence de celle que le saint-Esprit fait dans le coeur. Aussi je pense qu'un ouvrier ne perd nullement son temps, lorsqu'il consacre chaque jour une heure ou deux à la lecture de la Parole et à la prière. Si l'on néglige de renouveler ainsi l'onction intérieure, on n'est plus que comme une espèce de machine à prédication, et à la longue les auditeurs s'en ressentent, quoiqu'ils ne sachent pas d'où vient le manque d'esprit vivifiant dans les choses qui leur sont dites.

Pour trouver le temps de nourrir chaque jour la piété intérieure, le moyen n'est pas seulement de ne pas donner trop de temps au sommeil et au repos, mais peut-être plus encore de faire des visites courtes, et de ne rester dans chaque endroit que ce qu'il faut. Il est des chrétiens qui ont le défaut de ne pas savoir s'en aller. Quand ils sont dans un endroit, ils y restent ; ils perdent du temps ; ils le font perdre aux autres, et négligent des personnes qu'il faudrait visiter. Dans ces longues visites, il est rare qu'outre la perte du temps, il n'y ait pas des paroles inutiles. De plus, elles engendrent parfois trop de familiarité, et laissent voir de trop près les misères de celui que, en qualité d'évangéliste, on doit s'accoutumer à regarder comme un homme qui est le modèle de ce qu'il prêche.

Dieu vous a mis une écharde en la chair, probablement pour vous empêcher de vous élever. L'orgueil est un ver à la racine de toutes nos oeuvres, et quoique le sang de Christ soit la seule chose qui le tue, cependant les expériences humiliantes y aident beaucoup, précisément parce qu'elles nous ramènent toujours comme de pauvres pécheurs au pied de la croix. Nous sommes de notre nature tellement pleins de propre justice, et tellement portés à faire de la sanctification notre Sauveur, ou du moins un appui pour notre âme, que le Seigneur est obligé, dans sa profonde sagesse, de nous sanctifier en nous humiliant, et de se servir de nos chutes répétées pour nous faire sentir le prix de son amour, et pour nous convaincre qu'il est tout en tous. - Heureusement savons-nous que « si le juste tombe, il ne sera pas entièrement abattu, parce que l'Éternel lui soutient la main. » « Ceux qui se confient en l'Éternel sont comme la montagne de Sion qui ne peut être ébranlée, et qui se soutient à toujours. » « Oh ! que bienheureux est l'homme dont la force est en Dieu, et ceux au coeur desquels sont les chemins battus. Passant par la vallée de Baca (des pleurs), ils la réduisent en fontaine ; ils marchent avec force pour se présenter devant Dieu en Sion. »

Tenez-vous en garde contre la légèreté qui contriste le saint-Esprit, qui gâte l'effet des paroles sérieuses qu'on a dites, et qui ouvre la porte aux pensées décidément mauvaises.
Soyez très-discret sur tout ce qu'on peut vous confier, et sur tout ce que vous pouvez être appelé à voir. Établissez la vérité plutôt d'une manière positive que sous forme de controverse. Les Anglais disent que « lorsque le boisseau est plein de froment, il n'y a plus de place pour y mettre un grain d'ivraie. »

Prenez bien garde de ne jamais rien avancer en fait de doctrine, que ce que vous pouvez enseigner avec une pleine conviction. Ce que dit un évangéliste a un certain poids ; ses paroles ne tombent pas en terre, et ainsi il ne doit pas avancer légèrement des choses qui seront prises au sérieux par ceux qui l'écoutent. Il est plus facile de propager une erreur que de la détruire ensuite, lorsqu'on s'aperçoit qu'on a avancé des choses dont on n'a plus la conviction qu'elles sont vraies. Il est parlé dans l'Écriture de gens qui n'entendent point les choses qu'ils affirment être certaines.

Grâces au Seigneur, il nous est donné de nous souvenir quelquefois de vous dans nos prières publiques. Il faut que les prières des saints aient bien de la valeur, puisque l'apôtre Paul s'y recommandait si souvent. Aussi sommes-nous bien coupables quand nous ne faisons pas valoir le privilège qui nous est accordé, d'avoir un continuel accès au trône de la Grâce, pour nous et pour les autres.

Je dis avec vous que l'orthodoxie n'est pas la vie, et que croire à la communion avec Jésus par la foi, est bien différent de la sentir. Cependant dans les temps où cette communion est peu sentie, c'est une consolation et une force de croire qu'elle existe par la foi, alors même qu'elle ne se sent pas.

Vous dites que le Seigneur nous veut chantants et non gémissants, Quant à moi, je crois qu'Il nous veut des deux manières. Paul disait : « Attristé, et toutefois joyeux. » Pierre disait : « En qui vous vous réjouissez, quoique maintenant vous soyez attristés par diverses épreuves. » Jésus disait : « Vous aurez de l'angoisse au monde, mais ayez bon courage, j'ai vaincu le monde. » Et Jacques : « Quelqu'un est-il souffrant ? qu'il prie. Quelqu'un est-il content ? qu'il chante des cantiques. » - Comment ne pas gémir de nos péchés, de ceux des frères, de la corruption du monde, du mépris qu'on fait de Dieu et de ses grâces, des maux et des misères qui travaillent l'humanité, et dont nous avons notre part. Paul disait : « Nous gémissons étant chargés, » et ailleurs : « Misérable homme que je suis ! qui me délivrera de ce corps de mort ? » Voyez encore 2 Cor. I, 8 à 11 ; 2 Cor. II, 12, 13. - VI, 10. - IV, 8 à 11. - Ce que Dieu veut, n'est pas que nous ne gémissions pas, mais qu'en gémissant, nous triomphions en Celui qui nous a aimés.

Adieu, mon cher frère, demeurez ferme en notre Seigneur.

LETTRE LII
1840.

L'Esprit saint, n'admet que deux états d'âme : l'homme qui fait le péché, et qui est du diable, et l'homme qui est né de Dieu, et qui ne fait point de péché - La double interprétation du péché

L'Esprit saint, dans le troisième chapitre de la première épître de saint Jean, n'admet que deux états d'âme, et nullement un état intermédiaire.

Le premier état, c'est celui de l'homme qui fait le péché, et qui est du diable (v. 8).
Le second état, c'est celui de l'homme qui est né de Dieu, et qui ne fait point de péché, et qui même ne peut pécher, parce qu'il est né de Dieu (v. 9).

En se tenant collé à la Parole, nous est-il permis de créer un intermédiaire entre ces deux états, ou devons-nous dire : Moi et ceux qui avec moi ne pèchent plus, nous sommes nés de Dieu, et tous les autres qui font le péché sont du diable ? Quant à moi, dans ma manière d'entendre la Parole, j'admets en plein la distinction que fait ici l'Esprit saint avec toutes ses conséquences. Comme par ces mots : pécher ou faire le péché, j'entends vivre dans l'habitude du péché, je dis hardiment que quiconque pèche ou fait le péché, c'est-à-dire vit dans l'habitude du péché, est du diable ; et j'admets pleinement que quiconque est né de Dieu ne pèche pas, ne fait pas le péché, c'est-à-dire n'est pas ouvrier d'iniquité (Matth. VII, 23), n'est pas esclave dit péché et ne s'y adonne pas (Jean VIII, 34).

Le méchant n'a point la crainte de Dieu devant ses yeux ; il se flatte en lui-même quand son iniquité se présente pour être haïe ; il se garde d'être attentif à bien faire ; il s'arrête au chemin qui n'est pas bon ; il machine sur son lit les moyens de nuire ; il n'a point en horreur le mal (Ps. XXXVI, 1-4). C'est un véritable ouvrier dont la vie entière est de pécher, soit ouvertement, soit secrètement, soit grossièrement, soit avec les vernis et les dehors de l'honnêteté mondaine ou du pharisaïsme.

Quant au juste, à l'homme converti, quoiqu'il pèche encore, en prenant le mot péché dans le sens de commettre des péchés d'infirmité, car dans ce sens, « il n'y a point d'homme qui ne pèche » (1 Rois VIII, 46 ; Jaq. III, 2 ; 1 Jean I, 8) ; cependant il ne pèche point, en prenant ce mot dans le sens de vivre dans le péché. Comme l'Esprit saint l'explique, il ne fait point le péché (1 Jean III, 9), il n'est pas ouvrier d'iniquité. Il est si loin de faire le péché, que continuellement il le défait, en le combattant par la vigilance et par la prière ; en se relevant par la repentance, en tirant parti de ses chutes même pour devenir et plus humble et plus reconnaissant envers Celui dont « la grâce lui suffit, » et dont « la force s'accomplit dans sa faiblesse. » Il ne fait pas le péché, car il fait le contraire. Il « s'édifie sur sa très-sainte foi, en priant par le saint-Esprit (Jude 20). Il « apporte tous ses soins à ajouter à la foi le courage, le discernement, la tempérance, la patience, la piété, l'amour fraternel, la charité » (2 Pier. 1, 5-8). Il « recherche la paix avec tout le monde, et la sanctification sans laquelle nul ne verra la face du Seigneur » (Hébr. XII, 14). Il « recherche la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur. Il combat dans le bon combat de la foi » (I Tim. VI, 11, 12).
Il « ne se persuade point d'être parfait, mais il fait ses efforts pour parvenir à la perfection. Il oublie les choses qui sont derrière lui, et s'avance vers celles qui sont devant » (Phil. III, 12-14). Si par moment ses mains sont affaiblies, et ses genoux relâchés, il écoute la Parole de Dieu qui lui dit : « Faites à vos pieds un chemin droit, afin que ce qui cloche ne se dévoie pas tout-à-fait, mais que plutôt il se rétablisse » (Hébr. XII, 13).

S'il fait des chutes graves, au bout d'un certain temps la semence de Dieu, qui est en lui, l'amène à la repentance et ne lui permet pas de demeurer dans le péché ; et bientôt il s'écrie avec Job, homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal ; avec Job qui eut pourtant, malgré son intégrité, ses moments d'impatience et de révolte : « J'ai horreur d'avoir ainsi parlé, et je m'en repens sur la poudre et sur la cendre. »

Avec David, renouvelé par la repentance, il dit aussi : « Je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant moi ; j'ai péché contre toi, contre toi proprement. » Il demande à Dieu de lui rendre « la joie de son salut et de le soutenir par l'Esprit d'affranchissement. » Il veut faire tourner sa chute à la gloire de Dieu, en « enseignant ses voies aux transgresseurs, afin que les pécheurs se convertissent à Lui. »

Avec Pierre, relevé de sa chute, et dont la foi n'a pas défailli, parce que Jésus a prié pour lui (Luc XXII, 32), il verse les larmes de la repentance, et étant retourné à Dieu, il « affermit ses frères. » « Il aime d'autant plus, qu'il lui a été beaucoup pardonné ; » et il peut malgré la honte qu'il a de sa lâcheté, dire au Seigneur : « Tu sais toutes choses, tu sais que je t'aime. »

Dites-moi, cher frère, ces hommes-là qui ont péché, qui ont avoué avoir péché, qui ont pleuré leur péché, et qui pourtant avaient connu et la joie du salut, et l'amour de Jésus, et à qui Dieu n'a point refusé de rendre un bon témoignage ; ces hommes-là, oserions-nous les classer dans le nombre de ceux qui sont du diable parce qu'ils pèchent ? Oserions-nous dire qu'ils n'étaient pas nés de Dieu ? Oserions-nous refuser de les appeler nos frères ? Oserions-nous dire que notre état est supérieur au leur, et que nous pouvons avoir de Dieu un meilleur témoignage que Job, que David et que Pierre ?

Pour tout homme qui ne veut pas faire de la Parole de Dieu une énigme, et qui veut prendre chaque chose dans son sens plein et naturel, il n'y a nulle difficulté à concilier ces deux choses, l'une que « celui qui est né de Dieu ne pèche point ; » l'autre, que ces saints hommes, nés de Dieu, ont commis de graves péchés. Tout le mot de l'énigme se trouve dans ce fait qui saute aux yeux de tout homme simple et de bonne foi, c'est que le mot pécher signifie quelquefois dans la Parole commettre des péchés, et d'autres fois vivre dans le péché. Or, c'est dans le premier sens que la Parole de Dieu dit, qu'il n'y a point d'homme qui ne pèche, » que « si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père » (1 Jean II, 1) ; que « si l'on voit son frère pécher, il faut prier pour lui » (Ch. V, 16) ; que la prière faite avec foi sauve le malade, et que s'il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés (Jaq. V, 15) ; qu'il faut reprendre ceux qui pèchent en présence de tous, afin de donner de la crainte aux autres (1 Tim. V, 20).

C'est toujours en suivant ce même sens, que l'apôtre écrivant aux Corinthiens, parle de plusieurs d'entre eux qui ont péché (2 Cor, XII, 21) ; qu'il leur reproche même des péchés grossiers, comme de faire tort à leurs frères (1 Cor. VI, 8) ; tout en admettant qu'ils sont le temple du saint-Esprit (v. 19). C'est d'après le même principe qu'il leur dit : « Quand vous péchez ainsi contre vos frères et que vous blessez leur conscience qui est faible vous péchez contre Christ (1 Cor. VIII, 12).

C'est, d'un autre côté, en prenant le mot péché dans son second sens et comme signifiant vivre dans le péché, que la Parole de Dieu déclare que celui qui est né de Dieu ne pèche point, ne peut pécher, et que quiconque pèche ne l'a point vit, ni ne l'a point connu.
Cette double interprétation du mot péché lève toutes les difficultés ; et si nous ne l'admettons pas, nous faisons de la Parole un livre énigmatique et qui est en contradiction complète avec lui-même.
D'ailleurs, mettons la main sur la conscience, et nous trouverons en nous l'application de cette double interprétation.

Si nous conservons au mot péché son vrai sens, et si nous appliquons ce mot à toute « transgression de la Loi » (1 Jean III, 4), nous serons forcés de dire : Je pèche, car je n'aime pas Dieu de tout mon coeur et mon prochain comme moi-même ; et en même temps, sentant que nous faisons le mal que nous haïssons, que nous prenons plaisir à la Loi de Dieu quant à l'homme intérieur, et que nous nous écrions : « Misérable que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort » (Rom. VII, 15, 22, 24) ?

Sentant, par la Grâce de Dieu, que faire le bien est notre plaisir et ce à quoi nous nous appliquons, nous pourrons dire : « Je ne pèche pas, je ne vis pas dans le péché ; » « je sers de l'esprit à la Loi de Dieu » (Rom. VII, 25) ; je marche « non selon la chair, mais selon l'Esprit ; » je ne suis pas de ceux qui « vivent selon la chair et qui mourront, » mais de ceux qui, « par l'Esprit, font mourir les oeuvres de la chair, et qui vivront » (Rom. VIII, 4, 13).

Je sais qu'il est parmi vous des personnes qui ont imaginé d'établir une distinction entre les péchés et les offenses que commet l'enfant de Dieu. Mais où ont-elles vu cela dans la Parole ? Et où ont-elles vu qu'il faut se repentir des péchés et ne pas se repentir des' offenses ? - Quant à moi, prenant la Parole dans toute sa simplicité, je dis : Toute iniquité est péché (1 Jean V, 17), et quiconque pèche transgresse la Loi, car le péché est la transgression de la Loi (1 Jean III, 4), et je dis aussi avec la Parole, que tout péché doit être confessé pour être pardonné « Celui qui cache ses transgressions ne prospérera point mais celui qui les confesse et les délaisse obtiendra miséricorde » (Prov. XXVIII, 13). « Si nous disons que nous n'avons point de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n'est point en nous. Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité » (1 Jean I, 8, 9).
Aussi je demande au Seigneur qu'il me soit donné chaque jour de tourner ma face vers Lui avec Daniel, cherchant à faire requête et supplication, faisant ma confession et disant : Seigneur, à nous est la confusion de face, parce que nous avons péché contre toi. Les miséricordes et les pardons sont du Seigneur notre Dieu, car nous nous sommes rebellés contre Lui.

Et quand j'entends un homme comme Daniel dire, après avoir fini sa prière : Comme je parlais encore, que je faisais ma requête, et que je confessais mon péché (Dan. IX, 21 ). Quand j'entends David, « l'homme selon le coeur de Dieu, » dire : « J'ai péché contre toi, j'ai fait ce qui est déplaisant à tes yeux. »

Quand j'entends Jésus enseigner à ses disciples à dire : « Pardonne-nous nos péchés » (Luc XI, 4) ; enseigner, dis-je, cette prière à ceux qu'Il appelle ses amis ; à ceux qui sont déjà nets (Jean XV, 3) ; à ceux avec qui l'Esprit demeure (Jean XIV, 17) ; à ceux qui « ont tout quitté pour le suivre » (Luc XVIII, 28) ; à ceux auxquels Il déclare que leurs « noms sont écrits dans les cieux ; » je n'ai nullement honte, et je ne crois nullement faire injure à ma qualité d'enfant de Dieu, en me joignant tous les jours dans un même esprit, aux fidèles qui ont vécu avant et après Jésus-Christ, pour dire à mon Père céleste, en fléchissant le genou devant Lui : « Pardonne-moi mes péchés.

En passant, je vous communiquerai une remarque que je viens de faire en lisant l'oraison dominicale en saint Matthieu ch. VI : c'est qu'il est évident par cet endroit de la Parole, que péché et offense sont synonymes. Au verset 12, ce sont les péchés dont Jésus-Christ fait demander le pardon, et dans les versets 14 et 15 ce sont les offenses qu'il déclare que le Père céleste pardonnera ou ne pardonnera pas, si l'on pardonne ou si l'on ne pardonne pas aux hommes. Il est donc bien évident par là, que les offenses ont besoin de pardon, et que la distinction qu'on a voulu faire entre offense et péché, quant à la nécessité du pardon, est une distinction qui n'est nullement fondée sur la Parole.

Il est vrai que l'enfant de Dieu n'est jamais blessé au coeur par Satan, et comme « c'est du coeur que procèdent les sources de la vie, » je pense que c'est dans ce sens que l'Écriture dit, que « celui qui est né de Dieu, se garde lui-même, et que le malin ne le touche point » (l Jean V, 18). Car Dieu dit au malin à l'égard de chacun de ses élus, comme à l'égard de Job, lorsqu'il lui permet de les cribler comme on crible le blé : « Voilà, il est entre tes mains, seulement ne touche point à sa vie. » Je ne vois pas qu'il y ait d'autre manière de concilier cette affirmation que celui qui est né de Dieu, n'est pas touché par le malin, avec les exemples de la Parole qui nous montrent que les élus de Dieu ont plus d'une fois été blessés par les traits de l'ennemi. Si Satan n'avait plus aucun pouvoir sur les élus, je ne comprendrais réellement pas pourquoi nous sommes exhortés si souvent à ne pas lui donner lieu, à lui résister, à être sobres et à veiller, parce qu'il rôde autour de nous, et pourquoi saint Paul disait aux Corinthiens, qu'il craignait que « comme le serpent séduisit Eve par sa ruse, leurs esprits ne se laissassent corrompre en se détournant de la simplicité qui est en Christ » (2 Cor. XI, 3) Comment l'apôtre pouvait-il craindre les séductions de Satan pour des gens qu'à la lettre, Satan ne pouvait pas toucher ?

De ce que Jésus-Christ, qui est notre modèle, a été tenté comme nous en toutes choses, sans péché, faut-il en conclure, comme quelques-uns, que « nous qui sommes en Lui, nous sommes aussi accomplis en Lui qui est le Chef » et le consommateur de la foi ? » ce qui signifie, si je les comprends bien, que Jésus-Christ étant notre modèle et nous donnant la force d'imiter ce modèle d'une manière accomplie, nous sommes comme Lui, tentés, sans commettre de péché.

Il est vrai que « Jésus-Christ nous a laissé un modèle, afin que nous suivions ses traces » et que quiconque ne s'étudie pas à suivre son modèle et à faire comme Lui ce qui est juste, n'est pas réellement né de Dieu ; car « si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas. » Il est vrai aussi que « nous avons en Christ les grandes et précieuses promesses par lesquelles nous sont données toutes les choses nécessaires à la vie et à la piété. » Mais il ne s'ensuit pas de là, que celui qui étudie et qui copie avec sincérité par le saint-Esprit, le modèle de Jésus-Christ, soit immédiatement rendu conforme à ce modèle ; si cela était, les chrétiens ne seraient pas exhortés à tendre « à la perfection » (2 Cor. XIII, 11) ; à « abonder de plus en plus dans une conduite convenable pour plaire à Dieu » (1 Thess. IV, 1) ; à « croître dans la Grâce et dans la connaissance du Seigneur Jésus » (2 Pier. III, 18), et à ajouter successivement à la foi tous les fruits de la foi (2 Pier. I, 5-7.
Voyez aussi Ephés. IV, 15, 14 ; 2 Cor. IV, 18).

Si le chrétien était rendu tout de suite accompli, les apôtres ne reprocheraient pas si fréquemment des péchés à ceux auxquels ils parlent d'ailleurs, comme à des personnes nées de Dieu. Le passage même qu'ils citent, fait contre eux ; car après avoir établi que Jésus-Christ a été tenté comme nous en toutes choses sans péché, l'apôtre en tire cette conclusion, que « nous n'avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse compatir à nos infirmités, et que nous devons aller avec confiance au trône de la Grâce, afin d'obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secouru temps convenable » (Hébr. IV, 15, 16).
Or, là où il y a des infirmités, là où il y a besoin de miséricorde, là ne se trouvent sûrement pas ni l'absence de tout péché, ni la perfection. Celui qui résisterait continuellement aux tentations de Satan, de manière à n'y jamais céder en quoi que ce soit, ne me paraîtrait guère un homme qui eût des infirmités telles, qu'on fût obligé de l'encourager à aller avec confiance au trône de la Grâce.

Je sais qu'on peut me citer des passages qui disent que « tout disciple accompli est comme son Maître ; » que « celui qui dit qu'il demeure en Christ, doit marcher comme Christ Lui-même a marché ; » que, « en ceci la charité est accomplie en nous, afin que nous ayons confiance au jour du jugement, » si, « tel qu'il est lui-même, tels aussi nous sommes en ce monde » ( 1 Jean II, 6, et Ch. IV, 17 ).
Mais ici encore, la Parole de Dieu doit être prise non dans un sens absolument littéral, qui serait contredit par une quantité d'autres passages ; mais dans un sens simple, naturel, qui est saisi de toute personne qui ne s'accroche pas à des mots pour disputer, et qui laisse toute la Parole de Dieu d'accord avec elle-même.

Dans nombre de passages, le mot comme ne désigne point une ressemblance parfaite entre deux choses, mais seulement une ressemblance à certains égards ou dans un certain degré ; et cela a surtout lieu quand il s'agit de comparer la créature au Créateur, Christ à ses disciples. Qui oserait en effet prendre à la lettre et dans le sens d'une parfaite ressemblance, le mot comme dans le passage suivant : « Soyez parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait » (Matth. V, 48) ?

Un être qui serait réellement parfait comme Dieu, serait Dieu Lui-même.

Quand nous disons à Dieu : « Pardonne-nous, comme nous pardonnons ; », quel est celui d'entre nous qui voudrait que Dieu prît à la lettre, pour modèle de son pardon envers lui, la manière si pleine d'infirmité dont il pardonne aux autres ?
Quand Jésus-Christ dit : « Que celui qui gouverne parmi vous, soit comme celui qui sert ; » cela veut-il dire qu'à la lettre celui qui gouverne et celui qui sert, doivent être à tous égards dans la même position ?
Non sans doute ; mais cela signifie que celui qui gouverne doit par humilité se mettre dans son coeur au même rang que celui qui sert, en se regardant comme étant par amour pour Christ, le serviteur de ceux qu'il gouverne.

Lorsque Jésus-Christ dit : « Je dispose du royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur ; » cela veut-il dire que comme le Père a « assujetti toutes choses sous ses pieds, l'a établi héritier de toutes choses, l'a souverainement élevé, et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus, tout ce qui est dans les cieux, sur la terre et sous la terre fléchisse le genou, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu le Père, » de même Jésus-Christ accorde tous ces mêmes privilèges à ses apôtres ?
Personne n'oserait le dire, et l'on est forcé de convenir qu'ici le comme ne désigne pas une ressemblance parfaite. Lorsque Jésus-Christ prie son Père en disant : « Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous » (Jean XVII, 11), ce qu'il développe au verset 21, en disant : « Afin qu'ils ne soient qu'un, comme toi, ô mon père, tu es en moi, et que je suis en toi, qu'eux aussi, soient en nous ; » pourrait-on croire que le comme désigne ici une ressemblance parfaite, et que les fidèles puissent être un avec le Père absolument dans le même sens que le Père et le Fils sont un ?
Non, certainement car le Père et le Fils sont un par nature ; et nous, nous ne serons jamais un avec Dieu, que par amour et par une volonté entièrement soumise à la sienne ; mais jamais nous n'aurons avec Dieu unité de nature, et jamais la pauvre créature ne pourra dire qu'elle fait partie de la nature et de l'essence du Créateur, comme Jésus-Christ qui est « l'unique issu du Père, » et qui peut dire en parlant de sa nature et dans le sens le plus excellent. « Le Père et moi nous sommes un. »

J'aurais pu multiplier les citations, mais celles qui précèdent me paraissent suffire à toute personne de bonne foi, pour la convaincre que le mot comme n'établit pas toujours dans la Parole une ressemblance parfaite entre les deux choses qu'il compare l'une à l'autre. Il en est de même dans le langage ordinaire. Lorsqu'on dit d'un bon écolier qu'il dessine, qu'il chante, qu'il écrit comme son maître ; quand ou dit d'un enfant qu'il travaille déjà comme son père, on entend toujours ces comparaisons dans le sens d'infériorité, qui tout naturellement accompagne la qualité d'écolier et d'enfant. Quand un père dirait à son enfant : « Marche comme moi sur les traces du Sauveur, et si tu ne marches pas comme moi, cela prouvera que tu ne m'aimes pas ; entendrait-on par là, qu'à chaque infirmité de cet enfant qui s'efforcerait pourtant sincèrement d'imiter son père, celui-ci aurait le droit de lui dire : « Tu ne marches pas exactement comme moi, donc tu ne m'aimes pas ?.... »

Quand l'Écriture dit, que celui qui demeure en Jésus-Christ, doit vivre comme Jésus-Christ a vécu, ce comme n'est pas là pour exprimer une ressemblance parfaite dans l'imitation, mais pour faire opposition avec le mot autrement dont on se servirait pour caractériser celui qui ne demeure pas véritablement en Christ, car il vit autrement que Jésus a vécu.
Remarquons que le même apôtre qui a si fort insisté sur la ressemblance du chrétien avec son Maître, reconnaît lui-même que cette ressemblance n'est pas parfaite ici-bas, puisqu'il dit que « lorsqu'Il sera apparu, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est. » Il renvoie donc la ressemblance parfaite, au moment de la venue de Christ ; et il croit si peu que le chrétien soit dès ici-bas tout-à-fait purifié, qu'il dit dans le verset suivant : « Quiconque a cette espérance en Lui, se purifie lui-même comme Lui aussi est pur » (1 Jean III, 2, 5).

Si je vous comprends bien, le chrétien est déjà nettoyé de toute souillure de la chair et de l'esprit, et il n'a point de sanctification à achever puisqu'il est déjà sans péché, et que même il ne peut plus pécher. Vous ne devriez pas dire non plus avec l'Esprit saint : « Faites mourir vos membres qui sont sur la terre » (Coloss. III, 5) ; renoncez à la colère, à l'animosité, à la malice, à la médisance, etc. ; revêtez-vous comme les élus de Dieu, ses saints et ses bien-aimés, d'entrailles de miséricorde, etc., etc. (v. 12) ; rejetons les oeuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière ; revêtez-vous du Seigneur Jésus, et n'ayez pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises.
Vous mettriez tous ces passages au passé dans la supposition que cela s'est fait lorsque nous avons été ensevelis avec Christ par le baptême en sa mort.
Hé bien ! l'Écriture met cela tantôt au passé, comme une chose faite, tantôt à l'impératif, comme une chose qui doit se faire, parce que l'Écriture ne fait pas de système en dehors de l'expérience et de la réalité.

Comme l'oeuvre est commencée chez le chrétien, dans ce sens l'Esprit saint en parle au temps passé, en disant : « Vous tous qui avez été baptisés en Jésus-Christ, vous avez été revêtus de Christ » (Gal. III, 27) ; « ceux qui sont de Christ, ont crucifié la chair avec ses passions et ses convoitises » (Ch. V, 24) ; et comme l'oeuvre n'est que commencée, et qu'elle doit se continuer, l'Esprit saint présente les mêmes choses comme étant encore à faire, et dit aux chrétiens, comme vous venez de le voir : « Revêtez-vous du Seigneur Jésus ; « faites mourir vos membres qui sont sur la terre, etc., etc. »

D'après le système d'une sanctification graduelle, il n'y a pas à cela la moindre difficulté ; mais d'après le système contraire, je ne conçois réellement pas comment l'on pourrait lever ces contradictions apparentes, et il me semble qu'un grand nombre de pages dans les épîtres doivent être sans application pour ceux qui l'adopteraient.

Je sais qu'on en revient continuellement au passage qui nous dit « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature les choses vieilles sont passées, toutes choses sont faites nouvelles, » et qu'on insiste en disant : « Vous voyez bien que la Parole dit que toutes choses sont faites nouvelles. En conséquence, si tout n'est pas fait nouveau chez vous, s'il y a encore en vous du vieil homme, vous n'êtes pas en Christ. » Voilà qui a l'air terrassant, mais tout cela n'arrête et ne jette dans un faux système que ceux qui ne veulent prendre qu'une portion de la Parole de Dieu en l'isolant du reste, et qui n'admettent pas cette explication toute simple, qu'il s'agit ici du nouvel homme, pour lequel, en effet, tout est nouveau, et qui se trouve chez tous ceux qui sont vraiment en Christ.
Mais à côté de ce nouveau, il en existe un vieux dont l'Écriture parle en d'autres endroits ; qui est déjà crucifié, mais non pas mort, et qu'elle exhorte à faire mourir.

Si l'on m'objecte qu'il y a contradiction à dire dans un endroit que tout est nouveau chez le chrétien, que tout ce qui est vieux est passé ; et dans un autre, qu'il a encore un vieil homme dont il doit se dépouiller, je répondrai d'abord que cette contradiction apparente est un fait existant dans la Parole de Dieu, et qu'on ne peut nier un fait.
Secondement, que cette contradiction apparente n'embarrasse que ceux qui, au lieu de consulter l'expérience et de mettre la main sur le coeur où ils trouveraient la même contradiction apparente, veulent faire des systèmes en dehors de l'expérience. Dans ce cas, l'embarras qu'on trouve à concilier ces apparentes contradictions doit être imputé, non à la Parole de Dieu, qui parle toujours de manière que notre expérience soit d'accord avec elle ; mais à notre malheureux esprit de système qui, en dehors de l'expérience, voudrait faire cadrer la Parole avec les systèmes que nous avons inventés.

Quant à moi, je ne trouve pas la moindre difficulté en consultant mon expérience, à comprendre comment Paul a pu dire : « Je fais ce que je hais » (Rom. VII, 15) ; « je fais le mal que je ne voudrais pas faire » (v. 19) ; et dire en même temps : « Ce n'est pas moi qui le fais. »

En système, c'est là un galimatias. Comment un homme peut-il faire ce qu'il hait ? S'il le hait, qui le force à le faire ? Comment peut-il dire qu'il fait le mal, et un moment après, que ce n'est pas lui qui le fait ?

Que Paul ait dit cela de lui converti ou non converti, sous la Loi ou sous la Grâce, peu importe au but que je me propose pour le moment. Ce que je veux seulement prouver, c'est que, en dehors de l'expérience, le langage de la Parole est rempli d'apparentes contradictions. Et n'en est-il pas de même dans notre langage habituel ? Quand une mère, par exemple, dit à son enfant qui lui a désobéi : « Vous êtes un sot, je » ne vous aime pas ; » et que dans la même minute elle court à son enfant qui vient de se blesser en tombant, en lui criant : « Cher enfant, t'es-tu fait mal ? » Que diriez-vous d'un faiseur de systèmes qui arrêterait cette mère en lui disant : « Comment pouvez-vous, dans la même minute, dire au même enfant que vous ne l'aimez pas et qu'il vous est cher ? »

Ah ! mon frère, que les systèmes en dehors de l'expérience sont pauvres, secs, froids et embarrassants ! On peut dire véritablement qu'ils portent leur punition avec eux.

Recevez l'expression de mon affectueux dévouement en Christ.


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