Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE DÉLUGE
ou
MÉDITATIONS SUR LES CHAPITRES VI ET VII DE LA GENÈSE.

V
NOÉ TROUVE GRÂCE DEVANT L'ÉTERNEL. IL REÇOIT L'ORDRE DE BÂTIR L'ARCHE.
SA FOI ET SON OBÉISSANCE.

Même dans les temps les plus fâcheux, il y a des hommes qui sont réservés « selon l'élection de grâce » (Rom. XI, 5). C'est ce qui arriva à l'époque du déluge. Noé, fils de Lémech, petit-fils de Méthusélah, (1) arrière petit-fils d'Énoch et faisant partie de la pieuse postérité de Seth, Noé « trouva grâce devant l'Éternel » (Gen. VI, 8).

Cette expression : trouver grâce devant l'Éternel, est appliquée aussi à Moïse (Exode XXXIII, 17), à David (Actes VII, 46), à la mère du Seigneur (Luc I, 30). Elle est l'équivalant de cette autre expression appliquée à tous les fidèles : « Vous êtes sauvés par grâce » (Ephés. II, 8).

Trouver grâce devant Dieu, ou être sauvé par grâce, c'est être sauvé sans aucun mérite, être sauvé sans avoir égard à aucune oeuvre que l'on ait faite ou que l'on se propose de faire. « Si c'est par grâce, ce n'est plus d'après des oeuvres, autrement la grâce n'est plus une grâce, et si c'est d'après des oeuvres, ce n'est plus une grâce, autrement l'oeuvre n'est plus une oeuvre » (Rom. XI, 6). Quiconque prétend travailler pour gagner le salut, ne peut être sauvé par grâce, « car à celui qui travaillé, le salaire ne lui est pas compte comme une grâce, mais comme une dette. Quant à celui qui ne travaille point, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée pour justice » (Rom. IV, 4, 5).

Le dernier passage que nous venons de citer nous montre que la grâce ou le pardon gratuit est saisi par la foi, qui est elle-même une grâce et un don de Dieu, selon qu'il est écrit : « Étant justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par le moyen de notre Seigneur Jésus-Christ, par le moyen duquel aussi nous avons eu accès par la foi à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes. »

Aussi est-il dit de Noé qu'il « fut fait héritier de la justice qui s'obtient par la foi » (Hébr. XI, 7). - Dieu lui avait donné sa grâce en Christ avant les temps éternels (2 Tim. I, 9), Il lui donna en son temps de la saisir par la foi, (2) et Noé ainsi justifié, trouva grâce devant Dieu.

Ceux qui vécurent avant Jésus-Christ trouvèrent grâce en croyant en Celui qui devait venir, comme nous qui vivons maintenant nous trouvons grâce en croyant à Celui qui est venu.

Abel obtint par la foi le témoignage d'être juste, Dieu rendant un bon témoignage à ses offrandes (Hébr. XI, 4). Jacob mourut disant « Éternel, j'ai attendu ton salut» (Gen. XLIX, 18). Abraham a vu le jour de Christ et s'en est réjoui (Jean VIII, 56).

Les patriarches sont morts dans la foi sans avoir reçu les choses qui leur avaient été promises, mais ils les ont vues de loin, crues, saluées, et ils ont fait profession d'être étrangers et voyageurs sur la terre. Quant à nous, nous croyons que Jésus-Christ a paru pour ôter nos péchés (1 Jean III, 5), nous croyons qu'Il fut livré pour nos offenses et qu'il ressuscita pour notre justification (Rom. IV, 25). Ainsi les regards de tous ceux qui ont été justifiés depuis la création du monde se sont concentrés sur Jésus, attendu par les uns comme « le désiré des nations » et reçu par les autres comme Celui qui a accompli les promesses faites aux pères.

C'est la grâce, toujours la grâce, la foi, toujours la foi, qui ont donné ou saisi le salut en tous temps et en tous lieux. Il en sera ainsi jusqu'à la fin des siècles.
Heureux ceux qui, comme Noé, auront trouvé grâce pour ce jour qui est appelé « le jour du jugement et de la perdition des hommes impies » (2 Pierre III, 7) ! Pour avoir ce bonheur il faut croire comme Noé, car il est dit positivement qu'en ce jour-là Dieu sera glorifié dans ses saints, et se rendra admirable en tous ceux qui auront cru (2 Thess. I, 10).

S'il est incontestable que Noé fut sauvé par grâce, par la foi et non par ses oeuvres, il n'est pas moins incontestable que sa foi, qui était un don de Dieu et une oeuvre de l'Esprit dans son âme, produisait en lui des fruits de sainteté. Il est dit de lui qu'il était juste et intègre en son temps et qu'il marchait avec Dieu (Gen. VI, 9). L'Éternel lui-même lui dit : « Je t'ai vu juste devant moi en ce temps-ci » (Gen. VII, 1).

Noé était juste, non-seulement parce qu'il était justifié devant Dieu par sa foi (Hébr. XI, 7), mais encore parce qu'il faisait ce qui était juste et droit, parce qu'il s'adonnait à la justice (Actes X, 35) et qu'il « recherchait la justice » comme le font tous ceux qui invoquent le Seigneur d'un coeur pur (2 Tim. II, 22). Quand le royaume de Dieu est établi dans une âme par la foi, il y est « justice, paix et joie par le Saint-Esprit » (Rom. XIV, 17 ; Ephés. V, 9).

Noé était « juste devant l'Éternel » (Gen. VII, 1). Ce n'était pas un juste mondain, un de ces faux justes à qui Jésus-Christ disait : Pour vous, vous voulez passer pour justes aux yeux des hommes, mais Dieu connaît vos coeurs, c'est pourquoi ce qui est grand devant les hommes est en abomination devant Dieu. Noé avait le coeur purifié par la foi (Act. XV, 9), c'est pourquoi il ne nettoyait pas seulement le dehors, mais tout premièrement le dedans. Ayant espérance en Christ, il se purifiait lui-même comme Christ aussi est pur (1 Jean III, 5). Ayant saisi par la foi les promesses, et sachant que Dieu était son Dieu (Hébr. XI, 13), il se nettoyait de toute souillure de la chair et de l'Esprit, achevant sa sanctification dans la crainte de Dieu (2 Cor. VII, 1).

De plus, Noé était intègre, c'est-à-dire, entier dans le service de Dieu. Il ne se partageait pas entre Dieu et le monde. Comme Dieu était tout pour lui, il était tout à Dieu. Il pouvait dire avec David : l'Éternel est la part de mon héritage (Ps. XVI), l'Éternel est tout mon salut et tout mon plaisir (2 Sam. XXIII, 5), et avec Jérémie : « l'Éternel est ma portion » (Lament. III, 24).
Il n'était pas de ceux qui clochent sans cesse entre Dieu et Bahal, qui veulent sans cesse trouver des accommodements entre le service de Dieu et le service du monde; hommes doubles de coeur qui veulent servir deux maîtres et auxquels il faut toujours répéter : « Si l'Éternel est Dieu, servez-le, et si Bahal est Dieu, servez-le. »

Noé, sentant le prix de la grâce qui lui avait été faite, croyait qu'il se devait à Dieu tout entier, qu'il devait le glorifier dans son corps et dans son esprit qui lui appartenaient. Il sentait qu'il ne devait point faire en son coeur de secrètes réserves, et si, à cause de l'infirmité humaine, il en trouvait quelquefois, il les condamnait sans doute, il s'en humiliait, il demandait à Dieu de les ôter et de créer en lui un coeur net (Ps. LI).
Il nous semble l'entendre dire : O mon Dieu, tu m'as racheté, tu m'as fait échapper par la grâce à un malheur bien plus terrible que le déluge, tu m'as donné une place dans ta cité (Hébr. XI, 14-16) ! Je puis attendre par ta grâce une meilleure patrie, savoir la céleste (v 16), quand les maux et les misères de mon pèlerinage seront à leur terme. 0 mon Dieu, me voici pour faire la volonté, toute ta volonté ! - « Que l'intégrité et la droiture me gardent, car je me suis attendu à toi. Enseigne-moi tes voies et je marcherai dans ta vérité. Lie mon coeur à la crainte de ton nom » (Ps. LXXXVI, 11) !
Noé était juste et intègre « en son temps » (Gen. VI, 9).

L'Écriture fait remarquer deux fois ce trait distinctif de son caractère. Quand Dieu l'appelle à entrer dans l'arche, Il lui dit : « Entre, toi et toute la maison, dans l'arche, car je t'ai vu juste devant moi en ce temps-ci. »
Il y a donc dans les circonstances du temps où Noé fut juste et intègre, quelque chose qui rendait son intégrité tout particulièrement agréable à Dieu.

Dieu se plaît à remarquer ceux qui, dans des temps d'impiété et de corruption générale, lui demeurent fidèles. Nous voyons dans le prophète Malachie, qu'après avoir rapporté les propos impies tenus contre Lui par les rebelles et les murmurateurs de l'ancien peuple, l'Esprit saint ajoute : « Alors ceux qui craignent l'Éternel ont parlé l'un à l'autre, et l'Éternel y a été attentif et l'a ouï; et l'on a écrit un livre de mémoires devant lui pour ceux qui craignent l'Éternel et qui pensent à son nom. Et ils seront miens, a dit l'Éternel. des armées, lorsque je mettrai à part mes plus précieux joyaux; et je leur pardonnerai, ainsi que chacun pardonne à son fils qui le sert » (Malach. III, 16, 17).

Ces mots : Je l'ai vu, juste devant moi en ce temps-ci, devaient faire abonder la consolation dans le coeur de Noé, au milieu des opprobres, des moqueries et peut-être des insultes qu'il avait à souffrir de la part du monde des impies dont il était entouré. On le regardait comme un insensé, un visionnaire, un cerveau malade, comme un être qui déraisonnait. Peut-être l'accusait-on de troubler la société, d'en rompre l'unité, de se distinguer des autres par un esprit d'orgueil ; de n'être bon à rien qu'à courir après des rêveries propres à détourner les hommes d'une utile et louable ambition pour les choses de la terre. - Pour un monde qui juge selon la chair, Noé est l'objet d'une dérision insultante ou d'une méprisante pitié. Aux yeux de Dieu qui regarde au coeur et qui rend à chacun sa louange, c'est un juste, c'est un vase d'élection, c'est une perle précieuse, c'est le seul que Dieu remarque, c'est le seul qu'Il veuille sauver, avec sa famille, au milieu de ces multitudes qui l'envisagent comme le rebut de la terre.

Noé, prends courage ! tu as trouvé grâce devant l'Éternel, Il t'a vu juste en ce temps-ci,

Prenez courage aussi vous, mes frères, qui portez l'opprobre de Christ; vous à qui l'on peut appliquer ces paroles de Dieu à Jéosuah : «Toi et tes compagnons qui sont assis devant toi, vous êtes des gens qu'on tient pour des monstres » (Zacharie III, 8).

N'oubliez pas que l'Éternel vous voit d'un autre oeil que le monde. Il connaît ceux qui sont siens. Il vous a marqué pour vivre, « Il a choisi les choses folles de ce monde pour confondre lés sages, les choses faibles pour confondre les fortes, les choses viles du monde et les plus méprisées, celles qui ne sont point pour anéantir celles qui sont » (1 Cor. I, 26-28).

Le jour approche où, en présence de l'univers assemblé, le Seigneur vous mettra, à part comme ses plus précieux joyaux. Alors Il sera vu, à votre joie, mais à la confusion de ceux qui vous ont couverts d'opprobre. C'est pourquoi, comme le dit l'Esprit saint, « fortifiez vos mains qui sont affaiblies, et vos genoux qui sont relâchés » (Hébr. XII, 12). « Attendez patiemment et affermissez vos coeurs, car l'avènement du Seigneur est proche? » (Jacq. V, -8). « Sortons donc hors du camp pour aller à Christ en portant son opprobre, car nous n'avons point ici-bas de cité permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir » (Hébr. XIII, 12, 13). Bientôt les portes de cette cité s'ouvriront à la voix de Celui qui vous a vus justes devant Lui dans ce temps-ci, dans le temps de la dernière et grande révolte contre l'Éternel et contre son Christ.
Bientôt, la même voix qui fera retentir comme un éclat de tonnerre sur la tête des impies rassemblés devant le tribunal de Christ cette parole foudroyante : « Maudits retirez-vous de moi ! » cette même voix du Sauveur que vous aurez confessé devant les hommes qui le méprisent, vous adressera cette parole d'une ineffable consolation : « Venez, bénis de mon Père, possédez en héritage le royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde » (Matth. XXV, 34).

L'Écriture fait remarquer le principe de la conduite juste et intègre de Noé, en disant « qu'il marcha avec Dieu » (chap. VI, 9). Ainsi avait marché son ancêtre Énoch (Gen. V, 22) ; ainsi Abraham était-il exhorté à marcher lorsque Dieu lui dit « Marche devant ma face et sois intègre » (Gen. XVII; 1) ainsi devaient marcher, d'après la prophétie de Zacharie, tous ceux qui, étant délivrés de leurs ennemis par le Christ, serviraient Dieu sans crainte « dans la sainteté et dans la justice tous les jours de leur vie » (Luc I, 74, 75). Se proposer toujours l'Éternel devant soi comme David, et le voir toujours à sa droite, c'est le moyen de n'être point ébranlé (Ps. XVI, 8) ; marcher toujours comme voyant Celui qui est invisible, ainsi que le faisait Moïse (Hébr. XI, 27), c'est le moyen de ne craindre aucune difficulté, et de les surmonter toutes.

Avoir toujours l'oeil sur Celui qui a toujours les yeux fixés sur nous, et qui a dit : « Je te guiderai de mon oeil » (Ps. XXXII, 8), c'est le moyen de conserver une conscience délicate et un tact sûr. Celui qui marche avec Dieu comme un ami avec son ami, qui regarde à Lui et le consulte en toute chose, celui-là marchera toujours en intégrité et en assurance. Que Dieu nous donne de le « considérer ainsi dans toutes nos voies, afin qu'Il dirige nos sentiers » (Prov. III, 6).

Noé ne se contenta pas d'être juste et intègre en son temps ; il fut de plus, comme nous l'avons déjà remarqué ailleurs, « prédicateur de la justice » (2 Pierre II, 5). Il put dire, comme le dit plus tard David, en cela type du Messie : « J'ai prêché ta justice dans la grande assemblée voilà je n'ai point retenu mes lèvres ; tu le sais, ô Éternel Je n'ai point caché ta justice, qui est au-dedans de mon coeur ; j'ai déclaré ta fidélité et ta délivrance ; je n'ai point célé ta gratuité ni la vérité dans la grande assemblée » (Ps. XL, 9, 10).
Aussi l'Éternel, comme il est dit dans le verset qui suit ceux que nous venons de citer, « ne lui épargna point ses compassions. »

Ceux qui ne s'épargnent point pour faire connaître le nom de l'Éternel, même à un peuple rebelle et contredisant, éprouveront que Dieu ne leur épargne point ses délivrances dans les mauvais jours.

Tel fut donc Noé ; tel fut l'homme que l'Éternel voulut sauver de la destruction générale; tel fut l'homme auquel Il révéla que la fin de toute chair était venue devant Lui, et qu'Il ferait venir un déluge d'eau sur la terre pour détruire toute chair en laquelle il y a esprit de vie, sous les cieux (Gen. VI, 13, 17).
C'est ainsi que plus tard Dieu révéla à Abraham son décret de destruction à l'égard de Sodome en disant : « Cacherai-je à Abraham ce que je m'en vais faire ? »
« Le secret de l'Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. XXV, 14).

Le Seigneur ne fera aucune chose qu'Il n'ait révélé son secret aux prophètes, ses serviteurs. En toutes choses s'accomplit celle parole : « J'honorerai ceux qui m'honorent. » - C'est pour notre instruction que Dieu nous prédit dans l'Écriture les temps à venir.
Aussi est-il écrit à ce sujet « les plus intelligents d'entre le peuple donneront instructions à plusieurs. » Ils se trouveront parmi ceux qui auront été jugés capables d'être éprouvés, épurés et blanchis par la souffrance. « Pas un des méchants n'aura de l'intelligence, mais les intelligents comprendront » (Dan. XI, 33, 35 ; XII, 10). Marchons donc avec Dieu, si nous voulons avoir son secret dans les choses qu'Il a jugé à propos de nous révéler. Vivre avec Christ est le plus sûr moyen d'avoir la pensée de Christ (I Cor. II, 16).

Le moyen que Dieu employa pour sauver Noé, fut de lui ordonner de construire une arche pour s'y retirer avec sa famille et avec les animaux qui devaient s'y conserver en vie pour repeupler ensuite la terre. Il lui dit : « Fais-toi une arche de bois de Gopher; tu feras l'arche par loges et la calfeutrera de bitume par dedans et par dehors. Et tu la feras en cette manière : La longueur de l'arche sera de trois cents coudées, sa largeur de cinquante coudées et sa hauteur de trente coudées. Tu donneras du jour à l'arche, et feras son comble d'une coudée de hauteur, et tu mettras la porte de l'arche à son côté, et tu la feras avec un bas un second et un troisième étage. Et voici, je ferai venir un déluge d'eaux sur la terre pour détruire toute chair en laquelle il y a esprit de vie sous les cieux ; et tout ce qui est sur la terre expirera. Mais j'établirai mon alliance avec toi ; et tu entreras dans l'arche, toi et tes fils, et ta femme, et les femmes de tes fils avec toi. Et de tout ce qui a vie d'entre toute chair tu en feras entrée deux de chaque espèce dans l'arche, pour les conserver en vie avec toi, le mâle et la femelle ; des oiseaux, selon leur espèce; des bêtes à quatre pieds, selon leur espèce, et de tous reptiles, selon leur espèce. Il y entrera de tous par paires, avec toi, afin que tu les conserves en vie », (Gen. VI, 14-20).

Cette arche (car la forme en était plus semblable à un coffre qu'à un navire) devait avoir trois cents coudées de longueur, C'est-à-dire environ quatre cent cinquante pieds ou deux cent cinquante pas. (La coudée était généralement évaluée à un pied six pouces. (3)) La largeur était d'environ quatrevingts pieds et la hauteur de cinquante. Distribuée en trois étages, et chaque étage étant composé de loges ou de cases de différentes grandeurs, l'arche ne ressemblait pas mal a une ruche d'abeilles avec ses rayons les uns sur les autres, sauf que les alvéoles des rayons de miel sont tous d'égale dimension. Le bâtiment devait avoir des ouvertures en guise de fenêtres, une porte à l'un de ses côtés et son toit, presque plat, n'avait pas deux pieds de pente. Voilà où Dieu dit à Noé de se réfugier contre le déluge, lui, sa femme, ses fils et leurs femmes, les animaux qu'il plairait à Dieu de conserver et de la nourriture pour eux tous. (4)

Dieu aurait pu employer tout autre moyen pour sauver Noé et toutes les créatures qu'il voulait conserver avec lui; mais sa sagesse choisit celui-ci comme le plus convenable.
D'abord, la construction de l'arche prêcha pendant cent et vingt ans d'une manière frappante aux hommes du temps de Noé, le terrible châtiment dont ils étaient menacés. L'arche était donc à leur égard un moyen de miséricorde.
De plus, la construction de l'arche donnait un exercice utile à la foi et à l'obéissance de Noé. C'était donc pour lui un moyen de salut, aussi miséricordieux pour son âme que pour son corps.
Enfin, l'arche n'étant point par elle-même de nature à résister à la violence des eaux, obligeait Noé à ne point se confier en elle, mais en l'amour et en la puissance de Dieu qui pouvait la soutenir au milieu de tous les dangers et de tous les risques d'un déluge arrivant avec impétuosité.

Telles sont les voies de Dieu. Elles sont toutes sagesse, elles sont toutes miséricorde. Toutes nous obligent à exercer nos facultés physiques et morales, et en même temps elles nous ramènent au sentiment de notre impuissance et à celui d'une absolue confiance en Dieu(5).
D'un côté, nous devons « croire, travailler à notre salut » (Phil. II, 12), « y donner tous nos soins, nous efforcer » (2 Pierre III, 14), « saisir la vie éternelle » (Hébr. XII, 28 ; 1 Tim. VI, 12).
De l'autre, nous ne devons attendre notre salut que de Celui qui donne la foi (Rom. V, 2 ; Ephés. II, 8), qui produit en nous le vouloir et le faire selon son bon plaisir, et qui accomplit en nous puissamment tous les desseins favorables de sa bonté et l'oeuvre de notre foi (2 Thess. I, 11) - Ainsi, quand nous avons agi, nous pouvons dire avec Paul : « J'ai travaillé » et ajouter avec lui « Non pas moi pourtant, mais la grâce de Dieu qui est en moi, » car « c'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis » (1 Cor. XV, 10).

Ainsi l'homme est exercé au travail, il en a la récompense (1 Cor. III, 8 ; XV, 58. Coloss. III, 23-25), et Dieu en a toute la gloire.
Ces voies de Dieu sont admirables ! Heureux ceux qui, au lieu de s'embarrasser dans les difficultés que présentent à l'intelligence humaine l'accord entre l'action libre de l'homme et la puissance souveraine de Dieu qui agit en eux, emploient leur temps, non à discuter, mais à croire et à obéir ! Heureux ceux qui laissent à l'Éternel les choses cachées et qui prennent pour eux et leurs enfants les choses révélées, afin de les faire (Deut. XXIX, 29).
C'est ce que fit Noé. « Ayant été divinement averti des choses qu'on ne voyait point encore, il craignit et bâtit l'arche pour sauver sa famille » (Hébr. XI, 7). « Il craignit. » Remarquez ce mot.

Sa foi eut d'abord pour objet la menace. Il craignit le déluge, parce qu'il crut que Dieu disait vrai en menaçant le monde de cet effroyable châtiment. Il n'écouta pas la voix du séducteur, qui. contredisant au milieu de ses contemporains la menace de Dieu, comme elle l'avait contredite auprès de nos premiers parents pour les perdre. Dieu avait dit: « J'exterminerai les hommes que j'ai créés, tout ce qui est sur la terre expirera. » Noé répéta avec une pleine certitude de foi : « Dieu exterminera tous les hommes, tout ce qui est sur la terre expirera. » En conséquence, il craignit et bâtit l'arche pour sauver sa famille.

Nul ne bâtit l'arche, nul ne se réfugie vers Christ, nul ne s'édifie sur sa très-sainte foi, nul ne conserve la grâce, que celui qui craint véritablement les menaces.

Comment celui qui ne croit pas aux menaces, croirait-il véritablement aux promesses? Si l'on fait Dieu menteur en un point, comment ne le ferait-on pas menteur en quelque autre? - Défions-nous de celui qui, étant menteur dès le commencement, et ayant dès le commencement l'habitude de démentir Dieu, vient sous la peau de brebis, ou déguisé en ange de lumière, nous ôter la foi aux menaces pour ébranler notre foi aux promesses. Défions-nous de tout ce qui, sous un prétexte ou sous un autre, délie notre coeur de la crainte du nom de l'Éternel. ne soyons pas plus sages que Dieu qui nous rattache à sa grâce en Jésus, par la crainte de le rencontrer hors de la grâce comme un feu consumant (Hébr. XII, 28, 29 ; X, 28-31).
Noé crut, et il obéit. La vraie foi est le vrai principe de l'obéissance. Abraham étant appelé, obéit, (Hébr. XI, 8), et le saint-Esprit nous dit que c'est par la foi qu'il put quitter sa patrie et demeurer comme étranger dans la terre qui lui avait été promise (Hébr. XI, 9). Paul dit qu'il a été appelé à la charge d'apôtre, afin d'amener tous les Gentils à l'obéissance de la foi (Rom. I, 5). L'apôtre Pierre dit que nous purifions nos âmes en obéissant à la vérité par l'Esprit (1 Pierre I, 22).

Si nous obéissons peu, c'est que nous croyons peu. Si nous avions une foi entière aux menaces et aux promesses, les unes et les autres donneraient à notre âme une énergie qui la rendrait capable de transporter des montagnes de difficultés. Un enfer, des tourments sans fin, si l'on abandonne la foi et l'obéissance ; un ciel, un bonheur sans fin, si l'on est victorieux; des promesses de grâce assurant la force et le triomphe a celui qui s'y confie: n'est-ce pas assez pour produire l'obéissance chez celui qui croit, ne doutant nullement? -

Seigneur, augmente-nous la foi (Luc XVII, 5) ! Seigneur, nous croyons, aide-nous dans notre incrédulité (Marc IX, 24) !

Que la foi de Noé fut admirable, et quel exemple elle nous donne! Étant mort, il parle encore par elle (Hébr. XI).
Remarquons d'abord qu'il n'est fait mention que d'un seul avertissement de Dieu à Noé, appel qui suffit à ce patriarche pour obéir. Nous ignorons si Dieu lui parla en vision, en songe, comme à Jacob, comme à Samuel; s'Il lui parla par une voix venant du ciel, comme à Abraham sur Morija, ou s'Il se présenta à lui sous la forme d'un ange, comme à Abraham dans les plaines de Mamré, comme à Gédéon sous le chêne d'Ophra, comme à Samuel dans le tabernacle.

Quoi qu'il en soit, Dieu lui parla pour l'avertir, et ce fut de sa part une bonté infinie. Noé l'apprécia sans doute ; il se dit, sans doute, à lui-même, Quelle bonté de Dieu de s'être révélé à sa pauvre. créature ! Quelle bonté de Dieu de s'être révélé à un pauvre pécheur comme moi pour m'avertir de ses terribles jugements, pour me dire qu'il veut me faire grâce pour m'indiquer le moyen d'échapper à la destruction générale! 0 mon Dieu ! disait-il, sans doute, en lui-même, je veux écouter ta voix, je ne veux point contester avec toi, je veux garder ta Parole qui est pour mon salut; je veux croire, te bénir et t'obéir.

Ainsi fit Noé, ainsi devrions-nous faire nous, bien plus privilégiés que lui; nous qui avons entendu la Parole des milliers de fois; nous qui n'avons pas, comme Noé, une révélation qui aurait pu se renfermer dans une seule page, mais qui possédons plus de mille pages des révélations de Dieu; nous qui pouvons nous appliquer ces paroles : « Dieu ayant anciennement parlé à nos pères par les prophètes à plusieurs fois et en plusieurs manières, nous a parlé en ces derniers jours par son Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, et par lequel il a fait les siècles» (Hébr. I, 1, 2). Nous avons le volume des révélations de Dieu entre nos mains, nous pouvons le lire et le relire ; nous pouvons l'entendre expliquer, développer par les serviteurs de Dieu qui nous prêchent, qui nous conjurent de fuir la colère à venir, d'être réconciliés avec Dieu, de persévérer dans la foi pour le salut de nos âmes, de nous conduire d'une manière digne de notre vocation.

Plus privilégiés que Noé, combien, ne sommes-nous pas coupables si nous restons en dessous de sa foi et de son obéissance !

Souvenons-nous bien que la Parole de Dieu est une révélation adressée à chacun de ceux auxquels elle parvient, écrite ou prêchée. Comme Dieu appela Abraham, Samuel, par leurs noms, de même Il appelle par son nom chacun de ceux auxquels la Parole de Dieu est adressée. « Il nous parle des cieux » dit l'Écriture (Hébr. XII, 25), et le Seigneur dit en parlant de ses brebis de tous les temps et de tous les lieux. « qu'Il les appelle par leur nom » (Jean X, 3).

Oh ! comme l'Écriture se présenterait à nous sous un point de vue différent, Si nous la regardions comme une révélation donnée, à chacun de nous, dans laquelle Dieu nous appelle par notre propre nom, ayant la bonté de venir nous instruire à salut par la foi qui est en Jésus-Christ.

Prenons garde de ne pas mépriser Celui qui nous parle, et qui nous dit en quelque sorte : Toi, un tel, arrête-toi pour écouter ton Dieu qui veut ton salut, qui ne veut point que tu périsses, mis que tu te convertisses.
Arrête-toi sur le chemin de l'enfer où tu cours. Écoute le Dieu des miséricordes qui veut te dire de bonnes paroles, des paroles de paix et de consolation. Écoute-le et tu t'en trouveras bien ; fais ce qu'Il te dit, et tu seras en sûreté.
Frères en Adam, et vous aussi, frères en Christ, arrêtons-nous pour écouter ce que dira l'Éternel, car « Il parlera de paix a son peuple et à ses bien-aimés» (Ps. LXXXV, 8).

Arrêtons-nous, car il n'y a plus qu'un pas entre nous et la mort, et après la mort suit le jugement. Écoutons la voix qui nous avertit. Elle est solennelle, elle est miséricordieuse, elle se place entre nous et le bruit sifflant de tempête du dernier jour. Prosternés, reconnaissans, disons avec Samuel : « Parle, Seigneur, car tes serviteurs écoutent. » - Noé, ayant été divinement averti, craignit, et bâtit l'arche pour lui et sa famille.

Non-seulement Noé crut et obéit, mais il obéit promptement, sans hésiter, sans perdre de temps. Il obéit exactement et en toutes choses ; il obéit avec persévérance et jusqu'à ce qu'il eut achevé de faire ce que Dieu lui avait commandé. Il obéit sans se laisser rebuter par la fatigue, la longueur du temps, les dépenses, les difficultés d'exécution, le mépris, les moqueries de ses alentours. Il fit voir que toutes choses sont possibles à celui qui croit, et que la foi est la victoire du monde. « Noé fit selon tout ce que Dieu lui avait commandé, il le fit ainsi » (Gen., VI, 22).

Voici ce qu'ont dit sur cette foi de Noé deux serviteurs de Dieu qui ont traité ce sujet d'une manière édifiante :

«Si Noé, » dit l'un d'eux, « avait été faible dans la foi, il aurait eu bien des choses à objecter contre ce que Dieu lui disait.
D'abord, aura-t-il du temps et des aides en suffisance pour achever cette prodigieuse construction ?
Ensuite, quelque vaste que soit l'arche, d'après le plan que Dieu vient de tracer, pourra-t-elle contenir tout ce qu'il doit y entrer? Et encore, comment Noé s'y prendra-t-il pour faire venir les animaux dans l'arche, et comment les y domptera-t-il?
À supposer que tout cela puisse se faire, est-ce qu'une masse pareille se tiendra sans chavirer sur la face des eaux? Plein ou vide, n'importe, il n'y a pas moyen que ce vaisseau sans quille, sans gouvernail et sans voile, résiste un seul moment aux flots du déluge. Mais enfin, ce déluge lui-même est-il bien possible? D'où viendra donc toute l'eau capable de couvrir entièrement la terre? - Voilà, sans doute, des pensées qui ne manquèrent pas de s'élever dans le coeur de Noé ; mais la bouche de l'Éternel a parlé; il croit, et il bâtit l'arche selon le commandement de Dieu. Oh ! que ce bon Dieu daigne nous donner une foi obéissante, semblable à celle de Noé, notre père ; car nous aussi, nous avons à bâtir une arche pour échapper au jugement à venir. »

Voici ce que dit le second des auteurs que nous citons :

« Rien peut-être dans l'histoire sacrée n'est plus remarquable que cette obéissance de Noé, si nous considérons les difficultés et les objections qu'il dut rencontrer à chaque pas sur sa route. La longueur de l'entreprise, les peines et les travaux, l'opposition du monde profane qui l'entourait, les moqueries des impies ; que d'épreuves pour son obéissance et sa foi ! Il lui fallait des principes d'une invincible résolution pour surmonter tant d'obstacles. « Que veut faire ce vieil insensé?» devait-il entendre murmurer autour de lui. « Où doit le conduire cette navigation sur les terres? Il nous dit que son travail annonce notre ruine. Quoi ! Il est donc prophète pour savoir l'avenir ! Quoi nous devons tous périr et lui seul échapper! »

Mais qu'importe au serviteur de Dieu ! Il a entendu l'ordre souverain de son maître, dont la grâce puissante le conduit à travers toutes ces difficultés. Noé bâtissant son arche ne redoutait pas plus les sarcasmes et les menaces des hommes, qu'il ne craignit plus tard les flots bruyants qui venaient se briser contre son navire où il dormait en paix. - Mais une telle obéissance doit avoir dans le coeur d'un homme une racine bien ferme et bien profonde. Quelle était-elle pour Noé? Saint Paul nous répond (Hébr. XI, 7) : « Par la foi, Noé étant averti bâtit l'arche. » La foi, telle fut sa force. Il n'y a aucune obéissance vivante et durable que celle qui est le fruit de la foi. Noé crut quand Dieu lui annonça son jugement sur un monde impie, et sa foi lui inspira cette humble crainte que saint Paul mentionne expressément dans le passage que nous venons de citer. Il crut aussi la miséricordieuse promesse de son Dieu, qu'il serait sauvé de la destruction par le moyen de l'arche. C'est sur les ailes de cette double foi qu'il traversa toutes les montagnes et tous les abîmes, poursuivit son travail, triompha de ses propres doutes comme de l'incrédulité des autres, parce qu'il regardait à Celui qui était le maître et l'ordonnateur de son oeuvre.

Cette soumission absolue à Dieu, cette confiance en Lui, nous est représentée dans l'Écriture comme le caractère spécial de la foi d'Abraham. À la voix de Dieu il quitte son pays, « sans savoir où il allait, » et sans le demander, il s'abandonne à son guide. Encore à la voix de Dieu, il offre son fils, impose silence à toutes les objections par cette logique toute puissante de la foi : Dieu peut même le ressusciter des morts. Ainsi fit Noé ; il ne raisonne point, il ne demande point : Comment s'accomplira cette oeuvre? et si elle est possible, comment rassembler tous les animaux qui doivent être préservés par ce moyen ? Que deviendrons-nous dans cette arche pendant la destruction universelle? Non, il croit fermement, il se met à l'oeuvre, il sait que cette oeuvre sera achevée par lui, qu'il sera sauvé de cette manière; et il ne fut pas trompé.

Aussi long-temps que nous ne sommes pis parvenus à cette connaissance positive de notre Dieu, à cette ferme persuasion de sa vérité, de sa puissance, de sa bonté, il nous manquera toujours l'essence de la vie spirituelle, il n'y aura qu'hésitation et instabilité dans notre esprit et dans nos voies. Le plus petit sujet de découragement qui s'élèvera du dedans ou du dehors suffira pour nous arrêter on nous faire tomber. Le seul chemin sûr et heureux est celui d'une humble obéissance aux dispensations de Dieu, qui jamais ne s'arrête aux objections du doute, mais résigne la direction de toutes choses entre les mains de sa sagesse et de son amour éternel, lui remet le gouvernail de notre vie, cingle à pleines voiles dans la direction qu'il imprime au navire, et se repose paisiblement sur sa promesse. Seigneur, où veux-tu que j'aille? par quel chemin? Sois toi-même mon guide, et cela me suffit. »

Résumons. La foi ne raisonne pas; elle croit et elle obéit.
Qui veut être sauvé, doit, comme Noé, croire et obéir sans s'arrêter aux difficultés.

Ce n'est pas que le croyant n'ait de l'incrédulité dans son coeur ; au contraire, lui seul connaît combien le coeur de l'homme est incrédule et rebelle. Tout ce que les incrédules disent contre sa foi, le démon et son propre coeur le lui disent; mais par là même que la lumière a pénétré dans son coeur, il connaît son incrédulité, il la déteste, il la combat, et par la force du Seigneur il en triomphe.

Une voix venant du vieil homme lui dit, d'accord avec Satan : « Vous ne mourrez nullement, » Dieu ne perdra pas tant de gens, Il ne les a pas créés pour les détruire.
Le nouvel homme, fortifié par l'Esprit, répond Il est impossible que Dieu mente; Dieu sera trouvé véritable et tout homme menteur. » Le vieil homme dit: « Je ne puis me sauver sur la montagne que le mal ne m'atteigne » (Gen. XIX, 19) ; « nous ne saurions monter contre ce peuple-là, il est plus fort que nous » (Nomb. XIII, 32). Il dit avec les apôtres dans un moment de découragement - « Qui donc pourra être sauvé » (Luc XVIII, 26) ?
Le nouvel homme répond : «Ce qui est impossible aux hommes, est possible à Dieu» (v 27). - Ainsi triomphe la foi dans l'enfant de Dieu, luttant corps à corps avec lui-même, dans la force de Celui qui accomplit sa vertu dans notre infirmité. Ainsi triompha, sans doute, Noé au milieu de l'incrédulité qui l'entourait, et en dépit de celle de son propre coeur. Celui que Dieu fortifie est le maître en luttant avec les hommes et avec lui-même ; en toutes choses il est plus que vainqueur par Celui qui l'a aimé.


Table des matières

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1 Il parait, d'après la chronologie, que Méthusélah qui avait vécu plus de deux cents ans avec Adam est mort l'année du déluge, et peu avant cette catastrophe.
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2 La foi est une main qui saisit la grâce et qui ne la mérite pas, Quand un criminel tend la main pour recevoir son arrêt de grâce, a-t-il mérité par cette action une grâce qui lui était déjà accordée ?
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3 Don Calmet estime la coudée un peu plus longue. Voici ce qu'il en dit « La coudée, originairement, n'était autre que la distance depuis le coude replié jusqu'à l'extrémité du doigt du milieu de la main. La coudée ordinaire est de dix-huit pouces. La coudée hébraïque, selon la supputation de M. Cumberland et de M. de Pelletier, de Paris, que nous avons suivie, est de vingt pouces et demi, mesure de Paris. Plusieurs autres la fixent à dix-huit pouces juste.

Les talmudistes remarquent que la coudée hébraïque était plus grande d'un quart que la romaine. Origène a cru que la coudée dont se servit Noé. dans la construction de l'arche était de six coudées ordinaires. Saint-Augustin, a suivi le sentiment d'Origène et traité de ridicules les objections que quelques-uns faisaient contre la grandeur qu'aurait en l'arche en suivant ces dimensions. » - On voit par là que la coudée était au moins d'un pied six pouces, et pouvait être d'un pied huit pouces.

Le troisième chapitre du Deutéronome semble déterminer que la coudée se mesurait d'après le bras de l'homme replié.
On a beaucoup discuté pour savoir si l'arche pouvait renfermer tout ce que la Bible dit qu'elle renfermait. Un croyant n'a pas besoin qu'on le lui prouve. Ce que la Bible dit est pour lui d'une vérité, incontestable, et son raisonnement à l'égard de toutes les choses renfermées dans le livre de Dieu est celui-ci : « La Parole de Dieu dit que la chose a été ainsi, donc elle a pu être, lors même que je me pourrais pas expliquer comment elle a été possible. »
Toutefois, afin de venir au secours de ceux qui ont une foi infirme, et pour honorer la Parole, en montrant que le témoignage dès hommes instruits finit toujours par la confirmer, nous citons les calculs d'hommes instruits dans la matière, qui prouvent que l'arche a très bien pu contenir tout ce que l'Écriture dit qu'elle renfermait.
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4 Burnier. Études élémentaires, tom. I, page 146.
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5 « Dieu aurait pu sauver Noé par le moyen des anges sans lui donner à lui-même ni travail, ni trouble, ni peine; mais Il aima mieux l'employer à construire lui-même l'arche qui devait être le moyen de sa conservation. il le fit, soit pour éprouver sa foi et son obéissance, soit pour nous apprendre que personne ne sera sauvé par Christ, s'il ne travaille lui-même à son salut. Nous ne pouvons pas nous sauver sans Dieu et Il ne veut pas nous sauver sans nous ; soit, dans la Providence, soit dans la grâce, Dieu encourage et couronne les efforts de ceux qui sont obéissans et actifs. » (Extrait du commentaire anglais sur la Genèse, par Henry.)

 

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