LE
DÉLUGE
ou
MÉDITATIONS
SUR LES
CHAPITRES VI ET VII DE LA
GENÈSE.
I
LES CAUSES DU DÉLUGE.
Le déluge eut des causes physiques qui
sont mentionnées
chap. VII, 5-11. La première
de ces causes fut que « les fontaines du
grand abîme furent rompues, »
c'est-à-dire que la mer,
franchissant les bornes qui lui étaient
assignées et rompant ses barrières,
s'élança sur les continents et les
submergea. La seconde cause physique du
déluge fut que « les bondes des cieux
s'ouvrirent, que la pluie tomba sur la terre
pendant quarante jours et quarante nuits. Les eaux
supérieures se joignirent ainsi aux eaux
inférieures pour inonder la surface du
globe.» Voilà les causes physiques du
déluge.
(1)
Mais outre les causes physiques, il y
eut des causes morales plus utiles à
remarquer. L'Esprit saint les a signalées au
commencement du chapitre sixième.
La première de ces causes
paraît avoir été la
multiplication des hommes sur la terre. Le
verset 1er du chap. VI semble
l'insinuer en commençant le récit du
déluge par ces mots : « Or, il
arriva que quand les hommes eurent commencé
à se multiplier sur la terre. »
Ce fait prouve la corruption du coeur
humain. En se rapprochant les uns des autres et en
se multipliant, les hommes ne font que se corrompre
davantage. C'est dans les grandes réunions
d'hommes, par exemple dans les grandes villes,
qu'il y a le plus de corruption. Les hommes
semblent souvent ne se rassembler que pour se
fortifier les uns les autres dans le mal et dans
leur inimitié contre Dieu. C'est
peut-être à cette misérable
disposition de la nature humaine que l'Esprit saint
fait allusion lorsqu'il dit dans un Psaume :
« Ils se sont tous ensemble rendus odieux
»
(Ps. XIV, 3). Quand les hommes sont
réunis, au lieu de rassembler leurs forces
pour s'approcher de Dieu et pour faire le bien, il
y a, au milieu d'eux, comme un ensemble d'efforts
pour se corrompre. L'orgueil les saisit, les
passions se développent par le rapprochement
et par les facilités qu'elles trouvent
à se satisfaire. Ainsi, trop souvent, une
masse d'hommes devient une masse de corruption et
d'impiété. Il semble qu'il en soit
comme de ces fruits qui portent en eux un germe de
corruption et qui se gâtent d'autant plu vite
qu'ils sont entassés, et pressés les
uns contre les autres.
Certes, l'homme n'a pas sujet de se
glorifier, puisqu'il tourne ainsi en mal la
bénédiction que Dieu posa sur la race
humaine en disant. «
Croissez et multipliez, remplissez la terre et
l'assujettissez »
(Gen.
I, 28).
Petite est la gloire qu'on tire du
nombre, puisqu'il ne sert qu'à multiplier la
corruption et à manifester plus ouvertement
l'inimitié de l'homme contre Dieu. Peu
sûre et peu honorable est la voie suivie par
la multitude, car elle est ordinairement la
mauvaise
(Exode
XXIII, 2), et le Seigneur dit
qu'elle mène à la perdition
(Matth. VII, 13).
Si l'on ne peut pas et si l'on ne doit
pas sortir du monde en rompant toute communication
avec les humains
(1 Cor. V, 9, 10), il faut du
moins se séparer des hommes du monde toutes
les fois que les communications avec eux ne peuvent
pas être regardées comme un
devoir.
Il ne faut point porter un même
joug avec eux, ni être leurs associés.
Il faut, dans toutes les choses non obligatoires,
sortir du milieu d'eux et s'en séparer
(Act.
II, 40. -
2 Cor. VI, 12 - 17. -
Act. XIX, 9. -
1 Tim. VI, 5. -
2 Tim. III, 5).
Le peuple de Dieu, pour se conserver
saint, doit être en tout temps un peuple qui
se tient à part
(Nomb. XXIII, 9. -
Esther
III, 8. -
Tite
II, 14. -
Apoc. XVIII, 4).
Un homme ne peut conserver sa
piété qu'en ne s'asseyant point au
banc des moqueurs, en fuyant les mauvaises
compagnies qui corrompent les bonnes moeurs
(1 Cor. XV, 33), et en s'accompagnant
de ceux qui craignent Dieu et qui gardent ses
commandements. -
Un chrétien qui se plaît
dans les grands rassemblements d'hommes du monde,
un chrétien qui s'allie sans
nécessité avec des gens qui n'ont pas
la crainte de Dieu, est un chrétien dont le
sel est déjà affadi.
Il s'affadira toujours davantage par ces
mélanges, et s'il n'y prend garde,
bientôt il perdra toute sa saveur. Ce n'est
pas lui qui gagnera le monde, mais c'est le monde
qui le gagnera
(2
Tim. II, 17). Ces alliances d'un
chrétien avec les hommes du présent
siècle prouvent que le monde est
déjà dans son coeur, et, à
leur tour, elles serviront d'aliment à cette
mondanité qui les avaient produites.
Ce fut là ce qui arriva aux
enfants de Dieu qui vivaient avant le
déluge, et ce fut la seconde cause qui
hâta la corruption générale et
qui attira les jugements de Dieu sur une terre
où toute chair avait corrompu sa voie devant
lui. Il est dit des fils de Dieu que, «
voyant que les filles des hommes étaient
belles, ils prirent pour femmes de toutes celles
qu'ils choisirent »
(chap.
VI, 2).
Déjà avant le
déluge, il y avait des enfants de Dieu et
des enfants des hommes, ou, comme on dirait
à présent, des gens du monde. Par
leur naissance selon la chair, tous sont «
formés dans l'iniquité et
échauffés dans le
péché»
(Ps. LI, 5).
Adam pécheur et déclin de
son innocence engendra un fils à sa
ressemblance et selon son image,
c'est-à-dire pécheur comme lui :
« Ce qui est né de la chair est
chair »
(Jean
III, 6).
Mais parmi cette race déchue, il
y a toujours en une race élue, la race de
ceux qui, étant engendrés d'en haut
et nés de l'Esprit
(Jean
III, 5, 6), sont fils de Dieu
par leur nouvelle naissance. De ce nombre
était Abel le juste, qui fut sauvé
par la foi, et qui « étant mort,
parle encore par elle »
(Hébr. XI, 4). De ce nombre
fut Hénoc, qui, converti à
l'âge de soixante-cinq ans, « marcha
avec Dieu trois cents ans »
(Gen.
V, 21, 22), et à la fin
« ne parut plus parce que Dieu le prit
»
(v.
24). Il paraît que ce fut
dans la famille de Seth et du temps de son fils
Enos que l'on commença à appeler du
nom de l'Éternel
(Gen.
IV, 26), c'est-à-dire
que certains hommes prirent ou reçurent le
titre d'enfant de Dieu, s'appelant du nom de leur
Père céleste, comme on porte ici-bas
le nom de son père en la chair.
Il est à croire, d'après
le
v. 2 du chap. VI, que pendant un
certain temps les familles pieuses s'étaient
tenues à part et ne s'étaient point
alliées par mariage avec les filles des
hommes qui ne servaient point Dieu. Par ce moyen,
la piété s'était
conservée au milieu de ces familles. Leur
exemple arrêtait les progrès de la
corruption et rendait
témoignage à Dieu au milieu d'un
monde éloigné de Lui. Leurs
prières détournaient de dessus les
méchants les châtiments de
l'Éternel, et Dieu épargnait à
cause d'eux un monde dont les péchés
criaient de la terre au ciel. Tant que les
chrétiens restent rapprochés les uns
des autres et forment comme un faisceau, ils
conservent leur vie et leur piété ;
ils sont la lumière du monde ; ils sont
comme une ville située sur une montagne; ils
sont le sel de la terre.
De même que le sel agit avec
puissance, quoique lentement et sans bruit, de
même les enfants de Dieu empêchent la
corruption d'augmenter, en répandant autour
d'eux une saveur de vie qui est d'une plus grande
influence qu'on ne le pourrait imaginer,
Il paraît que malheureusement, au
bout d'un certain nombre d'années, la
piété des enfants de Dieu qui
vivaient avant le déluge, commença
à s'affadir et à décliner.
C'est ce qui arrive ordinairement à tous les
réveils, si l'on n'y prend garde et s'ils ne
sont entretenus par de nouveaux réveils.
C'est pourquoi il faut dire continuellement avec
l'Apôtre, même à ceux qui
paraissent convertis «
Réveillez-vous pour vivre justement),
(1 Cor. XV, 34) Il est temps de nous
réveiller de notre sommeil, parce que le
salut est maintenant plus près de nous que
lorsque nous avons cru »
(Rom. XIII, 11).
L'affaiblissement du réveil qui
avait eu lieu du temps d'Enos parut, en ce que les
fils de Dieu, « voyant que les filles des
hommes étaient belles, prirent pour femmes
de toutes celles qu'ils choisirent »
(Gen.
VI, 2). Si leur
piété n'avait pas déjà
été en déclin, ils auraient
été dirigés dans leur choix
par d'autres motifs que par celui d'une
beauté qui flattait leurs yeux. Ils auraient
cherché dans les familles des enfants de
Dieu, des femmes qui leur fussent des aides
véritablement semblables à eux
(Gen.
II, 20) ; des femmes qui
pussent leur aider à marcher avec Dieu et
à élever leurs
enfants dans sa crainte.
Mais
non, ils suivirent le regard de leurs yeux, et
malgré tout ce que la conscience pouvait
leur dire à cet égard , ils
répondirent intérieurement ce que
Samson répondait à ses parents qui
lui reprochaient d'aller prendre une femme d'entre
les Philistins incirconcis : « Prenez-la
pour moi , car elle plaît à mes yeux
»
(Juges
XIV, 3).
Il faut être déjà un
enfant de Dieu bien
dégénéré pour consentir
à s'associer pour toute la vie avec une
personne qui n'aime pas le Dieu qu'on regarde comme
son Père et qu'on doit aimer par dessus
tout.
Quel enfant bien né penserait
à épouser une personne qui n'aimerait
ni le père ni la mère de celui
qu'elle épouse, qui cri dirait du mai, qui
aurait des goûts tout opposés aux
leurs et qui chercherait à détacher
son mari des respectables auteurs de ses jours ?
Quel est l'homme vraiment
zélé pour le service de Dieu, qui
voudra s'associer à une compagne qui
cherchera à le détourner de ce
service, ou du moins qui ne pourra ni le comprendre
ni le seconder quand il voudra agir selon l'Esprit
?
Quel est l'homme pieux qui voudra
choisir, pour être la mère des enfants
que Dieu lui accordera, une femme qui ne saura les
élever que selon l'esprit du monde par
lequel elle est conduite?
Que sera-ce s'il s'agit d'une femme
fidèle qui, épousant un homme du
monde, se met dans le cas de soumettre sa
volonté à celle d'un mari dont la
volonté n'est pas soumise à celle du
Seigneur ! L'esprit saint, sous la nouvelle
alliance, autorise, il est vrai, ceux qui se
convertissent étant mariés avec des
infidèles à demeurer avec eux, si
l'infidèle y consent, dans
l'espérance que la femme sauvera le mari et
que le mari sauvera la femme
(1 Cor. VII, 12 - 16) ; mais il dit
positivement que celle qui veut se marier
étant convertie , doit se marier selon le
Seigneur
(v. 39). - Les suites de la
désobéissance à ce
précepte ne peuvent être que
très-fâcheuses .
Dieu ne bénit pas des unions qui
ne sont pas selon sa volonté. Le
fidèle qui a
épousé
l'infidèle continue ordinairement à
décliner par suite de cette coupable
alliance. (2)
Les
enfants qui naissent de ces mariages subissent
ordinairement la fâcheuse influence du
père ou de la mère en qui
règne l'esprit du monde, d'autant plus que
le fidèle étant dans un état
de chute et de déclin, il ne peut donner un
exemple assez vivant pour contre-balancer l'exemple
de mondanité que les enfants
reçoivent de l'infidèle.
C'est ce qui arriva dans les temps qui
précédèrent le déluge ;
les enfants issus des mariages des fils de Dieu
avec les filles des hommes furent une race de belle
taille et pleine d'intelligence, mais
très-corrompue. Il est dit que ce furent des
géants, « de puissants hommes qui de
tout temps ont été, des gens de renom
»
(Gen.
VI, 4) ; mais il est dit aussi
qu'alors « la malice des hommes
était très-grande sur la terre et que
toute l'imagination des pensées de leur
coeur n'était que mal en tout temps
»
(Gen.
VI, 5). Il est dit que
« la terre était corrompue devant
Dieu et remplie d'extorsions »
(v
11) , et que « toute chair
avait corrompu sa voie sur la terre »
(v
12).
La corruption devint donc excessive et
générale. Ces puissants hommes, ces
gens de renom, se servirent probablement de leur
force et de leur intelligence pour opprimer les
faibles, pour enlever aux chétifs leurs
droits et pour passer leur vie dans des guerres,
des rapines, des meurtres et des brigandages. De
plus, il paraît que tous,
tant opprimés
qu'oppresseurs, ne pensaient en tout temps
qu'à mal faire et qu'ils étaient
corrompus devant Dieu, c'est-à-dire qu'ils
insultaient en face à ses lois et
commettaient avec audace le mal qui lui
déplaît.
(3)
Dans leur
impiété, ils s'imaginaient sans doute
que Dieu ne prenait pas garde mauvaise,; actions et
qu'Il n'en ferait aucune recherche, mais il est
écrit que « l'âme de ceux qui
agissent perfidement mangera l'extorsion »
(Prov. XIII, 2), c'est-à-dire
qu'ils « mangeront le fruit de leurs voies
»
(Prov. I, 31) et qu'ils «
moissonneront ce qu'ils auront semé
»
(Galates
VI. 7).
L'Éternel, voyant que
l'iniquité des hommes était venue
à son comble , en eut un extrême
déplaisir en son coeur et se repentit
d'avoir fait l'homme sur la terre,
(4)
ce qui
signifie qu'il éprouva
vis-à-vis des hommes qu'Il avait
créés, un sentiment semblable
à celui qu'éprouve un père
quand il se voit déshonoré par les
enfants qu'il a mis au monde, quand il ne
reçoit d'eux que des chagrins et des
insultes qui l'affligent, qui attirent son courroux
et qui lui font regretter d'être père.
Alors l'Éternel montra aux hommes
de ce temps-là que, s'il est plein de
bonté et de miséricorde, Il est aussi
un Dieu jaloux, qui a la vengeance a son
commandement, et qui la garde à ses ennemis.
Il se montra pour eux « l'Éternel
grand en force, qui ne tient nullement le coupable
pour innocent et qui marche parmi les tourbillons
et les tempêtes »
(Nahum
1, 2, 3).
(5)
Alors
l'Éternel, sortant de son lieu pour visiter
l'iniquité de la terre, dit - «
J'exterminerai de dessus la terre les hommes que
j'ai créés, depuis les hommes
jusqu'au bétail, jusqu'aux reptiles, et
même jusqu'aux oiseaux des cieux, car je me
repens de les avoir faits »
(Gen.
VI, 7).
À quoi servit aux hommes de ce
temps-là d'être des gens de haute
taille et de renom? À quoi leur servit leur
puissance, quand il fallut subir les justes
arrêts de la justice divine qu'ils avaient
irritée? À quoi sert d'être un
géant, un génie, un homme puissant,
de s'être fait une grande réputation,
d'avoir son nom écrit dans les pages de
l'histoire du monde, si l'on n'a
pas son nom écrit dans les pages du livre de
vie? Oui, à quoi servent toutes les
grandeurs, toutes les richesses, si elles sont
entassées sur la tête d'un maudit que
la colère de Dieu doit frapper an dernier
jour?
À quoi servent toute la puissance
corporelle et toute la force dont on se vante?
Pourront-elles nous délivrer au jour de
l'indignation ? « Qui pourra
séjourner avec le feu dévorant et
avec les ardeurs éternelles »
(Esaïe XXXIII, 14) ? «
Qui subsistera devant son indignation, qui
demeurera ferme devant l'ardeur de sa colère
»
(Nahum
1, 6) ? Même «
les rois de la terre, les grands du monde, les
capitaines et les puissants se cacheront dans les
cavernes et dans les rochers des montagnes, et ils
diront aux montagnes et aux rochers : Tombez sur
nous et nous cachez de devant la face de Celui qui
est assis sur le trône et de devant la
colère de l'Agneau, car le jour de sa
colère est venu et qui est-ce qui pourra
subsister »
(Apoc. VI, 15 - 17) ?
Avant de quitter ce sujet, remarquons
une instruction générale qui nous est
donnée par les causes morales que
l'Écriture assigne au déluge.
Lorsque les jugements de Dieu se
promènent sur la terre, lorsqu'ils frappent
nos familles ou qu'ils atteignent nos personnes, ne
nous arrêtons pas à leurs causes
physiques, recherchons surtout leur cause morale
qui est toujours le péché.
Lorsqu'une peste frappa le peuple du
temps de David, la cause physique de cette
épidémie fut, sans doute, quelques
miasmes corrompus qui se répandirent dans
l'air, mais la causé morale fuit l'orgueil
de David qui prit plaisir à faire le
dénombrement de son peuple, contre le
conseil d'un de ses généraux qui,
tout méchant homme qu'il était,
sentit que le roi commettait en cela un
péché, et chercha à l'en
détourner en disant : « Pourquoi le
roi mon Seigneur prend-il plaisir en cela
»
(2 Samuel XXIV, 3) ? Lorsque dans
l'église de Corinthe il y eut plusieurs
fidèles frappés de maladie et
de mort
(1 Cor. XI, 30), la cause physique de
ces tristes événements fut
peut-être quelque épidémie qui
régnait alors, mais la véritable
cause, la cause morale, ce furent les profanations
de la cène qui avaient lieu au milieu de
cette église
(v 29-31).
Lors donc que nous sommes frappés
dans nos personnes et dans nos familles, ou par
quelque calamité publique, remontons plus
haut que la cause visible de ces tristes
événements.
Comme il est dit dans Job : « Le
tourment ne sort pas de la poussière, et le
travail ne germe pas de la terre »
(Job
V, 6). Ne nous contentons pas de
dire : C'est un refroidissement, c'est une
fièvre, c'est une épidémie,
c'est la mauvaise saison ; trop de pluie, trop de
chaleur, ou d'autres choses semblables. Laissons
les savants disserter sur les causes physiques.
Quant à nous, conduits par l'Esprit de Dieu,
remontons à la véritable cause des
maux qui nous atteignent. Recherchons nos voies et
les sondons ; disons : « l'Éternel
est juste, parce que je me suis rebellé
contre ses commandements »
(Lament. I, 18). - Oui, le
péché, voilà le mal qui est la
cause de tous les autres maux. Voilà le mail
auquel il faut avant tout porter remède. Il
faut « s'humilier sous la puissante main de
Dieu, afin qu'Il nous élève quand il
en sera temps »
(1
Pierre V, 6). C'est là le
véritable moyen de délivrance dans
les calamités, tant publiques que
particulières, car l'Éternel a dit :
« A celui qui prend garde à sa voie,
je montrerai la délivrance de Dieu
».
(Ps. L, 23).
Ce fut pour donner aux hommes, avant le
déluge, le temps de rentrer ainsi en
eux-mêmes et de prévenir ses jugements
en se détournant chacun de sa mauvaise voie,
que l'Éternel les attendit et les fit
avertir pendant cent et vingt ans. C'est cette
patience de Dieu qui va faire le sujet de notre
seconde réflexion générale
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