Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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LE DÉLUGE
ou
MÉDITATIONS SUR LES CHAPITRES VI ET VII DE LA GENÈSE.

I
LES CAUSES DU DÉLUGE.

Le déluge eut des causes physiques qui sont mentionnées chap. VII, 5-11. La première de ces causes fut que « les fontaines du grand abîme furent rompues, » c'est-à-dire que la mer, franchissant les bornes qui lui étaient assignées et rompant ses barrières, s'élança sur les continents et les submergea. La seconde cause physique du déluge fut que « les bondes des cieux s'ouvrirent, que la pluie tomba sur la terre pendant quarante jours et quarante nuits. Les eaux supérieures se joignirent ainsi aux eaux inférieures pour inonder la surface du globe.» Voilà les causes physiques du déluge. (1)

Mais outre les causes physiques, il y eut des causes morales plus utiles à remarquer. L'Esprit saint les a signalées au commencement du chapitre sixième.

La première de ces causes paraît avoir été la multiplication des hommes sur la terre. Le verset 1er du chap. VI semble l'insinuer en commençant le récit du déluge par ces mots : « Or, il arriva que quand les hommes eurent commencé à se multiplier sur la terre. »

Ce fait prouve la corruption du coeur humain. En se rapprochant les uns des autres et en se multipliant, les hommes ne font que se corrompre davantage. C'est dans les grandes réunions d'hommes, par exemple dans les grandes villes, qu'il y a le plus de corruption. Les hommes semblent souvent ne se rassembler que pour se fortifier les uns les autres dans le mal et dans leur inimitié contre Dieu. C'est peut-être à cette misérable disposition de la nature humaine que l'Esprit saint fait allusion lorsqu'il dit dans un Psaume : « Ils se sont tous ensemble rendus odieux » (Ps. XIV, 3). Quand les hommes sont réunis, au lieu de rassembler leurs forces pour s'approcher de Dieu et pour faire le bien, il y a, au milieu d'eux, comme un ensemble d'efforts pour se corrompre. L'orgueil les saisit, les passions se développent par le rapprochement et par les facilités qu'elles trouvent à se satisfaire. Ainsi, trop souvent, une masse d'hommes devient une masse de corruption et d'impiété. Il semble qu'il en soit comme de ces fruits qui portent en eux un germe de corruption et qui se gâtent d'autant plu vite qu'ils sont entassés, et pressés les uns contre les autres.

Certes, l'homme n'a pas sujet de se glorifier, puisqu'il tourne ainsi en mal la bénédiction que Dieu posa sur la race humaine en disant. « Croissez et multipliez, remplissez la terre et l'assujettissez » (Gen. I, 28).

Petite est la gloire qu'on tire du nombre, puisqu'il ne sert qu'à multiplier la corruption et à manifester plus ouvertement l'inimitié de l'homme contre Dieu. Peu sûre et peu honorable est la voie suivie par la multitude, car elle est ordinairement la mauvaise (Exode XXIII, 2), et le Seigneur dit qu'elle mène à la perdition (Matth. VII, 13).

Si l'on ne peut pas et si l'on ne doit pas sortir du monde en rompant toute communication avec les humains (1 Cor. V, 9, 10), il faut du moins se séparer des hommes du monde toutes les fois que les communications avec eux ne peuvent pas être regardées comme un devoir.
Il ne faut point porter un même joug avec eux, ni être leurs associés. Il faut, dans toutes les choses non obligatoires, sortir du milieu d'eux et s'en séparer (Act. II, 40. - 2 Cor. VI, 12 - 17. - Act. XIX, 9. - 1 Tim. VI, 5. - 2 Tim. III, 5).

Le peuple de Dieu, pour se conserver saint, doit être en tout temps un peuple qui se tient à part (Nomb. XXIII, 9. - Esther III, 8. - Tite II, 14. - Apoc. XVIII, 4).

Un homme ne peut conserver sa piété qu'en ne s'asseyant point au banc des moqueurs, en fuyant les mauvaises compagnies qui corrompent les bonnes moeurs (1 Cor. XV, 33), et en s'accompagnant de ceux qui craignent Dieu et qui gardent ses commandements. -

Un chrétien qui se plaît dans les grands rassemblements d'hommes du monde, un chrétien qui s'allie sans nécessité avec des gens qui n'ont pas la crainte de Dieu, est un chrétien dont le sel est déjà affadi.
Il s'affadira toujours davantage par ces mélanges, et s'il n'y prend garde, bientôt il perdra toute sa saveur. Ce n'est pas lui qui gagnera le monde, mais c'est le monde qui le gagnera (2 Tim. II, 17). Ces alliances d'un chrétien avec les hommes du présent siècle prouvent que le monde est déjà dans son coeur, et, à leur tour, elles serviront d'aliment à cette mondanité qui les avaient produites.

Ce fut là ce qui arriva aux enfants de Dieu qui vivaient avant le déluge, et ce fut la seconde cause qui hâta la corruption générale et qui attira les jugements de Dieu sur une terre où toute chair avait corrompu sa voie devant lui. Il est dit des fils de Dieu que, « voyant que les filles des hommes étaient belles, ils prirent pour femmes de toutes celles qu'ils choisirent » (chap. VI, 2).

Déjà avant le déluge, il y avait des enfants de Dieu et des enfants des hommes, ou, comme on dirait à présent, des gens du monde. Par leur naissance selon la chair, tous sont « formés dans l'iniquité et échauffés dans le péché» (Ps. LI, 5).
Adam pécheur et déclin de son innocence engendra un fils à sa ressemblance et selon son image, c'est-à-dire pécheur comme lui : « Ce qui est né de la chair est chair » (Jean III, 6).
Mais parmi cette race déchue, il y a toujours en une race élue, la race de ceux qui, étant engendrés d'en haut et nés de l'Esprit (Jean III, 5, 6), sont fils de Dieu par leur nouvelle naissance. De ce nombre était Abel le juste, qui fut sauvé par la foi, et qui « étant mort, parle encore par elle » (Hébr. XI, 4). De ce nombre fut Hénoc, qui, converti à l'âge de soixante-cinq ans, « marcha avec Dieu trois cents ans » (Gen. V, 21, 22), et à la fin « ne parut plus parce que Dieu le prit » (v. 24). Il paraît que ce fut dans la famille de Seth et du temps de son fils Enos que l'on commença à appeler du nom de l'Éternel (Gen. IV, 26), c'est-à-dire que certains hommes prirent ou reçurent le titre d'enfant de Dieu, s'appelant du nom de leur Père céleste, comme on porte ici-bas le nom de son père en la chair.

Il est à croire, d'après le v. 2 du chap. VI, que pendant un certain temps les familles pieuses s'étaient tenues à part et ne s'étaient point alliées par mariage avec les filles des hommes qui ne servaient point Dieu. Par ce moyen, la piété s'était conservée au milieu de ces familles. Leur exemple arrêtait les progrès de la corruption et rendait témoignage à Dieu au milieu d'un monde éloigné de Lui. Leurs prières détournaient de dessus les méchants les châtiments de l'Éternel, et Dieu épargnait à cause d'eux un monde dont les péchés criaient de la terre au ciel. Tant que les chrétiens restent rapprochés les uns des autres et forment comme un faisceau, ils conservent leur vie et leur piété ; ils sont la lumière du monde ; ils sont comme une ville située sur une montagne; ils sont le sel de la terre.
De même que le sel agit avec puissance, quoique lentement et sans bruit, de même les enfants de Dieu empêchent la corruption d'augmenter, en répandant autour d'eux une saveur de vie qui est d'une plus grande influence qu'on ne le pourrait imaginer,

Il paraît que malheureusement, au bout d'un certain nombre d'années, la piété des enfants de Dieu qui vivaient avant le déluge, commença à s'affadir et à décliner. C'est ce qui arrive ordinairement à tous les réveils, si l'on n'y prend garde et s'ils ne sont entretenus par de nouveaux réveils. C'est pourquoi il faut dire continuellement avec l'Apôtre, même à ceux qui paraissent convertis « Réveillez-vous pour vivre justement), (1 Cor. XV, 34) Il est temps de nous réveiller de notre sommeil, parce que le salut est maintenant plus près de nous que lorsque nous avons cru » (Rom. XIII, 11).

L'affaiblissement du réveil qui avait eu lieu du temps d'Enos parut, en ce que les fils de Dieu, « voyant que les filles des hommes étaient belles, prirent pour femmes de toutes celles qu'ils choisirent » (Gen. VI, 2). Si leur piété n'avait pas déjà été en déclin, ils auraient été dirigés dans leur choix par d'autres motifs que par celui d'une beauté qui flattait leurs yeux. Ils auraient cherché dans les familles des enfants de Dieu, des femmes qui leur fussent des aides véritablement semblables à eux (Gen. II, 20) ; des femmes qui pussent leur aider à marcher avec Dieu et à élever leurs enfants dans sa crainte. Mais non, ils suivirent le regard de leurs yeux, et malgré tout ce que la conscience pouvait leur dire à cet égard , ils répondirent intérieurement ce que Samson répondait à ses parents qui lui reprochaient d'aller prendre une femme d'entre les Philistins incirconcis : « Prenez-la pour moi , car elle plaît à mes yeux » (Juges XIV, 3).

Il faut être déjà un enfant de Dieu bien dégénéré pour consentir à s'associer pour toute la vie avec une personne qui n'aime pas le Dieu qu'on regarde comme son Père et qu'on doit aimer par dessus tout.
Quel enfant bien né penserait à épouser une personne qui n'aimerait ni le père ni la mère de celui qu'elle épouse, qui cri dirait du mai, qui aurait des goûts tout opposés aux leurs et qui chercherait à détacher son mari des respectables auteurs de ses jours ?
Quel est l'homme vraiment zélé pour le service de Dieu, qui voudra s'associer à une compagne qui cherchera à le détourner de ce service, ou du moins qui ne pourra ni le comprendre ni le seconder quand il voudra agir selon l'Esprit ?
Quel est l'homme pieux qui voudra choisir, pour être la mère des enfants que Dieu lui accordera, une femme qui ne saura les élever que selon l'esprit du monde par lequel elle est conduite?
Que sera-ce s'il s'agit d'une femme fidèle qui, épousant un homme du monde, se met dans le cas de soumettre sa volonté à celle d'un mari dont la volonté n'est pas soumise à celle du Seigneur ! L'esprit saint, sous la nouvelle alliance, autorise, il est vrai, ceux qui se convertissent étant mariés avec des infidèles à demeurer avec eux, si l'infidèle y consent, dans l'espérance que la femme sauvera le mari et que le mari sauvera la femme (1 Cor. VII, 12 - 16) ; mais il dit positivement que celle qui veut se marier étant convertie , doit se marier selon le Seigneur (v. 39). - Les suites de la désobéissance à ce précepte ne peuvent être que très-fâcheuses .
Dieu ne bénit pas des unions qui ne sont pas selon sa volonté. Le fidèle qui a épousé l'infidèle continue ordinairement à décliner par suite de cette coupable alliance. (2) Les enfants qui naissent de ces mariages subissent ordinairement la fâcheuse influence du père ou de la mère en qui règne l'esprit du monde, d'autant plus que le fidèle étant dans un état de chute et de déclin, il ne peut donner un exemple assez vivant pour contre-balancer l'exemple de mondanité que les enfants reçoivent de l'infidèle.

C'est ce qui arriva dans les temps qui précédèrent le déluge ; les enfants issus des mariages des fils de Dieu avec les filles des hommes furent une race de belle taille et pleine d'intelligence, mais très-corrompue. Il est dit que ce furent des géants, « de puissants hommes qui de tout temps ont été, des gens de renom » (Gen. VI, 4) ; mais il est dit aussi qu'alors « la malice des hommes était très-grande sur la terre et que toute l'imagination des pensées de leur coeur n'était que mal en tout temps » (Gen. VI, 5). Il est dit que « la terre était corrompue devant Dieu et remplie d'extorsions » (v 11) , et que « toute chair avait corrompu sa voie sur la terre » (v 12).
La corruption devint donc excessive et générale. Ces puissants hommes, ces gens de renom, se servirent probablement de leur force et de leur intelligence pour opprimer les faibles, pour enlever aux chétifs leurs droits et pour passer leur vie dans des guerres, des rapines, des meurtres et des brigandages. De plus, il paraît que tous, tant opprimés qu'oppresseurs, ne pensaient en tout temps qu'à mal faire et qu'ils étaient corrompus devant Dieu, c'est-à-dire qu'ils insultaient en face à ses lois et commettaient avec audace le mal qui lui déplaît. (3) Dans leur impiété, ils s'imaginaient sans doute que Dieu ne prenait pas garde mauvaise,; actions et qu'Il n'en ferait aucune recherche, mais il est écrit que « l'âme de ceux qui agissent perfidement mangera l'extorsion » (Prov. XIII, 2), c'est-à-dire qu'ils « mangeront le fruit de leurs voies » (Prov. I, 31) et qu'ils « moissonneront ce qu'ils auront semé » (Galates VI. 7).

L'Éternel, voyant que l'iniquité des hommes était venue à son comble , en eut un extrême déplaisir en son coeur et se repentit d'avoir fait l'homme sur la terre, (4) ce qui signifie qu'il éprouva vis-à-vis des hommes qu'Il avait créés, un sentiment semblable à celui qu'éprouve un père quand il se voit déshonoré par les enfants qu'il a mis au monde, quand il ne reçoit d'eux que des chagrins et des insultes qui l'affligent, qui attirent son courroux et qui lui font regretter d'être père.

Alors l'Éternel montra aux hommes de ce temps-là que, s'il est plein de bonté et de miséricorde, Il est aussi un Dieu jaloux, qui a la vengeance a son commandement, et qui la garde à ses ennemis. Il se montra pour eux « l'Éternel grand en force, qui ne tient nullement le coupable pour innocent et qui marche parmi les tourbillons et les tempêtes » (Nahum 1, 2, 3). (5) Alors l'Éternel, sortant de son lieu pour visiter l'iniquité de la terre, dit - « J'exterminerai de dessus la terre les hommes que j'ai créés, depuis les hommes jusqu'au bétail, jusqu'aux reptiles, et même jusqu'aux oiseaux des cieux, car je me repens de les avoir faits » (Gen. VI, 7).

À quoi servit aux hommes de ce temps-là d'être des gens de haute taille et de renom? À quoi leur servit leur puissance, quand il fallut subir les justes arrêts de la justice divine qu'ils avaient irritée? À quoi sert d'être un géant, un génie, un homme puissant, de s'être fait une grande réputation, d'avoir son nom écrit dans les pages de l'histoire du monde, si l'on n'a pas son nom écrit dans les pages du livre de vie? Oui, à quoi servent toutes les grandeurs, toutes les richesses, si elles sont entassées sur la tête d'un maudit que la colère de Dieu doit frapper an dernier jour?
À quoi servent toute la puissance corporelle et toute la force dont on se vante? Pourront-elles nous délivrer au jour de l'indignation ? « Qui pourra séjourner avec le feu dévorant et avec les ardeurs éternelles » (Esaïe XXXIII, 14) ? « Qui subsistera devant son indignation, qui demeurera ferme devant l'ardeur de sa colère » (Nahum 1, 6) ? Même « les rois de la terre, les grands du monde, les capitaines et les puissants se cacheront dans les cavernes et dans les rochers des montagnes, et ils diront aux montagnes et aux rochers : Tombez sur nous et nous cachez de devant la face de Celui qui est assis sur le trône et de devant la colère de l'Agneau, car le jour de sa colère est venu et qui est-ce qui pourra subsister » (Apoc. VI, 15 - 17) ?

Avant de quitter ce sujet, remarquons une instruction générale qui nous est donnée par les causes morales que l'Écriture assigne au déluge.

Lorsque les jugements de Dieu se promènent sur la terre, lorsqu'ils frappent nos familles ou qu'ils atteignent nos personnes, ne nous arrêtons pas à leurs causes physiques, recherchons surtout leur cause morale qui est toujours le péché.
Lorsqu'une peste frappa le peuple du temps de David, la cause physique de cette épidémie fut, sans doute, quelques miasmes corrompus qui se répandirent dans l'air, mais la causé morale fuit l'orgueil de David qui prit plaisir à faire le dénombrement de son peuple, contre le conseil d'un de ses généraux qui, tout méchant homme qu'il était, sentit que le roi commettait en cela un péché, et chercha à l'en détourner en disant : « Pourquoi le roi mon Seigneur prend-il plaisir en cela » (2 Samuel XXIV, 3) ? Lorsque dans l'église de Corinthe il y eut plusieurs fidèles frappés de maladie et de mort (1 Cor. XI, 30), la cause physique de ces tristes événements fut peut-être quelque épidémie qui régnait alors, mais la véritable cause, la cause morale, ce furent les profanations de la cène qui avaient lieu au milieu de cette église (v 29-31).

Lors donc que nous sommes frappés dans nos personnes et dans nos familles, ou par quelque calamité publique, remontons plus haut que la cause visible de ces tristes événements.
Comme il est dit dans Job : « Le tourment ne sort pas de la poussière, et le travail ne germe pas de la terre » (Job V, 6). Ne nous contentons pas de dire : C'est un refroidissement, c'est une fièvre, c'est une épidémie, c'est la mauvaise saison ; trop de pluie, trop de chaleur, ou d'autres choses semblables. Laissons les savants disserter sur les causes physiques. Quant à nous, conduits par l'Esprit de Dieu, remontons à la véritable cause des maux qui nous atteignent. Recherchons nos voies et les sondons ; disons : « l'Éternel est juste, parce que je me suis rebellé contre ses commandements » (Lament. I, 18). - Oui, le péché, voilà le mal qui est la cause de tous les autres maux. Voilà le mail auquel il faut avant tout porter remède. Il faut « s'humilier sous la puissante main de Dieu, afin qu'Il nous élève quand il en sera temps » (1 Pierre V, 6). C'est là le véritable moyen de délivrance dans les calamités, tant publiques que particulières, car l'Éternel a dit : « A celui qui prend garde à sa voie, je montrerai la délivrance de Dieu ». (Ps. L, 23).

Ce fut pour donner aux hommes, avant le déluge, le temps de rentrer ainsi en eux-mêmes et de prévenir ses jugements en se détournant chacun de sa mauvaise voie, que l'Éternel les attendit et les fit avertir pendant cent et vingt ans. C'est cette patience de Dieu qui va faire le sujet de notre seconde réflexion générale 


Table des matières

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1 Les physiciens ont calculé que si les eaux de la mer, qui occupent environ les deux tiers de notre globe, étaient réchauffées par quelque circonstance, de manière à ce que leur température s'élevât de dix degrés de plus qu'à l'ordinaire, la dilatation occasionnée par cette augmentation de chaleur suffirait pour que ces eaux couvrissent jusqu'aux plus hautes montagnes. Cela paraîtra moins extraordinaire à ceux qui savent que les plus hautes cimes (celles de l'Himalaya dans le Thibet) qui s'élèvent jusqu'à 26,000 pieds au dessus du niveau de la mer, ne sont pas plus, comparées à la masse entière de notre globe, que les irrégularités de l'écorce d'une orange ne le sont par rapport à l'orange entière.

Quelques personnes ont cru que les eaux de la mer avaient été réchauffées et dilatées par des volcans qui s'ouvrirent une issue au dessous de la mer en soulevant la croûte de terre qui recouvrait les feux souterrains, et formant des espèces de montagnes volcaniques. La géologie reconnaît la formation de ces sortes de montagnes sous-marines et volcaniques, et c'est peut-être à une cause pareille qu'on doit l'apparition subite de quelques îles qui s'élèvent de temps en temps au dessus des mers.

Quant à l'expression « les bondes des cieux furent ouvertes, » elle parait signifier qu'au lieu de tomber par gouttes, comme l'eau qui tombe de la gerbe d'un arrosoir, l'eau tomba en masse comme il arrive dans le cas des trombes qui inondent et dévastent en peu d'instans une localité; ce fut comme une trombe générale pendant quarante jours et quarante nuits.

Les Mahométans ont une singulière tradition rapportée par de Rougemont; c'est qu'à l'époque du déluge, il sortit de la terre en divers endroits des jets d'eau qui s'élançaient dans les airs et qui contribuèrent à l'inondation. Ces espèces de puits artésiens naturels ne sont nullement improbables, et pourraient peut-être cadrer avec la supposition d'une action redoublée des feux souterrains, qui fit crever des volcans dans la mer, et élever des jets d'eau sur les continents.
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2 « Chaque homme portant en lui le penchant au mal plutôt qu'au bien, il est aisé de comprendre que par un effet des relations intimes, longues et journalières qui existent dans la famille, l'élément mondain finit par l'emporter ; car les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. Or, un mondain ou une mondaine, quelque estimable qu'il soit d'ailleurs, ne peut être pour l'enfant de Dieu et à la longue qu'une mauvaise société. »
(Burnier, Études élémentaires et progressives de la parole de Dieu. Art. 184, page 88.)
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3 « Fiers de leur force et de leur longue vie, ils oubliaient encore plus que ne le font les hommes d'à présent, et qu'ils devaient mourir, et qu'ils avaient un maître dans le ciel. C'est pourquoi ils se livraient sans réserve à leur ambition, à leur avarice ; et la forme générale sous laquelle se manifestait leur impiété, c'était la violence, l'oppression et la tyrannie. Tous, de cette manière avaient corrompu leurs voies ou leurs chemins ; en d'autres termes, tous vivaient dans l'égarement. » (Études élémentaires, art. 191, p. 91.)
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4 « Si Dieu se repentit, s'Il eut du déplaisir en son coeur, il est clair que ce ne peut être à la manière des hommes pêcheurs.
Mais Dieu ayant fait l'homme à son image, souvent aussi pour que nous comprenions ce qu'Il sent, ce qu'Il veut, ce qu'Il fait, Il s'exprime de manière à ce que nous en retrouvions l'image en nous-mêmes.

Ainsi il arriva dans cette occasion comme lorsque nous nous repentons d'avoir fait une chose, nous voudrions qu'elle ne fût pas faite et nous la mettons à néant si nous le pouvons. Quant à l'Éternel, Il ne chercha pas à anéantir son oeuvre, car Il savait bien ce qu'Il faisait lorsqu'Il la créa. Il ne s'agissait pas même de détruire le genre humain tout entier, vu qu'il lui avait promis un Rédempteur, et que le monde devait être conservé pour l'amour de ce Rédempteur. Toutefois Dieu devait aussi manifester hautement sa haine contre les voies impies de l'humanité, et voici comment Il se proposa d'atteindre ce double but :
Dieu laissera subsister la terre, mais il détruira tous ceux qui l'habitent, gens et bêtes, sauf Noé et quelques-uns des siens; les hommes à cause de leur impiété, les animaux parce qu'ils appartiennent à l'homme. » (Études élémentaires, && 187 et 188.)
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5 « Il n'est jamais dit que Dieu se soit repenti d'avoir sauvé l'homme, comme il est dit qu'Il se repentit de l'avoir créé, parce qu'il a pourvu à ce que son salut eut son plein effet sur ceux qu'Il a rachetés, ensorte que « sa vocation et ses dons sont sans repentance » (Rom. XI, 29). (Commentaire de Henry sur la Genèse..)

 

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