Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



En Canot et en traîneau
À CHIENS
Parmi les Indiens CREE et SALTEAUX


 CHAPITRE XIV

 

Au premier printemps, nous apprîmes avec une vive émotion que la petite vérole avait éclaté dans les grandes plaines des Saskatchewan. Apparemment, elle avait été apportée par quelque trafiquant blanc, venu de l'État de Montana, et elle se répandit avec une rapidité et une gravité extraordinaires.
Pour rendre le fléau plus meurtrier encore, un clan en hostilité avec un autre transporta secrètement sur son territoire, et en un lieu où ils devaient immanquablement être trouvés et enlevés, des effets de ses propres membres décédés. La maladie fut ainsi communiquée à une nouvelle tribu qui perdit de ce fait des milliers de personnes.

Les missionnaires Mac Dougall et Campbel, aidés par leurs convertis, prirent toutes les mesures possibles contre l'extension de l'épidémie, mais en dépit de leurs efforts, elle continua à faucher les indigènes et les blancs. Dans l'espoir de sauver quelques-uns de ses gens de la mission Victoria, Mac Dougall les avait engagés à quitter leurs demeures et à s'isoler sur les grandes prairies ; ainsi fût fait.

Cependant les païens, rendus furieux par les coups répétés de la verge qui les frappait et impuissants à l'arrêter, résolurent de se venger sur les blancs sans défense. Ils apostèrent une bande de guerriers pour faire périr tous ceux qui étaient établis dans la contrée. Ce fut précisément à la mission Victoria, sur la rivière Saskatchewan, qu'ils rencontrèrent les premières « faces pâles ». Fidèles à leur tactique habituelle, ils ne les attaquèrent pas ouvertement, mais ils s'embusquèrent en masse dans les longues herbes tandis que quelques-uns d'entre eux pénétraient d'un air nonchalant dans la maison missionnaire. Là, ils découvrirent, à leur grande surprise, que la petite vérole avait fait ses victimes aussi bien qu'ailleurs. Rapidement et doucement ils se glissèrent dehors et allèrent rapporter à leurs camarades ce qu'ils avaient vu. Ils tinrent conseil tous ensemble et arrivérent à la conclusion que ce n'était pas le missionnaire qui dispensait la maladie, car, si c'eût été lui, il se serait arrangé pour que les siens en fussent indemnes. Ce devaient donc être les trafiquants en fourrures ; conséquemment ils partirent pour le poste. Là, ils suivirent la même ligne de conduite et, à leur stupéfaction, ils apprirent que le directeur de ce poste lui-même avait succombé au fléau. Un autre conseil fut aussitôt tenu, qui les fit arriver à la conviction qu'ils avaient commis une erreur, si bien qu'ils reprirent le chemin de leurs wigwams sans avoir fait de mal à personne.
Néanmoins, le missionnaire et sa famille étaient environnés de périls ; les natifs étaient excités ; et leurs anciens conjureurs étaient prêts en tout temps à les inciter à des actes de violence ; la puissance de Dieu seule préserva ses serviteurs d'un massacre.

Un jour, la femme du missionnaire et quelques-uns des siens travaillaient au jardin, tandis que onze Pieds Noirs venus pour tuer et piller étaient tapis à moins de cent mètres de là ; ils déclarèrent plus tard qu'ils avaient été mystérieusement empêchés de faire feu. Une autre fois, quelques-uns des guerriers de la même tribu, altérés de sang, se glissèrent en rampant dans un champ d'orge, et surveillèrent longtemps les mouvements de la famille après quoi ils se retirèrent sans nuire à aucun d'entre eux. Entendre le sifflement d'une balle à son oreille, n'était pas un événement rare dans la vie de plusieurs dès premiers missionnaires parmi ces tribus irritées.

J'ai dit que, aussi longtemps que la petite vérole fit rage dans la région du Saskatchewan, des efforts vigoureux furent faits pour éviter qu'elle gagnât d'autres districts. À cette époque, le territoire du Manitoba qui venait d'être érigé en province, se remplissait de colons blancs. L'ancien nom de Fort Garry avait été changé en celui de Winnipeg ; et cette localité devenait rapidement une ville florissante. C'est de là que, depuis des années, partaient à époques fixes de longs convois de charrettes pour ravitailler le lointain domaine des Saskatchewan. Ces véhicules, construits sans une seule pièce de fer, s'entendaient d'aussi loin qu'ils se voyaient, même sur les prairies unies, car leurs conducteurs indiens ne les graissaient jamais. Ils étaient tirés chacun par un boeuf et devaient transporter de quatre à six cents kilos, outre la nourriture et les effets du conducteur qui était toujours censé faire route à pied. Cet affrètement par charrettes sur les prairies, est la contre-partie des transports par bateaux ou par canots sur les rivières du nord dont nous avons parlé ailleurs.

LA POSTE EN TRAÎNEAU A CHIENS

L'arrivée de la « brigade », apportant les vivres et les nouvelles du monde, était le grand événement de l'année pour ces établissements isolés sur l'immense plaine. Mais, dans cette période de mortalité, des mesures très strictes avaient dû être prises, nous l'avons dit.

Le gouverneur de la province du Manitoba avait publié un arrêté interdisant, de la manière la plus absolue, tout commerce et toute communication avec le district infesté, par conséquent tout départ de charrettes, soit en convois, soit isolées. Cette défense impliquait de grandes privations et beaucoup de souffrances pour les blancs, missionnaires, trafiquants, colons ou aventuriers qui avaient pénétré dans cette contrée reculée, où la poste elle-même ne parvenait guère que deux fois par an et par traîneaux à chiens. Quantité de buffles erraient encore sur les plaines, il est vrai, mais l'on n'ignorait pas que les munitions tiraient à leur fin aussi bien que les autres denrées, y compris les médicaments plus nécessaires alors que jamais. Des personnes intéressées à la chose insistèrent auprès du gouverneur pour le faire revenir sur sa décision, mais, à cause du risque qu'il ferait par là courir à la province sur laquelle il était établi, il demeura inflexible, tout en sympathisant aux souffrances qu'il savait devoir en résulter pour quantité de gens.

« Que pourrait-on tenter pour venir en aide à tant de malheureux qui, outre les douleurs que leur cause l'épidémie, sont maintenant exposés à la famine et à la privation d'objets indispensables ? » Telle était la question qui se posait à bien des coeurs compatissants. En désespoir de cause et comme dernière ressource, on décida d'adresser un appel aux Indiens convertis de Norway-House pour qu'ils formassent une « brigade » de bateaux et allassent ravitailler ces pauvres gens en remontant le fleuve du Saskatchewan. L'officier supérieur de la Compagnie de la Baie de l'Hudson vint me trouver, moi, le missionnaire de cette station, et nous discutâmes la chose ensemble. Les dangers auxquels on s'exposerait étaient considérables ; aucun de mes hommes n'avait été vacciné et ils devaient traverser, sur des centaines et des centaines de kilomètres, une contrée ravagée par le fléau. Cependant, il semblait qu'un effort devait être tenté et, en agissant avec une grande sagesse, il y avait possibilité que les sauveteurs échappassent à la contagion. Nous décidâmes donc de réunir l'église et de la consulter.

Lorsque, à l'appel de la cloche, on se fut rassemblé dans la « salle du conseil », se demandant ce qui arrivait, je fis le tableau de la situation et présentai la requête que cent-soixante d'entre eux voulussent bien, avec vingt bateaux de vivres, se porter au secours de ces blancs. Je leur dis ceci : « je sais que votre race n'a pas toujours été traitée loyalement par les blancs, mais oubliez cela. Voici pour vous l'occasion d'accomplir un acte glorieux et de montrer au monde et surtout au Seigneur Dieu dont vous êtes les enfants, que vous savez aussi bien que les plus civilisés faire des sacrifices et courir des dangers lorsque le devoir vous y appelle. »
Nous leur expliquâmes qu'en naviguant constamment au milieu du fleuve, sans jamais descendre à terre, il était possible qu'ils échappassent tous ; qu'ils seraient abondamment pourvus de nourriture de manière à n'avoir pas besoin de chasser. Et, m'adressant à l'un de mes meilleurs directeurs de classe, un des fils du patriarche centenaire dont j'ai parlé dans un précédent chapitre : « Samuel Papanekis, dis-je, c'est toi qui seras le guide et le chef de cette expédition. » Au premier abord, il parut troublé de la responsabilité dont je le chargeais, mais, après un moment de réflexion, il dit avec calme : « Veux-tu nous donner un peu de temps pour en parler entre nous ? » Ainsi fut fait ; nous les quittâmes. Leur décision prise, ils nous envoyèrent chercher et Samuel parla pour eux tous. « Missionnaire, nous irons au secours de nos frères blancs et de leurs familles comme tu le demandes. Veux-tu nous laisser passer encore un dimanche à l'église et nous donner la sainte Cène avant que nous nous mettions en route pour ce périlleux voyage. Sans doute, répondis-je, d'ailleurs, la préparation de vos chargements demandera plusieurs jours ; nous aurons donc encore une journée de repos et d'adoration en commun. »

Ce fut un dimanche mémorable. Chaque homme, chaque femme. chaque enfant qui pouvait venir à l'église y vint. Quelques-unes des femmes pleuraient à la pensée du danger qu'allaient affronter leurs maris, leurs frères ou leurs fils ; d'autres, au contraire, semblaient se rendre compte de l'esprit qui animait les hommes et se sentaient fiers d'eux. À l'issue du service du matin, eut lieu la communion, solennelle et impressive. À mesure qu'ils s'approchaient pour participer aux emblèmes du sacrifice de l'amour rédempteur, la pensée de son immolation volontaire nous saisissait tous, et bien des coeurs tressaillirent, en sentant qu'ils étaient jugés dignes de courir quelques risques pour faire une bonne action.

L'après-midi nous réunit encore pour une assemblée fraternelle. Aucune vantardise, aucune recherche de sympathie ne se fit jour dans les allocutions. Quelques-uns ne firent aucune allusion aux circonstances du moment, tandis que d'autres demandèrent nos prières pour eux tous. Il y en eut qui, sous l'impression du service du matin, exprimèrent la pensée de la communion des souffrances de Christ et rappelèrent la parole de Saint Paul. « Si nous souffrons avec Lui, nous serons aussi glorifiés avec lui. »

Deux ou trois jours plus tard, ils se mirent en route, les vingt bateaux manoeuvrés chacun par huit hommes et tous, sous la conduite de Samuel Papanekis, remontèrent la jolie rivière qui passe à Norway-House, arrivèrent au lac Winnipeg et, en contournant son extrémité nord-ouest, atteignirent la large rivière Saskatchewan qu'ils devaient remonter très loin dans la direction de l'Orient. Cet été fut excessivement chaud et, durant des semaines, les braves peinèrent à leurs lourdes rames, ne se reposant que quelques heures pendant la nuit, les bateaux étant ancrés au milieu du fleuve. Le dimanche, ils les amarraient aussi près que possible les uns des autres sur quelqu'un des hauts fonds qui abondent dans ce cours d'eau, et célébraient le jour du repos par des services religieux.
Parfois, ils voyaient sur le rivage des wigwams abandonnés, soit que la mort en eût moissonné les habitants, soit qu'ils se fussent enfuis apeurés. Ailleurs des bêtes sauvages se promenaient ou venaient étancher leur soif à portée de leurs fusils, les instincts chasseurs des jeunes gens surtout avaient peine à se contenir, ils demandaient la permission de tirer, mais le chef toujours en éveil la refusait nettement.

Enfin, au bout de dix semaines qui nous avaient semblé bien longues et durant lesquelles nous les avions entourés de nos prières sans pouvoir jamais recevoir de leurs nouvelles, nous les vîmes revenir pleins de louanges et d'actions de grâces. Ils étaient tous présents à l'appel, tous heureux et en bonne santé, à l'exception de leur chef, pour lequel la responsabilité avait été trop lourde et la tension nerveuse trop forte. Il devait payer son dévouement de sa vie. Son indomptable force de volonté le soutint jusqu'à ce qu'il pût voir son dernier bateau amarré dans notre port et sa petite troupe accueillie et saluée par l'affection de toutes les familles. Il prit encore part au beau service d'actions de grâces, dans notre chapelle bondée, mais, aussitôt après, il commença à fléchir et à s'éteindre, en dépit de tout ce que nous-mêmes et les fonctionnaires de la Compagnie, qui lui étaient très attachés, pûmes faire pour lui. La fin fut bientôt là. C'était une très belle journée et, comme il respirait avec peine, on le transporta hors de sa demeure sur une couche de branchages et de fourrures. Il en parut reconnaissant et soulagé. Après un entretien bienfaisant sur les grandes et précieuses promesses et sur « il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père », il s'assoupit doucement. Peu après, il s'éveilla et se rendit compte que le moment de son départ arrivait ; il se disposa alors au délogement. Une première question que je lui posai resta sans réponse ; alors me penchant sur lui et élevant un peu la voix je répétai : « Samuel, mon frère, tu es dans la vallée de l'ombre de la mort, qu'éprouves-tu ? » Son regard s'éclaira et je vis qu'il m'avait compris. Il leva son bras amaigri et fit le geste de saisir quelque chose : « Missionnaire, je tiens ferme à Dieu, il est toute ma joie et mon espérance, » puis son bras retomba sans force... mon frère indien entrait triomphant dans le « pays meilleur »

C'est ici le lieu de dire ce qui advint de sa veuve et de ses enfants. Peu après sa mort, ils quittèrent leur maison dans le village de la mission pour prendre leurs quartiers avec plusieurs autres familles au delà du fort à une certaine distance. À ce moment-là, nous leur avions porté secours d'une manière efficace, mais, dès lors, je ne les avais vus qu'aux services divins et je ne savais donc pas comment marchaient leurs affaires. À l'entrée de l'hiver, je m'entendis avec mon collègue pour faire en traîneau une série de visites pastorales dans toutes les familles des environs, afin de nous enquérir de leur prospérité matérielle et spirituelle. Nos visites étaient toujours pour nos gens une grande joie. Ils aimaient que nous prissions intérêt à toutes leurs circonstances, à leur pêche et à leur chasse, pour nous réjouir avec eux de leurs succès, ou compatir à leurs mécomptes ou à leurs difficultés. Ils écoutaient ensuite avec bonheur une lecture biblique et une prière.

Un jour de froid intense, nous arrivâmes vers le soir à une bien pauvre cabane. Je frappai à la porte et, à un accueillant « entrez », je l'ouvris. Nos coeurs se serrèrent à la vue de la pauvreté qui régnait dans cette demeure. Elle était construite en troncs de peupliers dont les interstices étaient bouchés par de la mousse et de la boue ; le sol était nu et pas un seul meuble : ni lit, ni table, ni chaise ; dans un coin, un maigre feu autour duquel se blottissaient une veuve et quelques enfants dont l'un était estropié. Après quelques paroles de salutation amicale, je dis tristement : « Tu sembles être très pauvre, Nancy, tu n'as aucun confort, ni rien pour te rendre heureuse. » La réponse vint très vite, et sur un ton bien différent : « Il est vrai que je n'ai pas grand'chose, mais je ne suis pas malheureuse, missionnaire. - Chère femme, dis-je encore, as-tu de la venaison - Non. - As-tu de la farine ? Non. - As-tu du thé ? - Non. - As-tu des pommes de terre ? » - À cette dernière question, la veuve de Samuel Papanekis leva la tête : « je ne puis avoir de pommes de terre, car Samuel est parti au secours des blancs au moment où il aurait fallu les planter. Il n'est plus là pour tuer du gibier, ni pour prendre les martres, les hermines ou les castors qu'on échange contre de la farine ou du thé. - Qu'as-tu donc, pauvre Nancy ? - Je possède quelques filets pour la pêche. - Et quand il a fait trop mauvais temps pour lever les filets, qu'as-tu fait ? - Quelquefois des hommes des autres maisons les ont levés pour moi et m'ont apporté le poisson. - Et quand personne ne pouvait y aller ? - Quand je n'avais rien, nous avons fait sans rien. » En la regardant, elle et ses nombreux orphelins, et en pensant au départ triomphant du chef de la famille pour les demeures où il n'y a plus ni faim ni soif et où Dieu essuie toute larme, je fus si saisi du contraste que, pour cacher mon émotion, je sortis précipitamment à la suite de mon collègue plus affecté encore que moi si possible. Nous étions entrés pour prier, mais nous ne le pouvions dans ces circonstances il fallait auparavant manifester nos sentiments chrétiens d'une manière tangible.

GRANGE D'UN INDIEN CHRÉTIEN (MISSION DU LAC SCUGOG)

Mon collègue avait atteint nos traîneaux et j'y arrivais lorsque la veuve m'appela de sa porte : « Ayumeaookonou - maître qui pries - il ne faut pas te chagriner ainsi pour moi. Il est vrai que depuis la mort de Samuel nous avons souvent eu faim et nous avons durement senti le froid, mais, missionnaire et sa figure ne portait aucune trace de chagrin, - tu m'as entendue dire que, comme mon Samuel avait donné son coeur à Dieu, je l'ai fait moi aussi, et Celui qui l'a aidé et qui l'a soutenu de telle sorte qu'il est mort heureux est mon Sauveur. Là où est mon Samuel, je vais moi aussi ; j'en approche chaque jour ; cette pensée me réjouit toute la journée. » Ces paroles m'allèrent au coeur, mais je ne trouvai point de réponse ; rejoignant mon ami, je criai aux chiens « Marchez ! » et bientôt nous fûmes chez moi. Notre lit s'appauvrit d'une couverture et nos provisions furent sérieusement drainées. Ensuite, je fis part de la triste situation de cette famille à ceux de nos gens qui étaient les plus fortunés ; plusieurs d'entre eux donnèrent très généreusement pour elle. La libéralité est du reste remarquable parmi ces Indiens convertis ; ils donnent à plus misérables qu'eux, jusqu'à ce qu'ils soient réduits à leur tour à la misère.

Les touchantes paroles de Nancy nous furent un grand encouragement dans notre oeuvre. La puissance de l'Évangile rayonnait dans sa chétive demeure comme elle avait rayonné dans la vallée de l'ombre de la mort, alors que son mari l'avait traversée. Nous nous étions apitoyés sur sa grande misère ; cependant, peu après, en considérant la chose à la lumière de l'Éternité, nous étions contraints de nous écrier : heureuse veuve ! Ah ! qu'il vaut mieux habiter une hutte au sol nu, sans chaise ni lit, privé de farine, de thé, de pommes de terre, de l'indispensable, semble-t-il, dépendant uniquement, quant à la nourriture, de filets plongés dans le lac, quand on a constamment comme hôte le Seigneur Jésus, que de vivre dans une demeure princière, où l'on est entouré de tout le confort et de tout le luxe même que peut procurer la fortune, si l'on est privé de sa présence.

C'est un grand sujet de joie et de reconnaissance que de constater les progrès faits dans tous les domaines par des milliers d'Indiens dans différentes régions du Canada. La mission indienne du Lac Scugog en offre de frappants exemples. On y voit des Indiens chrétiens posséder des fermes riches en grains et possédant tous les instruments aratoires les plus perfectionnés.


Table des matières

Page précédente:
Page suivante:
 

- haut de page -