Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Ténèbres et Lumières
NOUVEAUX SOUVENIRS DE MATHILDA WREDE

Un condamné à perpétuité.

 

Un homme d'un certain âge avait été assassiné de la manière la plus cruelle. Le coupable fut arrêté, mais les circonstances de cet attentat étaient si compliquées que l'enquête dura fort longtemps. Pendant l'instruction Mathilda Wrede apprit à connaître le prévenu. Avec une surprenante rapidité, celui-ci prit confiance en elle; un jour, le poids de sa faute lui parut trop lourd à porter : plein d'angoisse il fit, devant elle et devant Dieu, une entière confession de son crime.

Mathilda l'exhorta à reconnaître, lors de sa prochaine comparution, son entière culpabilité, sans rien cacher et sans rien altérer de la vérité.

- Je serais vraiment disposé à le faire, déclara-t-il, mais personne ne voudra me croire : j'ai déjà dit des mensonges à tant de reprises.
- Comme J'ai en vous la plus grande confiance, dit Mathilda, je vais écrire au juge que le crime a été commis exactement comme vous l'exposerez. Comprenez-vous que, par cette déclaration, je donne ma parole en garantie de la vôtre ?

 

Le seul pénitencier de femmes à Tavestehn.

- Oui, je le comprends, et c'est justement votre confiance si grande et si admirable qui me contraint à faire l'aveu loyal de mon forfait.

Mathilda écrivit au président du tribunal, ainsi qu'elle l'avait promis au prévenu ; elle n'en attendait pas, pour autant, avec moins de frayeur, le développement ultérieur de toute cette affaire.

Elle apprit ensuite que le détenu avait fait l'aveu complet de son forfait et c'est d'un coeur joyeux qu'elle reçut cette nouvelle qui la rendait presque fière de son nouvel ami.

Lorsqu'ils se rencontrèrent après sa pénible confession, ils se serrèrent la main avec une profonde émotion. Le malheureux fut condamné à la détention perpétuelle, mais Dieu, dans sa miséricorde, lui accorda son secours durant cette douloureuse période de sa vie. Peu à peu, au cours des années, il se mit à faire à Mathilda le récit de toutes les circonstances de son existence. Un jour, comme la conversation roulait sur sa mère, Mathilda lui demanda s'il n'éprouvait pas le désir qu'elle-même allât lui rendre visite comme une lettre vivante : il accepta cette offre avec une vive gratitude et la pria de saluer aussi de sa part plusieurs autres personnes.

Quelque temps après, pendant un voyage en chemin de fer, Mathilda rencontra le gouverneur général des chemins de fer de l'État de Finlande. Au cours de la conversation, elle en vint à parler du but de son voyage : faire visite à la mère du détenu.

Le directeur qui connaissait par hasard l'endroit où vivait cette pauvre femme, demanda à « l'amie des prisonniers » comment elle pensait s'y rendre par ces chemins détrempés, emportés en certains endroits par les hautes eaux du printemps.

Mathilda répondit:

- Avec un char ou un traîneau, à cheval ou à pied, mais d'une manière ou d'une autre, il faut que j'y arrive.
- C'est impossible, lui dit le directeur, en souriant, mais permettez-moi de vous faciliter la chose dans la mesure de mon pouvoir.

Mathilda Wrede fut amusée et heureuse d'entendre le directeur général donner l'ordre à Kervo (une station du chemin de fer de Helsingfors à Saint-Pétersbourg, où débouche l'embranchement de la ligne de Borgä), de faire stopper le train, à une place déterminée, recommandant au conducteur d'aider Mlle Wrede à descendre de wagon. Et c'est ainsi que cela se passa.

Lorsque les travailleurs des champs, occupés à ensemencer la terre, s'aperçurent que le train s'arrêtait en pleine campagne, ils crurent à quelque malheur ; ils s'apprêtaient à se précipiter au secours du convoi en détresse lorsque celui-ci se remit en marche. Mathilda était debout sur le remblai, et, en face d'elle, de l'autre côté de la large tranchée pleine d'eau, se dressait la maisonnette de la vieille femme vers laquelle elle dirigeait ses pas.

Un ouvrier prévenant accourut à son aide et la voilà bientôt, les pieds mouillés, mais saine et sauve, devant la pauvre femme si profondément affligée, et à laquelle elle apportait les salutations de son fils.

Quelques heures plus tard, sur l'ordre du directeur général, elle fut ramenée à Kervo sur une draisine munie d'une couverture de voyage. Ce fut une grande joie et une précieuse consolation pour la vieille mère que de recevoir cet aimable message de son fils qui devait mourir peu après des suites d'une grave maladie.


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