Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Ténèbres et Lumières
NOUVEAUX SOUVENIRS DE MATHILDA WREDE

Rien qu'un vieil os trouvé dans la soupe.

Il y avait à Kakola un prisonnier condamné à la détention perpétuelle. Mathilda découvrit qu'au plus profond de son être intime existait une intense aspiration à la délivrance, dont lui-même ne se rendait pas clairement compte, délivrance de son passé criminel et du péché sous toutes ses formes. Elle lui fit de fréquentes visites et là, dans cette lugubre cellule, furent livrés de grands, de pénibles combats spirituels. Cet homme était un ouvrier, habile dans plusieurs domaines. Un jour, il plongea Mathilda dans un réel étonnement, en lui exprimant un voeu - et cela avec une vivacité singulière :

- Voulez-vous, mademoiselle, me prêter votre broche ?

(Depuis l'année 1891, Mathilda Wrede porte une broche d'argent en forme de bouclier, sur laquelle sont gravés en finlandais ces mots : « Anno ja Rauha », ce qui signifie : grâce et paix.)

- Ne me posez pas de question : confiez-la moi !

Une heure après, vous la recevrez de nouveau, tout à fait intacte.

Mathilda avait l'habitude, autant que cela lui était possible, de déférer aux petits désirs des prisonniers ; elle lui remit donc la broche désirée qu'elle reçut en retour, ponctuellement, à l'heure fixée, sans que le prisonnier ajoutât aucune observation quelconque ; mais il avait un air joyeux qui permettait de lire en son âme.

Lorsque quelque temps après, Mathilda lui faisait une nouvelle visite, il lui tendit, sans rien dire, une broche, qui ressemblait, à s'y méprendre, à la sienne propre, mais paraissait être en ivoire.

- Que cela est joli ! D'où J'avez-vous ? s'écria Mathilda tout étonnée.
- Est-ce que cette broche vous plaît et la porteriez-vous volontiers ?
- Moi ? mais est-ce qu'elle m'est destinée ? Elle est d'une valeur unique et beaucoup plus belle que mon ancienne. Est-ce vraiment l'oeuvre de vos mains ? Comment avez-vous donc pu vous procurer l'ivoire nécessaire ?
- Ce n'est pas de l'ivoire. Il y a bien des mois que j'ai trouvé un os dans la soupe et tout de suite j'ai pensé que je ferais de cet os une broche pour Mathilda Wrede. L'os a été exposé pendant longtemps au soleil, afin de faire disparaître toutes les parcelles de graisse et pour le dessécher. Puis, je lui ai donné la forme de votre broche. je serais heureux de vous en voir parée.

Mathilda tenait dans sa main le présent qu'elle venait de recevoir ; des larmes de joyeuse émotion roulaient sur ses joues. Elle restait là profondément touchée et reconnaissante. Le prisonnier la considéra un instant, puis prononça ces paroles qu'elle ne devait jamais oublier : « Dans la marmite où l'on cuit la soupe des prisonniers, on chercherait en vain de fins morceaux. Admettons donc que cet os soit celui d'une vieille vache ; de cet os, un prisonnier à vie a préparé pour vous un bijou. Un détenu à vie est, cela se conçoit aisément, quelque chose de méprisable et de mauvais dans ce monde. Vous avez dit pourtant que Dieu, dans sa grandeur, peut libérer complètement même un homme comme moi. Le soleil de son amour peut aussi consumer tous mes péchés, comme la puissance du soleil a purifié complètement cet os. Le brigand sur la croix a été introduit par Jésus dans le paradis. Le Seigneur, dans sa miséricorde, a aussi pour moi une place dans son Royaume. Un grand pécheur, mais un pécheur pardonné, peut devenir un des joyaux de sa couronne, comme ce vieil os recuit est devenu pour vous un ornement de valeur. je vous remercie de vous être réjouie du présent que je vous ai fait et je remercie Dieu de m'avoir formé et façonné pour son Royaume. »


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