Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Ténèbres et Lumières
NOUVEAUX SOUVENIRS DE MATHILDA WREDE

«Mathilda... l'amie de tous. »
(1)
 

Un jour, on sonna à la porte de Mathilda ; un homme long et maigre entra, le visage rayonnant. C'était un vieil ami qu'elle avait rencontré pour la première fois en 1890 et dont elle avait fait la connaissance lorsqu'il était en prison préventive. À cette époque-là, après un entretien qu'ils avaient eu ensemble, son Dieu à elle était devenu son Dieu à lui. Pendant toute la longue période de son séjour à Kakola, il avait cherché loyalement à mener une vie sans reproche sous le regard de Dieu.

Mathilda lui demanda d'où il venait et ce qui motivait sa présence à Helsingfors. Il raconta qu'un désir si intense de voir Mlle Wrede s'était emparé de lui qu'il avait résolu d'entreprendre le long voyage de Nord-Savolax. À la maison, il avait donné comme raison de son voyage la vente du beurre, mais, en réalité, il n'avait pris avec lui que deux kilos de cette denrée. Mathilda, touchée, lui offrit la plus cordiale hospitalité et finit par lui montrer une petite pierre polie, de couleur grise qui occupait une place d'honneur sur la cheminée ; elle lui demanda s'il reconnaissait ce modèle de monument funéraire que lui-même, à Kakola, il y avait fort longtemps, avait promis de tailler pour son tombeau. Puis ils prirent place et le visiteur raconta tout ce qui s'était passé depuis leur dernière rencontre, la maladie de son frère aliéné et les événements de son pays.

Lorsqu'enfin il prit congé, Mathilda le remercia de sa fidélité et de la grande amabilité dont il avait fait preuve en entreprenant pour elle un aussi long voyage ; elle le pria de bien vouloir accepter le remboursement de ses frais de route, en récompense du grand plaisir qu'il venait de lui procurer. Mais le regard de cet homme, l'expression de son visage lui montrèrent clairement à quel point cette proposition lui déplaisait. « Vous voulez me donner de l'argent !... C'est moi qui devrais, tout au contraire, vous apporter ce que le possède ! » Survint un appel téléphonique:

- Qui est là ?
- L.
- Quel L. ? je connais plusieurs personnes de ce nom.
- Vous me connaissez.
- C'est sans doute cet L. qui m'a trompée.

Pas de réponse.

- Eh ! bien, soit. Soyez le bienvenu, qui que vous soyez. Mais si vous êtes bien cet L. qui m'a trompée, attendez-vous à être grondé. Si vous êtes quelqu'un d'autre, alors je vous dis simplement Soyez le bienvenu.

Cet homme était cordonnier de son état ; un jour Mathilda lui avait confié une paire de bottes pour les raccommoder et lui avait, en outre, prêté de l'argent ; mais elle n'avait revu ni l'argent, ni les bottes !

Dans le courant de la journée, un monsieur vint trouver Mathilda pour une affaire importante; à peine avait-il eu le temps d'enlever son pardessus que L. entra.

«Vous êtes bien cet L. qui doit recevoir une réprimande », fut la salutation que Mathilda lui adressa. « Il y a deux ans déjà que vous m'avez trompée, et, dès lors, vous ne vous êtes plus jamais montré chez moi. Prenez place ici et attendez que j'aie du temps à vous consacrer ». Elle lui indiqua une chaise près de la fenêtre et lui remit un numéro d'un bon journal. « J'en ai pour un quart d'heure environ à causer avec ce monsieur ; après quoi, ce sera votre tour». Puis elle le laissa. À peine avait-elle fermé la porte que le premier visiteur dit à Mathilda : « Jamais encore, dans ma vie, je n'ai assisté à pareille réception. Il est remarquable qu'il ne vous ait rien répondu. Croyez-vous vraiment que cet homme, avec la perspective de la réprimande que vous lui avez annoncée, va rester tranquillement assis ? ». - «Ah ! je connaîtrais bien mal mes jeunes amis si celui-ci partait. Il restera sûrement où il est jusqu'à ce que J'aie terminé avec vous l'affaire qui vous a amené chez moi », répondit-elle.

Rabbeleyre, la maison paternelle de Mathilda Wrede.

Quand l'entretien fut achevé et que Mathilda conduisit son hôte dans l'antichambre, l'homme était toujours là. « À présent, je vois que vous êtes devenu un autre homme que celui d'il y a deux ans. Humble et patient vous avez attendu, en dépit des reproches que je vous avais promis de vous adresser. Si fâcheux qu'aient été les procédés dont vous avez jadis usé envers moi, que tout soit pardonné et n'en parlons plus. Approchez-vous et prenons du café. Ils se mirent à table et cet homme raconta qu'il avait passé en prison la plus grande partie du temps qui s'était écoulé depuis leur dernière rencontre. Au moment de prendre congé de lui, Mathilda lui tendit une paire de souliers, en lui disant : «Soyez assez aimable de les ressemeler. Mais n'oubliez pas !... C'est mardi matin que j'en ai besoin ».

Au jour fixé, L. arriva avec des souliers proprement raccommodés et cirés avec soin.

- Grand merci, dit Mathilda, mais êtes-vous d'avis que je doive vous les payer ?
- Oui, sans doute, c'est bien ainsi que je l'entends.
- Mais, quand pensez-vous payer vous-même votre dette ?
- Quand j'aurai fait de meilleures affaires, répondit-il.

Il reçut son argent, prit congé et sortit.
La domestique se précipita dans la chambre et s'écria : « Une dame élégante est entrée dans la cuisine et voudrait parler, sans retard, à mademoiselle. » Mathilda se rendit à cet appel et se trouva en présence d'une dame fort bien habillée, qui, les yeux pleins de larmes, lui tendit les deux mains : « Je suis désespérée. Il faut absolument que je m'entretienne avec vous, mademoiselle. je dispose d'une demi-heure et, si j'ai passé par l'escalier de service, c'est pour n'être pas remarquée. »

Elle avait à parler de grandes et pénibles épreuves, d'expériences désagréables et fort amères : elle avait un intense besoin de rencontrer quelqu'un à qui elle puisse confier toutes les peines de son coeur. Ce qu'elle raconta fit à Mathilda une impression douloureuse au plus haut degré.

Quelques jours après, on tendit à Mathilda une carte de visite : cette fois-ci, c'était un monsieur qui lui demandait un entretien. Elle fut grandement surprise de découvrir que c'était le mari de la dame qui était venue la trouver quelques jours auparavant ; elle avait toute raison de redouter que quelques nouvelles scènes n'aient troublé l'harmonie de ce foyer.

L'homme commença son récit ; et ce qu'il disait de sa femme était très fâcheux; à l'en croire, celle-ci avait des défauts et des faiblesses de toutes sortes, et il attendait de Mathilda sympathie, consolation et conseils.

Mais, Mathilda avait entendu sur le compte de cet homme des bruits peu honorables. Il acheva l'énumération de tous les travers de sa femme, par cette question :

- N'est-ce pas épouvantable ?
- Oui, il me semble qu'il en est réellement ainsi, fut la réponse, mais combien de ces tristesses ne sont-elles pas imputables au malheur que cette femme a de vous avoir pour mari ? Tout ce que j'ai entendu dire autrefois de vous, comme aussi la manière dont vous parlez de votre femme, me prouve que vous êtes un fort mauvais époux.

Pâle, il la regardait furieux.

- Il m'est dur d'avoir à vous dire de si pénibles et si cuisantes vérités, continua-t-elle, mais essayez de plonger vos regards dans votre propre coeur ! Faîtes-le avec courage et jusqu'au fond. Vous y découvrirez des choses qui vous feront rougir et j'espère que l'effroi que vous éprouverez à la vue de votre propre perversion éveillera en vous la soif d'une vie nouvelle, la soif de Dieu.

Silencieux, et sans prononcer aucune parole, le visiteur s'inclina devant Mathilda Wrede et sortit. Leurs chemins ne devaient plus se rencontrer.

Mathilda est seule à la maison ; entendant du bruit dehors, près de la porte d'entrée, elle ouvre. Au même instant un homme de taille gigantesque, à l'expression cynique et méchante, se précipite dans l'antichambre. Un autre homme, d'un extérieur un peu moins déplaisant, se tient dans l'escalier. Comme d'habitude, Mathilda ne perdit pas contenance. « Entrez, vous aussi, je vous en prie et fermez la porte, car il fait froid. »

Tous deux portaient l'uniforme des soldats anglais, d'où elle conclut qu'ils venaient de la côte Mourmane. C'était en automne 1919, aussi s'écria-t-elle impulsive : « Ah ! je vais entendre quelques nouvelles fraîches de la Russie. » Les deux hommes se regardèrent interdits et paraissaient désarmés, incapables de répondre.

- Approchez; prenez Place, dit-elle. Il faut que vous me racontiez d'abord tout ce que vous savez de la Russie et ensuite j'écouterai ce que vous avez à me demander. Ils prirent place sur les sièges qui leur étaient offerts, mais continuèrent à garder le silence.

Ne venez-vous pas de Mourmane ? leur demanda-t-elle.

- Oui, répondit le géant.
- Qu'en est-il, là-bas, de la nourriture
- Certes, nous avions tout à notre disposition, pourvu que nous le volions. Et, tout en parlant, il promenait dans la chambre des regards de convoitise, comme pour épier et, quasi machinalement ses mains palpaient ce qui se trouvait sur la table : livres, bibelots, etc.
- Ayez l'obligeance de ne pas toucher aux objets qui sont sur mon secrétaire; plus tard je ne retrouverais plus ce dont J'aurai besoin, dit Mathilda, puis elle continua :
- Savez-vous que, dans le journal d'hier, il y avait un entrefilet sur Mourmane. À peu près 300 Finnois du parti rouge, voulant pénétrer de force sur un vaisseau anglais, ont été tués.

Elle espérait qu'une corde sensible vibrerait, au fond de leurs coeurs, en entendant parler du sort de leurs camarades, mais elle se trompait. Éclatant d'un rire grossier, l'homme répondit

- Qu'est-ce que cela me fait ? Nous sommes habitués à des aventures pareilles. Il arrive chaque jour et à chaque heure que des hommes soient tués.

Mathilda n'avait rencontré que très rarement une pareille dureté, un être dans l'âme duquel tout sentiment humain fût anéanti. Sans pouvoir se souvenir d'avoir jamais vu cet homme, par pure intuition, elle lui dit:

- Nous sommes-nous déjà rencontrés précédemment ? Avez-vous été à Kakola ?
- Oui, mais il y a fort longtemps de cela et mademoiselle n'a été qu'une seule fois auprès de moi.

Se tournant alors vers l'autre soldat resté silencieux durant tout le temps qu'avait duré l'entretien :

- Mais vous avez été là, vous aussi ?
- Oui, mais Je ne suis arrivé à Kakola qu'après l'interdiction faite à mademoiselle de visiter les prisons.

Puis ils lui demandèrent de l'argent. Mathilda Wrede comprit qu'il serait Plus prudent de satisfaire à la demande de l'homme à l'expression cruelle et inhumaine, mais elle estima qu'il était cependant plus juste de la refuser

- Vous, des hommes robustes, vous devez travailler ! Il y a beaucoup de foyers pauvres, et le peu que le puis donner c'est à eux que je le réserve. Aujourd'hui, malheureusement, je n'ai rien à vous offrir, attendu que le n'ai rien à la maison.

Puis elle leur tendit la main et les congédia.
Au moment de sortir, le géant fit mine d'obliquer pour pénétrer dans une autre chambre, mais il en fut empêché par Mathilda .

- Pas par là ! La porte d'entrée est de l'autre côté.

Quand Mathilda fit le récit de cette visite, elle ajouta - « Il avait un regard d'envie extraordinaire, rempli de convoitise, mais il n'a rien emporté. »

Quelques jours plus tard, l'homme revint ; C'était encore de l'argent qu'il voulait.
De l'argent, je ne puis pas vous en donner mais vous paraissez être enrhumé ; vous recevrez un mouchoir.
Il l'accepta avec reconnaissance et partit après avoir causé avec elle durant quelques instants.

Un matin, Mathilda sortit. Elle avait ce jour-là, de multiples courses à faire ; aussi avait-elle formé le dessein de s'absenter jusqu'au soir. Mais, une heure à peine s'était écoulée qu'elle revint à la maison malade et épuisée.

« Je ne comprends pas ce que cela signifie », dit-elle. « Tandis que je parcourais la rue, la tête commença à me faire mal, sans aucune cause apparente, si bien que je me vis contrainte de rentrer à la maison. C'est sûrement Dieu qui a quelque chose à me faire faire. » Elle rentra dans sa chambre, prit une poudre et s'étendit sur sa chaise-longue, pour se reposer. Au même moment, un appel téléphonique ! C'était un de ses amis du temps de Kakola, qui était arrivé d'Oesterbotten avec le train du matin. L'après-midi, il devait continuer sa route vers Karelen, mais, avant de poursuivre son voyage, il était, pour lui, d'une urgente nécessité de rencontrer Mathilda Wrede. « 0 toi, mon Dieu, admirable en conseils et magnifique en moyens ! maintenant je sais pourquoi tu m'as renvoyée à la maison ! »

Tandis que Mathilda attendait son hôte, une maman entra dans sa chambre avec sa fille sourde. muette ; c'était aussi une ancienne connaissance. Son fils avait séjourné à Kakola comme détenu à vie et pendant les mois qu'il était malade, atteint de tuberculose, Mathilda avait pu lui montrer, avant sa mort, le chemin qui mène au pardon du Père céleste. La mère, elle aussi, avait cherché consolation et conseils auprès de celle qui avait été un appui pour son fils. Entre ces deux femmes des liens d'une étroite amitié s'étaient noués pour la vie.

Pendant qu'assises l'une auprès de l'autre, elles s'entretenaient de l'avenir de l'enfant infirme, le voyageur d'Oesterbotten, en passage à Helsingfors, entra. Mathilda éprouva une si grande joie de cette Visite, que ses maux de tête disparurent.

Mathilda éprouvait parfois quelque crainte de voir se rencontrer chez elle des gens qui pouvaient ne pas s'entendre. Mais elle savait, qu'il en serait tout autrement pour les deux visiteurs et qu'ils seraient heureux de se trouver ensemble. Le fils de cette femme et le nouvel arrivé s'étaient trouvés à Kakola en même temps. À cette époque Mathilda Wrede était en séjour chez l'auteur de ce livre; J'avais beaucoup entendu parler de cet homme et désirais vivement faire sa connaissance.

On prépara le café et j'entrai dans la chambre avec un plateau. L'homme âgé se leva aussitôt, me tendit sa main large et rugueuse, en me disant d'un ton cordial : «Que Dieu vous bénisse de ce que vous soyez si bonne pour notre demoiselle. Elle va dans les prisons et parcourt le pays pour visiter le peuple des campagnes ; partout où elle va elle apporte la paix de Dieu, et celui qui a rencontré Mathilda Wrede ne l'oublie jamais. Elle m'a aussi réconforté et à plus d'une reprise. À genoux, tous les deux, nous avons lutté avec Dieu. Mais à l'occasion elle m'a gourmandé et je l'avais bien mérité. Le Seigneur a entendu ses prières : il y a aujourd'hui vingt-neuf ans qu'une goutte d'eau-de-vie n'a effleuré mes lèvres. Et, jour après jour, Dieu m'aide à demeurer son enfant.

Alors, il fit le poing, et nous regardant avec sévérité, il ajouta : « Que Dieu vous garde de jamais vous quereller avec personne ! » Pendant qu'il prononçait ces paroles, Mathilda laissait reposer ses regards sur lui avec une tendresse toute maternelle. Puis, de sa main, elle caressait sa tête avec affection en disant avec douceur : « Combien je les aime, mes chers amis ! »Puis on prit le café.

Le vieil homme demeura encore auprès de Mathilda longtemps après que la femme, accompagnée de sa fille, sourde-muette nous eût quittés; ils avaient à parler de tant de choses. Il sentait peut-être que ses jours étaient comptés et il avait besoin d'encouragements et d'appui pour continuer son chemin, à la rencontre de l'éternité.

Un soir, déjà fort tard, la femme de chambre entra en disant :

- Il y a dans l'antichambre un homme ivre qui tient des discours étranges.
- Que dit-il donc ?
- Il a demandé s'il ne pourrait pas parler à un des maîtres de la maison ? Puis après une pause il a ajouté: Ou bien plus volontiers à mademoiselle Wrede... Mademoiselle semble ne plus être comptée, par lui, au nombre des maîtres de la maison.

- Quelle demande avez-vous donc à me présenter, P., pour venir me trouver dans l'état où vous êtes, dit Mathilda Wrede, lorsque, quelques instants plus tard, elle se rendit dans l'antichambre et vit devant elle un de ses vieux amis, au bon coeur, mais obstiné au plus haut point.
- je veux parler à mademoiselle, répondit-il.
- Mais moi, je ne veux pas vous parler. Allez maintenant à la maison et revenez demain, quand vous serez de sang-froid.
- Non, c'est aujourd'hui, que je veux parler à mademoiselle.
- Je vous ai déjà dit que je ne vous recevrai pas aujourd'hui. Allez plutôt de votre propre volonté ; sans quoi, vous pourriez avoir la honte d'être chassé !
- ça, je ne le crois pas, dit l'homme, s'arrêtant, puis faisant un pas pour se rapprocher de son interlocutrice. Mathilda empoigna par le bras l'homme qui chancelait, le conduisit à la porte et d'une bourrade le mit dehors.

Alors il se passa quelque chose d'inattendu. L'homme perdit son équilibre et tomba. Mathilda, effrayée, lui demanda :

- P. vous êtes-vous fait mal ?

Tremblant, l'homme se releva, se frotta le bras gauche et répondit calmement

- Oui.

Mathilda se tranquillisa quand elle le vit de nouveau sur ses jambes.

- C'était, sans doute, très désagréable. Mais maintenant, allez à la maison et au revoir, à demain !

Le lendemain, il revint le bras en écharpe.

- Qu'est-ce que cela veut dire ? lui demanda Mathilda tout effrayée.
- Je viens de la clinique chirurgicale.
- Comment ça ?
- Oui, de la clinique chirurgicale.
- Comment donc ?
- il y a là un médecin de ma connaissance quand il m'a vu, il m'a posé cette question :
- Est-ce que P. s'est mêlé à une bagarre ?
- Non, lui ai-je répondu, mais mademoiselle Wrede m'a jeté en bas les escaliers.
- Quelle demoiselle Wrede ?
- Eh! bien, quoi? la Mathilda. Et tous les médecins ont éclaté d'un rire formidable.

Quelques années plus tard, cet homme était mourant à l'hôpital. Il fit chercher Mathilda et humblement lui demanda pardon d'avoir été têtu, désobéissant et négligent, d'avoir vagabondé et de s'être enivré. Mathilda s'assit auprès de son lit et tous deux étaient profondément émus.


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(1) C'est ainsi que commençait une lettre qui avait profondément ému la destinatrice. Il s'y trouvait, en particulier, ces mots: « Si Mathilda Wrede demeure en bonne santé, alors elle pourra aider Dieu à porter secours aux hommes. »

 

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