LE
RÉVEIL QU'IL NOUS FAUT
CHAPITRE VII
LA FOI
La foi, c'est la clé qui ouvre la
porte de la puissance de Dieu. « C'est par
la foi que les murailles de Jéricho
tombèrent... »
(Hébreux 11/30) Une des
conditions primordiales du Réveil, c'est une
foi vivante et positive. « Toutes choses
sont possibles à celui qui croit »
(Marc 9/23)
L'homme choisi par Dieu pour
être l'instrument du Réveil
reçoit de Lui un mot d'ordre précis ;
non pas les promesses générales de la
Parole, applicables à tous les enfants de
Dieu, mais une promesse spéciale, un message
clair et défini, le concernant lui,
personnellement. Peut-être est-ce quelque
promesse familière qui prend soudain un
relief, une ré alité sans
précédent : il en est saisi comme
tout à nouveau, se rendant compte que Dieu
lui a vraiment parlé par Sa Parole. Il
importe donc, avant d'entreprendre une oeuvre,
quelle qu'elle soit, de se poser la question :
« Dieu m'a t-Il parlé ? M'a t-il
donné une promesse particulière en
vue de ce travail ? »
C'était cette assurance
divine qui permettait aux prophètes d'antan
de déclarer formellement au peuple de Dieu :
« Ainsi parle l'Eternel ! »
Jusqu'à ce que Dieu nous ai t ainsi
envoyés et établis par Sa propre
autorité, nous ferions mieux de rester
à genoux, dans la prière, de peur de
nous entendre dire un jour : « Malheur aux
prophètes qui courent, alors que je ne les
ai pas envoyés ! »
(Ezéchiel 13/3 ;
Jérémie 23/21) Ma is
quand un homme a entendu l'appel de Dieu, alors,
« même si la promesse tarde,
attends-la, car elle viendra et ne tardera point.
»
(Habakuk 2/3) Alors même que
des années devraient s'écouler avant
l'accomplissement de la vision, Dieu ne manquera
pas, en Son temps, d'accomplir Sa Parole. Oh ! La
joie d'entendre et de reconnaître cette Voix
divine ! Quel puissant encouragement pour la foi !
Comme le coeur bondit d'allégresse alors, et
comme toutes les questions, tous les doutes
s'évanouissent d'un seul coup ! Pendant des
jours, peut-être des semaines, il y a eu la
recherche ardente dans la prière, l'attente
d'une révélation de Sa
volonté. Puis le message est venu, soit par
la Parole écrite , soit directement par le
Saint-Esprit et il ne saurait dès lors y
subsister aucun doute, aucune hésitation :
nous savons que « la chose s'accomplira.
»
Il y a bien longtemps, une vision
m'a été donnée concernant une
oeuvre importante dans la ville de Toronto et j'en
ai fait un sujet de prière, afin de
discerner la pensée du Seigneur. Un jour
enfin, Il m'a parlé. La promesse a
été réitérée,
comme pour me rassurer. Puis ce fut la longue
attente, l'attente de la foi et dans la
prière, dans la certitude que Dieu ne
manquerait pas d'accomplir Sa Parole. Trois
années s'écoulèrent ainsi. Ce
furent des années de creuset ardent. Sans la
promesse de mon Seigneur je crois que j'aurais
sombré, toutes mes espérances
auraient été emportées par un
vent de tempête ; mais voici, DIEU AVAIT
PARLE ; et mon affaire à moi, c'était
de persévérer dans la prière,
lui redisant s ans cesse : « Seigneur, fais
comme Tu as dit ! » Finalement, au bout de ces
trois années d'épreuve, Il prit la
chose en main et établit solidement l'oeuvre
dont il m'avait parlé.
Cela me rappelle un incident qui
remonte au début du réveil
méthodiste, au sujet d'un certain bourg du
nom de Filey, où bien des serviteurs de Dieu
s'étaient succédé s sans
jamais voir aucun fruit. C'était une
forteresse de Satan d'où chaque
évangéliste avait été
chassé à son tour, de sorte qu'on en
étai t venu à abandonner la partie,
comme un cas désespéré.
Toutefois, un certain John Oxtoby (devenu
célèbre sous le surnom de «
Johnny le prieur ») demanda qu'on voulût
bien l'envoyer là-bas afin de donner
à ce peuple sa dernière chance.
Quelques jours plus tard, John se mettait en route
avec confiance et, à ceux qui lui
demandaient où il allait, il répondit
: « Je vais à Filey, où le
Seigneur Jésus va faire revivre Son oeuvre.
»
Comme il approchait de l'endroit,
arrivant au sommet d'une colline, il aperçut
la petite ville à ses pieds, dans la
vallée, et à cette vue il tomba
à genoux près d'un buisson, et se mit
à plaider avec son Dieu, à grands
cris et avec larmes, pour le succès de sa
mission. De l'autre côté du bosquet,
un meunier qui passait par là fut surpris
d'entendre une voix et se mit à
écouter. « Seigneur, s'écria
Oxtoby, Tu ne vas pas laisser Ton serviteur
être confondu dans cette affaire. Je leur ai
dit, à Bridlington, que Tu allais faire
revivre Ton oeuvre, et Il faut que Tu m'exauces,
sinon je n'oserai plus jamais les regarder en face,
et qu'est-ce qu'on pensera de la prière de
la foi ? » Il continua ainsi pendant plusieurs
heures. Le combat fut rude et douloureux, mais il
refusa de céder devant les forces adverses.
Il plaida avec Dieu sa propre faiblesse et son
incapacité. Enfin les nuages se
dissipèrent, la gloire divine envahit tout
son être et il se leva en s'écriant :
« C' est fait, Seigneur, c'est fait ! Filey
est pris ! Filey est pris ! » Sortant de son
sanctuaire, John pénétra dans la
citadelle de Satan et commença à
chanter dans les rues : « Tournez vous vers
l'Eternel et cherchez le salut... » Une foule
de rudes pêcheurs se rassembla pour
écouter. Une puissance inusitée se
manifestait dans son message, de sorte que les plus
rebelles et les p lus endurcis se mirent à
pleurer, les hommes forts furent pris de
tremblement. Tandis qu'il priait, plus d'une
douzaine d'entre eux tombèrent à
genoux en criant grâce, et furent
réconciliés avec Dieu.
Frères et soeurs,
connaissons-nous cette prière de la foi ?
Nous est-il jamais arrivé de prier ainsi
?
~ « Je connaissais un
Père de famille, écrit Finney, qui
avait des idées erronées sur la
prière de la foi ; sa famille entière
avait grandi sans qu'un seul de ses enfants
fût converti. Enfin, l'un de ses fils tomba
gravement malade et, comme tout espoir de
guérison semblait perdu, ce père se
mit à prier, jusqu'à ce que son
angoisse fût à son comble. Il
répandit son âme devant Dieu, refusant
toute idée de défaite, et il obtint
finalement l'assurance que non seulement son fils
survivrait à cette maladie, mais encore
qu'il serait sauvé ainsi que tous ses
frères et soeurs. Il rentra dans la maison
et déclara à la famille réunie
que le malade ne mourrait pas. Tous furent
stupéfaits; cependant il ajouta avec
confiance : « Je vous affirme qu'il ne mourra
pas et, de plus, qu'aucun de mes enfants ne mourra
dans ses péchés. » Et les
enfants de cet homme furent tous
convertis.
~ « Un pasteur me raconta un
jour qu'un réveil avait commencé dans
son église par le moyen d'une simple femme,
remplie de zèle pour Dieu. Elle fut
angoissée en pensant aux pécheurs et
se mit à prier. A mesure qu'elle priait, sa
détresse devenait plus intense; finalement,
elle alla trouver son pasteur et le pria instamment
de convoquer une réunion spéciale
pour les âmes en quête du salut, car
elle en sentait vivement le besoin. Le pasteur la
renvoya, car il ne ressentait, lui, rien de
semblable. La semaine suivante elle revint à
la charge, le suppliant de convoquer cette
réunion, car elle avait la certitude que
bien des personnes y viendraient et que Dieu allait
y répandre Son Esprit. Mais le ministre de
l'Evangile essaya encore une fois de la dissuader.
Alors elle s'écria : « Si vous refusez
de faire cette réunion, j'en mourrai, car
j'ai l'assurance que nous allons avoir un
réveil ! » Le dimanche suivant, il se
résigna donc à convoquer la
réunion spéciale, invitant les gens
qui le désireraient à s'entretenir
avec lui au sujet de leur salut. Quant à
lui, il ne connaissait personne de cette
catégorie ; mais grande fut sa
stupéfaction, lorsqu'il entra dans la salle
à l'heure convenue, d'y trouver
réunis un grand nombre de pécheurs
anxieux d'être sauvés. »
(Finney.)
~ « Le premier rayon de
lumière perçant les
ténèbres qui enveloppaient les
églises du comté d'Oneida, en automne
1825, a pour origine la prière d'une humble
femme, de santé débile, n'ayant
jamais elle-même assisté à
aucun réveil. Elle eut l'âme
troublée au sujet des pécheurs et sa
prière pour son pays alla jusqu'à
l'agonie. Elle ne savait pas elle-même ce qui
lui arrivait, mais elle se sentait contrainte de
prier de plus en plus, jusqu'à ce que son
corps menaçât de succomber. Puis,
enfin, une joie profonde l'envahit et elle
s'écria : « Dieu est venu ! Dieu est
venu ! Sans nul doute, l'oeuvre a commencé !
Elle va s'étendre sur tout le pays. »
Et c'était vrai ; l'oeuvre divine avait
commencé : toute la famille de cette femme
fut sauvée, et le réveil
s'étendit sur toute la contrée
avoisinante. » (Finney.)
~ « On raconte encore
l'histoire d'un certain infirme qui priait
régulièrement pour le réveil
de trente villes et communautés de son pays.
Il inscrivait chaque jour dans son journal : «
J'ai reçu la grâce aujourd'hui de
prier la prière de la foi pour X…, etc.
» Après sa mort, le Réveil
éclata dans chacun de ces endroits, et cela
à peu près dans l'ordre inscrit dans
le journal du fidèle intercesseur. Dieu
avait parlé, et bien que cet homme ne
vécût pas assez longtemps pour voir
les résultats de ses prières, il lui
fut donné l'assurance bénie qu'il
était exaucé. »
Tel est donc le secret : la FOI,
cette foi dont il est question dans Hébreux
11, la foi que Dieu veut, Son propre don
fondé sur Sa Parole, transmis directement au
coeur de Son serviteur. Une foi de cette nature
transporte les montagnes et accomplit l'impossible.
Ce n'est pas une confiance faite de
présomption, qui professe de croire sans
aucune preuve donnée par l'Esprit, une foi
qui ne coûte rien et qui, si elle ne voit pas
d'exaucement immédiat, ne tarde pas à
s'évanouir ; non, c'est la FOI VENANT DE DIE
U, celle qui est engendrée en nous par la
prière d'agonie, le travail d'enfantement de
l'âme. Cette foi là survit à
tous les orages, à tous les assauts de
l'adversité et du découragement, elle
triomphe de l'épreuve du temps et continue
à briller comme un flambeau jusqu'au jour du
grand accomplissement. Oh ! Qu'une telle foi puisse
être la nôtre encore
aujourd'hui
«La Foi, la Foi puissante
aperçoit la promesse
et s'attend au Seigneur.
L'impossibilité la remplit
d'allégresse,
sachant qu'Il est
vainqueur.
«La chose me dépasse, oh
! Je le sais, dit-elle ;
mais fidèle est mon
Dieu.
Par incrédulité, oh !
Que je ne chancelle
mon Témoin est aux
Cieux
« Accorde-moi, Seigneur, cette
foi triomphante,
ne priant pas en vain,
qui lutte jusqu'au bout, et dans mon
âme enfante
l'exaucement divin. »
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