Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



LA GRÂCE ET LE PÉCHÉ

DEUXIÈME PARTIE
PASSAGES DE L'ÉCRITURE

Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour corriger dans la justice, étant entièrement formé pour toute bonne oeuvre. 2 Tim. 3: 16-17.

 Nous transcrivons quelques passages qui attestent que le péché n'a plus de place à réclamer dans le coeur et dans la vie de l'enfant de Dieu, qu'un coeur pur et une vie sainte sont le privilège de tout chrétien. La Parole de Dieu nous présente ce privilège tantôt sous forme de commandement, tantôt sous forme de promesse; mais dans l'alliance de la grâce, tous les commandements de Dieu sont des promesses (Rom. 8 : 4).

Matth. 1 : 21. Il sauvera son peuple de leurs péchés.

1 Jean 3 - 8. Dès le commencement, le diable pèche; c'est pour cela que le Fils de Dieu a été manifesté, afin de détruire les oeuvres du diable.

Rom. 6 : 6. ... Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec Lui, afin que le corps du péché fût détruit, pour que nous ne soyons plus esclaves du péché.

Rom. 6. 11. Considérez-vous comme morts au péché, mais vivants à Dieu en Jésus-Christ notre Seigneur (1).

Matth. 5 : 48. Vous serez donc parfaits, comme votre Père qui est dans les cieux est parfait.

Par le mot « donc » ce commandement se relie au chapitre qu'il termine, et en forme la conclusion. Par conséquent, si nous sommes appelés à être parfaits comme notre Père céleste, c'est dans ce sens pratique : que nous réalisions pleinement la loi d'amour détaillée dans le chapitre et que nous fassions ainsi ce qu'on est en droit d'attendre des enfants d'un tel Père.

1 Pierre 1 : 13-16. C'est pourquoi, ayant ceint les reins de votre entendement et étant sobres, espérez parfaitement dans la grâce qui vous est apportée en la révélation de Jésus-Christ, et de même que Celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, puisqu'il est écrit : « Soyez saints, parce que Je suis saint ».

1 Jean 2 : 5, 6. Si quelqu'un garde sa parole, l'amour de Dieu est véritablement consommé en lui. Par cela nous connaissons que nous sommes en Lui. Celui qui dit demeurer en Lui, doit aussi marcher, lui-même, comme Il a marché.

1 Jean 2 : 10. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a point en lui de scandale (rien qui le fasse broncher).

1 Pierre 1 : 22. Ayant purifié vos âmes dans l'obéissance à la vérité par le moyen de l'Esprit, pour vivre dans une fraternité sans hypocrisie, aimez-vous les uns les autres avec constance, d'un coeur pur.

2 Cor. 7 : 1. Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, achevant notre sainteté dans la crainte de Dieu.

Matth. 5: 8. Bienheureux ceux qui sont purs de coeur, parce qu'ils verront Dieu.

1 Thess. 5 : 23, 24. Or, que le Dieu de la paix, Lui-même, vous sanctifie tout entiers, et que votre être tout entier, l'esprit, et l'âme, et le corps, soit gardé sans reproche pour l'arrivée de notre Seigneur Jésus-Christ! Celui qui vous appelle est fidèle, et Il le fera.

2 Pierre 1 : 10. Étudiez-vous à affermir votre vocation et votre élection. Car en faisant cela, vous ne broncherez jamais.

Jude 24. Or, à Celui qui est puissant pour vous garder sans que vous fassiez aucune chute, ... soit gloire... dès maintenant et dans tous les siècles.

Bien d'autres passages de la Bible promettent ou commandent à l'enfant de Dieu la sainteté, la pureté, la perfection, et il faut leur donner leur place; il faut, à tout prix, qu'ils reprennent pour nous un sens pratique et actuel.

Ces passages nous ajoutons le témoignage personnel de l'apôtre Paul. Dans son épître aux Philippiens, il écrit (4 : 13) : « Je puis tout par Christ qui me fortifie » ; dans celle aux Romains (8 : 35 et 37) : « Qui est-ce qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce l'oppression, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ?.... en toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés »; dans la seconde aux Corinthiens (2 : 14) : « Grâces soient rendues à Dieu qui nous fait toujours triompher en Christ » (ou : « qui triomphe toujours de nous... ») ; et dans la première : « ma conscience ne me reproche rien » (2) (4 : 4). Quand il exhorte les Philippiens (4 : 8) à poursuivre « toutes les choses qui sont véritables, toutes les choses qui sont vénérables, toutes les choses qui sont justes, toutes les choses qui sont pures, toutes les choses qui sont aimables, toutes les choses qui sont de bonne renommée, toutes celles où il y a quelque vertu et quelque louange », il peut ajouter (v. 9) : « vous les avez apprises et reçues et entendues et vues en moi ». Nous avons vu plus haut qu'il a pu dire aux Corinthiens (1 épître 11 : 1)

« Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ », comme il peut dire aux Thessaloniciens : « vous êtes témoins, Dieu aussi, que nous nous conduisîmes saintement et justement et irréprochablement devant vous qui croyez, ainsi que vous le savez, exhortant et consolant et sommant chacun de vous, comme un père ses enfants, de marcher d'une manière digne du Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire : (1 Thes. 2 : 10-12). Dans son dernier voyage à Jérusalem, il dit aux Anciens d'Éphèse, assemblés à Milet : « Vous savez de quelle manière je me suis conduit avec vous dès le premier jour que je suis entré en Asie, servant le Seigneur en toute humilité » (Actes 20 : 18, 19). Et quand il se voit enfin au terme de sa course, il peut regarder en arrière avec des sentiments semblables à ceux exprimés par son Maître : « J'ai combattu le bon combat », dit-il, « j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi » (2 Tim. 4 : 7 comp. à Jean 17 : 4).

Suivent les portions ou passages des Écritures au sujet desquels nous désirons faire quelques remarques.

Jac. 3 : 1, 2... « Nous bronchons tous en beaucoup de choses. Si quelqu'un ne bronche pas en parole... » Comparez les passages de 2 Pierre 1 : 10 et de Jude 24 : ... « en faisant ces choses, vous ne broncherez jamais ... », « à Celui qui peut vous garder sans broncher ... » L'original emploie le même terme dans les trois passages.

Luc 11 : 4. « Remets-nous nos péchés, car nous aussi, nous remettons les dettes à quiconque nous doit » (trad. littér.). Matth. 6: 12, le Seigneur dit : « remets-nous nos dettes ». La comparaison des deux passages montre que « les péchés » ici se rapportent en premier lieu non pas à des transgressions ou à des sentiments mauvais, mais à des arriérés, à des dettes, à tout manquement involontaire, à toute lacune dans notre service. Nous avons donc besoin de présenter cette prière à Dieu, sans que notre communion avec Dieu soit interrompue, tout en marchant dans la lumière.

Nous pouvons devoir au Seigneur plus que nous ne savons. Ce que l'apôtre Jean dit de la position d'un chrétien que son coeur reprend, s'applique aussi à celui que son coeur ne reprend point, c'est que Dieu est plus grand que notre coeur et connaît toutes choses (1 Jean 3 : 19-21). Notre mesure n'est pas la sienne, et par le fait que notre conscience ne nous reproche rien, nous ne sommes pas encore justifiés ; celui qui nous juge, c'est le Seigneur (1 Cor. 4: 3, 4) (3).

1 Tim. 1 : 15. Paul « le premier des pécheurs ». Ce qui amène l'apôtre à s'appeler ainsi, c'est sa vie d'autrefois (voir v. 13). Ce qui suit (v. 16) ne laisse aucun doute à cet égard. Quand il pense à ce passé qu'il a flétri en persécutant l'Église de Jésus-Christ, il se fait l'effet d'un avorton, il voit en lui le moindre des apôtres, indigne de porter ce nom (1 Cor. 15 : 8, 9). Mais pour ce qui concerne sa position présente, le plus grand pécheur est devenu le plus grand monument de la miséricorde de Dieu. (1 Tim. 1 : 14 et 16; comp. 1 Cor. 15 : 10).

Qu'il soit permis, à cette occasion, de signaler le fait que nulle part l'Écriture n'appelle les enfants de Dieu des pécheurs. Ce fait est tellement en contradiction avec notre langage religieux et nos traditions presque universelles, que deux de nos traductions les plus usitées n'ont pas osé reproduire tels quels les deux passages qui l'attestent formellement. Les voici d'après la traduction littérale :

Gal. 2 : 17. « Si, en cherchant à être justifiés par Christ, nous étions aussi nous-mêmes trouvés pécheurs, Christ (serait) donc serviteur du péché ! Qu'ainsi n'advienne ! » Osterwald et Martin disent: « Si... nous sommes aussi trouvés pécheurs, Christ est-il pourtant.... ? »

Rom. 5 : 8. « Dieu fait éclater son amour envers nous en ce que, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous ». Osterwald et Martin disent « Lorsque nous n'étions que pécheurs ».

Phil. 3 : 12. «Non pas que j'aie été déjà rendu parfait » (ou « consommé »). Ce que l'apôtre affirme, c'est qu'il y a une perfection à laquelle il n'est pas encore parvenu, un but qu'il n'a pas encore atteint et vers lequel il court. D'après le verset 15, il ne s'en compte pas moins parmi les parfaits, et au verset 17 il se donne comme un modèle que tous doivent imiter. Nous pouvons donc, d'après la Bible, être des « parfaits » sans « être parvenus à la perfection (4) ».

Être parfaits, quand il est question de nous sur la terre, c'est être dans une position normale soit pour l'état de notre coeur soit pour notre marche; c'est être dans une position de vérité et de droiture devant Dieu et devant les hommes (Hébr. 10 : 22). Ne plus pécher, soit en actes, soit en paroles, soit en mouvements intérieurs, est bien loin d'être un dernier terme dans la vie, un point d'arrivée; ce n'est que le point de départ d'où notre développement spirituel pourra se faire d'une manière normale et agréable à Dieu. Il faut que nous soyons parvenus à demeurer en Jésus et à vivre dans une communion continue avec notre Père, sous la discipline de l'Esprit et dans l'obéissance de la Parole, pour que Dieu puisse porter l'oeuvre par laquelle Il nous émonde et nous purifie à une profondeur de notre vie morale que nous n'avions pas entrevue auparavant. De degré en degré, nous serons alors transformés à l'image du Seigneur, amenés plus près de Dieu, plus loin de nous-mêmes.

Rom. 7 : 7-25. Le commentaire de cette portion de l'Écriture se trouve tout entier dans le contexte. Que la grâce soit venue nous délivrer du péché (ch. VI), il n'était pas difficile d'en démontrer la nécessité; mais si la grâce avait la mission de nous libérer aussi de la loi (7: 1-6), une question se pose immédiatement (v. 7): La loi est-elle donc péché? C'est à cette question que l'apôtre va répondre dans le reste du chapitre (v. 7-25). Dans les versets 7, 12, 14, il parle du caractère de la loi; dans les versets 8-11 des terribles effets qu'elle produit sur l'homme, ou sur « moi », comme l'apôtre s'exprime en se transportant lui-même dans la position de l'homme sous la loi. Non pas, continue-t-il aux versets 13 et 14, que la loi soit responsable de ces effets; elle ne fait que me révéler la puissance du péché et me donner conscience de mon véritable état. Cet état, le voici (v. 14-24) : Je porte en moi deux hommes, l'un charnel, lié au péché, faisant le mal ; l'autre, l'homme intérieur, comme l'apôtre l'appelle (mais non pas « l'homme spirituel », ce qui serait tout autre chose), cordialement d'accord avec la volonté de Dieu, mais complètement impuissant pour l'accomplir, lié qu'il est par la puissance du péché qui est dans mes membres. C'est, dans les profondeurs mêmes de ma nature, un dualisme auquel je ne vois point d'issue et qui me jette dans le désespoir. -
Arrivé. avec le verset 24 à ce point culminant de son développement, l'apôtre s'arrête pour rendre grâces à Dieu de la délivrance qu'Il nous a apportée en Jésus-Christ, anticipant ainsi sur le chap. VIII. Puis, dans la seconde partie du verset 25, il résume encore une fois la position de l'homme qui est sous la loi et abandonné à lui-même, en disant : « Ainsi donc, moi, laissé à moi-même (ou : moi, la même personne), je sers par l'entendement la loi de Dieu, mais par la chair la loi du péché. » En reprenant, avec le commencement du chap. VIII, son enseignement sur la position de liberté d'un enfant de Dieu, l'apôtre y donne en même temps la seule clef pour sortir du dualisme dans lequel la fin du chap. VII a laissé l'homme. Cette clef, c'est l'Esprit de Dieu, lequel n'est pas même nommé dans tout le passage de Rom. 7: 7-25. Il n'y a que l'Esprit de vie qui est en Jésus-Christ, qui puisse nous délivrer de la loi (5) du péché et de la mort (v. 2), aussi bien que de la loi elle-même (v. 3). Il nous faut l'intervention d'une puissance qui soit à la fois au-dessus de nous et au-dessus de la loi, pour pouvoir réaliser ce que la loi avait inutilement exigé.

Du moment que le paragraphe de Rom. 7 : 7-25 dépeint l'homme sous la loi et livré à ses propres forces, il ne faut plus demander s'il est question de l'homme irrégénéré ou régénéré. L'impuissance de l'homme qui n'a pas encore l'Esprit de Dieu, se retrouve chez le chrétien qui ne marche plus selon l'Esprit. Le chrétien qui pèche et qui ne retourne pas de suite au Seigneur, retombe sous la loi. Le Saint-Esprit, ayant été contristé par lui, ne peut plus tenir les rênes de sa vie intérieure, ni se manifester à lui comme une puissance vivante et victorieuse, sur laquelle il puisse s'appuyer au moment, de la tentation; dès lors il retombe sous ses propres efforts et sous son impuissance naturelle.

Col. 3 : 1-5. Quand on lit v. 3 : « Vous êtes morts », v. 5 : «Faites donc mourir vos membres qui sont sur la terre », il semble que des chrétiens morts sont appelés à faire mourir leurs membres, et que l'apôtre suppose que les choses qu'on a fait mourir ne cesseront de revivre. Mais en traduisant littéralement, le v. 3 dit : « Vous mourûtes et votre vie a été cachée... » L'apôtre rappelle à ses frères la position que la mort et la résurrection de Christ leur assignent, savoir d'être morts au monde, au péché, à eux-mêmes. Cette position, ils l'ont prise en se convertissant; ils moururent alors (v. 3). Mais on ne demeure dans cette position qu'en vivant par la foi. On ne reste mort au péché qu'aussi longtemps qu'on se considère comme mort. Il est probable qu'à cet égard-là les Colossiens ont manqué, et que des souillures comme celles dont parle le v. 5 se sont glissées au milieu d'eux. De là l'exhortation de l'apôtre de rejeter et de faire mourir tout ce qui est incompatible avec leur position nouvelle. « Vous êtes chrétiens, vivez comme chrétiens. Vous mourûtes, reprenez votre position de personnes mortes ». En disant : « Faites mourir», « mettez à mort », l'apôtre emploie un temps (l'aoriste) qui indique qu'un acte doit s'accomplir promptement et une fois pour toutes; voir Winer, grammaire du Nouv. Test., § 44. Il en est autrement du passage suivant :

Rom. 8 : 13. « Si, par l'Esprit, vous faites mourir les actes du corps, vous vivrez ». Ici l'apôtre emploie le temps présent, ce qui indique une action qui doit se continuer. Des membres mis à mort ne restent morts qu'aussi longtemps que par une attitude de foi franche et ferme je leur refuse toute vie. Je fais mourir les actes du corps en me considérant comme mort au péché, en marchant «par l'Esprit ». - Il ne peut pas s'agir ici d'actes produits, intérieurs ou extérieurs, de souillures contractées. Une souillure ne peut pas être effacée par l'Esprit; il faut pour cela le sang de Christ, le pardon et la purification (1 Jean 1 : 9).

Rom. 7 : 1-6. Par le premier mari dont il est question ici, on ne peut pas, nous semble-t-il, entendre la loi, qui dans le texte en est distincte; ce ne peut être que le corps du péché, la chair (v. 5). Avant que le péché fût condamné dans la chair de Christ (Rom. 8 : 3), nous étions liés à notre corps de péché et de mort (Rom. 7 : 23, 24), comme la femme de par la loi est liée à son mari (v. 2), tant que celui-ci est vivant. Maintenant, par le moyen du corps de Christ, par son immolation, nous sommes mis à mort (v. 4), donc libérés des liens de notre corps; dans son corps nos corps de péché ont été crucifiés, dans sa chair notre chair a été détruite : nous ne sommes plus dans la chair (v. 5). Notre premier mari étant jugé et mort, la loi qui règle les rapports d'épouse à époux n'a plus rien à réclamer de nous; nous en sommes affranchis.

Il en est de cette vérité comme de tout autre fruit de la Rédemption : on en fait l'expérience dans la mesure qu'on y croit. C'est très réellement que Dieu a jeté les iniquités du monde entier sur l'Agneau de Dieu (Es. 53 : 6), et que l'Agneau a porté ce fardeau (Jean 1 : 29), et pourtant, de fait, l'immense majorité des hommes se trouvent encore sous ce même fardeau. Comment et pourquoi? Ou bien, parce qu'ils n'ont pas eu connaissance de l'oeuvre de Christ (Rom. 10 : 14), ou bien, parce qu'ils renient cette oeuvre par leur incrédulité et l'annulent ainsi pour autant que cela les concerne. De même, c'est un fait que Christ a vaincu le monde (Jean 16 : 33), et néanmoins, pour que le monde soit vaincu pour nous, il faut d'abord que nous ayons connaissance de la victoire de Christ, et ensuite que nous saisissions cette victoire par la foi (1 Jean 5 : 4). - Il en est ainsi pour la destruction de notre chair. Tant que nous ignorons ce que signifie pour nous la crucifixion de la chair de Christ, ou que nous refusons de signer la sentence prononcée en elle sur notre chair, nous continuons à demeurer dans la chair, tandis que ceux qui sont à Christ ont crucifié leur chair avec ses passions et ses désirs (Gal. 5 : 24) (6) ; ils se sont dépouillés du corps de la chair (Col. 2: 11, texte revu). Tant que par la foi ils réalisent leur unité avec Christ, et qu'ils demeurent en Lui par une communion consciente, leur corps de péché reste détruit. Leur corps est maintenant mort à cause du péché (Rom. 8 : 10).

Col. 3 : 9. « Ne mentez point les uns aux autres ayant dépouillé le vieil homme » (ou plutôt - «vous étant dépouillés du vieil homme »). Il est à remarquer que dans les trois passages où l'Écriture parle du vieil homme de l'enfant de Dieu, elle en parle comme appartenant au passé. Rom. 6 : 6... « notre vieil homme fui crucifié avec Lui ». Dans l'épître aux Ephésiens ch. 4, v. 20-24, l'apôtre remonte à l'époque où ses frères ont connu Christ, et leur rappelle comment ils L'ont connu et comment alors ils ont appris (trad. littér.) « à rejeter le vieil homme... et à être renouvelés.... et à revêtir le nouvel homme... », pour fonder sur ce fait les exhortations des versets 25 et suivants.

Notre vieil homme, c'est nous tels que nous étions avant notre conversion, liés à notre corps de péché, sous la puissance de la chair, de ses passions et de ses désirs.

Hébr. 12 : 1. «Nous aussi... ayant déposé tout fardeau et le péché qui enveloppe facilement (ou plutôt : « qui [nous] entoure de toute part »), courons... » On ne peut courir qu'après avoir rejeté tout fardeau, et le fardeau le plus lourd, c'est le péché.

Par le péché du v. 4, on ne peut entendre, en présence du v. 3, que le péché qui est dans le monde, l'opposition du monde contre l'Évangile, mais non pas le péché en nous. Dans la contradiction contre Lui-même que le Seigneur a endurée de la part des pécheurs, Il est allé jusqu'à verser son sang (v. 3). « Vous n'êtes pas encore allés jusque là », dit l'apôtre (v. 4).

Jac. 1 : 14, 15. « Chacun est tenté, étant attiré et amorcé par sa propre convoitise; puis, la convoitise ayant conçu, enfante le péché, et le péché, étant consommé, enfante la mort ». L'apôtre distingue un fond ou principe de convoitise, qui forme en nous la source des tentations (v. 14), d'avec la convoitise qui a conçu (v. 15). Notre « propre convoitise» qui nous attire et nous amorce (v. 14), c'est notre nature corrompue, notre chair (7) ; la convoitise qui a conçu (v. 15), ce sont des mouvements conscients de convoitise qui se sont formés au sein de cette mauvaise nature. Ces mouvements-là constituent un péché, lors même qu'ils ne se traduisent pas en paroles ou en actes, et que le péché n'est pas consommé extérieurement. On a affirmé, il est vrai, qu'un mouvement impur ne constitue pas en soi un péché, à la condition qu'il soit aussitôt condamné et réprimé, et que la volonté ne s'y prête pas. Mais ne suffirait-il pas du 10me commandement et de la parole du Christ dans l'Évangile selon Matthieu, ch. 5, v. 28 (V. aussi v. 8), pour condamner une théorie qui rabaisse le niveau de la sainteté, et contre laquelle la conscience chrétienne protestera toujours?

Ce ne sont pas des questions infructueuses que nous étudions ici; il y va de la gloire de Dieu et de J'avancement de son règne, pour autant que nous pouvons y contribuer dans notre humble sphère.

Pour notre travail à la vigne du Maître, pour le service que nous accomplissons, il est de la plus haute importance que non-seulement notre volonté soit entièrement donnée, mais que notre coeur aussi soit purifié et placé, avec ses mouvements les plus cachés, sous la discipline de l'Esprit de Dieu. Citons quelques exemples.

Dieu veut que ses enfants Le servent la main dans la main, unis entre eux dans la soumission mutuelle par le respect et par l'amour. Disciple de Jésus, comment un semblable service te sera-t-il possible, aussi longtemps que tu te permets de juger tes frères et que ton coeur est capable de former sur leur compte de mauvaises pensées, aussi longtemps que les bénédictions et les succès par lesquels Dieu couronne leur travail, éveillent en toi quelque mouvement d'envie ou de jalousie? Comment tes relations avec ces mêmes frères conserveront-elles encore leur caractère de franchise, de vérité et de cordialité?

Et comment porteras-tu à la gloire de Dieu les fruits pour lesquels tu as été créé, tant que ton coeur n'est pas purifié, tant qu'une parole de témoignage que le Seigneur te confie, tant qu'une prière même que tu Lui présentes devant tes frères, fait naître en toi des sentiments d'amour-propre ? Pour peu que le Saint-Esprit accompagne ton témoignage auprès des âmes de bénédictions manifestes et que le travail de ta foi et de ton amour empiète sérieusement sur le terrain du pouvoir des ténèbres; pour peu que tu deviennes dans une sphère quelconque l'instrument d'un réveil entre les mains du Seigneur, - comme chrétiens, nous sommes tous, d'après Matth. 5 : 13, 14, appelés à le devenir, - te voilà désigné à Satan pour objet de sa haine la plus implacable et de ses assauts les plus acharnés. Tel fond de recherche ou de préoccupation de toi-même qui jusque-là ne s'était manifesté que d'une manière accidentelle et passagère et sans que tu y prisses bien garde, Satan va le soulever; ce feu couvant sous la cendre, Satan va l'attiser et bientôt le danger d'orgueil spirituel qui te menace deviendra tel que le Seigneur, pour ne pas te livrer à Satan, sera obligé d'arrêter le cours des bénédictions qu'Il avait accordées à ton témoignage. Oh ! pour l'amour du Christ qui par son sang a acquis tes membres et tout ton être, hâte-toi de te laisser purifier par Lui des derniers restes du mauvais levain caché dans ton coeur. - Il faut que le Seigneur puisse disposer de nous pour toute oeuvre, même la «plus grande » (Jean 14: 12), il faut qu'Il puisse le faire librement, sans danger pour notre âme, sans péril pour notre propre vie spirituelle. Renonçons à nous-mêmes tout de bon; sinon, par amour et par ménagement pour nous, ses pauvres instruments, Il sera obligé, Lui, de renoncer à une partie du salaire de ses souffrances.

Encore un exemple : Il s'agit de porter secours à un malheureux captif de Satan, à une victime de la passion de la jalousie, par exemple, - et l'on en rencontre, hélas, même parmi les chrétiens, - comment pourras-tu accomplir ici, dans la puissance de Dieu, un ministère de sainteté et d'amour, tant que tu n'es pas foncièrement affranchi et purifié des dispositions mêmes qui dans cette âme ont passé, pour ainsi dire, à l'état de possession ? Tu sentiras bientôt qu'il faut être pur pour avoir puissance sur des esprits impurs.

Mes frères, à la loi et au témoignage! Si le sel a perdu une bonne partie de sa saveur, si les enfants de Dieu sont devenus impuissants à accomplir leur mission, n'est-ce pas, avant tout, parce qu'ils ne prennent plus assez au sérieux les commandements et les promesses du Seigneur? En les recevant et en les croyant de nouveau dans toute leur plénitude, nous fournirons au monde la grande preuve de la vérité du christianisme qu'il réclame aujourd'hui ; nous lui présenterons de nouveau des vies chrétiennes et des caractères chrétiens authentiques, bibliques, réels.


Table des matières

Page suivante:

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(1) Il faudrait, pour bien faire, transcrire le chapitre tout entier.
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(2) Plus loin nous aurons à citer l'autre partie du verset.
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(3) Voir sur cette demande de l'oraison dominicale, Zinzendorf: discours sur l'Évangile selon saint Matthieu, publiés en français, au Locle, en 1868.
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(4) Il suffirait de comparer les passages de Hébr. 2 : 10, et 5: 9 pour prouver que celui qui nous occupe, n'a rien à faire avec la question du péché. Là il est dit, dans les termes mêmes de notre passage (voir l'original), que Jésus-Christ « a été rendu parfait » par les souffrances.
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(5) Si l'apôtre parle d'une loi du péché et de la mort, c'est que la mort et le péché sont devenus dans l'humanité déchue des puissances qui font loi.
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(6) La crucifixion de la chair met fin à l'antagonisme entre la chair et l'Esprit (Gal. 5 : 17), auquel sous la loi (v, 18) il n'y avait point de fin.
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(7) Mais pour que nous soyons ainsi attirés et amorcés, il faut que nous nous soyons relâchés dans notre marche selon l'Esprit; il faut que nous ayons cessé de considérer par la foi notre chair comme détruite sur la croix de Christ.
Évidemment, la tentation dont parlent les v. 13 et 14 porte un tout autre caractère que celle dont parle le v. 12. Cette dernière, Christ l'a connue ; nous sommes « bienheureux » en l'endurant et pouvons pleinement nous en « réjouir » (Jac. 1: 12).

 

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