LA
GRÂCE ET LE PÉCHÉ
PREMIÈRE PARTIE
LA GRÂCE TRIOMPHANT DU
PÉCHÉ
Car le
péché n'aura pas de
domination sur vous, parce que vous
n'êtes pas sous la loi, mais sous la
grâce.
Rom. 6: 14.
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Cherchons d'abord à nous rendre compte de
ce qu'est la grâce. La grâce, c'est
l'amour gratuit de Dieu intervenant dans la vie du
pécheur, soit par le ministère du
Fils, soit par le ministère du Saint-Esprit.
Le Fils de Dieu, en portant nos iniquités,
nous a réconciliés avec notre Dieu et
délivrés du châtiment et de la
puissance du péché. L'Esprit de Dieu,
par le moyen de la Parole, nous
révèle l'oeuvre du Fils et nous y
fait participer.
Quand l'Écriture oppose dans
notre passage
(Rom. 6 : 14), l'état sous la
grâce à l'état sous la loi,
elle n'envisage pas seulement la grâce au
point de vue du pardon des péchés
qu'elle nous apporte, mais comme
la puissance qui réalise en nous la vie de
Christ. Pour que nous soyons sous la grâce
dans le sens complet du mot, il ne suffit pas que
nous ayons saisi par le Saint-Esprit l'oeuvre
rédemptrice du Fils et que nous soyons
assurés de notre pardon et de notre adoption
: il faut que nous restions soumis au Saint-Esprit
de telle sorte qu'Il puisse réellement et
actuellement déployer en nous la
plénitude de ses effets; il faut que nous
gardions la position où l'oeuvre de notre
réconciliation nous a placés ; il
faut que nous demeurions en
Jésus.
Il est évident, comme le dit
l'apôtre, que des chrétiens qui sont
dans cette position ne pourront pas être
maîtrisés par le péché.
Le péché est bien encore en eux et
reste en eux, mais ce sont eux qui ont
changé de domicile. L'Esprit de Dieu a
transporté le centre de leur vie en
Jésus-Christ, en les unissant à Lui
comme des sarments au cep. Ils vivent encore, et
plus que jamais, ou plutôt ce n'est que
maintenant qu'ils vivent, - mais non de leur vie
propre. Ce n'est plus de leur propre fond corrompu
qu'ils tirent leur vie de souvenir et
d'espérance, de joie et de douleur : ce sont
les affections, les pensées, les
intérêts et les souffrances de Christ
qui constituent leur vie. C'est Christ qui vit en
eux. vivre sous la grâce, c'est vivre en
Jésus-Christ et de Jésus-Christ;
vivre sous la loi, c'est vivre en
soi-même. La vie sous la
loi conduit au désespoir
(Rom. 7 : 24), tandis que « il
n'y a aucune condamnation pour ceux qui sont en
Jésus-Christ »
(Rom. 8 : 1).
Les chrétiens qui font
l'expérience qu'à mesure qu'ils
avancent dans la route, le péché
apparaît dans leur coeur sous tics formes
toujours nouvelles, prouvent par là qu'ils
n'ont pas encore appris à se tenir sous la
grâce d'une manière habituelle et dans
toute l'étendue du mot. Ce n'est pas que ces
chrétiens n'aient pas l'Esprit de Dieu;
c'est Lui qui leur fait voir de plus en plus le mal
dans leur coeur et. dans leur vie; mais ce mal
n'apparaît et ne se manifeste que pour autant
qu'ils vivent en eux-mêmes et qu'ils
s'occupent d'eux-mêmes. Ils ne se tiennent
pas sous la grâce d'une manière
à la fois suivie et absolue, et le
Saint-Esprit n'a pas pu les amener à ce
changement de milieu dont nous avons parlé.
Ne persistant pas à se regarder comme morts
au péché, ils retombent sur
eux-mêmes ou, en d'autres termes, ils
rentrent sous la loi. Toutes les fois que nous
persistons à nous tenir sous la grâce
et à marcher selon l'Esprit, il est
impossible que nous succombions au
péché. Quand les difficultés,
les tentations, les souffrances nous assaillent,
elles nous trouvent en Christ, revêtus de sa
force et de sa vie, unis à Lui, un
même esprit avec Lui; elles ne peuvent nous
renverser, parce qu'elles rencontrent Christ en
nous. Un péché en
parole, en acte ou en mouvement intérieur,
suppose toujours un relâchement
préalable, une suspension momentanée
de nos rapports avec Jésus. Pour qu'il
devienne possible à l'Ennemi de nous
infliger une défaite, il faut
nécessairement qu'il parvienne d'abord
à nous faire quitter notre forteresse, notre
position en Jésus. Cette position est
imprenable et nous sommes aussi insensés que
coupables si nous consentons à en
sortir.
Quand nous sommes sous la loi, nous
sommes en la chair (comparez entre eux les versets
4, 5, 6 de Rom. VII), en
nous-mêmes (la chair, c'est le moi,
d'après
Rom. 7 : 18), sous la domination du
péché
(Rom. 6 : 14). Celui qui se place
sous la loi, se place en présence de ce
qu'il devrait faire, de ce qu'il faudrait faire; il
s'épuise dans des efforts non-seulement
vains, mais qui provoquent et multiplient le
péché
(Rom. 5 : 20). Sous la grâce,
le « il faudrait » est inconnu. Là
notre coeur avec tous ses désirs se repose
sur la volonté de Dieu toujours bonne,
agréable et parfaite, sans considérer
un Instant si elle est conforme ou contraire
à nos goûts, si elle nous
parait agréable ou pénible,
facile ou difficile, possible ou impossible. Celui
qui est sous la grâce, s'appuie sur cette
grâce, sûre à la fois et
puissante, pour dire de tout son coeur, en face de
toute volonté de son Dieu :
« Je veux, Seigneur, et
je Te bénis de ce que je puis !
je puis, parce que, sous la
nouvelle alliance, Tu n'ordonnes plus sans donner
et Tu opères Toi-même en moi le
vouloir et le faire ». Celui qui est sous la
grâce, va en avant caché en Christ et
entouré de Lui comme d'un rempart, opposant
la volonté aussi bien que la force de son
Dieu à tout ce qu'il rencontre. Il est plein
d'assurance, de joie et de force, parce qu'il est
précédé et porté par un
Berger « destructeur des obstacles »
(Michée 2 : 13) et toujours
vainqueur. Être sous la grâce, c'est
« habiter à l'ombre du Tout-Puissant
», c'est, par conséquent, être en
dehors de l'atteinte du
péché.
La position sous la loi et celle
sous la grâce sont deux mondes qui n'ont rien
de commun et qui sont opposés l'un à
l'autre, comme la chair est opposée à
l'Esprit
(Jean 3 : 6). Soit que nous n'ayons
jamais connu le régime de la grâce,
soit que nous soyons retombés sous la loi,
il n'y a ni chemin humain, ni efforts humains qui
puissent nous conduire de l'un de ces mondes
à l'autre. La grâce ne serait plus
grâce, si l'on pouvait y arriver autrement
que par l'intervention directe et gratuite de
Dieu.
Ici, nous arrivons au centre et
à la solution de notre sujet, à
l'enseignement renfermé en particulier dans
les versets
1-4 du chap. VIII de
l'Épître aux Romains.
Ce que l'homme ne pouvait pas faire,
ce que Dieu ne pouvait pas
obtenir de nous, parce que sa loi se trouvait
paralysée par notre chair, Lui-même
s'en est chargé. Il a revêtu son Fils
d'une chair semblable à notre chair de
péché, et en Le livrant pour nos
péchés, Il a jugé,
condamné et aboli notre péché
dans la chair de Christ. Le Christ, en mourant, a
emporté dans sa tombe la loi du
péché qui nous tenait assujettis; en
ressuscitant, Il a inauguré une loi de vie
et de liberté pour tous les captifs de ce
monde.
Celui qui nous place sous cette
nouvelle loi, c'est l'Esprit même de Christ.
Depuis la Pentecôte, son action est
indissolublement liée à tout message
de la réconciliation, proclamé au nom
de Christ. C'est l'Esprit-Saint qui illumine devant
nos yeux stupides et distraits la scène du
Calvaire et qui nous en donne l'intelligence. Il
nous y montre une sentence de condamnation
prononcée sur toute chair; nous y voyons
jugé tout ce que nous avons fait, ce que
nous sommes et ce que nous pouvons. Mais dans la
même sentence, si nous la signons par la foi,
l'Esprit nous fait voir et notre pardon et notre
affranchissement: notre pardon, puisque le
péché pour lequel Christ a
été jugé ne peut plus nous
être porté en compte; notre
affranchissement, puisque nous ne pouvons plus
être tenus de servir un maître qui a
été jugé, «
condamné » dans la chair de Christ.
Mais il faut que nous signions la
sentence; il faut que nous nous condamnions
nous-mêmes, que nous donnions raison et
gloire à Dieu. En le faisant, nous livrons
passage à l'Esprit, de Dieu pour qu'Il
puisse prendre possession de nous, nous unir
à Jésus-Christ et nous faire
participer à sa vie - en d'autres termes,
nous croyons.
Ceci nous amène à
parler de la foi.
Si l'oeuvre de notre
libération est tout entière de Dieu,
en quoi peut consister la foi, si ce n'est à
reconnaître cette oeuvre ? La foi est l'acte
par lequel nous signons d'un même coup notre
condamnation et le traité d'alliance que
Christ nous offre ; c'est la main dans laquelle
nous recueillons le don de Dieu, les fruits de
l'oeuvre de Jésus-Christ.
Le premier objet en présence
duquel la foi est appelée à se
manifester, c'est l'oeuvre que Jésus-Christ
a accomplie en mourant pour nous sur la croix, et
par laquelle Il nous a affranchis du
châtiment et de la puissance du
péché, nous justifiant et nous
sanctifiant tout à la fois
(Es. 53 : 5;
Hébr. 10 :10). Si nous
considérons la foi en présence de ce
premier objet, nous la trouvons dans
l'Écriture opposée aux oeuvres
(Rom. 4 : 5). En nous offrant le
salut par la foi, l'Écriture entend nous
offrir un salut sans condition, entièrement
gratuit et complet, un salut que nous osons
accepter tels que nous sommes.
Le salut par la foi est un salut
vers lequel on n'a pas à s'acheminer par un
travail moral, pour lequel on n'a ni à se
préparer ni à changer d'abord sa
marche ou son coeur
(1). Être
sauvé par la foi, c'est recevoir son Sauveur
au moment où Il se présente
(Luc 19 : 5, 6.
Apoc. 3: 20), au lieu de Le faire
attendre à la porte avec la
prétention de Lui préparer la maison.
Une fois entré dans la maison, le Seigneur
aura soin de faire sortir ce qui est incompatible
avec sa présence. Lui seul a la puissance de
purifier les maisons, les temples, les coeurs
(Luc 19: 8, 9).
Et la repentance! La repentance, en
la prenant dans ses éléments les plus
simples, est la foi par son côté
négatif, c'est-à-dire,
considérée non pas en présence
de l'objet qu'elle saisit, mais en présence
du monde dont elle se détourne, monde de
péché, de souillure et de
révolte. Se repentir, c'est rompre avec son
passé, avec le milieu dans lequel on a
vécu ; c'est tourner le dos à toute
vie propre, à toute justice, à tout
secours et à toute espérance en
dehors de Christ; c'est
reconnaître à la fois la
nécessité d'être sauvé,
et son impuissance à se sauver
soi-même. Mais la repentance ne consiste
nullement dans des expériences
intérieures quelconques, dans un travail
moral auquel il faudrait se livrer avant de croire,
ou dans une douleur au sujet de ses
péchés qu'il faudrait d'abord
éprouver. Toute rupture est douloureuse,
mais la douleur au sujet du péché et
le sentiment même du péché
peuvent suivre la foi. Tel chrétien ne les a
éprouvés que plusieurs années
après sa conversion.
La foi se trouve, dans les
Écritures, en second lieu, opposée
à la vue, soit que les auteurs
sacrés considèrent la foi par
laquelle nous devenons enfants de Dieu
(Rom. 4 : 17 -
5 : 1), soit qu'ils l'envisagent
comme la victoire par laquelle l'enfant de Dieu a
vaincu le monde
(1 Jean 5 : 4), et comme la source de
tout travail d'amour
(Gal. 5 : 6). Celui qui croit ne
regarde pas à ce qui est devant ses yeux, au
pays, à la parenté, au passé
qu'il faut quitter; il compte sur son Dieu qui lui
promet un pays et un avenir meilleurs; et, sans les
connaître, il se met en route. Il
n'aperçoit ni ne sent aucune force en lui
pour exécuter la sentence de condamnation
qui, dans la chair de Christ, a été
prononcée sur lui, aucune force pour rompre
avec son passé, pour abandonner sa
parenté ou pour sacrifier ses idoles. Tout
ce qu'il voit en lui ou autour de
lui, s'oppose d'une manière absolue à
la réalisation des promesses de Dieu
à son égard
(Rom. 4 : 17-24); mais, tout
lié, impuissant et paralysé qu'il
est, il se confie dans la bonne foi et dans la
puissance d'un Dieu qui vivifie les morts et qui
appelle les choses qui ne sont pas comme si elles
étaient. Celui qui croit, fait abstraction
de ses dispositions comme de ses
expériences, de l'état de son coeur,
aussi bien que des difficultés du chemin. Se
refusant à toute autre influence, c'est sur
son Dieu qu'il appuie son coeur et qu'il attache
son regard.
Croire, c'est aller en avant avec
une Parole de Dieu, sans rien sentir ni voir; sans
chercher en soi ni foi ni confiance. La Foi n'est
pas quelque chose en nous sur quoi nous puissions
faire fonds, elle n'est ni une disposition ni un
état; elle est une attitude de
confiance et d'attente en Celui qui a dit : «
Je guérirai leur rébellion »
(Osée 14 : 4), et « Je
suis l'Éternel qui vous sanctifie »
(Exode 31: 13). Le terrain sur lequel
nous posons notre pied, c'est l'oeuvre de Christ,
la promesse de notre Père, la
fidélité d'un Berger vivant et
puissant, le secours assuré de l'Esprit.
Mais c'est un terrain que nous ne voyons pas; pour
y marcher, nous sommes obligés de poser
notre pied dans le vide, ou, pour mieux dire,
là où nous ne voyons que le vide.
Voilà la foi. La foi s'ignore, pour ne voir
et ne posséder que son
objet; c'est de son objet et non
pas d'elle-même qu'elle se préoccupe.
Le croyant qui se contemple ou qui contemple sa
foi, cesse de croire.
Nous reconnaissons que la
carrière du chrétien est une
carrière de travail, de lutte et de
souffrances. Comme nous cheminons en pays ennemi et
que nous avons à lutter, non pas contre la
chair et le sang, mais contre des autorités
invisibles et puissantes, comme nous sommes
exposés dans notre marche à des vents
contraires et à des influences qui toutes
tendent à détourner notre regard de
Christ, il s'agit de rester muet, aveugle et sourd
en présence de tout ce qui menace de se
placer entre nous et Christ. Pour cela il faut,
dans certains moments du moins, la concentration de
toutes les puissances vives de notre être
spirituel. Pour marcher droit en avant, quand on ne
voit, ne sent, ne discerne plus rien, quand le
Seigneur, comme Il le fait tôt ou tard pour
chaque croyant, nous met au régime de la foi
toute nue, il faut une fermeté
inébranlable, il nous faut, armés de
toutes pièces, garder une attitude de
combattant. Mais du moment que notre combat est le
combat de la foi, du moment que nous ne combattons
pas par nos propres forces, mais par la force que
nous recevons du Seigneur, nous poursuivons notre
carrière dans la paix et le repos
intérieurs. Une fois que nous sommes au
Seigneur, nous sommes
assurés qu'Il nous gardera de tentations
dépassant nos forces. Nous savons que
le Seigneur proportionnera son secours à la
tentation, et la tentation à notre âge
spirituel, et qu'Il aura soin qu'elle prenne une
telle issue que nous en puissions sortir vainqueurs
(1 Cor. 10 : 13). Qu'il s'agisse de
difficultés, de souffrances ou de devoirs,
nous savons désormais que nous avons
un Souverain Sacrificateur fidèle et
miséricordieux « qui se souvient de
quoi nous sommes faits » et qui sait «
compatir à nos infirmités ».
Quand les grandes vagues viennent se jeter sur
nous, nous ne nous attachons que plus fortement
à la promesse du Seigneur et au Seigneur
Lui-même ; nous ne nous laissons pas
épouvanter, sachant que les vagues
les plus puissantes ne peuvent rien sur nous, tant
que nous ne détournons pas notre regard du
Seigneur. Nous sortirons ainsi de chaque
épreuve de foi, enrichis d'une nouvelle
expérience de la fidélité et
de la puissance de notre Dieu, affermis dans notre
repos et dans notre paix.
Un point essentiel pour être
affermi sur le sentier de la foi, c'est
d'être fidèle à rendre
témoignage. Toute foi a besoin de
s'affirmer. Sous une forme ou sous l'autre, elle
appelle le témoignage. « J'ai cru:
c'est pourquoi j'ai parlé », dit le
psalmiste
(Ps. 116 : 10 - version Darby). « Du coeur
on croit à justice, et de, la bouche on
fait confession à salut
». dit l'apôtre
(Rom. 10 : 10. V. aussi v.
9 et
Apoc. 12: 11). C'est ici le cas
de brûler ses vaisseaux et de fermer
derrière soi toute porte de retraite. Il ne
s'agit pas de faire acte de défiance au
moment même où Von prétend se
confier dans l'oeuvre et dans la
fidélité de son Dieu
(2).
Le juste vit de foi aussi longtemps
qu'il est dans ce monde. Si la foi se transforme en
vue à mesure que nous faisons
l'expérience des choses que nous avons
crues, c'est pour nous préparer pour de plus
hautes épreuves de foi ; nous marchons ainsi
de foi en foi.
Peu à peu notre coeur et
notre pied s'affermissent, sur ce sentier glorieux.
La grâce de Dieu devient une puissance qui
nous porte et dont l'influence nous
pénètre et nous enveloppe. L'Esprit
de Dieu pousse et fait agir ceux qui, dans un libre
abandon, se sont tout entiers livrés
à leur Dieu; ils n'ont plus besoin de se
pousser eux-mêmes. Il ne leur faut plus ni
effort. ni tension morale pour regarder sans cesse
à Christ, ils ne sauraient plus faire
autrement; ils ne sauraient plus faire un pas sans
s'appuyer sur Lui. Dans la relation filiale dans
laquelle ils vivent maintenant
avec leur Dieu, la confiance, une confiance absolue
et illimitée, devient en eux une seconde
nature et une attitude constante. L'amour a banni
la crainte et la contrainte.
L'individualité aussi, que le
péché avait effacée ou
déformée, se réveille sous la
grâce de Dieu ; elle se reforme sous sa
discipline pour se développer librement.
Dans cet abandon entier entre les mains de Dieu,
dans cette attitude de confiance absolue, il n'y a
rien de forcé, de factice, de machinal; rien
qui rétrécisse, étouffe ou
comprime nos facultés et notre vie. Au
contraire, ce n'est qu'en Dieu que nous nous
retrouvons nous-mêmes; c'est en nous
abandonnant à Lui par la foi que notre
être moral renaît, se relève et
s'épanouit. C'est par la foi seulement que
nous arrivons à un développement
normal et complet de nos
facultés.
La foi est un don de Dieu
(Phil. 1 : 29), aussi bien que la
conversion
(2 Tim. 2 : 25). Celui qui la
possède, la possède parce que Dieu la
lui a donnée, par pure
grâce. Le Saint-Esprit opère la
foi en ouvrant le coeur à la
prédication de l'Évangile
(Actes 16: 14;
Rom. 10 : 14-17); mais Il
l'opère là où Il rencontre la
sincérité, l'amour pour la
vérité
(Jean 12 : 32;
8 : 46, 47 ;
18 : 37).
C'est pourquoi aussi la foi nous est
commandée dans l'Écriture de la
manière la plus formelle.
(Marc1: 15;
11 : 22.
Jean 12 : 36.
Actes 16 : 31.
Jean 3 : 23.) Si nous refusons
obéissance à ce commandement, si nous
nous défions de Dieu et de son
témoignage, nous Le faisons menteur, nous
commettons un crime.
(1 Jean 5: 10.)
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