Abdias est le plus court et probablement aussi le plus ancien des écrits prophétiques. Il forme avec Joël et Amos un groupe inséparable.

Les prophètes postérieurs, notamment Joël et Jérémie le citent fréquemment (1).

Le contenu du livre d'Abdias est une prophétie contre les Édomites. Ces descendants d'Ésaü habitaient dans les montagnes, au sud de la Palestine. Sous le roi Joram, en 885 av. J.-C., cette tribu avait profité d'une invasion des Philistins pour se joindre au pillage de Jérusalem (2).
Abdias s'élève contre cette lâche méchanceté des Édomites qui tombèrent dans le dos de leurs frères de Juda, alors qu'ils étaient attaqués. Le prophète annonce à Edom que l'Éternel le châtiera :
« L'orgueil de ton coeur t'a égaré. Quand tu placerais ton nid aussi haut que celui de l'aigle, je t'en précipiterai. »

Bien qu'Abdias ne possède que 21 versets, quelques-uns de ses textes sont souvent cités : « Ne repais pas ta vue du malheur de ton frère. Le salut sera sur la montagne de Sion », et cette belle conclusion : « A l'Éternel appartiendra le règne ».

Jonas est le plus populaire, mais aussi le plus discuté des petits prophètes. Ce livre nous met en présence de trois questions distinctes.

1. Un fait historique.

Jonas, contemporain d'Amos et d'Osée (3), reçoit la mission de prêcher la repentance à Ninive.
Dominé par le particularisme juif, il lui répugne de partir pour la grande cité ennemie et païenne. Il s'enfuit à Tarsis, en Espagne, loin de la face de l'Éternel.

Une grande tempête menace le navire. Jonas, reconnu coupable, est jeté à la mer et englouti par un grand poisson.
Sauvé miraculeusement, il se rend à Ninive où ses paroles provoquent la repentance de la grande ville dont la durée est prolongée pendant plus de deux siècles (4).

2. Le miracle de Jonas.

On se trouve ici en face de trois attitudes :

- La première est la négation pure et simple. On ne saurait accepter un fait contraire à la raison et au bon sens. Cette histoire est simplement inacceptable.
Mais il se trouve que Jésus a ajouté foi à ce récit et qu'il a dit : « De même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre d'un grand poisson, le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le sein de la terre ». (Matth. 12.40.)
- On a donc cherché une explication.
L'histoire de Jonas serait une parabole, une fable, une fiction, ou simplement un rêve. Ou encore un fait historique dont on aurait tiré une allégorie.
- Reste la troisième attitude qui est celle de la foi.
Le fait en soi, assure-t-on, n'est pas inacceptable, car « la conservation parfaitement intacte de corps humains dans le ventre de grands cétacés méditerranéens est attestée par de nombreux exemples ». (Bible annotée.)
Mais il y a plus. L'Évangile renferme des récits miraculeux qui échappent aux explications. Telles sont la multiplication des pains, la marche sur les eaux, la résurrection de Lazare après trois jours dans le sépulcre.

L'attitude de la foi toute simple est une discipline. Il y a tant de choses qui nous échappent et que nous ne pouvons comprendre. Il y a des faits qu'il faut savoir accepter « comme de petits enfants ». « Heureux, dit Jésus, ceux qui n'ont pas vu et qui ont cru. »

3. L'enseignement religieux.

Ce petit livre de 48 versets est riche en leçons spirituelles d'une grande portée. Citons-en quelques-unes :

1. La désobéissance à Dieu est toujours possible, mais elle s'accomplit à nos dépens. 1. 3.

2. Le châtiment ne se fait pas attendre : la tempête, le naufrage.

3. Les questions des mariniers sont pleines d'à propos pour quiconque a charge d'âme : « Pourquoi dors-tu ? Lève-toi, invoque ton Dieu ! D'où viens-tu ? Quel est ton pays ? De quel peuple es-tu ? »

4. La prière dans la détresse se termine par cette belle parole. « Le salut vient de l'Éternel ».

5. La prédication de Jonas dans les rues de Ninive a inspiré d'innombrables prédicateurs.

6. La repentance des Ninivites est citée en exemple par Jésus.

7. Le déplaisir de Jonas montre l'écueil du particularisme juif et juge également l'étroitesse des chrétiens qui ne peuvent comprendre la mission en terre païenne.

8. Le découragement injustifié du prophète se retrouve chez beaucoup de chrétiens auxquels Dieu dit également : « Fais-tu bien de t'irriter ? »

Plan du livre de Jonas.

Chap. 1. La désobéissance de Jonas.

Chap.2. La prière de Jonas.

Chap. 3. L'obéissance de Jonas.

Chap. 4. Le déplaisir de Jonas.

On a qualifié parfois Michée de satellite d'Esaïe. C'est, pensons-nous, faire tort à ce prophète. Peut-être serait-il plus juste de l'appeler l'inspirateur d'Esaïe.
De toute façon, Michée est une forte personnalité. Quoique prédicateur de campagne, moins policé que son illustre contemporain, son ministère eut un profond retentissement.
Esaïe, Jérémie, Habacuc, Sophonie, Zacharie reprennent ses images et parfois le citent textuellement (5).

I. L'homme.

Contemporain d'Osée, d'Amos et d'Esaïe, Michée prophétise sous les mêmes rois, Jotham, Achaz et Ézéchias, peu avant la ruine de Samarie (722).
Tandis qu'Esaïe vit à Jérusalem, Michée réside à Moréscheth, bourgade de la plaine, voisine de Gath, au pays des Philistins.

- Ses interventions contre Samarie et contre Jérusalem eurent un profond retentissement. Les défenseurs de Jérémie en appellent à sa mémoire, pour justifier leur prophète, accusé de trahison : « Cet homme ne mérite pas la mort. Michée de Moréscheth disait à tout le peuple, au temps d'Ézéchias : « Sion sera labourée comme un champ, et Jérusalem deviendra un monceau de pierres - ». (Jér. 26.16-19.)

Il. Le message.

- La langue de Michée est très pure, très travaillée, riche en images et en comparaisons. Il affectionne les jeux de mots qui lui permettent de mieux faire entendre son verdict (6).

- Michée dénonce avec un grand courage les péchés de son peuple : « Je suis rempli de force, de l'esprit de l'Éternel, pour faire connaître à Jacob son crime, à Israël son péché » (3.8).

Les rapports sont nombreux entre Esaïe et Michée. C'est le même état moral du peuple, les mêmes vices des classes dirigeantes.

- Il prophétise la ruine de Samarie : « Je ferai de Samarie un monceau de pierres » (1. 6), et aussi celle de Jérusalem qui sera labourée comme un champ (3.12). Il annonce également l'exil à Babylone (4. 10).

- Mais Michée est aussi un prophète messianique. C'est lui qui annonce la naissance du Messie à Bethléem (5. 1), et c'est lui qui nous donne l'admirable vision du règne triomphal du Messie (4.1-4) qui se retrouve dans Esaïe 2.

- Les chap. 6 et 7 décrivent le Procès de l'Éternel avec son peuple. Ils retentissent encore « dans les accents magiques » de Palestrina (7).

- Michée est enfin le prophète du pardon. Son message de grâce est inoubliable. « Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les pêchés ? Il aura encore compassion... Tu mettras au fond de la mer tous leurs péchés » (7.18-20).

Plan de Michée.

Chap. 1-3. Péché et châtiment Samarie et Jérusalem.

Chap. 4-5. Le salut messianique.

Chap. 6-7. Le procès de l'Éternel et l'acquittement.

1. Trois prophètes ont prophétisé contre Ninive. - Jonas, « le missionnaire malgré lui », vers l'an 810 av. J.-C. La repentance de la ville retarda son jugement de deux siècles. - Nahum, vers l'an 650 (ou peut-être un peu avant 606), fait entendre son message après la ruine de Thèbes, la célèbre cité égyptienne construite sur les bords du Nil (8). - Sophonie fera entendre le dernier tocsin, vers 625.

Ninive fut menacée en 625 par Cyaxare, roi des Mèdes, et détruite en 606 par Nabopolassar, roi de Babylone. Elle tomba pour ne plus se relever.

- Aux jours de Nahum, Ninive est encore debout, dans toute sa splendeur. Bâtie sur la rive orientale du Tibre, elle était défendue par une muraille de 30 mètres de hauteur, flanquée de 1500 tours, et réputée imprenable. Mais sa rapacité et sa cruauté criaient vengeance. Son nom était haï de tous les peuples.

2. Le style de Nahum est plein de force, d'élan, de pathos : « Malheur à la ville sanguinaire, pleine de mensonge et de violence. On entend le bruit des roues, le galop des chevaux et le roulement des chars. Il n'y a point de remède à ta blessure. Ta plaie est mortelle. Tous ceux qui entendent parler de toi battent des mains. On dira : « Ninive est détruite. Qui la plaindra ? »

Nahum est le seul prophète dont le livre ne se termine point par une parole de consolation ou d'espérance.

3. La destruction de Ninive fut si radicale que durant des siècles on ignora jusqu'à son emplacement. Ce sont des fouilles, relativement récentes, qui ont remis à jour « les restes magnifiques de cette cité qui avait régné sur le monde, mais que l'Éternel avait frappée du jugement de sa colère ».

Plan de Nahum.

Chap. 1. Le jugement de Ninive. »

Chap. 2. Le siège de Ninive (et 3.1-7). »

Chap. 3. Les crimes de Ninive.