Osée est un des derniers acteurs du royaume des dix tribus. Son ministère se poursuit à Samarie entre 765 et 725, sous le règne de Jéroboam Il qui occupa le trône pendant 41 ans et fut un mauvais roi.
« Ce ne sont partout que parjures et mensonges, adultères et assassinats. Il n'y a point de connaissance de Dieu dans le pays. Le peuple insensé court à sa perte. » (1)
Quand la coupe sera pleine, Salmanasar, roi de Ninive arrivera avec ses bandes. Il prendra Samarie, rasera la ville et emmènera toute la population en captivité (722 av. J.-C.). (2)

1. La rudesse d'Osée.

Osée est pour le peuple le fouet de l'Éternel. Il est fou de douleur. L'homme inspiré a le délire en voyant ses contemporains sourds à ses reproches. Sa langue est rude et passionnée. C'est l'âpre langage d'un homme du peuple dans lequel bouillonnent l'indignation et l'amour. Il est à la fois l'Esaïe et le Jérémie des dix tribus.
- « Ils sont tous adultères, s'écrie-t-il, semblables à un four chauffé par le boulanger (3). À peine ont-ils cessé de boire, qu'ils se livrent à la prostitution... Ils sacrifient aux Baals et offrent de l'encens aux idoles (4). »
Le châtiment ne saurait tarder. « Un cri de guerre s'élève du sein de ton peuple. L'épée fondra sur tes villes. » (5)

2. L'amour d'Osée.

Malgré la rudesse de son langage, c'est l'amour qui domine dans la personne d'Osée.
Parce que le pays se prostitue, Dieu lui ordonne d'épouser une femme prostituée, et de lui pardonner.

Après avoir appelé ses enfants : Lo-Ruchama celle dont on n'a pas pitié, et Lo-Ammi, pas mon peuple, le prophète se ravise. Dieu fait entendre à Israël des paroles d'espérance : « Je serai ton fiancé pour toujours. Je lui dirai : Ruchama, miséricorde, et Ammi, tu es mon peuple ». (Chap. 1 et 2.)

3. Ses appels à la repentance

s'inspirent d'une véritable tendresse. Il s'efforce d'entraîner son peuple « avec des cordages d'amour ». « Voici, je veux l'attirer, la conduire au désert et là, je parlerai à son coeur ». (6) Son langage émouvant demeure d'une saisissante actualité.
« Israël, reviens à l'Éternel ton Dieu ! Apportez avec vous des paroles et revenez à l'Éternel. Je réparerai leur infidélité, j'aurai pour eux un amour sincère. Je serai comme une rosée pour Israël, il fleurira comme le lys et poussera des racines comme le Liban » (14. 1-8).

Admirable langage qu'il faut faire retentir aujourd'hui comme jadis à Samarie.

Plan du livre d'Osée.

Chap. 1-3. L'adultère d'Israël. »

Chap. 4-13. Le châtiment d'Israël. »

Chap. 14. L'appel à Israël.

Bien qu'aucune indication précise ne permette de situer avec certitude l'époque de Joël, la plupart des commentateurs le considèrent comme étant avec Abdias le plus ancien des prophètes.

On constate qu'il fait mention des plus anciens ennemis d'Israël, les Édomites, les Phéniciens et les Philistins (3. 4) qui perdirent plus tard leur indépendance. D'autre part, Joël est cité par plusieurs prophètes, notamment Amos, Esaïe, Sophonie et Ezéchiel qui lui empruntent des passages entiers. De telle sorte que la Bible annotée peut écrire : « Nous plaçons sans hésiter Joël avant le milieu du 9me siècle, vers 870 av. J.-C., à l'époque classique de la littérature israélite, entre David et Esaïe ». (7)

L'occasion des discours de Joël est un terrible fléau, une invasion de sauterelles qui vient de s'abattre sur le pays. Le prophète voit dans la calamité présente l'avant-coureur d'une calamité future, plus redoutable encore et qu'il appelle le jour de l'Éternel.

1. La calamité présente : une invasion de sauterelles.
Dans une langue classique d'une remarquable pureté, le prophète décrit en termes pathétiques le fléau qui vient de frapper le pays.
Il en appelle aux vieillards : « Rien de pareil est-il arrivé de votre temps ou du temps de vos pères ? Racontez-le à vos enfants et que vos enfants le racontent à leurs enfants. Les champs sont ravagés, la terre attristée, les blés sont détruits, les laboureurs sont consternés, les vignerons gémissent (1. 1-12).
La description des sauterelles est un des monuments les plus achevés de la littérature prophétique (2. 4-10).

2. La calamité future : le jour de l'Éternel.
La plaie qui vient de frapper le pays n'est que le signe précurseur d'un jugement plus redoutable encore. « Le jour de l'Éternel vient, il est proche. Jour de ténèbres et d'obscurité, jour de nuées et de brouillards. Le jour de l'Éternel est grand, il est terrible. Qui pourra le soutenir ? » (Chap. 2.1,2 et 11).

3. Appel à la repentance.
En présence de ces malheurs, Joël convoque le peuple à un jour solennel de jeûne et d'humiliation.
« Prêtres, ceignez-vous et pleurez ! Publiez un jeûne, une convocation solennelle. Assemblez les vieillards, tous les habitants du pays. Qu'entre le portique et l'autel pleurent les prêtres ! »

Aucun prophète n'a exprimé en termes plus pressants le devoir de la repentance (2.12-17).

4. Les bénédictions promises.
Dieu n'est pas insensible aux larmes de son peuple, car il est compatissant et miséricordieux. L'Éternel répond : 2.19.
-« Terre, ne crains pas, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car l'Éternel fait de grandes choses. » Ses promesses sont tout d'abord matérielles. Les aires se rempliront de blé, les cuves regorgeront de moût et d'huile. Le lait coulera des collines et une source sortira de Sion.
Mais elles sont aussi spirituelles et embrassent un horizon lointain.

« Après cela, dit Dieu, je répandrai mon esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront. Vos vieillards auront des songes et vos jeunes gens des visions. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. »

Joël est ainsi le prophète du Saint-Esprit. Il est le prophète de la Pentecôte, cité par Pierre dans son fameux discours d'Actes 2 qui allait donner naissance à l'église.

La vision de Joël est plus vaste encore. Elle dépasse notre temps. Après avoir annoncé, le jugement des nations et la moisson du monde (3.12-16), il décrit la restauration d'Israël, le triomphe du Christ et son règne glorieux dans le temps à venir (3.18-21).

Plan du livre de Joël

Chap. 1. Tableau de la calamité.

Chap. 2. Appel à la repentance.

Chap. 3. Bénédictions promises.

Contemporain d'Osée et de Joël, Amos est un des plus anciens prophètes d'Israël. C'est sous le règne de Jéroboam II, vers le milieu du 8me siècle, qu'il apparaît dans le royaume des dix tribus.

1. Une voix laïque.
Dieu se plaît à sortir des cadres. Il prépare Moïse dans le désert d'Horeb. Il choisit Josué, un guerrier, pour en faire un prédicateur. Il cache Elie dans le vallon de Kerith. Amos se recueille à Tékoa en gardant les troupeaux, au sud de Bethléem, dans les pâturages désertiques qui dominent la mer Morte.
La scène centrale de la vie du prophète se déroule à Béthel.

Sur la colline qui s'élève au centre du pays, et domine d'un côté le Jourdain et de l'autre la grande mer, Israël est rassemblé pour la fête d'automne. Nulle pensée de rechercher la communion avec Dieu ou d'expier les péchés par les sacrifices. Groupé sur le haut-lieu, au tour du veau d'or, le peuple ne songe qu'à manger, à boire et à se réjouir.
C'est alors qu'en 760, au milieu de la fête, surgit un homme du peuple, simple, inconnu. Il se fraie un chemin au milieu de la foule et s'écrie :
« Elle est tombée, elle est tombée la vierge d'Israël! Je hais, je méprise vos fêtes. Je ne puis sentir vos assemblées. Éloigne de moi le bruit de tes cantiques. Allez à Béthel, et péchez ! Allez à Guilgal et péchez davantage ! Jéroboam mourra par l'épée, et Israël sera emmené captif. » (8)

Alors Amatsia, prêtre de Béthel en appelle au roi. Il chasse le prédicateur importun : « Homme à visions, va-t'en au pays de Juda, mais ne continue pas à prophétiser à Béthel ».

Amos ne se laisse pas intimider. « Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète. Je suis berger et je cultive des sycomores. L'Éternel m'a pris derrière le troupeau, et l'Éternel m'a dit : Va, et prophétise à mon peuple d'Israël ». (7.10-15.)

2. Une voix morale.
Le message d'Amos est une protestation contre le formalisme. Il ne veut pas d'un culte qui ne soit qu'une forme vide de sens religieux.

Il dénonce la faute des grands qui vivent tranquilles en Sion et reposent sur des lits d'ivoire. Ils extravaguent au son des luths et ne s'attristent pas sur la ruine de Joseph (9).
« Ils ont méprisé la loi de l'Éternel et ils n'ont pas gardé ses ordonnances. Haïssez le mal et aimez le bien. Que la droiture soit comme un courant d'eau, et la justice comme un torrent qui jamais ne tarit. » (10)

3. Une voix sociale.
On a salué dans Amos le précurseur du christianisme social. Il l'est surtout par son appel constant à la justice (5.24), par la défense qu'il prend des malheureux et par ses imprécations contre les grands (6.1-6).
« On peut dire, écrit Renan, que le premier article d'un journaliste intransigeant a été écrit 800 ans avant J.-C. et que c'est Amos qui en est l'auteur. C'est bien la première voix de tribun que le monde ait entendue. Voici un mécontent qui ose élever la voix et faire appel à un juge ami du peuple. » (Histoire du peuple d'Israël, tome II, p. 425 et suiv.)

Et que dit-il ? « L'homme prudent se tait en ces temps-ci, car c'est un mauvais temps » (5.13). Mais lui, il ne se tait pas, parce qu'une force supérieure s'impose à lui.

« Écoutez ceci, dit-il encore : Vous qui dévorez l'indigent et qui ruinez les malheureux du pays » (8-4). Il dénonce ceux qui vendent le pauvre pour une paire de souliers (2. 6), foulent le misérable et violent le droit des pauvres (5.11-13) ; ceux qui diminuent l'épha, augmentent les prix et falsifient les balances (8.5). On croit entendre des protestations anticipées contre le « marché noir ».

4. Une voix politique.
Le berger de Tékoa n'est point un ignorant aux horizons bornés. Il a suivi avec attention la conduite des nations. Au nom de Celui qui l'envoie, il fait entendre les 7 rugissements de l'Éternel contre les peuples voisins d'Israël. À chacun, il dira son fait et prophétisera comme il convient les cris de guerre, l'ouragan, la tempête (chap. 1 et 2).

Il semble que son message soit écrit pour notre temps, car l'histoire se renouvelle de génération en génération :
« Ils entassent dans leurs palais les produits de la violence et de la rapine. C'est pourquoi l'ennemi investira ton pays. Il détruira ta force et tes palais seront pillés » (3. 11).

Et cette parole évocatrice. « Vous vous réjouissez de ce qui n'est que néant, vous dites : N'est-ce pas par notre force que nous avons acquis de la puissance ? C'est pourquoi je ferai lever contre vous une nation qui vous opprimera » (6.13).

5. Une voix religieuse.
Ce qui domine dans le message d'Amos, c'est le brûlant appel à revenir à Dieu. C'est ici que l'on trouve ce texte souvent inscrit dans les lieux de culte: Prépare-toi à la rencontre de ton Dieu (4.12), ou encore : Cherchez l'Éternel et vous vivrez ! (5. 6.)

Le livre se termine par une pensée consolante : « Voici les jours viennent où j'enverrai la famine dans le pays... la faim et la soif d'entendre les paroles de l'Éternel ! » (11)

Alors la bénédiction fleurira. « Dieu ramènera les captifs de mon peuple. Ils rebâtiront les villes dévastées. Ils planteront des vignes et en boiront le vin. Je les planterai dans leur pays et ils ne seront plus jamais arrachés. » (12)

Plan du livre d'Amos.

Chap. 1 et 2. Prophéties contre les nations païennes.

Chap. 3-6. Prophéties contre Israël,

Chap. 7-9. Visions de ruine et de relèvement.