Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



Un Gagneur d'Âmes:
CÉSAR MALAN

DEUXIÈME PARTIE: L'ACTIVITÉ PUBLIQUE DE MALAN APRÈS 1830

CHAPITRE X
CÉSAR MALAN INTIME

 Le secret des ministères féconds
« Comment pouvait-on prêcher de manière si terrible et laisser glisser son troupeau en d'autres mains pour l'oeuvre décisive? » demandait un jeune pasteur à un serviteur de Dieu expérimenté en brandissant le recueil de sermons d'un prédicateur disparu... Et le vénérable pasteur répondit à son cadet avec un fin sourire : « Peut-être le feu et la flamme de la chaire et la passion pour les âmes s'évanouissaient-ils dans la douceur capitonnée d'un confortable presbytère !... Les âmes ne s'y trompaient pas : elles écoutaient les prédications terribles et s'en allaient ailleurs goûter la joie salutaire d'être vraiment aimées. »

Page vivante de théologie pastorale qui donne le secret des ministères féconds et des témoignages durables. Il n'y a pas deux plans dans la vie du serviteur de Dieu laïque ou consacré : l'un où l'on accomplit sa tâche ; l'autre, où l'on s'en délasse. Le ministère, pas plus que le témoignage chrétien, ne « s'exerce » ni ne se « joue », à certaines heures, comme un métier ou un rôle. Il se vit : et la vie prend tout un homme, son être, son foyer,

Unité de vie
Il convient de s'asseoir au foyer de César Malan, dans cette intimité qui le ravit aux foules, pour y voir vivre un seul' et unique Malan, semblable, en tous points, au missionnaire qui s'en allait à la recherche des brebis perdues.

L'atmosphère du foyer Malan
Quel magnifique témoignage lui rendait un de ses fils et qui résume sans doute l'impression que Malan laissa partout sur son passage : « Hors même que nous devrions perdre tout ce que notre père nous a laissé de grands et beaux souvenirs, il est un trésor que nous avons tous reçu de lui, et qui seul suffirait à nous rendre sa mémoire, chose sainte et sacrée : c'est ce sentiment qu'il a imprimé dans nos coeurs d'enfants, que Dieu est, non pas une idée, mais une réalité vivante; non pas un Être plus ou moins étranger aux détails de notre vie quotidienne, mais l'Etre vivant, présent partout, témoin actuel de notre pensée elle-même, et avec lequel il nous faut tous compter chaque jour et à chaque instant du jour. » Malan ne se contentait pas d'enseigner cela; il le vivait. « Notre père ne s'est pas contenté de nous dire cela, ajoutait le même ; il a fait beaucoup plus et beaucoup mieux ! Il nous en a convaincus par la vue de sa vie elle-même ! Il a marché, lui, chaque jour sous nos yeux, et cela jusqu'au bout, comme voyant Celui qui est invisible ! »

Et un autre de ses fils, qui rapporte les propos précédents, confirmait : « Mon père m'avait honoré, et cela de fort bonne heure, d'une intimité, grâce à laquelle il me laissait, librement, voir chacune de ses impressions. Eh ! bien, pendant les longues années où j'ai vécu sous son toit, comme ensuite pendant celles où il ne se passait guère de semaine sans que je le visitasse plus d'une fois, jamais je n'ai rien vu chez lui qui ne produisît toujours de nouveau l'impression dont témoignait mon frère. Jamais je n'ai été témoin d'un geste, jamais je n'ai entendu un mot à l'égard duquel je dusse sentir que cela deviendrait, plus tard, pour lui l'objet de regrets sérieux. »

En la présence de Dieu
À l'instar des hommes de foi dont la Bible nous narre la vie, César Malan marchait « devant la face du Dieu vivant ». Et l'émouvant témoignage des fils s'explique par ces lignes du père à une de ses filles (en 1850) : « Il n'y a rien de petit pour une âme qui voit tout en grand, c'est-à-dire dans la présence et la dispensation de Dieu. Et combien de fois le secours actuel du Saint-Esprit se montre plus évidemment dans la petite circonstance que dans l'action héroïque! Il ne faut pas une grosse masse de charbon pour faire fumer une lampe. Aussi le Seigneur nous dit-il que les nôtres soient bien apprêtées, autant que bien fournies d'huile. Mais ce n'est ni à la précipitée, ni avec distraction, et encore moins avec impatience qu'une mèche de lampe se nettoie et s'arrange. » Ce souci de fidélité dans les petites choses ne pouvait qu'imprimer à la vie de César Malan cet admirable caractère d'unité qui harmonisait l'homme « intérieur », l'homme « du foyer » avec l'homme « public ».

Pré Béni
Malan avait acheté, en 1829, une campagne mitoyenne de sa propriété; il la réunit au jardin qu'il avait habité jusque-là et clans lequel se trouvait la chapelle. Il échangea ainsi une petite maison sur la route, contre une habitation beaucoup plus commode, placée au milieu d'un grand enclos entouré de murs. C'est là que, pendant 35 ans, il vécut à l'écart avec sa nombreuse famille. Les parterres de fleurs, les vergers, les tranquilles et frais ombrages de ce jardin du Pré-Béni offraient à cette bruyante ruche juvénile, tout ce qui pouvait le mieux convenir à ses ébats : plein air, exercice et même solitude. « Ce jardin du Pré-Béni, dit son fils, avec sa chapelle et son école, a été comme un monde à part, dans lequel se sont écoulées les années de l'enfance et de la jeunesse des plus jeunes d'entre nous, et dans lequel se renferma toujours plus exclusivement la vie de notre père dans Genève. » Entouré de ses douze enfants, sentant se raffermir une santé qui, jusqu'alors avait été souvent ébranlée, Malan voyait affluer chez lui des étrangers que distinguait alors leur piété ou leur place dans le monde religieux.

Il n'est pas inutile que nous imposions silence, quelques instants, aux voix de la famille pour recueillir l'impression que laissait à un étranger le foyer où nous avons pénétré. On y eût rencontré, à côté de Darby, Tholück, et d'autres de toutes nations. Un jour, à table, on dut converser en latin, à cause d'un visiteur hongrois. C'est à l'un de ces hôtes, le Dr Ostertag, d'Allemagne, que nous empruntons les notes qui suivent :

Témoignage d'un visiteur
« Mon premier soin, en arrivant à Genève (j'étais alors candidat en théologie), fut de rendre visite à Malan... Lorsque j'entrai dans la campagne, on ne dit que Malan y tenait justement une assemblée du soir. Après avoir, debout sous les fenêtres, écouté le culte jusqu'à la fin, je vis sortir cet homme vénérable en compagnie d'un étranger écossais. Il me salua de la façon la plus affectueuse, avec la grâce et la dignité qui le caractérisaient.

MALAN ARTISE: PORTRAIT DE SES ENFANTS

La personnalité de Malan
« La première impression que produisait la vue de Malan était celle d'une noble et imposante personnalité. D'une taille un peu au-dessus de la moyenne, il était bien pris et vigoureux de corps, et, quoiqu'il eût, dans son maintien, quelque chose de militaire, il ne s'en montrait pas moins parfaitement naturel, rien chez lui ne trahissant de la gêne ou de l'affectation. Les larges épaules supportaient une tête superbe. Son front ouvert, élevé, donnait l'idée de la puissance. Il avait les yeux pleins d'esprit et de feu, en même temps que l'expression affectueuse de son regard vous gagnait tout aussitôt et vous retenait forcément...

L'accueil
« Après m'avoir salué comme une vieille connaissance, Malan me conduisit dans une pièce qui donnait sur le jardin, où il me présenta à quelques-unes de ses filles, ainsi qu'à sa femme, d'un abord simple et distingué. « Et qu'est-ce qui vous amène ici ?... » me demanda-t-il; puis, il interrompit ma réponse en ces mots : « Où logez-vous ?... Allez, ajouta-t-il lorsque je lui eus nommé mon hôtel, faites apporter ici vos effets et accommodez-vous de mon toit. »

Rendez-vous international
Le soir, en venant s'établir chez Malan, Ostertag y trouva bien d'autres hôtes. « On peut dire que la maison accueillante de Malan était un rendez-vous international. Il se consacrait à ses hôtes avec un grand oubli de soi ; or, comme il n'était pas seulement homme de société, mais qu'il savait aussi tirer de son trésor des choses vieilles et des choses nouvelles, la conversation prenait, tout de suite, un caractère sinon toujours sérieux, en tout cas toujours instructif. Quand il invitait ceux qui venaient le voir à prendre le thé (cela arrivait souvent), il prenait sa place au centre de la grande table; ses hôtes se plaçaient à côté ou vis-à-vis de lui, et sa nombreuse famille à droite et à gauche, en sorte qu'il pouvait tout embrasser d'un coup d'oeil. Un seul regard lui suffisait pour tenir dans de sages limites, ses fils ou ses filles, ou pour leur faire apercevoir quelque oubli imprévu.

Le culte domestique
« Il n'y avait pas, dans la vie de famille, de plus beaux moments que ceux du culte domestique du matin et du soir. C'étaient de précieuses heures de bénédiction et de recueillement. Il va sans dire que tous ceux qui faisaient partie de la maison y devaient prendre part, même les hôtes et les domestiques. Un des enfants disposait un guéridon avec la grande Bible de famille et le livre des cantiques de Malan, devant la chaise destinée au père de famille. L'aînée des filles se mettait au piano, tandis que les assistants s'asseyaient en cercle, tout autour, avec leurs bibles à la main. Malan commençait par une très courte prière qu'il prononçait assis, puis il indiquait un cantique que les gens de la maison chantaient le plus souvent de mémoire. Il lisait alors, avec beaucoup de solennité, un chapitre de la Bible, en y mettant une expression qui pouvait souvent tenir lieu d'explication. L'allocution qui suivait ne perdait jamais de vue les besoins individuels des âmes présentes. Enfin venait la prière, qu'on faisait à genoux, et qui consistait surtout en la louange de Dieu et en des actions de grâces pour les grandes oeuvres du salut. Il avait aussi coutume, dans la prière proprement dite, de recommander au Seigneur les grands et les petits, l'individuel et le général, l'Eglise de Jésus-Christ, les membres comme les hôtes de sa maison.

Tout cela était mis devant le Seigneur avec tant de confiance et d'humilité, qu'en se relevant d'une semblable prière, on se sentait toujours rafraîchi et fortifié.

Esprit de prière
« Je compris, dès lors, d'où provenait cette bonne humeur toujours la même, cette fraîcheur d'esprit, qui distinguait ce père de famille; quelle était la source de l'affection cordiale et de la bienveillance réciproque qui régnaient entre tous ses enfants; où était le secret de ce ton de gaîté et de cet esprit joyeux, qui faisaient une impression si favorable sur chaque étranger appelé à pénétrer dans cette maison. Du reste, il me fut bientôt évident que l'esprit de prière régnait dans toute la vie de la famille. »

« Dans la maison de Malan, le dimanche était gardé avec toute la sévérité du puritanisme écossais... »

La bataille autour d'une âme
Ostertag raconte ensuite, dans ses feuillets, avec quel zèle et quelle charité Malan livra, autour de sa propre âme, une bataille pour le Seigneur, avec des questions aussi directes que celle-ci : « Êtes-vous un des élus ? » ou bien, pour parer à toute retraite : « Est-ce nous qui gardons le salut, ou bien le salut qui nous garde ?

« Un jour où je lui exposais un projet de m'engager comme précepteur d'un jeune homme de famille, il renversa sans pitié tout l'échafaudage de mes rêves et de mes objections : « Illusion ! Illusion !... Allez en France, en Amérique, en Afrique, où vous voudrez ! pourvu que vous prêchiez Jésus ! Gagnez des âmes au Seigneur ! C'est là votre tâche. Allez ! Évangélisez ! Sonnez la trompette de l'Évangile ! » Pendant toute ma vie, ce cri a mille fois retenti, depuis lors, à mon oreille, et jamais, lorsque je l'ai fidèlement suivi, je n'ai eu à m'en repentir. »

Après un autre de ces assauts terribles, Ostertag s'était retiré dans sa chambre pour feuilleter un livre. Malan, tout à coup, l'appela. « Il m'invita à le suivre dans sa chambre d'étude où était un harmonium. Il posa sur l'instrument une feuille sur laquelle était une belle mélodie de cantique avec un texte français, et me pria de la jouer. Je le fis aussitôt, en même temps que, lui-même, d'une superbe voix de ténor, au timbre métallique, chantait les trois strophes du cantique. Paroles et musique m'étaient tout à fait inconnues. C'était un hymne sur la communion des saints, sur les douceurs de la fraternité, et sur le bienheureux espoir qu'il viendra un jour où tous les enfants de Dieu, parvenus en Christ à la perfection d'une même connaissance, s'uniront pour louer ensemble l'Agneau. J'étais ravi, et je finis par demander s'il me serait permis de copier les paroles et la mélodie. « Cette feuille est à vous, me dit Malan avec une expression joyeuse sur sa belle figure. C'est mon salut d'adieu pour vous. » Et je remarquai alors que la feuille portait une espèce de dédicace à mon nom. Ce n'est là qu'un trait de peu d'importance, mais il nous fait voir de prés l'admirable vie de charité qui animait l'âme de cet excellent homme. »

« ...Au jour où je dus prendre congé de cette excellente famille, Malan me prit sous le bras et me mena dans le jardin. Il m'y fit voir encore toute son affection, mit sous mes yeux, en quelques traits bien clairs, les jours que nous avions passés ensemble, puis me donna d'excellents conseils et de précieuses adresses pour le voyage que j'allais entreprendre en France. Cependant, il était près de minuit et je voulais lui dire adieu : Non, non ! me dit-il, demain je vous accompagne à la poste. - Le lendemain matin, il était à ma porte à 4 heures. « Votre bagage est-il prêt ? » me demanda-t-il après un amical bonjour. Il aida au domestique à le descendre, et l'accompagna lui-même jusqu'à l'entrée du jardin. Ce ne fut qu'alors qu'il vint me prendre. La ville était encore enveloppée de silence; pas un bruit dans les rues. Au bord de l'horizon, une bande du ciel, faiblement éclairée, annonçait l'approche du jour. Que sera-ce, disait Malan, quand le Jour de Christ apparaîtra, et qu'Il viendra tout à coup réveiller ceux qui dorment ! En causant ainsi, nous arrivâmes à la poste. La voiture et les chevaux étaient prêts. Malan m'embrassa, invoqua sur moi la bénédiction de Dieu, et la diligence se mit à rouler bruyamment... Je n'ai plus revu Malan depuis lors ; il est dans son repos ; mais sa mémoire demeure une bénédiction, et cela d'une façon ineffaçable, et chez moi et chez beaucoup d'autres. »

Un gagneur d'âmes
Pour laisser à ceux qu'on approche une telle impression, il fallait être plus qu'un hôte accueillant, un causeur disert, un partenaire aimable. Il fallait être un gagneur d'âmes, et ce fut essentiellement la vocation de César Malan.

« Je n'ai rencontré personne, écrit son fils, dont la conversation fût plus constamment variée, témoignât de plus d'intelligence, fût plus facile, et s'animât à l'occasion d'une plus franche bonhomie et d'une gaieté de meilleur aloi. Mais, dès que survenait un appel au ministre de l'Évangile, dès qu'il se trouvait, par exemple, en face de quelqu'un qu'il craignait de ne plus rencontrer, il se sentait aussitôt saisi par sa passion d'évangéliser»

Un intercesseur
Âmes conquérantes, âmes « orantes » ! Malan était un homme de prière : sa vie intérieure en était nourrie. Il était rare qu'il quittât une personne sans avoir prié avec elle.
« Jamais il n'est parti de la maison, dit son fils, jamais il n'a laissé partir l'un de nous, ou même un ami, sans rassembler toute la famille, pour recommander au Maître suprême ceux qui « en se séparant les uns des autres pour ce monde, demeuraient cependant réunis sous son regard ». La première chose qu'il faisait en revenant de voyage, c'était aussi, après nous avoir embrassés, de rendre grâces à Dieu avec nous tous, à genoux, pour sa protection sur lui et sur nous, et pour le bonheur qu'Il nous accordait de nous retrouver ensemble. Jamais il ne se mettait à table sans rendre grâces, qu'il fût chez lui, chez des étrangers ou même à une table d'hôte; jamais je ne l'ai vu prendre un simple bouillon, fût-ce même dans son lit, sans qu'auparavant il ne fît sa prière. »

Les signes d'une vraie spiritualité
Il ne faudrait, certes pas, en conclure que Malan oubliait, dans les manifestations de cette piété intense, ces mille petits riens par lesquels s'exprime ici-bas, dans les rapports avec autrui, une vraie spiritualité. Ce n'est pas de lui qu'on eût pu dire « trop pieux pour être spirituel ! ». Il fallait le voir, par exemple, à son retour de voyage. Quelle fête mutuelle dans la famille que ces revoirs ! Malan sortait toujours de sa valise, pour ses plus jeunes enfants, quelques petits cadeaux qui les émerveillaient : coquillages, jouets étrangers, livres d'enfants...

Il faut aller à Dieu d'abord
Mais quand il s'agenouillait avec eux, il illustrait puissamment, par son exemple, ce qu'il ne cessait d'enseigner aux autres : l'honneur dû à Dieu et la reconnaissance de sa souveraineté. En toute chose, Malan recherchait la bénédiction de ce Dieu de la souveraine grâce. « Il faut aller à Dieu d'abord, disait-il sans cesse à ses enfants, et non pas en désespoir de cause, et quand on se voit à bout d'expédients. » Également, il disait souvent : « Il faut, avant de se décider à entreprendre quoi que ce soit, avoir soin de consulter l'Éternel. »

Malan et ses enfants
C'est un témoin discret de cette vie de famille qui déclarait : « Je pus m'apercevoir que, dès qu'un des enfants ou des membres de la maison se trouvait agité ou troublé par quoi que ce soit, le père de famille, ou bien lui recommandait avec affection de chercher Dieu dans la prière, en l'assurant que lui-même allait intercéder pour lui, ou bien que, le prenant dans son cabinet d'étude, il priait là avec lui, après lui avoir parlé intimement. » Et quand ce même témoin, à propos de la doctrine favorite de Malan (la prédestination) ,se laisse aller à dire : «  Tous les membres de la famille la professaient avec une obstination de fer », il s'attire d'un des enfants de Malan cette rectification : « Sans doute, nous subissions, comme enfants, la seule influence dogmatique à laquelle nous étions exposés, je veux dire celle de l'enseignement public de notre père. Et c'est à dessein que je dis : de son enseignement public. En effet, notre père avait trop de tact pour faire de son dogme théologique le sujet spécial de ses conversations avec ses enfants. Je crois pouvoir dire que l'influence définitive qu'il a exercée sur nous tous, a été, avant tout, non pas celle de son dogme spécial, mais celle de sa foi vivante et de sa piété sincère.»

Celui qui édita le recueil périodique : « le Véritable ami des enfants », fut pour les siens un ami dans toute la forte acception du terme. Il n'interposait pas, entre ses enfants et lui, cette autorité glaciale ou non compréhensive qui paralyse si souvent les élans confiants des fils envers leurs pères. Ses fils affirmaient au contraire que « dans leur jeunesse, ils ne se trouvèrent nulle part aussi à l'aise qu'auprès de leur père, certains d'être, sinon toujours approuvés, du moins toujours compris ! » Il savait se mettre à leur place, attirer leurs confidences et leur faire partager ses scrupules personnels de conscience, sans les imposer par une autorité extérieure et intraitable.

Malan s'occupait de l'éducation de ses enfants avec une persévérance et un dévouement remarquables. C'est pour faciliter à son fils aîné l'étude du latin qu'il s'astreignit, dès les premiers jours, à ne lui parler qu'en latin ; plus tard, pour lui apprendre à lire, il prépara lui-même un livre illustré de sa main et enrichi de petites histoires en latin.

C'est à ce petit garçon de 6 ans qu'on avait, un jour, annoncé la visite de deux messieurs américains. Dès qu'il les vit paraître, il s'écria : Américains ? Non sunt cum plmnis !... Ne se représentant, en effet, les américains qu'à travers ses livres d'images, il s'imaginait tout naturellement les voir apparaître avec la coiffure de plumes et le costume conventionnel des Indiens !...

Malan précepteur
Malan recevait chaque soir, à une certaine heure, ses fils et filles pour leur expliquer « la Logique de Port-Royal », les éléments de la géométrie ou de la physique. Il avait construit lui-même dans ce but des « machines électriques » avec divers appareils en usage à l'époque. Tandis qu'aux beaux soirs d'été, il groupait ses aînés autour de son grand télescope pour leur faire admirer l'infiniment grand, il les réunissait d'autres fois autour du microscope pour leur montrer l'infiniment petit. Alors la Gloire du Dieu vivant n'était point négligée! Dans les conversations des enfants, il pourchassait les expressions incorrectes. Et lorsqu'un point douteux surgissait, en grammaire ou en histoire, il recourait sans tarder au Dictionnaire ou à la grammaire, désireux de l'éclaircir tout de suite. Satisfait, il concluait alors : « Voilà une erreur de moins ! »

Dimanche en famille
Nous avons parlé des pieux et austères dimanches de la famille Malan. Cependant recueillons ici le témoignage d'un des enfants : « Ce qui m'a laissé, de nos années d'enfance, le souvenir le plus vivant, ce sont les soirées d'hiver où mon père nous recevait dans sa chambre, pour nous conter des histoires. C'était le dimanche, après le repas du soir. Nous le trouvions alors dans un fauteuil, devant son feu. Mes frères et soeurs s'asseyaient sur des chaises, à sa droite et à sa gauche, tandis que moi, alors tout petit garçon, j'avais ma place entre les pieds de mon père, sur une épaisse toison qui garnissait le devant de la cheminée. C'est là, en regardant la flamme osciller sur les tisons d'un feu qui se ralentissait et l'ombre danser sur les faïences historiées des parois du foyer, que je l'entendais nous raconter « Raoul » ou bien « La chaîne de montre » ou « Théobald le coeur de fer » ou tant d'autres récits qu'il composait alors, et qui vinrent s'ajouter, dans son Véritable ami des Enfants, à ceux de « Didier le vagabond » ou de « Jean des Raquettes, marchand d'amadou. »

C'est assez dire que, dans les procédés pédagogiques de Malan, l'agréable allait de pair avec l'utile et l'édifiant ! De bonne heure, il donna des leçons de dessin à ses enfants et inspira particulièrement à ses fils le goût des arts manuels. « Lorsqu'il faisait mauvais temps, les jours où nous étions libres, notre père nous ouvrait « l'atelier ».

L'atelier
C'était une vaste pièce, dans laquelle se trouvaient un grand tour pour son usage, un plus petit pour nous autres, la forge avec l'établi de serrurier, le banc de menuisier et une collection fort nombreuse d'outils de tout genre, dont plusieurs avaient été fabriqués par lui-même. Là, il nous apprenait à reconnaître et apprécier les bois, à construire et à employer les outils, ou bien nous l'aidions dans quelque travail. Notre père joignait à une grande force musculaire une sûreté et une légèreté de main exceptionnelles. »

Rappelons ici l'origine du petit guéridon « que l'on plaçait au culte du soir devant le chef de famille ». César Malan y tenait beaucoup : il l'avait fait lui-même pour l'offrir à sa femme le jour de leur mariage, avec quelques autres objets fabriqués de sa main. C'est que sa position ne lui permettait pas de faire de dépense et il n'était pas homme à vouloir offrir un présent qu'il n'eût pas payé !

Dans cet atelier, César Malan suivait de près ses fils : il tenait à voir par lui-même de quel côté les portaient leurs aptitudes. Il veillait beaucoup à ce qu'on fit bien ce qu'on avait commencé et ne négligeait aucun moyen d'y aider. Ainsi, il avait monté pour son fils aîné, un atelier complet de reliure. Plus tard, il avait stimulé le zèle qu'un autre fils mettait à se servir d'une imprimerie d'enfant, en lui construisant lui-même une petite presse en fer, avec tous les accessoires. Ce fut l'origine de cette « imprimerie du Pré-Béni » d'où sortaient les premiers écrits de Malan.

On pourrait s'étonner qu'un homme si actif, si habile et tellement ami de la campagne, n'ait jamais éprouvé de goût pour les travaux du jardin. C'est que Malan n'aimait pas beaucoup l'incertain et l'imprévu : il préférait les activités que suivaient les résultats immédiats et sûrs !

Ennemi du gaspillage
Généreux, il avait horreur du gaspillage. Il ne laissait rien perdre. En promenade, il s'arrêtait parfois pour ramasser un clou, une épingle, un objet quelconque qui, disait-il, « trouverait un jour son emploi ». C'est qu'il savait ingénieusement tirer parti de tout. Un jour, il apporta à l'un de ses fils un canif, dont il avait lui-même forgé la lame et fabriqué le manche avec un morceau d'acier et un vieil os blanchi par le soleil qu'il avait, quelques jours avant, ramassé sur la route !

Ami de l'ordre et de la ponctualité
Ami de la régularité et de l'ordre, il en imprimait le sceau ! toute la vie de sa maison. Il tenait beaucoup à ce que les membres de la famille fussent ponctuels soit aux cultes, soit aux repas, dont le signal se donnait par une cloche, et toujours à l'heure précise. Les fils étaient habitués à se lever tôt : la première leçon, en été, était à six heures. Et chaque enfant était exercé à dresser, pour la saison nouvelle, son emploi du temps hebdomadaire.

Cette ponctualité, Malan lui-même en donnait l'exemple. En été il était d'ordinaire debout à quatre heures et quand la famille se rassemblait à huit heures pour le déjeuner, il rentrait déjà de sa promenade. Son activité était intense sans être jamais fébrile. Ni rêveur, ni causeur, il se délassait en travaillant de ses mains. Il serait difficile d'énumérer tous les travaux auxquels il s'appliquait alors. On le trouvait tantôt avec le burin du graveur, les fers à souder du ferblantier, tantôt occupé à fabriquer son encre ou sa cire à cacheter. Il était toujours tout entier à son ouvrage, et quand il avait réussi, il accourait avec une joie juvénile vers les siens pour les associer à sa satisfaction.

Nous avons eu le privilège de voir réunis, dans un salon familial, quelques souvenirs de César Malan, témoins de son habileté manuelle : l'ivoire, le buis avaient pris entre ses mains expertes les formes les plus diverses et les plus gracieuses; ce n'est pas du travail de brocanteur, comme les amateurs en produisent souvent : c'est de la ciselure, une finesse d'orfèvre !...

Malan vitrailleur
Quand il disposait de quelques heures, il se mettait à peindre ou à dessiner. C'est ainsi qu'il peignit sur verre toute une riche collection de tableaux d'histoire naturelle, de joyeuses scènes de famille, d'histoires morales, de paraboles de Jésus. On les projetait certains soirs, à l'aide d'une « lanterne optique » qu'il avait construite lui-même. Lanterne optique, avons-nous dit à la manière de Malan qui défendait d'employer le terme « lanterne magique ». Comme on aimait « les soirs de la lanterne » dans la famille et avec quelle joie la troupe joyeuse accourait-elle dans la chambre obscure au premier son de trompe donné du haut de l'escalier !...

Dans une charmante soirée passée chez les descendants de César Malan, on voulut bien reproduire pour nous « un soir de la lanterne ». Et nous avons vu défiler, avec émotion, ces verres peints où le même souci du détail que Malan apportait dans toutes ses oeuvres, se reflétait dans les dessins et les couleurs. Là, encore, Malan a fait preuve d'un vrai génie de vitrailleur, de miniaturiste. Quand on a ainsi saisi, sur le vif, ce souci de la minutie, on comprend mieux la précision de sa position théologique !!!...

Les soirées d'hiver
Les longues soirées d'hiver étaient ainsi particulièrement appréciées des petits : c'est alors que Malan tenait le plus de place dans leur vie d'enfants. « Dans ces soirées, écrit C. Malan fils, chacun devait avoir une occupation. Tandis que mes soeurs travaillaient de l'aiguille, je dessinais ou bien je leur lisais à haute voix. Souvent on faisait de la musique. Un de mes frères accompagnait avec la flûte le piano de mes soeurs, et l'on finissait assez souvent par chanter en choeur quelque cantique de mon père ou d'Ami Bost. »

La fête de Nouvel An
Mais le grand événement de leurs hivers, c'était la fête du Nouvel An. « C'était là surtout que notre père mettait à nu tous les trésors de son coeur aimant, aimable et dévoué. À force de soins et de sacrifices personnels, il avait, pendant toute l'année, réuni les moyens de nous fêter tous, et la manière toujours variée dont il arrangeait, le soir du 31 décembre, « la montre des étrennes », la part qu'il y prenait lui-même en associant sa joie de père à notre bruyante joie, et les quelques paroles de coeur et de piété qu'il finissait toujours par nous adresser avant de se mettre à genoux avec nous et notre bonne mère pour rendre grâce « à notre bon Dieu et Père Céleste »; tout cela demeure gravé en traits indélébiles dans notre souvenir à tous. »

Le lendemain matin, à déjeuner les enfants recevaient les cadeaux qui leur avaient été « montrés » la veille. Puis, toute la famille assistait au culte de la Chapelle. Sitôt après, elle allait rendre visite aux grands-parents paternels. «Mon père marchait en tête avec notre mère à son bras, et nous suivions tous, deux à deux. Il n'oubliait pas, en passant, de donner ses petites étrennes, avec quelques mots de piété et de sympathie, à l'employé d'octroi et au soldat du poste. Plus d'un passant s'arrêtait pour le saluer, et pour regarder défiler cette nombreuse famille. »

Les promenades familiales
Aux beaux jours, Malan organisait souvent des promenades et des excursions en famille où il se montrait le plus aimable des compagnons de route, prenant part à toutes les joies de ses enfants et s'associant à tous leurs enthousiasmes. Lorsque, dans une de ces sorties, les plus jeunes s'étaient suffisamment fatigués à courir de côté et d'autre, Malan les réunissait tous autour de lui, soit pour leur parler des moeurs de tel animal des champs, soit pour leur nommer quelques-unes des fleurs qu'ils lui rapportaient. Il leur montrait en toutes choses la sagesse et la bonté de ce Dieu dont la présence éclairait constamment son âme.

Telle fut l'atmosphère lumineuse dans laquelle se déroula la vie de cette touchante famille.

La discipline au foyer
La discipline en était-elle donc absente ? En général, César Malan évitait de reprendre et de gronder. Il avait comme du respect pour la liberté individuelle même de ses petits enfants. Il s'appliquait avant tout à graver de bonne heure dans leur coeur et leur esprit des « principes ». Il possédait d'ailleurs le talent de les exprimer sous une forme frappante. « Une vérité bien exprimée et bien comprise, disait-il lui-même, est comme un clou bien planté. C'est une fort petite barre, mais elle est de fer et solide. On peut v rattacher beaucoup de choses. »

Principes de conduite
Les règles de morale visaient plutôt la volonté et la conscience que les actes et la mémoire. « N'allez pas, disait-il, là où le Sauveur ne peut vous suivre ! Évitez, dans vos projets, vos lectures, tout ce sur quoi vous ne pouvez implorer de tout votre coeur la bénédiction de Dieu. » Même quand il était obligé de sévir, il s'efforçait de faire comprendre à ses enfants les raisons, les principes qui l'avaient guidé. D'ailleurs, il ne punissait que très rarement, et toujours à regret. Il n'y avait qu'un seul cas où il était intransigeant : quand il s'agissait d'une faute contre la « véracité ».

Horreur du mensonge
Il répétait souvent à ses enfants que « le mensonge est du diable », que « le menteur n'habiterait pas chez lui »; que c'était là le seul crime dont leur âge fut capable et que la médisance et la calomnie sont les avenues qui conduisent à cet abîme.

À table, où il aimait que ses enfants prissent part à la conversation, il dirigeait toujours celle-ci en l'aiguillant avec tact sur des sujets gais ou instructifs et en y mêlant, à bon escient, quelques sérieuses paroles du coeur.

L'ingéniosité d'un père
César Malan ne négligea donc rien pour donner à sa nombreuse famille une éducation aussi soignée, aussi complète et aussi virile que possible. Sentant lui-même très vivement l'isolement où se trouvaient placés les siens, il s'efforça d'y remédier par tous les moyens en son pouvoir. Il favorisa le développement de leurs talents ou de leurs aptitudes et leur accorda, dans les limites de la vie de famille, toutes les jouissances et les distractions que lui permettaient ses moyens et ses principes. Ce fut toujours au prix d'un total oubli de soi ! « je me souviens, écrit son fils César, que jeune homme encore je découvris, grâce à une circonstance fortuite, que mon père était obligé d'y regarder de très près pour sa dépense, et il me permit de lui en parler. Après quelques mots à ce sujet, il me recommanda de n'y plus penser moi-même : et surtout de n'en rien dire à ma mère. « Ce sont là des choses dont je n'ai jamais voulu' fatiguer ta bonne mère; il ne faut pas qu'elle en sache rien », me dit-il. « Quant à moi, mon enfant, je sais depuis longtemps que mon Dieu et Père Céleste possède tout l'or et l'argent de la terre et qu'Il ne nous laissera jamais manquer du nécessaire. »

Éducation virile, avons-nous dit plus haut : certes, le chrétien qui pouvait ainsi ouvrir son coeur à l'un de ses fils, et lui révéler l'armature cachée de sa vie, était bien qualifié pour guider les siens dans ces rudes sentiers ! Dans la vie pratique comme dans la vie religieuse, Malan fut l'adversaire acharné de la fausse sentimentalité. S'il aimait mettre entre les mains de ses jeunes enfants des Bibles de gravures, il en éloignait toute représentation de Dieu, du diable, du Seigneur Jésus. « Pour moi, écrivait-il plus tard à l'un d'eux, en 1850, je n'aime pas à voir les représentations du Seigneur Jésus. Il s'est montré à saint Jean, et l'apôtre en fut renversé. On ne le représente jamais tel qu'il est, et même on ne le fait point voir tel qu'il fut ; car il est Dieu et Dieu ne se représente pas. Que sa douceur et sa bonté merveilleuse nous soient donc de plus en plus démontrées et dépeintes, mais que ce soit par le Saint-Esprit, dans le coeur, et non point par notre imagination, à la vue de l'oeuvre de l'homme»

Ce n'est donc pas seulement sur la vie de César Malan missionnaire de Dieu qu'on peut mettre en exergue la parole biblique : « C'est par la foi... » C'est aussi sur son beau ministère de chef de famille qui sut faire de son foyer un lieu béni où ses enfants aimaient vivre et se retrouver.

Une ombre au foyer: la maladie incurable de Jocelyn, l'un des enfants
Tout y était vie et lumière : une ombre cependant vint douloureusement assombrir cet asile paisible et joyeux. Un des enfants, Jocelyn, commença, à l'âge de 7 ans et probablement à la suite d'une chute très grave qu'il fit alors, à montrer les premiers symptômes d'une terrible maladie nerveuse. Le mal s'aggrava peu à peu et bientôt on dut perdre tout espoir de guérison. Tandis que toute la famille et les docteurs eux-mêmes s'effrayaient à la vue de ses indicibles souffrances, le jeune garçon se mit, après une période de dépression morale, à déployer une patience, une douceur et une résignation émouvantes. Et cette épreuve dura g ans !... Vers ses derniers jours, il disait à sa mère : « Que Dieu est bon pour moi ! Il me fait la grâce de se tenir avec moi dans mon coeur ! Je le sens tout près, bonne mère ! et pense que je puis Lui parler comme à toi ! »... Et encore : « Ah ! maman ! que je désire être patient et soumis envers mon Dieu ! »... « Je le puis, car ce n'est pas moi qui suis obéissant : c'est bien Sa force en moi ! »
Le 26 janvier 1846, il s'endormit dans la paix de Dieu.

Le combat d'un père
Pendant cette longue maladie, César Malan mena, dans l'angoisse et la prière, un bien rude combat. « Je le voyais, écrit son fils, lutter avec l'ange que Dieu avait envoyé traverser son chemin ; je sentais que, comme pour le patriarche des anciens jours, c'était là pour lui aussi une lutte solitaire, un combat dans les ténèbres, et que, s'il devait sans doute finir par être victorieux, il n'en sortirait cependant que blessé et meurtri. Quand l'heure de la délivrance eut enfin sonné, mon père fut comme frappé de silence. »
Ce fut en effet une époque décisive dans la vie de la maison. Pour la plupart des frères et des soeurs, elle marqua la fin des jours de soleil et de gaîté de leur enfance.

Madame Malan avait entrevu, dès le début, l'issue terrible de l'épreuve. César Malan eût cru manquer de foi. Tout en combattant le mal avec énergie et persévérance, il répétait aux siens que Dieu est puissant pour exaucer la prière. Et il priait avec véhémence. Mais ces longues années de luttes ne se terminèrent pas par une éclipse de sa foi. Il ne savait pas encore que Dieu voulait aussi fui apprendre la longue et douloureuse leçon du sacrifice et de la soumission silencieuse.

Après la mort de ce cher enfant, qu'avaient précédé celles du père et du frère de Malan (1840; 1844), la mort de sa mère, survenue en 1848, le dépouilla de tous ceux qui avaient entouré son enfance, « J'ai perdu, écrivait-il peu de jours après, celle qui, pendant plus de soixante années, a été ma première et ma constante amie et bienfaitrice. »

Désormais, l'ombre du soir descend sur cette vie ardente.

CESAR MALAN AU SOIR DE SA VIE

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