Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

PREMIÈRE ÉPÎTRE CATHOLIQUE DE SAINT PIERRE.

L'apôtre saint Pierre écrivit cette épître aux chrétiens qui demeuraient dans les provinces de l'Asie Mineure, et qui étaient la plupart des Juifs dispersés. Elle tend à les affermir dans la foi et dans la sainteté ; on y trouve plusieurs instructions très-importantes ; elle est pleine de force et de gravité, et c'est l'un des plus excellens livres du Nouveau Testament.

CHAPITRE PREMIER.

Saint Pierre

loue Dieu de ce qu'il avait appelé les chrétiens au salut par Jésus-Christ, et de ce qu'il leur avait donné une espérance qui les soutenait et qui les remplissait même de joie au milieu des afflictions et des persécutions.
Il leur représente combien ils étaient heureux de connaître Jésus-Christ et de voir dans l'Évangile l'accomplissement des oracles des prophètes, et il les exhorte, par divers motifs, à la sainteté et à une vie digne de leur vocation.

I.1-9 ; Il. 10-12 ; III. 13-25.

RÉFLEXIONS.
LA lecture de ce chapitre nous engage à trois devoirs principaux.

1. À rendre à Dieu d'ardentes et de continuelles actions de grâces de ce qu'il nous a élus pour le salut et de ce qu'il nous a donné, par la résurrection de Jésus-Christ, une si ferme et si glorieuse espérance de l'immortalité.

2. À bien considérer le bonheur que nous avons de connaître ces mystères, qui étaient le sujet des oracles et de l'attente des prophètes, et qui sont encore celui de la méditation et de l'admiration des anges, Dieu nous ayant fait voir dans l'Évangile l'accomplissement des promesses que les prophètes avaient faites touchant la venue du Messie et la rédemption des hommes.

Le troisième devoir est de nous souvenir que tous ces glorieux avantages nous obligent à une vie pure et sainte. C'est à quoi saint Pierre nous exhorte en nous représentant,

1. que Dieu nous a tirés de l'ignorance et de la corruption où les hommes étaient lorsqu'ils ne connaissaient pas Jésus-Christ ;

2. que comme Dieu, qui nous a appelés, est saint, nous devons aussi être saints dans toute notre conduite ;

3. que ce Dieu que nous invoquons comme notre père est aussi notre juge, et qu'il nous rendra à tous selon nos oeuvres ;
4. que nous avons été rachetés et consacrés à Dieu par le précieux sang de Jésus-Christ.

Et enfin que nous avons reçu une nouvelle naissance par la prédication de l'Évangile, qui est la parole du Dieu vivant, et qui demeure éternellement. Ce sont là de puissans motifs à une conduite sainte et chrétienne ; nous devons nous les proposer continuellement et prier Dieu qu'il les rende efficaces dans nos coeurs par la vertu du Saint-Esprit.

CHAPITRE Il.

Saint Pierre exhorte les chrétiens

à vivre dans l'innocence, à croître dans la connaissance et dans la grâce de Jésus-Christ, et de s'attacher de plus en plus à lui par la foi et par l'imitation de sa vie, en sorte qu'étant unis à leur Sauveur, et entr'eux par la charité, ils composent tous ensemble une même Église, qui soit comme un temple consacré au Seigneur. Et pour les engager à cela, il leur met devant les yeux, un côté, le malheur des incrédules qui rejetaient Jésus-Christ, et de l'autre la grâce que Dieu leur avait faite de les choisir pour être son peuple et des personnes consacrées à son service et à sa gloire.
Il les exhorte, après cela, à renoncer aux désirs de la chair, à édifier les payens par une bonne conduite, à être soumis aux rois et aux magistrats, à aimer et honorer tout le monde. Il recommande aux esclaves chrétiens qui servaient des maîtres payens de s'assujettir à eux et de supporter patiemment ce que leur état avait de fâcheux et de rude, et à cette occasion il parle de l'obligation où sont les chrétiens d'imiter la patience de Jésus-Christ.

I. 1-10 ; II. 11-25.

RÉFLEXIONS.
Nous devons remarquer, dans ce chapitre,

1. que le caractère des vrais enfans de Dieu est l'innocence, la douceur, la simplicité, la sincérité, un grand éloignement pour la malice et pour l'hypocrisie, et un désir continuel de s'avancer dans la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.

2. Nous avons ici une belle description de la vocation des chrétiens. Saint Pierre dit que les fidèles sont comme autant de pierres vivantes qui composent une maison sainte où l'on offre des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ, et que l'Eglise est une assemblée de rois, de sacrificateurs, de personnes élues, et un peuple que Dieu s'est acquis.
Cela nous engage à bien considérer la glorieuse condition où Dieu nous a élevés et la grande grâce qu'il nous a faite de nous choisir pour être son peuple, nous qui étions autrefois de misérables payens. Et ces titres augustes que l'apôtre nous donne doivent nous inspirer des sentimens dignes d'une vocation aussi sainte que la nôtre, et de personnes que Dieu a séparées du monde et qu'il a consacrées à son service et à sa gloire.
Les devoirs que cette vocation nous impose sont, comme saint Pierre le représente avec tant de force et tant de douceur, d'annoncer les vertus de celui qui nous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, de nous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme, nous souvenant que nous sommes ici-bas des étrangers et des voyageurs ; d'édifier tous les hommes par une conduite sage et innocente ; de craindre Dieu, d'honorer tous nos supérieurs et de rendre à tous les hommes ce qui leur est dû.

Enfin l'un des principaux devoirs des chrétiens est de souffrir patiemment tous les maux qu'on pourrait leur faire et de se proposer toujours l'exemple de Jésus-Christ, qui n'avait commis aucun péché et qui cependant a souffert avec une patience si admirable, nous laissant en cela un exemple et un patron, afin que nous en suivions les traces.

CHAPITRE III.

Saint Pierre continue à marquer les devoirs du Christianisme, et il prescrit,

1. celui des femmes et des maris.
2. il exhorte tous les chrétiens à s'aimer et à vivre dans la paix et dans l'innocence, et il leur dit que c'est là le moyen d'être heureux, même dès cette vie et au milieu des persécutions.
3. Pour engager les chrétiens à souffrir patiemment ces persécutions et à faire toujours une profession ouverte de l'Évangile, il leur parle de ce que Jésus-Christ a souffert pour expier les péchés des hommes et pour amener à Dieu les payens et les peuples, qui étaient dans la prison et dans l'esclavage de l'ignorance et du péché, afin qu'entrant dans l'Eglise par le baptême, et devenant de nouvelles créatures, ils fussent sauvés comme Noé et sa famille le furent autrefois dans l'arche, lors du déluge.

I. 1-7 ; II. 8-17 ; III. 18-22.

RÉFLEXIONS.
SAINT Pierre exhorte ici,

premièrement, les femmes chrétiennes à être soumises à leurs maris, à se conduire avec une grande douceur, à fuir le luxe et l'immodestie dans les habits, et à être ornées intérieurement d'un esprit doux et paisible, qui est d'un grand prix devant Dieu. Sur quoi il représente aux femmes, qui avaient des maris payens, que par des moeurs innocentes et pures et par une conduite modeste et respectueuse, elles pourraient les adoucir et les amener même à la religion chrétienne. Les femmes qui sont unies à des maris fâcheux peuvent voir par là combien la piété et la douceur ont de force pour rendre leur état plus supportable.

2. L'apôtre ordonne aux maris d'aimer leurs femmes et de se conduire envers elles avec circonspection et avec douceur, afin que les prières qu'ils faisaient ensemble ne fussent pas troublées par la désunion.

3. Il recommande aux chrétiens en général de s'aimer cordialement, de ne jamais faire de mal à personne, de ne se point venger et de vivre dans la paix avec tout le monde, leur représentant, après David, que c'est par là qu'on peut passer une vie plus douce, apaiser les ennemis qu'on pourrait avoir, et même être heureux lorsqu'on est persécuté.

4. On voit, dans ce chapitre, que l'un des principaux devoirs des chrétiens est de faire une profession sincère du Christianisme, de conserver une bonne conscience et d'être prêts à rendre raison de leur foi, avec douceur et avec respect, dans toutes les occasions qui s'en présentent.

5. Sur la fin de ce chapitre saint Pierre enseigne que Jésus-Christ a souffert, qu'il est ressuscité, et qu'il a fait prêcher son Évangile aux payens pour retirer les hommes de la servitude du péché ; et que comme Noé fut autrefois sauvé dans l'arche, nous sommes aussi sauvés par le baptême, qui nous donne entrée dans l'Eglise de Dieu. Il s'ensuit de là que l'on ne peut parvenir au salut que par la foi en Jésus-Christ, qu'il est nécessaire de faire une profession publique de cette foi dans le baptême ; mais que le baptême ne peut sauver s 'il n'est accompagné de la pureté de la conscience ; et enfin que ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile périront dans leur incrédulité, comme les habitans du premier monde qui ne profitèrent pas de la patience de Dieu et qui ne crurent pas à la prédication de Noé, périrent dans les eaux du déluge.

CHAPITRE IV.

Saint Pierre enseigne, dans ce chapitre,

1. que les souffrances de Jésus-Christ obligeaient les chrétiens de renoncer aux égaremens dans lesquels ils vivaient avant leur conversion à la religion chrétienne, et particulièrement à la vie impure et dissolue des payens, et à vivre dans la sobriété et dans la piété en attendant la venue de Notre Seigneur ;
2. que les chrétiens devaient, sur toutes choses, avoir entr'eux une grande charité, se secourir mutuellement et employer chacun à la gloire de Dieu les divers dons qu'ils avaient reçus ;
3. que bien loin que les souffrances qu'ils enduraient pour l'Évangile dussent les étonner, elles étaient très-honorables, et qu'au reste si les fidèles mêmes étaient exposés à tant de maux et si Dieu n'épargnait pas son Église en ce monde, ceux qui la persécutaient et qui s'opposaient à l'Évangile ne seraient pas épargnés.

I. 1-7 ; II. 8-11 ; III. 12-19.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre renferme ces cinq instructions principales :

1. Que la considération de ce que Jésus-Christ a souffert nous engage très-fortement à renoncer au péché et aux cupidités de la chair, et en particulier à fuir l'impureté et l'intempérance ;

2. que comme ceux qui font profession de craindre Dieu doivent avoir renoncé aux égaremens des gens du monde, il ne faut pas qu'ils trouvent étrange si les mondains les blâment de ce qu'ils ne vivent pas comme eux, ni qu'ils soient ébranlés par leur exemple et par leur mépris.

La troisième instruction est d'avoir toujours devant les yeux la fin de toutes choses et la dernière venue de Notre Seigneur, et de s'y préparer par une vie sobre, par l'assiduité dans la prière et par la pratique des devoirs de la charité.

La quatrième, que chacun doit employer les diverses grâces qu'il a reçues, soit les temporelles soit les spirituelles, pour la gloire de Dieu et pour l'utilité du prochain, et que c'est ce que doivent faire surtout ceux qui ont des dons particuliers ou quelque charge dans l'Eglise.

Enfin saint Pierre nous apprend qu'il y a beaucoup d'honneur et de joie à souffrir en qualité de chrétien, et que si les fidèles et les justes sont exposés à tant de maux, les impies et les méchans doivent s'attendre aux peines les plus terribles. C'est une considération très-propre que celle-là pour encourager les chrétiens à souffrir avec patience et même avec joie tous les maux que la profession de l'Évangile peut leur attirer de la part des méchans, et pour nous inspirer à tous la crainte du jugement de Dieu et nous animer de plus en plus à une vie sainte.

CHAPITRE V.
Saint Pierre exhorte, dans ce chapitre,

les pasteurs à s'acquitter de leur devoir:
ceux qui sont jeunes à être soumis aux pasteurs et à être humbles,
et tous les chrétiens à vivre dans la sobriété et dans la vigilance et à résister aux tentations du diable.
Il conclut son Épître par des voeux et des salutations.

I. 1-4 ; II. 5-7 ; III. 8-9 ; IV. 10-14.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre marque,

1. le devoir des pasteurs et la glorieuse récompense qu'ils recevront du Seigneur Jésus s'ils le servent fidèlement dans leur ministère. Ce que saint Pierre dit sur ce sujet doit engager ceux qui sont dans cet emploi à s'en acquitter avec intégrité, à paître les troupeaux du Seigneur, à veiller soigneusement sur les brebis qui leur sont confiées, et à exercer leur charge non par contrainte ni dans des vues d'orgueil ou d'intérêt, mais avec affection et volontairement, et d'une manière qu'ils soient pour leurs troupeaux des modèles d'humilité et de toutes. sortes de vertus.

2. Saint Pierre avertit ceux qui étaient jeunes que la soumission envers les pasteurs convient particulièrement à leur état et à leur âge; et tous les chrétiens en général doivent se souvenir que l'humilité est une des principales vertus du Christianisme, puisque Dieu résiste aux orgueilleux et qu'il fait grâce aux humbles.

3. Nous devons remarquer ici que notre condition en ce monde est d'être exposés aux tentations du diable et à divers dangers, et que nous ne pouvons nous en garantir que par la sobriété, par la vigilance et en demeurant fermes dans la foi. Enfin la prière par où Saint Pierre conclut cette Épître nous enseigne que la profession chrétienne et l'espérance de la gloire éternelle nous obligent à aspirer de plus en plus à la perfection, et que le moyen d'y parvenir est de nous confier en Dieu et d'implorer l'assistance continuelle de sa grâce, en priant le Dieu de paix, qui nous appelle à la gloire éternelle, qu'il veuille nous rendre parfaits, qu'il nous affermisse, qu'il nous fortifie et qu'il nous rende inébranlables. À lui soit la gloire et la force aux siècles des siècles. Amen.


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