Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉPÎTRE CATHOLIQUE DE SAINT JACQUES.

Cette Épître et les suivantes sont appelées Catholiques ou Universelles, parce qu'elles ont été écrites aux chrétiens en général et non à quelques personnes ou à quelques Églises en particulier. Celle de saint Jacques s'adresse aux Juifs des douze tribus, qui étaient dispersés en divers pays depuis longtemps et qui avaient embrassé le Christianisme ; elle tend à les affermir contre les persécutions et principalement contre certains faux docteurs et certains hypocrites qui', faisant profession d'être chrétiens et se vantant d'être plus éclairés que les autres, vivaient dans le péché et dans la licence. On ne sait pas bien en quel temps cette Épître a été écrite.

CHAPITRE PREMIER.

L'apôtre exhorte les fidèles :

Il se réjouir dans les afflictions, et à chercher dans la prière le secours dont ils avaient besoin pour les soutenir.
2. Il console les chrétiens, qui étaient persécutés ou méprisés dans le monde, et il exhorte les riches à l'humilité. 3. Il parle contre ceux qui, succombant aux persécutions et aux autres tentations, en rejetaient la faute sur Dieu et disaient que Dieu poussait les hommes au péché, et il montre que Dieu, étant parfaitement saint, ne porte les hommes qu'au bien
4. Il condamne ceux qui se contentaient d'écouter la parole de Dieu sans pratiquer ce qu'elle ordonne, et ces docteurs orgueilleux qui présumaient d'eux-mêmes et qui parlaient mal des autres ; il dit que la religion de ces gens-là était vaine, et il enseigne que la vraie religion consistait dans la pratique des oeuvres de la charité et dans le renoncement au monde.

I. 1-8 ; Il. 9-12 ; III. 13-18 ; IV. 19-27.

RÉFLEXIONS.
Nous avons, dans ce chapitre, plusieurs belles instructions.

La première
, que les afflictions et particulièrement celles qu'on souffre à cause de l'Évangile, sont un sujet de joie pour les chrétiens, puisqu'elles servent à les éprouver, à les rendre parfaits et à leur faire obtenir la couronne de vie que Dieu a promise à ceux qui l'aiment.

La seconde
, que Dieu ne refuse jamais sa grâce et les dons spirituels à ceux qui les lui demandent avec foi, et qu'ainsi il ne tient qu'à nous d'en être enrichis.

La troisième
, que ceux qui sont d'une condition basse dans le monde doivent se glorifier au Seigneur, pourvu qu'ils soient du nombre des vrais fidèles, et que les riches doivent avoir des sentimens d'humilité.

La quatrième
instruction doit être bien remarquable. C'est que Dieu n'est en aucune façon l'auteur du péché et des tentations ; mais que le péché vient uniquement de nous-mêmes et de notre propre volonté, et que pour ce qui est de Dieu, bien loin d'être la cause du mal que les hommes font, il est l'auteur de tout bien, puisqu'il nous a régénérés par sa parole, afin de nous rendre de nouvelles créatures.

5.
Saint Jacques nous enseigne que ce n'est pas assez d'écouter la parole de Dieu ; mais que le principal est d'observer ce qu'elle nous commande, et que pour cet effet il faut l'écouter avec un esprit paisible, doux et docile, et avec un coeur dégagé des passions.

Enfin
saint Jacques déclare ici que ceux qui se croient pieux et meilleurs que les autres et qui ne tiennent pas leur langue en bride, mais qui condamnent le prochain, ne sont que de faux dévots, et que la solide piété et la vraie religion consistent principalement à exercer la charité envers les misérables et à se conserver pur, en sorte qu'on ne soit pas souillé par la corruption de ce monde.

CHAPITRE Il.

Ce chapitre a deux parties.

Saint Jacques reprend ceux qui avaient des égards pour les riches et qui méprisaient les pauvres dans les assemblées de l'Eglise. Il montre que la foi en Jésus-Christ ne permettait pas de faire ces sortes de distinctions, puisque Dieu a choisi les pauvres aussi bien que les riches pour leur donner le royaume des cieux, et que la loi de l'Évangile, par laquelle nous devons être jugés, est la loi de la charité et de la liberté.
Dans la seconde partie saint Jacques réfute ceux qui croyaient qu'on pouvait être justifié par la foi en Jésus-Christ sans les bonnes oeuvres, et il fait voir, par la nature même de la foi et par les exemples d'Abraham et de Rahab, que la foi qui n'est pas accompagnée des bonnes oeuvres est une foi fausse, par laquelle on ne peut point obtenir le salut.

I. 1-13 ; Il. 14-26.

RÉFLEXIONS.
LA première partie de ce chapitre nous apprend,

1.
que les chrétiens doivent faire paraître qu'ils se regardent les uns les autres comme frères, surtout dans les assemblées de l'Eglise, et qu'en général on ne doit pas estimer les riches à cause de leurs richesses, ni mépriser les pauvres à cause de leur pauvreté, puisque la foi et la piété peuvent se rencontrer dans les pauvres tout de même que dans les riches et dans les grands du monde, et que Dieu a aussi choisi les pauvres qui sont riches en foi pour les rendre héritiers de son royaume. Cela apprend aussi aux riches qu'ils ne doivent pas avoir des sentimens d'orgueil ni mépriser ou opprimer les petits.

2.
Saint Jacques nous enseigne que la loi de Jésus-Christ est la loi de la charité, de l'humilité et de la vraie liberté, et que c'est par cette loi que Dieu nous jugera.

3.
Que celui qui a violé la loi de Dieu dans un seul commandement est aussi bien coupable que s'il l'avait violée dans les autres, puisque tous les commandemens de cette loi viennent de Dieu, et qu'on ne peut en transgresser volontairement aucun sans mépriser l'autorité et la majesté du législateur. Cela nous montre que la vraie piété consiste dans la pratique de tous nos devoirs, et qu'il suffit de s'adonner à un seul péché et d'entretenir en nous une seule mauvaise habitude pour être exclus du salut.

Il importe, après cela
, de bien remarquer ce que saint Jacques enseigne sur la justification dans la seconde partie de ce chapitre et avec quelle force il réfute la doctrine impie de ceux qui disaient qu'on était justifié par la foi sans les bonnes oeuvres. Cet apôtre montre que la vraie foi est nécessairement accompagnée des bonnes oeuvres, ce qui est aussi la doctrine de saint Paul sur cette matière, et que la foi qui ne produit pas les oeuvres est fausse et morte. C'est ce qu'il confirme par l'exemple d'Abraham, qui prouva la sincérité de sa foi en obéissant à Dieu, lorsqu'il offrit son fils Isaac, et par l'exemple de Rahab, qui fit voir, en recevant les espions que Josué avait envoyés à Jérico, qu'elle était persuadée que Dieu donnerait le pays de Canaan aux enfans d'Israël. D'où nous devons recueillir que ceux qui négligent les bonnes oeuvres et qui ne font pas voir, par une vie sainte et par l'obéissance aux commandemens de Dieu, qu'ils ont la foi, en sont destitués, et qu'ils ne sauraient en aucune façon être justifiés ni avoir part au salut.

CHAPITRE III.

Saint Jacques

défend aux Chrétiens, dans ce chapitre de s'ériger en docteurs et en maîtres par-dessus les autres, de les condamner et d'en parler mal, et il représente combien la langue peut causer de maux et de désordres.
Il dit ensuite que la douceur, le support et l'amour de la paix, sont la marque à laquelle on discerne les vrais chrétiens, et c'est par là qu'il montre la différence qu'il y a entre la vraie et la fausse sagesse. Il faut savoir que ce que saint Jacques dit ici regarde certains docteurs qui se croyaient plus parfaits que les autres, et qui, poussés par l'envie de dominer, condamnaient avec beaucoup d'orgueil et de rigueur ceux qui n'étaient pas dans leurs sentimens, et troublaient, par ce moyen, la paix de l'Eglise.

I. 1-12 ; II.13-18.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre traite, premièrement, des péchés où l'on peut tomber par la langue, et l'on doit faire une grande attention à ce qui y est dit sur ce sujet. Saint Jacques nous y apprend que la langue peut causer des maux sans nombre, et auxquels il n'y a souvent point de remède ; que par les discours on peut pécher en une infinité de manières contre Dieu et contre le prochain, ruiner l'édification de l'Eglise et allumer le feu de la division et de la discorde. Cela nous oblige à régler nos paroles par la crainte de Dieu et par la sagesse, à parler peu, à fuir surtout la médisance, et à nous abstenir de tous les discours contraires à la charité et à l'humilité.
Ce devoir est des plus importans, et saint Jacques le montre lorsqu'il dit que l'une des plus sûres marques de la vraie piété est de savoir régler sa langue.

En second lieu
, cet apôtre nous donne, dans ce chapitre, un autre caractère auquel on reconnaît les personnes qui ont une piété solide et qui sont véritablement sages : c'est la douceur, la paix, et une grande modération dans leurs discours et dans toute leur conduite. Il déclare, dans les termes le plus forts, que ceux qui pensent avoir des connaissances plus sublimes que les autres et une piété plus parfaite ; mais qui sont indiscrets, hautains dans leurs paroles, aigres et pleins d'envie et d'orgueil, qui médisent du prochain et qui causent du trouble, ne sont que des hypocrites. Il ajoute que partout où il y a de l'envie et de l'irritation, il y a toute sorte de mal et qu'on n'y doit rien chercher de bon.

Enfin
il dit que la vraie piété qui vient du ciel est pure, paisible, modeste, pleine de miséricorde et de bons fruits, sincère et sans hypocrisie. Tous ceux donc qui prétendent être véritablement sages doivent s'étudier à acquérir cette divine sagesse dont la charité est le principe, et à revêtir un esprit de douceur, de modération, de sincérité et de paix. C'est par là qu'ils éprouveront, en ce monde et en l'autre, la vérité de ce que saint Jacques dit dans les dernières paroles de ce chapitre : Que le fruit de la justice est semé dans la paix pour ceux qui s'adonnent à la paix.

CHAPITRE IV.

Saint Jacques, après avoir parlé des maux que la langue et l'esprit d'aigreur et de dissension peuvent causer, montre, dans ce chapitre,

que tous ces désordres venaient des passions de la chair, et en particulier de l'amour des voluptés, de l'orgueil, du désir de s'élever les uns par-dessus les autres, de l'amour du monde et de l'esprit d'envie et de jalousie.
Il exhorte ceux en qui ces passions régnaient à s'humilier et à nu particulier, la médisance et les jugemens téméraires.
Enfin il condamne ceux qui forment des entreprises sans penser à la vanité de la vie, et sans considérer qu'ils dépendent de la Providence de Dieu.

1. 1-6 ; Il. 7-12 ; III. 13-17-

RÉFLEXIONS.
SAINT Jacques nous apprend ici,

1. que l'amour des plaisirs, les passions et l'envie, sont la principale cause des maux que les hommes se font les uns aux autres et des divisions qu'il y a dans l'Eglise. C'est pourquoi il faut garantir son coeur de ces passions, en particulier de l'amour du monde, qui en est la source, et de l'orgueil, nous souvenant que ce n'est pas en vain que l'Écriture dit que si quelqu'un veut aimer le monde il se rend ennemi de Dieu, et que Dieu résiste aux orgueilleux, mais qu'il fait grâce aux humbles.

2.
Nous voyons, dans ce chapitre que quand on s'est éloigné de Dieu par les passions et par l'amour du monde, il faut se rapprocher de lui par la repentance, sentir ses misères, pleurer ses fautes, résister aux tentations, renoncer aux choses du monde, et purifier son coeur et toute sa conduite, moyennant quoi Dieu se rapprochera de nous.

3.
L'apôtre nous enseigne que la médisance est un très-grand péché ; ce qu'il prouve par cette considération particulière, que celui qui parle mal de son frère, qui le juge et qui le condamne, fait ce qui n'appartient qu'à Dieu.

4.
Saint Jacques nous avertit de nous souvenir, dans tous nos desseins et en particulier dans ceux qui ont l'intérêt et le gain pour but, que notre vie est courte et incertaine, qu'elle n'est que comme une vapeur qui s'évanouit, qu'ainsi c'est une grande folie de faire des projets pour l'avenir en comptant sur la vie et sur notre propre industrie ; mais qu'en toutes choses nous devons nous remettre à la Providence de Dieu.
5. Il faut apprendre d'ici qu'il ne suffit pas de connaître notre devoir, mais qu'il faut faire un bon usage de nos lumières et des moyens que nous avons de faire le bien, à moins de quoi nous n'en serons que plus coupables devant Dieu ; c'est l'instruction importante que renferment ces paroles : Il y a du péché à celui qui sait faire le bien et qui ne le fait pas.

CHAPITRE V.

L'apôtre ayant parlé, sur la fin du chapitre précédent, de ceux qui travaillent à amasser du bien sans penser qu'ils dépendent de la Providence,

dénonce les jugemens de Dieu aux riches avares, à ceux qui vivent dans les délices, et à ceux qui oppriment les petits.
Il s'adresse ensuite aux chrétiens affligés, et il les exhorte à attendre patiemment la venue du Seigneur, à ne se pas plaindre trop amèrement de ceux qui leur faisaient du mal, et à éviter tout ce qui pouvait marquer de l'impatience, et en particulier les juremens.
Il marque enfin le devoir de ceux qui sont dans la souffrance ; il ordonne aux malades d'appeler les pasteurs de l'Eglise, et il leur promet qu'ils seraient guéris après que les pasteurs auraient prié pour eux et qu'ils les auraient oints d'huile. Cette onction était une cérémonie qui se pratiquait en ces temps-là, et par le moyen de laquelle Dieu opérait des guérisons miraculeuses. Saint Jacques parle aussi de la confession des péchés, de l'efficace de la prière, et des fruits de la correction fraternelle.

I. 1-6 ; II. 7-12 ; III. 13-20.

RÉFLEXIONS.
CE qui est dit dans ce chapitre doit servir d'avertissement, premièrement aux riches. Puisque saint Jacques menace de la malédiction divine les riches avares, les riches injustes et les riches qui se servent de leurs biens pour vivre dans le faste et dans les délices, les personnes à qui Dieu a donné du bien doivent éviter soigneusement l'avarice, l'injustice et les voluptés, et considérer, pour cet effet, la vanité des richesses, les tentations où elles exposent les hommes et les malheurs terribles où tombent ceux qui y mettent leur coeur ou qui en abusent.

2. L'apôtre exhorte les justes affligés, tels qu'étaient alors la plupart des chrétiens, à souffrir leurs maux sans se plaindre, sans murmurer et sans s'aigrir contre personne, et à attendre patiemment que le Seigneur vienne les délivrer ; et il leur apprend que pour se former à la patience il est très-utile de méditer sur les souffrances des saints et sur l'heureuse issue que Dieu leur en a accordée.

3. On voit ici que tous les juremens vains et téméraires, quels qu'ils soient, sont absolument défendus aux chrétiens, de même que toutes les paroles d'aigreur et d'impatience ;

4. Que ceux qui sont affligés doivent chercher leur consolation dans la prière, qu'en particulier les malades doivent appeler leurs pasteurs pour prier pour eux, et que la confession des péchés et les prières, lorsqu'elles sont faites avec zèle, avec foi et dans un esprit de charité, ont beaucoup d'efficace devant Dieu.

Les dernières paroles
de cette Épître nous enseignent que les corrections et les remontrances que l'on adresse aux pécheurs qui s'égarent sont d'une très-grande utilité tant pour ceux que l'on avertit que pour ceux qui donnent ces avertissemens, puisque par là on retire une âme de la mort et que l'on obtient même de Dieu la rémission de ses propres péchés.


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