Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX.

CHAPITRE VII.

Saint Paul montre, dans ce chapitre

( vers. 1-3. ), l'excellence du sacerdoce de Jésus-Christ, par cette considération qu'il est sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec. Pour cet effet, il remarque que Melchisédec était sacrificateur d'une autre manière que les sacrificateurs juifs ; ce qui paraît parce qu'il était roi et parce que l'Écriture ne rapporte point sa généalogie, et qu'elle ne dit pas qu'il ait eu des prédécesseurs ni des successeurs après sa mort ; en quoi il a été le type de Jésus-Christ, qui vit d'une vie immortelle après sa résurrection, et qui est notre seul et unique sacrificateur
(vers. 4-10.). L'apôtre ajoute que Melchisédec était au-dessus d'Abraham, ce patriarche lui ayant, donné la dîme du butin
(vers. 11-19. ). Il remarque, outre cela, que Jésus-Christ n'était pas de la famille d'Aaron, de laquelle les sacrificateurs juifs, étaient pris
(vers. 20-25. ), et que Dieu avait promis avec serment que le sacerdoce selon l'ordre de Melchisédec serait éternel. Par toutes ces considérations, saint Paul veut prouver que le sacerdoce du Messie était d'une toute autre nature que celui des sacrificateurs juifs, qu'il devait être roi et sacrificateur tout ensemble, et seul sacrificateur ; que son sacrifice a dû être unique et très-parfait, et que par conséquent le sacerdoce lévitique devait être aboli
(vers. 26-28). Sur la fin du chapitre l'apôtre montre que Jésus-Christ était au-dessus, des sacrificateurs juifs par sa parfaite sainteté.

RÉFLEXIONS.
LA principale réflexion qu'il faut faire sur tout ce chapitre, c'est de reconnaître et d'admirer la sagesse infinie de Dieu, qui avait si bien marqué dans les anciens oracles ce que le Messie devait être, comme saint Paul le fait voir, en montrant avec tant d'évidence et tant de force, par la loi même et par le Vieux Testament, que le service et le sacerdoce lévitique devaient être abolis par le sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ. Cela doit nous convaincre puissamment de la vérité de l'Évangile, et nous inciter à sonder et à méditer les Écritures et les oracles des prophètes, où l'on trouve de si belles preuves de la divinité de la doctrine chrétienne. Et puisque tout ce chapitre tend à nous instruire de la perfection et de l'efficace du sacrifice de Jésus-Christ, nous ne pouvons pas douter que nous ne trouvions en lui tout ce qui est nécessaire pour obtenir le pardon de nos péchés et pour purifier nos âmes, et qu'ayant pour notre sacrificateur et pour notre roi celui qui est parfaitement saint et élevé au dessus des cieux, il ne puisse sauver parfaitement tous ceux qui s'approchent de Dieu par lui.

CHAPITRE VIII.

L'apôtre fait deux choses.

1. Il continue à montrer que Jésus-Christ était au-dessus des sacrificateurs juifs, par cet endroit qu'ayant été élevé au ciel, il est ministre et sacrificateur du sanctuaire céleste, au lieu que les anciens sacrificateurs n'étaient ministres que du sanctuaire qui était sur la terre.
2. Il montre, dans la même vue, que Dieu avait prédit par le prophète Jérémie que l'alliance qu'il avait traitée autrefois avec le peuple d'Israël serait abolie, et qu'il en traiterait une plus excellente avec les hommes, dans laquelle il leur pardonnerait leurs péchés et les sanctifierait par son Esprit.

I. 1-6 ; II. 7-13,

RÉFLEXIONS.
CE chapitre nous engage à faire ces trois réflexions :

La première
, que nous avons un grand sacrificateur qui est assis dans les cieux à la droite de la majesté divine. Cette entrée de Jésus-Christ dans le ciel est ce qu'il y a de plus propre pour nous convaincre pleinement de la perfection et de l'efficace de son sacrifice, et pour nous assurer aussi qu'il a acquis à tous les fidèles le droit à la gloire céleste, et qu'il les y élèvera un jour.

La deuxième réflexion
concerne le privilège que nous avons d'être reçus dans la nouvelle alliance que Dieu avait promis de traiter avec les hommes dans le temps du Messie. Ce doit être là pour nous un sujet continuel de reconnaissance et d'actions de grâces.

En troisième lieu
, puisque le but que Dieu s'est proposé dans cette alliance a été de mettre ses lois dans notre coeur, de nous remplir tous de sa connaissance et de sa crainte, et de nous pardonner nos péchés, nous devons reconnaître que cette alliance nous deviendra inutile, à moins que nous ne répondions de notre côté aux desseins de Dieu, et que nous ne nous acquittions fidèlement des devoirs auxquels elle nous engage. C'est ce que nous apprend l'exemple des Juifs qui n'observèrent pas l'alliance du Seigneur et qui furent rejetés à cause de cela.

Enfin
puisque Dieu avait promis qu'il mettrait lui-même ses lois dans nos coeurs et dans nos entendemens, nous devons le prier que, selon ses promesses, il nous augmente de plus en plus sa connaissance, et qu'il imprime sa crainte et son amour dans nos coeurs par l'efficace de sa grâce, en sorte que nous soyions son vrai peuple et qu'il soit aussi toujours notre Dieu.

CHAPITRE IX.

Saint Paul

fait une description de l'ancien tabernacle et du service qui s'y faisait, et il remarque principalement que le souverain sacrificateur entrait, une fois l'an seulement, dans le lieu très-saint : ce qui faisait voir que le chemin du ciel n'était pas encore ouvert aux hommes.
Il montre, après cela, que les sacrifices et les diverses cérémonies des Juifs étaient des figures de ce qui devait arriver un jour, et en particulier, que l'entrée du souverain sacrificateur dans le lieu très-saint marquait que Jésus-Christ entrerait dans le ciel par son propre sang, et qu'il nous obtiendrait par ce moyen une rédemption éternelle, son sang ayant une vertu pour sanctifier les hommes que celui des victimes légales n'avait pas.
L'apôtre ajoute que comme l'ancienne alliance avait été confirmée par le sang des victimes, la nouvelle, qui est plus excellente, l'a été par le sang de Jésus-Christ.
Il conclut de tout cela que le sacrifice de Notre Seigneur est parfait et d'une vertu infinie, qu'il ne doit point être réitéré, et que Jésus-Christ étant mort une fois, il n'y a plus rien à attendre, sinon qu'il vienne au dernier jour pour introduire les fidèles dans sa gloire.

I. 1-10 ; Il. 11-14 ; III. 15-24 ; IV. 25-28.

RÉFLEXIONS.
LA comparaison que saint Paul fait entre les sacrificateurs de la loi et Jésus-Christ, tend principalement à nous instruire de l'efficace de sa mort et de son sacrifice.
Nous voyons ici que le sang de Jésus-Christ a une vertu que les sacrifices de la loi n'avaient point, en ce qu'il nous a ouvert le ciel, où Notre Seigneur est entré pour nous aussi bien que pour lui ; ce qui nous élève aux plus glorieuses espérances.

Mais saint Paul nous apprend aussi que ce sang doit nous sanctifier et purifier notre conscience des oeuvres mortes pour servir le Dieu vivant ; par où nous voyons que le sacrifice de Jésus-Christ nous impose la nécessité de travailler à notre sanctification, et qu'il nous met en état de le faire. Il faut méditer, dans les mêmes vues, ce qui est dit dans ce chapitre, que l'alliance de l'Évangile a été confirmée par le sang et par la mort du Fils de Dieu. Dès-là cette alliance est ferme et immuable en tout ce qu'elle contient ; les devoirs qu'elle prescrit sont tout-à-fait inviolables et sacrés, et ses menaces, de même que ses promesses, s'exécuteront infailliblement.

Enfin, si le sacrifice de Jésus-Christ est unique et ne peut plus être réitéré, et s'il ne reste plus rien, sinon qu'il revienne au dernier jour pour sauver ceux qui l'attendent en vivant dans la piété, il s'ensuit de là qu'il n'y a qu'un seul moyen et qu'un seul temps pour obtenir le salut. Ce seul moyen, c'est de profiter de la grâce qui nous est présentée en Jésus-Christ ; et ce seul temps, c'est le temps de cette vie, puisqu'il est ordonné aux hommes de mourir une fois, et qu'après la mort suit le jugement.

CHAPITRE X.

Saint Paul

fait voir que les sacrifices de la loi n'avaient point la vertu d'expier les péchés des hommes ni de les purifier, et qu'il n'y a que le sacrifice de Jésus-Christ et l'oblation qu'il a faite une seule fois de son corps, par la volonté de Dieu, qui ait pu produire cet effet.
Ayant ainsi achevé de prouver l'imperfection des sacrifices des Juifs et la perfection de celui de Notre Seigneur, il exhorte les Hébreux à s'approcher de Dieu avec confiance, et à persévérer dans la profession de la religion chrétienne et dans la pratique des bonnes oeuvres. Il menace des peines les plus terribles ceux qui, après avoir reçu la connaissance de l'Évangile, tomberont dans la désobéissance et dans l'apostasie. Et de peur que les persécutions n'ébranlassent la foi des chrétiens et ne les fissent douter de la vérité des promesses de Dieu, il les exhorte à souffrir avec la même constance qu'ils avaient fait jusqu'alors, et à attendre patiemment, et avec une foi ferme, l'accomplissement de ces promesses.

I.1-18 ; Il. 19-25 ; III. 26-31 ; IV. 32-39.

RÉFLEXIONS.
LA première partie
de ce chapitre nous instruit de la perfection du sacrifice de Jésus-Christ, et de ses fruits. Saint Paul nous y enseigne que nos péchés ont été expiés par l'oblation que Jésus-Christ a faite de son corps sur la croix, et qu'après s'être offert en sacrifice pour les péchés des hommes, il s'est assis pour toujours à la droite de Dieu. Outre cela l'apôtre nous fait considérer ce sacrifice de Notre Seigneur comme un effet de sa soumission à la volonté de son père et de son amour envers nous. Ce sont là des considérations qui doivent nous persuader que l'ouvrage de notre rédemption est pleinement accompli, nous inspirer un ardent amour pour ce Sauveur et nous engager à nous soumettre aussi en toutes choses à la volonté de Dieu.

La seconde partie
de ce chapitre nous donne ces quatre instructions :

La première
, que puisque Jésus-Christ nous a acquis par sa mort et par son ascension la liberté d'entrer dans le ciel, nous pouvons nous approcher de Dieu avec une pleine confiance, pourvu que nous le fassions avec un coeur pur et nettoyé des souillures du péché.

La seconde
, que nous devons persévérer dans la profession publique de notre foi et nous exciter continuellement les uns les autres à la piété, à la charité et à toutes sortes de bonnes oeuvres.

La troisième
, que quoique l'Évangile soit une alliance de grâce, il menace des peines les plus effroyables ceux qui l'auront violée. Saint Paul dit, sur ce sujet, que ces supplices que l'Évangile dénonce à ceux qui auront méprisé le sang du Fils de Dieu et outragé son Esprit, seront infiniment plus rigoureux que ceux qu'on faisait souffrir aux Juifs qui avaient violé la loi de Moïse, et qu'il ne reste plus de sacrifice pour les chrétiens rebelles et apostats ; mais qu'il n'y a pour eux que l'attente formidable du jugement, et que c'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant.

4.
Saint Paul nous enseigne ici qu'il ne faut pas que les chrétiens perdent jamais courage dans les persécutions, qu'ils doivent même souffrir avec joie la perte de leurs biens et les afflictions les plus fâcheuses pour Jésus-Christ, lorsqu'ils y sont appelés, puisqu'ils trouveront infailliblement auprès de Dieu une grande récompense, et qu'après avoir fait sa volonté ils recevront l'effet de ses promesses.

CHAPITRE XI.

L'apôtre, pour affermir la foi des Hébreux contre les persécutions,

leur propose l'exemple des patriarches et des anciens fidèles, lesquels, par leur foi et par leur confiance aux promesses de Dieu, lui avaient été agréables et avaient surmonté les épreuves les plus dures (vers. 1-19).
C'est dans cette vue qu'il parle de la nature de la foi et de ses effets merveilleux, et qu'il allègue l'exemple d'Abel, d'Énoch, de Noé, d'Abraham et de Sara (vers. 20-22 ).
Il y ajoute celui d'Isaac, de Jacob et de Joseph, lesquels, par les bénédictions qu'ils donnèrent à leurs enfans, et par ce qu'ils dirent avant leur mort, montrèrent qu'ils étaient persuadés que les promesses de Dieu s'accompliraient (v. 23-31).
Il parle de Moïse, de la sortie d'Égypte et de la conquête du pays de Canaan (vers. 32-40),
et enfin des juges, de Samuel, du roi David et de plusieurs prophètes et martyrs, qui, soutenus par leur foi, avaient fait les plus grandes merveilles et avaient souffert avec constance toutes sortes de tourmens, et même la mort.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre nous instruit de la nature de la foi et de ses effets. Saint Paul nous y enseigne que la foi est une vive et ferme persuasion des choses que Dieu nous a promises, et qu'elle nous fait regarder ces choses-là comme présentes, quoique nous ne les voyons pas encore. Il ajoute qu'elle consiste à croire qu'il y a un Dieu qui récompense ceux qui le servent, et à qui il est impossible d'être agréable sans cette foi-là.

L'apôtre nous met devant les yeux les merveilleux effets de la foi par les exemples d'Abel, d'Énoch, de Noé, des patriarches, des prophètes, des personnes illustres, et des saints qui ont vécu avant Jésus-Christ. Ce qu'on doit recueillir en général de tous ces exemples, c'est :

1.
que dès le commencement du monde, et dans tous les temps, il y a eu des saints qui ont crû en Dieu, qui ont espéré en ses promesses, et qui ont montré la sincérité de leur foi en lui obéissant même dans les choses les plus difficiles ;

2.
que la foi a toujours été nécessaire, et que personne n'a jamais été agréable à Dieu et n'a eu part à son approbation que par la foi ;

3.
que cette vraie foi a aussi toujours produit ces trois effets principaux, savoir : la confiance aux promesses de Dieu, l'obéissance à ses commandemens, et la constance dans les afflictions. C'est ce qu'on voit en particulier dans le patriarche Abraham, qui donna des preuves si illustres de sa foi en sortant de son pays et en offrant son fils Isaac en sacrifice, et qui, de même que ses fils, vécut sur la terre comme étranger et voyageur, attendant une meilleure vie, et cherchant sa patrie dans le ciel.
C'est ce qu'on remarque encore dans la conduite de Moïse, qui aima mieux souffrir avec le peuple de Dieu que de jouir des avantages qui lui étaient offerts dans l'Égypte, aussi bien que dans l'admirable constance que les anciens martyrs ont fait paraître en souffrant la persécution et les supplices les plus cruels.

Tous ces exemples doivent animer extraordinairement notre foi, nous remplir de courage et de zèle, et nous engager à obéir au Seigneur en toutes choses, et même à tout souffrir pour lui. Et si nous considérons, comme saint Paul le dit sur la fin de ce chapitre, que nous avons des avantages que ceux qui vivaient avant la venue de Jésus-Christ n'avaient pas, nous nous sentirons encore plus obligés de marcher sur les traces de ces grands serviteurs de Dieu, afin que, les imitant dans leur foi, nous arrivions comme eux à la perfection et au salut.

CHAPITRE XII.

Saint Paul exhorte les Hébreux

à imiter l'exemple des fidèles du Vieux Testament, qu'il leur avait mis devant les yeux dans le chapitre précédent, et surtout celui de Jésus-Christ, et à endurer les afflictions avec constance.
2. Il leur fait remarquer de plus que les afflictions sont un effet et une marque de l'amour de Dieu, et qu'il en revient de grands avantages aux fidèles, et il les encourage par ces considérations à souffrir patiemment la persécution. Il les exhorte à la sainteté et à la persévérance dans la foi, et il les avertit d'éviter tout ce qui pourrait leur faire perdre la grâce de Dieu et de ne se pas laisser séduire par la sensualité.
Après cela il compare la manière dont la loi avait été publiée sur le mont de Sinaï avec la manière dont l'Évangile a été annoncé, et par là il veut montrer combien la punition de ceux qui auront méprisé la voix de Jésus-Christ et violé l'alliance de la grâce sera rigoureuse.
 
I. 1-4 ; Il. 5-11 ; III. 14-17 ; IV. 18-29.

RÉFLEXIONS.
L'APÔTRE nous apprend ici,

premièrement
, que l'exemple des fidèles et des saints qui se sont autrefois rendus agréables à Dieu par leur foi, par leur patience et par leur obéissance, a beaucoup de force pour nous inciter à ces mêmes devoirs, surtout puisque Dieu nous a accordé plus de lumières et plus de grâces qu'à eux, et que nous avons, outre cela, devant les yeux l'exemple de Jésus-Christ, l'auteur et le consommateur de notre foi.

2.
Saint Paul nous instruit sur les afflictions, et quoique ce qu'il dit regarde proprement les persécutions que l'on souffre pour l'Évangile, on peut l'appliquer à toutes les afflictions en général, puisqu'il est toujours vrai que Dieu nous châtie par un effet de son amour, afin de nous rendre participans de sa sainteté, et que les afflictions produisent de très-salutaires effets en ceux qui les reçoivent comme il faut. Cela nous engage à ces deux devoirs : l'un, de ne nous laisser jamais aller au découragement et au murmure dans les maux ; mais de les souffrir patiemment et même avec joie, de quelque nature qu'ils soient, puisque c'est Dieu, notre père, qui nous les envoie, et qu'il ne le fait que pour notre bien. L'autre devoir est de répondre aux vues que Dieu se propose en nous dispensant les afflictions d'en faire un bon usage, et de les rapporter à notre correction et à notre avancement dans la sainteté.

3.
Nous voyons, dans ce chapitre, que nous sommes indispensablement obligés de vivre dans la paix et dans l'étude de la sanctification, et que sans cela il est impossible que nous voyions jamais le Seigneur.

4.
L'apôtre nous avertit de travailler à nous conserver dans la grâce de Dieu et de prendre garde, pour cet effet, qu'il n'y ait en nous quelque principe d'incrédulité et de rébellion qui nous la fasse perdre ; et il nous montre, par l'exemple d'Ésaü, qu'il importe surtout d'éviter la sensualité et de ne pas préférer les vains et frivoles avantages du monde aux biens éternels que Dieu nous promet, de peur que nous ne soyons privés de la bénédiction de notre Père céleste.

Enfin
la comparaison que l'apôtre fait ici entre la loi et l'Évangile nous présente ces deux réflexions :

1.
Que nous vivons sous une alliance beaucoup plus excellente que les Juifs, et que nous sommes par là étroitement obligés de la bien garder. C'est dans cette vue que saint Paul nous représente que nous sommes membres de l'Eglise chrétienne, que l'Évangile a été annoncé par le propre Fils de Dieu et confirme par son sang et que Dieu nous appelle à posséder une gloire infinie dans le ciel avec les anges et tous les saints.

2.
Que quoique l'Évangile n'ait pas été publié avec un appareil aussi formidable que la loi le fut autrefois sur le mont de Sinaï, et que nous vivions sous une dispensation de grâce et de miséricorde, ceux qui mépriseront la voix du Fils de Dieu ont à craindre des peines beaucoup plus sévères que celles qui étaient dénoncées aux Juifs. C'est la vérité que saint Paul exprime en ces termes : Si ceux qui méprisaient celui qui parlait sur la terre ne sont pas échappés, nous échapperons beaucoup moins si nous nous détournons de celui qui parle du ciel. C'est pourquoi, en embrassant le royaume qui ne peut être ébranlé, conservons la grâce, afin que nous servions Dieu avec respect et avec crainte, et d'une manière que nous luis soyons agréables, car notre Dieu est aussi un feu consumant.

CHAPITRE XIII

Dans ce dernier chapitre

l'apôtre exhorte les Hébreux à la charité, à la chasteté, au contentement d'esprit et à la confiance en Dieu.
Il leur recommande de se souvenir de leurs conducteurs et de ne se point laisser détourner de la pure doctrine qu'il leur avait enseignée, ni par ceux qui voulaient retenir les sacrifices et les cérémonies de la loi mosaïque, ni par la crainte de la persécution.
Il leur prescrit les vrais sacrifices des chrétiens, qui sont la louange et l'exercice de la charité, et il leur ordonne d'être soumis à leurs pasteurs.
Enfin il leur demande leurs prières, et il en fait lui-même pour leur sanctification.

I. 1-6. Il. 7-14 ; III. 15-17 ; IV. 18-25-

RÉFLEXIONS.
LES devoirs qui sont prescrits dans ce chapitre sont les suivans.

1.
De nous aimer les uns les autres comme frères, d'exercer la charité et l'hospitalité, et d'avoir soin surtout de ceux qui souffrent persécution pour l'Évangile.

2.
De vivre dans la chasteté, soit que nous soyons mariés, soit que nous ne le soyons pas, et d'avoir en horreur toute impureté, nous souvenant que Dieu jugera un jour les personnes qui s'adonnent à ce péché-là.

3.
De fuir l'avarice, d'être contens de notre état, et de nous reposer toujours sur la Providence de Dieu.

4.
De regarder les choses du monde et ce qui flatte les désirs de la chair de la même manière que saint Paul voulait que les chrétiens regardassent les cérémonies de la loi, et de nous souvenir que la qualité de chrétiens et la foi en Jésus-Christ crucifié nous appellent à porter notre croix et à vivre en ce monde comme des personnes qui n'ont point ici bas de cité permanente, mais qui cherchent celle qui est à venir.

5.
Ce chapitre nous apprend à ne jamais négliger le devoir de l'action de grâces et de la louange, non plus que celui de la charité et de l'aumône, puisque ce sont des sacrifices très-agréables à Dieu.

6. Saint Paul recommande aux chrétiens, à son ordinaire, de se souvenir de leurs pasteurs, de leur obéir et de leur être soumis comme à ceux qui veillent pour leurs âmes, et de prier continuellement pour eux.

Enfin
il conclut ces exhortations et cette Épître par cette prière qu'il fait en faveur des Hébreux, et que nous devons tous faire pour nous-mêmes et les uns pour les autres : Que le Dieu de paix veuille vous rendre accomplis en toutes sortes de bonnes oeuvres pour faire sa volonté, et qu'il fasse lui-même en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles, Amen !


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