Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
REGARD
Bibliothèque chrétienne online
EXAMINEZ toutes choses... RETENEZ CE QUI EST BON
- 1Thess. 5: 21 -
(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX HÉBREUX.

Saint Paul écrivit cette Épître, comme on a lieu de le croire, l'an 61 de Notre Seigneur, étant prisonnier à Rome, et il l'adressa aux Hébreux, c'est-à-dire aux Juifs qui s'étaient faits chrétiens. Son but est de les affermir dans la profession de l'Évangile et dans la sainteté, et d'empêcher qu'ils n'en fussent détournés par l'attachement qu'ils auraient pu conserver pour la religion et le culte des Juifs, par les persécutions que les chrétiens enduraient, et par la séduction du péché. Pour cet effet, il montre que Jésus-Christ est plus grand que Moïse, que l'Évangile est plus excellent que la loi, et que les cérémonies et les sacrifices de la loi avaient eu leur accomplissement en Jésus-Christ, et étaient par conséquent abolis par sa venue et par son sacrifice. C'est ce que l'apôtre traite dans les dix premiers chapitres. Il exhorte, dans les trois derniers, les Hébreux à la persévérance dans la foi, à la patience dans les afflictions, et aux plus importans devoirs de la piété.

CHAPITRE PREMIER.

Saint Paul

enseigne que Dieu s'était fait connaître aux hommes par Jésus-Christ d'une manière plus parfaite qu'il n'avait fait auparavant. Il prouve l'excellence de l'Évangile par la dignité infinie de Jésus-Christ, le Fils de Dieu ; il montre qu'il a été élevé dans le ciel à une gloire suprême et qu'il est au-dessus des anges, et il établit la divinité de sa personne.

RÉFLEXIONS.
LA première vérité que saint Paul enseigne, dans cette Épître, est que Jésus-Christ n'est pas un simple homme, ou seulement un grand prophète, ni même un ange ; mais qu'il est infiniment au-dessus des prophètes et des anges, étant le propre Fils de Dieu; que c'est par lui que le monde a été créé, que Dieu l'a fait seoir à sa droite, et que c'est lui que tous les anges adorent comme leur maître. Puisque saint Paul établit d'abord cette doctrine de la divinité de Notre Seigneur, et que c'est par là qu'il prouve l'excellence de la religion chrétienne, il parait clairement que c'est là une doctrine que tous les chrétiens doivent croire, et sur laquelle toute la religion est fondée.

2.
Ce que saint Paul dit ici, que Dieu nous a parlé dans les derniers temps par son Fils, nous engage à louer Dieu de ce que nous avons l'avantage de vivre sous la plus parfaite de toutes les dispensations et dans les temps heureux de l'Évangile.

3.
Puisque Dieu nous a fait connaître sa volonté par son propre Fils et qu'il s'est manifesté à nous d'une manière plus claire qu'il n'avait fait auparavant, nous sommes dans une obligation indispensable de profiter des avantages de l'alliance de grâce et de surpasser en sainteté ceux qui ont vécu avant la venue de Jésus-Christ

Enfin
la considération de la divinité de Notre Seigneur et de la suprême puissance où il est élevé dans le ciel, doit nous porter à l'adorer, à mettre notre espérance en lui, et à obéir à l'Évangile qu'il nous a fait annoncer ; et c'est ce que saint Paul fait voir dans le chapitre suivant.

CHAPITRE Il.

Saint Paul

exhorte les Hébreux à demeurer fermes dans la profession de l'Évangile, qui avait été annoncé par Jésus-Christ et par les apôtres, et confirmé par les dons du Saint-Esprit.
Il montre, pour cet effet, que quoique Jésus ait été lui homme et qu'il se soit abaissé jusqu'à la mort, toutes choses lui sont soumises, et que Dieu l'a élevé à la gloire céleste après ses souffrances.
Il fait voir enfin que Dieu a voulu que Notre Seigneur prît notre nature et qu'il souffrît afin qu'il pût racheter les hommes de la puissance du diable et de la mort, et afin que les fidèles apprissent, par son exemple, à ne point craindre les afflictions.

I. 1-4 ; II. 5-9 ; III. 10-18.

RÉFLEXIONS.
SAINT Paul nous apprend ici, en premier lieu, que puisque l'Évangile a été annoncé par Jésus-Christ et par les apôtres, et confirmé par les dons du Saint-Esprit, nous avons des preuves incontestables de la divinité de la doctrine chrétienne, et qu'ainsi nous serons entièrement inexcusables et que nous n'échapperons pas à la vengeance de Dieu, si nous négligeons ce grand salut qui nous est offert, et si nous ne nous attachons pas à l'Évangile par une profession ouverte de la vérité et par une obéissance sincère.

2.
La considération de la gloire et de la puissance dont Jésus-Christ a été revêtu après son humiliation et sa mort, nous apprend que les souffrances auxquelles. les fidèles sont exposés n'empêcheront pas qu'ils ne parviennent à la gloire, la volonté de Dieu ayant été de les y conduire par la même voie que Jésus-Christ y est parvenu.

3.
Nous devons considérer que le Fils de Dieu s'est fait homme et qu'il a été moindre que les anges pendant un temps, afin que, par un effet de la bonté de Dieu, il pût mourir pour tous les hommes, faire l'expiation de leurs péchés, et détruire l'empire du diable et de la mort.
Cette doctrine doit nous remplir de joie et d'une ferme confiance en Dieu par Jésus-Christ ; elle nous engage aussi très-fortement à vivre comme ses rachetés et à fuir le péché, puisqu'autrement nous retomberions sous la puissance du diable et de la mort, d'où Notre Seigneur était venu nous délivrer.

CHAPITRE III.

L'apôtre fait deux choses dans ce chapitre.

Il fait voir, premièrement, que Jésus-Christ était beaucoup au-dessus de Moïse, puisque Moïse n'a été que serviteur dans la maison de Dieu, au lieu que Jésus-Christ, comme Fils, en est le Seigneur et le maître.
2. Il exhorte les Hébreux à obéir à l'Évangile et à ne pas imiter les Israélites, qui furent exclus du pays de Canaan et qui moururent dans le désert à cause de leur rébellion et de leur incrédulité. (Nombr. XIV. 21. Psaum. XCV. 7.)

I. 1-6 ; II 7-19.

RÉFLEXIONS.

CE que saint Paul dit, dans ce chapitre, de l'excellence de la personne et du ministère de Jésus-Christ, par-dessus la personne et le ministère de Moïse, nous met devant les yeux, d'un côté, l'obligation où les chrétiens sont d'obéir fidèlement à Jésus-Christ, et de l'autre la grandeur du crime dont se rendent coupables contre lui ceux qui tombent dans la désobéissance et dans l'infidélité.

2.
Nous avons à considérer ici que les anciens Israélites, pour avoir été rebelles et incrédules lorsque Moïse leur faisait entendre la voix de Dieu, moururent dans le désert, et que Dieu jura qu'ils n'entreraient point dans le repos qui était préparé dans le pays de Canaan pour le peuple d'Israël. C'est ainsi que Dieu a résolu d'exclure du repos céleste ceux dont le coeur s'égare, et qui l'irritent par leur rébellion et par leur endurcissement. Cela nous presse fortement d'être attentifs et soumis à la voix de l'Évangile, et de profiter du temps et de la grâce, comme saint Paul nous le représente par cette grave exhortation : Si vous entendez aujourd'hui la voix de Dieu, n'endurcissez point vos coeurs. Prenez garde qu'il n'y ait en quelqu'un de vous un coeur mauvais et incrédule qui vous fasse abandonner le Dieu vivant ; mais exhortez-vous les uns les autres pendant que ce jour et ce temps de la grâce dure, de peur que quelqu'un de vous ne s'endurcisse par la séduction du péché.

CHAPITRE IV.

Saint Paul

continue à montrer que comme les Israélites rebelles n'entrèrent pas dans le pays de Canaan les chrétiens incrédules n'entreront point dans le ciel. Il remarque, pour cet effet, que ce que David dit dans les psaumes, du repos de Dieu, ne doit pas tant s'entendre du pays de Canaan comme du vrai repos, qui consiste dans la possession du salut que Jésus-Christ nous a acquis.
Il conclut de là que nous devons tâcher d'entrer dans ce repos ; il déclare que les incrédules n'éviteront point les menaces que la parole de Dieu leur dénonce, puisque cette parole est vivante, divine et véritable.
Enfin, pour engager les Hébreux à la persévérance dans la profession chrétienne et à la constance dans les afflictions, il leur représente que nous avons en Jésus-Christ un sacrificateur qui est élevé dans le ciel, et qui, outre cela, ayant souffert lui-même, est disposé à avoir pitié de nos faiblesses et à nous aider dans tous nos besoins.

I. 1-10 ; II. 11-16.

RÉFLEXIONS.
Nous apprenons, dans ce chapitre,

premièrement
, que ceux qui méprisent et qui négligent les promesses de l'Évangile s'en trouveront privés, et que la parole de Dieu ne sert de rien lorsqu'elle n'est pas accompagnée de la foi en ceux qui l'entendent ; ainsi tous ceux à qui cette parole et ces promesses sont annoncées, doivent prendre garde à les recevoir avec obéissance de foi.

2.
Saint Paul nous enseigne qu'il y a un repos que Jésus-Christ nous a acquis et qui est beaucoup plus excellent que celui qui était promis au peuple d'Israël dans la terre de Canaan, et que tout de même que les Israélites ne purent entrer dans ce pays-là à cause de leur incrédulité et de leur rébellion, ceux qui désobéissent à Jésus-Christ et qui méprisent son Évangile seront privés du repos éternel. La conséquence que saint Paul veut que nous tirions de là, c'est de faire tous nos efforts pour entrer dans ce repos, de peur que nous ne tombions dans une semblable rebellion.

3.
Pour nous engager à ce devoir, l'apôtre nous représente que la parole de Dieu est vivante et véritable, que les menaces de l'Évangile sont très-certaines, qu'elles s'exécuteront infailliblement, et que nous ne saurions échapper à celui à qui nous avons à faire, vu que toutes choses sont nues et découvertes devant lui.

Enfin
puisque nous savons que Jésus, notre grand sacrificateur, est entré dans le ciel après avoir été lui-même éprouvé comme nous en toutes choses, excepté dans le pêché, et qu'il est avec cela miséricordieux et plein de bonté, nous avons les plus puissans motifs à demeurer fermes dans la profession que nous faisons de croire en lui, à nous confier en ses promesses, et à nous approcher avec confiance du trône de la grâce, afin d'y obtenir miséricorde et d'y trouver grâce, pour être secourus dans tous nos besoins.

CHAPITRE V.

Saint Paul, voulant traiter du sacerdoce de Notre Seigneur, montre,

en premier lieu, que Jésus-Christ a été appelé de Dieu à la charge de sacrificateur ; ce qu'il prouve par deux oracles tirés du livre des Psaumes, et surtout par celui où il est dit que le Messie devait être sacrificateur selon l'ordre de Melchisédec ( Ps. CX. ).
Il dit ensuite que Jésus-Christ a fait les fonctions de sacrificateur lorsqu'il a souffert la mort pour le salut des hommes.
Enfin étant sur le point de parler du sacerdoce de Notre Seigneur et du rapport qu'il y avait entre lui et Melchisédec, il reproche aux Hébreux le peu de progrès qu'ils avaient faits dans la connaissance des mystères de la religion qu'il allait leur expliquer.

I. 1-6. II. 7-10 ; III. 11-14.

RÉFLEXIONS.
Nous recueillons de ce chapitre,

1.
que Jésus-Christ a été établi de Dieu pour être notre sacrificateur, et qu'en cette qualité il s'est offert en sacrifice pour les péchés des hommes. Cela nous engage à regarder Jésus-Christ comme celui qui nous a acquis le salut et qui nous a rendu Dieu favorable ; mais cela doit aussi nous convaincre de l'obligation où nous sommes de nous soumettre à l'Évangile par une vraie obéissance, puisque, comme saint Paul le dit, Jésus-Christ n'est devenu l'auteur du salut éternel que pour ceux qui lui obéissent.

La seconde réflexion
regarde les souffrances de Jésus-Christ. L'apôtre les décrit, en disant que Notre Seigneur ayant offert des prières à Dieu dans le temps de sa passion, avec cris et avec larmes, a été exaucé, et qu'il a appris l'obéissance par les choses qu'il a souffertes. Saint Paul disait cela non-seulement pour montrer que Jésus-Christ a fait sur la terre les fonctions de sacrificateur ; mais aussi pour consoler les fidèles affligés et persécutés. Les enfans de Dieu peuvent reconnaître, par ce qui est arrivé à Notre Seigneur, que s'ils sont dans la souffrance ils ressemblent en cela à leur Sauveur ; que Dieu leur envoie ces afflictions afin de leur apprendre à obéir, à être patiens, et à l'invoquer avec plus d'ardeur ; et qu'il ne manquera pas de les exaucer et de les délivrer lorsqu'ils lui présenteront leurs prières dans leurs besoins.

3.
Nous devons considérer que si l'apôtre reprochait aux Hébreux d'être peu avancés dans la connaissance et d'avoir encore besoin qu'on leur enseignât les rudimens du christianisme, il nous serait bien plus honteux que l'on nous fit avec justice de semblables reproches, vu le temps qu'il y a qu'on travaille à nous instruire. Ainsi nous devons nous exciter de plus en plus à acquérir de nouvelles lumières et à faire tous les jours des progrès dans les connaissances de la religion.

CHAPITRE VI.

Saint Paul dit aux Hébreux

que son dessein n'était pas de leur enseigner les premiers rudimens de la religion, mais qu'il voulait leur proposer des doctrines plus sublimes, en leur parlant du rapport qu'il y avait entre Jésus-Christ et Melchisédec, et les anciens sacrificateurs.
2. Pour les exciter à s'avancer dans la connaissance des mystères de l'Évangile, il leur met devant les yeux le malheur de ceux qui négligent de s'affermir dans la foi, qui méprisent les lumières et les grâces qu'ils ont reçues de Dieu, et qui ne portent pas les fruits qu'il attend d'eux : c'est qu'ils viennent enfin à abandonner Jésus-Christ et la vérité.
3. Il fait connaître aux Hébreux qu'il ne leur parlait ainsi que pour réveiller leur zèle, puisque du reste il était persuadé qu'ils ne s'exposeraient pas à un tel malheur.
Enfin, pour fortifier leur foi, il leur représente la fermeté des promesses de Dieu par l'exemple d'Abraham et la certitude de l'espérance que l'entrée de Jésus-Christ dans le ciel donne aux fidèles.

I. 1-3 ; II. 4-8 ; III. 9-12 ; IV. 13-20.

RÉFLEXIONS.
ON doit faire une grande attention aux premiers versets de ce chapitre, puisque saint Paul y marque quels sont les articles fondamentaux de la religion, savoir : la doctrine de la foi en Dieu, celle de la repentance et du renoncement au péché, celle du baptême, celle de la résurrection des morts, et celle du jugement dernier. Ainsi ce sont-là les doctrines que nous devons tous croire fermement, et sans lesquelles il n'y peut avoir de salut.

2.
L'apôtre nous apprend qu'il ne suffit cependant pas de connaître ces doctrines-là ; mais que les chrétiens doivent tendre à une plus grande perfection, et joindre à la connaissance des vérités essentielles celle des autres doctrines qui servent à éclaircir la religion et à confirmer la foi. Saint Paul fait même comprendre que quand on néglige de s'avancer dans la connaissance, on se met en danger de perdre le goût pour les vérités de la religion, de renoncer à la foi, et de tomber dans l'incrédulité.

3.
Nous voyons ici que ceux qui, après avoir été éclairés et avoir reçu et goûté la bonne parole de Dieu et le don céleste, viennent à abandonner la vérité et la piété, ne sauraient se repentir que très-difficilement, et que persévérant dans cet état, il faut qu'ils y périssent. Cela doit nous donner une extrême crainte de pécher contre nos lumières, de mépriser la parole de Dieu, et de résister à l'opération et à l'attrait de sa grâce, de peur que nous n'encourions la malédiction que saint Paul dénonce à ceux qui abusent des grâces du ciel ; ce qu'il représente sous l'image d'une terre qui reçoit souvent la pluie et la culture, et qui ne produit que des épines et des chardons, laquelle, à cause de cela, est maudite et destinée à être brûlée.

Enfin
ceux qui croient à l'Évangile et qui montrent la sincérité de leur foi par leur patience et par leur charité, doivent considérer, pour leur consolation et pour leur encouragement, ce que l'apôtre dit ici, que Dieu n'est point injuste pour oublier leur travail, que ses promesses sont immuables, puisqu'elles ont été faites avec serment et confirmées, outre cela, par l'exaltation de Jésus-Christ dans la gloire céleste, où il est entré comme notre précurseur. C'est là l'espérance des fidèles qui, comme une ancre sûre et ferme, pénètre jusque dans le ciel et les rend inébranlables au milieu des tentations et des afflictions auxquelles ils sont exposés.


Table des matières

Page précédente:
CHAPITRES (Épître à Philémon): 1
Page suivante:
CHAPITRE 7
 

- haut de page -