Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL A TIMOTHÉE.

On croit que saint Paul écrivit cette Épître, environ l'an 64 de Notre Seigneur, à Timothée qu'il avait laissé à Éphèse pour prendre soin de l'Eglise de cette ville-là. Son but est d'exhorter Timothée à s'opposer aux faux docteurs et de lui enseigner comment les évêques et les pasteurs doivent conduire l'Eglise de Dieu.

CHAPITRE PREMIER.

Dans le premier chapitre l'apôtre

ordonne à Timothée d'empêcher que certains faux docteurs juifs ne corrompissent la doctrine chrétienne par des subtilités et des spéculations extravagantes et profanes, et n'introduisissent des disputes dans l'Eglise.
Et parce que ces docteurs marquaient un grand zèle pour la loi, il montre quel en est le véritable usage.
Cela lui donne occasion de parler de la grâce que Dieu lui avait faite de l'appeler à l'apostolat et de la miséricorde de Dieu envers les pécheurs.
Enfin il exhorte Timothée à s'acquitter avec zèle des devoirs de sa charge et à résister aux faux docteurs.

I. 1-7- Il. 8-11 ; III. 12-17 ; IV. 18-20.

RÉFLEXIONS.
LES instructions que ce chapitre contient sont les suivantes :

La première
, que le devoir des ministres de l'Évangile est d'enseigner et de conserver la pure doctrine, et de résister à ceux qui veulent l'altérer en enseignant des doctrines ou fausses ou inutiles, et qui ne sont propres qu'à exciter des disputes et du trouble clans l'Eglise.

La seconde
, que le but de la religion est la charité, qui procède d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère, et que ceux qui se détournent de ce but s'égarent en de vains discours. C'est par là que nous pouvons juger si les doctrines qu'on nous annonce sont véritables et si nous sommes nous-mêmes du nombre des vrais et sincères chrétiens.

La troisième
instruction est que la loi, en tant qu'elle défendait aux Juifs les crimes les plus grossiers, avait été donnée plutôt pour réprimer les méchans et les hommes corrompus que pour les gens de bien qui ont en horreur ces crimes-là ; d'où il suit que bien qu'elle ne soit pas abolie, elle n'a plus à cet égard-là le même usage par rapport aux chrétiens qu'elle avait autrefois, puisque l'Évangile forme les hommes à la plus parfaite sainteté.

4
. Saint Paul nous enseigne ici que Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs ; et c'est ce qu'il confirme par son exemple. C'est là une doctrine pleine de consolation pour les pécheurs véritablement repentans. Sur quoi il faut cependant remarquer ce que dit Saint Paul, savoir que Dieu lui avait fait miséricorde parce que lorsqu'il avait persécuté l'Eglise et blasphémé contre Jésus-Christ, il l'avait fait par ignorance, étant dans l'incrédulité.
Cela nous apprend qu'il est bien plus facile d'obtenir le pardon des péchés qui sont commis par ignorance que de ceux où l'on tombe volontairement et contre la connaissance que l'on a de la volonté de Dieu.

Enfin
nous voyons, dans ce chapitre, que l'on doit sur toutes choses s'étudier à avoir une bonne conscience, puisqu'en la perdant on perd la foi et qu'on tombe dans le dernier endurcissement.

CHAPITRE II

L'apôtre ordonne

qu'on prie dans l'Eglise pour tous les hommes, et en particulier pour les rois et les magistrats, qui étaient alors payens, et il fonde cet ordre sur ce que Dieu veut le salut de tous les hommes, et que c'est dans cette vue qu'il a envoyé son Fils pour les sauver et qu'il leur fait annoncer son Évangile.
2. Il ordonne que les hommes prient dans un esprit de paix et de pureté, et que les femmes assistent aux assemblées de l'Eglise avec un habillement modeste, et qu'elles demeurent dans le respect et dans le silence.

I. 1-7 ; Il. 8-15.

RÉFLEXIONS.
Nous apprenons de ce chapitre,

1
. que c'est un devoir tout-à-fait indispensable dans la religion de faire des prières publiques pour le salut de tous les hommes et en particulier pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en autorité, et qu'ainsi ces prières font une partie essentielle du culte des chrétiens ;

2
. que la bonté de Dieu envers les hommes est si grande qu'il veut que tous soient sauvés et que c'est à cause de cela qu'il a donné son Fils Jésus-Christ pour être médiateur entre lui et eux. C'est aussi ce qui nous oblige à désirer le salut de tous les hommes, à les aimer tous, et à prier pour eux ;
3
. que les prières ne peuvent être agréables à Dieu, à moins qu'elles ne soient faites avec un coeur pur et dans un esprit de charité et de paix, sans colère et sans contestations.

Outre cela, l'apôtre donne aux femmes chrétiennes ces trois leçons :

La première
, de s'habiller avec beaucoup de modestie et de pudeur, comme il est séant à des femmes qui font profession de servir ; de fuir l'immodestie et les ornemens excessifs, et d'observer surtout ces règles lorsqu'elles assistent aux assemblées religieuses.

La seconde
, de demeurer dans le silence et dans la soumission non-seulement dans l'église, mais aussi dans les maisons envers les maris.

Et la troisième
, que celles à qui Dieu donne des enfans se sauveront si elles prennent soin des enfans qu'elles ont mis au monde, si elles les élèvent dans la piété, et si elles demeurent elles-mêmes dans la foi, dans la charité, dans la sainteté et dans la modestie.

CHAPITRE III.

Saint Paul parle, dans ce chapitre,

1. de l'importance de la charge d'évêque et de pasteur, et des qualités que doivent avoir ceux qui sont admis à cet emploi.
En second lieu, de la charge des diacres dont l'office était d'administrer les aumônes de l'Eglise et d'assister les évêques dans leurs fonctions, et il marque aussi les vertus qui doivent se rencontrer dans les diacres.
3. Pour engager Timothée à n'admettre aux charges ecclésiastiques que des personnes qui en fussent dignes, et à conduire l'Eglise comme il faut, il lui représente qu'elle est la dignité de l'Eglise de Dieu et l'excellence de la doctrine qui y est enseignée.

1. 1-7 ; Il. 8-13 ; III. 14-16.

RÉFLEXIONS.
CE que saint Paul dit de l'excellence de la charge d'évêque et des qualités qui sont requises en ceux qui aspirent ou qui l'exercent, nous montre que cette charge est d'institution divine et d'une très-grande importance. C'est sur quoi les pasteurs doivent faire de sérieuses réflexions, afin de se rendre dignes d'un si saint emploi non-seulement en évitant tous les défauts qui rendraient leur ministère infructueux, et en vivant d'une manière qu'on ne puisse leur en reprocher aucun avec justice ; mais outre cela en ayant une conduite édifiante et en donnant l'exemple de toutes sortes de vertus.

2
. Les règles que saint Paul prescrit ici montrent qu'il n'est pas permis d'admettre aux ordres sacrés des personnes qui ne soient pas irrépréhensibles et propres à enseigner et à conduire l'Eglise de Dieu.

3
. Tous les chrétiens doivent considérer que, puisque cette charge est une si grande conséquence et que le salut des âmes et la gloire de Dieu en dépendent, le caractère des pasteurs doit être vénérable et sacré dans l'Eglise, et qu'on doit avoir en révérence ceux qui en sont revêtus et qui le soutiennent dignement.
Pour ce qui est des diacres, il paraît, de ce chapitre, que leur charge, qui avait été établie d'abord après l'ascension de Jésus-Christ, fut conservée dans toutes les Églises, de même que celle des évêques, et qu'outre qu'elle était fort utile à cause des fonctions auxquelles les diacres s'employaient, elle servait à former de bons pasteurs, les apôtres ayant établi une subordination et réglé qu'on n'élèverait personne à la charge d'évêque que par degrés, et que les évêques seraient pris d'entre les diacres qui auraient bien servi.
Par ce moyen on ne mettait à la tête des Églises que des gens connus et qui avaient suffisamment d'âge et d'expérience. C'est un très-grand mal que ce bel ordre ne s'observe plus aujourd'hui dans la plupart des Églises.

Enfin
ce que saint Paul dit de la dignité de l'Eglise du Dieu vivant et de l'excellence de la doctrine qui y est enseignée, doit être bien considéré, tant par les conducteurs de l'Eglise que par tous les fidèles, afin que les uns et les autres soient incités par là à respecter l'Eglise du Seigneur, à y demeurer inviolablement attachés, et à s'acquitter de leur devoir, chacun suivant son état et sa vocation.

CHAPITRE IV.

L'apôtre

avertit Timothée qu'il s'élèverait de faux docteurs qui condamneraient le mariage et l'usage de certaines viandes.
2. Il exhorte Timothée à enseigner la pure doctrine et à s'attacher à la vraie piété, de laquelle il représente l'utilité et les fruits.
3. Il lui recommande de rendre son ministère et sa jeunesse respectables, et d'être attentif à tous ses devoirs.

I. 1-5 ; III. 6-11 ; III. 12-16.

RÉFLEXIONS.

POUR profiter de cette lecture, il faut remarquer,

en premier lieu
, qu'il s'éleva dans l'Eglise primitive et dans les siècles suivans, selon la prédiction que saint Paul fait ici, des faux docteurs qui, sous un vain prétexte de piété, condamnèrent le mariage et l'usage des viandes, et introduisirent diverses erreurs dans la religion.
Cela doit nous faire reconnaître combien il importe d'éviter l'erreur et la superstition, et de ne s'écarter jamais de la doctrine de l'Évangile.
Mais il faut cependant se souvenir que ce que saint Paul dit ici n'autorise point le libertinage et la sensualité, et que l'usage des créatures de Dieu n'est permis qu'autant qu'on s'en sert avec modération et avec actions de grâces.

2
. Comme ces imposteurs, dont saint Paul parle, étaient des hommes charnels, qui cherchaient à s'enrichir et à jouir des commodités de la vie y et qui faisaient servir la religion à leur intérêt, saint Paul représente à Timothée que la véritable piété est ce qu'il y a de plus utile, même dès cette vie : qu'elle a la promesse de la vie présente aussi bien que celle de la vie à venir, et que Dieu, qui a soin de tous les hommes, a particulièrement soin des fidèles. C'est là une vérité constante; et c'est ce qui nous apprend que le vrai et l'unique moyen d'être heureux, et en cette vie et en l'autre, c'est de nous attacher, par-dessus toutes choses, à la solide piété.

3
. Saint Paul marque, dans ce chapitre, que le devoir des ministres de l'Évangile est d'annoncer une doctrine pure, de s'exercer continuellement à la piété, de se conduire d'une manière qu'ils ne donnent occasion à personne de les mépriser, et qu'ils soient des modèles de foi, de sainteté, de pureté, et de toutes sortes de vertus, dans leurs discours et dans toute leur conduite. Il leur recommande, outre cela, de cultiver leurs dons par le travail, par l'étude, et par l'assiduité aux fonctions de leur charge, en sorte que tout le monde soit témoin de leurs progrès et qu'ils puissent se sauver eux-mêmes et ceux qui les écoutent. Ces leçons s'adressent premièrement aux pasteurs, et ils doivent y faire la plus sérieuse attention ; mais elles engagent aussi tous les chrétiens à faire un bon usage du ministère de leurs conducteurs et à prier le Seigneur qu'il sanctifie ceux qui exercent cette sainte charge, afin qu'ils s'acquittent de tous leurs devoirs à la gloire de Dieu et à l'édification de son Église.

CHAPITRE V.

Saint Paul prescrit à Timothée

la manière dont il devait se conduire dans les avertissemens et dans les censures, et lorsqu'il s'agirait de recevoir des veuves au service de l'Eglise. L'apôtre marque à cette occasion le devoir des femmes et les défauts qu'elles doivent éviter.
Il parle ensuite de l'honneur et du salaire qui est dû aux pasteurs, et de ce qu'il fallait observer dans les accusations qui seraient faites contr'eux, et dans leur ordination.

1. 1-16 ; II. 17-29.

RÉFLEXIONS.
CE qui est dit dans ce chapitre apprend

premièrement
aux pasteurs à dispenser leurs exhortations avec prudence, ayant égard aux personnes à qui il les adressent, et à se conduire en toutes choses avec beaucoup de discrétion, et en même temps avec droiture et intégrité.

2
. Les règles que saint Paul prescrit par rapport aux veuves qui servaient l'Église, montrent que tout doit se passer avec ordre dans l'Église du Seigneur, particulièrement à l'égard des oeuvres de charité ; que l'on ne doit confier la dispensation des aumônes et le soin des choses saintes qu'à des personnes graves et pieuses ; et que ceux qui ont des parens pauvres et qui peuvent les assister sont obligés de le faire.

3
. On voit ici que les femmes âgées doivent s'attacher aux oeuvres de piété et de charité, et donner aux jeunes femmes de bonnes instructions et de bons exemples ; que c'est une vie indigne des femmes chrétiennes que d'être oiseuses, causeuses, curieuses, et d'aller de maison en maison ; mais que Dieu veut qu'elles soient sages, modestes, chastes, retirées, et qu'elles prennent soin de leur ménage et de leur famille.

4
. L'ordre que saint Paul donne à Timothée de reprendre publiquement ceux qui pèchent, établit la nécessité de la discipline de l'Eglise et des censures publiques. Enfin l'on peut recueillir de tout ce chapitre que le ministère des pasteurs est une charge bien importante, qu'elle demande beaucoup de prudence, de lumières et de probité ; qu'ainsi si l'on doit être fort circonspect et ne rien faire avec précipitation lorsqu'il s'agit d'admettre des personnes à un ministère si saint, comme d'un autre côté on ne doit pas accuser ni condamner légèrement et sans de justes fondemens ceux qui l'exercent.

CHAPITRE VI.

Il est parlé, dans ce chapitre,

1. du devoir des serviteurs envers leurs maîtres ;
2. des faux docteurs qui enseignaient une doctrine différente de celle de saint Paul, et du mal qu'ils faisaient dans l'Eglise en y excitant des disputes.
Et parce que ces docteurs-là agissaient dans des vues d'intérêt, saint Paul parle du contentement d'esprit et des maux qui naissaient de l'amour des richesses.
Il somme Timothée avec beaucoup de force d'observer tout ce qu'il venait de lui prescrire, de conserver la pureté de la doctrine, et de fuir les disputes inutiles.

I. 1-2 ; II. 3-5. III. 6-10 ; IV. 11-21.

RÉFLEXIONS.
LE soin que saint Paul a de marquer le devoir des esclaves après avoir parlé de celui des pasteurs, montre que Dieu veut le salut de toutes sortes de personnes et qu'il n'a pas d'égard à la différence des conditions. Cela fait voir aussi que les serviteurs doivent être fidèles et soumis à leurs maîtres, considérant que si du temps de saint Paul les esclaves qui avaient des maîtres payens étaient obligés à ce devoir, ceux qui servent des maîtres chrétiens le sont beaucoup plus.

2
. Il faut faire une sérieuse attention à ce que saint Paul dit ici si fortement contre les questions et les disputes inutiles et curieuses, et contre ceux qui s'y adonnent, lesquels il représente comme des gens pleins d'orgueil, qui ont le coeur gâté et qui causent des maux infinis dans l'Eglise. Cela doit inspirer, tant à ceux qui enseignent qu'à tous les chrétiens, une extrême aversion pour ces sortes de disputes, et les engager à éviter, comme saint Paul l'ordonne, ceux qui les excitent et qui les entretiennent, et à se séparer d'eux.

Une troisième
instruction que ce chapitre contient, c'est que la piété avec le contentement d'esprit est un grand gain, que comme nous n'avons rien apporté au monde nous n'en emportons rien, et que pourvu que nous ayons la nourriture et le vêtement, cela doit nous suffire. Cette leçon est très-importante pour la tranquillité de la vie et pour se garantir des tentations où l'on tombe dès qu'on s'écarte de cette règle,

4
. L'apôtre confirme cette leçon en nous avertissant que l'amour des richesses est la racine de tous les maux, que ceux qui ont envie de devenir riches s'engagent dans la tentation, dans des pièges et dans plusieurs désirs insensés et nuisibles, qui les plongent dans la perdition. C'est là une vérité que la parole de Dieu nous enseigne et que l'expérience confirme tous les jours.

5
. Saint Paul marque ici le devoir de ceux qui ont du bien, c'est de ne pas mettre leur confiance dans leurs richesses, qui sont incertaines et périssables, mais d'être riches en bonnes oeuvres, afin de se faire un trésor pour l'avenir et d'obtenir la vie éternelle. Ce sont là des devoirs que le Christianisme impose à tous les chrétiens à qui Dieu a donné des biens en ce monde, et qu'ils doivent avoir continuellement devant les yeux.

Enfin
la manière grave et solennelle dont saint Paul somme Timothée de remplir tous les devoirs de sa charge et de conserver fidèlement le dépôt de la pure doctrine qui lui avait été confié, doit engager tous ceux qui sont dans le ministère sacré à redoubler de plus en plus leur zèle, et à s'acquitter de tous leurs devoirs avec tant de fidélité, qu'ayant combattu dans le bon combat de la foi ils obtiennent la vie éternelle et qu'ils soient irrépréhensibles à la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ, laquelle le bienheureux et le seul Prince, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, manifestera en son temps, lui qui possède seul l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n'a vu ni ne peut voir, et auquel appartient l'honneur et la force éternellement. Amen !


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