Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
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ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

DEUXIÈME ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS.

La seconde Épître aux Corinthiens fut écrite environ l'an 56 de Notre Seigneur. Le but principal de saint Paul dans cette Épître est de soutenir son ministère contre ceux qui le décriaient parmi les Corinthiens.

CHAPITRE PREMIER.

Saint Paul, après la salutation,

parle des persécutions qu'il avait souffertes en Asie, dans la ville d'Éphèse, et dont Dieu l'avait délivré par une espèce de miracle.
Il dit ensuite aux Corinthiens que s'il n'était pas allé les voir, comme il le leur avait promis, cela ne venait pas de légèreté ou d'inconstance, ni de défaut d'affection pour eux ; mais qu'il avait différé son voyage pour n'être pas obligé de les censurer et de les châtier, à cause des désordres qu'il y avait dans leur Église.

I. 1-14 ; II. 15-24.

RÉFLEXIONS.
SAINT Paul parle, dès l'entrée de cette Épître, de ses souffrances aussi bien que de l'assistance et des consolations qu'il avait éprouvées. De là il faut recueillir,

1
. que si les fidèles sont quelquefois exposés à de grands dangers et à des afflictions extrêmes, Dieu les console et les fortifie dans cet état, et qu'il les en tire heureusement ;

2
. que ces afflictions produisent par là des effets très salutaires, non-seulement pour la consolation de ceux qui sont affligés, mais aussi pour l'édification de leurs frères puisque ceux qui ont ainsi souffert sont plus propres à consoler et à encourager ceux qui se trouvent engagés dans quelque affliction que ce soit.

3
. Comme saint Paul souhaitait d'être toujours aidé par les prières des Corinthiens, nous devons aussi reconnaître que les prières mutuelles des fidèles sont un puissant secours pour obtenir de Dieu les délivrances, les consolations, et toutes les grâces qui nous sont nécessaires.

La seconde partie de ce chapitre
nous fait remarquer deux choses dans la conduite de saint Paul, savoir :

1
. la sincérité avec laquelle il s'était toujours conduit, particulièrement envers les Corinthiens ;

et
en second lieu, sa douceur et sa prudence, qui paraissent en ce qu'il avait différé d'aller les voir afin de les épargner. Voilà quel doit être le caractère des ministres du Seigneur. Servant un maître, qui est la vérité et la charité même, ils doivent, d'un côté, fuir tout ce qui sent la légèreté et l'inconstance, parlant et agissant toujours avec sincérité et avec candeur, afin de se rendre par là approuvés devant Dieu et devant les hommes ; et de l'autre, épargner les pécheurs autant qu'ils le peuvent, leur donner le temps de se corriger, et n'employer la sévérité que lorsque cela est absolument nécessaire et qu'ils ne peuvent s'en dispenser.

CHAPITRE Il.

Saint Paul

dit encore aux Corinthiens que c'avait été pour les épargner et pour n'avoir pas lui-même de la tristesse, en les reprenant de leurs désordres, qu'il n'était pas allé â Corinthe ; et il leur ordonne de recevoir à la paix de l'Eglise cet incestueux qui avait été excommunié et dont il leur avait parlé dans l'Épître précédente (I. Cor. V. ), mais qui s'était repenti.
Il les informe ensuite de quelques voyages qu'il avait faits, et il leur parle à cette occasion de l'efficace et des fruits de son ministère.

I. 1-11 ; II. 12-17.

RÉFLEXIONS.
SAINT Paul fait voir, dans ce chapitre, une extrême tendresse pour les Corinthiens, et même beaucoup de charité pour un grand pécheur qu'il avait livré à Satan, et qui était venu à repentance. Ces sentimens affectueux et pleins de bonté que saint Paul fait paraître, doivent servir de modèle aux pasteurs et leur inspirer un tendre amour pour leurs troupeaux, et en particulier pour les plus grands pécheurs. C'est un grand sujet, de tristesse pour les ministres du Seigneur lorsqu'ils sont obligés d'user de sévérité, et ils n'ont pas de grande joie que lorsqu'ils voient les pêcheurs revenir de leurs égaremens. L'apôtre, après avoir censuré l'Eglise de Corinthe de ce qu'elle n'avait pas excommunié l'incestueux, et après l'avoir excommunié lui-même, ordonne qu'on le reçoive et qu'on lui pardonne, puisqu'il avait profité de ce châtiment. C'est là le juste tempérament de sévérité et de douceur, que les pasteurs doivent observer dans l'exercice de la discipline, ne tolérant pas les pécheurs scandaleux, et les retranchant de la communion de l'Eglise, et étant aussi toujours prêts à les recevoir avec cordialité et avec joie, dès qu'ils s'humilient et que l'on voit en eux des marques suffisantes d'amendement.

2
. Les actions de grâces que saint Paul rend à Dieu, pour les glorieux succès de son ministère, sont une preuve de son humilité aussi bien que de son grand zèle. Les vrais ministres de Jésus-Christ n'ont point de plus grande joie que de répandre la connaissance de Dieu mais ils attribuent toujours à Dieu seul et à l'efficace de sa grâce tous les heureux succès qu'ils ont.

3
. Les derniers versets de ce chapitre nous apprennent que la prédication de l'Évangile ne produit pas toujours le même effet en toutes sortes de personnes : elle est aux uns une odeur mortelle, c'est-à-dire une occasion de condamnation, puisque, rejetant cet Évangile, ils deviennent plus méchans et qu'ils aggravent leur peine ; mais elle est aux autres une odeur vivifiante, c'est-à-dire un moyen efficace qui les conduit à la vie spirituelle et au salut.

CHAPITRE III.

Saint Paul

représente aux Corinthiens que leur conversion à la religion chrétienne était une preuve suffisante de sa vocation, et qu'il n'avait pas besoin d'autre recommandation auprès d'eux que du témoignage de leur conscience et des dons du Saint-Esprit, desquels ils avaient été enrichis ; mais il reconnaît en même temps que l'efficace de son ministère venait de Dieu. seul.
Il fait voir après cela que le ministère de l'Évangile est beaucoup plus excellent que celui de la loi, puisque celui-ci était imparfait, incapable de donner la vie, et ne devait pas toujours durer, au lieu que celui de l'Évangile est spirituel, vivifiant et éternel. D'où saint Paul conclut que ceux qui s'attachaient aux cérémonies et à la loi de Moïse demeuraient dans l'ignorance et dans la misère, et qu'il n'y a que ceux qui s'attachent à l'Évangile qui soient véritablement éclairés et qui jouissent de la liberté et de la gloire des enfans de Dieu. L'apôtre dit tout cela, pour se défendre contre certains docteurs qui lui étaient opposés et qui faisaient paraître un grand zèle pour la loi de Moïse.

I. 1-5 ; II. 6-18.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre nous enseigne,

1
. que ce qui fait la véritable gloire des ministres de Jésus-Christ, et ce qui les rend recommandables devant Dieu et devant les hommes, ce sont les fruits de leur prédication et la part qu'ils ont à l'amour et à l'affection des chrétiens ;

2
. qu'ils ne doivent point présumer d'eux-mêmes ni s'attribuer les succès de leur ministère, mais que l'honneur en est dû à Dieu seul ;

3
. que l'Évangile est beaucoup plus excellent que la loi, et le ministère de cet Évangile infiniment plus glorieux que celui de Moïse,
Puisque la doctrine chrétienne nous donne une connaissance bien plus parfaite de la volonté de Dieu par Jésus-Christ, et qu'elle nous fait avoir part à la vraie liberté et à la gloire du Seigneur lui-même, en nous sanctifiant, et en produisant en nous une ferme et glorieuse espérance de l'immortalité. D'où il s'en suit que s'il y a des personnes qui ne croient pas, cela vient de leur aveuglement volontaire, qu'il faut estimer cet Évangile par-dessus toutes choses, et que tant ceux qui l'annoncent que ceux qui en font profession, doivent le faire avec sincérité, ouvertement, et sans en avoir honte, ainsi que saint Paul le fera voir dans le chapitre suivant.

CHAPITRE IV.

L'apôtre

continue à parler du courage et de la sincérité avec laquelle il avait annoncé la doctrine de l'Évangile ; mais il remarque qu'il y avait des incrédules qui rejetaient cette doctrine et qui fermaient volontairement les yeux à cette divine lumière qui devait les éclairer.
Il dit ensuite que lui et les autres ministres de Jésus-Christ étant des hommes faibles, l'efficace de leur prédication ne venait point d'eux-mêmes, mais qu'elle ne procédait que de Dieu. Il parle des persécutions et des maux extrêmes dont il était accablé, et il dit que la foi en Jésus-Christ, l'espérance de la résurrection et l'attente ferme de la gloire éternelle, faisaient qu'il ne perdait point courage, mais qu'il souffrait tous ces maux avec constance et même avec joie.

I. 1-6 ; II. 7-18.

RÉFLEXIONS.
LES réflexions que l'on doit faire ici sont,

1
. que les ministres de Jésus-Christ doivent fuir la dissimulation, s'éloigner de tout artifice et de tout déguisement, et parler toujours franchement et sincèrement, comme en la présence de Dieu, cherchant uniquement à manifester la vérité dans la conscience de tous les hommes ;

2
. que, s'il se trouve des gens qui ne soient pas éclairés et sanctifiés par la lumière de l'Évangile et qui demeurent dans l'incrédulité, cela n'arrive que par leur faute, et parce qu'ils sont aveuglés par l'amour du monde ;

3
. que les serviteurs de Dieu et tous les chrétiens doivent supporter avec courage les afflictions les plus rudes, surtout lorsqu'elles servent à l'édification de l'Eglise, puisqu'ils savent qu'après avoir eu part aux souffrances de Jésus-Christ, ils auront part à sa résurrection, à sa vie et à sa gloire ;

4
. que les afflictions de cette vie ne peuvent nuire qu'au corps, mais qu'elles donnent à l'âme une nouvelle force et une nouvelle vie ; qu'elles sont avec cela légères, et d'une courte durée ; et qu'enfin elles produisent en nous une gloire infiniment excellente. Mais, pour en retirer ces avantages et pour ne se point laisser abattre, il faut juger des afflictions par les lumières de la foi, en regardant non pas aux choses visibles qui ne sont que pour un temps, mais aux invisibles qui sont éternelles.

CHAPITRE V.

L'apôtre,

continuant le discours qu'il avait commencé, touchant les afflictions qu'il endurait et la consolation que lui donnait l'espérance de la résurrection et d'une meilleure vie,
parle du bonheur dont les fidèles jouiront après leur mort, et il dit que la considération de ce bonheur, aussi bien que celle du jugement dernier, faisait qu'il désirait avec ardeur de sortir de ce monde pour être avec le Seigneur, et que dans cette attente il souffrait courageusement les afflictions, et travaillait à se rendre agréable à Dieu, en s'acquittant fidèlement de son devoir.
Il revient après cela à parler de son ministère, et il dit qu'il n'avait d'autre but que d'amener les hommes à la foi, et que ce n'était que par là qu'il prétendait soutenir la gloire de son apostolat contre ses adversaires.
Il ajoute que la charité de Jésus-Christ, qui est mort pour tous les hommes, le pressait fortement à ne vivre que pour l'édification des fidèles.
Enfin il déclare qu'il n'avait aucun égard aux choses extérieures, tels qu'étaient les avantages que les Juifs avaient eus par-dessus les payens et dont ils se glorifiaient, et que comme Dieu avait réuni ces deux peuples, en se réconciliant tous les hommes par Jésus-Christ, il ne se proposait d'autre but, dans les fonctions de sa charge, que de conduire tous les hommes à Dieu et de les rendre de nouvelles créatures.

RÉFLEXIONS.

CE chapitre contient des instructions très-consolantes et très-salutaires.

Nous y voyons
, premièrement, que les fidèles savent et croient avec une pleine certitude que si leur corps est détruit par la mort, il y a pour eux un autre état plus heureux et une gloire éternelle qui les attend, et que lorsqu'ils ont quitté ce corps ils sont avec le Seigneur. C'est cette douce et glorieuse espérance qui les soutient dans leurs afflictions et dans leurs combats, et qui les anime continuellement à une vie sainte.

2
. Saint Paul nous enseigne, dans ce chapitre, qu'il y a un jugement où nous devons tous paraître, et ou chacun recevra selon le bien où le mal qu'il aura fait, et il marque quel est l'usage qu'il faut faire de cette doctrine ; c'est de vivre dans la crainte du Seigneur, de s'étudier à lui être agréables en tous temps, et d'inspirer les mêmes sentimens aux autres hommes.

3
. L'apôtre nous propose un autre motif bien pressant à nous acquitter de ces justes devoirs, lorsqu'il dit que la grande charité que Jésus-Christ nous a marquée, en mourant pour notre salut, nous presse très-fortement, si nous l'avons bien sentie, à ne vivre plus pour nous-mêmes, et à employer toute notre vie pour l'édification de nos frères et pour la gloire de celui qui est mort et qui est ressuscité pour nous. Enfin puisque le but du ministère de l'Évangile a été, comme saint Paul nous l'apprend ici, de rendre les hommes de nouvelles créatures et de les réconcilier avec Dieu par Jésus-Christ, tous ceux qui prétendent être chrétiens doivent faire un très-grand cas de cet Évangile, profiter avec empressement de ce moyen que Dieu leur présente pour être réconciliés avec lui, et travailler à se détacher de plus en plus du monde et des choses sensibles, pour devenir des hommes nouveaux, par la régénération et par une étude constante de la Sainteté.

CHAPITRE VI.

(Il faut joindre le premier verset du chapitre VII)

Ce chapitre a deux parties :

I. l'apôtre dit qu'il s'était attaché à s'acquitter de son ministère avec intégrité, avec zèle, avec charité et avec patience, et cela au milieu des afflictions et des opprobres par où il avait passé, et il conjure les Corinthiens de répondre de leur côté à ce grand zèle et à cet amour ardent dont il était animé en leur faveur.
2. Il les exhorte à imiter son zèle et sa sincérité, en faisant une profession pure du Christianisme, et il leur recommande surtout de n'avoir aucun commerce avec les idolâtres, soit en s'unissant avec eux par le mariage, soit en assistant à leur culte et à leurs fêtes, et de s'adonner à la pureté du corps et de l'esprit.

I. 1-13 ; Il. 14-18

RÉFLEXIONS.
Nous trouvons, dans ce chapitre, une description remarquable des vertus qui doivent se rencontrer dans les ministres de l'Évangile.

Saint Paul leur apprend
par son exemple à s'acquitter fidèlement de leur charge, à se conduire d'une manière qu'ils ne donnent aucun scandale et que leur ministère ne soit pas déshonoré, et à se rendre recommandables par la pureté de leur vie, par une profession franche et ouverte de la vérité, par une charité parfaite, par la douceur, par l'humilité, et par la patience dans les afflictions.
Ce sont là les vertus qui font la gloire des ministres du Seigneur et qui donnent une grande efficace à l'Évangile qu'ils annoncent.

On voit ici
, en second lieu, que, si les pasteurs doivent être entièrement dévoués à l'Eglise et animés d'un amour tendre pour leurs troupeaux, les troupeaux doivent leur rendre la pareille et les aimer aussi tendrement au Seigneur.

3
. Comme saint Paul défendait aux Corinthiens de se mêler avec les idolâtres, il n'est pas permis non plus aux chrétiens de s'unir avec les hommes charnels et de joindre à la profession de l'Évangile une vie mondaine. Il n'y peut avoir, à cet égard, aucun accord de la justice avec l'iniquité, ni de la lumière avec les ténèbres, ainsi nous devons fuir le commerce des mondains, nous séparer d'eux afin de ne point participer à leurs péchés, travailler à nous purifier de toutes les souillures du corps et de l'esprit, et achever notre sanctification dans la crainte de Dieu. C'est à quoi nous engage la considération des grandes et excellentes promesses que le Seigneur nous a faites d'être notre Dieu et notre père, et de nous regarder comme son peuple, ses enfans et ses héritiers.


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