Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

DEUXIÈME ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS.

CHAPITRE VII.

(On commence au verset 2.)

Saint Paul

exhorte les Corinthiens à avoir pour lui la même affection dont il était rempli pour eux.
Il leur marque combien il avait été réjoui d'apprendre, par le moyen de Tite, l'effet que l'Épître qu'il leur avait écrite avait produit sur eux par rapport à l'incestueux qu'il y avait dans leur Église ; ce qui lui donne occasion de parler de la nature et des effets de la vraie repentance.

I. 2-3 ; II. 4-16.

RÉFLEXIONS.
IL faut faire, sur ce chapitre, les considérations suivantes.

La première
, qu'il doit y avoir entre les pasteurs et les troupeaux une grande affection et une tendresse réciproque, telle qu'était celle que saint Paul avait pour les Corinthiens et qu'il souhaitait qu'ils eussent aussi pour lui.

2
. La manière dont les Corinthiens avaient reçu Tite, et l'effet que les censures de saint Paul avaient produit sur eux, nous enseignent que les Églises doivent recevoir avec amour et, avec confiance les fidèles ministres du Seigneur, et se soumettre à leurs corrections et à leurs remontrances.

3
. La grande joie dont saint Paul fut rempli lorsque Tite l'eut informé de l'heureux état de l'Eglise de Corinthe, montre que la plus douce satisfaction que les pasteurs puissent goûter est de voir le fruit de leur ministère et les marques de l'affection de leurs troupeaux.

Enfin
ce chapitre nous instruit sur la nature de la vraie repentance. Saint Paul dit qu'il y a une tristesse selon le monde ; c'est celle qui ne naît que de l'amour du monde et des considérations temporelles, et qui n'est suivie d'aucun changement salutaire ; cette tristesse ne produit que la mort.
Au lieu que la tristesse selon Dieu est suivie d'une paix et d'une consolation très-douce, et qu'elle produit des effets tout-à-fait avantageux, puisqu'elle remplit ceux qui en sont touchés d'une vive douleur et d'une juste indignation contre eux-mêmes, qu'elle leur inspire de la crainte et du zèle, et qu'elle les porte à réparer, par tous les moyens possibles, le mal qu'ils ont fait.

CHAPITRE VIII.

L'apôtre

informe les Corinthiens de la libéralité que les Églises de Macédoine avaient exercée, dans une collecte qu'on faisait en faveur des Églises de la Judée. Il les exhorte à imiter cet exemple et à achever cette collecte, qui avait été commencée l'année précédente, et il leur dit qu'il leur envoyait pour cela Tite et une autre personne, qui était apparemment saint Luc.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre contient diverses instructions sur l'aumône.

La première
est que les chrétiens sont obligés d'exercer la charité, toutes les fois que l'occasion s'en présente et qu'ils peuvent le faire, surtout quand il s'agit d'assister leurs frères. Saint Paul dit sur ce sujet que les personnes qui se sont données elles-mêmes à Dieu et qui ont bien connu et bien senti la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, s'acquittent toujours avec plaisir de ce devoir.

2
. L'exemple de la grande charité et du zèle des Églises de Macédoine, que saint Paul propose aux Corinthiens, fait voir que ceux qui exercent la charité font un très-grand bien, puisqu'ils ne soulagent pas seulement les nécessiteux, mais qu'outre cela, ils sont en bon exemple à toute l'Eglise, et qu'ils incitent les autres à les imiter.

La troisième
instruction est que, dans les oeuvres de charité, Dieu a surtout égard. à la promptitude et à la bonne volonté avec laquelle on donne.

La quatrième,
que la charité doit être faite dans une juste proportion, en sorte que chacun contribue selon son pouvoir, et que les uns ne soient pas plus chargés que les autres.
Il paraît aussi de ce que saint Paul dit sur ce sujet, qu'il est juste que ceux qui ont été assistés assistent les autres à leur tour.

Enfin
les grandes précautions que saint Paul apportait dans la distribution des collectes, pour que personne ne put le blâmer, et le soin qu'il avait de les faire remettre à des gens fidèles et approuvés, montrent qu'il faut administrer la charité avec une grande intégrité et beaucoup de prudence, et que ceux qui ont les aumônes des fidèles entre les mains doivent les dispenser de manière qu'ils ne donnent lieu à aucun reproche ni même, s'il se peut, à aucun soupçon,

CHAPITRE IX.

Saint Paul

continue à exhorter les Corinthiens à assister les Églises de la Judée, et à le faire libéralement et volontairement.
Et pour les engager à ce devoir, il leur propose la bénédiction que les personnes charitables ont à attendre de Dieu, et les bons effets que l'exercice de la charité produit pour la gloire de Dieu et pour l'édification de l'Église.

I. 1-7 ; II. 8-15.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre traite de l'aumône et de la charité, de même que le précédent, et l'apôtre y marque particulièrement trois choses sur ce sujet : savoir, la manière dont on doit faire la charité, la récompense des gens charitables, et les bons effets que la charité produit.

1
. Sur la manière, saint Paul dit que, pour plaire à Dieu, il faut donner autant qu'on le peut, avec abondance, avec joie et de bon coeur, parce que Dieu aime celui qui donne gaiement.

2
. Les promesses qu'il fait aux Corinthiens ne nous permettent pas de douter que Dieu ne récompense les personnes bienfaisantes et charitables, même par des bénédictions temporelles, en multipliant leurs biens ; en sorte qu'elles ont toujours, non-seulement ce qui leur est nécessaire, mais aussi de quoi assister ceux qui sont dans l'indigence.

3
. Nous devons bien considérer les bons effets que la charité produit : Elle réjouit les saints, elle console les affligés, et elle les engage à louer Dieu ; elle édifie l'Eglise, elle fait que plusieurs, voyant la libéralité des fidèles, glorifient le saint nom de Dieu, prient pour les personnes charitables, et sont portés à les imiter ; ce qui tourne au plus grand avancement de la religion et de la piété.
Ces considérations doivent inciter fortement tous les chrétiens à la charité, et c'est particulièrement à ceux à qui Dieu a donné du bien de profiter de ce que saint Paul dit, dans ce chapitre et dans le précédent.

CHAPITRE X.

La vue de saint Paul, dans ce chapitre et dans les suivans,

est de se défendre contre ceux qui tâchaient de diminuer son autorité parmi les Corinthiens et de le rendre méprisable. C'est dans ce dessein qu'il parle, premièrement, de la puissance spirituelle que Dieu lui avait donnée, et de l'usage qu'il en faisait pour l'édification de l'Eglise.
Ensuite il dit qu'il n'était point rempli d'orgueil, comme ceux qui parlaient mal de lui ; qu'il ne prétendait point s'ingérer dans les travaux des autres, ni s'en attribuer la gloire ; mais qu'il se contentait de la mesure de la grâce que Dieu lui avait départie, et qu'au reste il espérait que, comme il avait annoncé le premier l'Évangile à Corinthe, il irait encore le prêcher dans des lieux plus éloignés, où il n'avait pas encore été annoncé.

I.1-11 ; Il. 12-18.

RÉFLEXIONS.
LE soin que saint Paul prend de se justifier et de se défendre contre ceux qui le blâmaient, et ce qu'il dit de son autorité et de la puissance spirituelle que Dieu lui avait donnée, fait voir qu'on peut soutenir son innocence, pourvu qu'on le fasse avec modération et dans de bonnes vues.
Cela montre
, en particulier, que bien que les serviteurs de Dieu doivent être entièrement éloignés de l'orgueil, il leur est pourtant permis et qu'ils y sont même obligés, de soutenir honneur de leur ministère et de se servir de l'autorité qu'ils ont reçue de Jésus-Christ, conformément à ses intentions ; résistant avec fermeté à tous ceux qui veulent empêcher l'édification de l'Eglise, et se proposant pour but, non leur propre gloire ou leurs intérêts, mais d'avancer le règne de Dieu, de détruire tout ce qui s'oppose à sa connaissance, et d'amener les pensées des hommes à l'obéissance de Jésus-Christ.

Cela nous apprend aussi
que les chrétiens doivent avoir leurs pasteurs en révérence et se soumettre à eux, puisque leur charge vient aussi de Jésus-Christ, et que, quoiqu'ils soient inférieurs aux apôtres, le Seigneur les a établis pour conduire son Église.

Enfin
la manière dont saint Paul parle de lui même, et les réflexions qu'il fait sur l'orgueil de ces docteurs qui lui étaient opposés, doit nous faire reconnaître que l'humilité est le caractère des vrais ministres de Jésus-Christ, qu'ils doivent se renfermer dans les bornes de leur vocation et dans les fonctions auxquelles ils sont appelés, et que c'est un très-grand malheur pour l'Eglise, quand ses ministres sont animés d'un esprit d'orgueil, de présomption, d'envie et de jalousie, et qu'ils causent de la division et du trouble.

CHAPITRE XI.
Saint Paul dit aux Corinthiens

que le grand amour qu'il avait pour eux, et la crainte qu'ils ne se laissassent séduire par ceux qui travaillaient à l'abaisser, le contraignaient à leur parler, quoique malgré lui, des avantages dont Dieu l'avait enrichi et de ce qu'il avait fait pour eux.
2. Il les fait souvenir qu'il leur avait annoncé l'Évangile sans rien recevoir d'eux, afin d'ôter tout prétexte aux faux apôtres, qui n'en usaient pas comme lui.
3. il montre qu'il pouvait se glorifier d'être au-dessus de ces faux docteurs, qui étaient juifs, et cela par ses grands travaux et par ses souffrances, dont il fait ici un dénombrement très-remarquable.

I. 1-6 ; II. 7-15 ; III. 16-33.

RÉFLEXIONS.
CE qu'on remarque en général dans ce chapitre,

c'est que saint Paul
y soutient l'honneur de son apostolat, mais d'une manière extrêmement humble, et que s'il parle avantageusement de soi-même, les adoucissemens et les excuses qu'il apporte montrent assez qu'il était contraint d'en user ainsi. De là on doit conclure qu'il faut toujours parler de soi-même avec une grande modestie, et qu'en particulier cette humilité et cette modestie conviennent aux ministres de Jésus-Christ, mais qu'ils peuvent pourtant défendre leur innocence et leur ministère, lorsque cela est nécessaire pour l'édification publique.

2
. La crainte que saint Paul avait que les Corinthiens ne se laissassent détourner de la pureté et de la simplicité de l'Évangile par les faux docteurs, et ce qu'il dit que les ministres de Satan se transforment en anges de lumière, avertit les chrétiens d'être sur leurs gardes, de bien discerner les doctrines et ceux qui les enseignent, et de ne pas se laisser surprendre par de fausses apparences de piété et de zèle.

3
. On voit ici que saint Paul n'avait rien voulu recevoir des Corinthiens, quoiqu'il les aimât et qu'il fût aimé d'eux. Il en usa de la sorte, pour ne donner aucun prétexte à ceux qui cherchaient à le rendre suspect, et pour montrer qu'il ne ressemblait pas aux faux docteurs qui le décriaient et qui étaient dans le fond des mercenaires. Ce caractère de prudence et de désintéressement doit se rencontrer dans tous les pasteurs, et c'est ce qui donne un grand poids à leur ministère et à toutes leurs fonctions,

4
. On doit bien considérer le récit que l'apôtre fait ici de ses grandes souffrances et de tant de dangers et de persécutions par où il avait passé, et dont Dieu l'avait tiré. C'est là une belle preuve de son zèle, de sa sincérité, et de la vérité de la doctrine qu'il annonçait ; cela montre aussi que les souffrances ne devaient point étonner les chrétiens, et surtout les serviteurs de Jésus-Christ.

Enfin
saint Paul fait connaître qu'outre les souffrances qu'il endurait en sa personne, il était continuellement en souci pour les Églises du Seigneur, et qu'il n'arrivait aucun mal à l'Eglise ou à quelqu'un des fidèles qu'il n'en fût afflige et comme, brûlé. Tous les vrais pasteurs sont animés du même esprit ; les devoirs de leur saint ministère, le soin des âmes et les divers besoins de leurs troupeaux, les occupent et les inquiètent jour et nuit, et ils sont sensibles à ce qui regarde l'édification de l'Eglise plus qu'à toute autre chose.

CHAPITRE XII.

Saint Paul,

continuant à parler des avantages qui le distinguaient des autres ministres, fait le récit de son ravissement au ciel ; mais il le fait avec beaucoup d'humilité et de modestie.
Après cela il dit aux Corinthiens qu'il irait bientôt vers eux, et que, comme il ne leur avait pas été à charge par le passé, il ne le serait point encore ; il leur témoigne une extrême tendresse, et il déclare qu'il ne leur avait écrit comme il venait de faire, que pour leur édification, et afin qu'il ne fût pas obligé de les traiter avec sévérité lorsqu'il irait à Corinthe.

I. 1-13 ; Il. 14-21.

RÉFLEXIONS.
LE ravissement de saint Paul dont il est parlé dans ce chapitre, a été un privilège tout-à-fait glorieux pour cet apôtre, et qui prouve que sa vocation était divine, et en même temps qu'il y a une vie et une gloire éternelle qui est réservée dans le ciel pour les fidèles. La manière dont saint Paul rapporte ce ravissement, et les excuses dont il se sert en en faisant le récit, montrent qu'il peut nous être permis de parler des grâces que Dieu nous a accordées, mais qu'il ne faut le faire que lorsque cela est nécessaire pour la gloire de Dieu, et toujours avec un humble sentiment de notre indignité, et nullement pour nous vanter ou pour nous élever.

Cet apôtre dit
que Dieu avait mis une écharde en sa chair, C'est-à-dire en son corps, afin qu'il ne s'élevât pas à cause des révélations qu'il avait eues lorsqu'il fut ravi dans le Paradis, et qu'un mauvais ange le faisait souffrir par la permission de Dieu.
Cela nous montre qu'il est dangereux qu'on ne s'élève quand on a quelque avantage considérable, et qu'il est nécessaire que Dieu envoie, même aux plus saints, des afflictions et des sujets de mortification, pour les contenir dans l'humilité.

Saint Paul nous apprend
qu'il avait prié instamment pour être délivré de cette affliction, mais que le Seigneur ne lui accorda pas sa demande, et qu'il lui dit : Ma grâce te suffit.
Dieu ne manque jamais d'accorder les grâces qui regardent les besoins de l'âme et le salut à ceux qui les lui demandent ; mais il n'exauce pas toujours les prières qui tendent à obtenir la délivrance des maux du corps. Mais sa grâce, qui nous donne la force de les endurer, doit nous suffire, et il ne nous laisse dans la souffrance qu'afin de faire voir d'autant mieux sa vertu dans notre faiblesse.

Enfin
saint Paul marque ici l'affection tendre et paternelle dont il était animé envers les Corinthiens : Il n'avait en vue que de les édifier, il était prêt à donner sa vie pour eux, et il craignait même d'être obligé de traiter avec sévérité ceux qui ne se seraient pas amendés. Tels sont les sentimens des fidèles pasteurs ; ils aiment tendrement leurs troupeaux ; ils se dévouent entièrement à leur édification, et c'est toujours un sujet de douleur pour eux de se voir contraints d'employer la rigueur des censures, contre ceux qui donnent du scandale et qui sont incorrigibles.

CHAPITRE XIII.

L'apôtre avertit encore une fois les Corinthiens

qu'il irait les voir, qu'il n'épargnerait point ceux qui ne ne se seraient pas amendés, et que, puisque quelques-uns d'entr'eux semblaient douter de son autorité,
il leur ferait sentir, par l'expérience et par les effets, que, comme Jésus-Christ (quoiqu'il eût été un homme faible) régnait par la puissance de Dieu, lui aussi, quoiqu'on le regardât comme un homme infirme et même méprisable, avait pourtant reçu la puissance et l'autorité d'un apôtre de Jésus-Christ.
Il les exhorte à s'examiner eux-mêmes et à se corriger, et il leur dit qu'il ne souhaitait rien tant que de les trouver dans un bon état, afin qu'il ne fût pas contraint d'user de sévérité envers eux, dût-on même révoquer en doute sa qualité d'apôtre. Il finit par une exhortation générale à l'amendement et à la paix, et par des voeux.

I. 1-4 ; II. 5-10 ; III. 11-13.

RÉFLEXIONS.On doit remarquer, dans ce chapitre, le zèle et en même temps la douceur, la charité, et l'humilité de saint Paul. Cet apôtre était résolu à ne pas épargner ceux qui seraient incorrigibles ; cependant il souhaitait qu'ils s'amendassent et qu'il ne se vît pas obligé de se servir contr'eux de la puissance qu'il avait reçue de Jésus-Christ en qualité d'apôtre.

À l'imitation de saint Paul, les ministres de Jésus-Christ doivent être animés d'un esprit de charité et d'humilité, se servir autant qu'ils le peuvent de la douceur plutôt que de la rigueur, et cependant ne pas épargner les pécheurs endurcis, lorsque la nécessité le demande. Il paraît aussi de là qu'il est plus louable et plus agréable à Dieu que les chrétiens fassent leur devoir d'eux-mêmes et volontairement, que s'il fallait employer les menaces ou les censures de l'Eglise, pour les y engager. Saint Paul conclut cette Épître, en exhortant les Corinthiens à la joie spirituelle, à l'amendement et à la paix, par ces paroles : Au reste, mes frères soyez dans la joie, tendez à la perfection, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous.

C'est là l'état auquel tous les chrétiens doivent aspirer et dans lequel ils doivent s'affermir de plus en plus, et c'est aussi le moyen d'avoir part à l'amour de Dieu, à sa paix, et aux effets de sa miséricorde en Jésus-Christ, Notre Seigneur.


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