Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE  (Jean 17.17)
Cela me suffit...
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(Notre confession de foi: ici)
Il est écrit:
TA PAROLE EST LA VERITE
(Jean 17.17)
Cela me suffit...



ARGUMENS ET RÉFLEXIONS SUR LES LIVRES ET LES CHAPITRES DU NOUVEAU TESTAMENT

PREMIÈRE ÉPÎTRE DE SAINT PAUL AUX CORINTHIENS.

CHAPITRE VI.

L'apôtre

reprend les Corinthiens de ce qu'ils avaient recours aux juges et aux magistrats payens, pour terminer leurs procès.
2. Il dit à cette occasion que ceux qui faisaient tort au prochain par l'injustice n'entreront pas dans le ciel, non plus que les impurs et les autres pécheurs qu'il nomme.
3. Il exhorte les Corinthiens à avoir égard à l'édification du prochain, dans l'usage des choses indifférentes et permises, mais surtout à fuir l'impureté, montrant, par diverses considérations, qu'elle n'est pas du nombre des choses indifférentes, mais qu'elle est mauvaise par elle-même, et tout-à-fait incompatible avec la profession de la religion chrétienne.

I. 1-8 ; II. 9-11. III. 12-20.

RÉFLEXIONS.
LES réflexions qu'il faut faire sur ce chapitre sont ces quatre :

Que les chrétiens
, étant frères, doivent éviter les procès autant qu'il leur est possible et tâcher de terminer leurs difficultés à l'amiable, et que s'ils ont recours aux juges, il faut que ce soit toujours dans un esprit de justice et d'équité, avec modération et douceur, et sans donner aucun scandale ;

2
. que ceux qui font tort à autrui, soit par des procès injustes, soit en quelqu'autre manière, non plus que les impurs, les larrons et les autres pécheurs, ne posséderont point le royaume de Dieu.
Sur quoi il faut remarquer que quelques-uns des Corinthiens avaient vécu dans ces crimes-là, du temps qu'ils étaient payens ; mais qu'ils y avaient renoncé, et que Dieu les en avait retirés, en les appelant à la religion chrétienne, et en les nettoyant de leurs péchés, par le sang de Jésus-Christ et par la grâce du Saint-Esprit.
Ce qui nous apprend que cette sainte religion ne laisse pas les hommes dans leurs souillures ; mais qu'elle tend à les purifier et à les sanctifier, et qu'elle leur fournit les moyens et les forces nécessaires pour cela.

La troisième
instruction concerne l'impureté. Saint Paul montre, dans ce chapitre, que ce péché sépare de la communion de Jésus-Christ ceux qui le commettent, et fait qu'ils ne sont plus ses membres ; que les impurs font un grand outrage à Notre Sauveur, qu'ils déshonorent leur propre corps, qui devrait être le temple du Saint-Esprit, et qu'ils se privent de cet Esprit saint.

Enfin
il déclare que, puisque nous avons été rachetés par le précieux sang de Jésus-Christ, nos corps appartiennent à Dieu aussi bien que nos âmes, et qu'ainsi nous ne sommes plus à nous-mêmes, mais que nous devons glorifier Dieu et par nos corps et par nos esprits. Toutes ces considérations sont extrêmement fortes ; et puisque saint Paul allègue tant de raisons pour détourner les chrétiens de l'impureté, on voit par là que ce péché est très-grand, que nous devons l'avoir en horreur et nous étudier à tous égards à une vie pure et sainte.

CHAPITRE VII.

Saint Paul répond, dans ce chapitre, à quelques questions que les Corinthiens lui avaient proposées touchant le mariage.

1. Il en marque l'institution et les devoirs.
2. Il dit qu'il y a de l'avantage à ne se point marier, mais que cependant les chrétiens ont la liberté de le faire.
3. Il exhorte les personnes mariées à ne se pas séparer, et il montre quel était à cet égard le devoir des hommes et des femmes qui étaient mariés à des payens.
4. Il ordonne à tous les chrétiens de demeurer chacun dans leur vocation et dans l'état où la Providence les avait mis, et d'y vivre selon la volonté de Dieu.
Enfin il parle des vierges et de ceux qui vivaient dans le célibat, aussi bien que des veuves, et il dit que l'état de ces personnes-là était plus heureux, principalement dans ces temps-là, qui étaient des temps de persécution, mais que cependant elles avaient la liberté, de se marier.

I. 1-5 ; Il. 6-9 ; III. 10-19 ; IV. 20-24 ; V. 25-40.

RÉFLEXIONS.
CE chapitre nous enseigne,

1
. que le mariage est un état saint et honorable ; mais que le devoir des chrétiens est d'y vivre dans l'union et dans la concorde, dans la pureté et dans la chasteté, aussi bien que dans la piété, en vaquant au jeune et à la prière ;

2
. que quoique l'état de ceux qui ne se marient pas soit plus heureux, chacun a la liberté de le faire, qu'en cela on doit se conduire selon qu'on se sent appelé à vivre dans le mariage ou dans le célibat, mais que ceux qui ne sont pas mariés doivent vivre dans une grande pureté et dans la continence ;

3
. que les maris et les femmes ne doivent point se séparer les uns des autres, mais qu'au contraire ils sont obligés de vivre ensemble dans la paix, et de s'édifier en travaillant à leur salut mutuel ;

4
. que Dieu ayant voulu qu'il y eût divers états et diverses conditions dans le monde, chacun doit demeurer dans la vocation où il se trouve, pourvu qu'elle soit légitime, et s'acquitter fidèlement de tous les devoirs auxquels cette vocation l'engage, sans chercher à s'en tirer par de mauvais moyens ;

5
. que les personnes qui ne se marient pas ont des avantages particuliers, pourvu qu'elles soient chastes, puisqu'elles peuvent servir Dieu avec moins de distraction, et que dans les temps de persécution elles sont plus libres et mieux en état de s'acquitter de leur devoir ; mais que, soit que l'on se marie, soit que l'on vive dans le célibat, on doit être pur, tant du corps que du coeur.

6
. Une autre instruction très-salutaire que l'apôtre nous donne ici, et qui peut être appliquée à tous les temps et à toutes sortes de personnes, c'est que notre vie est courte, que notre état en ce monde est incertain, et que les choses d'ici-bas sont passagères et vaines ; qu'ainsi nous ne devons pas y mettre notre coeur, mais qu'il faut posséder toutes choses comme si nous ne les possédions point ; que ceux qui pleurent doivent être comme s'ils ne pleuraient point, ceux qui sont dans la joie comme s'ils n'étaient pas dans la joie, et ceux qui jouissent des choses du monde comme s'ils n'en jouissaient pas, puisque la figure de ce monde passe.

CHAPITRE VIII.

Saint Paul

examine une question sur laquelle les Corinthiens l'avaient consulté, savoir s'il était permis aux chrétiens de manger des viandes qui avaient été sacrifiées aux idoles et d'assister aux festins que les payens faisaient dans les temples des faux dieux. Il dit sur cela que les chrétiens savaient qu'il n'y a qu'un seul Dieu, et que les idoles étaient des choses mortes et vaines, qui ne pouvaient rendre souillées les viandes qui leur avaient été offertes, et qu'ainsi il était permis de manger de toutes sortes de viandes.
Cependant l'apôtre ajoute que tous n'avaient pas le même degré de connaissance sur ce sujet. C'est pourquoi il avertit les chrétiens les plus éclairés de ne pas abuser de la liberté qu'ils avaient à cet égard, de peur qu'en mangeant des choses sacrifiées aux idoles, ils ne donnassent du scandale à ces chrétiens faibles, et qu'ils ne les engageassent à pécher, en mangeant contre leur conscience, et même à tomber dans l'idolâtrie.

I. 1-6 ; II. 7-13.

RÉFLEXIONS.
QUOIQUE nous n'ayons pas besoin qu'on nous instruise aujourd'hui sur l'usage des choses sacrifiées aux idoles, puisque l'idolâtrie payenne est abolie et que nous savons tous qu'il n'y a qu'un seul Dieu et que les idoles ne sont rien, cela n'empêche pas que la doctrine que saint Paul établit dans ce chapitre ne soit d'un usage général. Il nous y enseigne que tous les chrétiens, et surtout ceux qui sont les mieux instruits, doivent avoir bien des égards pour ceux qui le sont moins, et éviter soigneusement de leur donner du scandale.

L'apôtre nous apprend de plus que l'on peut scandaliser le prochain, non-seulement en faisant ce qui est criminel, mais aussi en faisant des choses permises ; ainsi il faut se conduire avec beaucoup de circonspection et de prudence dans l'usage de ces choses-là, et ne pas toujours faire tout ce qui est permis. Il nous montre enfin que c'est un très-grand péché que de scandaliser qui que ce soit, puisque par là on peut être l'auteur de la perdition du prochain, et se rendre extrêmement coupable contre Jésus-Christ lui-même.

Ces maximes sont d'un grand usage, et nous devons nous les proposer continuellement, afin de ne rien faire, non pas même dans les choses permises, par où nous puissions offenser Dieu, blesser notre conscience, et faire tomber notre prochain dans le péché.

CHAPITRE IX.

Le dessein de saint Paul, dans ce chapitre, est de confirmer par son exemple ce qu'il avait enseigné dans le chapitre précédent, savoir, que l'on doit s'abstenir de choses permises, lorsqu'on peut avancer par ce moyen l'édification du prochain. Dans cette vue, il fait trois choses.

1. Il dit qu'il avait le droit et la liberté, en qualité d'apôtre, de tirer un salaire pour son entretien.
2. Il ajoute qu'il ne s'était point prévalu de ce droit, mais qu'il avait usé d'une grande condescendance envers toutes sortes de personnes, s'accommodant aux scrupules des faibles, de peur de leur donner de l'éloignement pour l'Évangile.
3. Il exhorte les Corinthiens à l'imiter en cela et à renoncer aux choses permises, lorsque l'édification du prochain et leur propre salut le demandaient, et il leur propose pour cet effet l'exemple de ceux qui combattaient autrefois dans les jeux publics de la Grèce, et qui vivaient dans une grande continence, s'abstenant de tout ce qui était contraire au genre de vie qu'ils avaient embrassé.

I. 1-14 ; Il. 15-23 ; III. 24-27.

RÉFLEXIONS.
LE but général de ce chapitre est de nous apprendre qu'il ne faut pas toujours faire ce qui est permis et ce que l'on aurait droit de faire ; mais que l'on doit s'en abstenir, lorsque la gloire de Dieu et le salut du prochain l'exigent et qu'il est du devoir des chrétiens de s'accommoder, autant qu'ils le peuvent, à toutes sortes de personnes, d'avoir toujours égard à l'édification des autres, et principalement à celle des faibles, afin de les attirer à la foi.
Outre cette doctrine générale, qui est d'un grand usage, nous avons ici quelques instructions particulières, dont les principales sont ces trois :

1
. que les Églises sont obligées, par la loi divine et par le commandement de Jésus-Christ de pourvoir à l'entretien et à la subsistance des pasteurs et de leurs familles ;

2
. que les ministres de l'Évangile doivent, à l'imitation de saint Paul, se conduire avec beaucoup de prudence et de charité, n'ayant pas égard à leur intérêt particulier, mais s'accommodant à la faiblesse des hommes, et tâchant, par toutes sortes de moyens, de gagner à Jésus-Christ le plus de personnes qu'ils pourront ;

3
. que l'on ne saurait remplir les devoirs et la vocation de chrétien, à moins que l'on ne vive dans une grande tempérance ; que pour cela il faut mortifier le corps, le réduire en servitude par la sobriété, la continence et le travail ; fuir l'oisiveté, la mollesse, et ce qui flatte trop la chair, et suivre un genre de vie conforme aux préceptes de l'Évangile et à l'exemple de Jésus-Christ et des apôtres, afin que par ce moyen on puisse obtenir la glorieuse récompense, qui n'est destinée qu'à ceux qui se seront acquittés de ces devoirs.

CHAPITRE X.

L'apôtre, continuant la matière qu'il avait traitée dans les deux chapitres précédens touchant l'usage des viandes sacrifiées aux idoles,

représente aux Corinthiens que quoique les anciens Israélites fussent le peuple de Dieu et qu'ils eussent des avantages semblables à ceux dont les chrétiens jouissent, ils avaient été entraînés dans l'idolâtrie et dans l'impureté en assistant aux banquets des idolâtres, et que, par leur sensualité et leurs fréquentes rebellions, ils avaient attiré sur eux les jugemens de Dieu. Il propose ces exemples aux Corinthiens, et surtout à ceux qui se croient les plus affermis et les plus éclairés, pour les empêcher de se rencontrer aux fêtes et aux repas des idolâtres, de peur de s'exposer à la tentation et de tomber dans l'idolâtrie.
2. Il ajoute, pour confirmer cela, que l'usage de la sainte Cène, où les chrétiens participent tous ensemble au sacrifice de Jésus-Christ en buvant de la coupe sacrée et en mangeant tous d'un même pain, ne leur permettait pas d'assister aux festins que les payens célébraient en l'honneur des idoles, puisque ce serait participer à leurs sacrifices et avoir communion avec les démons et les idolâtres ; ce qui ne pourrait qu'attirer la vengeance divine.
3. Il dit que les chrétiens pouvaient acheter et manger de toutes sortes de viandes, et même manger dans les maisons particulières de tout ce qui leur serait présenté, à moins qu'on ne leur dît que ces viandes avaient été sacrifiées aux idoles, auquel cas ils devaient s'en abstenir, non qu'il y eût du péché à en manger, mais de peur de donner du scandale à ceux qui les avaient avertis. Il conclut cette matière en donnant pour règle aux Corinthiens de regarder en toutes choses à la gloire de Dieu ci à l'édification du prochain.

I. 1-14 ; Il. 15-22 ; III. 24-33.

RÉFLEXIONS.

LA lecture de ce chapitre nous oblige à considérer,

1
. que si les anciens Juifs ont été punis avec tant de sévérité pour avoir abusé des grâces que Dieu leur avait accordées, nous le serons beaucoup plus rigoureusement si nous abusons de celles que nous avons reçues, puisqu'elles sont infiniment plus excellentes.

2
. L'exemple des Israélites qui, en assistant aux festins des idolâtres, tombèrent dans l'impureté et dans l'idolâtrie, et la vengeance que Dieu en fit, nous avertit, comme le dit saint Paul, d'éviter les occasions de péché, et en particulier de nous éloigner de la sensualité et de l'impureté, ces désordres exposant aux jugemens de Dieu ceux qui s'y laissent entraîner.

3
. Il faut considérer que si saint Paul dit que les chrétiens ne pouvaient pas participer à la table du Seigneur et manger de ce qui avait été sacrifié aux idoles, la participation à ce saint sacrement n'est pas moins incompatible avec une conduite charnelle et corrompue, et que la commémoration publique et solennelle que nous faisons du sacrifice de notre Sauveur dans l'Eucharistie nous oblige indispensablement à une vie pure et sainte.

4
. Nous devons bien retenir cette maxime générale, que dans toutes nos actions, et même dans celles qui sont indifférentes et permises, il faut toujours avoir pour but la gloire de Dieu et l'édification du prochain, comme saint Paul le marque par cette règle qu'il nous donne : Soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou que vous quelqu'autre chose, faites toutes choses à la gloire de Dieu.


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